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 Péripéties en Aduram [Tyra Dalwéria]

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Anna Fauyeur
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Anna Fauyeur


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MessageSujet: Péripéties en Aduram [Tyra Dalwéria]   Péripéties en Aduram [Tyra Dalwéria] I_icon_minitimeJeu 23 Aoû 2012 - 1:33

[Ce rp fait suite à celui-ci pour Anna]

L'est. Ça semblait être une excellente option après tout. Pas pire qu'une autre. Mais toutes les directions différentes se ressemblaient dans cette forêt, où qu'on regarde... : des arbres. Non, j’exagère, il y avait aussi des buissons, des arbustes, des feuilles mortes et de gros cailloux.... Le genre de trucs habituels dans un bois. Mais aussi... Des monstres et des Drows ? *Qu'est ce que je fiche ici ?* se disait Anna à cette pensée et à cette pensée seulement car elle était bien déterminée à accomplir la "mission" qu'elle s'était fixée. Cela dit à part les Glargasss toujours plus nombreux et qui n'avaient rien d'hostile, rien à signaler pour l'instant. Fauyeur commençait à envisager d'aller en couper une tranche pour se sustenter. Cela dit les deux-mètres cinquante et les cornes, plus le fait qu'ils soient nombreux l'en dissuadait encore. On lui avait toujours dit que ces herbivores n'attaquaient que pour se défendre. Elle redoutait cependant que cela soit faux ! Quand on se méfie de tout...
La faim était gérable, la fée Lyne lui avait mangé tout compte fait la quasi-totalité de ses dernières provisions. Elle savait encore reconnaître les champignons et les baies mais elle avait une forte envie, fringale de protéines. Voilà que la semi-drow en était là de ses réflexions lorsqu'elle entendit le bruit d'un ruisseau ou d'un fleuve. *Génial !* se dit-elle, *ça doit être ce fameux fleuve qui mène au territoire elfique, je n'ai plus qu'à le traverser et...* Elle suivit la direction du bruit et arriva au cours d'eau quelques minutes plus tard sans encombres. Hmm... Mais ça n'avait pas l'air si facile, de petites créatures semblaient faire remuer la surface et Anna ignoraient si elles ne se mettraient pas à grignoter son gros orteil dès qu'elle le tremperait dans l'eau.

Elle cherchait un moyen de traverser tranquillement lorsqu'elle entendit un grognement à environ une centaine de mètres de distance, estima-elle. Par réflexe, elle se dissimula derrière un tronc. La créature l'avait entendue, cependant. Groar ! Ça se rapprochait ! Quatre-vingt-mètres peut-être, difficile à dire sous l'affluence des feuillus qui heureusement avaient le mérite de la dissimuler plus ou moins bien du monstre. Damnation ! Elle allait finir bouffée par un monstre comme une charogne ? Était-ce la fin pour une aventurière ? Se dit elle en apercevant la silhouette babouine de quatre mètres de haut. Une aventurière qui avait vaincue sa nature Drow, renoncé au suicide pour "embrasser la joie de vivre" (et la paranoïa) avait commencé à renoncer à cette dernière même. Enfin... Avait fait du chemin quoi. Qu'est-ce que ça pouvait être ? C'était un Kerkand mais Anna ne pouvait pas connaître non-plus toutes les espèces animales de Miradelphia. Surtout les plus rares. Il n'était pas discret le bougre. Cognant sur les arbres sur son passage. Mais c'est qu'il avait faim. Oui il avait repéré sa proie ! Anna se mit à courir en longeant le fleuve, mais la bête faisait des enjambées plus rapides qu'elle. Elle glapit de terreur. *Pourquoi ça m'arrive toujours à moi les monstres géants ? Le Jezzok et ça...* Bref, Fauyeur comprit très vite tout stupide qu'elle était que son seul espoir était de se jeter dans le fleuve. Mais elle attendit la toute dernière seconde pour cela, peu enchantée par les créatures qui peuplaient le fleuve.

Lorsque le Kerkand était à deux doigts de refermer ses bras poilus sur son corps aux multiples couches de vêtements (ce qui n'était pas sans la ralentir, soit dit au passage) elle sauta à l'eau dans une éclaboussure virulente. Splash ! "Grouin ?" questionna le Kerkand, Anna ne répondit pas "Grouin !" mais se contenta de lui tirer la langue, sa seule tête émergeant de l'eau. La créature tendit le bras afin de l'attraper. Elle fit quelques brases comme Asaliah le lui avait apprit afin de s'éloigner... Et tomba sur un courant qui commença à l'emporter ! Le Kerkand ne pouvait suivre le rythme du courant, les poissons n'avaient pas le temps de la mordre tellement elle était transportée vite. (Quoique s'ils l'avaient voulus vraiment... Mais peut-être la chair demi-drow n'était-elle pas à leur goût ? Difficiles ?). Anna crut que la force des eaux ne stopperait jamais. Il se passa des heures durant lesquelles elle commençait à être transie de froid à cause de l'humidité (elle passait d'ombre à lumière et vice-versa pour des points d'eaux entre les huit et dix-huit degrés). Elle ne pouvait pas lutter contre le courant, ce n'était pas ses piètres talents de nageuse qui allaient le lui permettre, ça non ! En revanche le tronc abattu et couché sur la rivière qui la faucha lui permit de stopper sa course. Bien, ça ! Ne pas lâcher surtout (car elle aurait pu passer en dessous), Anna se traîna hors du courant jusqu'à la berge, sans avoir traversée le fleuve. Elle ressortit tant bien que mal, trempée jusqu'aux os. Six heures s'étaient écoulés, un calvaire.

Inutile d'avoir l'ombre d'une pensée pour retraverser le fleuve. Anna s'en éloigna de quelques pas titubants. Mais dans son malheur elle avait eu une certaine chance en échappant au monstre et au courant. La demi-sombre fit l'inventaire de ses possessions, elle n'allait plus pouvoir allumer de feu... Bah le temps clément pardonnerait cela ! L'essentiel c'était de trouver un abri où elle n'était plus ballotée dans tous les sens par des forces maritimes. Se reposer enfin. Deux-trois kilomètres et voilà déjà la meute de Glargasss qui ne la quitte décidément plus. Mais son cauchemar n'était pas fini, car le Kerkand (ou bien un autre ? Mais peu probable...) faisait encore entendre son grognement. Oh non ! Le fleuve était trop loin maintenant. Mais non, il ne pouvait pas avoir conservé sa trace. En fait le monstre s'était rabattu sur les Glargasss faute de pouvoir la manger. Anna eut une idée.... Peut-être lui en laisserait-il un morceau ? Oui mais, fallait-il courir le risque de se rapprocher du Kerkand ? Mais elle s'aperçut rapidement que le monstre venait par là. Elle prit la direction de... Par là ! (une direction au hasard quoi). Et se planqua dans un buisson sans faire de bruit, toujours mal remise de son passage dans l'eau.

Les cris d'agonies des Glargasss se firent entendre (ils ne faisaient pas le poids !) et Anna perdit connaissance. Lorsqu'elle se réveilla (... et donc elle se réveilla ! Ce qui n'était pas certain.) Elle se dirigea prudemment vers l'endroit où le Glargass avait été abattu, mourante de faim. Plus de traces du Kerkand. D'après le ciel une demi-journée de repos s'était écoulée, donc pas étonnant... Anna trouva la carcasse du Glargass. La bête sauvage n'avait pas tout dévoré. L'aventurière n'hésita pas à finir le repas sur cette chose qui était encore un peu chaude. Cru. Elle put même emporter plusieurs carrés de viande de cinq-cent grammes découpés à l'épée qu'elle mit dans son sac. Après quoi, estimant que le Kerkand ne pouvait pas revenir elle se déshabilla pour faire sécher ses vêtements, les accrochant aux branches basses d'un arbre, sentant aussi qu'elle mourrait de honte si un voyageur passait à cet instant. Mais mieux valait ne pas mourir de froid et elle n'avait pas de change. Au moins s'était-elle débarrassée de sa saleté. Anna pensa qu'elle était encore plus perdue maintenant. A s'en croire abonnée ! L'aventurière méritait vraiment son surnom de "pommée" mais les circonstances n'avaient pas jouées en sa faveur non-plus il faut dire.

Quelques heures plus tard sous un beau soleil, Anna put remettre sa lingerie, son pantalon, sa chemise, sa tunique, sa jupe, ses pulls.... Bref, elle se rhabilla quoi. Et continua le chemin en essayent de trouver l'est, rapport à la position du soleil. Sur ce deux jours s’écoulèrent durant lesquels elle tint le coup grâce à son steak de Glargass (d'ailleurs ces bestioles n'avaient pas repointés le bout de leur nez -seulement un sanglier et une biche en vue) et les baies qui venaient diversifier son alimentation. Il fallait rationner bien sûr et Anna sentait son ventre se creuser. Au bout de ses deux jours de marche vers l'est, sans autres troubles, Anna arriva à une cabane. Oui mais attendez, elle était cramoisie. Pas de trace du fleuve qui marquait la frontière avec Anaëh cependant. Anna décida de s'approcher prudemment de cette petite maison.

Elle sentait que ce lieu avait une histoire. Sa sensibilité le lui permettait, un incendie avait eu lieu il y a... quelques années ? Dévastant la végétation alentour, on le voyait à ce qu'elle était bien plus dense quelques mètres plus loin. N'y tenant plus, Anna entra dans la cabane, ne s'y trouvant pas très à son aise. Pour sûr elle ne passerait pas la nuit ici, trop aisément remarquable. Il y avait quelqu'un à l'intérieur de ce lieu qui semblait donc habité :

-OOOOHHH ! Mais qu'est c'que nous avons là ? Une Drow ? Non c'est une bâtarde. Enchanté, miss... ?

-Litana. Répondit-elle en déclinant une de ses fausses identités.

Elle avait parlé instinctivement. A qui s'était-elle présentée ? Un gaillard avec une allure de brigand, braies rouges et veste matelassée laissant voir son torse, ce qui la gênait. Très musclé, gros bras. Il lui manquait des dents. L'homme était plus que sale (elle qui se croyait sale) lui semblait vivre dans la crasse depuis toujours. Il avait les yeux gris et les cheveux courts, noirs, en bataille. Un couteau était planté sur la table où il était assis. Il y avait aussi un morceau de fromage qu'il devait être occupé à manger tout en jouant aux cartes (seul ?). Une torche éteinte était aussi posée sur la table.

-Litana ! C'est un joli non. Moi c'est Geark, de la Dross, pour vous servir.

Anna posa la question qui lui brûlait les lèvres, elle pouvait ressentir en effet un flot d'énergie négative, sans compter les traces d'incendie.

-Qu'est ce qui s'est passé ici ?

Puis elle se rendit compte :

-La Dross ? Vous ne devez pas être quelqu'un de fréquentable alors !

*Vous allez me faire du mal ?* pensa-elle et faillit demander. Bizarre que la demi-drow n'ai pas déjà dégainé son épée.

-Hé hé... T'en fais pas ma mignonne...

Mais Anna s'en faisait. Elle tira son arme de son fourreau.

-OH ! Oh ! Tout doux ! Je vais te dire ce qui s'est passé. Ici vivaient des sal----ds d'elfes, une guérisseuse. Mais c'était plutôt une bouchère. Un jour un pote à moi lui a fait la peau et à cause de son cher et tendre ça a mal finit. Voilà...

-Vos "potes" font la peau aux elfes ?! Demanda elle indignée et sidérée, criant.

-Hey ! Mais je savais pas que les Drows étaient les mais des elfes maintenant ! J'aurais tout vu.

-Je n'suis pas une Drow ! Hurla Anna.

Le filet de sang l'éclaboussa lorsqu'elle le tua. Cet homme en avait trop dit, il était trop menaçant pour Anna. Il fût surprit et n'opposa pas de résistance lorsqu'Anna lui planta l'épée dans la gorge. Pas le temps de récupérer son couteau. L'homme s'effondra avec un dernier râle d'agonie. Fauyeur n'avait aucune pité à prendre la vie d'un mauvais bougre lorsqu'elle l'estimait nécessaire. En nage, elle ressorti de la cabane. C'est alors qu'elle entendit des bruits. D'autres personnes venaient ! Les complices du bandit ? C'est qu'il ne devait pas jouer aux cartes seul, si ? Ou bien était-ce des elfes, vu qu'il semblait y en avoir dans le coin. Du moins autrefois. La demi-drow avait été furieuse qu'on s'en prenne aux elfes et qu'on la traite de Drow, triste aussi pour cette femme guérisseuse qu'elle ne connaissait pourtant pas mais qu'elle devinait pourtant bien ne pas être une bouchère (suffisait de voir l'allure du type qui l'avait appelée ainsi). L'aventurière partit en courant mais resta à proximité pour voir qui venait, cachée derrière un tronc d'arbre. Tout en se remettant de ses émotions, elle épiait. A l'intérieur le cadavre crachait encore le sang.
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MessageSujet: Re: Péripéties en Aduram [Tyra Dalwéria]   Péripéties en Aduram [Tyra Dalwéria] I_icon_minitimeVen 24 Aoû 2012 - 15:51

(En provenance d'Anaëh)

Les bruits ambiants : le bruissement des feuilles, les oiseaux chantant, ainsi que les rayons du soleil séchant lentement ses vêtements et cheveux, ramenèrent Tyra à la conscience. Elle ne se souvenait pas avoir dormi ni rêvé mais elle se rappelait vaguement ce qui l’avait conduit là. Où ça là ?… Ne s’était-elle pas noyée ?… Non, heureusement, donc elle n’était pas en train de se réveiller au royaume de la déesse. Et puis quoi encore ?! Avant d’avoir entamé quoi que ce soit ? Ça aurait été à la fois ironique et pathétique… D’ailleurs en parlant de choses à faire… Mais la douleur et les tensions parcouraient tous ses membres. Elle le savait : elle avait la fièvre. Combien de temps était-elle restée endormie ? Elle fit un effort pour se redresser. Il lui fallait encore attacher la corde pour permettre aux autres de traverser. Lentement, très lentement mais sûrement, Tyra se releva, se hissant sur ses coudes et ses genoux d’abord puis se levant fébrilement, manquant de perdre l’équilibre au moindre mouvement.

Kaëlian la surveillait depuis l’autre rive tandis que Lorelia s’était endormie, rattrapant son sommeil et sa fatigue. Le jeune elfe s’en voulait d’avoir laissé Tyra commettre une telle imprudence, que dis-je : folie ! Mais elle avait su dès le départ l’impressionner par son tempérament et son calme. Son action soudaine durant la cérémonie pour les protéger avait achevé de le convaincre. Le convaincre, oui, mais de quoi ? Qu’il n’était qu’un jeune fanfaron ? Que la croyance en la déesse était une affaire sérieuse et qu’il n’y avait pas sa place ? Pourtant, il avait ses raisons de faire partie des adeptes et d’avoir assisté à la cérémonie, n’avait fait que le confirmer... mais peut-être n’était-ce pas les bonnes. Et puis, si Tyra avait effectivement un potentiel magique que lui n’avait pas, elle semblait en payer assurément le prix, ou le paierait-elle tôt ou tard. En attendant, elle s’était réveillée, après plus de deux heures de sommeil forcé. Comment allait-elle ?

