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 Quand le Vent porte nos pas.[Blanche de Hautval;Altiom d'Ydril]

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Celindel de Delebrimir
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MessageSujet: Quand le Vent porte nos pas.[Blanche de Hautval;Altiom d'Ydril]    Quand le Vent porte nos pas.[Blanche de Hautval;Altiom d'Ydril]  I_icon_minitimeDim 8 Juil 2012 - 23:15

Les froissements des amples robes n'étaient que la seule souillure du silence qui avait empli la chambrée. Les plus beaux amoncellements de tissus étaient pliés soigneusement puis rangés dans les nappes qui leur servaient de rangement, avant d'être glissés parmi d'autres. Puis le bruit sourd et claquant d'un coffre que l'on ferme rudement à clef. Le beau bois du réceptacle gémit sous le poids des festifs, avant qu'il se reposer sur les mains des porteurs surpris qui soulèvent le colis par les sangles qui ornent son côté. Le mariage s'était déroulé dans ce qui comporte le luxe et l'once d'excentricité des nobles Humains. La boisson avait coulée à flot pour le bonheur des abonnés à la bouteille, ou aux barils, en fonction des goûts. La nourriture devait sûrement figurer parmi les grands mets de la gastronomie de la Péninsule, ce qui confirmait les pensées de Celindel sur celle-ci, pas vraiment variée, mais qui devait certainement être fort bonne pour qui en était friand, ou pour qui n'avait pas de goût pour les choses qui en avait réellement. Puis les ripailles s'invitèrent d'elles mêmes comme à toutes les bonnes soirées entre gens mondains et noble de titres, auxquelles Delebrimir se prêta sans grand goût.

Ce qui plut le plus au Millénaire dans cette cérémonie fut les personnes qu'il y rencontra. L'hôte, dont il n'avait entendu parler que par sa bibliothèque, certes impressionnante pour un Humain, mais modeste voir risible pour un Elfe, se révéla être un fieffé admirateur des bonnes lettres, sachant reconnaître où le talent et l'esprit avaient rendez vous avec la plume d'un écrivain. L'admiration qu'il avait pour l'Elfe Millénaire était devenue réciproque quand ce dernier discuta de divers champs avec le marié, ralliant musique à culture, guerre à civilisation, philosophie à l'Humanité. Il avait également rencontré l'une des dames les plus influentes des terres qui avoisinaient Breda : Hautval. La baronne des terres Hautvaloises figurait parmi les plus hauts invités de marque, se démarquant par son passé, son aura, et sa beauté. Souvent ses traits faisaient de l'ombre à ceux de la mariée, qui n'était qu'une jouvencelle comparée à l'âge déjà avancé de son nouvel époux. Le visage de Blanche d'Ancenis, d'habitude de marbre, de cette matière noble, rare, chère mais si belle, était taillée dans ce qui semblait issu des traits mêmes de la Beauté. D'abord littéraires puis magiques, les sujets de la discussion entre Delebrimir et la dame devinrent anodins, parlant de ce mariage, les raisons, les conséquences, tant officielles qu'officieuses. Comme de nombreux nobles Humains, jamais Blanche ne décida de rompre son quotidien et de découvrir : A ce titre et à juste raison, Celindel fut le premier Elfe pouvant se vanter d'avoir rencontré la Blanche, qui, d'abord réticente, s'était montré indifférente, ne montrant ni intérêt ni dédain envers le Philosophe qui avait tenté sa chance pour lancer une discussion avec la Noble.

Perdu dans le fil de ses pensées, sans prêter grande attention à ce qu'il faisait, Delebrimir enfourcha sa monture Blanche. Il avait déjà salué une dernière fois Aggripa avant de prendre congé. Quand ils furent parvenus à l'orée du village, il se tourna vers ses valets, leur intimant l'ordre de rentrer à Alëandir sans tarder. Delebrimir possédait tout ce dont il avait besoin ; sa monture, ses manuscrits...et sa volonté. Sans attendre de réponse, il s'engagea dans les rues du hameau, sortant son livre, et prenant des notes de ce que ses yeux lui offraient. Ces deniers furent bénis par leur porteur, quand ils aperçurent celle qui avait été le sujet de ses pensées quelques minutes plus tôt. S'arrêtant près du grand hôtel, il se pencha quelque peu, tentant d'apercevoir la dame. Cette dernière l'aperçut, mais ce ne fut pas un sourire qui l'accueillit, ce qui en arracha un à Celindel.

- Bien le bonjour noble Dame. On dit que votre contrée peut se vanter d'être l'hôte des meilleurs vignobles de cette contrée, est-ce cela vrai ?
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Blanche d'Ancenis
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MessageSujet: Re: Quand le Vent porte nos pas.[Blanche de Hautval;Altiom d'Ydril]    Quand le Vent porte nos pas.[Blanche de Hautval;Altiom d'Ydril]  I_icon_minitimeJeu 12 Juil 2012 - 13:20

    Elle ne put s’empêcher de se remémorer ses deux mariages lors de cette visite au sein de Breda. Ses dernières années défilèrent inévitablement devant ses perles bleues perdues dans ce vide. Elle réalisa à quel point sa vie fut dédiée à la mort et non à la vie. Audoin trouva la mort lors de cette guerre civile auquel elle assista en spectatrice. Devenue baronne illégitime, elle fut chassée par Fergus et dut se cacher. Lorsque ce faux Baron disparut, Blanche put retrouver ses terres, demeurant la seule héritière des Hautval avec sa mère qui renonça au titre. Néera toujours aussi capricieuse lui offrit un bref instant de bonheur pour mieux l’enfoncer. Elle scella sa déchéance dans ce nouveau mariage avec le futur Régent. La Dame Enfant ne lui accorda aucun héritier et lui prit même sa troisième fille ce qui déchaina les fureurs de son second époux qui la battu pour divorcer ensuite. La vie réserve tant de mauvaises surprises. La Splendeur obsidienne se prit à sourire, un sourire en coin, malsain, inspirant démence. Elle souhaite bien du courage à cette pauvre femme qui allait bientôt connaitre l’horreur. Du moins, c’est ce qu’elle pensait.

    Lors des festivités, elle avait pu rencontrer quelques nouvelles personnes. Elle vit pour la première fois, un elfe chose assez rare que pour le souligner ainsi qu’un nain. Elle trouvait les nains amusants avec leurs manières rustres mais cela ne lui arracha pas l’ombre d’un sourire. Lorsqu’il fut temps de repartir, elle pouvait affirmer qu’elle était contente de retourner au sein de sa chère Baronnie, seule chose qu’elle chérissait au plus haut point. Ses terres étaient une chose inestimable pour elle. Ses filles étaient loin de valoir autant à ses yeux. C’était malheureux et horrible à la fois mais c’était la vérité. Ses enfants lui inspiraient un paradoxe, attraction et répulsion. Elle les aimait autant qu’elle les détestait mais Blanche serait assez juste que pour éviter de leur nuire. Elle désirait pour elles une vie bien meilleure que la sienne et cela s’avérerait presque impossible. Elle ne comprenait pas ses mères chérissant autant leurs bambins, les aimant comme à la prunelle de leurs yeux. C’était quelque chose d’inconcevable. Elle se sentait monstre. Elle était un monstre mais cela ne la dérangeait pas. Elle se laissait aller au gré du temps, au gré des caprices des Cinq.

    Il était temps de rentrer et Blanche avait réussi à se soustraire aux remontrances de ses parents qui ne cessaient de lui répéter que sa place était dans la diligence et non pas comme les hommes sur un cheval. Ils étaient partis devant et Blanche était restée avec une partie de sa garde dont Odeline. Ils terminaient les préparatifs de départ. La Baronne de Hautval avait quitté ses robes délicates de soie et de plumes. Elle avait troqué ses étoffes contre un plastron de cuir aux allures de corset affinant sa taille. Un pantalon de cuir lui moulait ses jambes aux galbes agréables et disparaissait dans de haute cuissardes montant jusqu’au-dessus de ses genoux. Une ceinture comportant deux fourreaux dorsaux gardaient ses lames au calme. Un carquois de flèches lui habillait le dos en plus de sa cape et un arc classique n’était pas loin. Après tout, les Hautvalois étaient des archers hors pair.

    Elle montait son destrier d’un noir de jais comme tous ceux de la Garde Obsidienne. Celindel, l’elfe, avec lequel elle avait pu discuter ne tarda pas à la saluer. Et lentement son minois à l’expression froide se tourna en sa direction. La Dame des Glaces se contenta d’un mouvement simple de la tête en guise de salutation.

      « En effet, Hautval alimente toute la Péninsule et bien plus encore en vin. Vous ne trouverez pas meilleur vin autre part. Cependant, Hautval ne se résume pas à cela. »


    Le ton était naturellement froid.

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Celindel de Delebrimir
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MessageSujet: Re: Quand le Vent porte nos pas.[Blanche de Hautval;Altiom d'Ydril]    Quand le Vent porte nos pas.[Blanche de Hautval;Altiom d'Ydril]  I_icon_minitimeJeu 12 Juil 2012 - 21:08

A vrai dire, Madame de Hautval était bien plus séduisante dans sa belle robe que dans l'accoutrement qu'elle portait. Le pantalon de cuir noir, osé, qui moulait ses cuisses et ses fesses, épousait le bas de son corps un corset amusant et séducteur. Celindel d'habitude joyeux avait eu bien du mal et une grande surprise à voir le ton si morne et froid de la Dame. C'était comme parler à quelqu'un qui semblait n'avoir cure de vos dires. C'était toujours amusant, après tout Celindel avait l'habitude de parler seul.

