La Lice

(Grumbl, saletés de dés >.<)

Le choc fut violent et le coup de de Marin absolument parfait. Ciaran sentit la tension dans son bras, l'onde de choc se propageant jusqu'à son épaule. Il continua sa lancée, faisant faire demi tour à son étalon au bout de la lice, prêt pour un nouvel assaut. Il avait plusieurs choix : jouer la carte de la sécurité, jouer l'audace, jouer la prudence... Il lui fallait passer au crible toutes les solutions, rapidement. Il fallait se décider. Il jeta un coup d'oeil à Astéride. Elle ne pouvait pas le voir sourire. Il risquait de perdre. C'était quelque chose qu'il n'aimait pas, même si cela faisait partie du jeu. En tant que chevalier errant, cela avait moins d'importance qu'en tant que représentant d'Erac. Il devait faire la fierté d'Astéride. Et du roi.

Il avait levé brièvement la visière de son casque. Il la rabattit prestement et repartit à l'assaut. Son cœur était gonflé de l'amour d'Astéride. Pour elle, il ne pouvait pas perdre. Jamais son honneur n'avait été si important.

Il pointa sa lance au dernier moment, bandant les muscles de son corps pour se préparer au second choc.

[Hrp: Ciaran: frappe au casque
de Marin: Lance croisée

Pas de jet de chute pour Ciaran
La lance croisée fait dévier la frappe au casque en frappe au cimier
Jet de chute réussi pour de Marin: 10

MAIS ...]


Une nouvelle chevauchée s'engagea, laissant à nouveau gronder la foule et les sabots des destriers en plein effort. De Marin observait le comportement de son adversaire à travers la fente de son casque, cherchant à deviner l'attaque du chevalier d'Erac. Il avait assisté au joute précédente et avait approuvé la tactique de Soltariel, qui avait su gagner au point, en se ménageant, malgré les trois assauts livrés. Il ferait de même. La lance de son adversaire s'iclina, décrivant une courbe ascendante ... Le casque, il visait le casque! D'un geste vif, il leva sa propre lance pour intercepter l'attaque de Ciaran. Mais un sorte de picotement se fit sentir juste sous son bras droit, celui portant la lance. Il tenta de se concentrer sur la joute, mais ce mélange de griffures et de chatouilles brisa sa concentration de manière dangereuse. Sa lance manqua sa cible, son bras semblant trop engourdi pour pouvoir être efficace et soudain ce fut l'impact. Dévastateur et douloureux, la lance de Valis s'écrasa en plein dans la visière du heaume de Marin, qui sembla suspendu un instant dans les airs, au bout de la lance de son adversaire. Ses pieds quittèrent les éperons, son céans la selle, et de Marin chuta lourdement sur le dos. Il resta quelques instants allongé sans bouger, sonné par le choc qu'il venait de recevoir, toisant un instant les nuages qui flottaient paisiblement dans le ciel bleu et printanier de Diantra. Il se releva, alors que ses lads accouraient, visiblement inquiet. Il se redressa, puis adressa un petit salut à la foule pour rassurer les spectateurs sur son état de santé. Puis, il leva sa visière et porta deux doigts à une de ses incisives qui n'avait pas tenu le choc face au coup puissant. Mais cette sensation désagréable sous l'aisselle, d'où venait-elle? Elle était parti aussi rapidement qu'elle avait surgi ... Beau perdant, malgré les interrogations que suscitait sa défaite du jour, il salua une dernière fois la foule et les tribunes alors que l'arbitre annonçait.

Le chevalier de Valis, représentant Erac est déclaré vainqueur!

Alors que la foule exultait, un étrange petit lézard se dirigea sous les tribunes, un rien suffisant dans sa démarche chaloupée. Le voilà, le coupable, le voilà ... Mais ... Incanus? Il était donc autant vainqueur que Ciaran sur ce coup là. Pourtant seul l'humain reçut le triomphe de la foule.

