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 Les deux Orfèvres, une odyssée pharembourgeoise de fortune. [PV Chadd]

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Dun Eyr
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MessageSujet: Les deux Orfèvres, une odyssée pharembourgeoise de fortune. [PV Chadd]   Les deux Orfèvres, une odyssée pharembourgeoise de fortune. [PV Chadd] I_icon_minitimeMer 27 Avr 2011 - 17:29

La Vesne avait été délaissée, avec ses tourelles et son sel, sur l’Ouest du navire, et c’était maintenant devant Pharembourg que s’écartaient les quelques flots des petites heures de midi, tandis que les voiles ocres de la goélette battaient doucement sous la brise. Un rude courant imprimait le fleuve en sens contraire, et c’était par alambics que la cargue ballante se frayait un chemin ; Dun Eyr, juché au ponton avant, eut la joie de voir s’étirer l’endroit et le lieu.

Scylla, Pharem ; ainsi donc, voilà où avait trouvé hospice – et bien plus que cela – le crasse bretteur du Nord, le maraudeur perdu au milieu des Nains et des sentes septentrionales – le Chevalier au Kerkand, l’ancien compagnon du Lirganique. A cet âge où ils s’étaient connus et trouvés, le Haut-Prêtre et le Nobliau n’avaient certes pas encore leur gravité d’aujourd’hui ; et c’était presque à regretter, qu’il ait été un temps où ils avaient fracassé des bêtes sauvages de concert, un rictus partagé sur leurs faciès.
Mais voilà que le temps avait bien filé. Et Aetius, le Noble sauveur d’Oësgard et Grand Tournoyeur, avait donc élu résidence entre ces hauts-murs là.

« Le Kerkandien a au moins conservé une belle influence de son passage de par les arènes australes, songeait doucement le Maitre Ciseleur, et son castel et son faubourg arborent des pierres fort bien engoncées. »

Dun Eyr eut un sourire.
Un jour, probablement, les deux comparses finiraient par se retrouver ; à la pêche, à la guerre, ou bien encore dans les Champs Noirs de Tari. Et peut-être même sur quelque caillou proche, dans l’Olienne brumeuse.

Pour l’heure, toutefois, ce n’était pas vers le Régent – ou Comte, l’était-il devenu ? – de Pharem que se portaient les pupilles du Nain, mais sur les basses ruelles proches, les jolies voies pavées de la cité portuaire.
Peut-être serait-Il là.


Il était cette étrange silhouette un peu affinée, virant à l’elfique sur la pointe des oreilles, et qui hantait – disait-on – les pas du Pharembourgeois depuis quelques temps. Étrange bretteur vêtu de frusques sémillantes, duelliste parcourant joyeusement les contrées scylléennes, il s’était à ce point lié avec le bel Aetius qu’il avait été de la sauterie automnale d’Ysari, et des grandes orgies données pour les chasses coutumières de là-bas. Sans cela, Dun Eyr ne l’eût d’ailleurs jamais soupçonné d’exister ; et c’était bien par l’entremise d’une soubrette passée en Ysari, parmi la suite ô combien tumultueuse et bariolée de la Duchesse Callipyge, que le Nain avait appris qu’un tel être promenait sa carcasse sur les rives de la Gliève, en Pharem.

Mais enfin, un Orfèvre, un Joailler – et réputé plus habile que nul autre tordeur de babioles !
Un tel don, au creux de doigts presqu’elfiques ?... La Lirganique pureté, la cisaille splendide des Nains – entre des mains gourdes de végétalisant happé hors de sa forêt ?
Par la Sainte-Barbe !... Voilà qui, assurément, méritait un brin d’enquête.

Alors, voici pourquoi l’Ocre-Navire s’était égaré au Nord, voici pourquoi les voiles sybrondiliennes avaient été tournées vers Scylla et ses provinces. Un fort long détour, et bien peu justifié aux yeux de la horde de Nains qui escortaient – mais pour combien de temps encore ? – Dun Eyr.
Mais il était d’autres motifs, moins connus, moins démêlés dans l’écheveau des esprits du Nain ; et qu’Aetius jaillît au détour d’une carriole, voilà qui n’eût pas déplu au Marin septentrional.