- Voyez vous cela ! Hautval a donc d'autres secrets peu prompts à être révélés ? Comme sa maîtresse en soit. Eh bien si vous me le permettez, laissez ma monture marcher aux côtés de la vôtre, et ainsi pourrais-je profiter de ces secrets que vous pourrez vous même me dévoiler ? Quel meilleur guide pourrais-je avoir dans ces contrées que leur propre maîtresse ? Je dois avouer que Hautval figure parmi les rares contrées de la Péninsule que je n'ai pas visité en plusieurs siècles d'existence. Peut-être ceci est l'une de mes plus grandes erreurs !

Riant, Celindel s'approcha de la monture noire de la cavalière, sous les regards suspicieux et sceptiques des gardes qui ajustèrent, scindées à leurs ceintures, les lames rangées dans leurs fourreaux.

- Alors, parlez moi de vous. J'ai entendu dire que votre passé de Baronne n'a rien de joyeux. Vous avez des enfants ? C'est une rareté, les enfants. On peut les bénis et les haïr. Et puis ca crie. Votre peuple a béni votre élection ? Il doit vous aimer. Après tout, pourquoi ne pas aimer. Chaque personne est aimable par une autre, à sa manière. Vous ne trouvez pas ?

C'était quelque chose qu'il appréciait grandement. Parler avec des Humains. Leur vision était si différente, si éphémère, qu'il en devenait si drôle et si intéressant que de confronter ces visions à celle des Immortels. Contempler l'esprit d'un être ne dépassant un demi-siècle, à celui qui en vivait des dizaines, cela était plus qu'intéressant. Ils apportaient de l'importance à des choses si futiles ! Ils peuvent élever quelqu'un, le couvrir d'éloges presque divins, pour finalement le disgracier et le laisser pourrir tel un chien. Les Humains peuvent bel et bien embrouiller l'esprit du plus brillant des Elfes...Ils ne savent simplement pas comment s'y prendre.
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Blanche d'Ancenis
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MessageSujet: Re: Quand le Vent porte nos pas.[Blanche de Hautval;Altiom d'Ydril]    Quand le Vent porte nos pas.[Blanche de Hautval;Altiom d'Ydril]  I_icon_minitimeSam 4 Aoû 2012 - 1:44

    Son accoutrement en question n’était certainement pas fait pour les Dames de noblesse mais il était bien plus appréciable pour chevaucher un destrier. De plus, il n’avait rien d’osé puisque le chemisier retombait sur la naissance de ses cuisses et masquait en partie son fessier. Et puis, l’elfe semblait avoir l’imagination débordante. Les lèvres carmines se pincèrent en une moue contenue face à ses propos si bien qu’elle en plissa légèrement ses sourcils avant de se détendre. La franchise du Seigneur Celindel était presque désarmante. Et elle digérait lentement cette petite pique lancée à son égard. Certes, elle était froide. Et cela plaisait ou non, dans la majeure partie des cas, cela hérissait le poil de ses interlocuteurs. De plus, les rumeurs allant bon train sur son dos n’étaient là pour peindre un portrait délicat et raffiné de sa personne, bien du contraire.

      « L’insolence est-il caractéristique de votre peuple ? Chacun cultive son jardin de petits secrets. Il est normal de vouloir garder ses plus belles fleurs dissimulées. Quant à Hautval, toute personne est la bienvenue surtout si c’est dans le but de visiter une si magnifique contrée. »


    Elle marqua une maigre pause et ajouta ses quelques mots vis-à-vis de sa fonction de guide.

      « Dans ce cas, réparons cette erreur. »


    L’Érudit ne tarda pas à se joindre à elle. Ils furent bientôt entourés par la horde de chevaliers noirs qui s’hérissaient telle une barrière. Deux éclaireurs furent évidemment envoyés sur les devants du chemin. C’est ainsi que le cortège entama son voyage, suivant, non loin, le carrosse de ses parents. Les premières questions de l’elfe l’assombrit quelques instants. La vie ne l’avait effectivement pas épargnée mais elle n’était pas la plus à plaindre. Elle était à la tête de Baronnie et peu d’humains pouvaient se vanter d’être baron ou baronne.

      « Je vois que vous avez eu vent de quelques épisodes de ma vie. En effet, mon premier mariage se termina avec la mort de mon défunt époux, Audoin ce qui permit à ce Fergus de m’évincer ce qui me força à l’exil précipité. Néanmoins, je remercie et bénis les Cinq de m’avoir accordé le souhait de retrouver mes terres. »


    Blanche était plutôt pieuse dans un sens. Elle était pour certaines choses superstitieuses et pensaient parfois que Néera devait la maudire en raison de sa première fausse couche et de son dernier enfant étranglé par le cordon qui le reliait à sa mère. Pourtant, la raison la poussait à croire le contraire. Une légère grimace brouilla ses traits lorsqu’il fit mention des enfants.

      « En effet, pour votre peuple, les enfants sont un don des Cinq mais chez nous, il est simple de tomber enceinte. Et il est encore plus simple d’avoir des problèmes une fois vos bambins mis au monde. Je ne compte pas le nombre d’histoires que j’ai entendu sur des grossesses non désirés. Et puis pour une humaine noble, si vous ne mettez pas au monde d’héritier mâle, votre temps est soit compté, soit vous gagnez le mépris de votre époux. Enfin, il existe tout de même quelques rares hommes chérissant leur épouse. »


    Elle haussa les épaules. Elle avait été victime des brimades de certaines dames de la noblesse remettant en cause sa capacité à donner un héritier. Mais elle préférait ignorer simplement ses médisances si futiles. Son minois se détendit lorsqu’il fut question de son peuple. Les traits d’ordinaires stricts s’attendrirent alors que sa voix devenait plus douce, aimante.

      « Les Hautvalois m’apprécient et je leur rends cette loyauté comme je le peux en essayant de faciliter leur qualité de vie. Je ne permettrai à quiconque de faire du mal à mes gens. »


      « Chaque personne est aimable par une autre, dites-vous ? Dans l’absolu cette théorie est possible, encore faut-il que cette personne rencontre celle qu’elle doit aimer. Tant qu’une personne, par exemple non appréciée, ne rencontre pas celle qui doit l’aimer, votre théorie est fausse. »






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Celindel de Delebrimir
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MessageSujet: Re: Quand le Vent porte nos pas.[Blanche de Hautval;Altiom d'Ydril]    Quand le Vent porte nos pas.[Blanche de Hautval;Altiom d'Ydril]  I_icon_minitimeSam 4 Aoû 2012 - 19:40

Toutes les réactions que les réponses de la Dame provoquèrent en Celindel purent se lire rien qu'en le fixant dans les yeux. De la surprise, lorsqu'il constata que la dame avait mal interprété ses dires. De l'indifférence, quand la Dame, à raison, se rendit compte que même l'Elfe avait ouï des épisodes ombrageux de la vie de son interlocutrice. Delebrimir tiqua cependant quand le sujet des enfants arriva sur le tapis, mais il sourit agréablement en apprenant que le peuple de cette dame semblait plus l'apprécier que ses époux. Ne souhaitant pas plus que nécessaire s'attarder sur le sujet, il répondit à la Dame par ces phrases bridées qui faisaient la fierté de leur créateur :

- Madame, si par mes paroles vous avez pu croire que l'insolence était courante chez les Elfes, veuillez m'en pardonner. En échange, je m'affairerais à essayer de me convaincre que tous les Humains ne sont pas si prompt à porter des jugements sur une race qu'ils ne côtoient que depuis quelques jours. Cependant, depuis bien des siècles que je voyage, je n'ai trouvé qu'en vos mages et vos érudits les paroles pour contrefaire mon argument. J'espère trouver en vous l'un ou l'autre, et amener un sujet de conversation plus plaisant.

Que de péripéties vous avez subi...c'est déplorable de voir jusqu'où des cupides peuvent aller pour asseoir leur ambition. Je me souviens d'un temps, où je n'avais guère plus de trois cents ans, où la Péninsule était un endroit miroitant de beauté. Avec un peu de chance, il peut le redevenir. Si vous avez subi les maux qui hantent les esprits Humains et tourmentent les cruels, je n'ai à vous offrir que mes paroles pour vous aider à aller de l'avant. Cela passera avec le temps...Quoique le vôtre est limité, j'ai, l'espace d'un instant, oublié votre nature et je m'en excuse.

Quand aux enfants...En préambule je commencerais par vous dire que bien que le culte des Cinq soit présent en Anaëh, celui de Kyrïa comprend une écrasante majorité d'adeptes. Et rassurez vous, les enfants ne sont pas tous considérés comme une bénédiction. Certains sont une honte, un fléau. Je ne me considère pas moi même comme une bénédiction, ayant coûté à mes géniteurs des sommes astronomiques pour me guérir d'une maladie acquise par la naissance. Finalement pour être guéri du jour au lendemain et me retrouver avec un esprit dont je suis incapable moi même de dire s'il s'agit de celui d'un génie ou d'un fou. Alors non, ne croyez pas notre peuple considérant les enfants comme des dons, ils ne le sont pas.

Quand à votre réponse, vous venez de me confirmer. Qu'une personne non aimée n'est pas rencontré la personne qu'il lui faut est une chose. Mais elle n'en demeure pas moins aimable.


