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 Ainsi la Colère du Guerrier embrasa l'Île de Meca... [Libre]

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Tebirahc Zaurahel
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Tebirahc Zaurahel
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MessageSujet: Ainsi la Colère du Guerrier embrasa l'Île de Meca... [Libre]   Ainsi la Colère du Guerrier embrasa l'Île de Meca... [Libre] I_icon_minitimeMar 3 Jan 2012 - 16:58

Deux ans s’étaient écoulés depuis qu’il avait mit un terme à sa retraite dans les entrailles de la Première Cité Naine, siégeant sur ce trône duquel Mogar avait puni lourdement ses premiers enfants durant le Voile, voila déjà six ans de cela.
Une année durant laquelle il subit l’acharnement de la Gardienne de Tari à chacune de ses visites dans son Royaume, dans sa recherche de conseils et de sagesses auprès de l’Oracle Elda Men’Arohel, tantôt dérangé dans ses méditations, tantôt égaré dans un dédale de galeries… Il n’avait offert aucune réponse, pas un mot, pas un souffle à son attention, que la démonstration de sa propre volonté à aller au bout de son projet, sa propre ténacité…
Ces évènements, si l’on peut dire, se terminèrent sur un nul à l’avantage toutefois de la jeune humaine… Il n’avait pu obtenir autant qu’il l’aurait désiré, mais il ne lui avait pas offert le plaisir de vaine protestation.

Deux années donc à patienter, s’occupant de quelques plans en rapport avec un dessein plus grand que sa confrontation avec celle qui désormais se faisait appelé Mémoire. Mais il n’oublia pas, et le temps s’écoulant, ses préparatifs s’avérèrent à son sens de puissants alliés, participant à un coup magistral qui, il le voulait, prendrait son adversaire par surprise.

« Eris, dit-on, est la Déesse des Marins, Créatrice des Océans, Mère des Pirates… Elle est Tyra, l’un de ses visages en tout cas à ce qu’il paraitrait, et l’on dit que la Déesse vit sur l’Île de Meca. » Lui avait-on raconté tandis qu’il était à Thaar.
Et c’est à Meca qu’il décida qu’aurait lieu sa revanche et la leçon qu’il donnerait à cette humaine qui n’avait de cesse, depuis qu’il avait mis la main sur l’Artefact, que de l’ennuyer à chacune de ses visites.
Ainsi, quelques semaines avant, il se mit en route pour trouver le dernier élément nécessaire à l’accomplissement de son projet… Suivant le mince fil qui liait toujours les gemmes confectionnées pour contrôler Tagnik’zur.
Il retrouva sa bête dans les montagnes, non loin du Puy d’Elda qui n’avait plus vu le Gardien depuis plusieurs années maintenant, mais sa voix était toujours présente là-bas, grâce au Premier Ost. Il savait la déchirure que son acte avait provoqué mais n’en éprouvait aucun regret, il fallait de l’adversité, non pas quelques filouteries pour voir émerger un digne et puissant meneur, capable d’être entendu et de réunifier les Osts… Il n’avait fait que lancer ce processus, dut-il durer plusieurs années.

Ainsi réunis, le maître et sa monture se mirent en route vers Meca, une région qu’il n’avait jamais visitée, au-delà de la Péninsule Humaine, dans l’Océan d’Eris.

S’écoulèrent ensuite plusieurs jours de voyage, des retrouvailles après cinq années de séparation, et pourtant, la Wyvern ne semblait n’avoir souffert de rien, si ce n’est quelques séquelles de batailles menées contre prédateurs rivaux et proies, mais rien qui handicapa le Tagnik’zur.
Ils passèrent au dessus des terres péninsulaires, indifférents à ce qui serait à l’avenir la scène sur laquelle il tenterait d’inscrire sa marque alors que pendant des siècles, il s’était tenu à l’écart de cette race mortelle qui, si elle pouvait apparaître menaçante sous certains aspects ne lui avait inspiré aucun intérêt.
Il ne s’y attarda que pour reposer sa monture, la nourrir en subtilisant bétails sans même s’interroger sur le qui pourrait le voir, la réaction que cela susciterait. Si il n’ignorait pas que pareilles créatures ne manqueraient pas d’attirer l’attention, il se ficha bien de les connaître.
Puis vint Eris.

Dès lors qu’il entendit le son des vagues se fracasser sur les récifs, il sut qu’il approchait de son but, mais surtout, il eut le sentiment qu’à nouveau, il pénétrait sur le domaine de l’humaine, à quelques différences toutefois… Si dans le Royaume d’en-dessous des flots, il ne disposait d’aucun pouvoir, d’aucune influence sur les âmes qui y errent, dans le monde d’au-dessus, il pouvait affecter ce « domaine », lui nuire, et il y comptait bien.

La traversée fut longue, mais il ne pouvait plus faire marche arrière de toutes façons, pas sans perdre un Tagnik’zur qui n’aurait pas assez d’énergie pour se retourner sans moyen de se poser avant la terre. Mais ils y parvinrent, et tandis que sous ses yeux calcinés se découvraient les lueurs nombreuses et agités, chaotiques dans leur ballet, il sut qu’il était parvenu à destination… Sa revanche pouvait commencer.
S’inspirant de son Divin Père, il répandit la colère et la rage, la nourrissant pour qu’elles croissent dans le cœur d’hommes, de femmes, d’enfants… Il les fit suffisamment forte pour qu’aucun ne puissent les contenir, qu’ils se noient et soient emportés par le courant de violence qu’elles génèrent.

Sous ses pieds, des cris, des hurlements… Ses sens lui offraient le tableau de lueurs s’agitant plus encore, s’arrêtant, se dissipant pour disparaître de sa vue…
Là, des enfants chamaillant se mirent à se frapper jusqu’à ce que le sang coule, jusqu’à ce que la vie s’efface de ceux qui furent un instant plus tôt leurs meilleurs amis…
Là, un père grondait son fils après qu’il eut fait une bêtise somme toute ridicule, et une fessée devint une pluie de coups rageurs qui tuèrent l’enfant sous les yeux d’une mère effrayée qui ne tarderait pas à le rejoindre…
Partout ailleurs ces mêmes scènes, et d’autres… Partout des cris, partout pleuvaient les coups, et bientôt un flot d’âmes rejoindrait le Domaine d’Eris.

En parlant de la Déesse… Il ne ressentit pas la moindre trace de sa Gardienne sur l’Île, elle n’était pas là… Ainsi sa vengeance n’était pas encore pleine, et pourtant, Tagnik’zur fit retentir sur la ville le hurlement terrifiant de sa victoire, offrant sa voix puissante à la volonté du Gardien.

Il ordonna à sa monture de piquer et d’attraper le plus doucement possible l’une des lueurs avant de reprendre de l’altitude. Il se stabilisa et la wyvern replia sa patte afin de permettre au Gardien, après une manœuvre délicate de l’attraper et de le ramener sur le dos du reptile, et dans la langue des elfes, des drows et des hommes, dont il avait quelques rudiments élémentaires, il exigea la direction du plus grand temple consacré à la Déesse Eris.
Lorsque le renseignement fut obtenu, il le lâcha simplement, laissant le pauvre homme se briser sur le toit d’une maison, et il prit la direction indiquée, usant de la moindre perception dont il disposait pour trouver plus précisément le lieu, et c’est aux prêtres qu’il se fia pour cela.

Se posant sur le parvis du Temple, il autorisa Tagnik’zur à se nourrir de quelques passants effrayés qui eurent la mauvaise idée d’être dans les alentours immédiat, après quoi il dut se poser sur le toit de l’édifice sacré. Et c’est vers cette édifice que le Gardien se rendit, bien décidé à l’occuper jusqu’au retour de la Gardienne qui ne manquerait pas de voir son message dans l’autre monde.

Il se présenta devant les prêtres effrayés, sa tenue n’était définitivement plus celle d’un Obok Senger d’Thalack. Une sombre cape usée le couvrait totalement, un baudrier de vulgaire cuir retenait son épée au fourreau terni par les ans et par le manque de soin et dans son dos un marteau de guerre nain, relique qui, de ses propres mots, auraient appartenu à Mogar lui-même.
Il s’adressa à eux dans la langue des elfes.

« Priez, Enfants d’Eris, priez la… Suppliez la pour que revienne sa Voix parmi les mortels, qu’elle se présente à moi, car jusqu’à ce moment, vous subirez ma Colère… Dites le dans vos prières, dites lui que le Premier Feu a enflammé son Île. »

Et il pénétra dans le temple, sous le regard des prêtres, et s’il y eut la moindre protestation, il l’ignora tout simplement… Il allait s’installer là, dans ce lieu sacré, indifférent à l’offense supplémentaire.
Des jours pourraient s’écouler, ça ne serait que plus réjouissant, car chaque vie prise par la tourmente serait un poignard de plus pour tenter de frapper le cœur de la Gardienne afin de le briser.


[Aux volontaires, vous pourrez donc soit jouer sur les évènements et la nouvelle situation de la ville (devenue chaotique), ou bien venir voir qui est responsable, et tenter de l'arrêter.]
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MessageSujet: Re: Ainsi la Colère du Guerrier embrasa l'Île de Meca... [Libre]   Ainsi la Colère du Guerrier embrasa l'Île de Meca... [Libre] I_icon_minitimeVen 13 Jan 2012 - 1:04

Elrick était tranquillement en train de boire une bière dont la couleur douteuse ne le mettait pas vraiment en confiance, assis dans une des multiples tavernes de Meca, où il vivait depuis déjà deux jours en attendant que les contrebandiers qui l'avaient amenés là repartent pour la péninsule et le ramènent en Langehack.
Il avait ainsi pus profiter des superbes matelas de bois de l'auberge dont les craquements secs vous réveillaient en plein milieu de la nuit pour que vous puissiez profiter de l’ambiance nocturne incontournable de l'île portuaire. L'on pouvait également citer les fines paillasses qui les recouvraient, et qui étaient composées de presque autant de fourrage que d'insectes divers et variés. Ceci dit, point d'inquiétude à avoir de ce côté-là puisque l'odeur âcre des tavernes de Meca, la seule odeur dont on pouvait dire qu'elle était tangible, un subtil mélange de graillon, de rhum vieillis et de sueur, qui vous imprégnait dès votre première soirée agissait comme le plus efficace des répulsifs et éloignait toutes les bêtes que pouvait compter votre literie. Toutefois, les moustiques, dont on ne compte plus le nombre d'endroits qu'ils ont infestés, s'étaient depuis longtemps habitués à l'odeur persistante et se jetaient avidement sur toute chair fraîche dont la teneur en alcool était sous la barre des deux livres d'alcool par gallon de sang.
On reconnaissait d'ailleurs les indigènes à leur peau dépourvus de tout bouton
-et à leur démarche si poétique, qui semblait s'être arrêté quelque part entre une oie, un nourrisson et un verre de gnôle.

L'ambiance qui régnait autour du mercenaire solitaire était proprement indescriptible. Toutefois, comme cette affirmation a valus de nombreuses castrations publics à la pince chauffé à blanc sous le règne cruel d'Olaf Quimby II
-un épris de précision mathématique dont on ignorait où il avait régné mais dont l'existence du-dit règne était certaine- votre modeste serviteur va tout de même s'atteler à cette tâche laborieuse.
Ainsi l'observateur attentif et particulièrement rapide aurait pus saisir à la volée tout une pléthore de détails typiques de la vie des tavernes de Meca. Là, deux pirates s'adonnaient à un concours de boissons dont le gain semblait être le tas de pièce d'or que lorgnait une catin ayant apparemment repéré de possibles futurs clients. A l'autre bout, un héros
-on reconnaît les héros d'une part à leur tendance à brandir bien haut ce qu'ils prétendent être des épées magiques mais ne sont en réalité que des bouts de ferraille rouillée et vaguement gravé de runes, et d'autre part à leur vocabulaire technique très précis qui se limite le plus souvent à : tuer, manger, boire, baiser, taper, attaquer, voler, or, argent, joyaux, vioque de mage, ennemis, dragons, truc, machin, bidule... le tout entrecoupé de quelques mots de liaisons et d'insultes rustiques dont , étonnamment, il possède cette fois un large panel capable de faire passer toute une gamme d'expression allant de la colère à la haine, en passant par la rage- racontait ses aventures périlleuses devant un parterre de buveurs dont les chopes s'étaient arrêté à mi-chemin entre la table et leur lèvres, mais avec une inclinaison judicieuse qui permettait au liquide mousseux et vaguement collant de se répandre au sol dans une flaque brunâtre du plus bel effet. Dans un coin, trois hommes recouverts de longues capuches noires discutaient en essayant vraisemblablement de se faire passer pour de dangereux assassins, ce qui faisait bien rire le tueur drow accoudé au comptoir et qui arborait fièrement un gilet sans manche violet et un chapeau à plumes tout en finissant son douzième verre d'alcool rouge non-identifiable. Des dizaines d'autres scènes insolites se créaient et disparaissaient à chaque seconde, emporté par le flot d'action propre à de tels lieux de débauches. Et c'est bien sur sans compter les rats qui se faufilaient sous les lattes de planchers, derrière les murs voir entre les jambes des soûlards, grignotant un orteil qui dépasse ici ou là.

Un voile rouge s'abattit soudain sur la scène. Enfin, ce n'était pas vraiment ça, aucun voile ne s'était abattus sur l'assemblée, à part peut-être un voile de poussière et de sciure au niveau de la chambre d'où provenaient des cris masculins et des bêlements paniqués. Mais revenons à notre sujet, promis je m'étendrais sur la zoophilie en état d'ivresse plus tard
-bien que je préfère généralement être en dessous, mais cela concerne ma vie privée.
En tout cas, il était incontestable que quelque chose avait changé dans l'ambiance de la taverne. Et rien à voir avec le godelureau qui dégobillait ses tripes dans l'arrière-cuisine et dont les effluves douceâtres remontaient dans la salle principale.
Tout se passa très vite. Enfin, aussi vite que cela peut l'être avec des gens pour qui les mots ''eau pure'' tenait du tabou. C'est à dire que c'était vaguement rapide, avec une grande amplitude de geste et une bonne grosse volonté de bien faire. Soudainement, les perdants au bras de fer se mirent à sortir des couteaux, alors qu'ils se contentaient jusque là d'envoyer de franches mandales à la gueule de leur adversaire ce qui était inutile vus qu'il était généralement plus musclé, les catins en vadrouille égorgeaient le porc qui leur servait de client, les danseurs se lançaient dans une bagarre générale et rapidement c’est toute la taverne qui sombra dans la violence. Ou plutôt devrais-je dire que les esprits des personnes assemblées dans la taverne, à l'exception de celles qui était trop bourrés pour se rendre compte de quoi que ce soit, ou de celles qui avaient été soigneusement assommées par leur congénères, sombrèrent dans la violence et la colère. Même les rats se mirent à se bouffer entre eux, du moins encore plus que d'habitude, et attaquèrent férocement toute partie charnue passant à portée.
Cela ne concernait bien évidemment pas les héros présents, puisque leur esprit était déjà bien assez tourné vers la colère et la violence d'habitude. Juste qu'ils ne pensaient plus à la baise, ce qui en fin de compte constituait un changement notable puisque cinquante pour cent de leur capacité cérébrale devenaient alors inutiles.

Elrick ne fit pas exception. Lui qui était déjà passablement irrité en avait vraiment marre. Marre des moustiques, marre d la bière dégueulasse, marre de ces chants d'ivrognes gueulés jusqu'à trois heures du matin, marre de ces lits en bois digne des pires salles de torture, marre du connard de tenancier qui n'avait jamais entendus le mot ''sel'', marre de ce type qui venait de lui vomir dans les bottes, marre de se faire bouffer les bottes par des rats aussi gros que son poing, marre de cette île de merde, marre de ces contrebandiers pas foutus de se sortir les doigts du cul...
Le tout explosa lorsqu'un ivrogne s'affala sur lui, visiblement mal en point. C'est d'ailleurs justement un poing qu'il reçut en pleine figure, ce qui l'envoya voler au sol tandis qu'Elrick se relevait et dégainait son épée pour se retrouver face à un héros qui avait l'air encore plus rustique et primaire que ses congénères mais était pour compenser doté d'un énorme marteau.
Le mercenaire bondit sur le côté juste à temps pour éviter la frappe verticale de l'arme qui s'enfonça dans le plancher et y resta bloquer. Sans prendre le temps de réfléchir, Elrick frappa de taille au niveau des yeux de sa victime avant de lui ouvrir le ventre d'un coup horizontal.

La sympathique taverne s'était transformé en champ de bataille chaotique où seule la loi de la violence régnait. Ce qui ne changeait pas forcément de l'habitude en fait, si ce n'est que là où les conflits des jours précédents s'étaient réglés à coups de joyeuses mandales envoyé entre adversaires rieurs et joueurs
-parfois, un coup de dague bien placé intervenait, mais l'incident restait rare- et bien cette fois-ci tous avaient dégainés les armes et s'étaient jetés dans une bataille sanglante, laissant très rapidement la moitié des combattants sur le carreau. Enfin, ils étaient un peu moins de la moitié quand même, surtout si l'on enlevait ceux qui étaient sur le carreau avant le début du combat, ceux qui faisaient les morts pour mieux prendre par surprise l'adversaire et ceux qui s'étaient juste étalés dans une flaque de vomi. Pour résumer disons que quarante-cinq pour cent de la population de la taverne était au sol, et que vingt-quatre pour cent y était pour cause de blessures à l'arme blanche. Ou plutôt pour blessures tout court, les types d'armes utilisés étant pour le moins hétéroclite -comme en témoigne ce jeune homme et sa fabuleuse utilisation d'un tabourets à trois pieds qui a déjà étalés deux adversaires.

Tout dérapa encore plus, si ça l'était possible, lorsque plusieurs fûts de rhum éclatèrent au sol après avoir dégringolé d'une pile haute d'au moins trois barriques et écrasés sans ralentir un groupe de combattants qui avaient eu la mauvaise idée de se battre en équilibre sur des tonneaux. En touchant le plancher, les barriques défoncèrent certes celui-ci mais surtout répandirent une quantité non négligeable d'alcool au sol, ce qui n'était pas pratique pour tenir debout et encore moins pour combattre. Mais le véritable problème survint lorsqu'un pirate encore plus con que les autres
-ou un héros, je ne distingue plus très bien ce qui se passe- trouva intelligent de se servir d'un chandelier comme arme contre son ennemi.
Hors, comme chacun le sait, l'alcool, et particulièrement le rhum de contrebande vieillit coupé à la poudre-à-canon-que-même-si-on-l'a-pas-encore-inventé-ils-en-ont-mis-dedans-pour-parfumer-parce-que-c'était-trop-fade, est un liquide particulièrement... savoureux, oui si on veut mais je pensais plutôt à inflammable.
Toujours est-il que notre ami fut bien surpris lorsqu'une flammèche toucha le sol et mit instantanément le feu aux poudres, si je puis m'exprimer ainsi. Le héros
-puisque sa sublime voix gutturale si proche de l'ours sortant d'hibernation fit entendre une phrase bien sentie que l'on pourrais traduire par ''maison close de mes organes, jeune pute sodomite de chandelier si je m'en sors je jure de te couler dans de la substance fécale odorante jusqu'à la fin de tes jours à la moralité douteuse'', ceci étant bien sur une approximation puisque rien ne peut retranscrire parfaitement la poésie et la finesse qui se dégage d'une phrase de héros- brûla le premier, rapidement rattrapé par les flammes qu'il avait lui-même déclenché.