Tyra chercha sa besace pour se procurer une racine de bécarole. Le problème était qu’elle l’avait laissé de l’autre côté. Heureusement car autrement toutes ses affaires auraient été trempées ! Pourquoi cette envie soudaine de bécarole ? C’est là qu’elle remarqua -bien que toujours à moitié dans le cirage-, à quel point elle avait l’habitude d’en consommer. Depuis quand ? Elle n’en avait pas la moindre idée. Dans l’immédiat, elle s’en passerait. Elle pensa que ce que son corps voulait sans doute était du sucre, bien que cette racine n’ait pas un goût particulièrement sucré. Donc pourquoi une envie si violente sur le moment ? Bref, pas le temps pour ça. Elle se sentait un peu moins dans le flou et alla attacher solidement la corde en hauteur avant de se reposer encore un peu le temps qu’ils traversent. Elle repéra donc un gros arbre qui ferait bien l’affaire et y grimpa, difficilement à son avis, mais tout de même rapidement pour un profane qui n’a pas l’habitude de l’exercice. Ce faisant, ses mains lui firent mal à chaque prise. Normal à vrai dire, elles étaient pleines d’écorchures de ronces. Elle n’avait pas fait attention à ce détail, ayant plus mal à la tête qu’autre chose. Elle allait devoir s’occuper de ça aussi. Jugeant la position suffisamment adéquate, elle détacha la corde de sa taille pour l’enrouler autour du tronc et des branches avant de serrer au maximum par un nœud plusieurs fois renforcé pour être sûr qu’il ne cèderait pas. Ça devait donc être assez solide… En y repensant, heureusement que Kaëlian l’avait accompagné car porter toutes ces lourdes et encombrantes cordes seule aurait été fastidieux. Kaëlian… elle lui fit signe de l’autre côté du fleuve.

« Ça y est , elle a accroché la corde ! On va pouvoir y aller Lorelia. »

Sans que ce soit pour le moins du monde calculé, il y avait un bon dénivelé entre les deux extrémités. Il faut dire d’une part que les arbres de chaque côté n’ont pas la même prestance, et d’autre part, qu’avec la fatigue et la fièvre, Tyra avait fait le minimum, se contentant de placer la corde à bonne hauteur et de s’assurer d’une tension correcte.

« C’est parfait ainsi !… Mais bon, le retour sera une autre histoire… A moins qu’on ne repasse pas par ici cela dit… »

Kaëlian estima que ça devrait aller : la corde était assez solide et espérons bien attachée, de plus la technique était bien rodée pour un elfe. Il vérifia que la ceinture de cuir était bien attachée à ses poignets eux-mêmes protégés par un tissu, puis demanda à Lorelia dans son dos :

« Tu es prête ? Faudra surtout pas me lâcher une seconde hein ? »

« Evidemment ! Je n’ai pas envie de tomber dans le fleuve et de nourrir les niaharipas ! »

« Alors c’est parti, je me lance ! »


Sitôt dit, sitôt fait, voilà Kaëlian et Lorelia qui traversent le fleuve en tyrolienne. Heureusement les nœuds entre les cordes étaient bien faits et non seulement ne cèdent pas mais ne gênent pas non plus la descente car le dénivelé, l’élan et le poids sont suffisant. Avec agilité et maîtrise, Kaëlian détache l’un de ses poignets juste avant d’arriver, évitant ainsi de se prendre le tronc de l’arbre et atterrissant en quelques pas précipités. Il fit descendre Lorelia qui le précéda alors pour se précipiter vers Tyra, adossée au tronc et qui la regarde faiblement. Kaëlian s’enquit plusieurs fois de son état alors que Lorelia monologuait sur ses sentiments à propos des tout derniers évènements, mais il dut se contenter d’une unique réponse, les autres fois étant son regard sévère.

Une fois rassurée sur le sort de tout le monde, Tyra déclara qu’il valait mieux s’arrêter et poser le camp ici et manger un bon repas, l’après-midi était bien entamée et le soir tomberait bientôt, il leur fallait prendre le temps de récolter quelque nourriture avant cela. Oui, car un bon repas sans nourriture allait être difficile car ils n’avaient rien emporté d’autre que de quoi manger vers l’heure du midi. Il aurait été trop risqué et trop encombrant de s’attarder à prendre des vivres, surtout que Tyra n’avait pas l’intention de priver la caravane de plusieurs rations, eux aussi avaient du chemin à faire peu importe lequel. Trouver de la nourriture dans cette forêt ? Aucun problème c’était l’été ! Il y avait des baies à profusion, il suffisait de savoir chercher, à commencer par des mures. Il y avait aussi des noix fraiches, des bourgeons, de la sève, des racines : pleins de choses typiques d’un repas d’elfe ! Si on voulait de la viande, ce n’était pas un problème non plus si on savait un peu chasser, mais pas sûr que les compagnons de Tyra en ait quelques compétences. Ils se répartirent donc les tâches. Kaëlian alla chercher de la nourriture, Lorelia du bois pour le feu et des mures, et Tyra de l’eau, notamment pour se préparer une tisane contre sa fièvre avec quelques-unes de ses herbes qui ne quittaient jamais sa besace, et aussi se badigeonner la main d’un onguent qu’elle allait reconstituer à partir de poudre, de graisse et d’eau. La jeune demie enleva sa robe et ses chausses et les fit complètement sécher près du feu. Elle n’avait pas la force d’enlever l’eau qui restait avec la magie et ce n’était nécessaire de toute façon. Heureusement, elle avait toujours un change plié au fond de sa besace à part pour les chausses. Ça ne prenait jamais bien trop de place, même en hiver, vu qu’elle ne se couvrait jamais. Elle passa ensuite un moment à se reposer en attendant que Kaëlian revienne. Elle n’avait rien de mieux à faire si ce n’était se lever pour quelque commodité. Dans le lointain parmi les bruits ambiant, des bruits de troncs craquant et grinçant laissaient présager la présence d’un ou plusieurs animaux de grande taille peu discrets.

Kaëlian revint la tunique chargée de mets divers et variés récoltés çà et là. Il devait avoir l’habitude, d’ailleurs il s’était proposé pour cela avant même que Tyra ne dise quoi que ce soit. Ainsi ils mangèrent en silence ou presque, n’échangeant que quelques mots. Lorelia aurait voulu discuter mais elle voyait bien que Tyra était fatiguée et se retint. La jeune demie, ayant d’habitude des difficultés à s’endormir, cédait facilement une fois exténuée, ce qui était le cas. Elle s’endormit donc rapidement. Durant le repas, elle lâcha la destination première de leur « expédition », l’endroit où elle avait prévu d’aller bien avant d’avoir entendu la rumeur. C’étaient les restes calcinés d’une cabane, la maison de son « enfance » (n’étant pas vraiment encore adulte, ce terme pouvait paraître inapproprié). Elle n’en dit pas plus mais Kaëlian y devina certaines choses, des similitudes avec son propre passé sans doute. En tout cas il la rassura sans doute, car il voyait bien qu’elle avait l’intention de poursuivre même si son état empirait durant la nuit, en lui disant qu’il la porterait et qu’elle n’aurait qu’à lui indiquer la bonne direction.


Le lendemain matin, la fièvre de Tyra s’était envolée, ne lui restait qu’un mal de tête et un épuisement physique mais pas mental heureusement. Elle refusa d’abord de se faire porter mais vu qu’elle trainait littéralement des pieds dès les premiers mètres, Kaëlian insista. Ils avancèrent ainsi à travers les arbres. Bientôt, ils débouchèrent sur un sentier, puis sur une piste plus conséquente.

« Reconnais-tu cet endroit ? On est toujours dans la bonne direction ? »

« Oui, aucun doute, il y a un village au bout de cette route. Si on continue, on devrait croiser un sentier repartant vers le nord. Je ne sais pas s’il existe encore, je ne suis pas passée par ici lorsque je suis venue en Anaëh, j’avais suivi une autre route plus au sud où il y a un ponton et des barques pour traverser. »

« Ah ! Et c’est maintenant que tu le dis ! Pourquoi on n’est pas passé par là ?… Ouai, inutile de poser la question j’imagine qu’il y a des raisons. »

« Hum, je vais quand même te les dire : trop loin, trop long, trop risqué, et pas d’argent. »

« Je le savais ! N’est-ce pas Lorelia qu’on le savait ? »

« De quoi ? Je ne sais pas moi. »

« Ça ne fait rien… Attends c’est une piste ça ? C’est par là ? »

« Non, plus loin. On pourrait couper par la forêt sans suivre la piste mais ce n’est pas moins risqué. »

« Risqué ? Pourquoi ? Des bandits sur les routes je veux bien, mais sur les sentiers en pleine forêt ? »

« Je sais moi : c’est à cause des animaux qui emprunte aussi les pistes. C’est mon père qui m’a parlé de ça une fois. »

« Oooh… Oui ça se tient. Ils sont dangereux les animaux en Aduram ? »

« Comme partout… Mais, il y a peu de risques. »

« Sait-on jamais… Ah, c’est pas un sentier ça ? Pas sûr, il a pas l’air très clair. »

« C’en est un, mais c’est plus loin encore. »


Après encore une bonne demi-heure de marche, Tyra reconnut le chemin. Le sentier en question n’existait plus que dans ses souvenirs, les fougères et autres plantes avaient recouvert ses traces mais les arbres avaient peu changés, notamment le chêne au tronc noueux et la pierre de signalement bien que presque complètement recouverte de mousse. S’ils continuaient plus avant sur le chemin, ils arriveraient au village. Le chemin allait de celui-ci au fleuve, il était assez long et les avait fait faire un détour pour rattraper le sentier remontant jusqu’à la cabane. Tyra avait préféré se fier à cette valeur sure plutôt que se lancer au milieu de la forêt malgré sa connaissance des lieux, car cela faisait tout de même plusieurs années qu’elle n’était pas revenue par ici, ses souvenirs n’étaient peut-être plus en accord avec la réalité…

Ils remontèrent donc sur le sentier presque effacé. Tyra demanda à descendre, elle se sentait mieux et Kaëlian devait être fatigué de la porter. Ainsi ils avanceraient plus vite car il y avait encore deux bonnes heures de marche si ses souvenirs étaient exacts à ce sujet.

Finalement, la petite clairière fut en vue au loin par les rayons aveuglant filtrant à travers les arbres. Cela donnait une ambiance très calme, un contraste entre l’ombre et la lumière, un effet digne d’un peinture mais plus puissant encore puisque réel. Pourtant, ce qu’il y avait à découvrir dans la clairière n’avait rien de calmant. Avant qu’ils ne soient encore assez près, Tyra s’arrêta brusquement. Qu’était-ce ? De l’appréhension ? Oui, assurément, mais c’étaient ses pensées, ses voix dans sa tête qui lui ordonnèrent de ses stopper. Elles avaient raison, mais pourquoi ? Elle n’avait pas encore pris conscience de ce que ses oreilles avaient perçu. Kaëlian s’était aussi arrêté de lui-même et même accroupi. Il murmura :

« J’ai entendu un bruit suspect, je sais pas si c’est juste un animal ou si c’est autre chose. Tu penses que d’autres gens seraient venus habiter là ? »

Tyra ne répondit pas, elle écouta le bruit se rapprocher. C’était ça ! Des branches que l’on écarte sciemment, un ou plusieurs souffles et une voix soudaine chuchotant trop forte :

« On y est enfin ! Pas de doute c’est là ! C’est un malin ce Geark ! Comment il veut qu’on se perde pas avec ses indications foireuses ? J’espère que son plan en vaut la peine ! Parce que la prochaine fois j’vous le dis, je le donne en pâture au kerkand ! @#&~^ ! J’ai cru qu’on le sèmerait jamais !

« La ferme Kreul !
–Lui imposa une autre voix en chuchotant aussi fort.

« Ouai, ferme ta ‘kreule’ Gueul ! –Plaisanta un autre.

« Et toi arrête de foutre de ma ‘greule’ ! –Se trompa le premier individu, déclenchant le pouffement de l’autre. »

« Attendez les gars, y a un truc qui cloche ! » Les arrêta le second type.

Il s’agissait assurément de trois bandits de la Dross. Encore ? Décidemment ils aimaient trainer dans les parages. Accroupis dans les buissons et autres fougères en retrait de l’orée de la clairière, Tyra ne les distinguait pas mais rien qu’à leur intonations vulgaires elle savait à quoi s’en tenir et une vague de colère lui monta aux joues. Avant que Kaëlian ne le remarque, elle s’était relevée pour avancer plus près, du moins jusqu’à l’orée de la clairière. Les deux autres la rattrapèrent et Kaëlian lui implora de ne pas approcher plus, c’était trop dangereux. Il se demanda seulement quoi faire, lorsque soudain un juron retentit…

« @#&~^ ! Geark ! On l’a buté ! Qui a fait ça ?! On nous a doublé ? »

« Hein, quoi ?! Ah non ! J’ai pas fait tout ce cirque pour des prunes ! »

« On l’a buté comment Trom ? Laisse-moi voir. »

« J’sais pas, on a dû le surprendre il n’a pas dégainé. »

« Il connaissait le type ? »

« Quel type ? »

« T’as un pois chiche à la place du cerveau Kreul ? Le type qui l’a buté quelle question ! »

« Attends, Marloc, le sang est encore frais ! Il doit pas être loin, il est peut-être même en train de nous attendre dehors pour nous refroidir aussi ! »

« Pourquoi il ferait ça ? »

« Réfléchis crétin ! Si c’est pour nous doubler, autant éviter la concurrence en éliminant ceux qui sont au courant du plan ! »

« Mais on est pas au courant ! Il nous a presque rien dit ! »

« Et qu’est-ce que tu en sais qu’il en sait lui ? »

« Bah j’en sais rien moi ! »

« Bah voilà, on sait pas ce qu’il en sait et lui il sait pas qu’on en sait rien ! »

« Ouai mais on sait pas non plus s’il sait qu’on en sait rien du fait qu’il sait pas qu’on en sait rien ! »

« J’pige que dalle à ce que vous dites les gars ! Ça change quoi qu’on sache ou pas qu’il sache ou pas qu’on en sache que dalle de ce qu’il sait et de ce qu’on ne sait pas ? Si on le trouve on le bute puis c’est tout ! »

« LA FERME KREUL ! »
Dirent les deux autres en chœur.

« Crétin, il y a plus que lui qui sait pour le plan de Geark ! Cet imbécile nous a pas dit qu’il y avait un autre type sur le coup ! »

« On fait quoi alors ? »


Pendant qu’ils tergiversaient en criant bien fort, un bruit régulier se fit entendre de plus en plus fort. Qu’est-ce que c’était ? Ca faisait comme une onde de choc à chaque fois… C’est alors que le doute ne fut plus permis lorsque son grognement se fit entendre : c’était le kerkand en question qui avait retrouvé ses proies ! Ou du moins, il avait senti l’odeur du sang avant d’autres charognards. Mais pourquoi s’acharnait-il ainsi ?… Analysant la situation, Tyra en déduisit qu’il s’agissait d’une femelle gestante qui avait besoin de satisfaire ses instincts naturels pour la survie de sa progéniture, autrement dit : charger, broyer et dévorer encore plus qu’à l’accoutumée et ce, peu importe la proie du moment que c’était mangeable !

Le monstre arriva par leur gauche, l’ouest-sud-ouest. Ouf, le monstre avait ralenti pour renifler bruyamment l’air. Quelque chose d’autre semblait attirer son attention pas très loin de lui. Un animal ? Une autre personne ? Il s’arrêta, visiblement attiré par autre chose. Il s’apprêtait à bondir quand Lorelia l’aperçut depuis sa position. Elle se mit alors à crier de peur en l’apercevant. Malgré ses réflexes pour lui couvrir la bouche, Kaëlian s’y prit trop tard et le monstre détourna le regard dans leur direction alors que les bandits pointaient leurs têtes par les ouvertures de la cabane pour savoir ce qu’il se passait.

« Une fille ? »

« C’est elle qui a buté Geark ? »

« Qu’est-ce j’en sais Kreul ?! On a plus inquiétant pour le moment ! Regardez qui revoilà ! »

« Ah non pas encore lui !! »


Tyra n’avait encore jamais eu à faire à un kerkand, prenant soin d’éviter de croiser leur route au moindre signe suspect comme lui avait expliqué son père qui avait une anecdote à ce sujet pour avoir eu la malchance d’en croiser un une fois. Grace à sa magie et ses réflexes, il s’en était sorti indemne heureusement. Ces créatures sont de vraies brutes sans cervelle mais ce n’est pas pour autant qu’il faut les sous-estimer. De même que les bandits d’ailleurs. Il était trop tard pour fuir car l’animal courrait vite et fracassait les troncs sur son passage si nécessaire. Mue par ses voix intérieures, Tyra agit rapidement alors que le kerkand les chargeait.