Celindel avait sourit à sa dernière remarque. Cela l'arrangeait. Il avait passé près de sept siècles à arpenter le monde sans trouver quelqu'un d'assez méritant pour lui, et une femme qui ne verrait pas en lui une erreur de la nature. Ses compagnes étaient ses cartes, ses amis, ses livres, bien que ces derniers temps, il s'était rapproché de Nakor ou de ce Drow rencontré au Sommet. Et il y avait Cylas. Maigre palmarès pour une Ère de vie...
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Blanche d'Ancenis
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MessageSujet: Re: Quand le Vent porte nos pas.[Blanche de Hautval;Altiom d'Ydril]    Quand le Vent porte nos pas.[Blanche de Hautval;Altiom d'Ydril]  I_icon_minitimeLun 6 Aoû 2012 - 17:57

    Blanche, lèvres carmines closes, contemplaient le paysage ondulant le long de cette route. Elle marqua un temps de silence, préférant savourer le chant des oiseaux environnants. Elle se sentit piquée par l’elfe sans pour autant que cela en doit discourtois. Elle se joindrait donc à ce jeu, évitant de jouer les indignées car au fond, elle se moquait bien du monde de la façon dont les étrangers la voyaient. Elle n’œuvrait que pour le bien de son peuple et uniquement pour lui, chérissant sa baronnie tel un trésor inestimable. Une voix toujours aussi froide, façonnée par une douceur mielleuse s’extirpa de sa bouche enviable.

      « Je souligne juste le fait que les rumeurs à mon encontre vous ont perverti. En effet, vous avez raison tous les humains ne sont pas aussi désagréables que moi, détestables même… Pour certains. »


    L’obsidienne ne révélait ses splendeurs qu’à ses proches uniquement. Elle miroitait sous mille et une facettes, offrant des masques différents à chacun suivant les scènes sur lesquelles, elle devait jouer. Un sourire en coin étira avec délicatesse la commissure de ses lèvres. Evidemment ses billes cérulée pétillant d’une kyrielle d’éclats offrirent une expression déroutante à la fois attractive et répulsive. Saint et malsain. Enfin ce sujet était clos. Elle ne reviendrait pas dessus et se contenterait de répondre par le silence.

      « Votre rêve ne se réalisera, les nobles de ce Royaume sont pervertis et je l’avoue et l’assume sans détour, ce mal m’habite aussi. Sachez qu’aucuns tourments ne m’habitent. Peut-être m’épousent-ils. Mes maux n’en sont pas. »


    En effet, avec l’ascension du Régent ne présageait rien de bon et les réformes commençaient à être mise en place. Les aristocrates et autres êtres de noblesses s’articulaient sur l’obtention de bien plus de pouvoir, désireux, ils s’éloignaient de leur devoir envers la couronne. Elle en était tout autant victime, se refusant à servir le Régent. Cela serait presque volontiers qu’elle prêterait allégeance au Roi mais elle doutait de l’étendue de sa vie et si ce dernier arriverait à maturité, il aura été perverti par l’Ivraie, cette mauvaise herbe.

    Elle n’ajouta rien au sujet des enfants. Ce sujet l’intéressait peu. Il pensait simplement que les elfes, êtres dans la plupart des cas bons, étaient des personnes aimants leur progénitures et elle ne pensait pas que certains le prendraient comme un fardeau. Elle avait ouïe dire des problèmes de fécondité de cette race. Et de fait, Blanche avait conclu que mettre au monde un elfe était rare donc précieux. Mais comme pour toute race, il existe ces exceptions. Celindel incarnait aussi un sylvain différent. Il le qualifierait de déviant dans le sens où il ne paraissait pas si lumineux que de ce qu’elle avait entendu dire de ses humanoïdes aux oreilles pointues. Peut-être que le contact avec les humains l’avaient perverti.

      « Tout dépend du point de vue. Pour moi, un être détesté de tous ne peut être qualifié d’aimable tant qu’il n’a pas trouvé la personne qui le transcenderait à ce nouveau statut. Hm dites-moi… Vous êtes bon cavalier ? Nous pourrions nous offrir une petite chevauchée. »




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Celindel de Delebrimir
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MessageSujet: Re: Quand le Vent porte nos pas.[Blanche de Hautval;Altiom d'Ydril]    Quand le Vent porte nos pas.[Blanche de Hautval;Altiom d'Ydril]  I_icon_minitimeLun 6 Aoû 2012 - 21:50

Madame de Hautval ne l'avait pas écouté sûrement. Ou pas entendu. Il était plus plausible que son milieu l'ait façonnée à n'entendre que les ragots courant sur elle. C'était désolant et cela heurtait Celindel. S'il y avait bien un fait que les Elfes pouvaient se vanter, c'est qu'ils n'étaient pas aussi prompt, comme Delebrimir l'avait souligné, à juger sur les racontards. Si racontards il y avait. Le Prime Peuple ne se prêtait pas aux mesquineries sournoises dans lequelles les nobles de ce cycle semblaient exceller.

- Madame...je vous le répète, je ne prête pas une attention toute particulière aux dires des nobles Humains qui s'adonnent tant à ce vil divertissement à critiquer leurs semblables. En apprenant à vous connaître, je ne découvre pas ce que les rumeurs disent, mais une femme vigoureuse et forte qui affronte les coups de la vie, qui chérit son peuple et aime ses enfants. Je ne juge que par ce que je connais déjà, bien peu, j'en concois, mais cela me permet déjà de contredire les propos que j'ai entendu de vous. Et je n'ai pas peur de m'avancer sur le fait que beaucoup de ces dires sont pour la plupart fondés soit sur des mauvaises interprétations, soit sur les rapports de personnes avec lesquelles vous êtes en mauvais terme, et qui déforment volontairement leur version des faits pour asseoir la légimité de leurs paroles à leurs interlocuteurs.

Celindel faillit perdre l'équilibre à la réponse de la Dame. Son rêve ? Le rêve de Celindel ? Delebrimir se mit à rire. Le vieil Elfe avait bien des rêves, mais pas celui de revoir une Péninsule intègre. Il ne se fichait pas de voir la chute sociétale de ce pays autrefois grandiose. Mais il savait bien que lui ne pouvait rien y faire. Ce n'était pas à lui d'agir. Mais comme Blanche venait de le dire, nombre de nobles ne prenaient leur place qu'en tant que spectateurs de ce ramassis de nobles comparable à un combat de chiens pour un morceau de viande.

- Madame...vous êtes amusante. Vous parlez de cela comme étant mon rêve. J'ai bien des projets mais aucun ne concerne l'état de la société Humaine malheureusement. Ou heureusement. Ce n'est pas à moi d'agir pour le bien de vos semblables. Certains semblent apprécier l'état actuel des choses, c'est désolant certes, mais je n'y peux rien. J'ai passé près de six siècles à arpenter le monde et je me souviens d'une époque durant laquelle la Péninsule rayonnait de beauté et de force. L'Anaëh était vigoureuse et souveraine, les Nains étaient encore un peuple puissant et respecté, et les Drows étaient déjà maîtres dans l'art de la Guerre. Aujourd'hui, après bien des siècles, cela a bien changé. Vous ne découvrez pas la meilleure partie de l'Histoire, madame, mais j'accepterais volontiers de vous en dresser un portrait si vous le désirez.

Le Poète décida de ne pas répondre à la répartie de Blanche concernant l'amabilité de quelqu'un. D'abord car le sujet gênait l'Elfe, deuxièmement, car il pensait la Baronne un tantinet jeune pour comprendre réellement la portée des paroles de Delebrimir. Ce n'était pas du mépris loin de là, mais comme tout le monde, Celindel y compris, il y avait des sujets dans lesquels on pataugeait. Bon cavalier ? C'était une question difficile. Certes, l'âge du Penseur lui avait permis de chevaucher un nombre incalculable d'heures, mais ce n'était pour la plupart que des marches lentes pour permettre à l'Ecrivain de noter. Mais il savait apprécier le plaisir de galoper à travers les plaines. Il était peut être abonné aux bibliothèques mais il n'en restait pas moins quelqu'un d'endurant !

- Une chevauchée ? Ce serait avec grand plaisir, ma Dame. Je vous suis !
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Blanche d'Ancenis
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MessageSujet: Re: Quand le Vent porte nos pas.[Blanche de Hautval;Altiom d'Ydril]    Quand le Vent porte nos pas.[Blanche de Hautval;Altiom d'Ydril]  I_icon_minitimeMar 28 Aoû 2012 - 23:08

    La Dame de Hautval ne désirait pas continuer à polémiquer sur ce sujet. Donc, elle préféra se taire et se contenter d’un vague hochement de tête, acquiesçant distraitement à ses propos. Ils s’étaient pourtant adonnés tous deux à quelques critiques vis-à-vis des convives après avoir laissé le vin œuvrer et créer de bien doux effets coulant dans leurs veines. Il se trompa sur certains points, l’amour qu’elle portait à ses enfants étaient sans doute un peu chimérique, flirtant étroitement avec la haine et parfois la désinvolture comme si ces derniers ne lui appartenaient pas. Une émotion bien incertaine occupait son cœur en ce qui concernait sa progéniture mais elle se garda bien d’émettre le moindre son ou expression qui puisse la trahir. Cependant, il avait sans doute raison pour le reste.

