Mervaloises, Mervalois
Les haruspices de Billonbourg-sur-Donzule sont formels, les intestins d'oiselets ont livré des auspices d'une clarté édifiante, l'hiver ne connaîtra point les rudesses des années jadis et la prospérité est promise au peuple de Merval, les récoltes seront profuses!
LE COMTE DE SCYLLA DECLARE : "MERVAL N'EST QU'UN FOUTRIQUET DE NONNE"
C'est au cour d'une réunion avec ses putassiers gens d'armes que le sordide usurpateur Scylléen aurait lâché la sentence. Le saumâtre régent, devant l'hébétude craintive générée par ses propos aurait renchéri en insultant notre sacrosainte baronne en des termes que les dieux réprouvent mais qui impliquent des liens familiaux et des métiers couramment pratiqués dans les tavernes de peu de prestige par des femmes désargentées au destin difficile mais au panier gouleyant.
Mis au courant de ces propos rares par la méchanceté, le commandant des gardes baronniaux Glaucosme de Vigneladre s'est fendu d'une déclaration tranchante : "Que le jouisseur garde ses amoralités entre ses dents crochues ou qu'il avance s'il l'ose et profère ses insanités devant notre bien aimée baronne, le Lambin me soit témoin qu'il en cuirait à l'impudent". Notons qu'en effet, l'obscur étranger Aetius ne daigne pas s'expliquer clairement avec notre bienheureux seigle, bénie soit-elle, sur les raisons de ses méchantes paroles.
FAMINE DANS LES MARCHES OCCIDENTALES : DEUX PAYSANS SCYLLEENS CRUCIFIES POUR VOL DE GRAINS
Qui a osé, en notre sainte baronnie, se livrer à des agissement contre les bedons fort peu remplis des Mervalois? Les cantonniers de Friluge-le-bois ont semble-t-il trouvé la réponse. Deux scylléens, à la mine étrange et aux yeux étonnamment sournois ont été capturés alors qu'ils feignaient de n'opposer aucune résistance. Les valeureux cantonniers, jugeant probable que cette arrestation si aisée ne soit qu'un leurre ne mirent pas longtemps à battre les gueux jusqu'à leur faire perdre le sens. Les preuves qu'ils retrouvèrent sur les deux hommes furent accablante, deux pains réalisés avec le même type de grain de celui qui avait disparu deux jours auparavant dans les greniers de Haute-terre-la-friche, localité non loin. Comme il est de coutume dans ce cas, le verdict fut prononcé par contumace par le vénérable Fulbertîme Clodograndier, bourgmestre de Friluge-le-bois, qui, clément jugea qu'une crucifixion à mort siérait à souhait à ces gredins ensauvagés.
"N'avaient-ils point un peu de fromage dans leurs poches? au moins eut on pu faire une tartine!" conclut Fulbertîme, jamais avare de bons mots.
MOBILISATION DES ARMEES MERVALLOISES : "DE SIMPLES PRECAUTIONS" SELON LE MARECHAL VALERE HURNEXTA
La populace fut nombreuses à s'émouvoir de voir les dromons baronniaux faire moults préparatifs et rencontrer des parades de fougueux cataphractaires se déplaçants à travers le territoire. Le maréchal Valère Hurnexta s'explique : "Il n'y aucune raison de s'inquiéter. Nous devons être en mesure de prévenir un assaut traitreux de l'occident, qui sait de quoi peut s'avérer capable le brabançon matamore, métèque notoire, qui a pris les rênes de la moribonde Scylla? Merval prend de simples précautions, et se tiendra toute parée, comme notre divine baronne, à donner le bâton au rat immoral qui se dissimule à Pharembourg"
LA BARONNE DE MERVAL AU MARCHE : "J'AIME PARTICULIEREMENT LES CAROTTES DU NORD-MERVAL"
Les producteurs de carottes, venus en masse présenter leurs dernières cargaisons ne se formalisèrent pas de la mine déconfite de la baronne qui trouva, dit-on les fruits un peu acide, mais sa déclaration mit du baume au coeur aux fiers paysans, fer de lance de notre production.