Elrick, fort heureusement pour lui éloigner de ce début d'incendie
-du moins autant qu'on peut l'être dans une taverne ravagé par une bagarre généralisée et dont le sol était majoritairement occupé par des loques qui essayaient de s'enfuir tant bien que mal sans trop utiliser leurs jambes-, put réagir rapidement et prit ses jambes à son cou pour rejoindre la plus proche sortie, ayant toujours autant envie de se battre mais ayant surtout envie de survivre.
Bien sur, il n'envisagea pas un seul instant que, dans une taverne chaude et sèche, ouvrir une porte donnant sur un air froid et humide créerait un appel d'air à même d'entraîner une gerbe de flammes, et il ne dut sa survie qu'à un réflexe qui lui fit lever son bouclier d'ombre au dernier moment, évitant de peu de finir en brochette grillé.
Une fois certain de ne pas risquer la combustion dans l'immédiat, il s'autorisa à observer les alentours pour découvrir que toute la population de Meca s'était lancé dans une folie semblable à celle qui s'était emparé de la taverne qu'il venait de quitter.
Même si là encore le soucis d'objectivité me doit de préciser que entre les gens qui dormaient, ceux qui étaient trop saouls, les rares qui avaient eu la chance de résister, etc... on peut estimer qu'il s'agissait plutôt des deux-tiers ou trois-quarts de l’île qui étaient actuellement en train de ne désirer qu'une chose : sauter à la gorge de son voisin pour la lui ouvrir.
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Edryc Asteranyth
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MessageSujet: Re: Ainsi la Colère du Guerrier embrasa l'Île de Meca... [Libre]   Ainsi la Colère du Guerrier embrasa l'Île de Meca... [Libre] I_icon_minitimeLun 16 Jan 2012 - 17:10

Un large nuage aux allures menaçantes semblait couvrir l'île de Meca lorsqu'Edryc Asteranyth posa le pied sur la terre ferme. Le voyage en bateau avait été long et inconfortable, et il n'était pas fâché d'enfin arriver; mais il avait déjà le sentiment que son séjour à Meca n'allait pas être de tout repos.

Que venait faire Edryc sur cette île, lui qui d'ordinaire préférait parcourir sans relâche le continent à cheval ? Il chassait simplement la frustration du désoeuvrement. Son voyage en forêt d'Anaëh l'avait occupé pendant presque trois semaines, mais il n'avait eu aucune envie de demeurer à Diantra une fois rentré. Au hasard des tavernes, il avait déjà entendu parler de l'île de Meca, cet endroit qui charmait les voyageurs de tous horizons en quête d'aventure. L'invitation d'un vieil ami à le retrouver dans une taverne sur l'île l'avait rapidement convaincu à se mettre en route. Las de rendre constamment de simples services à quelques nantis, Edryc aspirait à se trouver ce qui lui faisait défaut depuis un certain temps : une raison, une excuse pourrait-on dire, pour repartir à l'aventure. Les pages qui relataient ses faits d'armes se noircissaient trop peu à son goût depuis la fin de la guerre, et il éprouvait le besoin de retourner aux devants du risque. Besoin que la plupart des hommes en quête de stabilité seraient bien incapables de comprendre, mais Edryc ne se cherchait guère d'explication. Pour un amoureux de l'aventure, la motivation ne se trouve que dans le danger qui peut nous attendre.
Pourtant, au moment d'embarquer depuis le port d'Ydril où il avait laissé son cheval sous bonne garde, Edryc Asteranyth n'avait aucune idée de ce qu'il trouverait à Meca. Il comptait y séjourner quelque temps et y guetter toute bonne opportunité qui se présenterait à lui. Il n'était pas rare que des mercenaires soient recrutés sur cette île réputée pour être le carrefour des pirates et des voyageurs de toutes sortes venus des quatre coins du monde. Mais ce qu'il allait véritablement trouver sur Meca à son arrivée, Edryc n'aurait pu l'imaginer un seul instant.

A bord de la goélette des pêcheurs, l'odeur de pisse mêlée au parfum de mer et de poisson pourri avait été le fumet le plus appétissant qui ait pu délecter les narines de l'aventurier au cours de la traversée. Les marins avaient accepté de le prendre à leur bord, trouvant leur compte dans les services d'un homme vigoureux qui ne demandait nul autre salaire que d'être débarqué sur le port de Meca et qui se débrouillerait pour rentrer. Il était aisé de se faire transporter d'Ydril à Meca lorsqu'on savait pêcher et qu'on savait comment parler à un marin. Le voyage n'avait néanmoins pas été évident, une tempête ayant secoué le navire sans entraîner toutefois de conséquences dramatiques.
Attendant le débarquement qui était enfin proche, Edryc repliait et redépliait la lettre qu'il avait passée pratiquement tous ses temps libres à lire depuis qu'il était à bord.


Siffilius a écrit:
A Edryc, fils de Lothoedus

J'ignore quand cette lettre vous parviendra, j'ai ouï dire que vous teniez rarement en place et j'imagine qu'elle arrivera à Diantra avant vous; j'espère donc que vous en prendrez possession avant votre prochaine expédition. Si vous vous lassez un jour des provinces elfiques et désirez découvrir un peu les îles, je vous invite à me rejoindre sur Meca. J'aimerais vous mettre au courant de quelque chose de très intéressant. Retrouvez-moi à la taverne du Galioth Assoiffé, j'y demeure jusqu'à la fin de l'année. J'ose espérer que vous n'attendrez pas jusque-là.

Amitiés,
Siffilius

La goélette jetait l'ancre et s'amarrait au port. Edryc rangea la lettre. Il allait probablement bientôt savoir ce que Siffilius avait à lui dire, cette invitation l'intriguait au plus haut point. Siffilius était un vieil ami de son père, avec qu'il avait servi dans l'armée. Il ne l'avait pas revu depuis longtemps, très longtemps. Edryc avait ouï dire qu'il fréquentait maintenant des individus assez louches, affiliés à la pègre. Cela ne le surprenait guère d'apprendre que Siffilius s'était établi pour un temps sur Meca, capitale des trafiquants en tous genres. Quel que soit le regard que portait Edryc sur ce genre d'activité, Siffilius était certainement quelqu'un de bien informé aujourd'hui, cela valait donc la peine de le rejoindre. Le navire était maintenant arrivé à bon port, Edryc allait pouvoir prendre congé des marins et chercher la taverne du Galioth Assoiffé. Du moins, c'était le plan prévu au départ. Les choses allaient vite se compliquer, malheureusement.

L'aventurier mit donc le pied sur la terre ferme, laissant là les marins qui allaient demeurer au port pour un jour avant de repartir. Marchant tranquillement, il ne mit pas longtemps à voir que quelque chose clochait. Pourquoi le port était-il désert ? C'était d'ordinaire un lieu où l'activité était forte, bien qu'on ne soit pas à l'heure de pointe. A croire que tout le monde était parti picoler dans les tavernes. En parlant de taverne, l'une d'elles faisait justement face à Edryc. Il se dirigea vers elle, pensant qu'il pourrait demander son chemin à l'intérieur. Avant qu'il ne l'atteigne, la porte s'ouvrit brutalement et un type en sortit en courant, une dague plantée dans le dos. Il se jeta sur Edryc, plaquant l'aventurier au sol et se mit à lui porter des coups de poing tout en hurlant de douleur pour la blessure qu'il avait déjà prise. Déboussolé, Edryc compta néanmoins sur son sens de la réaction pour renverser le fou furieux sur le dos. Le pommeau s'écrasa sur le sol et la lame s'enfonça plus profondément. Le malheureux poussa un cri rauque et sa bouche se remplit de sang.
L'aventurier épousseta ses vêtements, songeant à ce qui venait de se passer. Pourquoi ce malade lui avait sauté dessus ? Il n'eut pas le temps de chercher les réponses, déjà deux types sortaient en courant de la taverne et se précipitaient vers lui. D'autres sortaient également, mais tout ce petit monde ne semblait pas chercher la même chose, non. Une rixe générale avait lieu à l'intérieur de toute évidence, et elle se propageait à présent à l'extérieur. Tournant la tête, Edryc remarqua que le même scénario se déroulait dans d'autres établissements.


- Néera... murmura Edryc dans sa vision d'horreur.

Les deux hommes qui se précipitaient sur lui étaient désarmés, mais visiblement complètement fous. Etaient-ils responsables de leurs actes ? Il ne pouvait en être sûr et il avait déjà tué un homme aujourd'hui, même si la légitime défense lavait son honneur. Il aurait pu les tailler en pièces à l'aide de son épée, mais il se refusait à souiller l'héritage de son père du sang d'hommes qui étaient peut-être victimes d'une quelconque diablerie. Il leur tourna le dos et partit à vive allure dans une direction opposée, préférant s'éloigner du lieu du tumulte.
Mais le tumulte ne semblait pas faire rage dans une seule partie de l'île. Chacun des bâtiments devant lesquels Edryc passait semblait être en proie à cet état de folie générale.

Où était Siffilius dans tout ça ? Ce qu'il avait à lui dire était-il lié à ce qui se déroulait en ce moment ? Un puissant mauvais sort semblait avoir rendu fous tous les habitants de cette ville. Une pensée désagréable traversa l'esprit d'Edryc. Et s'il était arrivé plus tôt, aurait-il été lui aussi frappé de la même folie ?
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Fjama
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MessageSujet: Re: Ainsi la Colère du Guerrier embrasa l'Île de Meca... [Libre]   Ainsi la Colère du Guerrier embrasa l'Île de Meca... [Libre] I_icon_minitimeLun 23 Jan 2012 - 1:36

Eris, an 6, J-18
Calmement, elle ferma les yeux. Elle prit une large inspiration, écartant presque les bras dans le courant. Le visage tourné vers le ciel, elle se concentrait pour capter la chaleur diffuse du pâle soleil hivernal. Le vent lui cingla vite le visage. Transie de froid, elle se frictionna les bras en se drapant de sa mante. Pire que tout, elle se sentait cernée par toute cette eau. Brusquement, le navire tangua. Crispée, elle enfonça machinalement ses ongles dans le bastingage. Même si elle avait développée une certaine tolérance aux roulis et autres craquements de bois du navire, elle restait sur le qui vive, prête à griffer et s’accrocher fermement au moindre soubresaut du bateau. Ah ça, elle avait la trouille. Les bras de ce pauvre Vincente, maître du vaisseau l’accueillant, pourraient en témoigner ! Pourtant, même lâchée au milieu de son élément contraire, la pyromancienne rayonnait d’une joie sauvage : Pour la première fois depuis des mois, des années, elle ressentait à nouveau pleinement l’enivrante saveur de la liberté.

Elle roulait sur sa langue, piquante et iodée, comme la peau de son amant torturé dont elle ne se lassait plus. « Peut-être est-cela l’Amour » se murmura-t-elle soudainement. En clignant des yeux devant son incongrue déclaration romantique, elle éclata bientôt d’un rire vif et incisif. « L’Amour » se répéta-elle sur le ton de la bonne blague avant de continuer à se marrer. Du désir, de la complicité tout au plus, voilà ce qui la liait à la Vipère Noire. Pourtant, ne pourrait-on pas rapprocher l’exaltation qu’il faisait naître en elle à de tendres sentiments ? Comment ne pas se sentir puissante et protégée à la fois dans les bras d’un homme aussi complexe et étonnant ?

Certes, elle avait connu l’extase auprès du fougueux comte scylléen. Mais la position du jeune homme n’avait jamais permis de nouer une telle entente. Ils s’en étaient tenus à un cadre d’échange de bons procédés mutuellement satisfaisants. Elle pourvoyait sans tabou ou presque à son épanouissement sexuel, lui offrait les faveurs de ses danses les plus exquises et il lui fournissait le moyen d’asseoir une réputation auprès des bonnes maisons et quelques deniers. La naissance de leur enfant aurait dû être le point d’orgue de leur relation, mais le manque d’intérêt, tout à fait légitime vu son rang, de l’Ivrey pour son bâtard avait signé le glas d’une possible idylle.

A présent, Nério allait sur ses quatre ans. Il se montrait, déjà, aussi ombrageux que ses tumultueux parents. Ses yeux vairons, l’un d’or piqueté de rubis et l’autre d’un bleu d’acier, lançaient des éclairs dès lors qu’on voulait lui « piquer maman ». Noyée sous une épaisse tignasse sombre, la particularité passait généralement relativement inaperçue. Fjama devait avouer que le voir si « humain » l’avait rassurée sur son sort futur. Oh certes, il gardait une peau perpétuellement hâlée, mais à part le regard, rien ne laissait entendre qu’un peu de sang maudit courrait dans ses veines.

Apaisée, baignée dans ce luxe outrancier, la venimeuse demie avait finalement rencontré l’ennui. Très vite après la naissance de l’enfant, elle avait repris l’entrainement pour renforcer sa magie, son habilité à l’épée auprès de Charris et créer de nouvelles danses. Hélas, la surenchère d’activité, l’entrainement rude et parfois un peu exagéré, la proximité des deux sang-mêlé et Nério n’avaient pas suffit à combler ce manque qu’elle ressentait chaque jour avec un peu plus de poids. D’une certaine manière, Manolesti brisa la spirale routinière.

Au détour d’une cour intérieure de Bordefente, ils s’étaient rencontrés. Ce jour-là, l’almée peinait particulièrement sur une passe d’arme récemment apprise. Fulminant, sa colère s’enflamma. Attiré par l’odeur de magie, Vincente s’était approché et bien vite un marché fut passé. Ainsi Fjama devint, contre de l’or, maître en magie pour celui-ci. Contre toutes attentes, un lien s’était rapidement tissé. Peut-être était-ce dû à cette première leçon où l’ire du sieur avait percé le masque ? Son côté dangereux avait assurément attisé la curiosité de la jeune femme. Les souvenirs échangés sans prendre garde, les petites aventures comme autant de défis à leurs pouvoirs et capacité avaient fait le reste. Ils se reconnaissaient, se respectaient en tant que pairs. Voilà ce qui avait réveillé le feu couvant en elle. Voilà pourquoi elle arpentait le pont de son navire vers la belle Meca, tant vantée mais jamais visitée.

*****
Meca, an 6, J-9
Suite à un trajet assez paisible, une chance en plein hiver, le retour de Fjama sur la terre ferme ne fit pas avec la ferveur habituelle. Néanmoins, elle profita de la première occasion pour se délester des ses bottes et enfoncer ses pieds nus dans le sable ou la terre meuble. Soupirant d’aise, elle décréta presque aussitôt qu’elle reléguait ses bottes à son sac pour le reste du séjour. Plusieurs jours s’écoulèrent tandis que le « couple » explorait la ville, de taverne en taverne, de rixes en rixes. Bientôt pourtant, ils se séparèrent. Non, non, ils ne mettaient pas un terme à « leur histoire » ou à leur pseudo-idylle : Ils reprenaient simplement et individuellement le cours de leurs vies. Ce que fit le Vicomte, Fjama le savait point. Et d’une certaine manière, elle en avait cure. Au mieux, il aurait de nouvelles histoires à lui conter à leur prochaine rencontre. Au pire, … et bien, il serait mort et elle ne le reverrait plus. Aussi, elle ne se tracassait pas. Puis, qu’est-ce qui pourrait bien arrivé à la Vipère Noire ?

Au début, Fjama se mit à la recherche d’une vieille connaissance : Kassandra, cette pirate rencontrée à Diantra quelques années auparavant. Selon les racontars rassemblés, la demoiselle n’avait pas remis les pieds sur l’île depuis un certain temps. Alors de guerre lasse, la pyromancienne avait abandonné l’idée de la retrouver pour se vautrer et se complaire dans la plus complète débauche.

A sein de plusieurs établissements, elle dansa pour subvenir à ses besoins. Mais aussitôt les souverains tombaient dans ses mains, aussi vite ils étaient dépensés pour une nouvelle lubie. Jeux, paris, combats, alcools et quelques herbes illicites, elle goûta à tous les plaisirs qu’elle s’était défendue pendant son séjour à Pharembourg pour préserver son enfant. Le retour à une vie de luxure, même pour une jolie danseuse, ne se faisait jamais sans conséquence. : Quelques coups, quelques bleus, un coup de couteau évité de justesse – plus par bol que par esquive d’ailleurs, Fjama titubait et elle était simplement tombée à la flotte – une gueule de bois quasi permanente, une bourse dérobée – heureusement presque vide-.

*****
Meca, an 6, Jour J
Allongée sur un lit, elle tâtonnait à la recherche des draps pour se réchauffer. Pas une parcelle de son corps nu ne lui paraissait pas douloureuse. Le soleil de midi filtrait avec virulence entre les volets. Comateuse, la saltimbanque cherchait à humidifier ses lèvres de sa langue pâteuse. Peine perdue. Elles restaient aussi arides que les Terres Stériles en plein cagnard estival. Toujours en quête de cette fichue couverture, elle toucha bientôt ce qui ressemblait à de la peau. A tâtons toujours, elle explora un peu cette nouvelle étendue lisse, agréablement tiède jusqu’à ce qu’un obstacle se dresse sur son chemin : Le type d’obstacle qui peut surprendre quand on ne s’y attend pas, long, vaguement cylindrique, palpitant… Curieuse, elle jeta un œil vers celui qui avait dû partager sa couche cette nuit.

Presque aussitôt, elle fut hors du lit. Il la dévisageait un petit sourire goguenard sur les lèvres, avant de faire jouer ses muscles déliés dans leur écrin d’ébène. Sous le voile neigeux de ses cheveux, ses yeux rubis luisaient d’un féroce appétit, le genre de regard qu’on jette à une viande saignante après un mois chez les sylvains.

- Bien dormi ? lâcha-t-il après un moment de silence.

Fjama ne répondit que par un feulement. Par les Cinq ! se réveiller à coté d’un inconnu, elle pouvait gérer. Mais se réveiller au coté d’un drow sans avoir la moindre idée – enfin une idée précise du comment et quoi – ça lui restait en travers de la gorge ! Du regard, elle localisa ses vêtements. Voilà, elle n’avait qu’à s’habiller et se barrer d’ici vite fait. Tout aurait pu s’arrêter là : Elle aurait filé hors de la piaule, prit l’air et trouver un navire pour partir d’ici dans les heures qui suivent. Cette malheureuse dérive serait alors enterrée et elle pourrait retourner auprès de son fils, suer le rhum ingurgité ici et partir sur les chemins à la recherche de l’Hirondelle et de l’Ephémère comme prévu initialement.

Le Hasard en décida autrement.

Presque au même moment, les deux amants d’une nuit s’invectivèrent d’insultes diverses en drow. Le mâle récupéra un poignard dans ses vêtements épars pour s’approcher de sa maitresse tirant elle-même le sien. Il lui en voulait de partir et de le laisser insatisfait de son désir renouvelé. Elle lui en voulait simplement pour l’avoir touchée – ah si seulement elle pouvait se rappeler cette nuit délicieuse grâce à lui - . Sans compter sur leurs instincts sombres brusquement enivrés par un besoin impérieux de violence. Habituellement, Fjama sait faire preuve d’une certaine retenue. « On ne brûle pas les auberges » était la règle numéro une. Hélas, difficile de résister à cette hargne, cette colère de plus en plus bouillonnante. Difficile de réfléchir. Difficile de ne pas s’enflammer quand tout vous crie de vous laisser aller.