    Vis-à-vis du dit rêve, c’était une simple expression ni plus ni moins, comme pour dire que ce genre de chose n’arrivera jamais et si cela devait arriver, cela serait en rêve. Encore une fois, elle ne préféra pas relever car elle savait qu’une mauvaise interprétation de ses paroles serait à l’œuvre. Aussi, elle préféra ne rien ajouter à ce sujet, hochant une nouvelle fois de son menton, signe qu’elle était malgré tout attentive bien qu’il ne reçut en réponse que l’écho du silence. Blanche redevenait désinvolte pour un temps. C’est peut-être aussi pour ça qu’elle n’aimait pas parler, qu’elle n’aimait pas se mêler. Cela lui évitait les quiproquos.

    Enfin, il accepta sa chevauchée, la Baronne de Hautval échangea quelques mots avec sa garde telle Odeline qui lança un regard réprobateur à sa Maitresse. Elle veillerait de loin. Donnant quelques coups de talons sur le flanc de sa monture, celle-ci accéléra et se déporta sur sa droite afin de quitter le cortège militaire qui l’entourait. Quelques gardes se détachèrent pour veiller au grain comme on dit, de loin. C’était inévitable, elle serait suivie quoiqu’elle dise à moins de les semer mais elle n’avait guère cette idée en tête. L’animal quitta la route pour goutter de ses sabots aux pâturages en direction de la lisière d’un sous-bois. Du pas, elle passa rapidement à un trot soutenu puis après avoir encouragé sa monture à prendre l’allure du galop, elle desserra ses brides afin que son destrier puisse gambader et galoper plus aisément. Celindel la suivit de près et finit par la dépasser au bout d’une trentaine de seconde. Les chevaux d’Érac étaient de bonne qualité mais le meharas de l’elfe était de race supérieure. En même temps, la Baronne n’était pas là pour gagner quoique ce soit mais simplement se détendre. Pénétrant les sous-bois, devancée par l’érudit, Blanche disparaissait de la vue de sa Garde qui dépêcha deux éclaireurs afin d’aller jeter un œil. En effet, le paysage qu’il traversait, était assez jalonné et obstruait suivant la dénivellation de la route, la vue de certains endroits. De plus, les arbres offraient un obstacle supplémentaire. Avec sa malchance habituelle, la monture de Blanche foula un petit buisson dans lequel le piège s’y trouvait, oublié par un chasseur ou construit par de jeunes adolescents en quête de virilité. Dans un hennissement douloureux, l’animal s’effondra lourdement, éjectant ainsi sa cavalière à plusieurs mètres qui heurta le sommet d’un rocher avant de dévaler une légère pente. C’était douloureux, elle poussa un cri mais le cuir de son corset avait amorti si l’on peut dire sa chute. Effondrée dans l’herbe et la terre, Blanche crispa les poings dans l’herbe en serrant les dents. Elle était un peu sonnée mais elle eut le bon réflexe de protéger sa tête de ses bras afin d’éviter un mauvais coup. Le temps de remettre ses idées en place, les billes azurées balayèrent les environs alors qu’elle entendait les grognements douloureux de sa monture au sol. Le dos en charpie, elle tenta dans un premier temps de ramper pour remonter la très légère dénivellation, arrivée en haut, elle pouvait voir l’animal se tordre de souffrance, la patte coincée dans le piège.

      « Non… Non… »


    Ses premières pensées étaient pour son cheval et non pas pour la légère plaie lui écorchant un bras et tachait l’herbe de son sang.

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Celindel de Delebrimir
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MessageSujet: Re: Quand le Vent porte nos pas.[Blanche de Hautval;Altiom d'Ydril]    Quand le Vent porte nos pas.[Blanche de Hautval;Altiom d'Ydril]  I_icon_minitimeMer 29 Aoû 2012 - 12:17

Le silence fut la réponse de la baronne. Des simples hochements de tête, un visage inexpressif, et un regard perdu, ce fut tout que Celindel reçut en réponse. Puis après avoir accepté la proposition de Blanche, il put observer la monture de la dame s'élancer au galop devant l'escorte. La plaine d'Atral avait beau être dans sa majorité plate, elle était saupoudrée de bosquets et autres reliefs empêchant une totale chevauchée rectiligne. Delebrimir flatta l'encolure de sa monture, lui glissant quelques paroles :

- Noro lim, noro lim, Sùl...
Galope, galope, Sùl...

Sur ces mots, la Meharas noire s'élança à la suite de la baronne. Quelque peu désarçonné, le cavalier faillit perdre l'équilibre sous la soudaine vitesse que sa monture acquit. Sùl Taurë renâclait et soufflait bruyamment tout en accélérant. Elle dépassa la monture de la baronne, qui aperçut un Celindel reculé sur sa monture, avec les jambes presque parallèles à son cheval, très près de la chute. Cependant, après quelques douleurs à l'entrejambe, le mage reprit les rennes de sa compagne et réaffirma sa prise sur la bride. Il se baissa soudainement, esquivant une branche qui fouetta l'air où se trouvait sa tête une seconde plus tôt. La monture s'engagea dans un bosquet tortueux, dont les arbres s'entremêlaient les uns aux autres, créant des boucles inachevées de leurs racines. Sùl jalonnait entre les arbres, bifurquant et virant tantôt à droite, tantôt à gauche, choisissant le chemin qu'elle même préférait.

Mais alors que Celindel essayait tant bien que mal de diriger le Meharas, il aperçut la baronne arriver au galop vers lui. Il leva la main pour la héler. Mais en réponse, la monture de la baronne dut percuter un obstacle ou un objet de la même nature, car le cheval s'affala violemment sur le sol, tandis que la baronne profitait de son baptême de l'air. Elle heurta le sommet d'un imposant rocher, avant de rouler une légère pente. En regardant ce spectacle, Delebrimir lâcha un juron avant de descendre de monture et de se précipiter près de la baronne.

- Ragam...
Putain...

Manquant de trébucher à son tour, il descendit voir la Dame de Hautval, dont l'épaule était victime d'une petite plaie suintante. Quand à son cheval, il hennissait de douleur sous la raison de sa chute : un piège de chasseurs avait été caché dans le buisson que la monture avait traversé de sa patte. Le mécanisme s'était refermé brutalement, et les pointes de métal s'étaient plantées dans le muscle du cheval. Avec la vitesse, les pointes avaient arrachés les muscles. Le résultat est pas beau à voir, et les plaies, non larges, mais longues, étaient au nombre de cinq. La baronne essayait de se relever pour quérir l'état de sa monture. Le Philosophe la maintint en place fermement par les épaules.

- Cessez de bouger. Les maladies sont légions dans ces forêts, si je ne vous soigne pas, vous risquez une infection.

Il prit le bras de la baronne sans tendresse, l'étendant de son long sur sa cuisse, tâchant la robe du mage de fines tâches de sang, afin d'avoir une vue imprenable sur la plaie de la baronne. Il pouvait paraître dur, il savait de quoi il parlait : les maladies renégates, véhiculées par les arbres impurs, ou les animaux, se comptaient par dizaines. L'infection était un risque trop important à prendre. Les mains de l'érudit caressèrent doucement le contour de la plaie, avant que de ses doigts s'échappent de fins filaments bleus qui s'enroulèrent autour de l'épaule de la dame. Puis, avec une certaine sensualité, les filaments bleus pénétrèrent la peau de Blanche. Petit à petit, la plaie cessa de saigner, et les tissus cicatrisèrent pour ne laisser place qu'à une fine cicatrice à peine visible pour quelqu'un n'y faisant pas attention.

Puis Delebrimir, ignorant le début de fatigue qui le prenait, se dirigea vers la jambe du cheval. Avec des gestes maladroits, il désactiva le piège, le jetant contre un arbre où il se démantela. Guérir la monture fut cependant plus ardue que guérir la baronne. Et il ne s'agissait pas que de la taille de la blessure. Le cheval ne cessait de bouger, de remuer ses jambes sous la douleur. Celindel délivra sa magie curative, et des filaments bleus, mais plus épais que les anciens, jaillirent de ses bras. Ils encerclèrent la cuisse entière de l'animal, et ils se refermèrent soudainement. Les tissus se refermèrent, et Celindel sentit la fatigue s'emparer de lui. Il vit le noir danser devant ses yeux quand il se releva. Il ne put penser à rien : Il s'effondra sur le sol, rompu par l'effort magique qu'il venait de faire.
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Altiom d'Ydril
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MessageSujet: Re: Quand le Vent porte nos pas.[Blanche de Hautval;Altiom d'Ydril]    Quand le Vent porte nos pas.[Blanche de Hautval;Altiom d'Ydril]  I_icon_minitimeJeu 30 Aoû 2012 - 19:04