Nouvelle chevauchée, nouvelle charge, nouvelle attaque, nouvelle technique. La lance du demi drow se releva au dernier moment, visant le casque. De Marin comprit la manoeuvre et ajusta sa lance pour dévier l'attaque. Mais à la grande surprise de Ciaran, il rata sa manœuvre et se retrouva projeté au sol. une grossière erreur que le chevalier n'aurait pas cru possible de la part de son adversaire... Le soleil l'avait-il géné? Ces question tourbillonnaient dans la tête du vainqueur, alors qu'il faisait demi tour et lançait un regard à son adversaire à terre. Il se releva finalement et salua la foule, apparemment pas trop amoché. La joute n'était pas sans danger... Les chutes étaient violentes, de même que les coups. Il y avait déjà eu des morts, malgré les lances spéciales, censées se casser plus facilement.

Il releva sa visière et salua son adversaire, avant de jeter un regard à Astéride. Il salua à son tour la foule, bien que cette victoire lui laisse un goût inhabituellement amère, comme si elle n'était pas totalement méritée. la faute de De Marin l'intriguait fortement... Retracant dans son esprit le déroulement de la joute, il quitta la lice, en attente du prochain assaut...

La foule salua le départ des deux chevaliers en continuant ses hourras, alors que Marot devait lever les bras pour demander un peu de silence. Il s'éclaircit légèrement la voix et annonça le prochain engagement.

Les seigneurs d'Armena et Behn sont appelés sur le terrain de joute!

Un magnifique destrier alezan brûlé, nommé Karry, apparut au petit trot, portant Léandre d'Armena qui saluait la foule d'un geste élégant de la main. Le chevalier, originaire de Pharem, traversa la lice, prenant le temps de s'arrêter, face aux tribunes, pour s'incliner devant la tribune royale. Il se mit en place, flattant l'encolure de sa monture qui piaffait légèrement d'impatience. Son écuyer lui apporta sa lance, tandis que la foule redoubla ses applaudissements en apercevant le Lys d'Or qui frappait l'écu de l'adversaire d'Armena. Cet ordre héroïque, qui avait défendu Diantra jusqu'au dernier de ses hommes, ou presque, avait trouvé dans le coeur des diantrais, un soutien et une fierté des plus hautes. Le premier assaut allait débuter, et les éperons tapèrent les flancs de Karry pour que s'engage le cinquième engagement du tournoi royal.

[HRP: Siegfried -> frappe à l'écu
Armena -> frappe à l'écu

Jet de chute réussi pour Siegfried: 7
Jet de chute loupé pour d'Armena: 2 ]

Les éperons dorés d'Armena heurtèrent les flancs de sa monture alors que le chevalier calé sa lance sur sa hanche. Il pointa calmement et visa l'écu de son adversaire. L'impact fut violent, alors que le maître de Lys d'Or avait choisi la même attaque que lui. Il tenta de mettre tout son poids dans sa lance, mais ce fut lui qui fut ébranlé par l'échange. La force de cet homme était redoutable! Son pied gauche quitta la sureté de son étrier, fatale circonstance de l'impact. Entraîné par l'élan de la course, il bascula et s'écroula sur le flanc, soulevant la terre battue en vague terreuse qui cliqueta sur son armure en retombant. La foule réagit directement en acclamant le chevalier du Lys, qui portait les couleurs de l'Ordre avec l'aplomb que les légendes naissantes lui attribuait. L'arbitre annonça alors, sans ciller, comme toujours.

Le Sieur Behn est déclaré vainqueur!

De nouveaux vivats résonnèrent pour saluer une fois de plus, le chevalier du Lys. Il pouvait être fier, et le moignon de ses lances serait des trophées prisés par la gueusaille.

Les deux montures lancées à pleine vitesse se rapprochent l'une de l'autre avec force et rapidité. Les deux lances fièrement portées les deux combattants se font face, leur casque masque leur visage mais on les sent emprunt de motivation.


Je maintiens ma lance dans la direction de l'écu de mon adversaire, celui ci semble faire de même. Au moment du contact nous percutons tous deux le même endroit, l'écu. La précision de mon attaque me donne un avantage certains. Je mets tout mon poids et toute ma force dans la lance. Mon adversaire finis par perdre l'équilibre, un premier pieds sort de l'étrier puis c'est la chute.


Me voila vainqueur en un seul round. La foule m'encourage de plus belle.Je n'ai pas failli, le Lys est dignement représenté et par la même le Roi également. Je laisse à mon écuyer en passant devant lui, il me félicite. Toujours sur mon destrier je fait un tour de la lice et je salue la foule présente en masse. Puis je passe devant le Roi que je salue respectueusement.

