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 Le Spleen du Carpe Diem [pv Earnil]

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Aurah P'ëilh
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MessageSujet: Le Spleen du Carpe Diem [pv Earnil]   Le Spleen du Carpe Diem [pv Earnil] I_icon_minitimeDim 18 Avr 2010 - 19:22

[ ce rp se situe chronologiquement peu après celui dans l'auberge]

Le soleil disparaissait enfin derrière l’horizon. Cela faisait près d’une heure qu’Abysse guettait sa route céleste en fixant l’océan d’un air absent. Depuis qu’elle et son équipage avait débarqué dans sa contrée natale, elle n’avait pas encore pu s’accorder un seul moment de libre afin de traquer ses souvenirs. Avec la tombée de la nuit, l’occasion s’offrait enfin à elle. Elle quitta l’assise confortable de son fauteuil, referma sa fenêtre et enfila une cape par-dessus sa chemise avant d’en rabattre le capuchon afin qu’on ne puisse voir son visage. Une fois ses affaires rangées, la jeune femme quitta silencieusement son bureau.

Ce fut donc avec sa plus grande discrétion, digne de celle d’un elfe, qu’elle quitta le navire et se retrouva sur le quai. La pâle blancheur lunaire éclairait la ville et lui conférait des aspects fantomatiques. Abysse décida de ne point s’attarder plus longtemps. Elle quitta donc les quais d’un pas rapide et silencieux avant de s’enfoncer dans les sombres ruelles de la ville. D’une démarche assurée et sans même jeter un regard en arrière, elle se dirigea vers un lieu amplis de souvenirs.

La jeune femme atterrit devant une vieille bâtisse, ou du moins, ce qu’il en restait. Les murs noircis par la cendre ne semblaient pas avoir accueillis une once de vie depuis son départ. Abysse fut surprise de constater que personne n’avait cherché à s’approprier les lieux après la disparition de sa famille. Peut-être que ce lieu avait suggéré bien trop de souvenirs aux habitants et, par respect pour les morts, avaient décidé de le laisser tel quel. La jeune femme en était légèrement honorée. Elle avait l’intime conviction qu’elle aurait senti un pincement au cœur encore plus grand s’il ne restait plus aucune trace de son enfance.

Elle s’approcha des ruines de l’ancienne forge et posa une main sur le mur. Lorsqu’elle la retira, l’empreinte de sa main resta ancrée dans la suie. Un léger sourire éclaira son visage. Un étrange sentiment étreignait son esprit. Il s’agissait d’un mélange de mélancolie nostalgique et de sérénité. Elle se sentait bien. A chaque fois qu’elle posait ses yeux sur un endroit de la ruelle, un souvenir refaisait surface. Finalement, Abysse se décida à rentrer dans la vieille forge malgré quelques réticences. Elle passa le pas de la porte, ou du moins, ce qu’il en restait et plissa les yeux pour tenter de percevoir quoi que ce soit. Elle regrettait de ne pas avoir une vision nocturne comme la plupart des elfes. Elle s’en voulait aussi d’avoir oublié de prendre une lanterne avec elle. Voilà qu’elle se trouvait obligée d’avancer à l’aveuglette dans les ruines de son ancien foyer.