A peine accosté aux pilotis d’un ponton, et les amarres lancés pour arrimer les espars, le Nain bondit hors de la coque-de-noix.
Bien sûr, c’était chercher un improbable miracle, que d’espérer rencontrer hasardeusement l’Orfèvre au détour d’une ruelle ; mais Dun Eyr, sous les paupières du Moqueur, semblait avoir acquis un authentique don pour les miracles improbables.
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Chadden Charis
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MessageSujet: Re: Les deux Orfèvres, une odyssée pharembourgeoise de fortune. [PV Chadd]   Les deux Orfèvres, une odyssée pharembourgeoise de fortune. [PV Chadd] I_icon_minitimeVen 29 Avr 2011 - 18:08

~ Les Secrets de Morphée - Ethiel ~






Apprendre à écrire avait été, depuis longtemps, l'un de ces espoirs presque enfantins que berçait Chadden lorsque ses pensées le lui permettaient. Si côtoyer la gent noble eût pu être une occasion de concrétiser ce joli rêve, c'était - contre toute attente - d'une femme du peuple, une sang-mêlée comme lui, qu'était venu le miracle attendu. Savoir lire et écrire faisait partie de ces arts secrets qui font de l'élite ce qu'elle est, dans toute sa splendeur dédaigneuse ; mais il y avait aussi le savoir monter. Et en ce qui concernait cet art-là, Chadden y mettait bien moins de bonne volonté - et par conséquent, n'avait obtenu jusqu'ici que des résultats guère plus que médiocres.


Seulement, eh ! Il était de la cour de Scylla, désormais, et pouvait se targuer d'exercer le bras du Comte lui-même, à défaut de son esprit. Sans se vanter d'appartenir à l'élite - ce n'était ni la vérité, ni son caractère - Chadden souhaitait tout de même, expression d'une fierté un peu déplacée, très naïve, montrer que désormais il se démarquait du commun des mortels. L'expression la plus flagrante de cette démarcation étant - selon sa logique - l'emploi d'une monture à l'instar des chevaliers - si Aetius avait ouï la comparaison, combien aurait-il ri ! - notre bâtard se faisait désormais un devoir d'apprendre la périlleuse technique qui transformait les hommes en centaures.

Mais dia, c'était encore moins simple que d'apprendre à écrire. Non pas que Chadden eût peur des bêtes, chevaux ou autres créatures ; et à l'inverse, son sang de bâtard ne lui offrait aucune amitié spécifique avec ces dernières. Le problème, en vérité, était ailleurs. En éternel vagabond, le demi-sang avait appris à faire confiance à ses pieds, à eux et eux seuls : par conséquent, un moyen de locomotion qui brisait le contact sacré de ses semelles avec la terre lui semblait profondément sacrilège, et le mettait fort mal à l'aise.

Ainsi, c'était la mine plus que circonspecte que Chadden progressait dans la ville, monté sur l'un de ces spécimens à l'encolure étroite et aux sabots lourds qui claquaient sans vergogne sur les pavés sales. Une bête jeune et volontaire, à la robe pommelée et au caractère aussi têtu que difficile - probable farce d'un palefrenier profitant de l'ignorance du bâtard quant à ces choses-là.

L'animal, sentant la raideur et le manque de conviction de son cavalier, s'agaçait progressivement. Le faisait savoir à petits coups de tête quand les rênes venaient insister sur les mors, soufflait et renâclait. Pas de quoi, en somme, rassurer un Chadden déjà passablement inquiet. Et quand, au passage d'un angle de ruelle, le seau d'une marâtre alla - hasard malencontreux - cracher ses eaux souillées juste sous les boulets antérieurs de l'animal, ce dernier hennit avec colère et, enfin, de toute sa hauteur, piaffa.

Mauvaise surprise pour l'apprenti cavalier. Déséquilibré, lâchant les rênes par instinct, le bâtard vida les étriers et s'en alla rouler sans gloire sur le sol glissant. Un juron plus tard, il s'était rétabli. Ne prêtant aucune attention aux quelques rires ou regards qui auraient pu accompagner sa chute, Chadden s'épousseta vaguement, fronça les sourcils puis, avec l'air résolu de qui n'a pas l'intention de s'en laisser compter, s'en revint au cheval qui le fixait d'un oeil.

Commença entre le cheval et son supposé maître un petit jeu fort amusant - de l'extérieur, tout du moins, car le bâtard n'avait apparemment pas le coeur à s'en réjouir pour sa part : tenant fermement les rênes, le sang-mêlé tentait de calmer l'animal de sorte à pouvoir prendre appui sur son flanc et remonter, tant bien que mal, en selle ; mais la bête, refusant d'accueillir sur son dos un si piètre cavalier, dansait d'un petit pas de côté à chaque tentative du demi-sang.

