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 Confronter le passé-Préambule [Terminé]

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Tyra Dalwéria
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Tyra Dalwéria


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MessageSujet: Confronter le passé-Préambule [Terminé]   Confronter le passé-Préambule [Terminé] I_icon_minitimeLun 30 Juil 2012 - 16:26

Contrairement aux enfants humains, les enfants elfes avaient tous un tempérament posé, sûrement dû à leur âge et à leur expérience de la vie. Peu importe leur personnalité, Tyra se sentait beaucoup plus proche d’eux. Pourtant, en tant que demi, elle se sentait mûrir plus vite de par sa croissance plus rapide. Certes, cela ne faisait guère longtemps qu’elle était à l’orphelinat du Temple mais elle ressentait tout de même cette différence qui met parfois mal à l’aise.
La majeure partie des enfants avait perdu ses parents à cause des raids Drow, les laissant ainsi sans parent proche pour s’occuper d’eux. Ils étaient presque de tout âge et parmi eux, une gamine (6-7ans d’apparence) arrivé plus tard que Tyra. Elle passait son temps à se morfondre dans un coin et refusait de parler aux autres qui finirent par laisser tomber, ils avaient leurs propres lots de problèmes et de tristesse.
Tyra avait passé le cap et s’exaspérait de la voir ainsi car elle lui rappelait ses périodes de solitude et d’enfermement durant les chaleurs d’été à Diantra. Ceci dit en passant, elle n’avait pas revue la jeune herboriste pendant plusieurs années jusqu’à son propre départ de la ville, elle s’était inquiétée longtemps et avait supposé qu’il lui était arrivé malheur. Les années passant, elle avait continué de faire tourner la boutique avec des stocks diminuants et des clients de moins en moins nombreux. Elle n’avait plus à se soucier à présent de trouver de l’argent pour vivre. Certes elle étudiait les préceptes de sa Déesse ainsi que la magie mais avait tout de même assez de temps libre pour s’occuper à ce qu’elle voulait : la plupart du temps de la rêverie, sinon de l’entrainement à la magie ou bien des promenades en forêt et de la cueillette car elle n’avait pas perdu cette habitude.
Un jour, elle alla s’assoir à côté de la petite elfe nommée Lorelia. Elle était accoudée à une petite fontaine et avait le regard plongé dans le vague. Tyra la regarda un moment sans rien dire puis commença à faire des petits mouvements tournoyant avec son doigt en direction de l’eau. Celle-ci se mit alors à se mouvoir et à tourbillonner dans un petit espace juste en en contrebas du visage Lorelia. Voyant que son regard était sorti de ses pensées pour fixer ce phénomène étrange, Tyra se concentra un peu plus pour donner de la vitesse au tourbillon puis à le faire émerger soudainement sur une trentaine de centimètres. Lorelia, surprise, recula soudainement puis rapprocha de nouveau son visage en plissant les yeux pour mieux observer cette drôlerie. La voilà qui se déplace de droite à gauche, en zigzag à mesure que Tyra lui indique une direction par ses mouvements de mains. Si elle n’était pas en pleine concentration et si peu prompt à extérioriser ses sentiments, elle aurait bien sourit naturellement face à la scène. En effet, la petite semblait subjuguée par ce tour de magie et avait les yeux rivés sur le tourbillon mouvant. Soudain, celui-ci s’envola dans les airs avant de retomber dans l’eau pour s’y fondre sans une éclaboussure. Intriguée, la tête penchée au-dessus de la surface mais le mouvement de ses yeux allant de celle-ci à Tyra la trahirent. Non, non, le spectacle était terminé, pas de tour bonus !... Mais elle patientait, trépignante presque d’impatience. Si rien ne se produisait de nouveau elle serait déçue et cela n’aurait pas servi à grand-chose. Alors pour toute fin supplémentaire, elle eut droit à un filet d’eau en spirale qui vint lui chatouiller le nez, la faisant reculer de justesse pour l’éviter, avant de monter et de se transformer en une boule d’eau qui implosa en une myriade de microgouttelettes qui créèrent un arc en ciel le temps d’une seconde. Le sourire aux lèvres, enfin, la petite applaudit.