Ce fut donc légèrement courbée, les bras en avant et en tâtonnant à l’aveuglette qu’elle s’avança dans la forge en ruine. L’air était encore saturé en particules poussiéreuses et ses mouvements n’avaient qu’agitait la cendre qui tapissait le sol. Abysse manqua de s’étouffer, peu habituée à une atmosphère aussi saturée. Elle remonta son foulard sur le bas de son visage afin de se protéger des nuages de cendres. Abysse plissa légèrement les yeux pour tenter de percevoir quelques détails familiers. Elle crut deviner la forme de l’enclume. C’était là qu’elle avait vu son père pour la dernière fois, peu avant qu’il ne décède. Une profonde tristesse étreignit le cœur de la jeune femme. Légèrement déconcertée, elle ne fit pas attention où elle posa les pieds et trébucha. La jeune femme tomba lourdement au sol, les deux mains plongées dans la suie. Elle ne put s’empêcher de jurer. Malgré les larges trous qui parsemaient le toit, les rayons de la lune refusaient à s’y pénétrer. Elle ne savait plus trop où elle se trouvait. Sa chute avait soulevé un épais nuage de cendre. Abysse commença à tousser et porta la main à sa bouche pour se protéger le bas du visage de cette agression.
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MessageSujet: Re: Le Spleen du Carpe Diem [pv Earnil]   Le Spleen du Carpe Diem [pv Earnil] I_icon_minitimeDim 18 Avr 2010 - 20:49

La curiosité est sans nul doute un bien vilain défaut, et il n’épargnait guère le demi-elfe qui s’attelait à soigner des plaies à la tête sur quelques pochtrons revenus sur le navire après une bataille dans une taverne, où ils s’étaient vus gratifiés de bouteilles s’écrasant et se brisant sur leurs crânes… C’était vraiment ridicule, et le pire, c’est qu’il savait qu’au vue de leur état second, chacun repartirait de plus belle, et tout recommencerait plus tard dans la nuit, ou demain matin, et ça, c’était décourageant, aussi décida t’il, dans un cas de conscience, d’assommer chacun des plus soûls avec un bon coup d’anesthésie magique, donnant une dose suffisant pour qu’ils ne se réveillent que le lendemain, avec un mal de crâne et une bonne gueule de bois.

Mais le demi-elfe n’était pas pleinement à ce qu’il faisait… Non content de faire son devoir sacré auprès des ivrognes de l’équipage, il comptait sur sa fidèle âme sœur reptilienne pour espionner discrètement le capitaine… Il était soucieux et curieux à son sujet, après tout, c’était toute son enfance, sa vie même avant la piraterie, et cela l’intéressait, comme tout ce qui concernait cette humaine dont il s’était pris d’affection, un rapport qui allait bien au-delà de celui d’un capitaine et d’un membre d’équipage, c’était certain.

Puis Abysse se mit en route, cela il le sut quand sa chère amie vint lui faire son rapport, et il dut alors se presser, tantôt de coucher le plus confortablement possible les endormis que de renvoyer sur le pont les heureux élus encore en état de se mettre des pintes dans le gosier, d’après l’estimation du médecin en tout cas, et bien vite, il se mit en route, revêtant un sombre manteau, passant sa capuche sur sa tête alors que la dräke prenait de la hauteur pour suivre du regard le capitaine tout en indiquant visuellement le chemin à suivre.

Finalement, ils arrivèrent quelques minutes après Abysse devant cette ruine, enfin, la bâtisse abandonnée depuis des lustres dans laquelle sa cible était entrée… Comme à son habitude, la dräke parti en éclaireur, mais bien vite rebroussa chemin, piaillant après le demi-elfe.

*Hors de question que je rentre là-dedans ! C’est sombre et plein de poussière, débrouille toi !*