Alors comme ça, le vin d'Ydril consistait en "de subtils arômes de chiasse agrémentés d'exquises essences de barbaque daubée insérés par un procédé quasi-miraculeux dans une pauvre bouteille de vin innocente qui n'avait rien demandé à personne"? Ha! Cette fois c'en était trop, cette fois... c'était la guerre! GUERRE!! Bon, soit, peut-être pas tout-de-suite, encore fallait-il situer le contexte.
Par un matin doré, dans la riante cité portuaire d'Ydril, où le soleil chantait et les oiseaux brillaient (tutafay), se levait notre bon archonte. Soit, il était peut-être déjà onze heures passées mais il était en vaca- eeh non 'tendez voir. Disons simplement que "c'était Altiom, point". Bref, le bon archonte se levait donc, enfilant de courtes braies -sa limite du respect de la bienséance théoriquement livrée avec le kit noble lignage- avant d'entamer son long et délicat périple en direction des cuisines. Oui car le trajet devait bien compter trois vingtaines de marches traîtres, n'ayant pour seul but que de faire glisser le pauvre homme encore tout endormi, rendez-vous compte de la vicelardise des marches Ydrilotes un peu! Aaaaah ça non, la vie d'un archonte n'était pas simple! Mais bref, ce matin-là comme tant d'autres, le bougre arriva en un seul morceau -si l'on excepte son cerveau qui, lui, divaguait encore sur de drôle de semi-songes nébuleux- dans son havre, son quartier général, son petit jardin secret. Pendouillant comme à leur habitude de toutes part, jambons et sauciflards donnèrent la force au suderon de hisser ses paupières, lourde tâche s'il en était en cette heure précoce (ah soyez indulgents hein!). Comme tous les matins, Joël et Maïté avaient eu la bonté de préparer son déjeuner préféré au petit Tioumtioum (faut dire, ils étaient payés pour ça aussi). Emportant le plateau fourni à profusion de fruits, fromages et autres faisandages, avec une satisfaction non feinte, le fol enfant referma derrière lui pour finir après quelques foulées feutrées en son foyer. Un large salon de réception où l’archonte avait pris habitude de venir caler ses fringales nocturnes. Les fenêtres exagérément hautes illuminant la pièce donnaient une vue d'ensemble sur toute la cité, Eris en toile de fond. De nuit, c'était un spectacle plus enchanteur encore, d'encre et d'argent, qui venait émoustiller l'imagination débordante de notre suderon. Mais nous étions encore le matin, et comme chaque matin Altiom se devait de lire le courrier de ses fangirls en retard. Monceaux de missives secondaires qu'il laissait négligemment s'entasser un peu plus chaque jour, craignant toujours de tomber sur l'une de ces abominables invitations à quelque soirée mondaine, banquet surampoulé et autre réception de coincés du potiron. Dans le doute, le drille s'était fixé le douloureux objectif d'ouvrir une lettre. Par semaine. La méthode fonctionnait plutôt bien jusque-là. Puis vint le jour... le terrrrrible jour. Le jour de colère.

Dies Irae by Mozart on Grooveshark
D'une main experte mais fébrile, comme subodorant la fatalité qui promptement s'abattrait sur lui, l'archonte décacheta un parchemin des plus sobres. Peut-être croyait-il ainsi tomber sur une doléance marchande, une quelconque demande de mariage arrangé d'une petite famille au sang vaguement bleuâtre, ou les vœux d'un lointain seigneur dont il ne connaissait pas même le nom... aaaah pauvre instrument naïf et innocent du destin qu'il était! Commençant à lire les premières lignes de ce qui se révélait lentement, pernicieusement être un véritable pamphlet, une insulte ouverte à toute la beauté du sud, UNE DÉCLARATION DE GUERRE, comprenant petit à petit, l'horreur infinie imprimée sur sa face blême, Altiom lâcha la maudite missive dans un souffle résonnant d'une insondable lassitude. Une main sur le front, l'autre pendante, dans la plus parfaite tradition des poses tragique, il leva alors ses bras aux ciels en hurlant un "POOOOOOOURQUUUUUUUOOOOOOOOOOOI SEIGNEUR?!" digne des plus grandes pièces alors jouées dans les théâtres ydriains. Au sol, victorieux, trônait l'implacable catalyseur de son courroux, de sa peine, de sa destruction. Et sur les fibres impies du maléfique parchemin l'on pouvait lire en lettres de sang "de subtils arômes de chiasse agrémentés d'exquises essences de barbaque daubée insérés par un procédé quasi-miraculeux dans une pauvre bouteille de vin innocente qui n'avait rien demandé à personne".
Soit, tout ne s'était peut-être pas exactement déroulé ainsi, mais le tragique a cela d'intéressant qu'il peut muer même la plus banale des lectures de courrier en une scène poignante et vibrante d'émotion... ou pas. Mais bref, partant prestement, prévenant tout juste ce cher Alaric de son énième départ -pour promouvoir la Cause Ydrilote comme il disait si bien-, le bougre détala à brides abattues vers Hautval. En chemin, il rallia à son périple plusieurs chevaliers qu'il savait bons vivants et fiers patriotes. Alors tous chevauchèrent, sur fond d'un astre couchant, l'air grave, le regard dur, le buste droit. Ydril partait en GUERRE!!


Culinaire ; rassurez-vous. L'archonte souhaitait défendre la réputation des grands crus de son comté, quitte à confronter en duel (de papilles) son nouveau némésis... le dénommé Clodomir! Tavernier de son état. Armé des meilleures bouteilles de vinasse de leur pays, les paladins vengeurs arrivèrent finalement en Hautval au crépuscule d'un tumultueux voyage ; dont les bardes retiendront la trentaine de kerkands occis, l'armée du terrible Nécromancien Anonyme vaincue et les trente-six pucelles sauvées des griffes de l'épouvantable horde Wandraise qui semblait, selon leurs dires, s'être invitée jusque dans le médian, mais nous connaissons tous la tendances des bardes à légèrement exagérer la réalité.
Ainsi donc, la petite bande -qui devait bien compter quinzaine de bestiaux-, parvint à l'Inn'ception. Décidément, les aubergistes ne manquaient jamais d'idées saugrenues pour nommer leurs établissements, quitte à y mêler quelques dialectes étrangers! L'endroit était somme toute assez réputé dans les environs, et de la décision de Clodomir dépendraient bien des choses... (le petit ton cryptique qui fait toute la différence).

- CLODOMIR!! Au nom d'Ydril, et sur l'honneur, je m'en viens te défier en ton fief!! Que plus jamais l'on n'osât dire que le vin de ma contrée n'eusse pas eu été tant gouleyant sinon plus que le vostre mortecouille!! déclama d'une voix forte le luron en pénétrant la bâtisse, tandis que ses chevaliers bombaient le torse, les mains sur les hanches, et prenaient tant d'autres poses théâtrales au possible.
- L’ARCHONTE SORT DONC DE SON TROU HAHA!! Et bien qu'il s'en vienne tâter de l'or rouge d'Hautval si l'cœur lui en dit! Mais qu'il ne me leurre pas à regoûter à sa maudite picrate! Pareille abomination n'est pas digne des papilles hautvaloises!
- Un vin bouchonné n'est digne d'aucune papille, mais si vous n'en reconnaissez pas même les signes, alors vous ne valez pas le plus miteux tenancier du fin fond d'Oësgard, conclut le suderon d'un ton sombre. Voilà qu'il insultait toute une vie, toute une carrière, jetées à bas en quelques secondes. L'affront ne resterait pas impuni, le combat... commençait.

Que sa chevelure était douce... et brillante dans l'aurore. Tout était si parfait, si serein, si tranquille. Oui, c'était peut-être l'ultime souvenir qui vaillamment surnageait dans l'océan houleux et aviné qu'était alors la mémoire du baroudeur. La soirée s'était ainsi terminée alors? Elle était si magnifique, enserrée dans l'étau de ses bras protecteurs. Et tandis qu'il jouait négligemment avec l'une de ses mèches brunes, la belle lui susurra:
- Mêêêêêêh! Allons bon était-ce un terme de patois hautvalois inconnu du suderon? Ouvrant tout-à-fait les yeux celui-ci se trouva nez-à-nez avec... une chèvre?! Et... il était en pleine forêt?!
- Euuaaaah! laissa-t-il échapper sous la stupeur. Il tâta ses frusques, pris de panique! Non, il n'était pas nu... les choses n'avaient pas dérapé à ce point. Mais par les Cinq qu'est-ce qu'il foutait là? Bon sang rien ne subsistait de la soirée de la veille, si ce n'était quelques nébuleux vestiges de souvenirs... cadavres de boutanches... tournée des grands ducs... Clodomir... rah! Il ne pouvait pas même se remémorer le verdict final de ce foutredieu de tavernier! Mais bientôt ses narines vinrent le tirer de ses rêveries: il empuantissait le bouc! Une rivière semblait couler non loin, et, dans un réflexe purement ydrilote, le luron partit s'y laver.
Ce fut ainsi tout trempé de la tête aux pieds, la démarche incertaine et l'esprit encore passablement aviné que le drille tomba suuuuuur.... sur qui en fait?

- Em... z'êtes pas une chèvre, hein? Faites une fois mêh pour oui et deux pour... non 'tendez, commença à déblatérer le nouveau venu après quelques secondes d'un silence pesant. Drapé d'une de ces amples chemises suderonnes, collée à la peau suite à sa petite baignade, le pauvre devait avoir un bien drôle d'air! Remarquant alors le corps inerte aux côtés de la dame, il continua: ma foi j'ai l'air d'arriver à temps... z'avez juste fini de... eh mais. Il s'approcha soudain, croyant reconnaître cette forme de visage de loin. Bordel à queue, Celindel! Aucune réaction de l'interpellé. Dites, j'sais pas c'que vous lui avez fait pour qu'il soit dans c't'état mais ça devait être costaud! Le bougre a pourtant d'l'expérience dans ce domaine... pour un elfe. S'approchant un peu plus, il aperçut alors les... tâches de sang? Et sur la belle de même! Foutredieu mais z'êtiez pas en train d'vous bécoter, VOUS VOUS BATTIEZ!! déclama-t-il dans un soudain accès de ce qu'il pensait être... de la lucidité. Dégainant aussi prestement que maladroitement, il pointa avec vigueur sa... ah bah non en fait. Ses armes avaient dû rester à l'auberge. Mais qu'importe! Le bretteur ramassa une branche à peu près aussi distordue que ses idées enivrées.
- QUE TRÉPASSE SI JE FAIBLIS comme disait l'aut'! Mademoiselle, avouez-moi tout sur-le-champ! Parlez vite et bien, car je ne laisserai pas la mort d'un de mes compagnons impunie! Répondez de vos crimes où tâtez de mon bâton, qui saura être aussi ferme et droit que la justice elle-même je vous l'assure! Ledit bâton ayant semblait-il tout le mal du monde à rester fixé dans l'axe de la dame.