Pour finir, je repasse devant mon adversaire. Il est au sol mais il ne semble pas blessé. Je descends de ma monture, je lui tends la main pour l'aider à se relever. Je lui donne une tape amicale sur l'épaule.


"Ce fut un beau combat. Merci" lui dis je.

Sur ce je reprends les rennes de ma monture et je me dirige vers les coulisses en saluant une dernière fois la foule.

La foule acclamait le fier chevalier doré, alors que d'Armena se relevait en grinçant des dents. La douleur était présente, mais rien de cassé, heureusement. Le Sieur Behn se donna la peine de descendre de cheval pour aider son adversaire en le saluant avec honneur.

Ce fut un beau combat. Merci.

Un peu court, ma foi. Mais votre force n'est pas légendaire, Monseigneur!

L'échange cordial se ponctua par un dernier salut de Siegfried et alors qu'ils quittaient la lice, Marot avança une nouvelle fois, pour annoncer le prochain engagement.

Les seigneurs de Firmelong et KarlonErc'h sont appelés sur le terrain de joute

Un murmure d'admiration parcourut la foule. De Firmelong, le grand favori du tournoi fit son entrée sur un destrier blanc, vêtu de son armure sombre au panache rouge, si réputé dans le petit monde des tournois. Il venait de sortir vainqueur de trois tournois en moins d'un an, et ce jeune chevalier avait l'expérience d'un vieux briscard, s'attirant le respect des spectateurs et de ses pairs en moins de temps qu'il ne faut pour le dire. Il se mit en place après un salut formel à la foule et aux tribunes. Il était concentré et prêt à en découdre. Les éperons tapèrent le flanc de la monture et il s'élança à la rencontre de son premier adversaire. L'impact était imminent ...

[hj : Entité, sans vouloir être énervant, il y a deux fautes dans mon nom (j’avoues que j’ai pas fait dans la simplicité). C'est KalonErc'h pas Kalon'Ech.]



Nicolaï se força à respirer calmement en entrant dans la lice sur sa monture. Il fallait qu’il gagne. Pas pour lui. Il ne se battait jamais pour lui-même si se n’est pour défendre sa vie lorsqu’il était réellement menacé. Si se n’était Harnyll qui le lui avait disons, amicalement conseillé, il n’aurait sans doute même pas participé. Mais voilà que son tour venait. Il fallait qu’il le face. Pour Auréane.

Toute la foule était agglutinée pour voir son champion. Pas lui. Non, ils étaient là pour voir de Firmelong. Son nom, sans doute beaucoup l’avaient-ils déjà oublié. Il n’était qu’un tout jeune chevalier. C’était son premier tournoi et le hasard des tirages l’avait fait tombé sur l’un des grands favoris. Il fallait avouer qu’il était impressionnant. Un véritable roc. Inébranlable. A côté de lui, le jeune homme était un gringalet. Une étape vers la finale. Rien de plus. Face au panache rouge, à l’armure sombre et au cheval blanc, le dragon azur de Nicolaï faisait bien pâle figure.

Mais Nicolaï ne porta qu’un coup d’œil rapide à son adversaire. Il scrutait la foule à la recherche de quelqu’un de bien précis. Son adversaire était déjà en place, mais il fallait qu’il face une chose avant de l’affronter.

Le jeune homme ne tarda pas à la remarquer. C’est simple, il n’y avait presque qu’elle qui le regardait. Tout les autres avaient les yeux rivé sur de Firmelong. D’un léger coup de talon, il fit avancer sa monture dans sa direction. Le regard de la foule changea de cible. Dans la loge, dans la foule, tout le monde avait les yeux rivé sur lui. Mais il s’en moquait. Il s’approchait de plus en plus prêt de la foule. Les secondes paraissaient durer des éternités. De partout, on commençait à murmurer.

Qu’est-ce qu’il allait faire ? Si c’était pour demander les faveurs d’une dame, il se trompait de chemin. La tribune était plus loin. Au final, il arrêta sa monture devant Auréane. Un léger vide s’était fait autour de la jeune femme. Elle était rouge et tremblait de confusion. Nicolaï eut peur qu’elle ne s’évanouisse juste devant lui.

