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 Où l'on se rencontre [Anseric de la Rochepont]

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Emma de Sainte Berthilde
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MessageSujet: Où l'on se rencontre [Anseric de la Rochepont]   Où l'on se rencontre [Anseric de la Rochepont] I_icon_minitimeDim 3 Oct 2010 - 13:53

Le Voile. Abération de la nature ? Mauvais tour de Néera ? Emma ne pouvait le dire. Assise, en sécurité, dans son carosse, voiture frappée de ses armoiries, les yeux fermés, entourée d'une escorte que d'aucun aurait jugé exagérée, la nouvelle Marquise se rendait en terre Arétrianne. La garde qui l'accompagnait demeurait sans cesse aux aguets, on lui avait rapporté d'étranges rumeurs et elle avait du faire face a quelques révoltes muent par la crédulité des paysans. Elle pouvait les comprendre, oh que oui, et même si elle savait qu'aucun mage ne pouvait être assez puissant pour ravir au ciel le soleil, elle comprenait la peur de ses gens. Plusieurs petits seigneurs étaient venu frappé a sa porte dans l'espoir qu'elle les rassure et les protège. Avait elle réussit ? Nul ne saurait le dire, mais elle l'espérait grandement. Entreprendre ce voyage par ces temps troublés n'était guère prudent, comme le lui avait souligné Reynald, mais elle se devait de se montrer présente, et rassurante. Sainte Berthilde avait assez souffert comme cela, gouvernée par des incapables, elle sombrait si facilement dans la peur irrationnelle. Le peuple berthilois avait besoin de retrouver confiance en son dirigeant, il avait besoin de savoir qu'il était là, aussi avait elle fait fi de la prudence pour parcourir ses terres. La première étape de son voyage était bien entendue la noble terre d'Arétria, gouvernée par le non moins noble Anseric de la Rochepont. Elle ne saurait écouter les rumeurs le concernant, aussi se présenterait elle a lui avec un oeil neuf et vierge de jugement déjà fait.


Soudain, le convoi fit halte et la rumeur de cris lui parvint. Fronçant les sourcils, elle se pencha vers la fenêtre, hélant le capitaine de sa garde rapprochée.

« Que ce passe-t-il Léonard ? »
« Nous avons atteint la frontière arétrianne, Ma Dame, et il semblerait qu'elle soit bien gardée. On parle de quelques mouvements agressifs et rebelles, si on puit dire. Ce Voile rend tout le monde fou. Restez en sécurité dans la voiture. »

Emma hocha légèrement la tête et se réinstalla confortablement, portant un pouce a ses lèvres pour en mordiller l'ongle. Que de soucis, que de problème. Ce voile irréel répandait peur et terreur et il devenait difficile d'endiguer les mouvements écarts. Surtout, elle craignait pour les mages, eux que l'on accusaient si facilement. Certains en venaient même a se réfugier dans les temples de Néera, espérant trouver la protection de la déesse. Jusqu'ici, Emma n'avait pas eu a faire a une chasse au sorcière sanglante, mais elle ne doutait pas que cela arriverait bientôt si le soleil ne retrouvait pas sa place rapidement.

Le convoi reprit sa route, un peu plus rapidement cependant, comme si son escorte était préssée de la mettre en sécurité entre les murs du château d'Arétria. Pensive, la jeune marquise se demandait de quelle manière le Comte gérait ces débordements, oh elle avait bien eut quelques échos, des murmures désignant l'Armée des Divins de malédiction, ou même la Corporation Marchande, mais pour sa part, Emma n'y croyait pas, cela dit, elle devait bien avouer que ces on-dits permettaient au peuple de se focaliser sur une cause et ainsi de se calmer un peu.

Une nouvelle fois, le convoi fut stoppé mais aux abords de la ville. De nouveau, ils durent montrer patte blanche et on les laissa pénétrer Arétria.

Ce fut une escorte de pas moins de cinquante chevalier, maitre dans leur art, qui pénétra la cour du château d'Arétria. Pensez vous que cela soit abusé qu'une telle escouade soit mobilisée ? Sachez donc qu'en ces temps incertain, mieux valait prévenir que guérir. Le carosse décrivit un arc dans la cour avant de s'immobiliser, Reynald quitta son poste pour aller ouvrir a sa maitresse, lui tendit une main pour l'aider a descendre. Emma n'était pas adepte de l'annonce pompeuse, aussi ce fut elle même qui se dirigea vers les immenses portes. De toute manière, nul doute que le maitre de céans devait déjà connaître son arrivée, n'aurait il pas disséminé quelques éclaireurs et pisteurs sur ses terres ? Des hommes a même de l'informer de mouvement insolite ? Reynald la devança, frappant aux lourdes portes de bois et lorsque celles ci s'entrouvrirent, il énonça d'une voix forte et en même temps, respectueuse.

« Veuillez annoncer a votre seigneur et maitre, que Ma Dame Emma d'Erignac, Marquise de Sainte Berthilde, réclame audience auprès du Seigneur et Comte Anseric de la Rochepont. »

Avait elle prévenu de sa visite ? Evidemment non, mais elle n'avait point non plus convoqué son vassal, estimant que la politesse lui revenait de se déplacer.
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MessageSujet: Re: Où l'on se rencontre [Anseric de la Rochepont]   Où l'on se rencontre [Anseric de la Rochepont] I_icon_minitimeDim 3 Oct 2010 - 15:18

[C'est une citadelle au sein d'une cité fortifiée, ndlr]