Dernière édition par Altiom d'Ydril le Lun 14 Jan 2013 - 19:10, édité 2 fois (Raison : EAURTEAUGRAF)
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MessageSujet: Re: Quand le Vent porte nos pas.[Blanche de Hautval;Altiom d'Ydril]    Quand le Vent porte nos pas.[Blanche de Hautval;Altiom d'Ydril]  I_icon_minitimeJeu 6 Sep 2012 - 13:25

    Alors comme ça un de ses vignobles s’amusaient à lancer un défis à l’archonte d’Ydril. Quelle idée saugrenue sauf si ce dernier voulait s’attirer de mauvaises relations avec le Comté ce qui serait évidemment pour déplaire à la Maitresse des Lieux. Et il est fort à parier qu’elle corrigerait ce sacripant d’avoir déclenché certaines animosités si c’était le cas. Néanmoins ses gens avaient raison, le Hautval et le Caruw restaient les meilleurs vins ! Enfin là n’est pas le sujet.

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    lanche rampant au sol, se fit bien vite arrêtée par l’initiative de l’elfe qui sembla la réprimander. Elle se débâtit un petit moment mais face aux paroles de Celindel et surtout de sa prise incessante sur ses épaules, la Dame d’Obsidienne comprit qu’il ne la lâcherait pas tant qu’il n’aurait pas soigné sa plaie. Il se rendit compte que Blanche n’avait rien de ces nobles sans grande force physique. Elle pouvait rivaliser avec un homme pour court temps et se montrait un peu brusque. Une fois calme, elle observa la magie opérée et reconstruire ses chairs. Ça lui ferait une cicatrice de plus. Le Sylvain lui coupa l’herbe sous les pieds puisqu’une fois qu’il eut fini avec elle, il accourut jusqu’à sa monture, hennissant, s’agitant. La Baronne le rejoignit sans attendre afin de calmer l’animal le temps qu’il le soigne aussi. Mais d’abord, elle désamorça le mécanisme du piège, libérant ainsi sa patte. Cela serait plus aisé pour l’´érudit. Son destrier reconnut la voix de sa cavalière qui l’invitait à se calmer et l’animal consentit à s’apaiser un peu, sans doute avait-il compris que c’était dans son intérêt. Elle eut tout le loisir de le voir à nouveau agir. Les saphirs d’un bleu marine fixaient les filaments avec un certain intérêt. Elle n’était pas capable d’en faire autant puisque sa propre magie était orientée sur l’offensive que la défensive en raison de son caractère. Nohan, son Maître et conseiller, lui avait fait part de ce domaine qu’elle pourrait aussi maitriser un jour en temps et en heure. Sans doute, questionnerait-elle Celindel à ce sujet, une fois, ce mauvais moment passé. Les chairs déchiquetées se régénèrent jusqu’à rendre sa patte utilisable, voir même comme neuve mis à part sa cicatrice. L’animal se redressa aussitôt en laissant sa queue fouetter l’air et esquissant quelques pas jusqu’à ce qu’il s’immobilise à l’ordre de sa cavalière. Blanche se retrouvait avec un elfe inconscient sur les bras. Elle leva les yeux au ciel et s’avança jusqu’à lui pour déposer sa tête sur ses cuisses. Elle pinça son épaule, tapota un peu ses joues mais rien n’y faisait. De toute façon, ses Obsidiens ne tarderont pas à les rejoindre lorsqu’ils s’apercevront de sa « disparition ».

      « Il est l’heure de vous réveiller ! »


    Mais il ne semblait pas vouloir le faire à son grand désarroi. C’est à ce même moment qu’un homme sortit de nulle part surgissait de derrière un arbre en beuglant quelques paroles qui lui hérissèrent le poil de colère. Elle… faire… Dans les bois… Avec un elfe… Sa main libre se posa sur la garde d’une de ses lames en lui jetant un regard noir. Sa méfiance retomba d’un cran lorsqu’il sembla faire allusion au fait qu’il connaissait l’elfe. Au moins, il était au courant de son expérience dans un certain domaine. Elle s’imagina que cet homme pourrait être l’un des amants de Celindel ce qui la fit grimacer. Après tout, les gouts et les couleurs. Sa défiance s’estompa aussitôt lorsqu’il hurla sa tirade qui faisait plus rire que peur en fait. Sa main gardant sa garde se plaqua contre son front de dépit en levant les yeux au ciel. Néera pourquoi ? POURQUOI ?! Blanche soupira et reposa la tête de l’arcaniste au sol en se redressant. Elle jeta un regard à la monture de Celindel.

      « Bien, vous êtes calmés ? Vous avez fini ? Aidez-moi plutôt à le porter plutôt que d’inventer quelques histoires romanesques pour les donzelles en mal d’aventure. Mon cheval s’est pris la patte dans un piège simplement ce qui a donné lieu à une chute et mon compagnon de route nous a soignés. L’utilisation de ses dons a dû l’épuiser. »


    Ca ne rigole pas avec la Baronne de Hautval ! On n’est pas ici pour beurrer les coquillettes, sucer des glaçons, enfiler des perles, etc. D’ailleurs. Elle en profita pour use d’un de ses dons. Ouvrant sa paume devant ses lèvres carmines. Blanche prononça ce message.

      « Venez nous chercher, nous avons eu un petit accident. Nous sommes un peu plus loin que la lisière du bois. »


    Et sur ses mots, elle souffla dans le vide. Le vent œuvrerait pour elle.
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Celindel de Delebrimir
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MessageSujet: Re: Quand le Vent porte nos pas.[Blanche de Hautval;Altiom d'Ydril]    Quand le Vent porte nos pas.[Blanche de Hautval;Altiom d'Ydril]  I_icon_minitimeJeu 6 Sep 2012 - 16:49

Le soleil était haut dans le ciel...le bruit des vagues s'échouant sur les fines plages de sables blanc s'accordait avec le chant des oiseaux. Le calme ambiant procurait une sensation de plénitude et d'harmonie. La paix intérieur et dans le monde, les rires, les sourires, l'amour...L'utopie tant désirée était enfin arrivée. Des siècles de luttes, tant guerrières que politiques...pour arriver à ce noble but...la paix mondiale. Allongé sur le sable, le Mage Elfe sirotait un verre d'une boisson dont le nom ne lui était pas familier, ni le goût d'ailleurs. Une belle dame se pencha sur lui, murmurant des mots doux.

...vous réveiller...

La vision se troubla peu à peu. Des ombres embrumèrent l'esprit du mage, des spasmes éblouissants l'aveuglait. Puis la plage fut remplacée par une forêt épaisse et sombre, et la belle dame fut remplacée par...un arbre épais. Sa tête lui pesait lourdement, ses muscles était tailladés par des courbatures. L'esprit quelque peu perdu, il tenta tant bien que mal de se relever. Il fut déstabilisé, trébuchant, sa tête semblait compressée dans un étau, les bords de sa vision se teintaient de noir. Puis il aperçut de sa vision troublée un homme tenant une longue branche, pointée vers la baronne. Un bandit...pile ce dont il avait besoin. Rassemblant sa magie, il fit lever une pierre de la taille de sa tête et l'envoya en plein dans l'abdomen du brigand qui fut projeté quelques mètres plus loin au sol. S'adossant à un arbre, il y glissa, plié sous la douleur. Il était satisfait, Celindel avait bien frappé le bandit, mais pratiquer la magie l'avait épuisé.

- Aha...vous avez vu ca, Madame ? Mille ans, et j'ai encore toutes mes dents et je sais encore me battre...Ca apprendra à ce bandit de se frotter à moi. Dites, vous n'auriez pas un truc à manger ?

Le mage essaya tant bien que mal de se relever, se dirigeant vers la dame, mi boitant, mi trébuchant. Son pied frappa contre une pierre et il s'écroula une nouvelle fois au sol. Il fut tenté de ne plus bouger pour dormir pendant une bonne journée, mais il se releva, se dirigeant vers le fossé où le bandit se trouvait encore, allongé, convulsé sous la douleur. Ignorant la douleur dans ses bras et sa tête, Celindel intima aux pierres voisines de se soulever dans les airs. Petites, mais nombreuses, toutes se transformèrent en des piques redoutables, une petite trentaine, prête à lapider le ladre à son moindre mouvement.