Leur manège dura quelques instants avant que sur un soupir lassé Chadden ne cédât. Bougonnant et attrapant le licol, maudissant la mauvaise influence des embruns tout proches qui devaient très certainement titiller le caractère du cheval, il se résolut à rendre ce dernier à l'écurie - et se promit, par ailleurs, d'en conter une ou deux au palefrenier. Farouche, l'oeil gris se releva sur les environs et, prenant enfin en compte les éventuels spectateurs, sembla les mettre au défi de se moquer ouvertement de sa pauvre performance.

La route promettait d'être longue jusqu'au château.

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Dun Eyr
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MessageSujet: Re: Les deux Orfèvres, une odyssée pharembourgeoise de fortune. [PV Chadd]   Les deux Orfèvres, une odyssée pharembourgeoise de fortune. [PV Chadd] I_icon_minitimeSam 7 Mai 2011 - 10:18

Il avait oublié, lui, le Nain, le Lirganique échappé à ses cavernes et ses roches, le petit être de la terre égaré sur le bastingage boisé d’un bateau trop maritime à son goût, ligoté par la peur aux espars et autres mâts et cordages de la créature nautique, et même y prenant envie et plaisir sur la fin, ne résistant guère plus à la caresse délicate de la mitaine des vagues sur sa barbiche affriolée, ou bien encore le souffle des embruns contre son crâne replet ; il avait oublié, donc, le sol ferme, la bonne glaise continentale qui crissait sous les bottes. Il en avait oublié le parfum de fange rousse, les déambulations bipédiques des Humains drapés de tristes vêtures, et les parois crasses des villes péninsulaires ; mais bien plus encore, avait bondi hors de son esprit et son souvenir, la mémoire de ces claquements rudes sur la pavé, ce renâclement sous le mors, et l’odeur brûlée et vivace des longues crinières, et des robes bien plus pestilentielles que celles des dames et damoiselles – en un mot, la fragrance boueuse des chevaux.

Fort heureusement, l’esprit, même lorsqu’il est engoncé dans la caboche bosselée d’un Nain des Montagnes, a d’étranges capacités à se ressouvenir. Et cela n’y manqua guère, car le jet des fers dans les mares de détritus, les frusques bafouées du malheureux cavalier itinérant, et le rire gras des hominidés qui parsemaient l’endroit, furent comme une odyssée en forêt pour le Petit Peuple. D’un sursaut, presque d’un bond, le Nain décilla, et stoppa net devant la scène ; diantre, qu’il était petit.
Non pas que Scylla regorgeât de géants, ou que ces bons Pharembourgeois fussent tout à fait cyclopéens, mais tout de même ; côtoyer un équipage de Nains durant une saison pleine, et louvoyer sur le mer en se riant des mouettes et des cormorans, si minuscules qu’ils en étaient pitoyables – mais craignant les goélands, d’amples proportions de la ramure jusqu’aux ailes éployées – cela vous assurait un appréciable orgueil d’immensité. Mais là, dans l’instant, la douzaine de croquants boiteux qui se gaussaient dans leur bêtise, et bien grands sur leurs pattes, acheva de rendre le Nain rigoureusement humble ; voûté, pour ainsi dire.
Il en eût presqu’été humilié.

Néanmoins, ce fut la seconde précise que choisit le noble chevalier – encore un gueux échappé à sa tourbe, sûrement venu hanter les bas-fonds du marché aux volailles – pour déchoir, et même choir drôlement à une douzaine de pieds de là. Une chute tout à fait singulière, remarquable ; elle en fut saluée par des éclats gras et redoublés de la part de la plèbe admirative. Une authentique complicité centaurienne devait unir ce chevaucheur aux pieds plats à son fier hongre – avec peut-être, mais l'on n’en savait trop rien, un léger désavantage pour l’un ou l’autre…
Enfin, le résultat était là, sous le nez du Nain – littéralement, puisque le superbe cavalier avait élu ce pavé-là pour s’écraser mollement, et il s’en fallut de peu que les bottines du Lirganique ne s’ornassent d’une ou deux quenottes déchaussées de leur sourire. Sourire que l’hippique matador avait d’ailleurs plutôt effacé, voire ravalé, lorsqu’il repartit à l’assaut de sa citadelle chevaline.