Le point de non-retour fut atteint.

L’envie de brûler toute la pièce pour effacer les preuves, l’effacer lui, s’imposa dans son esprit. Presque aussitôt, le pauvre drow s’embrasa. Il couinait, couinait, en grésillant comme un gros jambon à la broche. Le lit témoin de leurs ébats fut le second à prendre feu. Enfin vêtue, elle descendit au rez-de-chaussée où les situations avaient dégénérées de manière similaire. Dans la rue, elle mira le bâtiment de haut en bas, puis de bas en haut. Puis, elle dansa.

Le rythme importait peu. Il fallait juste se laisser porter par le courant. Une saccade remontait le long de son échine. Elle n’avait pas besoin de nourrir les flammes de sa haine ou sa colère, juste d’attiser leur appétit de quelques jetés hauts des jambes. L’étage lentement s’embrassait. Les flammes doucement s’infiltraient entre les panneaux de bois qui coupaient la vue sur les chambres. Déjà quelques clients tentaient de s’échapper à l’acre fumée qui transpirait du bâtiment, plus une vielle cahute qu’une véritable auberge décente. Si les serveuses et prostituées purent s’enfuir sans encombre, le moindre mâle désireux de sauver sa carcasse se retrouva nez à nez avec un sourire luisant avant de beugler des cris porcins, vêtements crasseux en feu, à la recherche de la moindre eau salvatrice.

La pyromancienne dansait encore. Elle tanguait au gré du vent et des flammes qui gagnaient peu à peu le bâtiment adjacent. Depuis longtemps, elle n’était plus réellement consciente. Sa vengeance s’abattait pourtant implacable sur la gente masculine. Parfois même ses jupes claquaient avec autant de virulence qu’une gangue de flammes. Les yeux ouverts, elle revivait les cauchemars d’antan. Le drow en armure, les étendards qui se mouvaient sous un vent brûlant, tout lui paraissait si réel qu’il n’y avait plus de Meca, plus de taverne. Juste ce besoin de réduire en cendre, y compris elle-même. Concentrant de l’énergie, elle tissait entre ses mains en coupole un de ses sortilèges les plus puissants. A celui-ci, elle jetait en pâture toutes ces images qui lui revenaient sans cesse, tous ces souvenirs qui n’étaient pas réellement les siens. Elle devait s’en débarrasser, s’en défaire pour obéir à la petite voix lointaine qui lui intimait de reprendre maitrise d’elle-même.

D’un mouvement de bras, elle relâcha le sort. Un noyau dur de matières enflammées diverses et sa queue de flammes fila droit vers trois petites habitations. Fjama vacilla. Une des masures explosa à l’impact dans un joyeux bordel de planches de bois en feu, poutrelles et pailles tourbillonnantes. Sous le souffle, la sorcière se retrouva projeter en arrière. Au choc de son corps contre un mur, elle sombra dans une bienvenue et salvatrice inconscience.

*****
Lorsque quelques heures plus tard elle émergea de sa torpeur, les rares habitants maîtres d’eux-mêmes avaient circonscrit l’incendie. La soif lui tiraillait l’estomac et elle peinait à garder les yeux ouverts en raison des migraines qui l’assaillaient. Heureusement que l’explosion l’avait arrêté à temps. Elle ne rêvait que d’un bain chaud et quelques heures de sommeil pour se débarrasser des contrecoups de ses incartades. Elle hésita longuement avant de se redresser, de crainte d’attirer l’attention sur elle et de se faire lyncher. Puis, aux cris divers alentours, il semblait que les débuts d’émeutes et bastons généralisés battaient encore leurs pleins. Doucement, elle se remit sur ses pieds pour mirer « son œuvre ». De l’auberge et des habitations, il ne restait pas grand-chose. Heureusement, le reste restait épargné. Toutefois, elle esquissa une grimace en apercevant les cadavres calcinés non pas sous les décombres, mais devant les décombres. A toute vitesse, une seule et unique pensée s’imposa à son esprit : mettre les voiles et fissa.

Toutefois, en chemin, elle heurta quelqu’un…
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Elrick
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MessageSujet: Re: Ainsi la Colère du Guerrier embrasa l'Île de Meca... [Libre]   Ainsi la Colère du Guerrier embrasa l'Île de Meca... [Libre] I_icon_minitimeVen 27 Jan 2012 - 22:34

Un craquement sec. Une douleur. Une chute. Puis la sensation glacée de l'eau qui inonde les vêtements. Elrick eut l'impression de plonger dans un ruisseau frais et pur, qui lui donna l'impression d'une grande claque sur son esprit embrumé. Il essaya vaguement de se rappeler ce qui c'était passé depuis ses derniers souvenirs précis, à savoir la saveur d'une bière immonde et la chaleur d'un feu agonisant.
Il sentit quelque chose de gluant farfouiller ses cheveux, puis un grognement porcin le réveilla. En lieu et place de ruisseau pur, il était allongé dans une mare de boue, au milieu d'un groupe de porcs apeurés par ce qui se passait dans la ville. Ses vêtements imbibés du liquide saumâtre non identifiable lui collaient à la peau, tout comme le ferait sans doute l'odeur âcre qui lui agressait les narines. Une position décidément bien piteuse, surtout qu'il n'arrivait plus à mettre la main sur son épée.

Il se releva tant bien que mal, peinant à tenir debout sur le sol flasque et glissant de l'auge. Il avisa rapidement la porte défoncée qui se tenait encore face à lui, son bois pourris d'humidité narguant quiconque d'y mettre le feu. Au moins cela expliquait-il ses douleurs dans le dos. Mais il n'était quand même pas tombé connement sur une porte, il valait mieux que ça.
Elrick regretta aussitôt ses pensées lorsqu'une imposante silhouette se dessina soudainement dans l'ouverture. Il sembla d'abord s'agir d'un homme, mais la peau hâlé tirant sur le gris et les yeux rouges renseignèrent bien vite Elrick sur la nature hybride de ce son opposant.

Le sang-mêlée se jeta sur l'ancien chevalier, un pantalon à moitié déchiré comme seul vêtement mais un étincelant poignard dans la main droite. Elrick évita le coup mais le sol traître le fit chuter au sol, où un pied le cueillit comme une pierre, l'envoyant bouler dans un coin de l'auge. Il eut à peine le temps de se relever pour voir le pirate lui foncer dessus.
Les yeux luisants de haine, le mercenaire réagit plus vite que lui-même ne s'y serait attendus. Passant la garde d'un pas de côté, il attrapa la longue queue de cheval et tira dessus, obligeant l'autre à relever la tête, avant de lui envoyer un vigoureux coup de tête en plein face. Ce qui n'était qu'un juste retour des choses au vu de l'état du nez d'Elrick.

Sans laisser le temps à son opposant de se remettre, Elrick envoya un vigoureux coup de pied qui voulait frapper dans toute la virilité du demi, mais qu'une mauvaise estimation n'envoya que chatouiller mollement les côtes de sa cible. Laquelle ne se gêna pas pour saisir la jambe baladeuse et envoyer son propriétaire dans la boue avant de se jeter sur lui.
Un direct du droit ouvrit la lèvre d'Elrick et un coup dans l'estomac le fit se plier en deux. Le demi s'apprêtait à littéralement l'éventrer de son poignard lorsque Elrick parvint à saisir une pierre, un bout de bois ou de métal, peu importe. Frappant à l'aveuglette de toute ses forces, il parvint à toucher son ennemi juste à la mâchoire, faisant sauter une ou deux dents et l'obligeant à reculer juste assez longtemps pour se redresser.

Pataugeant dans la boue, il s'écoula un bref instant de flottement durant lequel chacun des combattants essayait de reprendre son souffle. Le pirate, appuyé contre l'une des clôtures, essuyait sa bouche en sang tandis qu'Elrick se remettait lentement des multiples coups, à quatre pattes dans la boue. Sa main se posa sur un objet que des années d'expérience lui firent reconnaître aussitôt.
Le demi se redressa soudainement et se jeta sur son adversaire, poignard en avant. Dans un dernier effort, Elrick se retourna subitement, tandis que le pirate fondait sur lui, poignard en avant. La lame meurtrière s'arrêta finalement à un centimètre de la gorge d'Elrick.
Les yeux fous, remplis de rage, étaient plongés dans les océans azur des iris d'Elrick tandis que le bras du pirate était agité de petits soubresauts. Lentement, il baissa la tête, contemplant sans vraiment comprendre l'épée enfoncé quasiment jusqu'à la garde dans son thorax, ruisselante d'un sang carmin qui s'échappait de la plaie en même temps que la vie.
Puis, le temps reprit son cours et le corps du pirate s’affaissa à côté d'Elrick, tandis que ses fluides vitaux se répandaient dans la boue.

Lentement, le mercenaire se releva. Il se sentait soudainement las et épuisé, la rage qui l'avait tant soutenus s'était envolée avec ce dernier combat, le laissant rompus et brisé. S'affaissant dans un coin de l'auge, il cracha un filet de sang et chassa un cochon trop curieux du plat de sa lame, l'envoyant rejoindre ses congénères qui s'intéressaient déjà au cadavre encore chaud.
Remettant de l'ordre dans ses pensés, attentifs aux bruits alentours, Elrick récupérait lentement. Le silence régnait dans la porcherie, si l'on exceptait les grognements affamés des cochons à la recherche de nourriture. Il essayait de rassembler ses derniers souvenirs. Il arrivait à se rappeler d'une auberge, d'un combat, d'un incendie mais après, tout était assez flous. Le simple fait de fouiller là-dedans manqua réveiller la colère en lui, juste endormie, et il décida d'en rester là et de se relever pour aller explorer les environs.

S'aidant des barrières de l'enclos, il parvint à se redresser et quitta péniblement l'auge. Son épée pendait mollement au bout de son bras au cas où il aurait fallut se défendre, laissant ruisseler quelques gouttes de sang. Il était en piteux état, le nez cassé, une lèvre ouverte, n'arrivant pas à se tenir droit sous la douleur et boitant légèrement.
En quittant l'auge, il trouva deux autres cadavres, apparemment des pirates quelconques. L'un d’eux avait le crâne éclaté et sa cervelle se répandait librement sur le sol de paille tandis que l'autre était mort, planté par deux fois au niveau de l'abdomen. Les traces de sang révélaient d'ailleurs qu'il s'était traîné au sol pour essayer de fuir alors que la mort était déjà sur lui.

Puis Elrick quitta le bâtiment pour déboucher dans une rue quelconque de Meca. Il était relativement loin du cœur de la cité, le port, et se demandait donc comment il avait pus atterrir ici. Ceci dit il ne s'attarda pas en voyant débarquer deux hommes qui s'affrontaient dans un duel à mort plus loin dans la rue. A leur posture, il n'était pas bien dur de deviner que le vainqueur chercherait rapidement une nouvelle cible.
Obliquant dans une ruelle secondaire, Elrick pressa le pas lorsqu'il entendis un râle de douleur derrière lui, courant presque. Il essaya vainement de se recouvrir d'ombres, mais il n'avait retrouvé ni la clarté d'esprit ni l'énergie nécessaire à cela.
Finalement, au terme d'une course qui le laissa plier en deux, il arriva à un endroit plus agité, plus peuplé. Mais cette fois-ci, une bonne partie des gens semblaient lucides et s'occupaient plutôt de lutter contre les multiples incendies que de s’entre tuer.

Trop fatigué, Elrick ne vit venir la jeune femme qui le percuta alors qu'il s'engageait dans la rue. Le choc n'avait pas été particulièrement violent mais l'état de l'ancien chevalier ne lui permit pas de l supporté debout et il tomba au sol, bien plus durs celui-ci. Par réflexe il pointa son épée dans la direction d'où on l'avait bousculé, puis la rabaissa en voyant que la jeune femme qui l'avait heurté ne semblait pas agressive.
Il la détailla plus. Cheveux roux flamboyants, une peau hâlée et des formes généralement considérées comme idéales, il s'agissait là d'une fort belle femme. Mais ce n'était pas vraiment pour ça qu'il la dévisageait avec autant d'insistance, il n'était pas en état de penser à ce genre de truc dans sa situation pour le moins précaire.
Non, c'était plutôt le fait qu'elle lui rappelait quelqu'un. Oui, il était à peu près certains de l'avoir déjà vus. Mais où ? Il avait vus tellement de monde au cours de sa vie d'espion, retenus tellement de noms et d'informations qu'il avait pour la plupart oublié.

Tandis qu'il se relevait tant bien que mal, il s'adressa à la jeune femme, d'une voix rauque, asséchée et éraillée, en tout point semblable à celle qu'il pourrait avoir un lendemain de beuverie monstrueuse -et le relent qui parvint à ses narines lui fit penser qu'il n'était pas loin de la vérité.

-On ne se serait pas déjà croisés ?

Prudent, il avait gardé son épée en main, bien que pendant à son flanc sans dégager de grande menace hormis quelques traces de sang séché. Ceci dit, il commençait doucement à recouvrer ses esprits et se tenait près à toute éventualité.
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Edryc Asteranyth
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MessageSujet: Re: Ainsi la Colère du Guerrier embrasa l'Île de Meca... [Libre]   Ainsi la Colère du Guerrier embrasa l'Île de Meca... [Libre] I_icon_minitimeMer 1 Fév 2012 - 19:00

Edryc en avait vu, des émeutes, et parfois des spectaculaires. Mais l'instant qu'il vivait à présent semblait pire encore que tout ce qu'il avait pu connaître. Même le coup de folie qui avait fait dégénérer la fête de la bière d'une petite commune de Scylla l'année dernière, où le village entier s'était mis sur les dents après avoir bu dix fois plus que de raison, ressemblait à une dispute minable comparé au grand n'importe quoi qui se tramait sur Meca. Certaines auberges étaient en train de prendre feu, et les occupants semblaient plus pressés de finir de cogner le voisin que de sortir de la fournaise. Non, l'alcool ne pouvait certainement pas expliquer que tous les habitants aient décidé au même moment de s'improviser gladiateurs. Edryc ne voyait à cela que deux explications possibles : un puissant mauvais sort ou une grave malédiction divine. Ce qui n'avait rien de rassurant, car magie et divinité étaient les deux choses contre lesquelles il était impuissant. De toute manière, l'heure n'était pas à chercher comment arrêter cette diablerie, Edryc devait surtout sauver sa peau. Voyant un grand barbu bedonant planter une fourche dans le postérieur d'un vieillard agonisant sur le sol, l'aventurier songea qu'il ne devrait pas moisir ici.

Il se remit à courir, tentant de rester à l'écart des combats, espérant que ce sortilège ou cette malédiction s'éteindrait avant les cent prochaines années. Rien ne semblait moins sûr, et il parierait plutôt que le vent de folie qui soufflait sur Meca ne se lèverait qu'une fois qu'il n'y aurait plus âme qui vive en ces lieux. Et vu la vigueur à laquelle ça castagnait, ça pourrait aller assez vite. Edryc continua d'avancer, mais où qu'il allait, les mêmes cris et les mêmes scènes d'horreur se répétaient. Finalement, alors qu'il continuait d'avancer, un hurlement de fureur s'éleva derrière lui. Tournant la tête, il vit un homme armé d'une faux foncer dans sa direction, les yeux exorbités, la bouche grande ouverte. Dans un réflexe salvateur, Edryc dégaina l'épée de son père et contra l'attaque qui aurait pu lui être fatale. La parade déstabilisa légèrement l'agresseur, probablement moins rodé au combat que l'était notre aventurier, mais sa rage et sa folie n'en demeuraient pas moins de dangereux atouts qui le firent revenir à la charge. S'efforçant de parer les coups, Edryc songea que sa résolution à ne pas tuer ceux qu'il considérait comme des "victimes" risquait de lui coûter cher. Balayant d'un coup ses bons idéaux, il s'efforça d'en finir. Mais l'agresseur, plus hargneux, se montra plus rapide que prévu, envoyant un puissant coup de pied tout droit dans les parties de l'aventurier. Le souffle coupé, les yeux hagards, Edryc tomba à genoux, mais ne lâcha pas la poignée de son épée. L'agresseur leva bien haut sa faux, près à asséner un coup fatal. Ce fut encore un réflexe qui sauva l'aventurier d'une mort certaine, oubliant une fraction de seconde la terrible douleur de son entre-jambes pour ne songer qu'à sa vie qui ne tenait qu'à un fil. Tenant des deux mains la poignée de son épée, il vint en planter la lame dans le ventre du fou furieux, lui transperçant la chair et le coeur. Le fou furieux s'arrêta tout net, lâchant sa faux dont la lame frôla Edryc en lui entaillant légèrement l'épaule gauche. L'ensorcelé tituba quelques instants, alors qu'Edryc se relevait doucement. L'aventurier retira d'un coup sec la lame pour libérer son épée ensanglantée. Le geste fit cracher un flot de sang à sa victime, lui aspergeant le visage par la même occasion, puis il regarda l'homme mort s'écrouler au sol.

Reprenant doucement ses esprits, Edryc éprouva le besoin de se poser quelques instants pour permettre à ses précieux bijoux de famille de se remettre du coup qui leur avait été asséné. Autour de lui, les cris de rage et les bruits caractéristiques d'une émeute sanglante semblaient diminuer en volume, mais sans disparaître complètement. De nombreux bâtiments brûlaient encore, et le bilan serait lourd. L'aventurier jeta un dernier regard à sa victime, avant de reprendre sa route, épongeant d'un revers de manche le sang qu'il avait sur la figure. Au détour d'une rue, il finit par apercevoir pour la première fois des gens lucides s'entraider pour tenter d'éteindre les multiples incendies. Le mauvais sort était donc probablement limité en durée, et heureusement, car il n'avait pas fallu longtemps pour provoquer à Meca des dégâts monstres. S'avançant vers les survivants en se demandant s'il pourrait se montrer utile, il passa auprès d'un homme et d'une femme. L'allure de la femme ne lui évoqua rien de particulier à première vue, mais l'homme était sale et couvert de sang, et son épée tâchée montrait qu'il avait s'était battu lui aussi. Ce qui était le cas de tout le monde à Meca, à bien y réfléchir.
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Vincente Manolesti
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MessageSujet: Re: Ainsi la Colère du Guerrier embrasa l'Île de Meca... [Libre]   Ainsi la Colère du Guerrier embrasa l'Île de Meca... [Libre] I_icon_minitimeJeu 2 Fév 2012 - 4:31

Serait-il une statistique ? Un des nombreux morts que l’on dénombrerait lorsque cette folie s’arrêterait, allait-t-elle au moins s’arrêter ou cette frénésie s’éteindrait seulement lorsque l’île serait complètement détruite, sombrant dans les flots ? Il avait la vue qui commençait à se brouiller et un gout de sang dans la bouche, pendant que son nez lui indiquait une odeur de merde et de mort qui émanait du caniveau qui se trouvait à quelques centimètres de lui. Il retira sa main ensanglantée d’une chemise salie qui virait au pourpre démontrant que la plaie qu’il avait au ventre était méchante. Un vertige secoua le pirate qui était assis sur les quelques pavés éparses de la rue, adossé au mur d’une baraque faite de pierres et de chutes d’un bateau échoué, alors qu’une nausée venait finir de l’achever dans le bilan de cette soirée. L’homme regarda la rue tiraillé de douleur, déchiré entre cette sensation qui donne la preuve que vous êtes encore en vie mais que la mort serait peut-être une alternative plus douce dans ce genre de situation. Oui la mort, il la sentait proche de lui, dans toute la rue, dans toute cette île, se penchant par-dessus l’épaule de ce type là-bas qui se faisait joyeusement poignarder par celui qui l’appelait autrefois " ami ", ou encore perché au dessus de lui, attendant de le prendre, de l’emmener dans son royaume.