- Ce piège était le tien ? Parle !
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Altiom d'Ydril
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MessageSujet: Re: Quand le Vent porte nos pas.[Blanche de Hautval;Altiom d'Ydril]    Quand le Vent porte nos pas.[Blanche de Hautval;Altiom d'Ydril]  I_icon_minitimeMar 11 Sep 2012 - 0:07

Dieux que ce mal de crâne était tenace! Pour sûr, seuls les picrates hautvalois pouvaient être capable de telle malfaisance! Bah de toutes façons, ce pays entouré de montagnes, coupé du monde sur plusieurs frontières, c'était louche. Comme si la terre elle-même désirait cacher quelque chose... ou peut-être empêcher les gens de cette contrée d'exporter leur piquette! Pah! Enfin, parlons-en de cette terre. Toute mollassonne, traîtresse, pas stable, ça tanguait à droite, ça tanguait à gauche, foutredieu la baronnie toute entière était POSSAYDAY!!
Mais tandis que l'imagination avinée du vadrouilleur carburait plein ballon, la pauvre baronne prise entre un Celindel planant à dix-milles pieds et un Altiom qui semblait bien parti pour l'y rejoindre faisait son possible pour désamorcer la situation. Ne parvenant à retenir que "mal d'aventure", "cheval", "compagnon" et "l'utilisation de ses dons a dû l'épuiser" du discours exaspéré de la dame, la face de cet animal d'Ydrilote passa par à peu près toute la palette d'émotions propres aux humains. En insistant bien sur l'étonnement et l'incrédulité pour finir sur un grand sourire niais.

- Ah mais... aaaah 'faisiez des choses avec votre monture, pas Celindel, d'accoooooord! Trimpallant dangereusement d'un côté et de l'autre, il ajouta d'un ton égal: 'fin ma foi... chacun ses mœurs hein, on prend tous not' pied comme on peut. Mais alors même que le bougre commençait à relâcher sa vigilance, en témoignait son bout de bois qui déjà pendait plus qu'il ne pointait (et je parle bel et bien bien du bâton), la jeune femme porta la main à sa bouche d'une étrange façon, semblant murmurer quelques inaudibles paroles.
- FOUTREDIEU JE L'SAVAIS!! VOILA QU'ELLE SE PRÉPARE A ME JETER UN MAUVAIS SORT!! L'instant d'après, le luron finissait les quatre fers en l'air, transi d'une indescriptible douleur. Pas le foiiie! Et il défaillit.

Les lunes, d'or et d'argent, entamaient leur long ballet nocturne dans ce ciel déjà constellé de myriades d'étoiles. Baguenaudant dans une cité ensommeillée, la bande de joyeux drilles d'Ydril se dirigeait tout doucement vers l'étable où dormaient leurs canassons. Et par tout doucement, entendez "en prenant l'exacte direction opposée". La cohorte tanguait à droite à gauche, indolente, braillant une ribambelle de chants du pays, entremêlés à tel point qu'on n'en distinguait plus qu'un espèce de "BEEEUUUAAAAIIIS" grotesque. Cela allait sans dire, les zigotos n'étaient pas tout-à-fait à jeun, mais pour témoigner d'une telle joie de vivre, d'une telle béatitude, que dis-je, d'une telle euphorie, il avait dû se passer... quelque chose.
Et ce quelque chose devrait rester, pour un temps encore, un mystère. Lentement la soirée avança, puis la nuit, au rythme des beuglantes enjouées du troupeau de suderons. De temps à autre venaient s'y greffer quelques groupes de fêtards éméchés, que l'on reperdait parfois en chemin, comme le voulait la tradition, mais ce fut sembla-t-il lors de la traversée d'une bergerie en bordure de la ville que s'égara réellement toute la clique. Prenant idée de lancer une grande course de brebis improvisée, l'archonte et ses compagnons se dispersèrent au hasard de la cambrousse hautvaloise, chevauchant avec ferveur leurs majestueux destriers, au son des clochettes, des bêlements et des cors de guerre. Il ne faisait aucun doute qu'un certain seigneur d'Alonna aurait versé une petite larme émue à la vue d'une telle scène.
La mémoire revenait ainsi au drille, et l'énigme de sa singulière compagnie nocturne était résolue... mais il lui manquait encore bien des pièces pour compléter toute la ténébreuse mosaïque.


Ce fut un mot familier, rassurant, plus encore: une valeur sûre, qui ramena alors notre luron à la vie. Une douleur sourde interdisait toujours au baroudeur de se redresser tandis qu'une autre, plus pernicieuse encore, l'empêchait de réfléchir. De sa tête ou de son ventre, il peinait à discerner la plus intense des souffrances, le pauvre était coincé entre le marteau et l'enclume.
- (...) manger ?
- Par le Saint-Con de Néera en voilà une riche idée! fit-il à la cantonade. Seuls des sons de chute lui firent écho. Mais soudainement apparut une silhouette nébuleuse devant lui. Nébuleuse, car entre le choc et le pinard, sa vision en avait pris un sacré coup. Discernant une robe -ces elfes, tous des tarl.. oui pardon je m'égare-, il crut alors reconnaître la harpie qui l'avait mis à bas.
- Tu viens donc finir ton œuvre...
- Ce piège était le tien ? Parle !
- Par les couilles de Mogar vous avez une voix sacrément virile pour une sorcière! Devriez faire gaffe avec la magie, peut vous arriver d'ces crasses si vous faites pas gaffe... Une mauvaise manip' et zou, y vous poussent des trucs là où y faut pas! Fin moi j'dis ça, j'dis rien... j'en pense pas plus, j'en pense pas moins. Et sur ces sages paroles, l'archonte fit silence.
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Blanche d'Ancenis
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MessageSujet: Re: Quand le Vent porte nos pas.[Blanche de Hautval;Altiom d'Ydril]    Quand le Vent porte nos pas.[Blanche de Hautval;Altiom d'Ydril]  I_icon_minitimeLun 17 Sep 2012 - 11:05

    La voilà en plein quiproquos ce qui lui déplaisait. Les premières remarques d’Altiom qu’elle qualifierait de déplaisante rongèrent le cran de sureté qu’était sa patience. Elle inspira profondément et surtout tenta de paraître la moins crispée possible. Sa première envie était de voir ce poivrot mourir au fin fond d’une crevasse ou dévorer par des loups ou un ours. Rectifions la chose, les deux jeunes gens n’avaient pas l’air de se connaitre en fin de compte et c’était une erreur de sa part.

      « Apprenez à tenir l’alcool et vous pourrez l’ouvrir. »


    La remarque fut sèche, d’une froideur hivernale autant que ce regard réprobateur. La seconde, elle n’y prêta pas même attention. Il pouvait la qualifier de sorcière si cela lui faisait plaisir, en attendant, il lui devrait nettement dédommagement pour l’avoir aidé. C’était à cet instant précis que l’elfe se dégageait et se redressait titubant afin d’attaquer le saoulard qui retombait plus bas avec une pierre dans le ventre. La Baronne leva les yeux au ciel, quelle mouche l’avait piqué ? Pourquoi l’attaquait-il, il n’avait pas l’air dangereux, il était même grotesque. Enfin, les batailles de mâles, ce n’était en fin de compte pas son affaire. Donc ils pouvaient s’entretuer si cela leur plaisait. D’ailleurs, l’intervention du Sylvain fut une bénédiction pour ses oreilles puisqu’on n’entendit plus Altiom pour quelques temps. Elle leva les yeux vers Celindel qui s’approcha en quémandant de quoi manger.

      « Je crois que c’est juste un ivrogne qui s’est égaré à dire vrai plus qu’un bandit. »


    Elle se rapprocha de sa monture et extirpa, emballé dans un mouchoir en tissu, un morceau de pain qu’elle tendit naturellement à l’érudit. Cependant ce dernier trébucha et oublia l’instant d’après de venir chercher ce qu’il désirait. Blanche rangea la nourriture dans la sacoche et se dirigea vers les deux hommes car elle entendit le ton de l’elfe monter d’un cran. Sur le haut de la petite pente, elle prit en flagrant délit Celindel menaçant le pauvre soiffard.

      « Sire Celindel, cessez immédiatement d’attenter à la vie de ce malheureux, vous ne voyez pas que celui-ci n’est en rien menaçant ! »


    Ce n’était pas un ordre mais elle devrait agir par la force si celui-ci refusait d’entendre raison. Elle ne voudrait pas d’un mort malheureuse dans ses sous-bois. C’est à ce moment-là que la cavalerie arrivait. Les sabots de cinq cavaliers foulaient désormais l’orée de la forêt et ne tardèrent pas à repérer la Baronne. Sans attendre, sa Garde Obsidienne mit pied à terre et s’enquiert de l’état de leur Dame. Odeline était présente en tant que second lieutenant. Blanche n’avait apparemment rien

      « Arrêtez-les immédiatement avant que chacun ne s’étripe ! »


    L’ordre était donné et quatre des gardes personnelles de l’Obsidienne vinrent descendre pour tenter de séparer en douceur les deux hommes. Ils les invitaient à cesser toute hostilité l’un envers l’autre bien qu’Altiom était plutôt dans l’irréalité complète qu’autre chose et n’avait rien de menaçant. Paix & Amour.
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Celindel de Delebrimir
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MessageSujet: Re: Quand le Vent porte nos pas.[Blanche de Hautval;Altiom d'Ydril]    Quand le Vent porte nos pas.[Blanche de Hautval;Altiom d'Ydril]  I_icon_minitimeLun 17 Sep 2012 - 15:39

Allons...cette voix amusante et toujours amusée, ces expressions paillardes et cette mine enjouée malgré les litres d'alcool descendus...ce ne pouvait être qu'une seule personne, celle qu'il avait rencontré à Thaar, au Conseil. Celle avec qui il avait traversé la ville totalement nu - en partie sous l'effet de ledit alcool - et s'était lié d'une amitié forte avec ce bougre...

- Altiom ? Altiom d'Ydril ? Par les Cinq, je vous ai pris pour...pour rien à vrai dire vu votre état, mais...je reconnais que j'ai agi impulsivement avec le rocher je m'en excuse et...Altiom vous m'entendez ?