« Demoiselle, auriez vous l’obligeance de m’accorder vos faveurs, demanda-t-il de manière assez cérémonial. »

Auréane tenta de bredouiller quelque chose. Mais elle n’y parvint pas vraiment. Elle sortit son mouchoir ou étaient brodé ses initiales. Nicolaï se pencha en avant pour qu’elle puisse nouer le morceau de tissus à son bras. Ses doigts tremblaient.

« Excuse moi Auréane. Je n’aurais jamais dut te demander cela, murmura-t-il pour elle seule. »

Un fois le tissus finalement nouer, il se redressa et salua profondément la jeune femme. D’un coup de talon, il s’éloigna.

Partout autour d’eux, les gens commençaient à murmurer. Dans la tribune, certains nobles le regardaient avec effarement. D’autres se moquaient de lui en le pointant de doigt. De tout ces hommes, il n’avait absolument rien à faire. Seul deux personnes l’intéressaient. Harnyll et Gregor. Les deux hommes étaient assis l’un à côté de l’autre. Mais Nicolaï ne parvenait pas à décrypter leur expression. Gregor lui sourit légèrement, mais Harnyll ne montrait aucun signe d’une expression quel qu’elle soit.

La foule ne semblait pas savoir comment se comporter. L’attitude du chevalier avait déstabilisé tout ceux qui avaient assisté à la scène. Nicolaï s’y attendait un peut. Depuis combien de temps aucun chevalier n’avait demandé les faveur d’une femme du peuple. Depuis combien de temps les nobles avaient-ils agit de manière terriblement prévisible. Selon les règles du tournoi, se qu’il venait de faire était tout à fait autorisé.

Depuis combien de temps les chevaliers étaient de simples seigneur de terre. Depuis combien de temps ne faisaient-ils plus rêver le peuple ? Oubliant peut-être un peut vite qu’il n’étaient qu’humain. Cela faisait certainement bien longtemps qu’ils n’avaient rien fait de cela. La plupart de la foule était à présent silencieuse et regardait le chevalier au dragon azur sur fond blanc évoluer sur la lice. Quelques minutes plus tôt, ce jeune chevalier ne représentait pas le moindre intérêt. Maintenant, il était le centre de l’attention des spectateurs. Pourtant cela faisait une éternité que plus aucun chevalier ne l’avait fait.

Certains murmuraient. Que disaient-ils ? Se moquaient-ils de lui ? En fin de compte, Nicolaï n’en avait rien à faire. Il était maintenant le chevalier qui avait oser demander ses faveurs à une jeune femme du peuple. Certains pourraient le voir comme un fou. D’autres comme un chevalier qui s’était souvenu de qui il était et du fait qu’il existait plus bas dans l’échelle sociale, un peuple. Un chevalier qui osait bousculer la routine d’un tournoi. Un chevalier qui se voulait proche d’eux.

Il se positionna face à son adversaire et salua la loge.

L’arbitre donna le coup d’envois de la joute. Nicolaï éperonna sa monture. En face, de Firmelong faisait de même. Le souffle extraordinairement lent et le cœur battant doucement dans sa poitrine, Nicolaï ne se sentait plus maître de lui-même. Sa lance était le prolongement de son bras. Un long, très long doigt avec lequel il fallait toucher son adversaire. Son écu n’était autre qu’un rempart entre lui et son adversaire.

La distance entre les deux chevaliers se réduisit de plus en plus vite.

La lance abaissée et les muscles contracté, prêt à l’impacte, Nicolaï et de Firmelong parcoururent les dernier mètres qui les séparaient.

Puis, se fut le choc.

