Pour Qui Sonne le Glas? [come back - libre]

[pas de soucis]

Je crois discerner un sourire chez le "jouet", je ne suis pas sûr, ma vision reste trouble encore, Chaos, père capricieux que tu es...
Je repense aux paroles de Jade. Même géniteurs, pourquoi ne dit elle pas parents?
Mon visage s'assombrit, parent, je ne m'étais jamais demandé ce qu'ils étaient devenu, probablement mort durant l'assaut des drows, oui, certainement tué car je n'avais vu ni mon père ni ma mère dans les geôles des elfes noirs. Oui, le chaos, mes frères, mes sœurs étaient devenu ma famille. J'avais donc du mal à saisir les réactions de la jeune femme moi qui n'avait pas de famille de sang, mais les elfes ont bien souvent des réactions que les simples mortelles comme moi ne peuvent comprendre. Alors une elfe jouet, je pense que je ne verrais jamais le monde comme elle et qu'elle ne verra jamais le monde comme moi.

Un bruit sourd me sort de mes rêveries alors que je marche avec peine avec les deux jouets, nous commençons à accélérer le pas, mais le bruit sourd se fait de plus en plus présent, j'entends déjà des arbres qui craquent face à un assaut bestiale, la bête vas nous rattraper, nul doute, je lâche la main de Jade. Elle n'a pas à se battre, elle n'est pas faite pour ça. Si je ne m'étais retrouvé ici, elle n'aurait pas autant risqué sa vie, si je n'étais aveugle, elle aurait été bien plus vite avec son..."frère"...
Ainsi ma main calleuse ne tiens plus celle de la pierre précieuse, un souffle lui parvint aux oreilles :

-Cachez vous...

Je me retourne, je vois une masse qui dévaste un arbre, la bête est là, pataugeant dans le marrais comme s'il ne s'agissait que d'une simple flaque d'eau. Ses bras sont disproportionné, sa tête bestiale, ses dents sont aiguisés. Je vais me battre, je le sais, déjà, l'adrénaline coule a flot dans mon corps, sans m'en rendre compte, je me suis saisit de mes haches, leur contacte m'est presque autant agréable que la peau de l'elfe, elles sont toujours pour moi elles, prêtent à faire leur office. Dommage que les animaux n'aient pas d'âme assez forte.
Je fais quelques moulinet de mes poignets comme le ferait un jongleur pour s'échauffer, la bête me jauge de ses yeux cruels, c'est un Kerkand je crois, au bas mot, n'ayant qu'une idée approximative de sa taille, je dirais deux fois la même, oui, à peu près cela, peut être plus même,je fais un pas en avant, j'ai de l'eau jusqu'au genou. Pourtant mon visage reste impassible, un léger souffle putride traverse les marais agitant mes cheveux et portant aux nez de la créatures mes senteurs.
Elle non plus ne reculera pas, trop stupide pour comprendre qu'elle n'a aucune chance contre un voleur d'Âme. Sans rien dire, je prends une inspiration, me penche en avant et pousse un hurlement bestiale, je suis un barbare, un nordique, un animal, une bête, je n'ai pas la finesse de tout ces soldats d'Abyssea, je n'ai pas la prétention d'être raffiné comme les elfes et je sais que je suis beaucoup moins gracieux que Jade. Je ne suis que violence au combat.

Dans mon hurlement, mes tentacules sortent de mon dos, se déployant autours de moi comme le ferait des aigles à un ange. Elle semble elles aussi chercher à pouvoir se détendre, puis, mugit d'une volonté propre, elles se saisissent des haches restantes. Une pour chaque, voilà, huit bras, huit haches prêt à mordre les chaires et fracasser les armures.
Le monstre me regarde et hurle avant de se mettre en marche vers moi dans le but avouer que je lui serve de repas.
Regarde Jade, regarde ce que sais faire un aveugle, regarde ce que sais faire un chasseur d'âme, regarde ce que sais faire un serviteur du Fils et du Père, regarde Trajan...