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 La brûlure d'une haine à l'agonie. [Pandora]

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Xanthe
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Xanthe


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MessageSujet: La brûlure d'une haine à l'agonie. [Pandora]   La brûlure d'une haine à l'agonie. [Pandora] I_icon_minitimeVen 9 Oct 2009 - 19:42

[Rp qui sera classé violent, je suppose. Avis aux plus sensibles.]




- 'tain, j'ai froid, mamââân...

Le morveux frotta son nez, de son avant-bras encroûtée de poussière. L'air contenait davantage de cette mauvaise terre âcre que le sol lui-même. Il régnait une odeur pernicieuse de brûlé mêlé de sueur, la mort et la cadavérisation rance. Et ce vent qui n'en finissait pas de crever, hurlant son agonie jusque dans la caverne de tous ces crânes vides.
Envers et contre tous, les vivants avançaient, la caravane progressait, cliquetante, battant la terre en une mélodie morne. C'étaient là de misérables créatures, dont la piteuse existence avait été empoisonnée par la guerre. A l'arrière de cette chenille d'hommes et de mécaniques de bois, se traînaient des bêtes difformes. Certes, l'on pouvait bien apercevoir un ours, deux ou trois loups maigres comme les terres craquelées, dont les silhouettes se découpaient violemment dans le jour pâle. Cependant, le reste n'avait rien à envier aux prisonniers des geôles du Puy d'Elda. Comptons une bouchée d'esclaves parmi ces bêtes zombies. Et parmi ceux-là évoluait une créature guère différente, si ce n'avaient été ses ailes magnifiques que seule égalait la haine brûlant en ses entrailles.
Ailes et plumes, toujours, ont appelé au rêve et aux songes de liberté, à repousser les limites de l'imagination pour un exceptionnel au-delà. De lourdes chaînes couvraient celles-ci. Le fer était leur cage.

Xhante hurla.
Il l'avait. Ce pitoyable, exécrable demi-drow, ce rejeton d'ordure, cet abject bâtard. Il possédait le Démon ailé. Voilà des heures qu'il l'excitait, de sa pique. Gueule de bois, le demi était saoul à en tomber raide. C'était le sien, il en avait bien le droit, et qui plus est il jouissait perfidement de la protection que lui conféraient les chaînes. Un idée ayant subitement éclairé son cerveau d'ivrogne, il avait fait arrêter la bête, et, au moyen d'un canasson plus mort que vif, était monté sur le dos du Démon.
Tel une grosse tique, le soulard agrippa ses tentacules grisâtres au collier, plaçant son postérieur sur la chaîne reliant les deux ailes. Alors, il se mit à gueuler à tue-tête :

- Décolle ! décol' ! envole et grille le soleil...

La qualité de ses borborygmes décrut à une vitesse incroyable ; on put entendre la rime suivante, avec "donzelle", puis ce devint un galimatias vulgaire au possible.
Les oreilles de Xanthe étaient plaquées en arrière ; sa crinière d'un blanc sauvage, hérissée, tandis qu'un grondement sourd, déjà présent, s'intensifiait au fond de sa gorge de bête fauve.
Le demi s'excita. Il en vint à lui frapper la tête, de ses poings plus mous que ceux d'un vieillard sénile. Noyé dans sa déchéance totale, il s'interrompit un instant. Il connut cette hésitation qui ne masque qu'une absence totale de pensées. Puis il plongea ses doigts racornis, tremblants, dans sa poche difforme. La clef qu'il en extirpa avait un air mauvais, sadique. Tordue, le reflet noirâtre qui la parcourait tandis que la lumière du soleil faiblard dégoulinait dessus ressemblait à une boursouflure d'œil névrosé.
Le bâtard la planta dans la bouche du cadenas rouillé qui en cliqueta de douleur. Puis les chaînes, libérées, bondirent avec joie. Elles se ruèrent vers le sol où elles s'immobilisèrent dans une litanie métallique.
Xhante ne comprit pas immédiatement. C'était trop beau. Irréalisable. Ses ailes se déployèrent parmi les volutes de poussière. Elles battirent, très lentement. Ce fut un ralenti sublime. La Créature ne prêtait plus la moindre attention aux sons qu'éructait le pochard. Elle redécouvrait la vie, sa vie, et sa liberté.
Xanthe exécuta un quart de tour, le cœur battant, et se mit à courir de toutes ses forces, son inébranlable volonté concentrée dans son élan. Un puissant battement d'aile fit se tendre ses muscles d'onyx sous sa peau tannée par le soleil. S'enchaîna un nouveau, plus rapide, plus bruyant.
Le Démon s'élevait.
Fort malheureusement, le poids de son fardeau le contraignit rapidement à perdre toute l'altitude qu'il venait de conquérir. Derrière lui, malgré tout, les hurlements horrifiés de la caravane s'atténuèrent.
Ainsi, à trois centaines de mètres plus loin, Xanthe fut contraint d'effectuer un tonneau aérien. Il l'exécuta avec superbe. Son parasite s'écrasa lourdement sur le sol.
Sur quoi le Démon des Marais fila de toute sa vitesse vers ces vapeurs de soufre qui lui masquaient l'horizon.
Il s'arrêta si près du précipice de la faille que les griffes violentes de ses pieds battaient dans le vide. Mais à vrai dire, peu lui importait ; il ressentait un bonheur si plein que rien, semblait-il, ne pouvait venir le lui gâter. A coups de langue, il effectua sa toilette. Il lustra une à une ces plumes sublimes. Ce ne fut que lorsqu'il eut achevé son œuvre qu'il ressentit un certain vide.
Cela était atrocement anormal. S'il était vide, c'est qu'on lui avait volé quelque chose qui lui appartenait.
Le regard de Xanthe, fixé vers les profondeurs abyssales, se fit vague tandis qu'il griffait la moindre parcelle de sa mémoire. Il retrouva le dernier instant de plénitude, mais nulle trace de sa disparition – quoi de plus normal ?
Ainsi en conclut-il que ce qui lui avait dérobé son bien n'était autre que son précédent maître. Ce bâtard de drow et d'humain, celui-là même qui lui avait arraché son troisième bras voilà un certain temps de cela.

Une lueur farouche, de la colère assurément, s'alluma dans les yeux azur du Démon. Avec fougue, il s'étira. Puis il bondit en avant, se ruant dans le précipice.

Un instant plus tard, il remontait en tourbillonnant, décrivant de larges cercles dans le ciel blanc.
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