__Ce semblait être coutume, dans le pays Berthildois, que de changer de seigneur à chaque saison. Le marquis fut félon ? On mit le fief en commise, et on alla le confier à un vassal. Le vassal disparaissait ? On retournait chercher quelqu'un de la lignée du félon. C'était chose bien curieuse, et bien navrante, en vérité. En moins d'un an, le marquisat était donc passé entre les mains de trois personnes, sans même que les vassaux n'en sachent la tractation.
__Hier encore, Anseric matait une jaquerie, dans le Nord. Aujourd'hui, il était face à une potentielle suzeraine, tout droit sortie d'un quelconque couvent, et sûrement l'instrument de quelque conseiller vénal. La "marquise trouvée", dira-t-on, plus tard. Toute trouvée qu'elle fut, cette dame rappela au comte que le monde tournait toujours. Depuis que la malenuit s'était abattue sur le pays, et après que les dieux mêmes se fussent manifestés, l'homme en avait oublié les affaires du monde. Ses différend sa haine envers le missédois avait cessés ; désormais, il ne pestait que contre cette Lune mal placée.
__L'émoi fut grand, quand posèrent le pied pas moins de cinquante chevaliers berthildois. Sainte-Pie ! c'était là une coterie à faire pâlir d'envie celle de l'arétrian. Ce nonobstant, on les envoya bellement paître en ville : les bordeaux et les auberges feraient leur régal. On ne pouvait guère assumer pareille compagnie, et la chapelle arétrianne aurait souffert d'avoir en son sein plus d'étranger que d'hôtes.
__C'est donc dans cette chapelle, aux voûtes austères, et à l'âtre vrombissant, qu'Anseric reçut son invitée. L'homme portait son harnois, suppléé d'une cotte de soie, aux renardesques armoiries de gueules. Ses deux cent livres bien apesanties s'appuyaient galamment sur le trône de granit, et ainsi, la tête du comte pouvait arriver à même hauteur que celles des sergent debouts. Mais autant que cette peau de fer, autant que cette complexion herculéenne c'était ce visage émacié, anguleux, où le sang montait aisément, et dont la voix de Stentor s'échappait, qui lui conférait une grandeur toute particulière.
__On annonça la marquise, puis celle-ci apparu. Durant les quelques titanesques enjambées qu'effectua l'homme, force de désirs, et moultes pensées lui passèrent par la tête. Il jaugea la femme, il jaugea le titre. La femme était belle et bonne, et possédait cette fragilité que les hommes cherchent tant chez la beau sexe - si tenté que pour Anseric, bien peu de chose ne semblait faible, friable, prêt à se rompre au moindre coup de vent. Le titre, néanmoins, comme un aura, venait suppléer à cette fébrilité apparente, pour lui conférer la sature du pouvoir. Si elle n'avait guère cette majesté que l'on impute aux souverains d'antan, la dame s'acquittait toutefois bellement de son titre.
__C'était le moment ; il n'en aurait point d'autre. Ces récentes tribulations politiques au sein du paysage Berthildois donnait au compte l'occasion de s'affirmer, il ne la laisserait bien sur pas passer. L'homme salua son invitée avec la déférence que l'on témoigne à une dame, rien de plus. Il lui baisa la main, et il lui fut désigné un siège, à la gauche du trône de granit. Anseric regagna celui-ci. L'acte était de taille : ce n'était point salut servile, mais seulement salut galant. L'homme montrait ainsi, qu'il n'étaient encore vassal, et que pour l'y mener, il faudrait force arguments.
__« Douce amie, vous me voyez ravi en admiration de vous voir ainsi venir devers ma personne. Si votre compagnie me complais en suffisance, sachez que je n'en suis que d'autant plus curieux d'en savoir le but. »


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MessageSujet: Re: Où l'on se rencontre [Anseric de la Rochepont]   Où l'on se rencontre [Anseric de la Rochepont] I_icon_minitimeDim 3 Oct 2010 - 17:37

[milles excuses ]

Que dire ? Que faire ? Emma n'était point de ses femmes elevées dans l'exercice du pouvoir, cela était un fait avéré. Peut être fit elle des erreurs mais elle apprendrait ce celle ci. Elle fut conduite au Seigneur d'Arétria, ne s'offusquant point qu'il ne se soit présenté lui même. Une certaine peur rampait dans ses veines, car là serait le premier pas vers l'élévation de sa terre. Il lui faudrait jouer de prudence et de diplomatie, flatter sans verser dans le vulgaire des mots hypocrites. Jouer de finesse et d'attention. L'abandon de Sainte Aimé, le discrédit jeté par Aegar, tant de blessures qu'il convenait de colmater, de soigner et surtout, d'assainir. Elle fut guidée a l'intérieur d'une chapelle, temple de pierre au premier abords suintant de gelée. La jeune Marquise frissonna légèrement tout en resserant les pans de sa cape de velours sur ses épaules.

Dire qu'elle fut malgré elle impressionnée par le comte était un euphémisme. Son visage sec aux traits anguleux révélait assez le guerrier plutôt que le gentilhomme, surtout lorsque celui ci portait un habit de metal. Emma sourit légèrement, cachant profondément son malaise soudain a se confronter a un homme fait et dégageant autant de brutalité rentrée. Qu'importe l'apparence, il lui faudrait dépasser cela et découvrir ce qui se cachait derrière l'éclat de ses prunelles aigues. De plus, il la dépassait fortement, écrasant pour sa frêle silhouette, mais montrer une quelconque faiblesse pouvait être dangereux, aussi le regard étrange de la marquise ne vacilla pas d'un pouce, affrontant celui qui se posait sur elle sans frémir. Du moins en apparence.

« Mon Seigneur, sachez que je suis agréablement reconnaissante du temps que vous m'accordez, surtout en cette époque sombre. »

Le mot vassal ne passa pas ses lèvres, car si le Comte restait galant homme et défairant, elle ne lui ferait pas un tel affront, surtout dans les premiers pas d'une relation amicale possible. Ménageons les fiertés. On l'invita a s'installer, mais la stratégie visant a la mettre au niveau d'une visite banale ne la destabilisa point. Douce et légère, elle remit en place quelques plis de sa robe avant de lever son regard à l'harmonie contraire sur le Comte.