« C’était très amusant ! Tu es magicienne ? Comment tu t’appelles ? Moi c’est Lorelia ! »

« Je m’appelle Tyra. »

« Woaw ! Comme la déesse ?! Et tu es une prêtresse aussi ? Je t’ai vu aller au temple… »

« Pas encore mais je suis une adepte. »

« Alors tu dois savoir toi, on m’a dit que mes parents n’étaient pas vraiment mort et qu’ils sont allé au royaume de la déesse, est-ce que c’est vrai ? Mais alors s’ils ne sont pas morts pourquoi ils m’ont abandonné ici et ils ne m’ont pas emmenée avec eux ? »

« Je… En fait ils sont morts, c’est leur esprit, leur essence qui demeure, leur âme si tu préfères. Ils vivent dans tes souvenirs et dans ton cœur mais ils ne sont plus là sur Miradelphia. Leur âme ne peut plus interagir avec notre monde à présent et elle est en paix au royaume de la déesse car ils savent que tout ira bien pour toi. »

« Mais je comprends toujours pas pourquoi ils ne m’ont pas emmené avec eux… »

« Parce que… Parce que la vie est un présent fait par les dieux. Ici on peut ressentir toute sorte de choses… des émotions… vivre des expériences… faire de la magie si on a de la chance… réaliser ses souhaits… se trouver un but, un objectif à atteindre pour aller de l’avant… Alors qu’au royaume de la déesse il n’y a rien de tout cela, seulement la paix et le repos éternels. Si la déesse n’a pas souhaité que tu accompagnes tes parents c’est parce que comme eux, tant que tu es en vie, elle veut que tu puisses avoir toutes ces choses qu’eux n’ont plus à présent. Tu comprends ? »

« Hum… C’est compliqué… Pourquoi un but ? »

« Et bien… Qu’est-ce que tu voudrais faire quand tu seras plus grande ? Est-ce qu’il y a quelque chose que tu aimes beaucoup ou que tu aimes plus faire qu’autre chose ? »

« Je ne sais pas… J’aime bien les animaux ! Mon papa m’a montré comment les approcher sans qu’ils aient peur… Enfin, je suis pas encore très douée mais j’aime bien les cureuils, ils sont mignons et gentils ! »

« Druide… euh… je parie que tu préfères les animaux aux gens ? »

« Je sais pas… au moins les animaux ils sont gentils euh… enfin pas tous c’est vrai, y en a qui en mangent d’autres pour vivre mais ils sont faciles à comprendre… »

« C’est ma foi vrai… »

« Et c’est quoi un « druide » ?

«Un druide… Quelqu’un qui préfère la nature aux gens et qui veille sur elle. »

« Aaah… T’es bizarre tu sais ? »

« Bizarre tu crois ?... Pourquoi ça ? »

« Bah… c’est quand tu parles… Je sais pas, des fois tu me regardes et tu euh hésites ? Et pis d’autres fois tu regardes ailleurs et tu parles d’un ton bizarre, comment dire ?... monoton c’est comme ça qu’on dit ?… Comme si tu racontais une histoire sans mettre d’émotion dedans… »

« Je parle froidement ? Je sais, je n’y peux rien je ne m’en rends pas compte. Ça te dérange ? »

« Je m’en fiche, j’t’aime bien quand même, tu es gentille. Tu veux bien qu’on soit amies ? »

« D’accord Lorelia, soyons amies. »


Ainsi Tyra et Lorelia devinrent amies… Plus exactement : Lorelia devint un pot de colle affectueux et Tyra une grande sœur adoptive.

Un jour qu’elle la cherchait partout, Lorelia surprit Tyra en pleine entrainement de magie dans un coin isolé. Elle se rapprocha pour mieux voir. Il y avait des fruits alignés sur un muret à bonne distance, qu’était-elle en train de fabriquer ? Elle se tenait dans une position étrange, comme si elle s’apprêtait à dégainer quelque chose, sauf qu’à son côté il n’y avait qu’un morceau de bois creux faisant office de gourde. Quand soudain, elle bougea sa main très vite et quelque chose siffla dans les airs avant de produire plusieurs sons d’impact. L’un des fruits fut touché, transpercé même, et du jus éclairci commença à s’écouler du projectile qui n’était autre qu’un petit trait de glace pas plus grand qu’un doigt. Quatre traits avaient été projetés presque simultanément de la sorte. Un seul avait fait mouche, le reste était allé se ficher, disons, un peu n’importe où dans un rayon d’un mètre autour des fruits. Mais Tyra n’en avait pas fini. Elle se concentra de nouveau et recommença mais cette fois en ne projetant qu’un seul trait à la fois et, avec une grande précision, transperça l’un des fruits, puis, le temps de viser de nouveau, un second. Le troisième fruit ne fut qu’effleuré. Comme agacée, Tyra sortit d’un geste tout ou partie de l’eau qui se trouvait dans sa gourde tout en la gelant après l’avoir fait passée à travers son autre main posée au goulot de la gourde. D’un geste de ses deux mains réunies, elle fit voler en éclats le long morceau puis les suspendit au-dessus de sa tête par la pensée. Elle les orienta pour que leur partie la plus dangereuse se retrouve face à ses cibles puis elle se concentra une dernière fois pour les projeter tous en rafale vers les deux derniers fruits restés intacts. Les pauvres furent tailladés voire transpercés. Ça avait de quoi faire peur si on s’imaginait à leur place. D’abord intriguée, surprise et quelque peu admirative, la jeune Lorelia fut soudain apeuré par cet aspect de la magie de Tyra, il n’avait plus rien d’amusant ! La main devant la bouche tout d’abord pour retenir sa surprise, elle se précipita pour jeter ses bras autour de la taille de son amie qui était en train d’essayer de reprendre son souffle.