Et Paco avait raison, il ne verrait pas d’autres jours se levés sur cette terre, il n’était qu’un figurant dans cette mascarade qu’une puissante magie avait mis en scène. Deux hommes remontaient la rue en courant lorsqu’ils s’arrêtèrent net devant le pirate à moitié éventré :

" Hey mais c’est Pedro.

- Pppacco (essaya d’articuler le pauvre diable).

- Ouais ouais…merde on dirait qu’ils t’ont eu, c’est pas de chance Pedro.

Paco essaya de répondre-sans doute une insulte-mais il sombra dans un dernier râle.

- C’était qui ?

- Pedro, un brave type. "


La vipère noire haussa les épaules et avec Grégorio il reprirent leur chemin dans les rues de la ville. Oui je sais que vous adorez ça, alors on va faire un petit retour en arrière (comment ça, c’est un procédé scénaristique infâme ? Je m’en fiche c’est moi qui décide). On se trouvait dans l’an 6 et Vincente venait de quitter sa charge de gouverneur d’Ydril après en avoir informé (voire demander la permission) au soleil blanc. C’est sur que le pirate c’était bien marré avec sa nouvelle charge mais il savait que la situation ne durerait pas éternellement et puis il commençait à en avoir marre de gérer ce comté; une inaction et un ennui sans nom s’était emparé du pirate qui commençait à se rouiller dans cette enfer du train-train quotidien qu’est la vie d'intendant. Mais cette période était heureusement derrière lui et en parlant de derrière, Manolesti put en admirer un bien beau pendant ces dernières années; un fessier aussi rafraichissant qu’une pastèque en été et qui appartenait à une belle danseuse du nom de Fjama. Je vous passerais la rencontre de nos deux oiseaux mais à force de se côtoyer le pirate avait vu en la belle lionne un pair, une amie, une amante et si une véritable histoire d’amour n’aboutirait peut-être pas entre ces deux personnalités si indépendantes, on pouvait aisément les caractériser d’amis avec bénéfices. Quoiqu’il en soit, Vincente effectuait depuis lors rencontre des voyages régulier entre Ydril et Pharembourg afin de sortir de sa morosité et d’y retrouver sa pyromancienne à la chevelure de feu. Et elle savait y faire pour le sortir de sa mélancolie, avec ses formes, sa peau couleur caramel et des lèvres au parfum d’épices.

C’est ainsi que lorsqu’il fut libérer de sa charge et qu’il vint rendre visite à sa poule comme on dit dans le jargon des matelots, il proposa à la danseuse de changer un peu d’air et d’aller profiter de la sulfureuse Méca. La traversé pendant une saison hivernale et sur un océan aussi tumultueux qu’Eris, ce n’était pas vraiment une ballade de santé mais rien n’aurait gâché le plaisir de la navigation au pirate qui de toute manière savait manier littéralement les vents qui balayaient les eaux (cela au passage faisait de lui un redoutable flibustier, parfois surnommé par ses concurrents le sorcier des océans, le chevalier d’Eris; des surnoms non-officiels mais tout de même clinquant). Cette situation ne plaisait pourtant pas à tout le monde, d’un côté on avait Fjama qui était à cran, devant toute cette eau, faisant ressortir toute cette félinité qu’elle arborait déjà au naturel, allant parfois se réfugier-à grand coups de griffes-dans les bras de Manolesti qui riait de voir la demi parfois si gamine dans son attitude. De l’autre côté on avait les hommes de la vipère noire qui lançaient des regards en coin à la fille, il est vrai que lorsque l’on est en mer on a du mal à ne pas convoiter la seule femme du bord, surtout lorsque ça chahutait certains soir dans la cabine du capitaine. Vincente sentait bien la pression chez certains de ces hommes et il s’arrangeait généralement pour désamorcer la situation avec un « Ahahah, t’inquiètes pas mon gars, une fois à Méca, je te payerai la plus vicieuse du lupanar. » Bref, la traversé se déroula finalement sans trop de problèmes, les hommes du navire échangeant quelques techniques de cleptomanes avec l’almée et puis on finit par voir Méca la belle, Méca l’impétueuse à l’horizon.


On déchargea les marchandises destinées à l’ile, pendant que le pirate donna des instructions à Bash pour qu’il ne vienne le rechercher que dans une dizaine de jours et après que la vipère noire ait distribué quelques piécettes à ses hommes pour qu’ils se rendent au premier bordel venu, il annonça d’un air triomphal : " Voilà Méca, l’endroit rêvé pour des vacances amplement mérité. "

On visita donc la ville, picola jusqu’à plus soif, participa à des combats taverne et autres championnat de tournioles, on s’encanailla; ce qui se passe à Méca reste à Méca. Et puis les deux tourtereaux allèrent chacun d’un côté, la danseuse voulant vivre sa propre expérience de l’île, si vous savez « J’suis une bonne femme indépendante, blablabla… » et le pirate profita de l’occasion pour traiter quelques affaires en cours (Qui a dit traite d’esclaves ?), vider quelques choppes, serrer des mains, après tout il était un nom illustre de la piraterie (et maintenant de la pègre ydrilote également). Un vieux dicton à Méca disait ceci : trop vite, trop fort, déjà mort. Bon on n’était pas vraiment des poètes nés sur l’ile ou encore des professionnels du dicton mais cette pensée résumait assez bien l'idée directrice. Si l’on ne voulait pas crever dans un des caniveaux de la ville, il fallait savoir s’économiser, la jouer endurant : les jeux, l’alcool, les putes, les bastons ça ratissaient sec, rejetant à la mer ou simplement dans la rue insalubre, celui qui ne prenait pas le rythme. C’est pour ça que si Vincente était en " vacances " levant toujours le coude, butinant à tour de bras et brisant des mâchoires dans la joie et la bonne humeur (surtout la sienne) il savait toujours se garder un moment pour une sieste salvatrice et ne manquait jamais l’heure qu’il s’était réserver pour continuer à s’entrainer, préservant ses compétences, en développant de nouvelles.

Interlude

On était dans une cantina apprécié de Manolesti, à se faire une petite partie de Kjall-la variante de Méca- tout en sirotant un tord-boyaux aromatisé principalement au cumin. Le mage était plutôt en veine aux désarrois de ses adversaires qui si ils ne bronchaient pas, se retenaient de ne pas sauter sur la vipère noire. Le boui-boui était assez calme, quelques margoulins trainaient sur des tables près de l’entrée ou au bar, pendant que le centre de la pièce était réservées au tables de jeux ou pour y manger; le fond de la pièce était occupé par un cercle d’individus pariant sur des combats à mains nues. Manolesti ria lorsqu’une nouvelle fois il remporta la mise, ramenant vers lui les pièces placées au centre de la table mais cette fois-ci l’homme à sa gauche lui attrapa l’avant-bras :

" C’est impossible que tu gagnes encore, on ne peut pas avoir autant de chance. Tricheur, enfant de sal..."

L’homme avait le teint basané, une épaisse moustache, une barbe brune ainsi qu’une expression dans le regard entre la haine et la peur. Vincente broya de sa main libre le poignet du mal à apprit-qui tomba de sa chaise-tout en gardant un certain sens des convenances, la diplomatie typique de Méca quoi :

" Voyons mon ami, nous avons tous bon pied bon œil, enfin à part le borgne à jambe de bois là-bas. Il serait dommage que la situation s’envenime pour si peu. "

Ce genre d’argument, lié à la petite démonstration de force dont il venait de faire preuve afin d’appuyer ses propos calmer généralement les esprits, mais cette fois-ci, cela ne marcha pas. Il y eut comme un éclair qui traversa la pièce, pénétrant l’esprit de chacun, la salle parut d’un coup trop petite pour contenir toute l’électricité et la tension qui émanait de chacun. L’air était devenu effroyablement lourd et tout le monde se regardait en montrant les dents, commençant à mettre la main à la ceinture pour y extirper son couteau. La vipère noire n’échappa pas à la rage qui consumait chacune des sales trognes qui occupait la pièce, il avait envie de cogner, mais plus que d’habitude, il voulait faire mal, il voulait tuer. Le temps semblait comme figé, le mage jetait des regards à droite et à gauche, tout en essayant de canaliser cette rage inexplicable, cela lui rappelait son apprentissage de la pyromancie : les émotions fortes, incontrôlable, conduisant à une bestialité qui sommeillait à l’intérieur de lui. Quant au reste de la pièce, on s’observait, cherchant à savoir qui donnerait le signal de départ de ce grand massacre, était-ce une peur dans leurs inconscients qui ne l’avaient pas encore poussé à sauter sur la vipère noire.

Et puis d’un coup, tout s’embrasa, Manolesti saisi une pique à brochette qui trainait sur la table et planta la main de son voisin de droite, déclenchant ainsi les hostilités. Notre protagoniste, se leva brutalement et attrapa sa chaise pour la mettre devant lui, offrant ainsi un bouclier contre le couteau qui voulait s’abattre sur son torse, parant le coup il en profita pour fracasser le siège sur le crâne du bougre qui avait osé le défier. La suite fut du même acabit : Tout le monde voulait un morceau de tout le monde et la manière de l’avoir n’était pas des plus chirurgicales, Vincente aida un homme à trouver la lame de son épée en lui traversant la tête de haut en bas. Un autre qui crut malin de profiter de l’instant cassa une bouteille sur l’omoplate de la vipère qui se retourna pour offrir un visage sauvage à l’adresse du ladre qui devint le cobaye d’une expérience appelée : combien de fois ma tête va devoir rencontrer le bord du comptoir avant de se briser. Le reste de la pièce était pris de la même démence, avec un homme chauve embrochant son homologue avec un tisonnier encore chaud ou encore le borgne qui sautillait sur une jambe se servant de sa quille de bois pour estourbir le premier qui lui passer sous le nez.

L’ambiance devenait vraiment pesante, alors que la vipère noire passait du grognement mauvais au rire sardonique avec une étonnante facilité. Retirant d’un coup sec son sabre d’abordage de la tête de l’une de ses victimes, il absorba le choc du tisonnier qui voulait encore gouter à la chair humaine. Le gaillard qui le maniait était un chauve musculeux au faciès couvert d’un tatouage de pieuvre et il frappait une ardeur sans cesse renouvelée à chaque fois que Manolesti déviait l'attaque. D’un coup la vipère noire trébucha sur un tabouret qui se trouvait couchait derrière lui et le combat continua au sol, roulant d’un côté puis d’un autre alors que le chauve à face de poulpe picorait avec frénésie le sol afin de clouter sa proie au plancher. Vincente roula finalement en arrière et parvint de nouveau sur ses jambes, levant le bras pour se protéger le crane d’un coup contondant qui lui laisserait un joli bleu, mais par chance aucune fracture ne se fit sentir. D’ailleurs il profita de l’occasion pour saisir le tisonnier et mettre un grand coup de talon dans le genou de son opposant qui se plia dans le mauvais sens, avant de salement lui couper l’avant-bras rependant un flot important de sang sur un plancher incrusté de saletés.

Ça continuait à s’étriper dans le fond de la pièce mais Vincente préféra sortir histoire de continuer la fête dans la rue. Dans l’encadrement de la porte, il put sentir l’air frais du large, un parfum salé qui après un léger vertige lui fit l’effet bénéfique d’une douche froide. Il accueillit avec plaisir le retour de sa lucidité et par conséquent de sa concentration. Dans la rue, ça ressemblait à un classique arcamenel, encore que le nombre de corps inanimés dans la rue et les incendies étaient quand même plus important qu’à l’accoutumé. Il siffla impressionné par le désordre qui régnait dans les rues qui laissaient échapper des cris, du sang et des larmes, alors que la porte d’une taverne en face de la vipère s’ouvrit pour vomir une foule d’êtres aux yeux révulsés, la bave aux lèvres et à l’aspect menaçant (non ils ne grognaient pas " cerveauuuuuu " mais pas loin). C’est à ce moment là que le mage décida d’employer une manière un peu plus expéditive pour régler la situation. Il expira profondément afin de se concentrer, développement son aura autour de lui, alors qu’une brise violente vint à tourbillonner dans l'avenue pavée. La concentration se fut plus précise dans les mains du pirate alors que des éclairs passaient et entouraient les muscles noueux du mage pour aller se concentrer dans la boule de lumière vive qu’il contenait dans ses mains. Lorsqu’il l’a sut prête, Vincente projeta l’orbe incandescent dans l’ouverture de la porte de l’édifice, la sphère d’électricité fila dans un trait de lumière pour entrer en contact avec un individu qui se trouvait dans l’encadrement. Il y eut un flash violent suivit d’une détonation rassemblement au grondement du tonnerre, alors qu’une explosion se produisit réduisant en cendre tout ce qui se trouvait dans un rayon de 3 mètres autour de l’impact; des flammes à la couleur bleutées finissaient de se rassasier de toute la matière combustible qu’elles pouvaient dévorer avant de s’éteindre.

Manolesti resta là, à rire jusqu’aux larmes devant sa création, si pure, si parfaite, si destructrice, c’était un spectacle magnifique. Soudain une main vint à se poser sur son épaule et il reprit un air sérieux voire méchant se préparant à briser le bras de celui qui s’aventurait à lui porter préjudice, mais il remarqua que ce n’était que Grégorio, un fier pirate avec qui il avait déjà traité par le passé. L’homme lui exprima son admiration devant le sort que Manolesti avait déployé et puis on parla un peu du temps et en autre de l’animation du moment.

Puis une explosion retentit à quelques rues de là, alors qu’un incendie commençait à se déclarer et le pirate sourit en se demandant si il ne connaissait pas l’auteur de ce petit feu de joie. Étant donné que pour l’heure il n’avait rien de mieux à faire que d’aller jouer les badauds curieux, il proposa à son compagnon d’infortune de le suivre (On passe sur l'intro du début). Arrivé sur les lieux il constata que d’autres personnes avaient réussi à ne pas succomber ou du moins se soustraire à l’emprise de cette folie qui régnait sur la ville. Préférant regarder le spectacle plutôt que d’y participer, il regarda la foule s’échiner à éteindre les flammes et aperçût finalement-avec un rictus de satisfaction- la belle demi en conversation avec loqueteux tout crotté de boue.
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Fjama
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MessageSujet: Re: Ainsi la Colère du Guerrier embrasa l'Île de Meca... [Libre]   Ainsi la Colère du Guerrier embrasa l'Île de Meca... [Libre] I_icon_minitimeSam 4 Fév 2012 - 2:25

Ainsi, elle heurta un type crasseux aux subtils relents de mange-à-cochon. Toute occupée qu’elle était à songer à son unique pensée, à savoir toujours décarrer vite fait, elle avait omis une des règles élémentaires dans ce genre de bordel : regarder devant soi. Pas plus assurée sur ses pieds que le sieur, elle chuta sur son rebondi fessier. Avec la gueule de bois qu’elle se tapait et l’utilisation un tantinet généreuse de sa magie, la pointe de douleur la fit gémir. Encore un peu groggy, il lui fallut quelques instants pour percuter que le goret la menaçait d’une épée.

Presque au même instant, il l’abaissa et dévisageait la jeune femme comme s’il tentait de la remettre. Par réflexe, une fois levée, Fjama fit de même. Cheveux longs, barbe, assez grand, avec pas grand-chose à béqueter sur les os, non franchement, le lascar n’éveillait pas de souvenirs particuliers. Par contre, une fois les paroles prononcés et un regard aux yeux bleus acier, les rouages de sa caboche se remirent en marche et la connexion se fit rapidement.

- Elrick de Quatre-Quart… de Carcan… de … Karak ?

Après une petite moue hésitante, elle enchaina.

- Vous excuserez de ne point vous donner l’accolade offerte à tout compagnon de galère retrouvé, mais vous refoulez autant qu’un kobold mort.

Elle esquissa ce qui pourrait vaguement être un sourire en agitant la main devant elle.

- Vous êtes là pour la petite sauterie vous aussi ? On devrait peut-être rassembler une petite troupe de gens plus ou moins conscients pour découvrir c’qui s’trame… ou alors filer vite fait.

Vu le ton, elle préconisait la seconde solution. Rassérénée toutefois par la présence d'un visage peut-être pas ami, mais au moins allié, elle n'écartait plus à présent l'idée de tirer au clair tout ce charivari. Au passage du brun scylléen, l’homme lui sembla également en dehors de cette hystérie collective, aussi le héla-t-elle.

- Eh ! Monsieur ! Venez… On a tous plus ou moins l’air conscient et on pourrait peut-être chercher l'origine de tout ce bordel.

En se retournant pour l’apostropher, elle aperçut Vincente. Pour la première fois de cette piteuse journée, elle étala un vrai sourire et lui fit également signe d’approcher.
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MessageSujet: Re: Ainsi la Colère du Guerrier embrasa l'Île de Meca... [Libre]   Ainsi la Colère du Guerrier embrasa l'Île de Meca... [Libre] I_icon_minitimeDim 5 Fév 2012 - 12:18

-Elrick de Quatre-Quart… de Carcan… de … Karak ? 
-Elrick, tout simplement.

Bon, visiblement ils se connaissaient, mais qui était-elle... Une jeune femme comme elle, il n'avait pas dus en croiser tant que ça, et ce n'était pas ses anciennes connaissances nobles qui allaient se retrouver sur une île de pirate, donc ça réduisait le champ des possibilités... Voyons...

-... Fjama ?

La mercenaire avec qui il avait travaillé. Les souvenirs lui revinrent rapidement en tête, un peu comme un forgeron au gosier asséché entrant dans une taverne. Vite et avec fracas. C'était douloureux.
La remarque sur son odeur arracha un haussement de sourcil à Elrick. Il renifla un peu l'air ambiant. C'était à lui cette odeur pestilentielle ? Par les Cinq... un bain, son épée pour un bain. Bon, reprenions nous, il puait, d'accord, mais c'était somme toute bien peu de choses dans la situation actuelle.

-J'aurais volontiers fuis cet endroit, mais nous sommes sur une île et je pense que les équipages complets et encore sain d'esprit ont déjà évacués les lieux. Nous n'avons pas vraiment d'autres choix que d'attendre une accalmie, si elle vient.
Et quitte à risquer ma vie, je préfère être actif, je n'apprécie pas de me tourner les pouces dans un coin en attendant patiemment que les ennuis viennent me trouver.