« Oserais je insulter votre intelligence ? Je suis sure que vous savez le pourquoi de ma visite, mon cher. »

L'iris contraire d'Emma scintilla un instant d'amusement complice avant qu'elle n'ajoute :

« Le Roi m'a confié la tache difficile de redorer le blason de Sainte Berthilde, de restaurer la confiance de ses gens et cela passe bien évidemment par mes plus proches voisins, ne pensez vous pas ? Après tout, vous qui avez connu mes prédecesseurs, êtes a même de m'éclairer sur les besoins et les désirs de nos terres, me trompais je ?»
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MessageSujet: Re: Où l'on se rencontre [Anseric de la Rochepont]   Où l'on se rencontre [Anseric de la Rochepont] I_icon_minitimeSam 9 Oct 2010 - 17:07

__Anseric était déçu. S'il s'était laissé surprendre par l'habileté de la dame de Merval, c'était à grand regret qu'il considérait désormais celle pouvant prétendre à sa suzeraineté. Emma, Dame de Sainte-Berthilde, la "marquise trouvée", était de ceux qui brandissaient la parole du roi comme un tison ardant. L'argument, fanal de la royauté, laissait dans la bouche le goût de cendre amère. Diable, que l'homme eut souhaité un véritable pair ; ses voisins étaient indolents, et ses amis forts loin. Et le Roi, lui, toujours plus présent !
__Anseric n'aimait guère le roi. Il pouvait lui faire tous reproches, à l'instar des seigneurs du Sud, cruellement dépréciés. C'était là de vieilles rancunes, issues de la mémoire collective des pays du Nord : en deçà du septentrion, c'était de décadentes gens, menées par souverain avilissant. Des âcretés vieilles comme le monde, certes, mais Anseric, s'il était dans la force de l'âge, appartenait déjà à la vieille génération.
__De toute cette mauvaiseté, Anseric se gardait bien de piper mot. Pareilles déclarations avaient autrefois fait choir force nobles têtes, et l'Alcide souhaitait assurément conserver la sienne. Il s'était tant bien gardé de confesser sa rancœur, que même au sein de sa maisonnée, l'auréole du zélé loyaliste le couronnait. Ainsi, la moue de dégoût qui lui traversa la figure, à l'évocation du souverain, ne fut guère relevée. Ce devait être une vieille douleur, ou les os - ceux là aussi lui causaient moulte malfaisance !
__« Il est vrai, il est vraie, douce amie, que votre cousin s'est bien mal acquitté de son hommage. Mais que pouvions nous attendre, de la part d'un homme de si mauvaise naissance ? »
__Parmi tous les griefs qu'entretenait Anseric vis à vis du Roi, un des plus grand était l'abâtardissement du beau sang, auquel le souverain semblait allègrement consentir. S'il décapitait allègrement la noblesse, ce fat remettait également des éperons aux roturiers, et ne semblait guère manifester quelque état d'âme, à l'idée que l'une de ses plus grande vassale fusse mariée à un margoulin. De quoi faire sourire dans les chaumières, mais grise mine dans les donjons ; or, tout le monde sait qu'il vaut mieux avoir pour ami le castel que la masure.
__« Ne veulent vos terres, je vais vous le dire, que ce qu'elles n'ont déjà, commença un Anseric à la mine lasse. La faim ? Vos champs poussent bellement. L'argent ? Vos vilains sont suffisamment taxés. En vérité, votre pays ne manque de rien, m'est avis. Vous pourriez, et cela je le pense en vérité, vivre seule sur votre domaine, dans une béate sérénité. »
__L'homme avait accompagné son propos du geste, laissant les deux masses d'armes lui servant de main baguenauder ça et là, tantôt dans l'air, puis sur l'accoudoir granitique. Il se leva avec la soudaineté de la colère réveillée, dans un grand fracas de ferraille, qui alla se répercuter sur les voûtes nues.
__« Vivre pérenne, oui, mais vivre honteuse ! Ah, que diable, levons nous, belle amie ! Nos voisins se gaussent de nous ! Vos serfs sont hilares, à entendre le méchant brocard dont ils vous affublent : la marquise trouvée ! En Olyssea, les putains même de Sharas se complaisant à rire de leur seigneur, qui ne reparait plus à la cour ! Etherna nous a été prise, et les bardes ont changé cet infâme vol en une chanson de la geste ! En vérité, le déshonneur vous accable ! »
__Dans cette accablante logorrhée, Anseric s'était bien gardé de parler de son pays ; l'homme était bien trop orgueilleux pour déballer les affaires qui l'affligeaient.



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MessageSujet: Re: Où l'on se rencontre [Anseric de la Rochepont]   Où l'on se rencontre [Anseric de la Rochepont] I_icon_minitimeSam 9 Oct 2010 - 21:49

« Mon cousin ? Allons mon seigneur ! Il n'était qu'un époux. Je ne commetrais pas les mêmes erreurs que ma cousine. »

Répondit la jeune marquise, laissant une étincelle implacable illuminer un instant son regard dépareillé. Diantre ! Emma ne saurait être affiliée a ce traitre d'Aegar ! Jamais ! Elle était du sang des premiers marquis, non de ce sang bâtard d'Aegar. Emma regardait sans honte le Comte. Il semblait cacher mille mystères et secrets, n'en dévoilant aucun. Elle l'écoutait aussi et mesurait l'ampleur de la tache qui l'attendait. Ainsi Sainte Berthilde ne manquait ni de blé, ni de pièces d'or. Mais il avait raison, sa terre manquait d'honneur. De gloire. Sa terre était amputée et a cette allusion, Emma s'assombrit avant de répondre d'une voix tremblante d'indignation.

« La vérité, mon seigneur, est que je ne pourrais pas réclamer Etherna. Comme vous, je ne peux qu'adjurer la faiblesse d'Aegar, mais il est des faits contre lequels je ne peux rien. Gaucelm d'Odelian a épouser la fille du baron, annexant sans honte cette terre et cet incapable d'Aegar a laissé faire. Là sont des actes contre lesquels je ne puis plus agir et vous le savez ! »

Elle se leva a son tour, souveraine soudain.

« Olysséa est sous ma tutelle, je ne permettrais pas l'injure sur Sainte Berthilde et sa suite. »

Voix implacable et déterminée qui valait autant pour Olysséa que pour le Comte. Emma se battrait pour sa terre et ne laisserait personne se mettre en travers de sa route ou de son but. Puis elle rit.