« Dans l’arbre ! Et restes-y ! »

Tyra attrapa Lorelia par les dessous de bras et par une soudaine rotation, la tira et la balança de toutes ses forces en l’air vers les branches basses d’un gros arbre juste à côté. Guidée par sa peur et par l’ordre de son amie, Lorelia s’agrippa aux branches et entreprit immédiatement de les remonter.

« Toi derrière, moi devant. Vite ! Cours ! »

Kaëlian hésita et tomba presque à la renverse en se retournant après que son incitation à l’action l’ait sortit de sa soudaine torpeur. Il avait intérêt â faire ce qu’elle venait de dire car il n’avait aucune idée de comment échapper à ce monstre. Tyra sprinta droit devant dans la clairière, obligeant le monstre à suivre la cible (l’appât) la plus visible et la plus facile à rattraper. Alors que le monstre brassait de l’air en essayant de l’attraper à quelques mètres derrière, Tyra plongea par l’ouverture à l’endroit où devait se trouver une fenêtre autrefois puis se réceptionna par une roulade maladroite sur le sol abimé et jonché de débris. Elle se planta une écharde dans l’épaule à l’occasion mais n’avait pas le temps d’y songer, elle plongea sur le côté juste à temps : Le kerkand enfonça le mur noirci comme s’il défonçait un vulgaire carton à coup de marteau. Les bandits surpris, tombèrent à la renverse sous l’onde de choc et les morceaux de bois volant. L’un d’eux, à l’entrée, ne tarda pas à s’enfuir avant que le monstre n’ait repéré ses camarades au milieu de la poussière de bois et des cendres volantes. Les bandits jurèrent encore et encore en tentant de se relever et de s’enfuir. L’un d’eux y parvint en enjambant une autre ouverture de fenêtre au moment où son camarade se faisait chopper la jambe par un bras du monstre surgissant de la poussière volante, poussière qui n’avait pas retenue son avancée le moins du monde. Alors qu’elle se relevait, Tyra aperçut le bandit hurlant de peur se faire soulever comme une vulgaire brindille et se faire fracasser le dos contre le sol. La jeune demie détourna le regard au dernier moment, mais le son écœurant des os brisés augmenta brusquement son état de stress. Des pensées contradictoires virent s’insinuer dans son esprit alors qu’elle se hâtait de sortir par le trou béant laissé dans le mur. Oui c’était de sa faute s’il était mort parce qu’elle avait conduit exprès le karkand dans la maison et quoi ? Avait-elle le droit d’apporter la mort à un bandit juste parce que c’était un bandit ? Mais peu importe la culpabilité, ce n’était pas le moment ! Elle venait de sortir juste à temps ! Car avec le mur presque désintégré et le plancher défoncé à coup de pattes puissantes et gigantesques provoquant des ondes de choc, une poutre maîtresse céda et la ruine s’effondra sur elle-même dans une grande volée de cendres et de poussière. Tyra en fut projetée au sol par le souffle. Elle rampa pour s’éloigner. Mais ce n’était pas ça qui allait arrêter ce mastodonte ! Il fallut très peu de temps avant que les débris ne bougent puis ne volent dans les airs, projetés par un karkand, à moitié assommé, légèrement blessé mais surtout : enragé !

Décidemment, ce retour aux « sources » se passait de façon complètement inattendue, un scénario que Tyra n’aurait jamais imaginé. Et les autres ? Lorelia était dans son arbre, Kaëlian avait couru en arrière mais espérons qu’il n’ait pas fuis trop loin tout de même, un bandit était mort si on ne comptait pas le premier cadavre, deux autres avaient fuis la maison, pour aller où ? Loin ? Aucune idée. La bête ou la personne que le monstre avait sentie avant de changer de cible ? Aucune idée non plus. Elle ? Par terre en train de ramper et d’essayer de se relever alors que les courbatures de ses muscles avaient trouvé le bon moment pour se rappeler à son esprit. S’il n’y avait pas encore de spectres en ce lieu devenu sinistre, il risquait d’y en avoir sous peu avec de telles morts… Espérons que Tyra n’en fasse pas parti ! Mais déjà le kerkand s’extrayait des décombre et jetait un regard furieux autour de lui, tenant une jambe arrachée dans une de ses impressionnante poigne. D’ailleurs un de ses yeux était en train de se fermer sous l’action d’un hématome au niveau de l’arcade sourcilière. Mais ceci n’empêcha pas l’œil restant trouva sa cible… Mais quelle cible ?




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MessageSujet: Re: Péripéties en Aduram [Tyra Dalwéria]   Péripéties en Aduram [Tyra Dalwéria] I_icon_minitimeVen 24 Aoû 2012 - 19:26

Ah ! Les rats étaient plus nombreux, ils pullulaient ! Anna les vit approcher de la cabane. Des bandits au langage vulgaire qui se disputaient entre eux comme des charretiers. Ils voulaient peut-être se montrer discrets mais c'était raté, surtout pour son ouïe. Les individus connaissaient le dénommé Geark, pire il apparut qu'ils étaient complices pour un quelconque plan. Ce plan incluait-il sa mort ? Certainement... Alors il fallait se défendre.
Sans trop écouter ce que disaient les Drossiens, mais en y accordant tout de même une oreille, Anna commença à se déplacer pour se mettre derrière eux et fuir, en effet ils arrivaient dans sa direction et rejoignirent bientôt la cabane.
Là leur voix abandonnèrent toute discrétion notamment un "la ferme Kreul" retentissant, "le plan de Geark" ? Cela l'inquiétait beaucoup... Puis... Oh p-t—n ce grognement ? Pas de doute : le Kerkand refaisait surface ! Il avait du suivre les trois voleurs. Pas de bol après avoir plongé dans le fleuve pour l'éviter et s'être caché dans un buisson des heures durant... Décidément ce monstre était récurrent. Fauyeur commençait à penser que le seul moyen de s'en débarrasser serait de le tuer, mais avait-elle la moindre chance face à ce bestiaux ? Génétiquement, non.

Quand le Kerkand la remarqua (car elle s'était mise dans sa ligne de mire en voulant éviter les hommes) il sembla lui faire un sourire carnassier histoire de dire "je t'ai retrouvé cher petit beefsteak gris ambulant !" ce à quoi Anna ne put répondre que par un petit cri effrayé... Mais elle fut sauvé in extremis car quelque chose détourna l'attention de la pire des brutes de la forêt. Des silhouettes qui semblaient elfiques : deux fillettes et un homme. Qu'est ce qu'ils venaient faire ici ? Si Anna avait su : cette question était cent fois plus pertinente quand les protagonistes étaient inversés. La fille la plus âgée réagit prestement, semblant être la leader du groupe elle envoya la plus jeune se réfugier dans l'arbre et partit en courant, l'elfe sur les talons.

Anna était pétrifiée : cette jeune elfe se donnait en appât au Kerkand pour sauver le reste de son groupe ? A moins qu'elle ai aussi un plan en tête... La demi-drow elle, n'en avait aucun et aurait été mangée sans leur intervention. Les Drossiens étaient toujours cachés dans la maison. Que faisait-elle ? La voilà qui plonge par la fenêtre... attirant la bestiole jusque vers les hommes de Geark. Ils allaient tous se faire dévorer ! Anna se cacha les yeux lorsque le monstre enfonça le mur en une fraction de seconde, ça avait été si rapide... "Marloc !" cria quelqu'un, ce qui attira son attention et elle pu voir le Kerkand croquer dans le dit Marloc. A l'intérieur il s'était fait méchamment fracassé par la faute de l'elfe... Mais bon c'était elle ou eux. L'autre était dans l'arbre, et l'homme-elfe introuvable. Quand aux brigands en fuite, ils partaient dans la direction opposée, en effet par réflexe ils n'allaient pas s'enfuir vers l'endroit d'où venait le Kerkand... Et comme Anna avait peu bougée... Elle ne se retrouvait dans le champ de personne. Au final elle était peut-être la plus sauve dans cette affaire. Le plan des détrousseurs devait être bien ruiné à présent : quel qu'il soit !

Puis : apocalypse, la petite maison en bois s'effondra carrément sur le monstre. Ah ! Il allait donc mourir, ce foutu truc ! Mais non, vingt secondes plus tard il se releva de sous les décombres, plus en colère que jamais. Il ne semblait avoir plus qu'un œil pour voir... Mais c'était amplement suffisant. Œil pour œil ?

Il allait jeter son dévolu sur la personne qu'il avait le plus de chance d'attraper : l'elfette ! Que faire ? Anna aurait pu profiter du fait qu'il soit à moitié assommé pour l'empaler, mais elle ne pouvait même pas atteindre la gorge tellement le bestiaux était haut ! Non, il semblait bien qu'elle ne pouvait rien faire pour l'elfe... C'était dommage mais elle allait mourir, rien n'échappait à la folie destructrice d'un Kerkand... Il tira une patte en dehors des décombres de ce qui avait dû être un lieu de vie autrefois aimé. Anna aurait voulu filer droit sur le monstre pour lui tourner son épée dans le ventre, mais elle tenait encore trop à la vie pour ce faire.

Se retournant, elle se trouva nez-à-nez avec l'elfe de tout à l'heure.

-Je... Je ne suis pas votre ennemie ! Dit-elle rapidement.

Puis ajoutant sous le coup d'une "folie" et de la culpabilité :

-Je vous suis si vous m'aidez à le vaincre !

Mais Anna n'attaquerait pas le Kerkand en première ligne, du moins elle le pensait. L'elfe croyait-il qu'elle allait lui planter son épée dans le dos ? Peut-être, mais il ne sacrifierait pas la membre de son groupe et son aide ne se refusait pas ! Qu'est ce qui lui avait pris de la proposer ? Maintenant elle allait certainement mourir... Pour sauver une inconnue ! Voilà que l'elfe mettait du temps à réagir, la petite allait se faire bouffer ! Anna en était là de ses réflexions lorsqu'un carreau se planta dans la gorge de la bête, et un autre dans sa poitrine. Un arbalétrier ! Peut-être même plusieurs ! Il porta les pattes à sa blessure et émit de drôles de bruits, ça semblait douloureux. Là, il se pencha en avant par faiblesse. Fauyeur devait saisir l'occasion. Affaibli par l'effondrement de la cabane et les deux carreaux, le Kerkand ne la vit pas venir. Ni une ni deux, elle prit de l'élan avec son épée et visa la gorge, comme pour le brigand (sauf que cette gorge était bien plus épaisse) ! Se doutant qu'elle ne pourrait pas le tuer comme ça avec une lame si fine, elle prit le temps de remuer le couteau dans la plaie. Faisant couler le sang abondamment. Dans ce qui semblait être un ultime réflexe de défense, le Kerkand donna un coup de sa patte griffue sur l'épaule d'Anna. Un impact qu'elle estima maladroitement à cinq tonnes, le vêtement était lacéré et traversé entièrement, rencontrant la peau. Le cou était atteint aussi. Comme pour arranger cela le tireur embusqué la prit alors pour cible. Se recevant un carreau dans la jambe pour toute récompense de son acte héroïque, Anna retira l'épée de la chair de la bête, qui s'effondra mollement avec grand fracas. L'animal, l'un des plus grand prédateur des bois rendait son dernier soupir (ou du moins il n'allait pas tarder). Elle avait eu beaucoup de chance qu'un concours de circonstances lui permette de l'achever facilement mais maintenant qu'elle était blessée elle aussi ce n'allait pas être une partie de plaisir d'échapper aux tireurs.

Sous une pluie de projectiles (qui devait venir d'encore plus de brigands), la semi-sombre se remit sous le couvert des arbres, cherchant des yeux les elfes auprès de qui elle venait sans doute de rembourser sa dette. Elle n'en revenait pas, euphorique d'avoir tué le Kerkand, ne sentant pas la douleur aux endroits où elle était blessée.
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MessageSujet: Re: Péripéties en Aduram [Tyra Dalwéria]   Péripéties en Aduram [Tyra Dalwéria] I_icon_minitimeLun 27 Aoû 2012 - 18:06

Kerkand : Animal terrestre, cordé, vertébré, quadrupède à phalanges apparenté à la grande famille des grands singes (du moins il semblerait), bipède par moment (lorsqu'il s'agit de cogner sur tout ce qui bouge et d'attraper sa nourriture), quatre mètres de haut à l’âge adulte, carnivore solitaire aux mœurs brutaux. Le kerkand : un terrible prédateur oui… Mais les plus grands prédateurs sur Miradelphia restent les quatre races humanoïdes engendrées par les dieux, et ils étaient en train de le prouver !

Tandis que les bandits survivants prenaient la fuite sans demander leur reste, le monstre se releva, furieux mais quelque peu désorienté, il jeta alors son dévolu sur Tyra, encore un peu assommée par sa chute et engourdie par ses muscles endoloris et courbaturés à cause de la fièvre de la veille. Avançant à grands pas lents après avoir reniflé la jambe pleine de cendre dans sa main puis s’en être débarrassé par dédain, il lorgna sur sa victime, n’étant pas très sûr de son coup avec un seul œil pour voir. Pendant ce temps, Kaëlian revenait en courant dans la direction de la cabane et tomba nez-à-nez avec une personne qu’il crut être un ou une Drow à cause de la couleur de sa peau. N’ayant pas le temps de réfléchir, celle-ci ne lui en laissant pas l’occasion, il resta interdit, ne sachant que faire alors que l’ennemi ne l’attaquait pas. Non, pire ! Enfin mieux : c’était une femelle qui déclara ne pas être son ennemi. Ah bon ? Alors qu’était-elle dans ce cas ? Un bandit ? Ou bien… La personne qui avait tué le premier de ces bandits ! Ouai, peut-être bien, mais il y avait trop de questions pour savoir quoi faire. Elle proposa soudain son aide, ou l’inverse en fait, elle demanda son aide pour éliminer le kerkand ! Etait-elle tombée sur la tête ? Ce n’était pas le moment ! Ils arrivaient en nombre derrière eux ! Kaëlian n’avait aucune idée de qui ils étaient, bandits ou pas, en tout cas ils étaient armés et couraient dans leur direction, pas de temps à perdre en conjectures !

Ainsi, Kaëlian contourna la demie-drow et s’élança pour espérer attirer le monstre ou du moins faire quelque chose pour sauver sa camarade. Ce n’était même pas pour coopérer avec la drow-qui-n’était-pas-son-ennemi, mais peut-être que ce fut interprété comme un acquiescement tacite car qui ne dit mot consent, surtout s’il agit en conséquence. Le problème fut que le kerkand ne remarqua même pas l’elfe en train de courir dans sa direction. Il ne remarqua pas non plus les carreaux d’arbalètes qui fondirent sur lui ni la demie-drow qui faisait de même.

Les blessures arrêtèrent le kerkand à un mètre de Tyra, toujours à terre et qui s’était retournée pour lui faire face, espérant avoir encore assez de force pour utiliser sa magie. Il y avait une bataille dans son esprit entre la peur qui lui ordonnait de fuir alors que ses jambes ne voulaient pas, et ses pensées dont l’une lui affirmaient qu’elle pouvait débarrasser de cette nuisance si elle parvenait à lui tirer un trait de glace dans son œil restant. Une très bonne idée certes, mais encore fallait-il qu’il baisse la tête pour pouvoir le viser non ? Pourquoi ne pas demander l’impossible quand sa vie est en jeu ? Et l’impossible se produisit par la survenue des tirs d’arbalète. Mais Tyra n’eut pas l’occasion d’agir car Kaëlian profita de l’occasion pour se jeter à côté d’elle, presque sur elle, afin de la protéger puis de l’attraper dans ses bras et de s’enfuir.