Mais, par la Sainte-Barbe, le bougre réessayait encore ! Et c’est qu’il se tenait sur l’encolure, cette fois ; nulle chute ! A croire que Lirgan, dans une bouffée hilare, avait entortillé son petit destin capricieux, pour mieux le faire plonger dans la boue quelques vingt pas plus loin.
Si la chance du Nain pour s’embarquer dans de rocambolesques péripéties semblait avoir fléchi dans les premières minutes – songez, il traversa le quart de Pharem sans rien de fâcheux, pas même une poule qu’il écrasa – le Lirganique se rattrapait drôlement dans l’instant ; et, bien décidé à ne pas laisser filer un si rare oiseau – quelque fantastique malédiction devait planer sur les douze générations de vilain-là – notre Dun Eyr s’empressa d’aller se dégotter lui aussi une noble monture, un beau destrier alezan, pour suivre le destin fou de ce cavalier-là.

Malheureusement, les hongres puissants semblaient se faire rares dans les ruelles revêches des faubourgs scylléens ; pas même un bouquetin, ni un âne aux sabots fêlés. Mais pourtant, si les acolytes du bon Aetius étaient aussi menteurs et trompeurs que portés à mépriser les Nains, ils étaient plus encore véreux – et un bougre de chaland aux négoces crapuleux, ses doigts gourds enserrés dans des bagues et colifichets d’une fausseté tout à fait remarquable, sut bien négocier au prix fort une carriole branlante, tirée par un poney à la courte stature.
Ce n’était guère un splendide destrier, mais au moins, il avait la stabilité – tant que les roues sauraient tenir le sillage – ce qui ne semblait guère être promis à l’autre cavalacadeur d’à-côté, dont la silhouette déjà oscillait dangereusement.

Alors, éperonnant sa bestiole de trait et ébranlant toute la carriole, le Nain s’en vint placer juste à la droite du preux chevalier – mais singulièrement plus bas – et leva un sourire à peine dissimulé vers le fin profil du bonhomme, pour lui lancer dans le bagou péninsulaire :

– Dis-moi, bon bougre, où cours-tu ainsi ? Et quel est ton nom, dresseur de destriers ?
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Chadden Charis
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MessageSujet: Re: Les deux Orfèvres, une odyssée pharembourgeoise de fortune. [PV Chadd]   Les deux Orfèvres, une odyssée pharembourgeoise de fortune. [PV Chadd] I_icon_minitimeDim 8 Mai 2011 - 14:36

~ Hedningarna - Skamgreppet ~








Profitant d'une inattention de sa bête, le bâtard avait finalement réussi à se hisser de nouveau sur l'étroite encolure. Là, cuisses serrées, une main crispée sur la selle et l'autre gardant fermement les rênes en paume, Chadden priait farouchement le dieu de l'équilibre de ne pas lui faire une nouvelle fois défaut. Dans les ruelles étroites de Pharembourg, parmi la foule qui s'égayait en longs sillons, il lui était difficile de reprendre confiance ; les espaces fermés lui avaient toujours porté malheur. Pressant ses talons contre les flancs palpitants de sa monture, le sang-mêlé inspira profondément. Allons, qu'est-ce qu'il risquait, après tout ? Une autre chute, un autre accroc dans sa fierté - et bast. Plus vite il aurait rendu l'animal à la chaleur de l'écurie, plus vite il aurait la paix. Une chose était certaine : ce n'était pas demain la veille qu'il tenterait à nouveau d'apprendre à monter en ville.

Aye, le château n'était pas si loin. Inspirant une nouvelle bouffée d'air, Chadden redressa le dos et darda un regard un peu plus assuré sur son objectif. Il lui suffirait de garder l'allure, d'éviter les caprices des lavandières, et tout se déroulerait sans encombre. Vaguement galvanisé, le bâtard s'apprêtait à claquer de la langue et à forcer sur les étriers pour lancer sa bête au trot lorsqu'une voix rocailleuse, inattendue et peut-être bien un peu moqueuse, s'éleva à son côté.

Aussi curieux qu'étonné, Chadden fouilla les environs des yeux un temps avant de penser à les baisser - et raidit la silhouette sur un élan du cheval qui, décidément facétieux, tentait de profiter de cette relâche dans l'attention du cavalier pour l'envoyer choir à nouveau. Rattrapant vaillamment son assise, le bâtard décocha un regard lourd de sens à la carriole bringuebalante et au nain qui s'en voulait maître.

La stature râblée et l'oeil gouailleur, l'éminent membre des Petits menait son attelage avec une assurance que - l'espace d'un instant - Chadden lui envia ; quelle idée de vouloir chevaucher quand il était beaucoup plus simple, et beaucoup plus sûr, de progresser sur quatre essieux ? Mais il lui sembla aussi reconnaître ce timbre de silex parmi les rires qui avaient retenti lors de sa précédente chute ; et les sourcils fins du bâtard, à ce souvenir, se froncèrent.