« La Marquise trouvée ? Vraiment ? Sachez que je suis du sang des premiers. De ceux qui n'ont jamais jeté la honte sur cette terre ! Soit, qu'ils se gaussent, qu'importe en vérité, qu'ils nous pensent faibles et sans envergure...Cela n'en sera que plus facile. Comprenez moi bien, mon seigneur, je ne suis pas responsable des actes passés mais je le suis des actes futurs. Sainte Berthilde retrouvera son honneur et sa gloire et je compte bien l'elever plus haut....Puis je compter sur votre soutiens ? »

Elle marcha sur la scène. Divine dans sa volonté. Qu'importe que l'homme n'aimait pas le roi, cela n'avait pas d'importance, seule sa terre en avait, sans le dire vraiment, elle jaugeait la loyauté du Comte, l'épinglait d'un regard perçant. Elle avança ainsi, auréolée de volonté souveraine avant de s'arrêter subitement, de faire volte face et de planter son regard étrange dans celui qui lui faisait face.

« Qu'en est il de vous, mon seigneur ? On m'a rapporté de bien étranges rumeurs...Seriez vous en désaccord avec Missède ? »

Emma était sincèrement curieuse de cela, elle avait reçu une missive portant le sceau de Missède, mais elle n'aimait pas juger sans un autre son de cloche. Cette affaire semblait étrange au demeurant et si cela portait a préjudice, il lui faudrait rencontrer Kazil de Sephren, mais avant cela, elle voulait connaître la version du Comte.
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MessageSujet: Re: Où l'on se rencontre [Anseric de la Rochepont]   Où l'on se rencontre [Anseric de la Rochepont] I_icon_minitimeSam 9 Oct 2010 - 23:50

[C'est de tradition, au moyen-âge, de confondre les liens de parenté avec les liens du mariage ; ainsi, tu appelais sans problème ta belle-mère "mère"]

__Les piques d'Anseric avaient bellement frappé la cible. Cette chère Emma s'étalait en diatribes, avec la proportion qu'on les grandes dames à faire des éclats de voix. Une colère de femme, relayée par un héraut à la voix de Stentor, si l'on puisse dire ainsi.
__Si d'aucuns purent y voire un aspect de drame, à l'image des grandes de l'antiquité, Anseric n'y trouvait là que ruades désordonnées de poulain. De ses vingts ans perchés, la bravette jurait un défiance absolue face au déshonneur, et de l'autre main, admettait s'être fait dominée allègrement par un voisin plus talentueux. Une logorrhée des plus drôle, à n'en point douter, que celle de cette mijaurée. De nouveau assis sur son trône granitique, faisant mine de se gratter une vilaine barbe naissante, Anseric ravalait un sourire goguenard.
__On reparlait à nouveau de Missède ; visiblement, son baron n'avait guère chômé. C'était bien malhabile de sa part ; ses hommes avaient manqué de tuer un comte, et voila qu'il entreprenait des manigances contre celui-ci. Une manœuvre des plus épaisses, que le Goupil allait s'atteler à démanteler. Le missédois recourrait aux plus grands, eh bien, dans ce cas ce sont les plus grands qu'il faudrait convaincre - chose bien peu ardue, au vu de la situation.
__Dès la mort de son oncle maternel, le comte de Viorel, Anseric s'était éreinter retrouver sa comté. Cependant, ce n'était nullement par ces menées, qu'il l'avais reprise, mais par la fatalité : Gilrad, son sodomite de cousin, était passé outre-tombe, dans les mains de ruffians. Si ses travaux n'avaient pas porté leurs fruits, l'homme en était pour autant devenu maître en procédures ; il avait tenté force assauts juridiques, en même temps qu'il courrait le pays pour s'acquérir son soutient. Et dans le discours de cette jeunesse, Anseric repérait quelques erreurs.
__« Vous me voyez bien attristé de vous voir si peu estimer le mariage, douce amie. C'est chose sacrée, Nééra le préside, entama Anseric, avant de baisser la voix, de peur que la déesse, incarnée dans le pays Diantrois, ne l'entende. Aegar fut des vôtres, douce amie, et il était autant votre cousin, que feu Gilrad, le Sodomite, était le mien. »
__Ces premières phrases tombaient comme une sentence ; on eut cru que le comte avait besoin d'instruire son invitée. La vérité ne devait guère différer, car dans la crâne de l'Alcide, la cervelle bouillonnait.
__« Si sacrée que son les choses du mariages, Etherna puis revenir vôtre. Son baron jure-t-il hommage ? Que nenni. Son baron est il trépassé ? Peste non plus. Pensez vous ? Les deux berges du Ner, comme jadis. D'une mer à l'autre, de la nanie jusqu'au Sud... Dont mes démêlés vous sont bien vite parvenus. C'est là affaire de sang et d'honneur, et je ne puis qu'escompter votre soutient, vous qui semblez être dame de grande vertu. »
__Si la louange était épaisse, en n'en dénotait pas moins à quelle point la Marquise trouvée s'était mouillée.

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MessageSujet: Re: Où l'on se rencontre [Anseric de la Rochepont]   Où l'on se rencontre [Anseric de la Rochepont] I_icon_minitimeDim 10 Oct 2010 - 7:40

[Si je puis me permettre, Emma ne hurle jamais ni ne crie. Pour le reste, je le sais, mais Emma ne supporte pas d'être affiliée a Aegar.]

« Je ne dénigre point le mariage, mon cher, juste le choix peu judicieux. »

Rectifia Emma avec un léger sourire . Première erreur et certainement pas la dernière, songea-t-elle en regardant avec curiosité le comte. Girald le Sodomite...Quelle était donc cette manie d'ajouter force de qualificatif a un prénom ? Cela en devenait risible. Cependant la suite attira au seigneur un coup d'aigüe. Emma plisse les paupires en écoutant les mots qui jaillissaient de la bouche mâle. Etherna était un sujet sensible. Borys de Caerlyn n'avait pas semblé avoir de répugnance a donner sa fille en mariage, il est vrai, ou du moins n'avait elle pas entendu parlé d'un quelconque acte contre de sa part. Mais elle sourit doucement, saluant mentalement l'habilité du comte. Quelque part, elle avait obtenu l'effet escompté.

« Me conseillerez vous d'entrer en conflit avec Gaucelm d'Odélian ? Car si Borys de Caerlyn a donné sa terre en dot, nul ne peut le faire revenir sur ses mots. »

demanda-t-elle d'une voix tranquille, un léger sourire agitant sa bouche. Oh, elle comptait bien rendre visite au comte, mais elle savait aussi qu'il s'accrocherait a Etherna, si la dot de la Comtesse était la baronnie, Emma savait très bien qu'elle ne pourrait rien faire. Quand bien même, elle ne se risquerait pas a provoquer un désaccord avec Odélian. Du moins, pas maintenant, pas alors qu'elle venait juste de ce voir couronnée d'un titre aussi lourd que le sien.