Encore qu'à deux ils n'iraient sans doute pas bien loin. Même si l'olysséen ne doutait absolument pas des capacités de la danseuse, il n'était pas très certain quant aux siennes -et la rage dormante au cœur de sa poitrine n'était pas vraiment un facteur de confiance.
Ceci dit, Fjama résolut aussitôt le problème d'effectifs en faisant signe à une... trois personnes qui passaient aux alentours. Le premier avait tout de l'aventurier ordinaire, quelques traces de sang résiduels sur le visage, mais ça ne semblait pas être le sien. Les deux autres n'étaient pas très particulier, s'accordant plutôt bien avec le paysage, même si l'un semblait plus... noble.
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Edryc Asteranyth
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MessageSujet: Re: Ainsi la Colère du Guerrier embrasa l'Île de Meca... [Libre]   Ainsi la Colère du Guerrier embrasa l'Île de Meca... [Libre] I_icon_minitimeLun 6 Fév 2012 - 12:28

Alors qu'il passait à proximité du petit groupe, une voix féminine s'éleva à son attention. Edryc tourna la tête et vit que la femme qu'il avait remarquée quelques instants plus tôt s'adressait à lui, ayant remarqué s'il était sain d'esprit. Il en profita alors pour la détailler davantage. En plus d'un physique appétissant, quoiqu'elle soit un peu trop grande à son goût, ses traits et sa chevelure avaient quelque chose d'inhabituel et Edryc n'eut guère de doute que son interlocutrice était issue d'un métissage. Mi-femme mi-drow ? Il n'y avait guère qu'à Meca qu'elle pouvait aller sans que son statut de sang ne lui vaille des ennuis, quoique pour le coup, la visite sur l'île tombait au plus mauvais moment. Pour Edryc, le métissage n'avait guère d'importance. Il ne jugeait pas les gens sur leur ascendance, mais sur leurs actes. Et pour le moment, la demi l'invitait pour une équipée qui s'annonçait à la fois risquée et hasardeuse. Trouver l'origine de cette poussée de folie ? Vu que les navires ne s'empresseraient pas à recueillir les rescapés, ils n'avaient pas vraiment d'autre choix. Un simple coup d'oeil aux flammes qui dévoraient encore les bâtiments alentours et la pensée de femmes et d'enfants morts à l'intérieur suffirent à convaincre l'aventurier de se joindre à l'expédition. Mage ou dieu, il voulait la tête du responsable de ce massacre, quelle que soit sa puissance, quel que soit le déséquilibre entre leurs forces.

Il rejoignit donc la demi-drow et son compagnon couvert de boue, alors que la femme invitait encore un autre homme à les rejoindre. Comme le disait un vieux dicton, plus il y a de fous, plus il y a de riz. Du moins, c'était ce qu'Edryc croyait avoir entendu, il avait parfois du mal à retenir toutes les idioties qu'il entendait en voyageant. Le dernier arrivant attira l'attention d'Edryc. A la fois plus discret et plus intriguant, l'homme avait quelque chose de particulier. Le regard froid et en même temps une posture hautaine, il imposait le respect à la première vue. C'était probablement quelqu'un d'important, et son air débrouillard laissait entendre qu'il leur serait utile. Mieux valait l'avoir avec eux, ils ne savaient toujours pas ce qu'ils allaient devoir affronter. L'homme semblait déjà connaître la demi-drow, et Edryc remarqua qu'il était également flanqué d'un autre type, moins impressionnant, mais ils pourraient au moins compter sur sa musculature.


- Quelqu'un parmi vous a-t-il le moindre début d'explication sur ce qui se trame ici ? Lorsque j'ai débarqué sur cette île de malheur, tout le monde se battait déjà.

Il ne déclina pas son identité, pas pour l'instant. Il aviserait plus tard s'il était opportun de le faire. Aucun d'eux ne se présenta à lui, mais de toute évidence, la demi-drow connaissait au moins un peu tout le monde, sauf lui. Il préférait conserver l'anonymat tant qu'il n'en saurait pas davantage à leur sujet. Il ferait équipe avec eux si leurs intentions étaient honorables, mais il était trop tôt pour savoir si ses nouveaux compagnons étaient dignes de confiance.

Pour le reste, il allait probablement falloir interroger la population. La plupart des passants sains d'esprit étaient plutôt pressés et cherchaient soit à éteindre un incendie, soit à retrouver un proche, mais il faudrait bien qu'ils trouvent quelqu'un qui ait le temps de leur parler et qui sache quelque chose d'intéressant pour les mettre sur une bonne piste. Si en chemin ils croisaient d'autres fous furieux, Edryc ne donnait pas cher de la peau de ces malheureux, car les cinq ne semblaient pas démunis en matière de techniques de combat.
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MessageSujet: Re: Ainsi la Colère du Guerrier embrasa l'Île de Meca... [Libre]   Ainsi la Colère du Guerrier embrasa l'Île de Meca... [Libre] I_icon_minitimeMar 7 Fév 2012 - 0:50

Lorsque Fjama lui fit signe de les rejoindre, Manolesti dit quelques mots à Grégorio puis il avança l’air serein, un sourire aux lèvres et les mains dans le dos. Était il juste heureux de revoir la demi ? Encore sous l’effet secondaire de son trait de foudre ? Ou est-ce que chaos exprimait une forme de liberté si intense que le spectacle pouvait finalement plaire au pirate ? Sans doute un peu des trois, quoiqu’il en soit il commença par s’exprimer à la pyromancienne sur un ton flegmatique teinté de malice :

" Alors comment trouves-tu Méca ma douce ? Je suis sur que tu garderas un souvenir impérissable de ton séjour ici. Qui sont tes amis ? "

Il jeta un regard sur les deux hommes qui accompagnait la mage. L’un avait l’air d’un gaillard solide, une bonne bouille d’aventurier et il émanait de sa personne une certaine sympathie, une certaine Droiture. Il avait une épée à la main dont la lame était légèrement entaché de sang, Manolesti en conclu que de manière générale, ce qui était encore debout à cette heure-ci, avaient dû être incroyablement chanceux mais le plus probable c’est qu’ils avaient dû tuer pour survivre. En quelques sortes ils avaient passaient le premier tour et maintenant ils attendaient de voir que ce serait la deuxième épreuve. L’autre personnage avait un côté maigre, une barbe et des cheveux en bataille et il était couvert des pieds à la tête d’une couche de boue qui commençait sécher par endroit…Mais quelle était donc cette odeur de mer…aigre que l’on pouvait sentir. Le pirate préféra passer à autre chose :

" Mes sieurs. " Rajoutant un petit signe de tête à sa salutation. " Non pas la moindre idée et le bateau qui devait me reprendre n’arrivera pas avant demain. De plus même si l’on partait ce phénomène ne se cantonne peut-être pas à l’île mais peut-être s'étend-il dans toute la péninsule. " Il pensa aux étranges phénomènes qui étaient survenus lors du voile. " Ah au fait lui c’est Grégorio. Je ne suis pas sur qu’un seul d’entre nous puisse vraiment savoir ce qui vient de se passer, peut-être que l’on devrait se trouver un endroit, si possible pourvu d’une baignoire " regardant Elrick " afin que nous puissions y réfléchir à tête reposé. "

Jouant un peu les entreprenant il se dirigea vers Fjama et passa son bras autour de ses épaules afin de lui donner chaleur et réconfort car la tête de la belle danseuse faisait peine à voir : elle avait l’air d’avoir froid, d’être épuisé et aucunement rassuré par les événements qui se produisait ici. Il regarda un instant les maisons brulant criantes et crépitantes sous les flammes et pensa que si c’était bien l’ouvre de la belle, elle avait dû succomber à de biens violentes émotions.
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MessageSujet: Re: Ainsi la Colère du Guerrier embrasa l'Île de Meca... [Libre]   Ainsi la Colère du Guerrier embrasa l'Île de Meca... [Libre] I_icon_minitimeMar 7 Fév 2012 - 22:01

Avec un sens des convenances rares, Fjama fit les présentations. Enfin, cela se borna à main tendue, sur le coté pour ne pas montrer du doigt, qui passa de l’un à l’autre des joyeux convives.

- Vincente, Elrick, Elrick, Vincente. Quand à notre dernier camarade, j’ignore son nom. Pour ma part, je m’appelle Fjama. Cela simplifiera nos échanges si nous évitons la surabondance de titres quels qu’ils soient pour nous concentrer sur notre principal souci.

Elle ne put toutefois pas s’empêcher de présenter sa propre introduction d’une brève révérence beaucoup trop goguenarde pour être entièrement honnête, mais passons. Elle attendit un instant que Edryc veuille bien leur donner un nom. Puis, en aparté à la question de Vincente, elle esquissa un vague sourire.

- Magnifiques sont ses nuits mais dur est le réveil. Il est fort à parier que j’ai également laissé une empreinte indélébile dans certains quartiers.

La dernière déclaration faite sans sourire devrait, du moins l’espérait-elle, faire comprendre à son amant la raison d’une mine aussi affreuse. Avait-elle été prise d’un soupçon d’orgueil féminin en expliquant sa mine déconfite et sa mise chamboulée afin de paraître toujours désirable à ses yeux ? De qualificatif pour désigner la belle, il n’en manquait point. Pourtant, la coquetterie n’en faisait pas partie. L’unique raison de cette répartie prenait corps dans l’envie profonde qu’elle avait de dormir, se reposer, réchauffée au creux de ses bras.

- Comme l’ont fait remarquer Vincente et Elrick, il nous sera difficile de partir d’ici tant que la situation ne se sera pas calmée. Certains ont besoin d’un bain, d’autres de repos. Qui plus est… nous avons tous besoin de pouvoir faire le point au calme. Si je me souviens bien, l’auberge où nous avons passé notre première nuit est à l’opposée de la zone incendiée. Nous pourrions peut-être nous y reposer et y établir un « campement de base ». Quant aux raisons, cela me parait indubitablement l'oeuvre d'un sortilège. Difficilement cependant d'imaginer un mage assez puissant pour mettre en oeuvre un tel maléfice sur une ville entière.

L’affirmation s’accompagnait d’une vague interrogation à l’attention de la Vipère Noire. Dès que celui-ci eut acquiescé, Fjama prit la direction du « fief » désigné en louvoyant à travers les rues et en évitant sciemment la foule. La danseuse s’attendait à ce que les mâles suivent, aussi elle ne leur prêta guère d’attention. Après tout, s’ils n’étaient pas capables d’éviter les frictions et se jetaient à corps perdus dans la moindre bataille, il leur serait difficile d’atteindre la source du maléfice.

Lorsqu’ils arrivèrent en vue de l’édifice, celui-ci n’avait souffert que de maigres dégradations. Pas d’incendie dans le quartier et une sorte de tranquillité qu’un ou deux cadavres sur le bas-côté du sentier venaient contrarier. L’almée poussa la porte de l’endroit. Brusquement, de l’encadrement, jaillit un rouleau à pâtisserie qu’elle ne put éviter de recevoir en pleine figure.

- Partez d’ici ! Mécréants, boit-sans-soif, connards ! Allez porter vos façons ailleurs ! Vous n’aurez pas mon auberge !

Beugla une voix féminine et la porte se ferma en claquant. Fjama, que le coup avait hébété, restait assise sur son fessier, le temps de rassembler ses esprits.
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MessageSujet: Re: Ainsi la Colère du Guerrier embrasa l'Île de Meca... [Libre]   Ainsi la Colère du Guerrier embrasa l'Île de Meca... [Libre] I_icon_minitimeJeu 9 Fév 2012 - 23:01

Elrick préféra ne pas relever la boutade de Vincente que venait de présenter Fjama. En partie, il le reconnaissait, parce qu'il avait effectivement besoin d'une baignoire. Cela dit, il doutait trouver du temps à consacrer à sa toilette dans une telle ambiance guerrière. Il y avait des priorités dans la vie, et dans ce genre de cas la propreté n'en était clairement pas une.

L'intervention de Fjama, qui semblait tout à fait à l'aise dans son rôle de médiatrice, permit au groupe de prendre une décision. Ils firent donc route à travers les rues tortueuses et, en ces heures sombres, peu fréquentables. Fort heureusement, la plupart des combattants étaient aussi peu attentifs que frénétiques et il ne fut guère difficile pour le petit groupe de leur échapper. Ils arrivèrent finalement à l'auberge, située dans un quartier plus calme, même s'il n'avait semble-t-il pas été épargnés de toute violence.
Au moins, cela faisait plusieurs minutes qu'ils n'avaient croisés aucun groupe de combattants et les cliquetis de l'acier contre l'acier s'était presque tus dans leur dos. Ils semblaient assez loin du cœur des combats pour échapper à la fureur sanguinaire qui avait pris possession de l'île. Fjama avait vus juste, l'endroit leur permettrait de prendre un repos salvateur avant de s'attaquer à leur principal problème.

Enfin, encore fallait-il réussir à entrer, ce qui ne semblait pas bien partis après le refus essuyé par la jeune femme, refus bien appuyé d'un ustensile normalement plus utilisé pour pétrir la patte que le front des clients. Bien qu'il se révélait tout aussi intéressant dans cette seconde utilisation. A condition bien sur de bien choisir la cible. Un crâne de héros est par exemple tout à fait déconseillé, ils sont facilement capable de briser du bois avec la tête -il faut dire que l’augmentation de la quantité d'os pour combler le vide n'a fait qu'augmenter cette capacité- et leur tendance à le faire doit d’ailleurs être une bonne explication de leur facultés de communication limitées.

Toujours est-il que la fière équipée se retrouvait mise à la porte par une mégère armée d'un bout de bois, et c'était quand même un peu désespérant pour eux. S'avançant jusqu'à la porte, Elrick tapa trois fois dessus.

-Qu'est-ce que vous foutez encore là bandes de truandailles, je vous ai dis de débarrasser le pas de ma porte !
-Vous devez faire erreur, nous ne désirons qu'obtenir un gîte pour prendre un peu de repos, vous serez bien sur rémunéré -je crois.
-Pas de traînes-misères dans mon auberge, allez voir ailleurs pour qu'on vous héberge et emportez l'odeur avec !

Elrick se mordit la lèvre et força sa main droite à lâcher le pommeau de son épée -je vous le jure votre Honneur, ma main c'est retrouvé sur cette arme à l'insu de mon plein gré- avant de faire une connerie qu'il regretterait. Il s'écarta un peu de la porte, pour laisser un de ses compagnons essayer si le cœur leur en disait.
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Edryc Asteranyth
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MessageSujet: Re: Ainsi la Colère du Guerrier embrasa l'Île de Meca... [Libre]   Ainsi la Colère du Guerrier embrasa l'Île de Meca... [Libre] I_icon_minitimeSam 11 Fév 2012 - 3:20

Les présentations faites, il s'avéra que seul Edryc maintenait le mystère sur son identité. En temps normal, il n'aurait pas vu d'inconvénient à dire qu'il était, mais les circonstances étaient légèrement différentes sur cette île en pleine ébullition. Afin de ne pas vexer ses compagnons de route, il décida de leur donner un nom. Mais ne perdant pas à l'esprit qu'ils semblaient tous se connaître et qu'il était le seul à n'avoir aucune idée d'à qu'il avait affaire, il préféra en inventer un pour l'occasion. Ils n'auraient pas à le prendre mal si leurs chemins se séparaient à l'issue de cette aventure, et s'il s'avérait qu'ils étaient dignes de confiance, il leur révélerait son nom véritable avec une tournée de bière en guise de mea culpa.

- Mon nom est Erwig, dit-il simplement en prenant le premier nom qui lui venait à l'esprit.

La compagnie se mettait en route et se dirigeait, à l'initiative de Vincente et sous la conduite de Fjama, vers un lieu où ils pourraient passer la nuit et dresser leurs plans. Le mal face auquel ils allaient avoir à se battre leur était pour le moment parfaitement inconnu, et cette impression d'avancer à l'aveuglette était assez désagréable. Aussi une bonne nuit de sommeil ne serait pas de refus avant de s'attaquer aux choses sérieuses.

Toujours est-il que lorsqu'ils s'adressèrent à la première auberge, Edryc s'attendait à un tout autre accueil, et c'est avec un regard ébété qu'il vit Fjama tomber sur le derrière après avoir reçu un projectile en pleine figure. La mégère qui tenait l'établissement était-elle folle pour la même raison que tout le monde ici ou était-elle ainsi toute l'année ? Peu importait la réponse, Edryc avait hâte de se reposer et ce n'était pas une vieille emmerdeuse qui les en empêcherait. Ils n'avaient pas besoin de ça en plus.

Elrick tenta bien de jouer les médiateurs, mais ce fut sans grand succès. Haussant les épaules, Edryc, ou Erwig selon le côté où on se place, se proposa d'essayer à son tour.


- Rassurez-vous, je sais y faire avec les vieilles dames. Je vais la raisonner. Je suis sûr que la pauvre ne doit pas avoir un mauvais fond.

L'aventurier frappa à la porte à plusieurs reprises. Après une petite attente, celle-ci finit par s'ouvrir à nouveau. S'éclaircissant la gorge, Edryc s'apprêta à entamer son discours dans l'espoir que sa prose ouvrirait le coeur de cette vieille folle. Mais il avait à peine ouvert la bouche que la vieille en question lui vidait un seau sur la figure.

- Je vous ai dit de dégager, gueux ! Pas de pouilleux dans mon auberge !

Et la porte claqua une fois de plus. La médiation se soldait encore par un échec. L'aventurier était trempé et à en juger par l'odeur, le seau ne contenait pas que de l'eau. Il se tourna vers ses compagnons, jetant un oeil à Elrick en se demandant lequel des deux refoulait le plus à présent.

- Tout compte fait, je crois qu'elle n'est vraiment pas disposée à nous recevoir. A moins de l'obliger à s'accommoder de notre présence, nous devrions nous adresser ailleurs.

Peut-être valait-il mieux éviter d'ajouter une mort inutile à leur liste déjà bien allongée en ce jour de folie. Les auberges ne manquaient pas dans les environs, ils en trouveraient probablement une autre à quelques rues à peine. Restait à espérer qu'ils y trouvent un meilleur accueil et que l'endroit dispose effectivement d'une baignoire. L'hygiène n'était certes pas chose prioritaire en ces circonstances, mais comme ils risquaient d'avoir à interroger des passants pour en savoir plus, mieux valait que leur odeur ne fasse pas fuir les témoins-clés.

Après une courte marche, le petit groupe arriva en vue d'un autre édifice. L'aventurier croisa les doigts pour que le tenancier les accueille autrement qu'à jets de rouleaux à pâtisserie et de seaux d'urine. Etant donné qu'il n'était plus très présentable, il préféra laisser le soin de prendre la parole à quelqu'un de propre.
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Vincente Manolesti
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MessageSujet: Re: Ainsi la Colère du Guerrier embrasa l'Île de Meca... [Libre]   Ainsi la Colère du Guerrier embrasa l'Île de Meca... [Libre] I_icon_minitimeMar 14 Fév 2012 - 1:36

L’évocation du nom d’Elrick ne fit pas écho dans la mémoire de Manolesti qui se rappela vaguement un Elrick qu’il avait vu jouter lors du tournoy de Laréor mais il était difficile de se rappeler su personnage et puis cela serait une pure coïncidence s’il s’agissait du même homme…herm. Le dernier larron de la bande se présenta sous le nom d’Erwig et le pirate se dit que les parents de cet aventurier-s’il en était un- devait vraiment ne pas aimer leur fils pour l’avoir affublé d’un prénom aussi peu consonant. Fjama confirma ses suppositions lui laissant entendre qu’elle était bien l’une des auteurs de ces feux qui naissaient dans la ville, justifiant son air fatigué et l’air penaud qu’elle semblait prendre. La belle rousse rebondit sur l’idée de Manolesti et proposa la botte noire comme point de repli ce que Vincente approuva d’un signe de tête car le quartier dans lequel se trouvait l’établissement était plus " touristique ", plus sobre et abritant un nombre bien moins important de crapules au mètre carré que le reste de la ville.