*Dis plutôt que tu as la trouille, ma chère.*

La pensée, en supposant qu’il y ait un ton était taquine, provocatrice, et eut comme seul conséquence de voir la dräke sembler fâcher et boudeuse avant de filer directement vers le port… Soit, c’était son choix, et il n’avait jamais cherché à lui imposer quoique ce soit… Ca serait sans elle pour ce coup là.
Il approcha en silence de l’entrée, franchissant le pas de la porte et bien vite, l’obscurité se fit présente… Et si d’ordinaire, cela ne lui importait aucunement, les particules et la poussière, les cendres voletant dans l’air elles, étaient des plus agaçantes, et quand bien même il se couvrit la bouche et le nez avec un bout de tissu, ses yeux souffraient de tous ces objets flottant.
Si au premier abord, il voulut battre en retraite, maudissant sa curiosité assez particulière, agaçante à bien des égards, pour la vie de cette femme, un bruit sourd plus loin en avant l’averti d’une chute, et il dut se résoudre à aller plus en avant, maintenant le tissu la bouche, plissant les yeux et avançant rapidement, sans prendre le temps d’accorder un regard au lieu en question, qui devait représenter tant pour elle.
Sa vision lui offrit le spectacle d’un nuage de cendres voletant et retombant doucement en un endroit, et la vue d’une silhouette au milieu de tous ces parasites lui indiquèrent la position de l’objet de sa venue jusqu’ici.
Il s’approcha rapidement, attrapant Abysse au col, à l’arrière et la tira à l’écart du nuage de particules… A défaut de la sortir pour l’heure, il décidait de l’amener là où elle subirait moins les assauts du nuage de poussière, et quand ce fut fait, il ne put s’empêcher de prononcer avec une certaine réprimande, mais aussi une inquiétude certaine, le tout légèrement étouffé par le tissu.

« Idiote ! Tu veux mourir ici ma parole ! Qu’est ce qui te prend de pénétrer comme ça dans ce genre d’endroits… De nuit, et sans une torche… Bon sang ! »

C’était clair, et elle avait très rarement eu droit à ce genre de propos de la part du médecin de bord généralement plus poli et respectueux avec elle, même dans la bêtise, mais les circonstances étaient là bien différente… Elle pouvait étouffer à force de respirer cet air… Elle aurait pu trébucher et frapper de sa tête une enclume qu’elle n’aurait pas vu dans cette purée de pois et dans l’obscurité, et tout cela, il le savait.
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Aurah P'ëilh
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MessageSujet: Re: Le Spleen du Carpe Diem [pv Earnil]   Le Spleen du Carpe Diem [pv Earnil] I_icon_minitimeDim 18 Avr 2010 - 21:52

Tandis qu’Abysse restait immobile, à attendre patiemment que le nuage de cendre daigne se disperser, des bruits de pas résonnèrent dans la batisse. La jeune femme en fut surprise et voulut se relever précipitamment. Elle ne voulait pas qu’on la trouve ici et maintenant. Tout ce qu’elle désirait, c’était une once de solitude. Hélas, le nuage était encore trop épais et lorsqu’elle voulut se redresser, elle ne parvint qu’à y trouver un air complètement saturé en fines particules. La jeune femme manqua de s’étouffer et plaqua sa main contre sa bouche pour calmer sa toux.

Ainsi courbée, elle n’eut pas le temps de percevoir l’ombre qui s’approchait dans son dos. C’est avec un hoquet de douleur et de stupéfaction qu’elle fut alors tiré en arrière et par le col. L’air lui faisant défaut, Abysse porta ses mains à sa gorge en tentant de la libérer. Une fois après avoir été traînée quelques mètres en arrière, l’étau qui l’étouffait disparu. Abysse recroquevilla sur elle-même en tentant de se mettre le plus près du sol possible afin de trouver un air pas trop saturé en poussière volatile. Les deux mains fermement posés au sol, les jambes repliées sous elle, elle releva la tête. Elle posa alors un regard triste et éteins sur celui qui venait de l’extirper d’un bien mauvais pas. Dans la pénombre ambiante, Abysse ne le reconnut pas. L’espace d’un instant, elle crut même avoir à faire avec une apparition, une ombre du passé. Tout ce qu’elle put distinguer de la sombre silhouette, c’était des oreilles un peu trop pointues pour appartenir à un humain.