Le compliment tomba, mais Emma ne s'y arrêta pas. Son soutiens. Il l'aurait si ces actes étaient justifiés, mais pas autrement. Elle ne savait point les détours de cette affaire et entendait tout de même être éclairée vis à vis de cela.

« Affaire de sang et d'honneur, dites vous ? Selon le Seigneur de Missède, vous auriez pénétré ses terres et ses domaines sans sa permission, a tel point qu'il s'en est sentit agressé, assez du moins pour en avertir Kazil de Sephren et moi. Or vous n'auriez pas agit sans une bonne raison, me trompais je ? »

Le Comte était habile homme, elle devait en convenir. Aussi maintenant qu'elle avait pu un peu juger le guerrier, elle se demandait les raisons d'un tel acte. Anseric de la Rochepont ne semblait pas être de ceux réfléchissant avec le sang bouillonant. Mais peut être se trompait elle bien évidemment.
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MessageSujet: Re: Où l'on se rencontre [Anseric de la Rochepont]   Où l'on se rencontre [Anseric de la Rochepont] I_icon_minitimeDim 10 Oct 2010 - 10:37

[Mea culpa. J'ai pris les points d'exclamation pour des... exclamations.]

__Anseric balaya l'air avec négligence, tandis que les cliquetis de l'armure résonnaient dans la salle. Il chassait ainsi toutes les idées de la Marquise, à propos d'Etherna, comme il évinçait une vilaine mouche. Le message était clair : il connaissait les rouages de la politique, et savait les faiblesses de cette affaire.
__S'il avait ainsi pu faire abstraction de son différend avec Misséde, Anseric s'en serait bien félicité. Hélas, l'objet de la discorde était trop gros ; en pleine paix du Roi, l'Arétrian s'était fait courir sus. Dans l'intellect du comte, ces paroles n'avaient qu'une signification possible : le Missédois avait délibérément ordonné son trépas. Il s'était figuré cette idée de semaines en semaines, une fois qu'aux larmes et aux cris, s'étaient succédés, une avilissante malévolence. Il l'avait juré : l'on raserait l'Afayel, pour en faire sépulture aux braves arétrians.
__« Vous voulez savoir ? Soit, je vais vous répondre. », lança-t-il, la voix tremblante d'une colère feinte. De fausses larmes de rages auraient presque parlée de ses yeux.
__Si posé sur son séant, l'homme ne parlait que par bribe, sa voix s'emballait avec diligence, lorsqu'il se levait. Le flot de paroles devenait intarissable, alors qu'Anseric arpentait avec vigueur les recoins de sa chapelle. Ses muscles s'agitaient ; son langage du corps reprenait le dessus. Il exerçait avec brio la fausse franchise qui le caractérisait tant, et qu'il maîtrisait à merveille.
__« Certes oui, j'étais par quelque malaventure allé dans le pays Missédois. Mais qui peut m'en blâmer ? Nous étions deux jours après les bals Ysarois, et je reprenais la route de mes terres. Nous n'avions pas l'ombre d'un harnois, ni même d'un heaume. Et qu'on fait les Missédois, à la parfin ? Diable, ils nous tendirent méchant traquenard ! Ne nous reposions dans un coquet manoir, en bonne hospitalité, que sortaient des bois pas moins de deux centaines d'hommes de guerre, nous chargeant sus. »
__Voici l'idée qu'avait échafaudé Anseric : son mauvais cousin, à la face maladive mais aux dents longues, dont on était désormais convaincu qu'il avait mutilé la Dame Iseult, avait, de crainte que la vérité ne soit découverte, voulu faire perdre son parent. À la suite de cet assaut, tout avait été suspect : Viktor avait trop aisément laissé partir son argent, et les prêtres de néera avait trop facilement acceptés les oboles. La garde avait trop facilement alerté l'armée, qui était si près, et en si grand nombre, par un trop bon hasard. Tout cela avait été orchestré, c'était chose sûre. Et qu'elle recourt ainsi trop vite aux grandes puissances montrait bien que la salamandre craignait le renard.
__« Pensez vous ? Nous échangions de bons mots quelques jours ce-tantôt, avant qu'il ne me sonne l'hallali. Je découvrais par un méchant hasard que sa promise, une loqueteuse muette, était une Séraphin d'antan ; de quoi lui donner de belles perspective, au Missédois ! Et en moins d'une semaine, c'était son armée qui tentait de m'abattre. Je m'en sors, et j'en remercie les Dieux, mais voici qu'il malfait déjà. Une fripouille qui ne reculera devant rien, je gage ! »


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MessageSujet: Re: Où l'on se rencontre [Anseric de la Rochepont]   Où l'on se rencontre [Anseric de la Rochepont] I_icon_minitimeDim 17 Oct 2010 - 9:29

[Certes, mais usés comme une marque de volonté et détermination, si elle avait crié je l’aurais précisé ;] ]


Emma le regarda balayé le sujet d’Etherna avec une grâce étrange dans un corps aussi brutal. Décidément, il n’avait certes pas fini de la surprendre. En même temps, elle n’avait pas d’apriori, étant venue l’œil vierge de jugement préconçue, elle ne connaissait que trop bien le tord que pouvait faire des rumeurs lancées sans fondement. Elle tenait a ne pas se laisser corrompre aussi facilement que cela par des on-dits souvent mensongés.

Par contre, elle se montra très attentive a la suite. Il fallait dire que le Seigneur de Missède accusait le Comte de faute grave, d’une atteinte a l’intégrité virginale de sa promise, n’ayons pas peur des mots. Mais cela était ce la vérité ? Elle ne saurait en être juge. Donc si Missède accusait, Anseric ne restait point silencieux, pointant le doigt a son tour. Une phrase attira particulièrement l’attention de la jeune marquise, une loqueteuse parente des Séraphin ? Elle resta pensive durant quelques secondes avant de risqué :

« Ne serait elle donc pas de votre sang, mon seigneur ? Car vous êtes, si je ne me trompe point, affilié a la lignée Ducale déchue n’est ce pas ? »

Emma se contentait de parler d’un air intrigué et même le mot « déchu » n’eut aucune raisonnnace méprisante. Elle avait ouït dire mais ne pouvait véritablement affirmer certaines rumeurs. Mais le fait restait que Merwyn avait perdu les faveurs du roi en même temps que son honneur. Elle soupira doucement.