Au même moment, le kerkand se penchait en avant, essayant de comprendre ce qui lui arrivait et ce qui se passait autour de lui. Où était passée sa proie ? Pourquoi il avait mal et il saignait ?… Et qu’est-ce qui était en train de le faire s’étrangler avec son sang ? Pas de chance pour lui c’était l’œil du mauvais côté qui ne pouvait plus s’ouvrir à cause de la poche de peau violacée, enflée et gonflée de sang qui était tombée par-dessus. Furieux, il parvint à se débarrasser de la chose qui l’agressait d’un bon coup de patte. Pourtant il avait encore mal, et encore plus de sang était en train de couler de son artère abimée. Il mit sa grosse poigne à son coup pour essayer de comprendre et se prit d’autres tirs entre temps. Il se retourna dans leur direction en hurlant, prêt à charger, mais il n’en eut pas l’occasion car les tirs redoublèrent et quelqu’un était en train de charger sur lui avec une puissante hache ! Le monstre tenta un mouvement mais sa jambe s’affaissa sous son propre poids et il s’écroula sur lui-même. L’individu en profita pour aller lui trancher la tête d’un seul coup dans un puissant assaut. Pour sûr, il s’avait se servir d’une hache celui-là !

« Rattrapez-là et capturez-la vivante ! Je sais pas si c’est un bandit mais pour sûr que ça a l’air d’une Drow ! » Cria le type costaud à la hache qui semblait être le meneur du groupe.

« Oui chef ! » Lui répondirent plusieurs voix.

« Aaaah ! Finalement ce ne fut pas bien difficile de l’abattre ! Les villageois vont être contents ! La récompense est dans la poche ! On va même pouvoir leur demander un extra !

Kaëlian fut sommé d’arrêter sa course ralentie et maladroite à cause du poids de Tyra lorsqu’un type qui était parti à sa poursuite le somma de s’arrêter après qu’un carreau lui passa près de l’épaule et se ficha dans un tronc un peu plus loin.

« Arrêtez ! Ne… ne tirez pas ! Nous sommes des adètes de Tari ! »

« Des quoi, de qui ? …Vous êtes des Elfes ? Qu’est-ce que vous foutez là ? C’est pas votre forêt ici ! »

« Vous… Vous êtes des bandits ? »

« Des bandits ? Des bandits ! Ha ! Elle est bien bonne ! T’as pas vu le beau dessin sur mon plastron de cuir ? C’est une tête de fouine ! Ouai, bon, peut-être c’est mal dessiné j’sais pas… En tout cas on est la troupe des fouineurs ! On est des mercenaires ! Et les bandits, on en fait du pâté ! »

« A… a… ah bon !!! Et sinon ça vous arrive souvent de tirer sur les gens comme ça ? »

« Qu’est-ce tu veux la salade, tout ce qui fuit devant nous est forcément un ennemi alors on tire dessus. Maintenant répond à ma question : qu’est-ce que vous faites là ? Et la gamine là ? Elle a quoi elle est blessée ? »

« La ‘gamine’ va bien ! Et la ‘gamine’ serait curieuse de connaître ton âge histoire de savoir ce qui te permets de l’appeler comme ça ! »


Sur ce, Tyra se fit poser à terre par Kaëlian qui se posta devant elle pour la protéger.

« Oh là ! Elle est rebelle ! Quoi ? Moi j’ai 21 ans et toutes mes dents ! Je m’en contrefiche de ton âge d’elfe, t’as juste l’air d’une gamine pour moi. »

« Et c’est une raison pour continuer de nous visser avec cette arme ? »

« Visser ?… Eh ! Je me méfie c’est tout ! Vous m’avez toujours pas dit ce que vous faites là ! »

« Il l’a déjà dit : nous sommes des adeptes de la déesse ! »

« Et on est là pour les rumeurs de spectres. »
Ajoute Kaëlian.

« Des spectres, une déesse ? C’est quoi ces salades ? Oh je vois !
(En fait il ne voit rien du tout…) Pas de chance, y a pas de spectres ici, juste un kerkand qu’on nous a demandé de chasser et qu’on vient de buter ! Parait que c’est rare ces bêtes-là ! »

« Vous allez nous laissez continuer notre route ? »

« J’en sais rien moi, c’est dangereux par ici. Si vous avez de quoi payer on pourrait s’arranger pour vous escorter… Je vais vous conduire au chef d’abord, on verra ce qu’il en pense, parce que j’ai toujours pas saisi ce que vous faisiez là. »


Pointant toujours son arbalète sur eux, le jeune mercenaire les invita de la tête à passer devant. Il les mena ainsi jusqu’à son chef, qui était en train d’essuyer sa hache entouré par trois autres mercenaires affairés autour de la cabane ruine et du cadavre du monstre. Le chef était un type de plus de trente ans, difficile à dire exactement à cause de sa barbe. Il portait comme ses hommes un plastron de cuir avec un équipement un peu plus complet avec quelques protections métalliques, une bonne hache de combat et une autre lame à sa ceinture. Il était baraqué mais pas très grand, dans le mètre soixante-dix.

« Tu nous ramènes des fuyards Jacques ? C’est quoi ça ? Un père et sa fille ? Des villageois ? Non, attends, me dis pas qu’ils vivaient dans la baraque avant que le kerkand la défonce ? Si ? »

« Je crois pas chef. Regardez, ce sont des elfes ! Mais ils ont pas voulu me dire ce qu’ils faisaient là. »

« ! Mais on… ! Ahem ! Pour la troisième fois pourtant : nous sommes des adeptes de la grande déesse régnant sur les âmes défuntes ! »

« Oui, nous sommes des adeptes de Tari et nous sommes en voyage, (c’est pourtant pas compliqué à comprendre). »
Renchérit Kaëlian en marmonnant la fin de sa phrase.

« Voyez-vous ça ! »

Tyra était exaspérée, comme d’habitude face à des humains aussi stupides, surtout des mercenaires, car elle les détestait particulièrement. Elle espérait que Lorelia était toujours planquée dans son arbre et se demandait comment ils allaient bien pouvoir se dépatouiller de cette situation grotesque… En plus, le malaise qui régnait en ce lieu n’était pas que le fruit de son imagination. Avec la mort qui amplissait l’atmosphère, elle ressentait de la tristesse. Cette tristesse n’était pas que la sienne, c’était certain, pourquoi serait-elle triste après avoir échappé au kerkand ? D’ailleurs, elle n’était jamais triste, elle avait oublié ce que c’était depuis l’incident de son passé. Elle n’avait jamais pleuré la mort de ses parents, elle en avait été incapable. Alors qu’est-ce que c’était que ce sentiment étrange ? Un coup d’œil à Kaëlian ne lui apprit pas grand-chose de plus. Lui aussi était mal à l’aise, mais était-ce seulement à cause de la situation dans laquelle ils se trouvaient ou bien… ? Tyra n’en était qu’au début de son apprentissage mais elle repensa à la mort affreuse du bandit quand le kerkand l’avait attrapé. Elle n’avait pas vu la scène écœurante mais cela ne changeait rien au fait qu’il y avait deux cadavres de bandits sous les décombres. La jambe de l’un d’entre eux se trouvait d’ailleurs quelque part, heureusement hors de sa vue. Elle se demanda alors si ce sentiment étrange ne venait pas de leurs âmes souffrantes et confuses encore présentes ? Pas sûr qu’ils aient déjà trouvé le chemin de l’au-delà, ça ne faisait même pas une heure qu’ils étaient morts…

Alors que le chef allait leur poser une question pertinente, un de ses hommes arriva dans son dos et l’interpella. Il revenait de la forêt et ne revenait pas seul.

« Chef… ?


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MessageSujet: Re: Péripéties en Aduram [Tyra Dalwéria]   Péripéties en Aduram [Tyra Dalwéria] I_icon_minitimeLun 27 Aoû 2012 - 19:51

Les tirs cessèrent tandis qu'Anna abandonnait les elfes à leur sort. Triste ou gai. Elle les avait déjà débarrassés du Kerkand (ou du moins elle y avait contribué fortement) mais face à une douzaine d'humains armés elle ne pouvait plus rien, surtout dans son état. Sauf si il se passait un truc qui déséquilibrerait vraiment les forces en présence, comme un sort d'aveuglement.
Dans sa fuite, elle vit qu'aussitôt partit et son "méfait" accomplit, un homme costaud avait tranché la tête du Kerkand. Anna ne savait trop si c'était cela qui avait tenu lieu de coup de grâce pour celui-ci ou son délicieux morceau de métal lui faisant un baiser dans les cordes. En tout cas ce fichu bestiaux s'était vengé, Fauyeur savait que si pour l'instant la douleur était moindre, elle allait être terrible d'ici quelques minutes. La profondeur des traces de griffe sur son épaule et son cou était de deux ou trois centimètres, et le carreau d’arbalète à moitié enfoncé dans sa jambe la gênait pour courir.

-Rattrapez-là et capturez-la vivante ! Je sais pas si c’est un bandit mais pour sûr que ça a l’air d’une Drow ! Cria le chef de la bande de mercenaire, indiquant visiblement Anna.

Ah ben voilà ! Les bandits, les mercenaires, le Kerkand : tout était lié ! Il ne s'agissait en fait que d'un vaste réseau destiné à l'occire. N'était les elfes, envoyés par les dieux comme élément amical.

Cent mètres : voilà la distance mise entre Fauyeur et le groupe, poursuive par deux individus. Deux ? Les humains n'avaient pas dû juger nécessaire d'en envoyer plus vu son état. Mais tout de même ils auraient dû se méfier d'une demi-drow capable de tenir tête à un Kerkand blessé. Elle l'avait fait pour sauver l'elfe... Même si au final elle s'était très bien sauvée toute seule. Tiendrait-elle compte de son aide au moins ? Celle qui s'était retrouvée sur le cul après une baffle d'un colosse humain de Diantra avait tenu debout après une claque de Kerkand. Mais faiblir ce aurait été mourir et peut-être cela elle le savait au fond d'elle. Que pensait l'elfe de la semi-sombre ? Il avait fait diversion sans rien dire, s'était-elle fait un allié ?

Roven était un solide gaillard de vingt-huit ans (soit deux fois moins qu'Anna environ) qui avait passé sa vie à Thaar, traînant malgré père et mère aimant dans les affaires de banditisme. Puis les mercenaires à ses trousses, il avait eu le choix entre gonfler leurs rangs sans être payé ou mourir. Sa survie atteste de son choix. Il n'avait qu'un œil, une queue de cheval. Il abordait un petit bouclier avec une fouine mal dessinée dessus, signe d'appartenance à sa guilde de mercenaire. En plus du "tatouage" fait au fer forgé qu'on lui avait infligé. Il avait déjà fricoté avec des Drows, s'en payant quelquefois dans les bordels... Et se retrouvant souvent détroussé ! Mais ce n'était pas un mauvais gars, il ne voulait rien de plus à Anna que de la ramener à son chef. Il aurait même été déçu si elle mourrait. Un peu, pas des masses non-plus. La vie de mercenaire et de bandit lui avait appris à ne pas trop s'alourdir d'émotions, mais il en avait gardé une certaine dose tout de même. Fauyeur, elle, avait toujours été très sentimentale bien que sa personnalité de façade lui permette de tuer sans se poser de questions. Si elle n'avait pas été si mélancolique et n'avait pas attaché autant d'importance aux autres et à sa propre personne, elle n'en serait pas là aujourd'hui. Anna était la plus émotive et la plus adroite. Roven était le plus fort et le plus endurci. Il lui cria de s'arrêter mais l'aventurière pommée ne se retourna même pas. *C'est où Anaëh ?* pensait-elle, se demandant dans quelle direction courir *J'aurais pu trouver des guides ici mais ils sont entre les mains des bandits* car elle pensait toujours que la guilde de Roven était une troupe de malfrats d'où appartenait Geark.

-P'tain ! C'est pas vrai ! Blessée par le Kerkand et les traits d’arbalète et elle cour encore ! Dit Roven à son acolyte.

-Tirons-lui d'ssus ! Ouais ça la calmera !

-Tu crois ? Le chef a dit "vivante".

-On vise encore les jambes, dit l'autre bandit -plus cruel- en reprenant son souffle.

Prenant soin d'éviter la zone où une petite elfe était perchée dans un arbre, Anna allait les distancer quand les tirs des deux arbalétriers se remirent à pleuvoir. Elle se plaqua derrière un tronc large et chercha frénétiquement une issue des yeux. Voyant sa manœuvre Roven et son ami se divisèrent pour la prendre en tirs croisés.

-Rend-toi minette !

Pourquoi l'appelaient-ils minette ? Ils voulaient donc voir ses griffes ? Les tirs s’accéléraient de façon intempestive chaque fois que la semi-sombre sortait de derrière l'arbre, un tir manquait de la cueillir de peu. Si bien qu'elle resta tranquille tandis que les mercenaires se rapprochaient. Elle tenait son épée entre ses jambes de ses deux mains gantées, qui tremblaient. Elle s’affaissa le long du tronc, car une vague de douleur intempestif et inopportune à l'épaule là prit. "AhAhhh !". C'est gagné, dans la poche se dirent les mercenaires. Mais ils étaient à deux-cent mètres des autres et affrontaient ce qu'ils croyaient être une Drow armée, aussi y allèrent-ils prudemment.

Finalement ils arrivèrent à faire coopérer Anna, la tenant en respect avec leurs arbalètes sans trop s'approcher, ils la rabattirent vers le reste du groupe. La demi-drow était en alerte, elle ne savait pas trop ce que les mercenaires allaient lui faire mais sûrement rien de bon.

-Elle est canon cette Drow... murmura l'acolyte de Roven. Tu crois qu'il faudra lui apprendre le respect ?

L’intéressée n'entendait pas.

-Oh ! La ferme, regarde c'est peut-être une sang-mêlée, sa peau est grise. Y'en a des tout doux de sang-mêlée.

Cette fois Anna avait entendu, elle se retourna en levant les mains en signe de non-agressivité.

-Oui, j'en suis. Enfin j'ai les mains sales... Mais je les ais lavés si vous voyez ce que je veux dire. Laissez-moi filer.

Les deux gus n'étant pas très fort en métaphore, ils comprirent tout de même après quelques secondes de réflexion.

-On verra ce que le chef dit. Allez, avance !

Anna usa de ses talents et se mit à faire semblant de pleurer, avec la douleur pas difficile de faire monter les larmes et ses yeux brillaient déjà devant l'inconnue perspective que lui offrait cette troupe.