Le reste du groupe étant d’accord, on se mit en route, Vincente marchant à l’unisson de la mage, essayant d’offrir soutient et réconfort à la jolie danseuse qui semblait épuisé, sans doute ne pensant qu’à un bon lit pour s’allonger. Pour le pirate, aller dans une cantine lui paraissait une bonne option : manger, boire un coup, se reposer et surtout faire le point de la situation. De plus les rues n’étaient pas vraiment sur à en juger par le nombre inquiétant de corps que l'on y découvrait au fur et à mesure que la troupe se déplaçait. Cependant après quelques minutes, les scènes de combats se firent moins présentes et les cadavres aussi, le coin était effectivement plus calme. Enfin c’était sans compter la rombière de l’établissement qui en bonne mégère visa avec une précision étonnante l’entrebâillement de la porte et envoya un rouleau à pâtisserie droit dans le front de la demi. Sur l’instant Manolesti ne comprit pas ce qui s’était passé, occupé à présenter la taverne aux autres " convives " Il sentit sa partenaire se détacher de lui pour aller s’asseoir sur le sol de la rue complètement hébété. D’abord surpris par la nouvelle menace celle-ci se désamorça bien vite quand on entendit la voix grossière d’une tenancière mal lunée demandant à la troupe d’aller se faire pendre ailleurs.

Pendant que les deux spadassins jouaient les diplomates, le mage aida Fjama à se remettre, l’attrapant par la taille pour la soulever il la reposa sur ces pieds en se retenant de rire car il faut dire que pour la pauvre ce n’était pas sa journée. Il lui demanda si tout allait bien mais il dut s’intéresser à un autre problème lorsqu’il vit que les négociations avait échoué et que Grégorio arme au poing comptait imposer ses positions. Le mage barra la route du pirate de son bras et tout en lui souriant, il secoua la tête de manière négative; lui faisant comprendre que la patronne aurait aujourd’hui la vie sauve. Ce qui était dommage, c’est que se il n’avait pas été entouré d’étrangers, il aurait sans doute proclamé à la tenancière que c’était la vipère noire qui était derrière la porte et la situation se serait réglé en un instant. Mais il ne connaissait pas Elrick ni Erwig et il préférait éviter de crier son nom sur tous les toits, alors on décida de faire route dans un endroit plus accueillant. On s’arrêta une nouvelle fois et on se demanda comment on serait reçu ici et bizarrement Manolesti regarda sa douce avec un joli bleu au front, les deux baroudeurs aux odeurs d’exotismes et il se dit qu’il allait sans doute prendre la situation en main. Il donna une petite bourse à Grégorio et lui susurra quelques paroles avant que le flibustier n’acquiesce et ne rentre dans la baraque la bourse dans une main et le couteau dans l’autre.

Le temps qu’ils attendaient dehors, Vincente essaya de détendre l’atmosphère " Ne vous inquiétez pas, Grégorio est fin négociateur. Cette auberge sera surement la bonne. " Et en effet, la porte se rouvrit avec la tête de Grégorio qui fit un petit signe de tête indiquant que l’affaire avait été conclu. Vincente entra dans une pièce plutôt spacieuse avec des tables et des chaises emplissant le plus clair de la pièce; le boui-boui semblait vide. Au fond on pouvait voir la cuisine et à droite de la porte d’entrée, on trouvait le bar avec un tenancier borgne qui semblait reprendre des couleurs suite à un choc qu’il venait d’avoir. Les chambres devaient se trouver à l’étage (on voyait depuis la pièce principal, un escalier donnant sur un étage pourvu de multiples portes) et sans vraiment prendre en compte les derniers événements qui venait de se dérouler sur l’île notre héros alla sur l’aubergiste avec un air courtois :

" C’est de ma part que ce gentilhomme est venu vous entretenir (dit-il lourd de sens), nous aurions besoin de quatre chambres dont une double-si je ne m’avance pas ma chère ?- et si possible contenant des baignoires. Faites monter un repas et du vin dans la chambre double. " S’adressant au reste de la compagnie. " Je propose que nous prenions un peu de repos et que l’on se retrouve dans la grande salle d’ici quelques heures. " tendant sa main à la demi. " Allons nous reposer ma dame. " Conclut-il sur un ton trop officiel pour ne pas noter l’humour du contraste entre la phrase énoncée et le couple atypique. "
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MessageSujet: Re: Ainsi la Colère du Guerrier embrasa l'Île de Meca... [Libre]   Ainsi la Colère du Guerrier embrasa l'Île de Meca... [Libre] I_icon_minitimeVen 17 Fév 2012 - 17:58

Après le coup de rouleau à pâtisserie dans le visage, Fjama sombra dans une sorte de lassitude placide. Le regain de colère qui aurait pu submerger la danseuse et cramer la malheureuse ménagère courroucée fut désamorcé par l’habile Vipère Noire. Sur les talons de la petite troupe jusqu’à l’auberge salvatrice, la métissa ne pipa mot, trottinant simplement au coté du pirate. Vidée de son énergie, elle ne rêvait plus que d’un lit accueillant. Aussi, lorsqu’il fut proposé de gagner une chambre, elle acquiesça simplement à toutes les demandes et grimpa les escaliers en traînant à demi les pieds. A l’abri dans le cocon éphémère de leur chambre, elle ne parut pas spécialement s’animer dans un premier temps. Elle mangea, but et commenta succinctement les événements – en omettant toutefois le drow et la coucherie qui a donné naissance à l’incendie dévastateur -. Elle l’interrogea également sur ce qui s’était passé pour lui. Après quoi, elle se déshabilla pour mieux s’emmitoufler dans les couvertures. Elle quémanda d’un sourire charmeur l’assistance d’une bouilloire humaine. Vincente fut donc assigné, pas complètement de force, à cette tâche ingrate.

La danseuse, éreintée, tremblait transie par une froide post-utilisation un tantinet abusive de la magie. Lovée contre le robuste poitrail du pirate, elle s’endormit bien vite. Néanmoins, les coutumiers cauchemars ne tardèrent pas à envahir son esprit.

Le serpent rubis gigantesque sillonnait péniblement des landes enneigées. Comme sa cavalière ensevelie sous plusieurs fourrures, il ne semblait que peu goûter à la fraicheur des lieux. Sa peau rocailleuse demandait des soins réguliers afin de la débarrasser du gel. Toute pyromancienne qu’elle était, Fjama ne pouvait simplement faire fondre la glace qui s’insinuait douloureusement dans la chaire de la titanesque vipère. Armée d’un poignard dont le manche était lame, elle fourrageait lentement entre les écailles, les empoissant de son sang. Puis, ils reprenaient la route dès que la bête était satisfaite.

Très loin au nord, ils s’arrêtèrent devant une gigantesque porte de pierre. Quelque chose les attendait là. Une fois au sol, les pieds nus de l’almée s’enfonçaient douloureusement dans la neige. Loin sous la terre, un feu crépitait. Le ruban de soie cramoisie s’enroulait autour d’elle. Presque comme un cocon chaleureux, il darda sa langue sur elle plusieurs fois comme s’il la goûtait ou la rassurait de quelque caresse. Puis, il écarta ses puissantes mâchoires et l’avala.


Fjama s’éveilla en sueur. Heureusement pour Vincente, pas de draps brûlés, elle avait appris à son contact à éviter trop de débordement de ce type. Cela avait d’ailleurs donné lieu à quelques situations cocasse ou Fjama interrompait un jeu un peu trop intense pour laisser échapper un soupire littéralement enflammé. Finalement, la magie restait un don à double tranchant, un besoin constant de rester le plus possible maître de soi et de ses émotions trop fortes. La naissance de Nério et son éducation lui avait également appris à faire preuve d’un peu plus de retenue – enfin juste assez pour ne pas exploser au moindre détail – Le noble dormait encore. Un instant, elle se perdit dans la contemplation de ses traits, des muscles puissants et les honora de quelques baisers. Elle s’extirpa ensuite hors du lit.

Dans un coin de la pièce, elle rassembla en cercle plusieurs amulettes qu’elle gardait dans ses vêtements et permanence et alluma une chandelle. En tailleur, les mains posées sur l’un ou l’autre talisman, son regard restait rivé à la flammèche. Se concentrant sur les différents objets de ses tourments récents, le drow, le rêve étrange, l’incendie, sa relation avec le vicomte, Fjama murmurait quelques prières dans une sorte de dialecte mêlant drow et humain. Le manège dura le temps de se départir de cette sensation de froid qui étreignaient ses membres jusqu’à ce que la flammèche flotte doucement au-dessus de la bougie comme une étincelle. Là, elle se glissa dans l’eau du bain préalablement réchauffée. Une fois propre comme un sous neuf, elle se reglissa sous les draps et réveilla Vincente d’une exquise manière.

Quelques temps plus tard, la danseuse regagna la salle commune. Les bagues, bijoux et talismans avaient regagné leurs places respectives, parfois cachés sous son corsage de cuir souple et sombre, parfois dans les replis du jupon vermeil. Le tavernier polissait les verres, une lame sur le comptoir et le regard rivé vers la porte. Sans doute craignait-il que l’émeute ne gagne le quartier relativement épargné jusqu’à lors. Il sursauta quand la cliente commanda de quoi rassasier les estomacs de ses compagnons, un copieux petit-déjeuner. Elle s’installa à la table la plus proche de l’âtre et attendit, en contemplant les flammes crépitantes, que tous la rejoignent.

Pour chacun, elle offrit un sourire charmant, une rapide demande polie sur leur nuit et leur état. Une fois le repas englouti, elle se chargea de ramener le problème sur le tapis.

- J’ai personnellement constaté les effets suivants : Une très forte exacerbation de ma colère, rancune et mon envie de … détruire. Comme si on cherchait à « attiser mon feu » en quelque sorte.

Elle esquissa une petite moue.

- Nous avions l’air tous plus ou moins d’accord sur le fait qu’un sortilège ou une malédiction était sans doute à l’œuvre. Toutefois, vu la zone d’effet, le nombre et la diversité de personnes assujettis à l’effet, l’énergie devant être déployée pour arriver un carnage tuerait un mage peu importe sa race.

Au fur et à mesure du discours suivant, elle leva quatre doigts, les abaissa avant de les relever à chaque hypothèse successive.

- J’entrevois quatre solutions. La première : une sorte de rituel rassemblant plusieurs mages de bon niveau. La seconde : la même avec un rituel de magie divine. Plusieurs prêtres soit d’Arcam, soit de Mogar. Il est fort peu probable que cela s’agissent de prêtre de Néera ou Kyria. Quant à Tyra, je crois que Meca est son « port d’attache » et je ne vois pas pourquoi les prêtres réduiraient aussi drastiquement le nombre de fidèles ou pèlerins qui vénèrent la face « Eris » de la Déesse. La troisième est la moins vraisemblable, mais une sorte de poison dans l’alcool de plusieurs tavernes ?

Elle haussa une épaule.

- La quatrième est sans doute la moins réjouissante : Je ne suis sans doute pas la seule à faire le rapprochement avec les événements ayant détruit le royaume nain. Selon les rumeurs glanées auprès des survivants, le génocide a commencé de manière similaire. En bref, avons-nous à faire à la Colère de Mogar ? Et si oui, comment peut-on arrêter, convaincre ou détruire son Gardien ?

En les dévisageant tour à tour, elle reprit place sur son siège et attendit leurs raisonnements.
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MessageSujet: Re: Ainsi la Colère du Guerrier embrasa l'Île de Meca... [Libre]   Ainsi la Colère du Guerrier embrasa l'Île de Meca... [Libre] I_icon_minitimeLun 20 Fév 2012 - 21:42

[Ceci se passe dans la matinée du second jour]

Il la sentait… Désormais si proche, à une journée, tout au plus… Elle avait reçu le message venu des limbes, elle répondait à la provocation, elle venait finalement se confronter à lui, de nouveau, même si aucune des précédentes ne seraient comparables à celle-ci… Demain, il la vaincra.

Il avait cessé de faire peser sur l’île son influence au début de ce second jour, préférant réserver ses forces pour la confrontation. Assit sur l’autel du temple, il soupira doucement, pensif. Si il ne doutait pas de sa victoire prochaine, il savait devoir demeurer prudent, se méfier des atouts qu’elle aurait pu elle-même réunir pour le contrecarrer.
En ce second jour, il décida qu’il lui fallait désormais préparer le dernier détail de son dessein, aussi, sans même chercher la moindre lueur qu’il savait présente, il appela avec force.

« Prêtres ! Venez ici ! »

Deux d’entre eux vinrent, il pouvait sentir leur crainte mais écarta même l’idée de l’apprécier, ce n’était pas le moment pour cela. Il resta silencieux face à eux un court instant, puis s’adressa à eux sans animosité, sans hostilité, sans inquiétude non plus malgré l’annonce.

« Il semblerait qu’Eris ait entendu vos prières et vos pleurs, vos supplications… Sa réponse approche, elle sera là demain. »

La chose sembla les soulager, mais il continua.

« Aller dans les rues, annoncer la nouvelle et dites à chacun de ceux qui voudra bien l’entendre qu’il leur faudra venir demain devant ce Temple sans y entrer afin d’assister à votre salut. »

Les mots durent surprendre, il semblait proposer un instant de joie et de fête à ceux qu’il avait cherché à détruire. Il avait une idée en tête bien sûr, une défaite de leur Gardienne, offerte à la vue de tous. Il ne comptait pas s’attarder davantage ici, ses yeux déjà tournés parfois vers l’Est, mais il ne voulait pas offrir à Mémoire l’opportunité de s’attribuer son départ en victoire, non… Demain, il l’humilierait, démontrerait à Meca sa supériorité sur leur Gardienne.

« Dépêchez-vous, vous n’avez qu’un jour. »

Et les deux prêtres se pressèrent, sans doute allèrent-ils trouver des adeptes pour les aider dans cette tâche, mais ce détail, il ne s’en soucia guère.
Plus qu’une journée avant d’être débarrassé de cette gêneuse, une journée et il pourrait reprendre la voie qu’il se traçait, celle de pas précédents les guerres, le déchirement des frères et sœurs, des pères et des fils… Ainsi se dessinait à ses yeux sa destinée.

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MessageSujet: Re: Ainsi la Colère du Guerrier embrasa l'Île de Meca... [Libre]   Ainsi la Colère du Guerrier embrasa l'Île de Meca... [Libre] I_icon_minitimeLun 20 Fév 2012 - 22:44

Elrick admira toute l'éloquence et le talent du dénommé Erwig -oui, lui-même n'en avait pas eu plus, mais bon- qui se fit tout autant jeté que lui par la taulière fort peu amène. Au moins, tout deux avait échappé au rouleau vengeur ce qui n'était pas le cas de Fjama qui semblait toujours légèrement dans les vapes. Vu le coup qu'elle avait reçus, elle pouvait déjà s'estimer heureuse de ne pas voir orner son délicat front d'une bosse disgracieuse -tout le contraire des bosses qui déformaient ses vêtements, mais là n'est point le sujet.

Finalement, ils trouvèrent une autre auberge, qu'ils espéraient plus à même d'accueillir leur incroyable et inimitable équipée entre ses murs, ou tout au moins dotée d'un tenancier moins adroit. Vincente envoya son compagnon s'entretenir avec le propriétaire des lieux, assurant que l'homme était fin négociateur et qu'ils auraient bien vite un endroit où se reposer.
Un coup d’œil suffit à Elrick pour se convaincre que le pirate n'avait rien d'un fin négociateur, à part peut-être dans ces négociations unilatérales comme les apprécient tant ces charmants messieurs à l'accent chantant du Sud et aux lunettes noires. Certains appelaient ça du chantage, ou de la menace, mais de l'avis de la majorité il s'agissait juste de discussions aimables et constructives entre deux partis qui se respectent mutuellement et... Bon, il est partis, reprenons le cours de notre récit.

Or donc le résultat fut cette fois de bien meilleure qualité que ce à quoi l'on était en droit de s'attendre et ils purent, comme promis, rapidement rentré dans le bâtiment. C'était une auberge simple, vide aussi mais ce n'était guère étonnant vu la folle ambiance qu'il régnait dans les rues à cette heure, l'essentiel de la population préférait sortir et se joindre à la fête. Et peu importe s'ils n'étaient pas tout à fait dans leur état conscient, tout cela n'en était que plus distrayant.
Le rapport de force sous-jacent qui s'installa entre l'aubergiste et Vincente signala à Elrick qu'il avait sans doute vus juste quant aux méthodes employés par le ''fin négociateur'' et ne put empêcher de soulever des interrogations chez l'ancien maître espion au sujet de qui pouvait réellement être ces pirates. Puis le mercenaire qu'il était devenus lui rappela qu'il avait mieux à faire, qu'il était sur une île en pleine guerre civile, qu'il puait comme un rat mort, qu'il était fatigué et qu'après tout il n'en avait rien à foutre.
Opinant rapidement à cette constatation qu'il ne se serait jamais fait auparavant -à part peut-être concernant son odeur corporelle- il monta dans la chambre qu'on avait eu l'amabilité de lui réserver. Ce pirate était peut-être intriguant mais il savait se montrer aimable, tout du moins pour l'heure.

La première chose que fit Elrick fut de demander à ce qu'on lui monte un bain, puis une fois fait de s'y immerger presque complètement après s'être débarrassé de ses affaires souillées par la boue. Bon dieu que ça faisait du bien, presque autant qu'une passe avec une prostitué des bas quartier de Langehack après plusieurs mois d'abstinence pour cause de déficit budgétaire. C'était dire. Et j'invite ceux qui trouverai l'exemple peu approprié à se demander ce que peuvent ressentir une paire de bijoux de familles enserrés dans un pantalon rendue trop serré par l'épaisse couche de boue qui s'y est pour une raison ou une autre amoncelé. Vous comprendrez sans doute mieux le rapport.

Après une nuit sans histoire remplie d'interrogations diverses et variés sur ce qui pouvait bien être arrivé à la habituellement paisible -oui, oui, c'est peut-être un peu exagéré- cité -ça aussi- portuaire de Meca.
Le jour revenus sur les ruines encore fumantes de quelques auberges aux clients trop agités et autres masures délabrés, Elrick se réveilla et, après un rapide décrassage de ses vêtements, descendit dans la salle principale de l'auberge, plus présentable que la veille bien que pas encore totalement remis de sa gueule de bois. Mieux valait ne pas parler trop fort. Il vit néanmoins l'effort de rendre la politesse à la jeune femme, même s'il aurait donné cher pour plonger sa tête dans un seau d'eau glacée.
Lorsque, le repas avalé, Fjama décida de rappeler à l'équipée le pourquoi du comment de leur petite réunion spontanée, il prêta une oreille des plus attentives. Il opina du chef aux premières affirmation de la demoiselle, même s'il ne s'y connaissait pas assez en magie pour confirmer ou infirmer ce qu'elle disait. Les deux premières hypothèses semblaient plausibles, la troisième l'était bien moins, la quatrième était de loin celle qui avait sa ''préférence'', mais il détestait l'entrevoir.
Il se décida à s'exprimer d'une voix légèrement éraillée, qui exprimait bien la soirée éprouvante qu'ils avaient tous vécus.