[HRP: Nicolaï -> frappe à l'écu
de Firmelong -> Lance croisée

Pas de jet de chute pour de Firmelong puisque la Lance croisée domine la frappe à l'écu
Jet de chute réussi pour Nicolaï: 9]

Les moqueries fusaient encore de partout, alors que le jeune chevalier inconnu, avait demandé la faveur d'une gueuse. Pensant probablement s'attirer les faveurs d'un public acquis à la cause de son adversaire, il en récolta surtout des quolibets et des insultes. L'image du défenseur de la veuve et de l'orphelin pour se faire apprécier n'était pas vraiment du goût de la noblesse, et encore moins de la populace, qui préféraient rêver de chevaliers et de princesses, plutôt que de banal romantisme arriéré . Pauvre Nicolaï! Tout le monde attendait l'impact qui ne vint finalement pas. L'attaque de Nicolaï, bien que précise, fut lu par Firmelong et ce dernier s'empressa de mettre sa lance dans la trajectoire de celle adverse. Le bruit sec des armes s'entrechoquant à pleine vitesse résonna un bref instant sur la lie, et les gueux braillèrent en écho à la manoeuvre délicate et parfaitement maitrisé par de Firmelong. L'arbitre annonça alors le résultat.

Aucun point n'est inscrit pendant cet assaut!

Un murmure approbateur parcouru les spectateurs, qui lançaient déjà les paris, et de Firmelong avait une sacré côte, croyez le! Le favori éperonna sa monture pour un deuxième assaut décisif.

[HRP: De Firmelong -> frappe au cimier
Nico -> frappe au casque

Jet de chute réussi pour Nico: 11
Jet de chute loupé pour de Firmelong: 2 ]

La cavalcade imprimait son rythme effréné dans l'air printanier et ensoleillé de Diantra. De Firmelong inclina sa lance pour la mettre dans la trajectoire de son adversaire. A travers la visière de son casque, il scrutait les gestes de son adversaire du moment, tentant de deviner où allait se situer la prochaine attaque. Sa main gauche se serra sur la poignée de son écu, et tout son corps se crispa alors qu'il libérait son attaque. Il visa le cimier du jeune inconnu, tentant ainsi de le déstabiliser encore plus que qu'il ne l'était déjà par les noms d'oiseaux qui fusaient depuis la foule amassé autour de la lice. La pointe de sa lance était à peine à quelques centimètres de sa cible ... Quand soudain, l'impact ... Violent, brutal, dévastateur. La visière de son heaume se plia sous le choc, alors que sa tête heurtait l'intérieur du casque et qu'un crac inquiétant semblant résonner en lui. Il bascula en arrière mais ne sentit pas le contact ferme du sol alors qu'il vidait ses étriers et s'écroulait lourdement dans la terre battue par les chevauchées fantastiques qui avaient lieu depuis le début de l'événement. Un murmure stupéfait parcourut l'ensemble des spectateurs, alors que le jeune chevalier, triomphant ralentissait sa course en bout de piste. Les écuyers de Firmelong se précipitèrent, alors que leur maître ne bougeait toujours pas. L'un d'eux leva un regard affolé vers les coulisses en faisant de grand geste paniqué. Un brancard fut amené en quatrième vitesse, et le chevalier inerte fut transporté avec soin loin des regards curieux et inquiets des badauds. Les moqueries s'étaient tu un instant, laissant un malaise planer au-dessus de l'arène chevaleresque. Soudain quelques applaudissements se firent entendre, qui entraînèrent de nouveaux claquements de mains à leur suite. L'arbitre avait quitté son poste d'observation pour annoncer clairement à la foule.

Le Sieur KalonErc'h est déclaré vainqueur

L'accueil timide de la foule tranchait avec les hourras qui avaient accueilli les précédents vainqueurs, mais pourtant la vérité venait d'éclater aux yeux du monde. Ce jeune inconnu venait de mettre hors compétition LE grand favori.

La foule restait dans l'expectative alors que le jeune ysarois semblait entamer un tour d'honneur, sous les regards de la gueusaille versatile. Il s'approcha alors de la "Dame" qui lui avait donner ses faveurs, et cet acte reçu de nouveau un accueil glacial. De nouvelles moqueries fusèrent, alors que le chevalier semblait dédier sa victoire à la gourgandine. Le chevalier semblait ne pas prêter attention aux lazzis qui fusaient mais en seriat-il de même pour la pauvrette qui allait devoir faire avec une réputation de "putain de chevalier" et autres titres fleuris et explicites. Il sortit sous un mélange d'applaudissement et de huées et l'arbitre annonça alors le prochain engagement, levant les bras vers le ciel pour demander le silence à la foule qui s'agitait suite à cette démonstration de romantisme pathétique, plus à m$ême de figurer dans les légendes que dans un tournoi.