Roven était mi-figue mi-raisin quand à la tentative de manipulation d'Anna, mais l'autre était franchement amusé, il en ricanait. Il empêcha Roven de craquer et les conduit jusqu'au chef, qu'il interpella. Anna eut le temps d'entendre dire que les deux elfes étaient des adeptes de Tira. La demi-sombre en se souvenait plus de quelle déesse il s'agissait, peut-être la mort... Là elle avait deux choix : continuer sa supplique ("pitié laissez moi partir !") ou tirer sur la corde des elfes. Elle n'arrivait pas à croire qu'elle se retrouve ainsi à la merci des bandits après avoir échappé au Kerkand. Anna se tenait près à dégainer tout de même, au cas où ils essayeraient de lui enlever sa bâtarde. Ça pas question. Elle adressa un regard muet mais mouillé à l'homme-elfe, elle n'avait plus à feindre devant la situation et la blessure. Pour un peu ils lui laisseraient le même choix qu'à Roven... Au moins la voilà réunie avec les elfes qui semblaient connaître le même "interrogatoire pour savoir si vous méritez de vivre sans payer" de la part des mercenaires. Au pire, elle avait un peu d'économies sur elle.
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MessageSujet: Re: Péripéties en Aduram [Tyra Dalwéria]   Péripéties en Aduram [Tyra Dalwéria] I_icon_minitimeMar 28 Aoû 2012 - 15:56

« Quoi ? Déjà ? Et à deux seulement ? L’était pas très farouche… »

« C’est que, chef, c’est peut-être pas une drow… »

« Ouai, je me disais… C’est quoi cette drôle de teinte ? Des larmes ? Allons bon !… Ça me fait penser… J’avais un cousin dans le sud, il était croisé plusieurs fois d’on ne sait où, un vrai bâtard, notamment avec les peuplades sauvages, et il avait la peau si sombre qu’on aurait dit un drow mais c’en était pas un que j’vous dis. Bon, ça lui a servi comme ça lui a desservi mais c’est pas là le problème… Un jour qu’il est mort tragiquement, je sais pu comment, et que j’étais justement dans le coin pour revoir des gens que je suis allé à son enterrement. C’est là qu’j’l’ai vu avec une teinte comme ça que j’l’ai même pas reconnu ! C’est que nous on devient blanc comme des linges en passant l’arme à gauche que c’qu’il parait que les sombres, quand ils meurent, ils deviennent tout gris ! Justement comme ça ! Enfin, plus gris encore… »

« C’est vrai chef ? »

« Bien sûr qu’c’est vrai l’andouille puisque j’te l’dis !... Bon, maintenant que tout le monde est réuni, on va commencer les présentations ! Moi c’est Durlok, chef de la fière escadrille des fouineurs, mercenaires de renom ! »

« Pas encore chef… »

« Ouai, tais-toi gamin, pas encore mais bientôt de renom ! Les affaires marchent bien en ce moment !… Bon, alors, et vous trois-là, c’est quoi vos noms ? Vous voyagez ensemble ou pas ? C’est qu’on est arrivé au bon moment il faut croire ! On vous a sauvé du kerkand si j’me trompe pas ! »

« Je ne suis pas de cet avis. »

« C’est vrai, on était en train de s’en occuper avec cette euh… la jeune femme que voilà. Vous n’avez fait qu’achever la bête ! »
–Défendit fièrement Kaëlian, faisant mine de paraître sûr de lui alors que son cœur commençait à battre de plus en plus vite, non pas de peur mais d’excitation ! Oui, il était extrêmement téméraire, trop peut-être.

« Allons bon, voyez-vous ça ! C’est pas ce qu’il m’a semblé moi ! »

Il s’appelait Toc Durlok, un nom qui sonnait bien, si c’était bien le sien. Il aurait bientôt 40ans et le répétait chaque année sans jamais dire son âge, ce qui faisait qu’il pouvait très bien les avoir dépassés depuis quelques temps. Il était connu de ses hommes pour ses innombrables anecdotes, preuves de son expérience de la vie (où d’une jeunesse à traîner dans les tavernes remplies de rumeurs d’aventuriers en tout genre, mais surtout du dimanche). Ces hommes, dit en passant, étaient tous des jeunots récupérés ça-et-là à peine sortis des jupons de leurs mères, du moins de son point de vue. L’avantage, en dehors de leur immaturité, était qu’ils étaient facilement contrôlables et obéissaient à ses ordres sans faire état de leur maigre intelligence pour le contredire si ce n’était pour sortir parfois des remarques inutiles comme à l’instant. Ses ordres pouvaient parfois leur sembler contradictoires mais c’était parce qu’il s’adaptait à la situation. D’habitude, il n’aurait pas demandé de capturer un drow, il se serait contenté de le tuer. D’ailleurs, il avait expliqué une fois les raisons à ses hommes : trop, trop, dangereux un drow vivant ! Trop fourbe. Et puis c’est fier et pas loquace en langue commune alors pas la peine de leur poser des questions inutiles. C’est mieux mort, les têtes de drow font de bons trophées dans le coin et se vendent bien aux miliciens, les dieux seuls savent ce qu’ils en font après. S’il s’agit d’une femelle, on peut s’en servir à d’autres dessins, et en ce qui le concerne, c’est en souvenir de ce qu’ils ont fait à sa mère… Mais là on en a déjà trop dit à son sujet. Mais du coup, il n’avait pas de rancœur particulière envers les sangs mêlés drow qui n’y étaient pour rien d’être ainsi. Une chance sans doute pour Anna ; d’autres n’auraient probablement pas pris le temps de considérer la question…

« Dis, gamin, par hasard, t’aurais pas remarqué qu’elle pissait le sang ? Oh, les gars ! Venez par-là, et occupez-vous de ses blessures ! On est quoi ? Des mercenaires ou des bourreaux ? On sauve des gens pour les regarder mourir tranquillement ensuite sans rien faire ? C’est quoi cette mentalité les gars, oh ?! Non mais qu’est-ce que je vous apprends ? »

« On arrive chef ! »

« Tout de suite chef ! »

« On s’en occupe chef ! »

« Désolé chef ! »

« J’ai tout ce qu’il faut avec moi pour la soigner, à part des bandages. Laissez-moi y jeter un coup d’œil avant que vous y posiez vos mains sales… Je veux dire pleines de sueur et de sang.

« Qu’est-ce que ça peut te faire vu qu’elle en est déjà couverte ? »

« C’est que… Mélanger les sangs c’est comme mélanger les âmes, ça crée des conflits, ce n’est pas propice à la guérison. Ce… sont les préceptes de Tari, gardienne des eaux purificatrice des corps et des âmes. »
–Improvisa Kaëlian sur des bases de vérités.

« C’vrai ça chef ? »

« … Ouai, c’vrai, j’m’en rappelais plus… C’est que j’ai bientôt 40ans moi, j’dois faire du tri dans tous mes souvenirs ! »


En fait il n’en savait rien, mais pour ne pas paraître crétin devant ses hommes et ne pas provoquer un conflit impropice comme disait l’autre. Il préférait donc se la jouer ainsi. Après tout, c’était peut-être sûrement vrai puis qu’ils disaient être des adeptes de Tari.

Alors redites-moi, là, car j’ai pas bien compris… Comme ça, une sang mêlée accompagne des elfes adeptes de Tari, ou Tyra je sais plus, c’est pas Tyra d’ailleurs ? Donc des elfes adeptes de la déesse de la mort qui se baladent en Aduram ? Pourquoi, y a des fantômes dans le coin ? »

« Les prêtres voyagent sans cesse là où les circonvolutions…

« Circonstances. »

« C’est ce que je disais, là où les circonstances requièrent leur présence. Ainsi, en tant qu’adeptes, nous cherchons notre voie sur la route pour acquérir notre expérience. Et euh… Quant à elle, effectivement, elle euh… nous escorte pour euh… nous protéger des bandits et des créatures sauvages des terres extérieures comme ce euh… kerkand. »

« C’est vrai c’t’histoire ?… »


Durlock fit une courte pause pour réfléchir, pendant ce temps, Tyra était auprès d’Anna, et commençait à sortir des choses de sa besace, sous le regard toujours menaçant des carreaux d’arbalètes car bon, on ne sait jamais…

« Ouai, ça se tient… T’en penses quoi Roven ? »

« Moi chef ? Vous m’avez dit qu’il fallait que j’arrête de trop penser parce que ça me rendait hésitant. »

« Oh ! Oui, bon !… Alors Jerk ? »

« Euh, bah, j’sais pas, ça se tient chef. »

« C’est exactement ce que j’ai dit ! … Bon, alors… Voilà ce qu’on va faire : vu que je suis de bonne humeur et qu’on vient de s’offrir un butin substantiel, on va… »


Mais un drôle de bruit l’interrompit :

« Bweueeerrk ! »

Une frêle odeur caractéristique arriva immédiatement à leurs narines l’instant suivant. L’un des gars qui trainait en marchant au bord des décombres s’était soudain arrêté, pris d’un malaise.

« Non mais ?! Ça va pas ? Qu’est-ce qui te prend Guilbert ? T’as pas de tripes ou quoi ? Qu’est-ce qui peut te retourner comme ça ? J’vous ai jamais vu faire un truc pareil devant moi ! »

Le pauvre gars était pâle comme un mort, il regarda son chef d’un œil rougi au bord des larmes. Il s’excusa maladroitement.

« Je… J’suis désolé chef, je… J’sais pas ce qu’il m’arrive, je me sens mal, j’ai l’impression d’avoir les boyaux dans tous les sens. »

« Et alors quoi ? T’as avalé une saleté ? »

« On a tous mangé la même chose pourtant chef… »
–Déclara un autre gars près de son camarade.

« Eloigne-toi Markel, c’est cette baraque, elle dégage un truc… »

« Qu’est-ce tu me chantes ? C’est qu’un tas de cendre, Elle risque pas de puer plus que le jus de tes tripes Guilbert ! »

« C’est pas ça je… glups… aah… Ça sent… la mooorbweeurk ! »

« Le voilà qui recommence ! Qu’est-ce qu’il a dit ? »


Tyra, occupée « tranquillement » à nettoyer les plaies d’Anna avec de l’eau à la tarnisia de sa gourde, imbibée dans un morceau de tissu propre (ou presque) qu’on lui avait passé, s’arrêta soudain. Quelque chose gênait son œil, quelque chose d’humide… Une larme. C’était ça ! La même sensation que la dernière fois ! Mais si l’autre avait été violente et immédiate, forçant spontanément à la combattre, celle-ci était plus subtile, plus volubile. Elle s’insinuait sourdement, s’infiltrant dans le cœur de quiconque n’était pas trop attentif, concentré sur quelque chose afin de balayer d’une pensée cette sensation venue de nulle-part sans raison apparente. Alors que Tyra, et probablement Kaëlian l’avaient pressentit depuis un moment, ils avaient détourné leur attention à cause de la conversation. Puis, Tyra, s’en détachant pour retourner dans le fouillis de ses pensées, l’avait perçue de nouveau. Quant au nommé Guilbert, distrait, flânant sur les lieux des crimes sauvages, s’était laissé envahir sans comprendre. Alors que celui-ci d’ailleurs, était plié en deux en gémissant, les autres tentaient d’interpréter ses derniers mots.

« J’crois qu’il a dit ‘la morve’ chef. »

« T’es bête toi, il a juste pas eu le temps de rien dire. »

« Mais non, je suis sûr qu’il a dit ‘la morue’. »

« En tout cas ça pue, ça me donne aussi l’envie de vider mes viscères… »

« Ah non Markel ! Tu vas pas t’y mettre aussi ! »

« Bouclez là un peu, on s’entend plus, qu’est-ce t’as dit l’adepte ? »

« J’ai dit qu’il a senti la prévenance de la mort. Je veux dire… Il a ressenti en lui la rançon… pardon, la rancœur des morts. »

« C’quoi ce charabia ? »

« Tyra, excuse-moi, veux-tu expliquer ? »

« Tyra ? … »
–Répéta le chef étonné.

Avec un soupir, Tyra arrêta ce qu’elle était en train de faire. Elle avait laissé le carreau d’arbalète où il était, moins important et moins risqué aussi, car il faudrait y aller précautionneusement pour ne pas abimer les chairs d’avantage et rompre quelque veine ou artère au passage, on ne sait jamais. Elle s’occupait donc de recoudre les plaies de l’épaule, ça laisserait une cicatrice mais il le fallait car c’était profond. Le cou avait moins pris, ‘égratigné’ seulement. Heureusement car un peu de plus et c’était la veine voire l’artère.

« Tiens, lave-toi les mains avec ce qu’il me reste d’eau et applique toi cet onguent par-dessus. »

Elles n’avaient qu’à peine eu le temps d’échanger quelques mots, Tyra se contentant du minimum, à la fois occupée à son affaire et distraite par ses pensées. Ainsi, elle se releva pour expliquer la situation que les mercenaires ne pouvaient pas comprendre. Après une inspiration, ses pensées lui dictèrent ses paroles :

« Ames meurtries, âmes honnies, âmes tristes et sans repos – perdues dans la peur, perdues dans la confusion, perdues pour ce monde, perdues pour elles-mêmes – refusant la vérité, refusant la mort, refusant le repos et le salut qu’elles n’auront pas. »

« Voilà ! »
– Ponctua Kaëlian pour agrémenter la longue tirade sans émotion énoncée par sa camarade.

« Il a senti leur présence, il a senti leur rancœur. »

« C’est ça ! Ranc… ! »
–Mais Tyra ne le laissa pas finir son mot, reprenant de plus belle.

« Des esprits, ce sont des esprits, des esprits… »

Tyra ferma les yeux et inspira pour reprendre son souffle. Focalisée sur le phénomène puisqu’elle en parlait justement, elle ressentait ce malaise qui semblait dire quelque chose sous forme d’émotions, cette rancœur justement, cette tristesse et cette frustration… Cette peur surtout, c’était ça qui rendait malade, elle pouvait lire et ressentir la terreur à la vision du visage du bandit hurlant et implorant sa mère au secours alors qu’il s’envolait du sol pour mieux y retomber. Mais le sentiment associé à cette vision soudain changea pour se transformer en rage, comme celle qui semblait habiter le kerkand, comme si elle était le kerkand en train de massacrer ce (pauvre) type. C’était mauvais ! Elle était complètement influencée ! Ses lèvres semblaient remuer mais elle ne disait plus rien.

« Euh… Tyra ? On ne t’entend plus, parle plus fort ! … Fichtre c’est quoi ce vent froid tout à coup ? Me dites pas… ? »

« Quoi, qu’est-ce qu’il y a des esprits ? Et après ? »


Mais par ce simple suspens involontaire, un malaise tout autre et naturel était en train de parcourir les mercenaires.

Tyra était baignée dans la tristesse, la rage plutôt, une chose qu’elle n’avait pas ressenti depuis bien longtemps, une chose… des choses, qu’elle avait essayé d’oublier, d’enfermer dans son cœur, des choses qu’elle croyait avoir accepté, un passé qu’elle avait occulté d’un simple rideau laissant entrevoir des reflets trop brefs à chaque coup de vent. Un passé qu’elle cherchait à retrouver pourtant. Elle croyait s’y être préparée, elle reléguait l’appréhension par de la détermination qui ne faisait que la précipiter vers cette porte derrière laquelle un sentiment profond était enfouis, un sentiment que la colère avait remplacé, le vide de la colère ayant été pris d’assaut par le mépris, le mépris par le dédain et ainsi de suite, la joie se perdant d’ailleurs quelque part dans ce mauvais cercle de sentiments… La rage qu’elle ressentait semblait monter en flèche, si toutefois cela était possible à s’imaginer. La lumière sur laquelle, enfin, elle osait poser ses yeux, inonda son esprit… et la porte s’ouvrit ! …


Dernière édition par Tyra Dalwéria le Sam 1 Sep 2012 - 23:04, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Péripéties en Aduram [Tyra Dalwéria]   Péripéties en Aduram [Tyra Dalwéria] I_icon_minitimeMer 29 Aoû 2012 - 17:51

[HRP= non c'est juste que vu que tu es parti en MJ là je n'ai osé rien faire parce qu'il aurait fallu que je décrive les actions de Tyra ou des esprits, donc je n'ai pu introduire aucun élément nouveau j'espère que tu m'en veux pas, comme ça va dépendre de ce que va faire ta perso'. Pour la suite je verrais bien fuite des mercenaires, crise de Tyra, rétablissement et présentations... Enfin on verra 'toute façon je te dirais si ça m'embête trop. Au moins tu as des idées. =)]

Allons bon "pas bien farouche", Anna avait envie de discuter cette affirmation mais inutile de perdre du temps avec eux. C'était toujours mieux pour elle s'ils la considéraient comme ceci. Le chef se mit à déblatérer sur un cousin qui aurait été mêlé aux drows, peut-être cet homme était juste un peu parent de Drow comme Ben'... Elle lui adressa un demi-sourire. Il s'appelait Durlok, chef de la pas encore célèbre guilde des "fouineurs", quel âge pouvaient avoir ses membres ? Anna était la plus âgée ici mis à part l'elfe peut-être. Mais ça n'avait aucune importance... Juste étrange de voir un groupe d'humains sans doyen.