- T'ai-je demandé où tu gambadais, Fils de la Montagne, et pourquoi t'aventurer si loin de ton foyer ? Je croyais le Peuple des Pierres occupé à rebâtir sa gloire d'antan. »


Loin de fanfaronner, le ton était resté calme et bas - proche du murmure que les Sylvains affectionnaient tant. Menant sa bête au pas - oscillant parfois sur la selle, certes, mais tenant bon - Chadden opposait, comme toujours, une élégance minérale aux provocations qui pouvaient lui être faites. Quelques chocs de sabots plus loin, il coula de nouveau un regard de biais vers celui qui s'était cavalièrement imposé comme son interlocuteur.


- Mon nom, en ville, est Araid ; mais en campagne, on me nomme Chadden. Je retourne au château du Comte. Pour me débarrasser de cette maudite carne, fulmina-t-il en pensée. Pour y mener certaines affaires », lâcha-t-il à voix haute.


Pas tout à fait hautain, Chadden guetta tout de même, sur la fin, la réaction du Demi-Homme. Car si le nom d'Araid était assez peu connu ici comme dans le reste de la Péninsule, le second en revanche avait commencé de laisser quelques traces dans les esprits - et en Scylla plus que partout ailleurs, sans doute. Si autrefois le bâtard ne connaissait guère le goût de la renommée, il en était autrement désormais ; aussi était-il toujours flatté d'être reconnu, et aussi espérait-il, secrètement, que ce serait le cas ici.
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MessageSujet: Re: Les deux Orfèvres, une odyssée pharembourgeoise de fortune. [PV Chadd]   Les deux Orfèvres, une odyssée pharembourgeoise de fortune. [PV Chadd] I_icon_minitimeLun 9 Mai 2011 - 13:41

Les Nains étaient donc bel et bien les créatures les plus futées, les plus nobles et les plus suprêmement intelligentes de toutes les terres émergées et connues. Quelle autre peuplade, quelle autre tribu de gratteurs de rocaille, eût pu s’enorgueillir d’avoir esquissé un processus pour marcher tout en chevauchant ?
Car en effet, la petite carriole antédiluvienne du bon Dun Eyr, tractée par un poney tout aussi antique, offrait un large plateau entre ses quatre roues aux essieux craquelés ; et c’était un plaisir immense, pour le petit être – qui en plus, y trouvait là un certain regain de centimètres – d’haranguer la foule proche, juché sur la hauteur presque titanesque de sa petite charrette.
Et l’on peut dire que le Nain ne s’en priva pas ; tandis que vacillait sur son pommeau le bon cavalier à l’équilibre si héroïque, le Lirganique avait pris le parti de pourfendre la marée des gens, des choses et des bêtes de Pharem ; ce négociant de vin, là, reçut quelques brimades sur la clarté toute douteuse de ses amphores brunes ; et là, le paltoquet en litière longue, apprit à ses dépens que la langue des Nains, quoiqu’émergée de la plus rude des roche, était véritablement fleurie lorsque l’orateur aux courtes-jambes s’en donnait la peine.
Et ce fut donc tout auréolé d’un tohu-bohu de protestations et de grondements, émergeant de ruelles plutôt secouées par la gouaille vitupératrice du nabot à la carriole, que le Nain poursuivit son chemin aux côtés du paysan monté sur sa carne – et apprit qu’il se nommait non seulement Araid, mais aussi Chadden.

Par la Sainte-Amphore de Girdon !
Qu’encore, le gueux sur son hongre, eût lancé quelques remarques sarcastiques sur la gloire ébréchée de la noble Peuplade Septentrionale, et eût laissé tomber du bout de ses lèvres – qu’il avait fort fines – quelques doutes, quelques suspicions sur l’adamatin courage d’un Nain qui était venu gamberger si loin de ses terres, à l’abri des rivages péninsulaires, soit ; trop occupé à rudoyer l’orgueil d’un armurier vendeur de fer-blanc, Dun Eyr avait laissé sa bonté s’étendre sur les vagues divagations du joyeux chevaucheur.
Mais qu’il se prétendît Chadden, Chadden Charis lui-même, l’Elfe Forgeur, voilà qui relevait des rêveries houblonnesques. Car enfin, un Sylvain aux doigts d’or – aux dires de la rumeur, du moins – et qui eût bataillé avec une bestiole quadrisabotée pour demeurer en selle, c’était bien pitoyable ; mais encore, ce manque de superbe, de splendeur, de noblesse dans les traits et les éclats, ce n’était pas de quoi attifer un Orfèvre de ce nom.