Les seigneurs de Mélau et de Saldebourg sont appelés sur le terrain de joute

Un nouveau souffle bienveillant empli les spectateurs, alors que le chevalier de Diantra pénétrait dans l'arène, menant sa monture au petit trot, saluant de droite et de gauche, la foule ravie. Il s'inclina devant le Roi et la Reine, puis se mit en place en bout de lice. Son destrier tressaillit d'excitation alors que son adversaire, Grégoire de Mélau entrait à son tour. Le jeune diantrais avait le trac. Son premier tournoi, dans sa ville, il représentait la capitale et les terres royales! Il donna un coup de talon et l'assaut fut engagé. Son coeur battait la chamade alors qu'il s'approchait de Mélau. Encore une fois, le bruit d'une lance qui se brise sur une armure allait résonner!

[HRP: De Mélau -> frappe à l'écu
de Saldebourg -> esquive

Pas de jet de chute]

Le jeune diantrais tentait de se concentrer sur son adversaire, levant sa lance en tremblant légèrement. Les images de Firmelong, inconscient, hantaient encore le jeune chevalier. Ils se rapprochaient l'un de l'autre, à une vitesse bien trop grande pour le jeune homme, qui par réflexe, baissa la tête et se plaque sur l'encolure de son destrier, laissant la ance de Mélau passait au dessus de lui. Il tira alors sur les rênes, jetant un regard à la foule qui ne put réprimer un grondement désapprobateur. L'esquive était aussi efficace qu'impopulaire, mais pourtant le résultat était là, et Marot annonça de sa voix grave.

Aucun point n'est marqué lors de cet assaut!

Un brouhaha s'éleva des tribunes, alors que quelques nobles s'offusquait d'un tel manque de courage de la part d'un diantrais. Le jeune chevalier marqua un temps d'arrêt, accusant le coup, lui-même stupéfait par son acte que beaucoup considéré comme déshonorant. Il devait se reprendre et faire fi de la peur que lui inspirait la confrontation. Le deuxième assaut s'engagea au signal de larbitre.

[Hrp: de Mélau -> frappe au cimier
de Saldebourg -> frappe à l'écu

Jet de chute réussi pour de Mélau: 9
Jet de chute réussi pour de Saldebourg: 11]

Déterminé à relever la tête et à prouver à tous que son bref moment d'égarement qui avait conduit à l'esquive n'était plus. Il pointa sa lance, soufflant avec détermination alors que sa cible venait à sa rencontre. Il vit la lance de Mélau s'inclinait vers le haut mais il préféra ne pas y prêter attention et envoya son attaque en plein centre de l'écu du chevalier adverse. Sa lance se brisa alors qu'il sentit qu'il fut touché au cimier. Sa tête dodelian quelques secondes, alors qu'il tirait sur les rênes et jetait le moignon d lance au sol. Il se tourna vers l'arbitre qui annonça le részultat avec le même aplomb que précedemment.

Le Sieur de Mélau marque un point! Le Sieur de Saldebourg marque deux points

Il était devant! Plus qu'un assaut et la victoire était à lui! Il respira profondément, se rappelant des derniers conseils de ses pairs ... Ne pas penser que tout était gagné, rester concentré, prendre le temps de se replacer en calmant les tremblements qui le parcouraient. Ses talons frappèrent une fois de plus les flancs de sa monture et le troisième assaut s'engagea, sous les yeux d'une foule ragaillardi par cet engagement prometteur.

[HRP: De Mélau -> frappe au casque
De Saldebourg -> lance croisée

La frappe au casque est dévié en frappe au cimier

Pas de jet pour de Mélau
Jet de chute réussi pour de Saldebourg: 11]

Les deux chevaliers se ruèrent l'un vers l'autre et de Saldebourg restait concentré sur de Mélau. Il vit alors la lance adverse prendre une trajectoire ascendante. Il tenta alors le geste le plus complexe, la lance croisée. Il leva d'un geste vif sa lance, pour la mettre en travers de l'attaque de Mélau, mais le coup était rapide et puissant. Malgré sa parade, il fut tout de même touché. Sa tête bascula de nouveau en arrière, légèrement agacé de se voir sa tête de nouveau partir en arrière. L'arbitre s'avança et dit.