Puis le sujet de conversation revint au Kerkand, la bestiole morte à deux pas de là dans une belle marre de sang. Qui l'avait tué ? Anna pensait que c'était elle mais elle n'était plus trop sûre maintenant. Le monstre (le vrai) n'avait pas mis ses jours en danger, juste cette écorchure plus ce carreau c'était franchement douloureux. Elle n'osait réclamer que quelqu'un s'en occupe, quand Durlok eut la générosité de le faire. Elle resta sans voix, aurait pu dire "c'est vrai vous allez me soigner gratuitement après m'avoir tiré dessus ?" mais comme elle n'était pas bavarde...

Elle réprima un hoquet de peur lorsque Roven et deux autres gus s’avancèrent pour la toucher, heureusement les elfes de Tyra la sauvèrent de peu avec une histoire de mélange des sangs. Oui, Anna avait beaucoup moins peur si c'était cette elfe qui s'en occupait. De plus elle semblait compétente. Mais Durlok posait des questions sur la raison de leur présence ici. Fauyeur n'eut rien à expliquer quand l'oreilles-pointues la présenta comme "garde du corps" du groupe. Oui, ça lui convenait comme situation. Seulement ce n'était pas réel, Anna retint un "c'est faux !" qui allait fuser, réalisant que c'était dans son intérêt et qui plus est qu'elle aimerait bien intégrer le trio. Car elle savait qu'il y en avait une troisième cachée quelque part non-loin. Les arbalètes toujours pointées sur elle justifiaient cette mesure.

Quoi ? Un type n'avait pas le droit de penser parce que ça le rendait hésitant ? Même elle savait que c'était des foutaises, si on ne pense pas on est pas préparé et alors... Mais bon peut-être ce Roven était un cas spécifique. Oh non ! Ils allaient s'amuser avec eux, pour couronner leur "butin substantiel", elle ne voyait que ça. Mais elle faisait fausse route.

Le bruit d'un vomissement l'interrompit, apparemment ça sentait la mort. Évidement puisqu'il y avait des cadavres, mais... Hé ! La rancœur des morts ? Ils allaient devoir encore affronter quelque chose ? C'était vrai qu'Anna sentait quelque chose de malsain et de furieux, mais la Sylvaine qui l'avait recousue à l'épaule semblait le ressentir encore plus qu'elle. Voyant qu'elle allait mal avant les premiers signes, l'aventurière ne discuta pas et s'appliqua l'onguement sans discuter. Cela avait fait un peu mal lorsque l'aiguille avait percé sa peau mais l'onguement eut l'effet inverse. Drôle, cet elfe la tutoyait elle aussi.

Les esprits étaient là, Anna n'avait aucune idée de la manière de lutter contre eux. D'autant que sa blessure à la jambe n'était toujours pas soignée mais bon il y avait pire, elle recula de deux pas de la prêtresse, visiblement inquiète. Puis aux arbalétriers :

-Ça suffit ! Posez ça ! Je vous ai dis que je ne vous ferais pas de mal, et si on se bat entre nous je ne donne pas cher de notre peau.

-Chef, qu'est ce qu'on fait ? Voulut donc savoir le mercenaire.

-C'est vrai, j'allais le dire elle m'a devancé ! Fichtre c'que vous pouvez être idiots les gars !

Et si c'était l'esprit de la bête ? Était-ce possible que cette chose revienne les hanter même morte ? La semi-drow eut un frisson. D'autres ennuis allaient commencer. Elle se tiendrait à l'abri car se sentant bien peu utile mais essayerait de ne pas perdre le binôme d'elfe.
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MessageSujet: Re: Péripéties en Aduram [Tyra Dalwéria]   Péripéties en Aduram [Tyra Dalwéria] I_icon_minitimeSam 1 Sep 2012 - 23:03


Une voix la sortit de ses songes… Que faisait-elle ? Un herbier ? C’était cela : un herbier… Pourtant, tout était flou, même les sons. Soudain un éclair de lucidité la transperça lorsqu’elle s’entendit demander quelque chose :

« Qu’est-ce qu’il y a maman, je peux aider ? »

« C’est inutile ma fille, c’est un grave gangrène »


L’image devint plus nette mais elle ne reconnaissait pas la scène. Elle la connaissait en réalité, mais ce n’était pas elle. C’était ses souvenirs, mais elle ne les revivait pas, elle était une spectatrice dans ce corps. Elle ne voulait pas voir la suite, elle en était lasse. Elle ne prêta pas attention à ce qui se disait ni à ce qu’elle faisait mais cherchait désespéramment à regarder ailleurs, cherchant ses repères ainsi qu’un moyen de s’enfuir, mais son corps ne l’écoutait pas. Fermer les yeux se révéla impossible car déjà ils l’étaient… Quelque chose n’allait pas mais alors pas du tout ! Ce n’était pas ses souvenirs ! Fermer la porte, fermer la porte vite !… Une porte ? Mais quelle porte ?

« C’est pas possible ! On a ce pu**** de kerkand aux trousses ! »

Pourtant tout semblait identique, sa mère, les bandits, leur chef… Les paroles étaient-elles les mêmes ? Etrange, elle ne s’en rappelait pas, ou du moins elle n’entendait ou ne comprenait pas la moitié de ce qui était en train de se dire. Qu’était-elle en train de faire ?

« Tyra ? …

Sa mère l’appelait, encore… Non ! Elle savait ce qui allait se passer ensuite ! Pourquoi ? Pourquoi lui faire subir cette horrible scène encore ?! Furieuse, elle était furieuse !… Mais contre qui ? Elle était dans ses souvenirs… Non, c’était pire que ça : elle était enragée, enragée contre les bandits !… N’étaient-ils pas morts ? Apparemment pas, ils étaient là, juste là, en face d’elle ! Elle ne reconnaissait pas leurs visage pourtant… De visages flous, informes, comme celui de sa mère d’ailleurs… pourquoi ?

« Tyra ?! J’em***** Tyra ! »

Et comme elle le redoutait, la scène se reproduisit !

« Noooooooooon !!!!! »

-------------

Tyra était prostrée, recroquevillée sur elle-même. Tout le monde la regardait bêtement alors que la température avait chutée soudainement. Kaëlian lui posa la main sur l’épaule et tenta de lui demander, inquiet, ce qui n’allait pas, mais il n’eut pour toute réponse qu’un marmonnement inintelligible. Une perle de sueur coula sur la tempe de la jeune demi et Kaëlian retira brusquement sa main pour la regarder sans comprendre car il avait mal, alors que Tyra lui semblait chaude sa main était brûlante, mais de froid : il avait les doigts engourdis…
Toc se rapprocha pour comprendre à son tour, quelque peu énervé d’ailleurs, il s’apprêtait à empoigner l’épaule de Tyra lorsque soudain, une onde sembla le traverser. L’instant d’après, ce fut l’explosion !

Elle se mit soudain à hurler, et dans le même temps elle projeta une onde de choc ! Une froide vapeur se déploya dans un rayon de plusieurs mètres autour d’elle. Des cristaux étaient en train de s’y former.

« Par Mogar ! Qu’est-ce que c’était ? De la magie ?! »

« Je… Je crois qu’elle est possédée ! »
–Déclara Kaëlian quelque peu paniqué.

« Quoi ?!! »

« Hein possédée ? »

« Elle est Possédée ! »

« P**** ça fout les jetons ! »

« Elle est possédée par quoi ? »

« Huuummmglurp…. »

« Je suis pas sûr, c’est la première fois que je vois ça ! »


La panique laissant rapidement la place à de l’excitation, une excitation comme il n’en avait jamais encore ressentie, Kaëlian redevint soudain sérieux et calme, comme si la situation était des plus banale.

« Ce n’est rien, laissez-moi m’en charger, je vais tenter quelque chose, essayez juste de rester calme !…»

« Eh, tu viens pas de parler de première fois ? »

« Ouai c’est vrai ça ! »

« B****l un combat de magie ? »

« P***** il caille en été, c’est quoi ce délire ? »

« Silence ! Laissez-moi me concentrer ! »

« Ouai, silence ! Laissez-le se concentrer ! »


Et Kaëlian ferma les yeux et commença à psalmodier quelque chose.

-------------

Le rouge, ce rouge sombre, si sombre… puis le noir. Tout était devenu noir… Et les rires… Etait-ce des rires ? Tout tournait dans sa tête… Même ses propres pensées elle n’arrivait pas à les comprendre. Il faisait chaud, si chaud ! C’était le feu sans doute… Le feu ?

« Qu’est-ce qu’il y a maman, je peux aider ? »

Ah non, pas encore, pitié ! Elle n’allait pas pouvoir maîtriser sa colère plus longtemps !

« C’est quoi ça, une gangue reine ? »

« C’est une maladie généralement causée par une blessure mal soignée.

« Oh… Comme ça ? »


Qu’est-ce que… ? C’était différent cette fois ! Les bandits présentaient tous des blessures saignantes, l’un en pleine poitrine, l’autre à la tête, sans compter le chef toujours sur la chaise… Ils se tournèrent dans sa direction à elle comme pour lui montrer.

« Pourquoi vous avez fait ça ?! Vous êtes guérisseuse, pas bouchère non ? »

L’un des types alla plonger sa hache dans le feu.

« Bien. Vous voilà raisonnables. Tyra, veux-tu bien préparer une potion… ?

*Oui, la hache ! Utilise la hache !*


Tyra aurait bien aimé changer le cours des évènements. D’ailleurs, si ceux-ci se changeaient d’eux même, pourquoi ne pourrait-elle rien, allait restée spectatrice encore longtemps ? Elle avait déjà revu sa mère mourir une fois, ça lui avait suffi ! … Mais c’était plus facile à pense qu’à faire. Les bandits semblaient se moquer d’elle… Non, pire : la tourmenter ! Le bandit était resté près du feu et il en retira sa hache. Il revenait, avec, une lueur dans son visage obscur, comme un sourire torve.

*Non ! Non !!*

« Tyra ? J’em***** Tyra ! »


Et la tête de sa pauvre mère commença à prendre son envol… Elle n’était pas déjà partie que la hache était au-dessus de Tyra !

« Maaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaa !! »

-------------

*Ce n’est pas normal, je ne comprends pas comment ni pourquoi elle serait possédée… Ne serait-ce pas seulement un problème dans sa tête ? Je veux pas penser du mal d’elle mais… Comment dire ? … Lunatique, absente, un comportement toujours étrange, imprévisible… ça ne m’étonne même pas de la voir ainsi. Bon sang ! Je suis en train de perdre ma concentration ! C’est pas le moment*

Alors que Tyra était à genoux, la tête dans les mains, tremblante et bredouillant ou gargouillant faiblement des bruits sans aucun sens, Kaëlian réfléchissait. Il ne savait même pas ce qu’il faisait à vrai dire. Invoquer la déesse, ou du moins ses pouvoirs c’était bien gentil, mais c’était sa véritable première fois. Quelle magie exactement devait-il faire ? Est-ce que clamer des ordres aux esprits au nom de la déesse avait un quelconque effet ou n’était-ce que pure cérémonial ?

*Que… ?* « A terre vite ! »

Il avait vu juste, ou plutôt pressentit une nouvelle onde. Le « temps » autour d’eux ne s’était pas amélioré, il avait même empiré pendant qu’il se concentrait. Une brume glacée avait envahi les lieux et avait commencé à s’élever. De minuscules cristaux durs griffaient le visage à chaque courant ou mouvement d’air.
Kaëlian avait aperçu Anna en rouvrant ses yeux et se jeta sur elle lorsque la deuxième onde se produisit. Ce fut pire que tout ! La gourde de Tyra, –pas celle qu’elle utilisait pour boire mais l’autre !– explosa et projeta à une vitesse folle une multitude de dangereux cristaux de glace ! Sans parler de la condensation qui se produisit, ce fut comme si la brume explosait elle aussi !

-------------

Ah non, ça n’allait pas encore recommencer !! Ce n’était pas des rires qu’elle entendait mais une sorte de bourdonnement, un son grave, comme un râle atroce. Etait-ce sa propre voix qu’elle percevait depuis les tréfonds de son esprit ? Ca ne pouvait plus durer ! Elle savait qu’elle devrait faire face à son passé mais pas de cette manière, c’était trop ! Oui, ses parents étaient morts, elle le savait ! Elle ne le savait que trop bien ! Qu’est-ce que son esprit tentait de lui faire comprendre ? Et qu’est-ce que ces ombres lui voulaient ? Les bandits ? Ah ! Elle allait les envoyer au Nifheilmorn ! Voilà ce qu’elle allait faire ! Et un élan d’exaspération vint souffler sur ses sombres sentiments de colère, de rage et autre peurs et frustration. Sa détermination avait refait surface ! Elle allait régler ça une bonne fois pour toute !

« Qu’est-ce qu’il y a maman, *Tu veux que je m’en débarrasse* ? »

Et là : tout changea ! Comme si elle se déplaçait en planant, elle se saisit de la hache du bandit qui était en train de la regarder en hésitant et la balança dans l’âtre. Non, ce n’était pas elle : c’était une autre elle !… Sa vision passait alternativement de la Tyra innocente à la Tyra au regard sombre qui était à présent près du feu. La scène se figea. Le décor devint plus sombre encore, seule une aura emmenait des protagonistes : les deux elles, et les crétins de bandits, leur chef et ses parents n’étaient éclairés que par la lueur du feu.

*Tu as l’intention de ma regarder faire ? *

*Je ne suis pas une meurtrière !*

*Je dois en finir avec ce passé qui me hante !*

*Tu n’es plus la même !*

*Oui, je ne suis plus cette petite innocente et ingénue que j’étais ! Croyais-tu que j’allais le demeurer après ça ? *

*Je veux retrouver l’innocence ! Je veux retrouver le bonheur, ce bonheur que j’ai perdu !*

*C’est impossible !*

*La déesse me l’a enlevé, je ne veux plus porter ce nom ! Je la hais !*

*La déesse m’a protégée ! Et elle a accueilli leur âme auprès d’elle ! Ceux qui ont sacrifié mon bonheur et mon innocence à la déesse ce sont eux : ces monstres sanguinaires ! Là juste devant toi !

*Oui je les hais…*


Le chef s’était levé et avait frappé. La scène s’était reproduite mais Tyra ne s’en préoccupait plus, mais elle criait tout de même.

« Fais donc taire cette sale gamine !!»

L’autre type s’exécuta et envoya un magistral coup de pied dans… le vide. Tyra les regardait depuis le feu éteint. Son père était en train d’user de magie pour attacher le chef à sa chaise. Un des bandits se précipita sur sa hache avec la ferme intention de la balancée sur cet enf**** qui usait de magie sur son chef. Ou pas… Tyra n’avait pas de souvenir après que sa tête eut percuté un coin de meuble, elle ne pouvait donc savoir ce qui s’était produit ensuite. Cependant, elle avait déjà modifié l’histoire, et la hache était dans ses mains. Elle la souleva. Le bandit recula pour s’évanouir dans le néant. Il n’y avait plus qu’elle et l’autre bandit, vite rejoint par une ombre menaçante derrière lui. Leur ombre grandit soudain et s’étira jusqu’à elle, jusqu’à la recouvrir, l’engloutir même ! Non, elle n’allait pas se laisser avoir ! Elle allait les envoyer au Nifheilmorn ! C’était une vengeance, oui ! Mais après, après… sans doute, elle serait apaisée. Elle avait affronté son passé et pourrait le regarder de nouveau sans regrets, elle luttait pour le présent et c’était mal juger que de croire que son esprit dérangé était faible et manipulable, enfin, elle se battrait encore à l’avenir mais cette fois, elle n’errerait plus dans véritable but et pourrait réconcilier le tout. Ainsi, alors qu’elle était acculée et assaillie de toutes sortes de flashs, de visions, de souvenirs lui appartenant et de regrets, de peurs et autres obscurités qui ne lui appartenaient pas, elle chassa tout cela dans une puissante et aveuglante lumière qui explosa dans son esprit.