« Le Seigneur de Missède porte a votre encontre de graves accusations et réclame une justice que je ne saurais lui accorder dans l’immédiat tant cette affaire semble floue. Je ne mettrais pas votre parole en doute, mais je n’ignorerais pas la sienne pour autant. A vrai dire, tout cela est dérangeant. Je ne peux passer outre une agression a votre encontre, mais ne peux cautionner une prétendue atteinte a la vertue d’une Dame. Cela dit, louons Néera de votre sauvegarde »

Emma parlait lentement, pesant chaque mot avec soin, l’œil perdu dans le vague du devant elle. Elle avait entendu la colère du Comte est pouvait la comprendre, cette dame serait elle l’une de ses parentes ? Auquel cas on ne pouvait reprocher a cet homme le désir de s’enquérir d’une femme de sa famille. Mais si il était avéré qu’il avait sciemment attenté a la pudeur de cette femme, l’affaire risquait d’en devenir plus que compliquée.

« A-t-il tenté de prendre contact avec vous depuis lors ? Moi-même essayerais d’en appeler a Kazil de Sephren qui est un homme posé m’a-t-on dit. Il serait bon que cette affaire n’arrive point aux oreilles du roi et qu’elle puisse être étouffée. Ne pensez vous pas ? »

Oui, ils n’avaient aucuns interets a ce que cela parvienne a l’attention du roi. Emma ne pouvait se permettre de se reposer sur la parole royale pour se faire respecter et apprécier et elle refusait que la honte entache encore un peu plus sa terre. Anseric de la Rochepont semblait être un homme doté de multiples ressources, parfaitement capable de régler cette affaire sans éclat, elle le sentait confusément.

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MessageSujet: Re: Où l'on se rencontre [Anseric de la Rochepont]   Où l'on se rencontre [Anseric de la Rochepont] I_icon_minitimeVen 22 Oct 2010 - 22:31

__Un filet d'air froid coulait mollement le long des murs de la chapelle, alors que certains n'en finissaient pas de frissonner. Or si cette fraicheur plaisait à Anseric, niché sous cotte et gambison, elle devait causer de bien froides sueurs à son invitée. On se leva donc, et l'on quitta la pièce austère, pour gagner le vrai logis de la citadelle. Il fallut traverser force salles, et se frayer un chemin dans un inextricable dédale de couloirs. C'était la une pure architecture féodale : on retrouvait la violence du temps dans ces murs, dans ces ouvertures aussi fines qu'esseulées. Les joies de la vie seigneuriale n'était pas non plus en reste, et on pouvait découvrir, à la beauté de certaines pièces, le goût de vivre de la noblesse. Rien ne dépeignait mieux Arétria, dans toute sa puissance, ses mœurs, et sa vie toute guerrière, que le château d'Anseric.
__Voûtée en arrête, le plafond couvrait la totalité de la salle. La fenêtre qui donnait auparavant un peu de lumière fut prestement couverte : on fera le vantail en bois, et l'on tira une tapisserie dessus. Après les froidures de la chapelle, cette chaleur ragaillardissait les membres. Gardes et pages poussaient des soupirs d'aises, tandis que certains chevaliers, ayant été admis, se pressaient auprès de la table. Anseric, qui avait ôté sa cotte, y siégeait au bout, son invitée assise à sa droite. On servait du vin épicé, ainsi que des fruits et des dragées : une collation de femme qui saurait assurément ravir le Dame de Sainte Berthilde.
__« Douce amie, sachez que des méfaits dont m'accuse Missède, je suis innocent. Après avoir appris la noble ascendance de sa promise, qui est bien ma cousine, je pense éperdument avoir été trompé, et que l'on m'ait tendu un coup-gorge. Nous fûmes pris au piège en un instant, ayant pourtant voyagé léger ; ce sont là des choses qui n'arrivent que rarement. Je vous prie de me faire don de votre confiance, chère amie. »
__Car si lui, homme de guerre à la vergogne peu sollicitée, n'avait fait montre que d'une conduite malhabile, et fort peu polie, les hommes du Missédois, eux, s'étaient acquittés d'actes bien malévolants. Sortis en vie, et fort de tout son entendement, Anseric se sentait de pouvoir faire plier son ennemi, qui par maintes fois s'était trop avancé. Hélas, au jeu des puissances, il ne lui manquait que l'aide de sa suzeraine. Loin de n'en voire qu'un instrument, l'Alcide pesait à ce moment toutes les raisons qui l'inclinait à chercher soutient auprès de la Marquise trouvée. En vérité, que ce soit elle pour Etherna, ou lui pour Missède, les deux seigneurs avaient tout intérêt à faire front commun.
__Que l'affaire n'atteigne pas le Roi, qui a défaut d'yeux avoir, possédait des oreilles, était on ne peut plus louable, de la part d'une nouvelle noblesse tenant son pouvoir de l'aide monarchiste ; en revanche, Anseric désapprouvait que sa suzeraine ne veuille tuer dans l'œuf la dissension. Lui s'était sentit trompé, et l'on avait attenté à sa vie. De Missède, il s'était fait un ennemi mortel, et ne songeait pas à un seul instant à la tempérance.
__« Vous n'eussiez point encore reçu la couronne marquisale, que Gaucelm vous en croquait le fruit. Me découvrant la compagnie d'une parente, Missède m'en chassait par les armes sous peu. Etherna et vôtre, et je souhaite ardemment restaurer mon honneur ; nous pouvons tout à chacun nous y aider. »


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MessageSujet: Re: Où l'on se rencontre [Anseric de la Rochepont]   Où l'on se rencontre [Anseric de la Rochepont] I_icon_minitimeMer 27 Oct 2010 - 13:46

[pardon du retard, petit soucis irl]

Elle fut guidée, menée a l’intérieur d’une vaste salle. Magnifique, presque brutale a l’image de son hôte, mais néanmoins, chaude. Emma ne voulait point froisser le comte, aussi ne fit elle pas de remarque sur le changement bienheureux de température. Mais elle appréciait la chose. Il était heureux qu’ils aient quitté la chapelle, la jeune marquise aurait sans doute finie par prendre mal. Elle fu surprise de l’immensité de la citadelle et du château en lui-même, nul doute que si elle n’avait eu le Comte pour guide, se serait elle perdu en route.