-Même si le rituel de mages ou de prêtres est possible, cela sonne faux. Tout cela était totalement soudain, inattendus et apparemment sans but. Si tant d'hommes, elfes, drows ou autres puissants s'étaient réunis, il y aurait eu un but, quelque chose pour justifier de tels actes. Et là, on a rien vus, juste une immense guerre civile généralisée, qui plus est sans le moindre signe avant-coureur, sans la moindre petite rumeur de conflits ou de tensions.
On n'organise pas un tel rituel pour mettre une île à feu et à sang sans aucune raison.
Quant au poison versé dans la boisson, cela me semble peu probable. Les poisons mettent un certain temps à agir, quand bien même aucun tonneau de poison n'aurait été ouvert avant le jour convenus. Or l'île c'est embrasée d'un coup, tous ont semble-t-il été affectés en même temps. Et certains alors qu'ils ne buvaient même pas, ce qui exclut un poison à effet ultra-rapide. Non, je pense que l'origine magique est de loin la plus probable.
Ce qui, c'est peu réjouissant, rend selon moi l'hypothèse d'une intervention divine bien plus directe comme étant la plus probable. Et s'il s'agit bien du Gardien de Mogar, je vois mal quelles chances nous avons face à l'Avatar du Dieu de la Guerre. A moins que l'un d'entre vous n'est une connaissance assez pointues de celui-ci pour savoir sur quoi nous pourrions jouer pour le raisonner ou le ''contraindre'', même si cette option me semble sans espoir.
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Edryc Asteranyth
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MessageSujet: Re: Ainsi la Colère du Guerrier embrasa l'Île de Meca... [Libre]   Ainsi la Colère du Guerrier embrasa l'Île de Meca... [Libre] I_icon_minitimeJeu 23 Fév 2012 - 2:14

En dépit des questions qui ne cessaient de harceler l'esprit de l'aventurier, la nuit de sommeil avait été bénéfique. S'il avait l'habitude de dormir à la belle étoile, après un débarquement fort en action et plutôt salissant Edryc appréciait pouvoir profiter du confort d'une bonne auberge. Maintenant qu'il était reposé et lavé, les coups, le sang des autres et les immondices que la mégère lui avait jetées à la figure ne semblaient plus être qu'un mauvais souvenir.
Une fois levé, le matin venu, Edryc s'employa à quelques exercices physiques. Lorsque la mort rôde à la porte, mieux vaut garder la forme pour l'accueillir. Il ne perdit pas davantage de temps dans la chambre et rassembla ses affaires.

Lorsqu'Edryc descendit dans la salle commune, il constata que la danseuse s'y trouvait déjà et n'avait pas perdu de temps pour commander le repas. Bonne initiative, l'aventurier n'avait pas encore réalisé à quel point il était affamé. Il s'installa à la table de la petite compagnie, rendant son sourire à la demi. Il se surprit un court instant à songer à la nuit qu'elle avait dû passer avec le noble, ce Vincente. Être bien né offrait des avantages intéressants. Il est vrai qu'Edryc n'avait pas grand-chose à reprocher à la chambre qu'on lui avait attribuée, mais la compagnie d'une femme n'aurait pas été de trop. Une nuit en solitaire n'offrait pas la même satisfaction.

Les autres les avaient rejoint, et le conciliabule avait démarré. Chacun écouta en silence le topo de Fjama. Celle-ci avait bien exposé les différentes hypothèses qui se présentaient à eux, et Edryc n'en voyait pas d'autre. Quoiqu'il en soit, les plus plausibles étaient loin d'être les plus plaisantes. Ils étaient presque certains d'avoir affaire à une force non seulement maléfique, mais d'origine divine. Lorsqu'Elrick exprima son point de vue, l'aventurier l'écouta également sans l'interrompre. Autour de la table, chacun semblait se faire à l'idée déplaisante selon laquelle le Gardien de Mogar était à l'origine de ce vent de folie. Le parallèle avec la destruction du royaume nain était bien choisi : pour avoir été à la rencontre de ce peuple au cours d'un précédent voyage, Edryc ne pouvait nier avoir lui-même entendu une histoire similaire. Et alors qu'Edryc se faisait ce constat dans sa tête, Elrick arrivait aux mêmes conclusions que tous : la pire des hypothèses était la seule à tenir vraiment la route.

Lorsqu'Elrick se tut, Edryc prit à son tour la parole. Sa voix était claire, mais le ton peu optimiste.


- Si comme nous le craignons la colère de Mogar est bien à l'origine de ce qui se passe à Meca, je crains fort que nous n'ayions aucune chance face à lui. J'ai fait face à bien des périls à la force de mon épée et je suis sûr que vous tous, autour de cette table, avez dû en faire autant à votre manière. Mais je ne peux rien contre la volonté destructrice d'un Dieu.

La voix de l'aventurier était chargée d'amertume. Il ignorait la mentalité de ses compagnons actuels, mais lui-même n'aurait pas hésité à aller au-devant du danger, si tant est qu'il avait une chance de vaincre. Malheureusement, ce qui se préparait sur cette île était bien au-dessus de ce qu'il était capable d'affronter. S'il avait été un peu plus jeune et inexpérimenté, il se serait levé sur-le-champ pour partir affronter leur ennemi. Par chance, il avait suffisamment de vécu pour ne pas être aussi stupide. Le courage ne devait pas se confondre avec la folie. Edryc répugnait à quitter cette île et à l'abandonner à son sinistre sort, mais que pouvait-il faire de plus ? Sauver sa propre vie n'est pas un acte égoïste lorsque c'est la seule chose qu'on est en mesure de faire. Et si Mogar voulait, pour une raison quelconque, la ruine de cette cité, Edryc ne voyait guère ce que lui, simple petit aventurier, pourrait faire pour s'y opposer.

- A moins que, par un hasard bien plus que providentiel, l'un d'entre vous ne soit investi d'un pouvoir donc j'ignorais jusqu'à l'existence, j'ai peur que notre champ d'action soit très limité. Croyez bien que je répugne à évoquer l'idée de fuir. Mais cette option pourrait bien être la seule que nous ayions, si nous tenons un minimum à nos vies respectives.
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MessageSujet: Re: Ainsi la Colère du Guerrier embrasa l'Île de Meca... [Libre]   Ainsi la Colère du Guerrier embrasa l'Île de Meca... [Libre] I_icon_minitimeJeu 23 Fév 2012 - 14:44

L'embrasement de Meca n'était pas passé inaperçu et le défi envoyé dans les limbes avait résonné jusqu'à certaines oreilles habituées à écouter ces domaines. L'influence divine ne pouvait être ignorée et les servants les plus proches des incarnations des dieux la ressentait en première ligne. Le grondement de la colère et les perturbations du cycle des âmes en un point précis attira l'attention de celle qui avait été au plus proche du contact des dieux. Mogar et Tari .. l'intrusion de l'avatar du dieu de la guerre sur l'île de Meca, bien loin d'Aleändir, aurait pu rester lettre morte aux oreilles de la Haute-Prêtresse mais le défi envoyé à la Gardienne de la déesse avait été clairement perçu par la dirigeante du culte. Meca était une île loin des civilisations du continents et vide d'ordre mais la place d'Eris, incarnation commune de la Déesse prédominait sur ces terres. Cela faisait de ses habitants des protégés de la Déesse même si le culte sur place était des plus modérés, choisir Tari comme divinité principale faisait que Meca était une place importante aux yeux de la Mort.
Il lui fallait des réponses, voir ce qu'il se passait car les adeptes de la Déesse restaient sous sa responsabilité même s'ils lui avaient adopté un autre nom.

Parvenir à temps jusque cette île isolée en pleine mer était inconcevable par les moyens classiques, c'est pourquoi l'âme de la Haute-Prêtresse s'arracha de son corps pour venir se projeter sur place, suivant le flot des esprits pour franchir la distance en peu de temps. Baignée dans les limbes, la silhouette immatérielle de la servante de Tari vint se poser au sommet d'une tour surplombant la ville de Meca. C'était la première fois que Hithiel utilisait ses pouvoirs pour s'élever au rang d'âme errante depuis son ascension au rang de Haute-Prêtresse, ce n'était plus les quelques séances d'entrainement qu'elle avait suivies au cours de sa formation mais bien une situation exceptionnelle et rare pour elle. Sous son regard, elle voyait tout.
Elle voyait tout par le biais de son âme, le visible comme l'invisible, elle vit les formes des bâtiments de la cité portuaire baignée de brumes immatérielles, des âmes en peine arpentant les rues en grand nombre. Mais elle vit aussi l'oeuvre de la Mort au travers des relents de violence qui secouaient l'atmosphère locale. De nouvelles âmes fleurissaient ici et là, fruit des morts engendrées par l'influence du Dieu de la guerre par le biais de combats, bagarres ou même meurtres. Les sentiments exaltés dans les limbes étaient lourds d'excitations guerrières et de ressentiments.
Au loin à l'Ouest, au sein du temple de la ville elle ressentie une grande force, amas considérable de corruption guerrière et dont les radiations influaient les esprits. Nul doute que cette présence était celle du Gardien de Mogar, celui par qui tout était arrivé.
A l'Est, elle ressentait une autre présence, plus lointaine mais s'affirmant de plus en plus. La servant de Tari ne connaissait que trop bien l'influence de la Déesse pour la reconnaître entre mille. Dame Katalina approchait de Meca, c'était certain, Tari avait répondue au défi de Mogar. L'idée de voir ces deux entités se battre sur cette île était terrifiant et allait laisser de profondes empreintes sur cette région autrefois calme.
Hithiel regretta qu'il en faille arriver là, elle aurait souhaitée que Tari ne réponde pas à l'appel. De l'autre coté elle constatait sa propre impuissance car même si elle pouvait se projeter ici elle ne pouvait utiliser ses autres pouvoirs pour contenir l'influence du fils de la Guerre autant qu'elle l'aurait pu.

La Haute-Prêtresse décida de ne pas s'approcher du temple où résidait l'avatar de Mogar. Il y avait peu de chances pour que le Gardien détecte sa présence en tant qu'âme mais elle ne voulait pas courir le risque d'une confrontation avec un être divin qui la dominait en tout point, cela aurait empirée la situation.
A ses pieds s'étendait la vile et ses habitants, elle décida d'en arpenter les rues pour estimer plus précisément la situation. Elle se mit à tomber dans le vide, son âme flottant jusqu'au sol et libre de toute attraction terrestre. Etre sous forme éthérée la libérait de nombreuses contraintes matériel comme les murs ou encore la pesanteur. Comme les âmes étaient invisibles aux yeux des mortels, elle ne serait vue si elle souhaitait qu'elle soit aperçue, seul un prêtre de Tari ou une personne pouvant voir les âmes pourrait la voir de manière naturelle. C'était là un moyen parfait pour étudier les événements sans être détecté.

Parvenue au niveau du sol, l'âme errante se mêla au sein des passants. Il était à constater que la violence n'avait pas vraiment explosée dans les rues et bâtiments mais chaque personne contenait en soi un énervement notoire et les plus irascibles étaient ceux qui passaient le plus facilement à la violence physique. Il était clair que le culte d'Eris ne pouvait faire face pour apaiser toute cette violence, Hithiel aurait pu calmer un peu le jeu mais elle n'avait pas accès à ses autres pouvoirs, devant se contenter d'être une simple spectatrice. Elle devait faire vite car, toute Haute-Prêtresse qu'elle était, elle ne pouvait se maintenir longtemps au rang d'âme, elle ne serait présente que pour une journée tout au plus avant de devoir obligatoirement regagner son corps.
Ce délai en tête, elle décida d'entrer dans une auberge toute proche afin d'écouter les conversations des clients sur la situation. Savaient ils que tout ceci était l'oeuvre du gardien de Mogar ? L'avantage d'une si petite île était que le coeur de la vie sociale se trouvait dans les tavernes, elle trouverait donc des informations en ces lieux.

Nul besoin de passer par la porte, il lui suffit de se projeter à l'intérieur. Là, invisible aux yeux de tous, elle s'approcha d'un petit groupe qui attira son attention. Hithiel pouvait ressentir la puissance magique de la femme qui semblait diriger les débats, c'était étonnant de trouver une personne aussi puissante dans cette île isolée. Les autres personnes semblaient être des mercenaires ou des aventuriers, quoi qu'il en soit ils semblaient être en grande discussion.
La Haute-Prêtresse décida d'écouter ce qu'il se disait, son âme juchée juste derrière eux. Le manque d'habitude des usages de ce sortilège de forme éthérée sembla faire son oeuvre car, même si une âme restait invisible, elle pouvait se manifester par d'autres moyens comme une légère chute de la température tout autour d'elle ou l'impression ressentie d'une présence proche. Il y avait des avantages à être une âme mais aussi des inconvénients.

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Vincente Manolesti
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MessageSujet: Re: Ainsi la Colère du Guerrier embrasa l'Île de Meca... [Libre]   Ainsi la Colère du Guerrier embrasa l'Île de Meca... [Libre] I_icon_minitimeLun 27 Fév 2012 - 3:04

Une fois dans la chambre les deux mages se restaurèrent pendant que Fjama faisait la conversation, décrivant les événements qu’elle avait vécus depuis qu’ils s’étaient séparés. Elle n’insista pas (du moins dans les circonstances) sur l’incendie qu’elle avait provoqué mais le pirate ne chercha pas à en savoir plus, à vrai dire il l’écoutait vidé son sac sans vraiment broncher, opinant parfois du chef et commentant sporadiquement avec un sourire se voulant bienfaisant. Quand elle lui demanda ce qui s’était passé pour lui, il ne s’étendit pas vraiment sur ses frasques, parlant sobrement de ce qui s’était passé avant la folie qui s’était emparé de l’île. Pour ce qui s’était passé ensuite, il expliqua son différend avec une bande de gentilshommes mais ne détailla pas le reste de l’histoire, se contentant de dire qu’il avait ressenti une rage intense qui lui avait rappelé leur séance d’apprentissage de la pyromancie. L’idée n’était pas vraiment d’être flou ou encore de paraitre sibyllin mais il ne voyait pas l’intérêt surtout avec leur fatigue respective de raconter en détail comment il avait concassé ses opposants.

Après leurs explications sommaires respectives, sans vraiment essayer de trouver pour l’heure une explication à ce qui venait de se passer, le pirate regarda la danseuse se libérer de ses fripes offrant au regard du spectateur, la scène fugace de ce corps nu tout en charme, jouant avec la lumière et les ombres de la pièce avant de se glisser dans les draps du grand lit. A la suite d’un tel tableau, l’invitation qu’il reçût n’eut pas trop de mal à se faire accepter-d’autant plus que Vincente aurait bien prit aussi un peu de repos- et ainsi il s’allongea auprès d'elle; ses yeux fixant quelques minutes le plafond pendant qu’il réfléchissait un peu avant que le sommeil ne l’emporte. Le réveil près de la pyromacienne était à double-tranchant mais toujours chaleureux dans tous les sens du terme. Aujourd’hui le pirate n’aurait pas à sursauter et à sauter d’un lit commençant à bruler, aujourd’hui pas de flammes; du moins pas au sens littéral. Les caresses voluptueuses de la jeune femme sur le corps musculeux du pirate ne tardèrent pas à réveiller ce dernier qui réciproquement si mit à l’ouvrage avec ardeur, étreignant avec passion le corps de son amante. Une fois leurs désirs rassasiés, Fjama sortie de la pièce enjoignant le pirate à descendre pendant qu’elle commanderait le petit-déjeuner, alors que la vipère noire était encore alitée.

Se prélassant et s’étirant de manière féline, Manolesti n’avait aucune envie se sortir du lit; regardant les faibles rayons qui entrait par la petite fenêtre à carreaux grillagés, il sentait que c’était l’une de ses journées à rester au lit et il aurait bien aimé que sa partenaire soit du même avis. Finalement après quelques minutes et une certaine lassitude, il bondit souplement du matelas et alla dans le plus simple appareil se passer de l’eau sur le visage. Se sentant revigorer par la fraicheur de l’eau, il entreprit quelques étirements et une rapide petite gym histoire de se mettre en forme pour la journée (encore que le réveil avait déjà eu cet effet bénéfique). Une fois ses quelques petits exercices finis, le mage s’habilla et descendit dans la salle commune, arborant un sourire énigmatique, que certains jugeraient affable, alors que d’autre le trouveraient simplement narquois. Il brassa l’air de son chapeau dans un salut théâtral avant de commenter : " Quelle belle journée en dépit des événements. " puis il s’attabla et commença à déjeuner. D’humeur affamé, Vincente engloutissait plusieurs bruschetta, avant de continuer sur divers fruits, le tout arrosé d’un alcool à base de miel; pendant que la présence féminine du groupe exposait ses théories concernant la folie qui régnait sur l’île. Il acquiesça lorsque la mage décrivit les symptômes, puis il écouta les avis de chacun, notamment les propositions qui avaient été faites et sur lesquels rebondirent, Elrick et Erwig. La théorie théologique fut celle qui sembla obtenir le plus de voix. Chacun ayant donné son avis sur la question, il sembla à Manolesti qu’il se devait ne pas briser l’harmonie et y aller de son point de vue.