Rivé à sa selle comme gamin aux robes de quelque nourrice, les doigts crispés, tout écrasé sur le haut de l’encolure comme coque-de-noix battue par les brises de tempête, ce ladre-là n’avait tout de même pas la splendeur d’un Chadden.
On l’avait dit compagnon du Comte, acolyte aux Chasses ; et même invité à banqueter auprès des grands noms de l’endroit. Qu’Aetius, au goût si sûr, eût laissé un tel croquant lambda lui servir de bon conseil, et d’aimable compagnie, il y avait peu d’espoir. Et puis, juché sur sa carriole flottante, et même à tourner des cents pas sur le dos de la charrette, Dun Eyr lui trouvait un irrémissible manque de flamboyance ; l’on ne forge pas, l’on n’œuvre pas, si c’est à demi-mot.
Et pourtant, cette finesse de la bouche, cette voix placide comme les abominables forêts des Verdâtres-Eldars… mais enfin, non, nul doute n’était permis ! Ce devait bien plutôt être le bâtard d’une gueuse de ferme engrossée par un Elfe de passage, que le Noble Artisan sous la bannière Scylléenne.

– Tu es un bougre de bon humour, gronda Dun Eyr dans un sourire. On doit raffoler de ta compagnie aux bourrées festives des grands jours, si du moins tu viens à cheval.

Enfin, le Nanesque Chevalier Soltari n’allait pas perdre plus de temps encore aux côtés de ce maroufle-là, quand bien même il eût le don de susciter les sourires. C’était donc résolu, il monterait jusqu’au Castel Pharembourgeois, et demanderait avis à l’antique ami, au Chevalier au Kerkand. Et puis, l’esprit de l’Ivrey est si fécond, qu’il y aurait bien quelque négoce crapuleux pour occuper la prochaine décennie de sa vie.

Alors, d'un dernier sursaut – moitié contre le doute, moitié pour l’amusement – Dun Eyr extirpa de ses robes une petite bourse fendillée, en dégrafa soigneusement les attaches et cordons et, fouillant d’un court index dans le réceptacle – qui perdit la moitié de ses trésors, lorsqu’un pavé plus brut encore que les autres vint heurter la carriole – en retira dans un sourire un petit anneau de métal doré, un quelque-chose de la forge.
Toujours pourfendant le vent du haut de son char, le Nain jaugea avec humour la chose ; c’était une bagatelle creuse, un quelconque éclat sans valeur, une babiole de négociant de foires – mais, entre les mains de tout artisan de l’or, et des amants de l’argent que se doivent d’être les orfèvres, une authentique insulte en faux-or.
Voilà qu’il brûlait déjà les mains du Nain, de honte.

Et, allongeant la voix vers son comparse juché sur sa selle :

– Voilà pour toi, vilain. Tu iras te remplir le gosier d’un peu de houblon torve, en honorant la gloire des Nains, et remerciant ma bonté.

Dun Eyr, d’une chiquenaude, envoya l’anneau vers le maraud, le prétendu Chadden ; le gueux.
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MessageSujet: Re: Les deux Orfèvres, une odyssée pharembourgeoise de fortune. [PV Chadd]   Les deux Orfèvres, une odyssée pharembourgeoise de fortune. [PV Chadd] I_icon_minitimeMar 10 Mai 2011 - 19:29

~ Louisa John-Krol - The Seagiant ~







Bleu étang, gris métal. Le regard du bâtard lorgnait le nain sans animosité, à présent qu'étaient passés les premiers mépris. Il était même plutôt curieux, ce regard. Curieux, vaguement triste, et - au fond, oui - empreint de pitié.

Qui était le gueux ? L'apprenti cavalier aux vêts certes frustres, aux manières malhabiles mais qui faisait de son mieux pour tenir gaillardement en selle quel que fût le nombre de ses chutes ? Ou le Demi-Homme réduit à hameçonner la foule d'injures et de bons mots, vagabondant sur l'estrade de sa carriole, souverain, comme s'il se fût agi du plateau de quelque haute montagne ?