Ce ne fut que lorsqu’Earnil la sermonna que la jeune femme reconnut son médecin d’équipage. Elle baissa la tête, honteuse et poussa un profond soupir. Elle toussa légèrement afin que son corps se débarrasse des dernières particules qui emplissait ses poumons. Abysse s’accroupit à même le sol, la tête toujours basse. Elle n’osait pas regarder le demi-elfe. Elle devinait d’ailleurs aisément la tête qu’il pouvait faire. A son ton, elle imaginait qu’il avait les sourcils froncés et un air sévère. Il était rare de le voir ou de l’entendre aussi passablement énervé. Généralement, il s’adressait toujours à la jeune capitaine avec une courtoisie à la limite de l’ironie et du sarcasme.

Quant aux explications qu’exigeaient son compagnon, Abysse ne souhaitait absolument pas les lui confier. Elle avait besoin de solitude et de calme. Earnil ne représentait généralement pas ce genre de besoin. Tout à coup, Abysse rabattit son tête en arrière ce qui eut pour effet de faire chuter son capuchon. Les yeux fermés, l’air grave, elle tourna son visage vers le ciel. Abysse ne tenait pas spécialement à rompre le silence d’une cette nuit mais l’expression d’Earnil semblait ne pas vouloir en entendre parler. Elle soupira et rouvrit les yeux. Un rayon de lune éclaira alors fugacement son visage tandis qu’elle se relevait lentement. Une fois qu’elle se fut dressée de ton son haut, elle posa un regard triste sur son compagnon. Un sourire mélancolique étira ses lèvres.

- Pardon.

Il n’était guère dans ses habitudes de s’excuser pour quoi que ce soit. Généralement, Abysse et Earnil se vouaient un petit jeu qui les empêchait de montrer ne serait-ce qu’une once de faiblesse à l’autre. Ils cherchaient toujours à se titiller l’un l’autre afin de voir lequel céderait le plus vite. Cependant, pour cette nuit, Abysse ne voulait plus se chamailler bêtement comme une enfant. Elle écarta de ses doigts plein de suie des mèches de cheveux qui barraient son visage. Ce geste eu simplement pour effet de les repousser momentanément et de laisser sur son front des empreintes charbonneuses.

- Je voulais être seule. Je…j’avais la tête ailleurs.

Les justifications étaient vaines. Abysse savait pertinemment que le demi-elfe ne s’en contenterait pas. Sa curiosité sans limite l’intimait à toujours en savoir plus sur la jeune femme. Elle détourna la tête, fuyant le regard d’Earnil et avisa la sortie. Sans vraiment l’inviter à le suivre, Abysse sortit de l’ancienne forge.

Une fois au grand air, elle inspira profondément et fut emportée par une légère quinte de toux. Elle retira le pan de tissus qui masquait le bas de son visage et tourna celui-ci en direction de la lune. Le regard perdu au loin, elle s’adressa au demi-elfe sur un ton absent.

- C’est ici que j’ai vécu. Je veux dire, c’était ma maison.

Sans même regarder le médecin de la Walkyrie, Abysse devina qu’elle venait d’attiser sa curiosité par ses simples mots. La jeune femme lui jeta un regard légèrement rêveur.

- Mon père était forgeron.
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MessageSujet: Re: Le Spleen du Carpe Diem [pv Earnil]   Le Spleen du Carpe Diem [pv Earnil] I_icon_minitimeMar 20 Avr 2010 - 16:03

Ah, elle ne réagit pas si mal que ça à un ton qui le surprenait lui-même, mais la situation l’exigeait, n’est ce pas ? C’était au moins ça de rassurant, il éviterait peut-être une dispute à ce sujet après coup, quand elle aurait quitté ses airs de rêveuse nostalgique qui s’égarait à l’instant dans un autre monde, remontant le temps des années en arrière. Enfin… Peut-être… Bref, qu’importe, le moment n’était pas de réfléchir à la baston qui viendrait éventuellement par la suite, on était quand même dans un océan de cendres et de poussières… Et ce simple séjour de même pas dix minutes nécessiterait un bon bain après tout ça… Que de réjouissance en perspective !