-------------

Que se passait-il ? C’était quoi cette brume ? Tyra n’allait pas bien. C’était elle qui faisait de la magie ? Aucun doute, il n’y avait pour faire ça, elle était fortiche !… Sauf que ça, ça ne lui plaisait pas du tout, et puis elle ne voyait plus grand-chose avec ce brouillard. D’ailleurs pourquoi il y avait des courants d’air frais ?
Lorelia descendit de son arbre. Depuis que le kerkand était arrivé, ça avait été vraiment terrifiant ! Elle avait eu tout le temps peur et n’avait pas bougé de son arbre comme lui avait ordonné son amie. Les gens qui étaient venus et qui avaient tué la créature étaient bizarres, en tout cas dangereux ça c’était sûr. C’était sans aucun doute des humains ! Heureusement que ce n’était pas des Drows, elle n’osait même pas imaginer ce qui serait arrivé sinon. D’ailleurs en parlant de ça, il y avait une fille avec une couleur bizarre, comme si elle était malade… Mais c’était pas une Drow ça c’était sûr ! Parce que les Drows ça…. Non, elle préférait ne pas s’en souvenir.
L’elfette avait peur pour Tyra… L’autre, elle s’en fichait un peu, c’était un grand dadais qui n’avait pas confiance en sa camarade… Enfin, un peu, et puis il était quand même gentil, mais il c’était incrusté et il avait dit qu’il les protègerait alors elle ne l’aimait pas quand même parce que c’était un menteur ! Il ne les avait pas protégées contre le kerkand, et il n’avait pas protégé Tyra contre les humains. Et là il faisait quoi ?... Elle l’avait vu plonger sur la fille de couleur bizarre. Après ? Elle n’avait rien vu, il y avait eu une espèce d’onde de choc. Trop de brume ensuite pour voir c’est pour ça qu’elle était descendue. Mais elle avait entendu Tyra hurler encore une fois, crier des choses incompréhensibles ! Ce n’était pas de l’elfique en tout cas puis. Il y avait encore eu comme une explosion, pire que les précédentes apparemment car elle avait elle-même été soufflée pour se retrouver sur le derrière en grelottant après s’être prise un vent glacial en pleine figure. Tyra… Où était-elle ? Elle l’appelait alors que la brume s’estompait en s’évaporant progressivement.

« Tyra ? Tyra ?! »

Elle distingua rapidement une scène qu’elle eut du mal à comprendre. Comme si c’était le résultat d’un champ de bataille, et la cabane en ruine n’allait pas pour aider. En effet, tout le monde était à terre, allongé, plus ou moins sonné. Il y avait du givre et du gel encore partout, l’herbe craquait sous ses pas et plusieurs personnes aussi étaient en parties recouvertes. Il y avait aussi des morceaux de glaces plantés çà et là dans le sol voir dans le bras ou la jambe d’un mercenaire recroquevillé sur lui-même en position fœtale. Tout le monde était par terre donc sauf elle et…

« Tyra !! »

Par quel miracle était-elle debout ? Les spectateurs encore conscients pourront peut-être nous l’apprendre. Toujours était-il qu’elle était s’était relevée pour mettre lentement un pied devant l’autre, les bras ballants, tremblants, cherchant quelque chose… quelque chose à étreindre. Lorelia se précipita vers elle pour la serrer dans ses bras. Alors Tyra tomba à genoux et ses doigts agrippèrent nerveusement la tunique de Lorelia qui ne comprit pas pourquoi, soudainement, son épaule se retrouva humide voire complètement trempée. Oui, Tyra pleurait ! Elle pleurait en silence toutes les larmes de son corps. Toutes ces larmes qu’elle n’avait jamais versées et qu’elle avait accumulées depuis des années… enfin ! Cette peine immense enfouie au fond d’elle-même, cachée par tout un tas de sentiments obscurs, cette peine accueillie comme un soulagement, une lassitude immense ! Une lassitude… Tyra s’effondra, les yeux voilés.

« Tyra ? Tyra ! »

-------------

Difficilement, Kaëlian se releva. Il avait mal à la tête, quelque chose l’avait percuté et probablement sonné. Il constata que non loin de lui se trouvait la demie-drow, qui en dehors de ses blessures précédentes semblait aller bien. Ses mains étaient trempées, comme toute l’herbe en dessous de lui d’ailleurs, le givre était en train de fondre très vite.

*Aie… * « Est-ce que ça va ?! » –Demanda-t-il à Anna.

« Je crois que tout est fini. Je ne sens plus rien de ‘parlicutier’, tout est normal… Enfin euh… Tyra ? … Lorelia ?! Bon… »

Pendant ce temps, le chef des mercenaires reprenait ses esprits. Il marmonna quelque chose dans sa barbe.

« Aie ! … Voilà pourquoi… … elfes… … magie … … saleté … … les dieux… ! Fichtre… … … … …ercatouille moi ! Oh les gars ! Tout le monde est en vie ?! Tirons-nous d’ici, j’en ai marre ! Z’ont bien failli nous tuer … … adeptes… … mon c*** ! … Et oubliez pas la tête de la bête surtout ! Ah ! Maudit … … !

« Hein ?… Ha, bon ‘dérabas’ ! … Au fait, j’m’appelle Kaëlian.



Dernière édition par Tyra Dalwéria le Mar 4 Sep 2012 - 15:34, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: Péripéties en Aduram [Tyra Dalwéria]   Péripéties en Aduram [Tyra Dalwéria] I_icon_minitimeDim 2 Sep 2012 - 18:45

-Hein ?… Ha, bon ‘dérabas’ ! … Au fait, j’m’appelle Kaëlian.

Elle avait eu très froid, avec toute cette projection de glace, qui s'estompait peu à peu. Pourtant le malaise était terminé. Si elle avait touché ses jambes, elle aurait vu qu'une fine couche de givre faisait adhérer ses jupes à son corps en les recouvrant. Anna avait supporté la matrice à glaçons en pensant que ça allait passer et elle ne s'était pas fourvoyée finalement. Des... Esprits ? Il ne devait pas y en avoir après tout. Ou alors, c'était "Tyra" -ou "Lorelia" allez savoir son nom parmi les deux prononcés par Kaëlian- qui avait été possédée ? En tout cas ça avait été violent, plusieurs ondes de choc de givre, des stalactites de glace et un froid à vous engourdir les os...

-Wow ! Qu'est ce qui est arrivé à votre amie... Kaëlian ?

Impressionnant ce dégel, cette fureur de l’iceberg. Anna n'avait jamais assisté à un tel concentré de magie pure de l'eau. Était-ce cela la réelle puissance des adeptes de Tyra ? Elle aurait pu faire des ravages dans les rangs des mercenaires si elle l'avait voulu... Mais apparemment l'issue du combat intérieur qu'elle avait mené avait été favorable. Peut-être une part d'elle était-elle aussi meurtrière que la sienne ? Simple supposition. Ce devait être une terrible épreuve que cette Sylvaine avait endurée là. Anna compatissait.

Durlok maugréa contre les elfes et la magie, l'aventurière non-plus n'était pas très en sécurité mais elle sentait que ce qu'avait fait l'elfe était involontaire. Simple question de logique en effet, qui aurait choisi de péter les plombs alors que le danger est enfin maîtrisé et qu'il n'y a plus aucune menace sérieuse (quoique selon Anna il y a toujours des menaces). Pour elle : tout les elfes étaient pacifiques et c'était bien pour ça qu'elle voulait rester avec eux. De plus les "ça pue la mort" des mercenaires et la terrible "rancœur" des morts indiquaient en effet une possession, ce qui la disculpait de tout homicide volontaire. Kaelian avait psalmodié des formules, était-ce cela qui le savaient sauvés ? Ou l’intéressé s'en était-elle sortie seule ?

Les humains prirent la poudre d'escampette en trainant un peu le pas, meurtris par leur aventure (pour eux la magie représentait aussi un danger inédit et inconnu). Ils avaient des blessés ! Dont deux sévères... Anna devait son bon état à Kaëlian qui avait plongé sur elle dans un acte héroïque pour empêcher un pic de glace de l'embrocher... (ou pas... Ses souvenirs étaient flous : tout s'était passé très vite dans le feu de l'action). Ils se mirent à deux pour porter la tête du Kerkand et s’éloignèrent. Les deux jeunes filles elfes s'étreignaient en pleurant (du moins, l'une d'elle pleurait) laissant Anna avec ce brave Kaëlian. Maintenant il y avait trois choses à faire : finir de s'occuper de ses blessures, demander si elle pouvait en effet être cette escorte contre les dangers de la forêt. Quoi qu’à elle seule, elle ne puisse pas grand chose contre une troupe de mercenaires intrépides par exemple. Mais cela servirait bien ses dessein, et elle apporterait volontiers son aide à la population Sylvaine. Si elle pouvait par la même occasion mener la mission qu'elle s'était fixée à bien... Ce serait parfait. Et troisièmement goûter la chair du Kerkand, cela lui ferait du bien et arrivait l'heure qui était habituellement celle du repas. Le Glargass allait pourrir tôt ou tard, hélas.
Peut-être se payeraient-ils aussi le luxe d'enterrer des cadavres, on sait jamais avec les elfes... Pour Fauyeur, ça ne la dérangeait pas outre-mesure de laisser ces vauriens sans sépulture. Une "sépulture apparente". Mais pour eux elle ferait un effort.
Elle se retourna vers l'elfe, secoua ses jambes pour les décongeler en se frictionnant et dit :

-...Anna... Fauyeur... Enchantée.

C'était assez sincère. Sortit de nulle part elle révélait son vrai nom, pour elle c'était toujours encore un peu douloureux. Bien qu'elle l'ait fait avec Altiom, Kyven et Lyne à présent. Ce n'était plus tout à fait une première. En exclusivité ce soir : le vrai nom d'une demi-drow anonyme. Cela intéressait-il l'elfe ? Deviendraient-ils amis ? Anna en doutait même si elle l'aimait bien. Elle était plutôt fascinée par les deux jeunes filles dont l'une avait des pouvoirs incroyables, un caractère taciturne bluffant (qui faisait très cœur tendre enfoui sous carapace selon elle) et des facultés de guérisseuse qui lui étaient utiles dans ces circonstances. La deuxième était une fille encore plus jeune qui était resté caché pendant la quasi-totalité du grabuge mais qui semblait entretenir des liens avec l'autre. Anna se demanda si elle n'était pas au moins cousines par le sang. Mais pour l'heure elle faisait la conversation à Kaëlian comme elle avait plus ou moins appris à le faire avec Altiom :

-Incroyable, non ? Ces humains sont heu... partis ! Ils nous laissent tranquille... Comme ça ! Merci de m'avoir sauvé tout à l'heure. Heu... Deux fois en fait ! Là elle parlait beaucoup et commençait à s'essouffler. Bon... wow ! Et ce Kerkand, mort ! Vous mangez de la viande ? Êtes-vous vraiment adeptes de Tyra ? Les questions fusaient. Je veux dire... Vous l'avez vue pour de vrai ?

Anna dans son ignorance supposait que ces elfes avaient rencontré la déesse, jusqu'à tout récemment elle avait toujours un peu douté de l'existence des cinq. Mais plus depuis les événements de l'éclipse... Seul une pincée de scepticisme subsistait. Cependant elle avait une idée :

-Si vous voulez je peux essayer de vous cuisiner le Kerkand ?! ... Mon briquet a prit l'eau mais je peux en chercher un autre, et... J'ai des herbes pour assaisonner. Enfin, si vous pouviez faire quelque chose pour mes blessures d'abord... Dit-elle en souriant, rayonnante.

¤--- --- ---¤

Pendant ce temps Roven discutait avec Durlok sur le chemin du retour :

-Oh chef ! Quatre blessés à cause de cette magicienne, alors qu'avec le Kerkand on en a une aucun. (vu que c'était Anna et les bandits qui avaient tout pris) Faudrait pas faire quelque chose ?

Le chef Durlok "fouineur" cogitait (appelé ainsi à cause de sa jeunesse passé à se mêler des affaires des autres dans les tavernes. Et depuis bah... C'était resté. Difficile de se défaire d'un petit surnom même amical mais dépréciatif.) Dans son cerveau de couard il était hors de question de revenir ! Cela dit il n'était pas impossible du tout qu'il lance un contrat sur la tête de cette Tyra une fois rentré en ville. En omettant bien sûr la mention "magicienne de l'eau dangereuse", qui voudrait le prendre sinon ? A part les Drows... Oui ! Si il allait en Ithri' vann il pourrait obtenir réparation pour ses hommes ! Mais cela valait-il vraiment le coup ? Ne pourrait-il pas se targuer d'être un homme méchant si il faisait tuer ces elfes et cette demi-drow ? Non ! C'était des brutes qui avaient blessés quatre de ses hommes, tué un Kerkand (avec leur aide bien sûr) et... Ses hommes avaient trouvés des cadavres dans la bâtisse écroulée. De leur fait ? Oui... Un seul mot hantait désormais Durlok : vengeance. Il ne comptait pas se laisser faire. On ne pouvait pas lui enlever une chose : son excellente mémoire des visages. Il allait pouvoir faire un portrait robot très convaincant de la jeune elfe... Et lui envoyer un assassin pour l'empêcher de nuire. Mais au fond de lui il avait une boule dans le ventre à cette pensée, en aurait-il le cœur ?

[HRP= oups ! Je le saurais la prochaine fois...
Ce post devrait te satisfaire plus, pour les points laissés en questionnement, c'est à toi de voir (le sauvetage du pic de glace, si Durlok vilipende Tyra ou non)...
Sinon regarde ton poste tu as laissé des balises en trop.:/]
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MessageSujet: Re: Péripéties en Aduram [Tyra Dalwéria]   Péripéties en Aduram [Tyra Dalwéria] I_icon_minitimeMar 4 Sep 2012 - 15:33

Spoiler:

« Wow ! Qu'est ce qui est arrivé à votre amie... Kaëlian ? »

« A vrai dire, je n’en suis moi-même pas sûr… La petite auprès d’elle, c’est Lorélia, elle voyage avec nous. Euh… c’est quoi ça ? Ce ne serait pas ma tête qui saigne ? »


Kaëlian avait une entaille superficielle dans le cuir chevelu. Mais comme tout le monde le sait, même une petite blessure à cet endroit est plutôt riche en hémoglobine.

« Pouvez-vous me dire si c’est grave ? Je suis encore un peu étourdi, je ne sens rien… »

Les mercenaires se relevèrent et récupérèrent leurs blessés. Leur chef surveillait les maudits étrangers d’un regard noir tandis que ses hommes s’occupaient de récupérer la tête tant convoitée et de partir en pressant le pas sans attendre que leur chef ne les y pousse, la peur faisant déjà office de consigne générale.

Anna tarda à se présenter. Elle devait peut-être encore un peu sous le choc. Puis, elle finit par sortir de cet état quel qu’il soit pour se mettre à commenter les évènements et à remercier Kaëlian de l’avoir sauvée deux fois. Deux fois ? Il ne se souvenait même pas de la première… Quel rapport entre le kerkand mort et le fait de manger de la viande ? Elle avait l’intention de le manger ? Bref, ce n’était pas important tout ça. Kaëlian reprit son ton de beau parleur habituel :

« Ce n’est rien voyons, c’est le devoir d’un jeune homme comme moi de veiller sur les jeunes femmes comme vous !… Vous vous demandez si les elfes mangent de la viande ? Et bien… Ça dépend, oui… »

Mais… Les questions de la demi-Drow n’avaient aucun sens ! Bon certes, il ne parlait pas encore très bien le langage commun mais devait-il la prendre au mot ?

