Que la fête commence!

Le printemps touchait bientôt à sa fin, les jours rallongeaient, la température se faisait plus clémente et le long exil royal avait prit fin. Escortés de la Cour exilée en Erac, Trystan et Lilianna (sans oublier la petite princesse) firent leur retour à Diantra, constatant avec amertume que la capitale jadis rayonnante avait bien pâti de cette guerre civile... Lilianna se faisait les yeux de son époux, lui décrivaént l'état des lieux et le roi ne pouvait que rester silencieux et serrer les mâchoires devant l'étendue des dégats. Reconstruire Diantra allait demander beaucoup de temps, d'énergie et d'argent. Les pauvres gens n'avaient plus rien, les pillards s'en étaient donnés à coeur joie...

Les troupes fidèles au roi attendaient la caravane royale à l'entrée du château. Château qui avait lui aussi subit quelques dégats grâce à la trahison de Hannibal de Roch. Tous les traitres étaient morts... Les troupes royales avaient récupéré Diantra sous le commandement du Duc de Sephren et attendaient le roi.

A partir de là, tout alla très vite.

L'idée d'organiser un grand tournoi et des festivités effleura l'esprit du roi. Quel meilleur moyen de fêter la victoire, de tester la loyauté de ses vassaux, d'attirer marchands, chevaliers, nobles et troubadours? Erac avait encore quelques ressources et il comptait sur l'aide de ses vassaux pour organiser l'évènement et redonner sa beauté à Diantra la ravagée.

Il fallait un coup d'éclat, quelque chose qui montra à tous que le roi était incontesté et incontestable, grandi de cette épreuve. Les joutes pour les chevaliers et les nobles, les épreuves pour le peuple, du spectacle pour tous! Voilà comment redonner sa magnificience à une terre dévastée! Et Trystan en profiterait pour redistribuer les terres vacantes aux plus méritants, devant tous, en récompense.

Les messagers de sa Majesté s'affairèrent alors à travers tout le royaume, se rendant dans chaque maison noble, délivrant invitations à se rendre à cet évènement. Les héraults royaux se rendèrent dans chaque bourgade pour prévenir les paysans illettrés des festivités.

Le printemps touchait à sa fin et Diantra s'agitait comme une fourimilière. Les bâtiments les plus importants furent reconstruits autour du palais et surtout, le palais fut remis à nouf, les jardins retaillés, la Cour à l'intérieur de l'enceinte de la forteresse entirèrement réaménagée pour acceuillir la lice et les tentes des jouteurs. Les marchands posèrent leurs camelots tout autour du château.

Tous étaient invités à ses festivités qui allaient s'étaler sur plusieurs jours.

Pauvres, riches, paysans et nobles, marchands et voleurs, prêtres et guérisseurs...

Tous se massaient aux pieds du château, se logeant du mieux qu'ils pouvaient : à la belle étoile, dans une auberge, chez un cousin, chez des inconnus, moyennant finances ou services. Les nobles familles, bien entendu, furent logées au château, par le couple royal lui-même.

Et au matin du premier jour, le roi et la reine parurent aux yeux de tous, sur l'estrade royale, la mieux placée face à la lice. La soeur du roi était présente à leurs côtés, bien entendu, de même que les conseillers royaux. La famille de Sephren n'était pas loin et ainsi, les différentes tribunes nobles entouraient-elles la tribune royale. Les pauvres, citadins et paysans étaient massées près des cordons de délimitation, impatients d'assister aux joutes. Plusieurs jours auparavant, les chevaliers souhaitant jouter s'étaient inscrits et un tableau affichait les différents opposants.

Le roi se leva alors et un hérault réclama le silence.

Pour l'occasion, il était vêtu d'un riche tissu brun aux imprimés satinés et aux coutures d'or. Bien des nobles étaient plus richement habillés que lui, mais il n'avait pas besoin de cela pour en imposer.

- "Cher peuple de Miradelphia, bienvenue à Diantra! Nous sommes heureux de vous acceuillir en notre si belle capitale, malheureusement suppliciée, mais qui sortira de cette épreuve plus rayonnante encore qu'auparavant! Et parce que Diantra ne peut se laisser abattre, parce qu'une victoire aussi éclatante ne peut rester infêtée, je déclare officiellement les festivités ouvertes!"

Il marqua une pause, souriant légèrement.

- "Les braves seront récompensés au cour de ces jeux, de même que ceux qui ont mené à bien cette victoire. Amusez-vous! Pour un temps, toute menace est écartée."

Restaient les drows, mais comme il l'avait souligné, pour le moment, il n'y avait rien à craindre. Quand chaque terre aurait retrouvé un gérant loyal et à la poigne de fer, alors ils seraient prêt à enfin mettre un terme à la menace drow...

- "Que la joute commence!"

Et il s'assit près de son épouse, ne pouvant profiter du spectacle des jouteurs, mais restant attentif aux sons qui ne manqueraient pas de lui indiquer les actions.

Ainsi commençait la première journée. Les autres jours verraient encore des joutes, mais aussi des épreuves pour les paysans et les fermières, bon enfants : tir à l'arc, tarte aux pommes, lutte, épreuves d'obstacles... Tout y était pour que chacun s'amuse et ai son heure de gloire... ainsi qu'une récompense : écus, nourriture... Des choses utiles au peuple qui n'avait que trop souffert.

Quant aux camelots, ils avaient apporté viandes et légumes de leurs contrées, spécialités régionales, sculpture sur bois, souffleurs de verres... Il y avait absolument de tout.

Enfin, dans les rues et dans l'enceinte du château, saltimbanques et ménestrels assuraient le spectacles, danseuses et cracheurs de feu, illusionistes et prestidigitateurs...

Et dans l'ombre, la lie de l'humanité guettait les infortunées victimes de leurs larcins... Voleurs et pick pockets seraient également à la fête.