- Et tu es, pour ta part, un bien triste sire, répliqua doucement Chadden lorsque vint son tour de parole, pour te permettre ainsi de quémander le nom d'un bougre sans offrir le tien en échange. Je croyais le Peuple des Pierres plus fier et plus attaché à certaines valeurs de bienséance. »


Sous lui, la bête renâcla ; mais le bâtard ne chut pas cette fois-ci, et oscilla tout juste. Que ce fût l'habitude des caprices du cheval, le vertige et l'appréhension qui commençaient de s'atténuer, ou le simple fait que son attention, toute entière vouée au nain, se fût détournée des probabilités de chute - et chacun sait qu'il n'y a plus sûr moyen de tomber que de simplement le redouter - toujours était-il que Chadden, le prétendu tel, se tenait un peu plus droit sur sa selle. S'il manquait, dans ses effets, de prestance et d'éclat, quelque chose dans ses propos, dans le calme du regard et de la voix, rappelait tant l'éclat que la prestance.


Ici le nain, s'improvisant jongleur, jeta sa dernière farce. Du geste adroit et preste de ceux qui ont l'habitude de cueillir l'offrande au vol, Chadden ferma la main sur le petit éclat métallique ; dans le même temps, sans presque y penser, il fit s'arrêter sa monture le temps de mener l'objet à ses yeux et de l'examiner un court instant.

Et il sourit.

C'était un sourire de requin, blanc, amer et sarcastique. S'il jurait avec l'impassibilité jusque là adoptée par le bâtard, il n'en fut pas moins accordé aux propos tenus ensuite.


- Mais en fait de triste sire, j'étais bien loin de la vérité. Dis-moi, Court-Falaise, quand les tiens ont-ils perdu toute dignité au point de s'abaisser à jouer les harangueurs, et à user des mêmes artifices que les arracheurs de dents et autres bonimenteurs ? As-tu perdu la foi, toi dont j'ignore le nom, ou bien me méprises-tu tant qu'il te faille me jeter un peu de verre coloré dans l'espoir que je prenne cela pour un trésor ? Si c'est là ton aumône, Demi-Homme, garde-la. De nous deux, je ne suis pas celui qui le plus mérite pitié. »


Dans la suite de ses propos, la baguelette fendit de nouveau les airs vers l'estrade chaotique depuis laquelle le nain jetait sa verve. Qu'il la rattrape ou non, Chadden sembla n'en avoir cure : déjà ses mains se serraient sur les rênes et ses talons, un peu plus assurés, pressaient les flancs du cheval pour que celui-ci, d'un pas régulier, le conduise sur la route qu'il n'aurait pas du quitter.
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Dun Eyr
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MessageSujet: Re: Les deux Orfèvres, une odyssée pharembourgeoise de fortune. [PV Chadd]   Les deux Orfèvres, une odyssée pharembourgeoise de fortune. [PV Chadd] I_icon_minitimeMer 11 Mai 2011 - 9:54

Il y avait, des harangues à la foule, des injures aux petits-maîtres, une folle ivresse, une incomparable folie qui avait saisi Dun Eyr tout entier ; et de pourfendre l’honneur de ces reîtres d’humains, et de ronger la dignité de ces silhouettes mal vêtues, c’était bien un plaisir de Nain. Le plateau de la charrette était son promontoire ; les visages qui ça et là passaient, son peuple ; et les pavés bosselés, et les devantures sales, son royaume.
Car enfin, si l’honneur était la vertu des Nains, l’orgueil était leur faute ; et l’un n’allait guère sans l’autre. Et qu’il vît paraître sous lui le peuple sale, faible et farouche, qui se voulait seigneurs dans les châteaux ; qu’il connût, lui qui avait réchappé de la fournaise, de la mer et des récifs, lui qui avait arraché une survie dans les fourrures fastueuses de Soltari, lui qui avait tenu la voile et ligoté ses frères aux mâts, pour leur offrir l’espoir d’un refuge – que donc, il connût les mornes regards des chalands de vinasse, et les lourds soupirs des Hommes sitôt-fatigués de vivre à l’abri d’un bon rivage propice, voilà qui savait ranimer un peu de fureur en son cœur.
Et c’était une véritable tempête, une folie, qui animait le Nain sur son attelage.

Mais pourtant, la chaleur, le tourment retombèrent brusquement ; et les yeux du Nain, sitôt graves, se levèrent bien haut pour atteindre l’homme, le gueux, le croquant – Chadden.
Car enfin, qu’escomptait Dun Eyr en apostrophant ainsi le piteux cavalier ? Un trait d’humour, un peu de repos après des semaines ballotées par les flots ; un brin de vengeance, une once de rancœur assouvie à railler le grand peuple péninsulaire ; et puis enfin, que la chevaucheur maladroit lui eût asséné un coup sur le crâne, que le Nain et l’échalas en eussent fait une rude bagarre toute septentrionale, voilà qui aurait bien rappelé au Lirganique quelques compagnons, quelques compagnies nocturnes dans les étuves de Kirgan la Rousse.
Et là, néanmoins, ce n’était pas un croquant propre à être rossé ; c’était donc, bel et bien, par les traits et les manières, par la douceur et l’aimable cruauté, le Chadden tant espéré. L’Elfisant Fogeron, comme déjà le nommait Dun Eyr.