Cette œuvre architecturale était un dédale, un labyrinthe de couloir sombres et froids, ça et là illuminés de torches paresseuse. Emma ne se sentait pas spécialement a l’aise dans ce genre d’endroit, mais garda pour elle cette reflexion. Le château de Sainte Berthilde rayonnait de fenêtre et d’ouverture, mais a la décharge de la jeune marquise, il n’ était peut être point fait pour supporter un siège. Devrait elle y remédier bientôt ? Sans doute, bien que la Peninsule soit pacifiée et ses terres bien loin des frontières.

Sitôt furent ils installés que l’on apporta maintes douceurs et viennoiseries. Emma avait le défaut d’être gourmande aussi fit elle honneur a cet mets qui, elle n’en doutait pas, étaient servit en son nom. Finalement, le Comte ne manquait point de délicatesse, comme sa mise d’auparavant le laissait entendre. Dans sa main, une coupe de vin auquelle elle toucha a peine, souhaitant tout de même garder les idées claires quand a la suite de l’entretient.

Son regard dépareillé ne quittait guère Anseric tandis qu’il parlait. Elle aimait regarder dans les yeux ses interlocuteurs, n’ayant aucune honte a soutenir leur regard, faisant par là même preuve de franchise et de respect.

« Soit ! Il est fort difficile de vous imaginer porter outrage a votre propre sang n’est ce pas ? Cela dit, d’aucun songerait que vous désirez reprendre cette enfant sous votre aile et ainsi prétendre a Serramire. Bien que la famille Séraphin fut gravement entachée par les actes de son dernier patriarche, ce doute restera toujours ne pensez vous pas ? Ceci dit, cette accusation pourrait fort bien se retourner contre le Sieur de Missède, pour preuve son action contre vous. Quelle pitié d’avoir ainsi agit avec autant de légerté. N’aurait il donc pas pu vous accueillir en parent plutôt qu’en ennemi ? Cependant, tout ceci est facheux et j’ose espérer qu’une entente entre vous sera possible. »

La voix douce de la jeune marquise résonnait avec une certaine langueur, bien que l’on ne pouvait nier la fermeté de ses mots. Un léger sourire ombra le visage de la jeune femme a la suite des mots du Comte. Elle garda le silence quelques secondes, ne quittant le visage altier du Comte, cherchant, peut être, la preuve d’une quelconque duplicité. Il lui offrait son soutiens, elle n’était point idiote, a condition bien sur qu’elle fasse de même. Un risque a prendre mais surtout a ne pas ignorer.

« Qu’il en soit ainsi, Mon Seigneur. Il ne sera pas dit que Sainte Berthilde abandonne ses alliés dans l’adversité. Vous aurez mon soutient dans votre quête de justice. »

La parole scellait, le sourire adoucissait. Ainsi venait de s’entamer le premier pas de sa nouvelle condition.

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MessageSujet: Re: Où l'on se rencontre [Anseric de la Rochepont]   Où l'on se rencontre [Anseric de la Rochepont] I_icon_minitimeSam 30 Oct 2010 - 23:50

[Le post est assez court, désolé]

__Seigneur brouillon au sang bouillonnant, Anseric parlait à son auditoire avec la même ardeur qu'il chassait le cerf. C'est dire si ses paroles savaient combler ses féaux, et débectaient usuellement l'aristocratie berthildoise ; mais point cette fois-ci. Sans âpreté aucune en affaire, la Marquise trouvée venait d'offrir son aide à son vassal. Fut-il coupable, qu'elle eût été sa compagne de galère. Anseric, cette homme au beau sang élevé à l'école des routiers, se frayait ainsi une voie dans le jeu des cours.
__Celle de Sainte-Berthilde acquise, on allait désormais s'atteler au siège de la Missédoise. L'affaire était encore ouverte, c'était donc de rigueur d'en profiter. Séant inconfortablement engoncé dans sa peau de métal, l'Arétrian apprêtait une nouvelle diatribe.
__« Ah, douce alliée que je me découvre, oui ! Je n'en puis espérer plus de vous, chère amie ! Le roi notre Sire a assurément fait bonne justice, et vous la faites bellement en son nom. Justice, justice, patience, elle est à notre main. »
__La soirée alla bon train ; on fit venir le bouffon, Jeannot le Fol, un homme à la verve aussi grande qu'il était petit - c'était un nain -, qui sut faire rire homme et femmes par ses pitreries. D'autant plus cocasses qu'elles provenaient du sol, les logorrhées du Fol remplacèrent celles d'Anseric, qui se gaussait bellement, et se frappait à grands élans les mains, pour acclamer son nain. Les yeux égaillés par le vin, tous s'esclaffaient devant des gauloiseries à l'âge certes éprouvé, mais à la gouape rarement égalée. Jamais l'histoire du curé de Poehl-Jacq n'avait fait autant tonitruer (et pourtant, elle était fort drôle).
__Les rires cessants, des bouches se mirent à bailler ; le Fol avait tant parlé, à corps et à cris, que l'on en avait point vu les heures passer. Alors que certains se levaient, l'Arétrian s'inclina vers son invitée. Son teint, aux joues rougies par le vin, flamboyait littéralement, une fois face à l'âtre. Les pupilles de ce djinn nouvellement fait dardaient de leur regard la jeune Marquise.
__« Douce amie, je vous sais partir dès demain de ma demeure, et sachez que tant l'anxiété que la tristesse m'assaillissent. Vous loin, Missède a les mains prêtes à de sourdes menées. Il ne serait guère sage de laisser un être tant épris de kabbale poursuivre sa vindicte, ne pensez vous pas ? Je gage que si nous prenions les devants dès ce soir, le coquin n'en saurait plus comment coup porter. », ponctuant le parler bien tourner du comte, un clerc vint porter encre, plumes et vélins sur une table exempte de vin.
__« Envoyez une lettre au Sénéchal, tandis que je ferais de même pour Missède ; il en va de mon honneur, je ne puis vous laisser parler en mon nom à mon ennemi ; mais tout au plus me porter assistance auprès de son suzerain. Une fois que tout ceci sera terminé, douce amie, nous nous pencherons sur Etherna... »