Ce fut un ronflement qui répondit au philosophe. Le bougre était à moitié assoupie dans les bras du sommeil, au bord du coma éthylique. Celindel descendit le petit fossé, retournant l'archonte qu'il réveilla avec une petite tape. Après l'avoir quelque peu secoué par les épaules, et essuyé la bave qui coula sur sa manche, il lui fit un petit coussin douillet avec son manteau, se retrouvant en chemise large, pantalon sombre et bottes marrons. C'est à cet instant que la Garde de la baronne arriva. Sur ordre de la baronne, les gardes se dirigèrent vers le philosophe qui revenait sur le sentier. Refaisant usage de sa magie, les pierres entourant le mage s'élevèrent dans les airs.

- Allons allons...ce n'est pas ainsi que l'on remercie celui qui a soigné votre baronne et sa monture. Restez loin de moi, braves gardes, je ne vous hais point.

Il leur expliqua l'état du sieur d'Ydril, ne retenant pas ses rires quand il l'aperçut en train de sucer son pouce. Il lui jeta un tout petit caillou, à peine de la taille d'un ongle, afin de le réveiller à nouveau.

- Madame, je vous apprécie grandement. Mais ne croyez pas que les Elfes rejettent la reconnaissance pour leurs actes. Vos gardes feraient mieux de s'occuper de l'archonte, qui, soit dit en passant, doit être un des hommes tenant le mieux l'alcool que je n'ai jamais connu en mes onze siècles de vie, et que Néera m'en soit témoin, elle seule sait combien j'en ai rencontré...

Le ton du philosophe était particulièrement sévère. Il n'appréciait pas de recevoir des ordres, et encore moins d'une Humaine à qui il venait de rendre un service, puisant dans ses réserves magiques pour sauver une monture, le plongeant dans l'évanouissement. Au réveil - note de l'auteur : un doliprane 8000g ne suffirait pas - malgré son mal de tête, il avait essayé de défendre la dame face à ce qu'il croyait, via une vision floue et altéré par son mal, un bandit qui leur avait tendu une embuscade. Et, la cerise sur le gâteau, voilà qu'elle envoyait ses gardes les séparer ? Ma foi, ils pouvaient toujours essayer, ses pierres lévitaient toujours, suivant celui qui les maintenait dans les cieux.

Sa monture vint vers lui, le poussant légèrement, semblant s'inquiéter pour son maître. Celindel l'embrassa entre les deux yeux, flattant son encolure et lui donnant des petites tapes sur le cou. Il amena sa monture près du fossé, et, peinant sous le poids de l'alcool qu'il contenait, il souleva Altiom au prix de grands efforts, avant de le hisser sur le devant de sa selle. Il revêtit son manteau après l'avoir lavé des feuilles mortes qui y avaient élu domicile. Il s'y installa, maintenant l'endormi avec ses bras.

- Je ne souffrirais qu'un de vos gardes ne le touchât. Je le prendrais. Continuons notre voyage, voulez-vous ? Mais cette fois, pas de chevauchées je vous prie...
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Altiom d'Ydril
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MessageSujet: Re: Quand le Vent porte nos pas.[Blanche de Hautval;Altiom d'Ydril]    Quand le Vent porte nos pas.[Blanche de Hautval;Altiom d'Ydril]  I_icon_minitimeVen 1 Fév 2013 - 0:35

Oeeeeh mais c'est que la bougresse se trouvait finalement être un bougre! Ça par exemple! Après sa vadrouille complice avec Bérangère, son amante interdite (et accessoirement chèvre de son état que l'imagination fuligineuse du gaillard venait de baptiser à l'instant), voilà que l'archonte manquait de se faire embarbouiller par une espèce de travelo de mage?! Par les divins tétons Néerans le pauvret commençait à envisager de sérieusement revoir sa consommation de casse-pattes à la baisse.
- Altiom ? Altiom d'Ydril ?
- Heuin? D'où il connait mon nom l'emplumé d'service! marmonna l'intéressé dans sa barbe, la carafe encore bien trop pleine pour ne serait-ce qu'essayer de mettre un visage sur cette voix. Enfin! Au moins le bestiau reconnaissait-il son propre nom, tout n'était pas perdu!
- Par les Cinq, je vous ai pris pour...pour rien à vrai dire vu votre état, mais...je reconnais que j'ai agi impulsivement avec le rocher je m'en excuse et...Altiom vous m'entendez ? Diable, c'était reparti pour un tour!

Le grincement d'une planche, à l'étage. Le souffle du vent, là dehors. Les lueurs des torches, lanternes et chandelles chancellent. Un volet claque, des phalanges craquent, les yeux se braquent. Inquiets, durs, provocateurs, méprisants mais sûrs. Et résignés. Deux mains se tendent, et empoignent leurs coupes. Dans la pièce l'atmosphère se fait plus tendue encore. Les faces, figées, plus impassibles. Sous la lumière vacillante, chaque visage se fait roc, impressionnant de grandeur, intimidant de majesté, terrifiant d'immobilité. Les flammèches se reflètent et brûlent avec ardeur dans ces regards pourtant si froids. Et deux hommes se font face.
- Finissons-en.
- Volontiers. Le ton est froid. Tout s'achève ici et maintenant, les deux adversaires le savent. Pas de camaraderie des derniers instants, pas de sympathie pour son rival, pas de sourire avant le grand saut. Chacun se prépare à lever bien haut son verre. Chacun se prépare au cul sec. Chacun se prépare au verdict. Soudain le premier geste. Les godets se dressent, les ennemis trinquent à la destinée, les nectars sont engloutis, les coupes de nouveau sur la table. Le silence se fait plus intense, mais aussi plus fragile que jamais. Le duel culinaire devient oculaire, aucun adversaire ne défaillit. Les secondes s'étirent. Quand tout soudain, un grand barbu, n'y tenant plus, laisse échapper un "alors?" précipité.
- Alors.. alors merde, là! J'ai pas bien goûté! grognonna le patron, faussement dépité.
- Ah bah bordel de tchû va! C'est la cinquième fois Clodomir! fit un Altiom au bord du désespoir. Avoue-le qu'il est meilleur que ta piquette locale!
- Mais r'ssers-m'en donc un autre au lieu d'rouspéter nom de goui d'suderon!
- Tiens ben amenez donc vos coupettes vous autres, ça ira plus vite si tout l'monde rend sa sentence! On a d'quoi écluser un bon morceau d'la nuit de toutes façons. Et sous les vivats de l'audience, chacun s'affaira à déboucher sa boutanche. Mais, lentement, le souvenir devint aussi nébuleux que les pensées de l'Ydrilote, et bientôt le rêve se mêla aux réminiscences.

Toutefois en ce pays, il semblait qu'en sus de ne pouvoir trouver de bon vin, on ne pouvait dormir tranquille. Quelques malheureuses minutes de roupillon et voilà que le pauvre expatrié se faisait brutalement caillasser! Soit, avec des gravillons. Oui bon, un gravillon. Mais tout-de-même, quel pays de rustres.
- HEU!! Y m'ont piqué! Y m'ont piqué les fumiers!! brailla l'animal au saut du lit de la mousse. Oh putain... j'rêvais qu'y avait des scorpions qui voulaient m'piquer... en plus y en avait un il était mi-ours, mi-scorpion et re-mi-ours derrière... Gratifié d'une œillade interdite par l'un des gardes de la Dame, la barrique sur pattes se contenta de sourire innocemment.
- (...) feraient mieux de s'occuper de l'archonte, qui, soit dit en passant, doit être un des hommes tenant le mieux l'alcool que je n'ai jamais connu en mes onze siècles de vie, et que Néera m'en soit témoin, elle seule sait combien j'en ai rencontré... Par les Cinq ça lui revenait! C'était Celindel, ce bon vieux Celindel! Le seul mage elfe avec qui il aie jamais pris de caisse (le fait en soi tenant déjà du miracle)!
- 'Toutes façons c'est vot' piquette hautvaloise qu'est pas passée! M'étonne pas qu'vous commenciez à vous amouracher d'vos canassons à force de biberonner des cochonneries pareilles... c'est un coup à tourner d'la carafe c't'affaire!! renchérit l'intéressé du fond de son trou. Le manque d'action aidant, il somnolait déjà -encore- à moitié lorsque le sylvestre vint le sortir de sa fange. Titubant jusqu'à sa monture, soutenu puis hissé avec toutes les peines du monde par son sauveur en soutane -tel un Jésus portant sa croix-, le loustic se permit une dernière petite incartade pour la journée. Fixant la baronne, l'œil pétillant de malice et la bouche étirée d'une oreille à l'autre dans un grand sourire béat, l'effronté tira tout simplement la langue à la demoiselle en passant à sa hauteur. Par noblesse d'esprit, toutefois, il se garda d'achever la pauvrette par un "gné gné gnééééé" pourtant de rigueur. Que voulez-vous, le gourgandin se faisait par trop sérieux avec l'âge.
Une fois tout ce beau monde en selle, et les bercements du trot aidant, Altiom finit par sombrer derechef. Cette soudaine montée d'adrénaline l'avait décidément achevé. Et puis bon, il avait de ses actes héroïques lavé l'affront que lui avait fait cette odieuse jouvencelle! Il pouvait désormais s'accorder le repos du guerrier.

- 'rci d'm'avoir défendu Cel'... j'reconnais y a l'beau geste. Rapp'lez moi qu'j'vous dois une tourn... une tour.. une tourrrRRRrzZzz...

HRP:
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