" Il me semble ma chère que vous ayez assez bien résumé la situation, cependant il me semble que nous ne pouvons à ce stade établir que l’une de ses théories ne soient véritablement la bonne. Je suis d’accord sur le fait que cette tragédie a sans doute pris sa source dans une quelconque magie, néanmoins, écarter le fait qu’un mage isolé ne soit à l’origine peut s’avérer être une erreur. Effectivement vu l’ampleur du sort- si cela en est un- peu de mages auraient pu déployer un tel procédé sans en mourir, or peut-être que c’est ce qui s’est justement produit. Un mage aurait tenté un sort qui aurait mal tourné, lui échappant et l’on sait que lorsqu’un sort échoue, ce dernier peut avoir des conséquences désastreuses. Le fait que le mage soit mort coïnciderait avec le fait que certaines personnes aient réussi à se dégager du sortilège qui avait moins d’emprise une fois que le sorcier ait cassé sa pipe. Cette explication peut très bien se transposer aux deux premières théories que vous nous avez exposées. Je conçois qu’il peut paraitre simpliste voire ridicule que toute cette histoire ne soit en réalité qu’un simple et regrettable accident, mais cette explication n’est pas forcément à écarter. Étant sur une ile, on ne peut savoir exactement jusqu’où cette magie a pu s’étendre, mais si l’on part du principe que le sortilège n’est pas dépassé Meca, on peut envisager aussi que tout ceci est l’œuvre d’un artefact magique possédant une grande puissance et dont l’activation résulterait d’une action quelconque ou encore qu’elle eut été provoqué par une personne. Les conséquences engendrées pourraient alors avoir été voulu ou encore une fois le sort aurait mal tourné et la conséquence première a été ce que nous avons tous pu voir. Je ne dis pas que c’est à cette théorie que j’accorde ma voix, mais ayant été négligé, je pense qu’il est bon d’exposer aussi cette thèse. Maintenant s’il s’agit du gardien de Mogar… "

Manolesti marqua une pause, des vieux souvenirs remontant à la surface. Des souvenirs qui lui semblaient tellement lointain, auquel il n’avait plus pensé depuis des éons : " c’était dans une autre vie. " pensa-t-il. Les souvenirs de sa vie de prêtre lui semblait tellement lointain et même si il arborait toujours le calice sur son bras, la vipère noire qui maintenant l’entourait, annonçait un message clair : Il ne comptait pas sur les dieux et ces derniers ne devraient pas compter sur lui. Oh bien sur, comme tout pirate qui se respecte il aimait Eris, mais ça s’arrêtait là. Parfois il lui arrivait (ma foi de manière sarcastique) de se considérer comme le fils prodigue de Néera mais après toutes les beuveries, les bagarres, les femmes, les vols, les meurtres, les coups bas et pire encore; il y avait peu de chance qu’il retourne un jour à la " maison ". Vous l’avez compris, pour la vipère noire la théologie c’est pour les tromblons et malgré ses anciennes connaissances sur le sujet, il évitait soigneusement d’entrer dans ses déliriums spirituo-philosophique. Malheureusement il semblait inéluctable qu'il se doive participer à celle-ci et donc il prit un instant pour se remémorer ce qu'il avait pu entendre/savoir sur les gardiens de manière générale et en particulier celui-ci. Il était vrai qu’à l’écoute des rumeurs qui avait circulé après les événements du voile, ce qui s’était produit hier ressemblait aux descriptions qu’on avait faites à Vincente de ce qui s’était passé en Nanie. Évitant de marquer une pause trop longue, il reprit sur les arguments avancés par les deux spadassins :

" C’est un gardien et non un dieu. Un vaisseau, une coquille faite de chair et de sang et ils ne sont ni immortels ni invincibles (comme le disait ce bon vieux Henry : " si ça saigne, tu peux le tuer. "). On dit que les personnes qui deviennent gardiens perdent la vue mais qu’il s’agit en réalité d’une sorte de don de clairvoyance. Je pense personnellement qu’il s’agit du premier signe apparent de dommages que le corps du gardien subit suite à la puissance que le dieu insuffle en lui; un corps-surtout non préparé-ne peut recevoir une telle puissance sans en subir une dégradation physique en contrepartie…Ahah désolé je m’égarais dans une thèse personnelle et sans grande importance. Quoiqu’il en soit nous ne savons pas si il s’agit vraiment de ce gardien et si effectivement c’était le cas, il doit posséder assez de pouvoir pour que l'option de le tuer s'avère périlleuse (s'ils nous en prenaient l’envie). Je propose simplement et dans un premier temps de prendre cette taverne comme quartier générale et d’aller faire un petit tour à ses abords afin de voir quelle est la situation actuelle dehors. De mon côté je vais aller faire un tour du côté des docks afin de savoir si le bateau qui devait venir me chercher est enfin arrivé, si c’est le cas je suis prêt à vous accueillir à son bord (voir peut-être moyennant quelques piécettes). "
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Elrick
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MessageSujet: Re: Ainsi la Colère du Guerrier embrasa l'Île de Meca... [Libre]   Ainsi la Colère du Guerrier embrasa l'Île de Meca... [Libre] I_icon_minitimeMer 29 Fév 2012 - 23:31

Elrick écouta le pirate, il émettait également des idées intéressantes. Il le trouvait légèrement optimiste quant aux gardiens. Mais il fallait bien reconnaître un certain pessimisme naturel à Elrick qui ne s'était pas amélioré depuis sa déchéance qui l'avait mené au mercenariat. Non pas qu'il ne parvenait pas à apprécier cette vie dénuée de responsabilité, la majeure partie du temps tout au moins, mais il regrettait quand même les côtés les plus confortables de sa vie précédente.
Lorsque le pirate eut finis de parler, il reprit brièvement la parole.

-L'hypothèse d'un échec magique, tout à fait envisageable, nous laisse sans moyens d'agir a moins que vous ne connaissiez des mages assez puissants pour nous canaliser un tel sort.

Il avait vaguement souvenir de magie concernant Fjama mais ne se risquerait pas à l'aborder à voix haute, surtout qu'il n'avait pas la précision qu'il appréciait.

-Et l’artefact est en effet une piste à ne pas négliger.

Il n'avait rien à redire de plus sur cette hypothèse, n'y connaissant rien en artefact magique de tous poils.
Il laissa les deux autres exprimer leurs dernières idées, avant de reprendre sur les projets de Vincente.

-Il serait préférable de nous déplacer au port en groupe, de ce que je me souviens, c'était une des zones les plus ''animée'' hier, et c'est de toute manière le centre névralgique de la ville, peut-être pourrons nous y trouver les premiers indices quant à la cause de tout ceci.

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Edryc Asteranyth
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MessageSujet: Re: Ainsi la Colère du Guerrier embrasa l'Île de Meca... [Libre]   Ainsi la Colère du Guerrier embrasa l'Île de Meca... [Libre] I_icon_minitimeDim 4 Mar 2012 - 15:50

La conversation se poursuivit et le pirate se hâta de rappeler qu'il ne fallait pas conclure trop vite à la thèse selon-laquelle le gardien de Mogar était à l'origine de tous ces désagréments. Bien sûr, il avait raison, songeait Edryc, mais l'aventurier peinait à croire que tel massacre avait pu être déclenché par l'oeuvre d'un sorcier maladroit. L'artefact était une théorie plus probable cependant. Cela dit, sur ce point, Edryc était comme Elrick, il ne s'y connaissait guère en objet magique. Tout comme il était relativement limité sur tout ce qui concernait la magie elle-même, ce qui le rendait parfaitement impuissant face à la situation dans-laquelle ils se trouvaient. La magie mettait mal à l'aise l'aventurier, car il avait maniait l'épée depuis le plus jeune âge mais ne s'était jamais exercé aux pratiques surnaturelles.
Le groupe en arriva à tomber d'accord sur le fait qu'ils n'avaient pas assez d'éléments pour le moment. Elrick eut la bonne idée de proposer d'aller se renseigner du côté du port, pendant que Vincente irait leur assurer un moyen de quitter cette île en cas de nouveau pépin. La fuite restait une option, mais Edryc n'aimait guère l'idée, bien qu'il l'ait proposée à voix haute. S'il s'avérait qu'ils avaient le pouvoir de faire quelque chose d'utile, il fallait qu'ils le fassent. Toutefois, de là à aller affronter un gardien, il y avait un fossé que l'aventurier n'était pas sûr de vouloir franchir. Un gardien avait beau ne pas être invincible comme le faisait remarquer Vincente, on avait toujours plus de chance de l'emporter avec un dieu sanguinaire de son côté. Toutefois, si c'était le choix de l'ensemble du groupe, il irait avec eux. Mais ils n'en étaient pas encore là pour le moment.


- Il vaut mieux, en effet, ne pas nous hâter vers la sortie tant que nous n'aurons pas encore de certitude par rapport à ce que nous avons à affronter. Je viens avec vous, Elrick. Les témoignages des survivants apporteront peut-être plus de crédit à l'une ou l'autre de nos hypothèses. Et si des personnalités importantes de Meca ont survécu, elles en sauront peut-être plus que nous.

Il jeta un coup d'oeil à Fjama comme pour lui demander si elle venait elle aussi avec eux. Il se leva du même coup de sa chaise, car il était inutile de moisir plus longtemps ici, il fallait qu'ils s'activent. Alors qu'il se levait, il ressentit curieusement une sensation de froid dans le dos. Cette chute de température ne semblait venir que de derrière lui et n'avait rien à voir avec une quelconque appréhension, elle était bien réelle. L'aventurier se retourna, mais ne vit rien derrière lui. La salle était pourtant chauffée, et il était certain que la source de fraîcheur était toute proche. Vu ce qui se tramait à Meca en ce moment, cela ne lui disait rien de bon... un esprit invisible les épiait-ils pour le compte du ou des responsables du massacre ?
Les compagnons d'Edryc avaient certainement dû remarquer son comportement étrange, et il se hâta de leur faire part de ses doutes.


- J'ai l'impression qu'il y a quelque chose juste ici, dit-il. J'ai ressenti comme un souffle froid dans ma nuque en me levant, alors qu'il n'y a aucun courant d'air.

Il demeura immobile, tourné vers l'endroit d'où il pensait que la chose se trouvait. En-dehors de la chute de température, il n'y avait pas un bruit, et il se mit à se demander si son imagination ne lui jouait tout simplement pas des tours.
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Vincente Manolesti
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MessageSujet: Re: Ainsi la Colère du Guerrier embrasa l'Île de Meca... [Libre]   Ainsi la Colère du Guerrier embrasa l'Île de Meca... [Libre] I_icon_minitimeLun 12 Mar 2012 - 20:25

Tout en se resservant un verre, Manolesti écouta les réponses d’Erwig et d’Elrick. Avec une attitude désinvolte qui frisait l’incompréhension la voire l’orgueil, le pirate exprima sa satisfaction pour le nectar qu’il venait de déguster. " Cette boisson est vraiment une merveille, vous devriez en prendre un prendre un godet mes sieurs. Quant au sort ayant mal tourné, je vous répondrais Elrick qu’effectivement, il n’y a pas grand-chose que nous puissions faire mais il probable que le sort s’estompe rapidement si le lanceur est mort. Si nous sommes tous d’accord sur le plan, je propose ne plus attendre et de commencer notre reconnaissance. "

A ce moment là, une vague impression de froid sembla secouer Erwig qui partagea son malaise avec le reste de la coterie. Vincente avait aussi ressenti quelque chose de similaire mais il n’avait aucune envie de commencer à s’éparpiller sur un nouveau mystère, il se contenta donc de répliquer : " Oh ce n’est surement rien qu’une impression dû à la fatigue ou à la température hivernale. " Il scruta cependant la pièce et même si il ne voyait rien il ressentait une impression qui dans le changement infime de l’air ambiant lui rappelait la magie. Celle-ci étant bien trop insignifiante pour représenter un danger que le mage jugée de quelconque, il s’essuya la bouche, jetant la serviette maintenant froissée sur la table, mit son magnifique couvre-chef en place et se dirigea vers l’entrée de la pièce. Avant d’ouvrir la porte, il sortit quelques pièces de sa bourse et les lâcha sur le comptoir tout en donnant quelques directives au tenancier pendant que la monnaie continuait à tournoyer sur le bois dans un tempo de plus en plus rapide. La vipère noire accueillit un rayon de soleil avec un sourire crispé, tout en s’étirant, il regarda de chaque côtés de la rue; cherchant un signe de vie ou un quelconque danger. Mais aujourd’hui Meca était calme et le pirate n’aperçut personne. Constatant ce premier état de fait, qui confirmait les observations qu’il avait constaté lors de leur retraite de la nuit passée-à savoir que le " calme " commençait à revenir-l’homme au chapeau commença à marcher tranquillement dans la rue.

Se dirigeant dans le quartier des docks avec la ferme attention de savoir si Bash et la moisson rouge étaient enfin de retour, Vincente pensait qu’il était temps de mettre un terme à ses petites vacances car l’ambiance de l’île était devenue mortelle si vous me passez l’expression. N’appréciant guère que l’on foute le bordel sur une île qu’il considère comme sa maison mais ne sachant pas vraiment que ce qu’il pouvait faire pour y remédier-ou ce qu’il aurait à gagner en se chargeant d’administrer le traitement-Vincente avait opté pour la solution d’un changement d’air salvateur. Sur le chemin menant au port, peu à peu on vit la vie naitre dans les rues, la plupart des gens sortant de leurs maisons ou déjà dehors, parlant des événements de la nuit dernière. Mais ce qui était stupéfiant à Meca c’était une certaine nonchalance, une décontraction face à la situation que les habitants vécu la veille. Bien entendu on était inquiet et incertain sur les événements qui s’étaient produits mais la vie continuait et on ne trouvait pas à chaque coin de rues un homme, une femme ou un enfant pleurant et beuglant sur la mort de l’un de proches. Ici la vision des choses était de trinquer pour les morts puis retourner jouer, baiser et se friter (peut-être un peu moins pour cette dernière vu les circonstances); bref continuer à vivre. S’approchant d’une charrette dans laquelle on entassait les cadavres de la nuit dernière les hommes qui la conduisaient saluèrent avec respect la vipère noire qui les salua en retour et alla même jusqu’à les aider à ramasser un flibustier ou deux. L’un des deux hommes s’improvisant fossoyeur, sortit une gourde de gnôle et on trinqua aux frères perdus, versant un peu de l’alcool sur les pavés avant qu’un à un ils ne prennent une gorgée. Cette attitude aurait pu en étonner quelques uns mais la fratrie était un concept que Manolesti respectait et puis en discutant le bout de gras, peut-être que l’un des ses deux compères lui donnerait un renseignement utile. Mais mise à part ce qu’il savait déjà, il ‘en n’apprit pas plus. Une fois sur les quais d’embarcations, il put malencontreusement se rendre compte que son bâtiment n’était pas à quais. N’étant pas à son bord et vu la saison, il était probable que le navire ait plus de difficulté à manœuvrer sur ces eaux tumultueuses.

Espérant que la moisson rouge soit là demain, il chercha cependant une embarcation qui pourrait l’accueillir ainsi qu’éventuellement ses compagnons. Après quelques heures à boire à la santé des disparus, négocier-parfois à la méthode manolestienne- et discuter du principal sujet d’actualité, il prit congé avec la " promesse " de pouvoir embarquer sur au moins deux navires. Le premier attendait que la mer se calme pour appareiller le lendemain mais la vipère noire avait quelques " démêlés " avec le capitaine de ce vaisseau par le passé et Manolesti ne gageait pas que le voyage se déroulerait sans une ou deux tentatives d’assassinat. Quant au deuxième, l’équipage était plus sur mais il ne se risquerait pas sur l'océan avant deux jours. Pendant sa discussion avec les boucaniers, le mage n’en n’apprit pas plus sur les circonstances précipitant l’incident, cependant l’un d’eux soutint qu’il avait distingué dans le ciel une aile géante qui passait au dessus de la ville. Notant l’information sans vraiment la juger, le pirate se décida à rentrer. De retour à l’auberge qui était toujours aussi calme (il faut dire qu’il avait demandé au tavernier avec amabilité à ce que celle-ci reste à l’unique disposition du petit groupe) il remarqua qu’il était le premier rentré. S’asseyant, il commanda à boire et qu’on lui amène un jeu de carte et il passa le temps en attendant les autres.


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Elrick
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MessageSujet: Re: Ainsi la Colère du Guerrier embrasa l'Île de Meca... [Libre]   Ainsi la Colère du Guerrier embrasa l'Île de Meca... [Libre] I_icon_minitimeSam 17 Mar 2012 - 17:53

Elrick avait bien ressentis le ''courant d'air'' qui interpella Erwig mais n'y avait pas prêté attention. Depuis la vieille, sa température corporelle fluctuait suivant son humeur. Jamais ses ''coups de chaud'' n'avaient été aussi concrets et précis. Ce qui ne faisait que renforcer l'hypothèse de l'influence magique de la colère qui l'avait habité. Voilà pourquoi il n'avait pas réellement prêté attention à la baisse de température. Mais maintenant qu'on mettait le doigt dessus, il sentait, vaguement, que quelque chose clochait. Il balaya l'air de sa main, comme pour écarter une invisible présence, la pointe de magie qu'il ressentait n'avait rien à voir avec son domaine et il ne pouvait pas y faire grand chose.

Apparemment l'heure était à l'exploration de l'île, il suivit donc dans un premier temps le pirate, qui avait l'avantage de connaître les lieux et, plus importants encore, les habitants. Ou tout au moins semblait être connus, sans qu'Elrick ne soit capable de dire dans quel sens cette réputation allait. Le quartier, déjà calme la vieille, semblait maintenant être pris sous une chape de plomb qui figeait les lieux. Plus une flammèche, plus un soiffard errant, quelques cadavres depuis longtemps refroidis par la fraîcheur de la nuit, certains recouverts d'une très fine pellicule de givre rosé.
Mais cet état de fait ne s'arrêtait pas aux limites de leur quartier, la folie de la veille avait déjà été oublié, et ses conséquences surmontés avec une banalité affligeante, tout au plus s'occupait-on d'évacuer les morts, sans aucun doute plus pour éviter les épidémies que par souci de quelconques rituels funéraires. Estimant que la ville était redevenus un endroit fréquentable, du moins tout autant que pouvait l'être un port regroupant les pires pirates et rufians de tout Éris, il avisa les environs. Si le port était le principal lieu de l'île, il n'était pas le seul et le regard du chevalier ne tarda pas à être attiré par le temple en l'honneur d’Éris dressé par les rares religieux de l'endroit.
L'une de leurs principales hypothèses était la présence sur l'île du Gardien de Mogar, ou qu'un de ses charmes avait agit -puisqu'il semblait désormais que tout cela était finis- et les prêtres d’Éris pouvaient donc s'avérer de bons informateurs, sans doute l'un d'eux était-il capable d'apporter une réponse à la nature du sort qui avait agis la nuit précédente. Il quitta donc la compagnie de Vincente, qui ne semblait pas avoir besoin de lui, et se dirigea vers le temple au travers des rues arborant encore de nombreuses traces des violences qui y avaient fait rage. Les bâtiments incendiés n'étaient pas rare, mais les cadavres avaient pour la plupart été évacués. Le plus frappant était quand même l'état misérable de la plupart des tavernes, nombreuses, qui avaient toutes été de haut-lieu de combat entre soûlards, pirates et autres rôdeurs -Elrick se rangeait bien sur lui-même dans une autre catégorie, même si en vérité la troisième lui convenait plutôt bien.

A vrai dire, Elrick ne savait pas trop comment se renseigner. Vincente était un habitué du lieu, il en connaissait les codes et semblait y avoir une certaine réputation. Mais lui n'était qu'un étranger de plus, un inconnu. Et même si Meca était facilement à classer parmi les villes très accueillantes, peut-être un trop pour son propre bien, l'incident de la veille avait laissé des traces dans la confiance des gens. Aussi se trouvait-il souvent à être dévisagé par des natifs prudents, chose compréhensible. Même si la folie de la veille avait touché indifféremment habitants, pirates et étrangers, brisant les familles et les amitiés aussi facilement qu'un fétu de paille, la suspicion était toujours plus vive vis-à-vis de ceux que l'on ne connaissait pas. Il interrogea quelques bougres qui pour la plupart lui répondirent rapidement qu'ils n'en avaient pas la moindre foutus idée. Un type à la barbe hirsute et aux muscles hypertrophiés, encore tout remué de ce qui s'était passé, voulut provoquer en duel le chevalier mais sa cheville bleuie et gonflé, en évident manque de soin, ne lui permit pas d'atteindre Elrick qui préférait passer son chemin.
Au terme d'une après-midi de vaines recherches qui ne lui permirent pas d'en apprendre plus, la plupart des gens étaient aussi perdus que lui, il surprit la conversation d'un petit groupe de personne attroupé autour de ce qui ressemblait vaguement et parlait tout comme un prêtre. En tendant l'oreille Elrick put percevoir quelques mots, qui parlaient de la venue de Tari, promettant le salut. Il n'était pas sur de ce qu'il fallait en tirer, si toute cette histoire était bien divine ou si cela n'étaient que des paroles destinés à apaiser la populace.

L'après-midi touchant à sa fin, le soleil décroissait déjà vite dans le ciel en cette période hivernale, aussi préféra-t-il revenir sur ses pas et regagner la taverne. En arrivant, il tomba sur Vicente en train de jouer aux cartes.

-Des nouvelles de votre bateau alors ?

Demanda-t-il en s'asseyant à la même table.


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