Une talonnade au poney, et celui-ci se figea ; quant à l’autre monture, elle crut bon de se raidir de même – de sorte que Dun Eyr put plus proprement, et plus froidement, jauger l’être qui lui faisait face d’un si beau profil.
A n’en pas douter, il portait un sang elfique au creux de ses veines ; l’ombre de ses commissures, et un peu d’effilage pour acérer ses oreilles vives, voilà qui achevait de l’arracher à la bourbe des Hommes, pour le rapprocher des Elfes aux mille-splendeurs. Et à le fixer plus habilement, et à faire plus approfondie inquisition sur lui, on ne pouvait guère lui offrir une trogne de Pharembourgeois ; il avait les douces moues des rêveurs.
Un Orfèvre, ainsi ?

– Tu me dis le moins digne, moi le Court-Falaise, moi le Nain déparé de ses honneurs ; et certes, il est lointain le temps où Dun Eyr luttait avec grandeur. Oui, triste sire jeté sur les contreforts des Humains de la Boue, j’ai ravalé la fierté de mon peuple, et me suis abaissé aux plus avilissants honneurs pour quelques dames, quelques orgueilleuses. Mon nom, ma gloire, engendré de Bynkarnd d’Almia et de Kreyda, de la lignée de Marlkor de Kirgan, se sont allongés des flatteries des ces provinces ; de Sybrondil à Soltariel, j’ai trempé ma fierté dans de sombres râteliers, et ai mangé à des auges empoisonnées.

Dun Eyr eut un regard sur l’alentour, sur les façades viciées, et les chalands bedonnants, avant que de contempler l’échalas sur son cheval.

– Mais dis-moi, toi qui es Charis, d’où vient-il que tu sois aussi servile qu’un ladre de Pharem ? Et pourquoi toi, dont les mérites ont couru jusqu’à moi, dont l’art et la splendeur ont été entendus jusqu’auprès des Nains à la maraude, pourquoi te courbes-tu sous les horions d’un Comte d’ici, pourquoi vas-tu à cheval et manies-tu l’épée pour plaire à un petit noble de la Boue ? Je ne vois où est ta grandeur, où est ton renom qui a couru si loin, alors que déjà tu t’attifes comme les comparses scylléens, et qu’un sieur humain a brisé ton orgueil jusqu’à faire de toi un quelconque bretteur réserviste, et que tu manges à la table des servants et des croquants, lorsque les grands-noms célèbrent quelques Chasses. Et quel est le plus piteux de nous deux, du Nain qui a vu son honneur et sa vie emportés par les ravages du feu, ou de l’Elfique qui marchande sa gloire contre un ragoût et du pain, et un coin d’écurie où loger ?

Un grand silence s’abattit sur eux, à peine troublé par les quelques cris qui, confusément, fusaient encore des lointaines ruelles – si lointaines déjà – où le Nain avait semé le chaos à grand-rire.

– Si le nom de Dun Eyr venait à sombrer dans les rictus, si je devenais symbole et emblème de la bouffonnerie, du jeu et de rien de plus, un Girdon fou et déchu dans la poussière, au moins aurais-je œuvré à quelque gloire ; et, depuis le Tyrion de l’Ouest jusqu’à d’autres rives qu’il me faut encore aborder, on se souviendrait qu’un jour, sur la terre, a passé Lirgan le Baladin. Mais toi, quelle gloire sera la tienne, quel héritage l’Orfèvre laissera-t-il, lorsqu’il ne sera plus qu’un nom oublié des registres de Pharem ?

L’anneau avait chu au sol, et était déjà loin ; son petit éclat trop vif devait orner quelque lichen du pavé.
Et Dun Eyr eut honte, non seulement pour lui-même, mais aussi pour Chadden ; car enfin qu’étaient-ils, tous deux là dans les méandres de Pharembourg, si ce n’était deux échoués dans l’escarcelle des Hommes ?

Et soudain la ville, et les provinces alentour, et ces champs où des jacqueries se fomentaient sans cesse, furent étouffants.
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