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MessageSujet: Re: Où l'on se rencontre [Anseric de la Rochepont]   Où l'on se rencontre [Anseric de la Rochepont] I_icon_minitimeJeu 25 Nov 2010 - 0:41

La jeune Marquise ne savait réellement si elle pouvait faire confiance au Sieur de la Rochepont. La confiance étant une chose relative dans ce monde qui était le leur, elle ne se leurrait pas. Mais elle était assez fine pour savoir qu’ils avaient des intérêts en commun. On peut se prévaloir d’une belle pensée et d’une fine grâce, il fallait aussi savoir les corrompre un peu pour obtenir ce que l’on désirait. Ce n’était point là sa ligne de conduite, mais elle savait qu’elle ne pouvait faire autrement, aussi sourit elle gracieusement au discourt du Comte. Peut être s’en faisait elle un allié en cette heure, peut être un ennemi, mais le hasard se doit parfois d’être joué.

S’en suivit rire et danse. Chant et amusement. Emma appréciait ces soirées un peu folles, un peu avinées. Mais si elle sut faire honneur aux plats, elle se garda bien de perdre la raison dans le vin, aussi délicieux soit il. L’heure était a l’amusement, certes, mais elle voulait garder la tête froide et la suite lui donna raison. Elle eut un léger sourire devant les joues cramoisies du seigneur de ses terres, aurait il un peu forcé sur la boisson ? Quand bien même, perdait il ainsi toute raison ? Emma en doutait et la suite lui donna raison.

« Mon Seigneur…Si la sagesse étreint les songes du Missédois, nulle armée ne viendra souiller vos terres. »

Fit elle doucement, personne n’oserait aller contre les ordres du roi. Raviver la guerre serait le mécontenter et pour l’heure, Emma n’avait pas de raison de le faire, aucun intérêt a le faire et qu’un si petit seigneur s’y risque serait fort mal joué. La jeune marquise esquissa un mouvement de tête, remerciant ce clerc fort avisé, avant d’épingler de son regard dépareillé la haute stature du sieur de ses terres. Avait il calculé la chose ? Sans doute, bien qu’Emma ne pouvait l’affirmer. Il lui semblait au fur et a mesure de l’entretient que le comte n’était pas homme a laisser le hasard placer ses affaires dans les siennes. Manipulation habile ou échange d’intérêt ? Elle espérait fortement la seconde hypothèse.

Elle regarda donc le vélin et la plume durant quelques secondes puis ses prunelles s’allumèrent lentement tandis qu’elle s’en saisissait. Bientôt, le silence ne fut que rompu par le grattement langoureux de la pointe de la plume. Et lorqu’elle eut fini, Emma appliqua de la cire d’une bougie sur la lettre fermé avant d’y appuyer, d’un geste volontaire, la face de sa chevalière, signe de son rang, de son devoir. Le contenu de cette missive resterait secret, mais une chose était sure, elle tenait sa promesse, en terme subtils mais néanmoins présent.

Spoiler:

Puis, elle s’adossa en soupirant, dardant le feu de son regard sur son hôte.

« Comptez vous prétendre a la tutelle de cet enfant, Mon seigneur ? »
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MessageSujet: Re: Où l'on se rencontre [Anseric de la Rochepont]   Où l'on se rencontre [Anseric de la Rochepont] I_icon_minitimeDim 28 Nov 2010 - 11:07

__Voyant le billet se cacheter sous ses yeux, sans qu'un seul mot n'ait pu être lu renfrogna Anseric. Essuyer ce revers, certes léger mais néanmoins sec, après s'être dépensé en galanteries et promesse, avait pour lui l'âpre goût de la défaite. C'était une réussite en demi-teinte, assez pour frustrer son égo, et désormais, l'homme mesurerait ses élans envers sa suzeraine.
__« Ma cousine ? C'est le Missédois qui la retient, par la Malepeste ! Et les Dieux savent quelles menteries ce serpent lui susurre à l'oreille. Et puisque certains clament que ces mêmes Dieux sont de retours, alors qu'ils soient témoins de mes velléités à arracher ma parente des griffes de son bourreau ! Plutôt désirer cent et mil fois la mort, que de la laisser prise à ce méchant ! »
__Une pareille déclaration ne put qu'extirper force vivat, à des bouches bien amollies. Les arétrians étaient fiers ; leur seigneur était un preux. Les berthildois en étaient touts ébaudis, et ce pour la même raison. D'autres se sentirent également de jurer, pour des motifs quelques plus fallacieux, et lorsqu'ils se couchèrent c'était avec un sourire aviné, et la figure auréolée de gloire qu'ils le firent. Le lendemain, à n'en point douter, verrait son lot de pucelles arrachée aux mains de leurs infâmes marâtres, pour la dévote joie del fin'amor. Moins empressé mais plus sur, Anseric, lui, remettrait sa piété filiale à plus tard, pour mieux donner expression à sa vindicte revancharde.

__Le lendemain, venons-en. Toute pucelle qu'elle était, la Marquise trouvée n'eut guère de prétendants ; tout au plus quelques laquais qui lui firent les yeux doux, en vain. Sur la bonne commande du Comte Anseric, il fit seller vint chevaux de plus, et l'homme se joignit au départ de sa suzeraine, vers Odelian. On fut dans la journée à l'Ouest de la trouée Arétrianne, et la Berthildoise put continuer au Sud Est, vers les Grasses terres, soixante paires d'éperons d'or la suivant, tandis qu'Anseric, la gouape cédant le pas à un impérieux besoin d'enquêter, pris la route de Serramire, au Nord Est.

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MessageSujet: Re: Où l'on se rencontre [Anseric de la Rochepont]   Où l'on se rencontre [Anseric de la Rochepont] I_icon_minitime

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