Le Sieur de Mélau marque un point! Puisqu'au bout des trois assauts, le score est de deux points partout, un nouvel assaut est donné!

De Saldebourg pesta silencieusement, alors qu'il se remettait en place. L'assaut supplémentaire fut lancé dans un grondement de tonnerre.

[HRP: de Mélau -> frappe à l'écu
de Saldebourg -> frappe à l'écu

Jet de chute réussi pour de Mélau: 12
Jet de chute loupé pour de Saldebourg: 6]

L'assaut supplémentaire débuta et le jeune Saldebourg était déterminé à faire chuter son adversaire. Il visa une nouvelle fois l'écu, tentant de bien caler la hampe de sa lance sous son bras, se stabilisant sur sa selle. Il attaqua, au même instant que Mélau et il toucha. Mais la puissance du coup adverse le déstabilisa. Il sembla vaciller une seconde puis il glissa au pied de son destrier qui poursuivit son chemin en traînant son cavalier sur quelques mètres. Les écuyers vinrent l'arrêter et le jeune diantrais prit quelques secondes pour réaliser qu'il venait de perdre. La foule beugla sa joie, spectatrice du plus bel engagement depuis le début du tournoi. Les acclamations visaient autant le vainqueur que le vaincu, qui se releva en grognant, déçu et courbatu par la chute. Il ôta son heaume et sourit timidement à Mélau qui se trouvait non loin. Le jeune chevalier dit alors.

Ce fut un honneur, Chevalier! Vous m'avez offert un très belle rencontre, Monsieur!

En écho, les mots de Marot résonnèrent.

Le Sieur de Mélau est déclaré vainqueur!

La foule salua comme ils le méritaient les deux concurrents qui sortirent avec honneur et fairplay de la lice, recevant une clameur qui réchauffa le cœur du jeune diantrais qui avait vendu sa peau chèrement et avec honneur, malgré son premier assaut quelque peu déhonorant. Peu impotait, le public avait trouvé en l’engagement précédent, un match référence dont on parlerait probablement dans les tavernes pendant toute la nuit. Marot s’adressa de nouveau à la tribune royale pour présenter les nouveaux concurrents.

Les seigneurs de Trévelin et d’Ormois sont appelés sur le terrain de joute !

Le premier à se présenter fut le chevalier de Pharem, Hugues de Trévelin. Son armure légèrement cuivré, dépareillé des autres chevaliers qui jusqu’à présent se présenter dans des armures assez identiques. Son destrier, Carlo, avançait au pas, paisible, comme son cavalier. Hugues était un chevalier expérimenté, comme l’attestait ses tempes grisonnantes, et il ne se montra guère impressionné devant le souffle jovial de la foule qui acclamait les nouveaux concurrents. Puis ce fut au tour de Caderam d’Ormois, représentant de Sybrondil, de faire son entrée, rencontrant le même accueil que son adversaire. Il se placa directement en bout de lice, non sans avoir saluer tribunes et foule d’un geste de la main. L’arbitre donna le signal de l’assaut, et d’un geste simultané, les deux chevaliers s’élançèrent.

Le premier choc fut brutal et engagé, bien qu’aucun des chevalier ne quitta sa selle. Les deux écus reçurent l’attaque adverse, envoyant des débris de lance volaient dans tous les sens. Marot joua de la voix pour annoncer calmement le résultat.

Le Sieur de Trévelin marque deux points ! Le Sieur d’Ormois marque deux points également !

Egalité parfaite, balle au centre … Les éperons heurtèrent de nouveau les flancs des montures qui cavalèrent à la rencontre de leur adversaires. Un nouveau bruit métallique retentit alors que d’Ormois touchait le cimier et que Trévelin touchait quand à lui le casque du chevalier de Sybrondil. Il vacilla un instant, puis réussi à se plaquer contre le coup de sa fière monture. L’annonce ne tarda pas.

Le Sieur de Trévelin marque trois points ! Le Sieur d’Ormois marque un point ! Le Sieur de Trévelin mène cinq points à trois !