« Arrête ! Qu’est-ce que tu fais à ces pauvres fruits ? Ils t’ont rien fait ! Et puis maintenant ils sont tous en charpie, on va plus pouvoir les manger ! Pourquoi tu as fait ça ? »

« Je m’entraine… « Ecoute, je suis désolée mais j’ai besoin de savoir utiliser ma magie pour me défendre et je n’ai trouvé que ces fruits pour m’entrainer. »

« Te défendre ? Contre qui ? Personne ne veut nous attaquer ici ! Tu sais moi aussi j’ai peur des Drow mais t’inquiète pas, ils ne peuvent pas venir jusqu’ici. Et puis, il y a pleins de soldats pour les en empêcher et pour les combattre ! Attends… Me dit pas que tu veux partir ? »

« Il y a eu des combats dans le sud et des gens sont morts. Les gens morts au combat libèrent parfois une âme tourmentée alors un groupe de prêtres va partir là-bas pour calmer les âmes des défunts et si possible le guider vers le royaume de la Déesse. Je pars avec eux. »

« Pourquoi ? »

« Pour apprendre et parce qu’ils ont permis à une petit groupe d’adepte de les accompagner pour les assister dans leurs tâches. »

« Et c’est dangereux là-bas ? C’est pour ça que tu t’entraines ? »

« C’est à la frontière avec la forêt d’Aduram, il y a beaucoup de bandits là-bas et parfois même des Drows. »

« Des Drows ? Non, n’y va pas ! C’est trop dangereux ! »

« Ne t’inquiète pas, il y aura aussi des soldats qui vont nous accompagner. »

« Ah bon. Mais c’est dangereux quand même… Je peux venir avec toi ? »

« Tu ne peux pas, tu es trop jeune et tu n’es pas une adepte. »

« Je suis une adepte si je veux ! Et puis je ne suis pas si jeune, je parie que je suis plus âgée que toi parce que tu es une demi et que tu grandis plus vite, ce n’est pas vrai ? »
« En définitive ce n’est pas moi qui décide si tu peux venir ou non. »

« Et tu pars quand ? »

« D’ici demain, les prêtres ont été informés aujourd’hui et ils se préparent déjà à partir. »

« Quoi demain ?! Mais tu pars combien de temps ? »

« …Entre deux et trois semaines. »

« Mais c’est long qu’est-ce que je vais faire moi ? »

« Un but… « Réfléchis à ce que tu veux faire plus tard, et fait des exercices physiques et de méditation tous les jours comme je t’ai montré et comme nous avons l’habitude de faire ensemble, d’accord ? »

« J’n’ai pas envie, ça ne va pas être pareil sans toi ! … Promets-moi d’être prudente et de revenir très vite ! »

« Bien sûr que je serai prudente. Et je te promets de ne pas traîner, bien que je ne puisse pas non plus devancer les autres. »

« Alors, alors… Maintenant jusqu’à demain tu vas rester avec moi hein ? »

« Oui, si tu veux. »


Ce que Tyra ne lui avait pas dit, c’était qu’elle allait en réalité profiter de ce voyage pour retourner à ses origines, la cabane dans la forêt d’Aduram près du fleuve, et que pour cela, elle allait devoir fausser un temps compagnie à la caravane sur le chemin du retour, et donc, elle arriverait probablement en retard à moins que l’on envoie quelqu’un la chercher et qu’on parvienne à la ramener…

C’est ainsi que la caravane partit le lendemain matin. Mais ce que personne ne remarqua, ce fut la petite Lorelia qui se faufila à l’extérieur de la citée et attendit que la caravane ne s’engouffre dans la forêt pour tenter de la suivre de près, mais pas de trop pour éviter de se faire pincer… Elle avait toujours été curieuse de savoir ce que son amie faisait au temple, ses pouvoirs magiques l’intriguaient et aussi, ces « esprits ». Voilà une situation parfaite dans laquelle citer cette phrase bien connue : « La curiosité est un vilain défaut ! »


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