Elle s’excusa, et rien que ça… Ca valait bien le détour, et ce séjour de courte durée dans ces sombres nuages… Car oui, depuis qu’ils se connaissaient, il ne se souvenait pas d’une seule fois où elle avait présenté des excuses, à lui comme à ceux qu’ils avaient croisé… Non, jamais ! Et là, dans cette baraque en ruine, cette forge pardon, comme ça, un « Pardon ». Il aurait jubilé, aurait exprimé comme un sentiment de victoire qui aurait fait sortir de ses gongs la capitaine si la situation le voulait… Mais non… Dommage.
Après qu’elle eut dit ce qui finalement était une évidence, car seul le plus sot n’aurait pas compris que tout ça était la conséquence du fait qu’elle fut tête en l’air l’espace de quelques instants, elle l’enjoint de la suivre vers la sortie, ce qu’il fit avec grand plaisir, impatient qu’il était de quitter ce nuage poussiéreux et salissant.

Quand ils furent enfin dehors, il put respirer à plein poumons de l’air frais, et ce n’était pas plus mal après ce court séjour, et son regard se porta à nouveau vers la maison alors qu’Abysse se laissait aller à la mélancolie du soir, et la nostalgie des souvenirs… Ainsi, c’était ici qu’elle avait vécu, grandit jusqu’à prendre la mer ? Bon, certes, il devait imaginer les choses en meilleur état, chose peu évidente certes, mais bon… C’était juste pour se faire une idée.
Ainsi donc, elle était fille de forgeron… Cela pouvait expliquer certaines petites choses, sur son physique, mais surtout, sur son caractère… Enfin, le voyait il ainsi en tout cas. Elle qui n’avait pas vraiment de passé avant leur rencontre, à ses yeux en tout cas, la voila avec toute une histoire… Mais qu’est ce qui avait mis la maison dans cet état ? Ce n’était pas tout récent, mais il ne voyait pas le temps faire cela… Alors quoi ?
C’était une autre histoire, mais sans doute de pénibles souvenirs pour la jeune femme, aussi ne poserait-il pas la question.

Regardant tout autour, il se permit une petite remarque, tout du moins, autant qu’il puisse en juger, d’après ce qu’il savait.

« Ca m’a l’air d’un charmant petit coin… Enfin, de ce que je sais de ce qui se fait chez les hommes en tout cas, ça m’a l’air pas si mal… Dommage que cette maison soit dans un si mauvais état. »

Quand à la profession du père… Et bien, il n’était pas chez les elfes, alors cela ne devait pas être si mal… Là d’où il venait, ils étaient rares et bien mal vue… C’est un boulot de nains et d’humains, pas d’elfes… Non, enfin, à la base, après… La guerre a créé des besoins hein. Aussi devait-il considérer cet élément autrement que comme un elfe.

« Dis moi, tu m’as expliqué autrefois que tu avais toujours rêvé d’intégrer un équipage… Mais un père forgeron n’aurait sans doute pas fait naître ce désir… Alors qui ? Ou quoi d’ailleurs… Enfin, qu’est ce qui t’a amené à devenir marin, puis pirate ? »
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MessageSujet: Re: Le Spleen du Carpe Diem [pv Earnil]   Le Spleen du Carpe Diem [pv Earnil] I_icon_minitimeMer 21 Avr 2010 - 16:58

A sa grande surprise, le demi-elfe ne chercha pas à taquiner la jeune femme. Il ne se formalisa pas, ou du moins ne le fit pas, de ses excuses sans pour autant les accepter ouvertement. Il devait sûrement avoir du mal à les avaler après tout ce temps passé en sa compagnie. Abysse n’était guère le genre de personne qui s’excusait facilement. Elle s’arrangeait toujours pour justifier ses actes et n’avoir rien à regretter. Elle avait un fort caractère, un sale caractère même et elle ne se gênait pas pour le faire savoir.