L’ultime assaut allait donc débuter. D’Ormois se retrouvait dans une situation délicate … Il sut qu’il devait prendre tous les risques s’il voulait poursuivre sa route dans le tournoi, alors que de Trévelin devait juste gérer son avance. Nouveau signal et nouvel éperonnage ! Le chevalier de Sybrondil s’appliqua à bien caler sa lance et leva son arme en direction du casque de son adversaire. Il lança son bras, certain de son fait, alors que de Trévelin ne montrait rien de ses intentions. Soudain, d’Ormois eut la désagréable surprise de voir le chevalier de Pharem mettre sa lance en opposition à son attaque, qui passa malgré tout, mais qui alla frappé le cimier de Trévelin. L’arbitre annonça alors.

Le Sieur d’Ormois marque un point ! Le Sieur de Trévelin est déclaré vainqueur par cinq points à quatre !

La foule salua la victoire du chevalier de Pharem par des applaudissements chaleureux. Ils venaient d’assister à deux engagements haletants, l’un à la suite de l’autre, et les gueux semblaient chauffé à blanc par le spectacle. La première moitié du tableau était maintenant terminé et après une petite pause bienvenue pour les estomacs, l’arbitre reprit sa place, prêt à engager les débats.

Les seigneurs d’Ivrey et de Lourain sont appelés sur le terrain de joute !

Wilfried de Lourain, chevalier d’Arétria, fit son entrée au triple galop, tirant sur les rênes en bout de piste, pour freiner au dernier moment et faire glousser quelques demoiselles toujours impressionné par la démonstration de la maitrise équestre de certains chevaliers. Il salua d’un geste suffisant la populace et, de manière plus formelle, la tribune royale. Il attendit que son adversaire fasse son entrée puis le premier assaut eut lieu …

Le repas du midi marquait la pause entre les deux series d’assauts du premier tour. Cà et là, pitance et nourriture exotique apparaissaient. Profitant de la chaleur relative de l’été et de l’afflux des pérégrins, de nombreux colporteurs vidaient leurs chariots et remplissait leur bourse. On discutait partout des combats de la première phase ou des pronostics pour la seconde. Les coups de théâtre s’étaient enchaînés, tant relationnels que guerriers, et cela avait l’air de plaire à la foule, qui trouvait dans ces badineries une façon d’oublier pour un temps leurs malheurs.

Aetius ne pouvait quant à lui rien avaler. Il ne se sentait pas de faire bombance avec d’autres chevaliers. La nourriture du banquet aurait été trop lourde, et l’angoisse d’Aetius était trop forte pour qu’il puisse s’alourdir juste avant l’entrée en lice. Il se contenta donc d’avaler à la va vite un morceau de fromage et quelques raisins, vagabondant dans les coulisses à la rechercher des perdants comme des vainqueurs. Ses pas le menèrent rapidement à la somptueuse tente du chevalier de Marin, l’homme qui avait été démonté par Ciaran de Valis. Intrigué par l’étrange combat où il était sûr d’avoir perçu quelque chose de peu naturel, il conversa tout naturellement avec Marin, qui lui expliquait ne pas comprendre ce qui lui était arrivé. Doutant de tout, Aetius s’interrogea sur le revirement de situation de cette joute-ci. Il n’essaya pas de retenir son esprit, qui construisait moult hypothèses sur la victoire du chevalier de Valis et l’apparition verdâtre qu’il était convaincu d’avoir vu sur la lice.

Bientôt, il délaissa le perdant, peiné pour lui, et s’en alla rejoindre la lice. Armé de son armure, plus pauvre que jamais face à l’apparat du présomptueux chevalier d’Arétria, couvert de son casque aquilin, de sa lourde fourrure de Kerkand, Aetius avançait sur le terrain avec aisance mais sans grand éclat. Ses lances n’étaient pas colorées de ses couleurs, d’ailleurs inconnues de tous, sa monture, une bourrique de bonne volonté mais bien inférieure aux destriers de ses adversaires faisaient tache dans la riche assemblée. Ils étaient la richesse de la noblesse terrienne là où il était la pauvreté du chevalier errant, du guerrier au sang bleu et aux possessions inexistantes. Tremblant une dernière fois (d’angoisse comme d’excitation), il salua rapidement nobles et vilains, se plaça, considéra un instant son ennemi et, sous les lazzis de la foule, s’élança sur Willfried avec tout l’entrain de la jeunesse.