Cependant, la situation, le lieu et son humeur faisaient qu’elle ne souhaitait pas rentrer dans des disputes stériles avec Earnil. Elle sentait un besoin irrépressible de quiétude, de calme mais pas forcément de solitude. Elle devait bien avouer qu’elle appréciait tout de même la présence du médecin de la Walkyrie. Malgré ses fréquentes farces, il était loin d’être naïf ou demeuré. Il avait su comprendre qu’Abysse n’était guère d’humeur à se chamailler avec lui. La jeune femme soupira, rejeta la tête en arrière et scruta la lune. Sa pâle et morne lumière éclaira les quartiers voisins. En revanche, ses rayons semblaient fuir l’ancienne forge. On eu dit que cette dernière sortait tout droit d’un rêve fantôme. Abysse soupira. Les souvenirs étaient là mais cette bâtisse n’était plus rien désormais. Elle devait accepter la vérité telle quelle et arrêter de se voiler la face.

Abysse ne releva pas la remarque du demi-elfe quant à son avis sur les lieux. Elle ne pouvait pas vraiment deviner s’il était sincère ou non. Il fallait dire qu’il était tout de même à moitié elfe et en possédait un bon nombre de caractère. Elle doutait vraiment que les elfes apprécient ce genre d’endroit. C’était sa façon de s’exprimer à elle et d’engager une quelconque discussion. Hélas, la jeune femme n’avait pas vraiment envie de discuter.

Earnil ne se laissa pas pour autant déstabiliser par le mutisme occasionnel de son capitaine. Il se tourna vers elle et lui posa une question bien étrange. Du moins, Abysse en fut légèrement surprise. Elle se redressa et jeta un regard suspicieux au médecin. Avec un sourire triste, elle passa une main sur le mur noirci par la cendre de la forge avant de lui jeter un regard indéfinissable. Il s’agissait d’un mélange de nostalgie et de tristesse, un peu comme s’il venait de rouvrir une vieille blessure. Abysse se tint l’épaule et ne remarqua pas qu’elle y laissa par conséquent de magnifiques traces de doigts noires.

- J’ai vécu avec mon frère et mes frères pendant une dizaine d’années. C’est lorsque je devins orpheline que je pris goût pour l’océan et ses secrets.

Abysse se tut et laissa le silence retomber entre les deux jeunes gens. Son regard se perdit au loin. Elle paraissait légèrement absente. En réalité, elle se remémorait le jour où elle avait rencontré Ulrik, le jour où sa vie avait pris un tout autre tournant. Ce fut donc sur un ton nostalgique que la jeune femme continua ses explications.

- C’est un ancien marin du nom d’Ulrik le Rouge qui me prit sous son aile et m’apprit tout ce que je sais sur la navigation et la mer. C’est lui qui m’a inculqué le goût pour cette passion.

La jeune femme serra les mâchoires. A nouveau, un souvenir douloureux refaisait surface. Abysse se massa lentement les tempes et le chassa de son esprit. Elle n’avait guère envie de repenser à des choses aussi attristantes en compagnie d’Earnil. Non seulement elle ne souhaitait pas éveiller sa curiosité insatiable et elle ne trouvait pas juste envers lui de lui faire endurer ses sautes d’humeur et sa mélancolie.

Sur un coup de tête, elle se tourna vers lui et lui jeta un regard brûlant. Avec un sourire amusé, elle le toisa. Son comportement semblait avoir changé du tout au tout. En vérité, elle ne souhaitait simplement pas inquiéter un peu plus Earnil quant à ses états d’âmes. Sa tristesse et sa mélancolie, elle voulait la garder pour elle et ses moments de solitudes. Abysse n’avait jamais été très encline à parler d’elle ou à se confier à quiconque. Bien qu’elle place une confiance sans borne vis-à-vis du demi-elfe, elle ne se sentait pas vraiment capable de lui confier ses secrets ou son passé. Abysse avait toujours gardé ce genre de chose pour elle.

- Ca te dit qu’on boive quelque chose. Toute cette cendre m’a séchée le gosier.

C’était pour elle un moyen comme un autre de détourner l’attention. Et puis, l’humour était la meilleure façon pour elle de dissimuler son chagrin. Abysse savait pertinemment qu’Earnil n’était pas dupe mais elle s’en fichait éperdument. Elle n’avait pas envie de s’élargir plus sur le sujet. Après quelques pintes, peut-être qu’il en serait autrement. La jeune femme était dans un état pitoyable. Elle était couverte de cendre. A voir sa figure, on pouvait croire qu’elle sortait d’une mine de charbon. Sa chemise d’ordinaire d’un blanc immaculé faisait bien pâle figure. Elle ne s’en formalisa pas. S’il y avait bien une chose dont elle se fichait le plus, c’était bien son apparence.
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MessageSujet: Re: Le Spleen du Carpe Diem [pv Earnil]   Le Spleen du Carpe Diem [pv Earnil] I_icon_minitimeSam 24 Avr 2010 - 11:57

En cet instant, à ce qu’il lisait sur le visage de son capitaine, le demi-elfe ressentit de profonds et sincères regrets d’avoir été trop curieux, rouvrant des plaies qu’elle avait sans doute tenté depuis toutes ces années de refermer et d’oublier pleinement… Cette destination avait déjà été un mal, ses questions avaient empiré les choses… Et la connaissance de l’autre la poussait à lui répondre malgré tout, sachant que sa curiosité était grande, trop grande.

Ainsi, à ses dix ans, si il comprenait tout, sa famille, tout au moins son père et sa mère, bien que celle-ci ne semble pas faire partie de l’histoire, était morte, la laissant orpheline… Elle avait donc eu la chance de croiser un marin avec assez de cœur pour s’occuper d’une gamine… La prendre sous son aile, et c’était lui qui avait donc fait naître sa vocation…
C’était au moins des questions sur ce passé là qu’il ne poserait plus… Il ne se voyait pas l’interroger sur ce qui en avait fait une orpheline, causant la disparition de ses parents, peut-être ses frères. Non, ça serait déplacé, et réanimer sérieusement des plaies pour rien… Pas suffisamment pour que tout ceci ait un sens.

Puis elle changea d’attitude soudainement… De la tristesse, la mélancolie, la nostalgie, la revoilà dans son attitude si forte et combattive, et si Eärnil savait que c’était à la base qu’une façade, qu’elle voulait juste changer de sujet et tourner la sombre page des souvenirs douloureux.
C’était un choix que le demi-elfe accepta et comprit, et il n’insisterait pas plus… Surtout quand elle lui proposa d’aller boire. S’il n’était pas un adepte de la boisson, il adhérait à toute idée qui changerait l’ambiance générale de la soirée… Bref ! Il fallait encore trouver un troquet correct, et celui d’il y a quelques heures étaient trop éloignés pour ça.

« Je suis bien d’accord… Y a besoin d’un rafraichissement. »

Aussi se mirent-ils en route, posant leurs regards sur différentes tavernes mais elles n’étaient guère engageantes, tant par l’odeur qui en sortait que par la clientèle ivre qui la quittait… Puis ils arrivèrent au… au perroquet boiteux… C’est quoi ce nom bancal ? Vraiment… Y en a qui ont l’esprit loufoque et pauvre en idée…
Bref, ça ne sentait pas la rose, mais c’était moins repoussant et dissuasif que les précédents, aussi décidèrent ils d’y entrer, s’installant à une table libre.
Très vite, un serveur approcha, les saluant poliment et simplement.

« Alors ces voyageurs, qu’est ce qu’il leur ferait plaisir ? »

« De l’eau pour moi. »

La commande d’Eärnil ne fut pas différente et surprenante des autres fois, et l’attention du serveur se porta sur la capitaine.

« Et pour vous M’zelle ? »

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