« Sur ma foi, nous sommes adeptes de Tyra, mais nous l’appelons plutôt Tari chez nous. Je préfère aussi car il faut croire qu’il y a des gens assez…. Enfin des gens qui ont le courage de nommer leur enfant Tyra.


Ce disant, il tourna la tête en direction de la demi-Elfe qui était allongée sur le sol. La petite Lorélia d’ailleurs, était en train de l’appeler lui. Comme il s’en doutait, elle devait s’être effondrée de fatigue et de fièvre comme la veille. Elle ne s’était pas encore remise.

« Nous devrions aller à son chevet, elle doit avoir une fièvre à pouvoir faire cuire un ‘bœuf’ sur son front… C’est bien une expression humaine ? Oubliez le kerkand… Oh ! Vous avez peut-être faim ?... Votre jambe… Vous ne pouvez pas marcher comme ça c’est vrai… Attendez, je vais vous porter. Il vaut mieux vous allonger non loin d’elle se sera plus facile de s’occuper de vous deux en même temps. J’ai peur que son état ne soit préoccupant, mais contrairement à elle, je n’ai aucune connaissance médicinale… J’arrive Lorélia ! Ne t’inquiète pas ! »

Kaëlian récupéra la besace de Tyra et proposa son dos à Anna pour la porter à proximité de Tyra.

« Kaëlian, j’ai peur, elle ne va pas bien du tout ! Elle a les yeux grand ouverts et elle respire mais elle ne m’entend pas, c’est comme si elle dormait ! Et puis elle pleure ! »

Lorélia parlait en langage elfique. Kaëlian dut traduire à Anna.

« Elle dit qu’elle dort les yeux ouverts tout en pleurant… C’est étrange. Vous avez déjà vu quelque chose comme ça ? …

Qu’est-ce que Tyra pouvait bien avoir pour être dans cet état ? Peut-on dormir les yeux ouverts ? Qu’est-ce que Lorélia entendait par là ? Tyra faisait-elle une sorte de crise d’épilespie ? Ou était-ce dû à sa forte fièvre ? Ou encore un autre contre-coup inconnu de la magie ? En tout cas Lorélia avait vu quelles plantes Tyra avait utilisé pour se faire une potion contre sa fièvre. Lorsque Kaëlian approcha, elle se précipita sur la besace pour en sortir les herbes.

« Je sais ce qu’il faut faire ! Je m’occupe de faire du feu et de préparer une potion ! J’ai vu comment faire ! »

« Dans ce cas je te laisse faire, pendant ce temps je m’occupe soigner de la jeune femme. »–Traduisant pour Anna : – « Elle va préparer feu et potion et si vous le voulez bien, je vais soigner votre jambe. Rassurez-vous, j’ai déjà soigné des euh… animaux blessés ?… Oui, ça ne doit pas être très différent ! …
Au fait, et si vous nous parliez un petit peu de vous en attendant ? D’où vous venez, où vous allez, ce genre de choses…
Je ne sais pas si vous avez entendu notre conversation avec le mercenaire, nous, nous allons au nord à cause d’une rumeur à propos d’esprits… Enfin, dans l’immédiat, on va plutôt rester ici pour se reposer un moment…
Ah, et si vous avez faim, il doit me rester quelques baies et noix fraiches, ce sera mieux que rien en attendant de trouver mieux. Où les ais-je rangées ?... Ah ! Voilà, tenez… »


La petite Lorélia, qui s’affairait, lui souffla en langage elfique toujours :

« J’ai pas confiance en elle ! Elle est d’une race inconnue, c’est ni une elfe ni une humaine, ni une Drow, et encore moins une naine puisqu’elle est plus grande que moi ! »

« Ne t’inquiète pas, ce n’est pas une Drow c’est tout ce qu’il y a à savoir ! » –Puis se retournant vers Anna :– « Au fait… Vous êtes une demi-Drow c’est bien cela ?... Rassurez-vous, je sais que vous n’y pouvez rien. Les Drow ont l’habitude de euh … vol… ? Bref, mettre enceinte des femmes et les laisser pour mortes. Ma mè… non rien, j’imagine que votre vie a dû être ‘diffilice’ pardon, difficile… »


Le soir allait bientôt advenir et la nuit serait angoissante. Ils avaient beaucoup de choses à faire, surveiller l’état de Tyra, soigner leurs blessures, enterrer les cadavres aussi car même si Kaëlian n’en avait pas parlé, ils allaient devoir le faire sinon ça allait attirer toute sorte de charognes et de vermine rampante et volante. Et puis, Kaëlian remarqua une drôle d’odeur se dégageant du sac d’Anna. Qu’est-ce qu’elle pouvait bien transporter la dedans qui ait une telle odeur ? Etait-ce faisandé ?...


---------------

Les mercenaires retournèrent au village le plus proche. Ils allaient y retrouver le maire, représentant de la confédération indépendante des villages d’Aduram-nord. Une association entre les villages pour favoriser les échanges, et se prévenir contre les dangers tels que les bandits de la Dross, les étrangers suspects, les Drows s’ils parvenaient jusque-là, et les autres problèmes comme ce kerkand dévastateur qui sévissait dans les parages. Le conseil avait donc décidé de recruter des mercenaires et Durlok avait saisi l’occasion. Le contrat leur donnait un sauf conduit pour circuler et dormir à l’auberge sans frais, et ils avaient deux semaines pour finir le contrat sinon ils ne touchaient pas la récompense, importante pour le village, faible pour des mercenaires, mais suffisante pour le petit groupe de la compagnie des fouineurs. En moins d’une semaine ils avaient pliés le problème, ils allaient donc percevoir un bonus ! Profitant de cette opportunité, Durlok pourrait se renseigner à propos de cette dangereuse gamine elfe et de ses étranges acolytes.

« Des adeptes de Tyra vous dites ? Jeunes ? Accompagnés d’une demi-drow ? Vous en êtes sûr ? »

« Ouai, pour sûr ! Ils sont suspects je vous dis ! Ils nous ont causé de sacré problèmes ! Quand on est arrivé en suivant le kerkand, il y avait des cadavres sur les lieux mais on les a vu qu’après coup. Ils ont fait mine de rien quand on les a arrêtés pour les interroger mais quand on commençait à croire leur histoire, ils ont commencé à parler de trucs de magie et de mort, un truc bidon à propos d’esprits. C’est là que l’elfe s’est mise à nous attaquer avec sa magie. »

« Et après ? »

« Et après ? Elle a blessé plusieurs de mes hommes ! C’est pas le kerkand je vous dis, c’est bien l’elfette ! Alors ? Vous peux vous demander de faire circuler un contrat pour nous ? Bien sûr, c’est en notre nom, pas le vôtre. »

« Mais c’est avec notre argent que vous allez payer ce contrat ! »

« Il est à nous maintenant, comment on le dépense ne vous regarde pas. Mes hommes ont approuvé. »

« Mais il faudrait d’abord se renseigner à propos de ces gens… Si ce sont vraiment des adeptes il ne serait pas séant de lever un contrat sur leur tête. Et si… Et si ce que vous croyez qu’ils vont ont raconté comme faux était en réalité vrai ? »


L’entretient avec le maire du village dura un bon moment. Il fit venir le chroniqueur du village qui était aussi dessinateur, et lui demanda son aide pour dresser le portrait des suspects, à commencer par la jeune « elfe ». Le chroniqueur ajouta quelques couleurs suivant les recommandations du mercenaire. Lorsque le maire découvrit le visage qui prenait forme, il eut un mouvement de recul. Impossible, il se souvenait de ce visage ! Il n’avait pas changé d’un trait alors que lui avait pris des rides depuis tout ce temps. Il invectiva un des miliciens du village et lui ordonna d’aller chercher la vieille tata, et de la porter sur son dos pour aller plus vite car il n’avait pas que ça à faire !

« Rappelez-moi où vous les avez rencontrés ? Dans la clairière maudite ? »

« La quoi ? »

« Là où il y a une cabane calcinée au milieu d’une friche ! »

« Ouai, c’est là, et alors ? »

« Cet endroit a une histoire terrible ! Plus personne ne va là-bas. »


Devant l’incompréhension totale du mercenaire, le maire lui raconta comment son père, ancien maire du village, lui avait confié la tâche de guider un petit groupe de mercenaire à la poursuite de trois bandits dont ils avaient mis la tête à prix après qu’ils aient commis des exactions dans un village de la confédération. (Le fait que le fis ait hérité de la place maire ne signifie pas qu’elle se lègue de père en fils mais ceci est une autre histoire qui ne nous intéresse guère). Le maire raconta donc comment ils étaient arrivés à la cabane de la guérisseuse, trop tard, et comment toute la famille avait eu une mort tragique. Seule la fille, qu’on croyait morte au début, semblait avoir réchappé à la mort, (ou bien être revenue d’entre les morts, allez savoir), aperçue plusieurs fois dans les bois tel un fantôme ou dans un autre village d’après les rumeurs de taverne. Le maire, le guide à l’époque, avait retrouvé les mercenaires qui s’étaient enfoncés imprudemment dans la forêt en se dirigeant vers la dross et les avait ramenés au village sans encombre. Après quoi, avec d’autres gens, il était venu enterrer les victimes pour mettre les corps et els âmes en terre et éviter les mauvais esprits, mais ils n’avaient pas retrouvé la trace de la fille. Fille qui, ressemblait trait pour trait (d’après le dessin bien sûr) à ce qui se trouvait sur le morceau de parchemin devant lui. Le mercenaire, se contenta d’un :

« Ooooh !… Et alors ? »

« Alors s’il s’agit bien de la même personne, je vous interdit de lever un contrat sur elle ! Et si jamais je vois une affiche ou que j’entends quoi que ce soit à ce sujet, c’est sur vous que je mets un contrat ! »

« Qu… Quoi ?!! Et mes hommes, qui va les venger, hein ?!

« Nous allons les soigner et vous ne paierez pas l’auberge tant qu’ils n’iront pas mieux. C’est tout ce que je peux faire pour vous. »

« Peuh ! »


Le jeune milicien arriva essoufflé en portant la vielle femme sur son dos. Celle-ci commençait à être un peu gâteuse et ses articulations n’allaient plus aussi bien de puis que la guérisseuse n’était plus là pour lui préparer des potions. La pauvre femme reconnut immédiatement le visage de la jeune elfe mais partit dans un récit d’anecdotes du passé allant du coq à l’âne du genre « Je me rappelle de la fois où… », « Et c’est alors que mon mari à cette époque… », « Oh, je me souviens de mon mariage !... », « Est-ce que le jeune Herbert a toujours son chien ?... Hubert ? C’est ce que j’ai dit !... Oh c’est toi Hubert ? Tu as bien grandit ! » « Tu te rappelles de… ? »… Le mercenaire dut ravaler sa rancœur et en rester là. Il récupéra le portrait en se disant qu’il trouverait bien un moyen, un jour, de se venger, de cette elfette et de ces villageois qui la soutenaient. Il se souviendrait de cet affront ! Il ne risquait pas de se faire un nom dans ces conditions ! Mais pour l’heure il devait se contenter de ronger son frein. Il avait entendu des choses à propos d’un certain saint, et entendu les paroles d’un prêcheur dans une bourgade... Peut-être avaient-ils raison ? Il était trop complaisant avec les autres races. Regardez comment on le remerciait ?

*Foi de Toc Durlok le fouineur : ceux qui se mettent en travers de mon chemin tâteront de courroux par Mercatouille !*



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MessageSujet: Re: Péripéties en Aduram [Tyra Dalwéria]   Péripéties en Aduram [Tyra Dalwéria] I_icon_minitimeMer 5 Sep 2012 - 18:05

Anna s'avéra capable d'humour :

-Vous allez mourir Kaëlian... mais se reprit aussitôt avec un sourire, persuadée que son interlocuteur la prendrait au sérieux et se mettrait à hurler dans le cas contraire : -Une éraflure.

Elle examina la tête de Kaëlian pour confirmer. L'étourdissement ne la tenaillait pas contrairement à son compère, seul une vive brûlure au niveau de la jambe et une plus douce sur l'épaule la dérangeait. L'elfe lui dit que c'était son devoir de veiller sur elle, était-il d'une quelconque façon intéressé ? Anna se méfierait. Quant à savoir si il mangerait sa viande, la question restait plutôt en suspens... Sa réponse sur la déesse n'eut pas le contenu excepté, elle apprit en revanche que les elfes l'appelaient Tari. Anna tacherait de s'en souvenir mais avec sa mémoire cela pourrait aussi bien devenir "Harry"... Il mentionna également sa jeunesse, bien que Fauyeur n'eut pas le temps de lui demander son âge. Elle ne comprit pas pourquoi cela était courageux de nommer son enfant "Tyra"... Bien qu'en fait cela veuille dire que l’appellation humaine n'était probablement pas plébiscité chez les elfes. Peut-être si elle avait plus pris le temps d'y réfléchir...

L'aventurière ne releva pas l'accroc de langage de Kaëlian sur le "bœuf", bien que pas totalement humaine c'était la seule langue qu'elle maitrisait mais elle se gardait de donner des conseils à un elfe qui en parlait au moins deux. Alors que cela l'aurait probablement aidé à s'améliorer... Puis... QUOI ? La porter sur son dos ? Anna essayant de ne pas laisser transparaitre son anxiété et murmura qu'elle se débrouillerait seule. Elle voulait toujours paraître la plus parfaite possible et ne se plaignait pas de la douleur.... Jusqu'à ce qu'il faille lui retirer le carreau.

La dénommée Lorélia parlait un autre langage, probablement l'elfique (puissante déduction !). Mais son nouvel ami traduisit le reste de la discussion pour elle.

-Non. 'Suis pas médecin. Fit-elle froidement, mais son inquiétude pour la jeune elfe transpirait dans son ton de voix et son regard.

Maintenant il était question que la petite prépare une potion pendant que Kaëlian la soigne. Là Anna était un peu moins en confiance qu'avec Tyra, elle doutait à peine (comprendre pas du tout chez une personne normale) de Kaëlian mais elle aurait préféré quelqu'un d'expérience naturellement. Elle n'avait pas envie d'être un premier "cobaye de soin" (non je n'ai pas perdu un pari).

Kaëlian parlait beaucoup. C'était un fait. Certes elle avait fait preuve de bonne humeur en voyant le Kerkand mort plus les mercenaires et les bandits respectivement en fuite et défaits, mais maintenant devant la multitude de question la morosité la guettait. Du moins cela la rebutait.

-Vous ne me soignez pas ? Coupa-elle court à ses palabres. Puis se reprenant : Excusez-moi... Je veux dire, rien ne vous y oblige, je pourrais me débrouiller seule c'est vrai...

Devant le regard de Kaëlian elle jugea qu'elle lui devait d'ajouter encore quelque chose :

-Je veux bien (à propos des noix et baies). C'est gentil.

A cet instant Lorélia glissa quelque chose à Kaëlian qu'elle aurait aimé comprendre. Anna pensait qu'elle se méfiait d'elle. Et Anna s'en méfiait aussi, les petits elfes pouvaient être de redoutables mages selon elle. Puis la réponse de Kaëlian la toucha sévèrement, une larme roula puisque ses pleurs semi-feints n'était pas si lointains et qu'il restait encore des perles à demi gelés accrochés à ses coins d'yeux. Elle se laissa aller un peu à ce Kaëlian :

-Même pas. Mes parents s'aimaient. Enfin c'est ce qu'à dit mon père et je le crois. C'était lui l'humain, lui qui m'a élevé seul. Pour ma vie... J'avoue que ça a été un enfer pendant sept ans, mais maintenant je suis décidée à m'en sortir.

Toucher le fond pour mieux remonter n'est-ce pas ? Comme disait le proverbe... Kaëlian se montra encore une fois très compréhensif. Il voulut lui mettre une main sur l'épaule mais un sursaut de défense d'Anna l'en empêcha. S'étant approché, il remarqua la drôle d'odeur dans son sac :

-J'veux pas choper une maladie mais j'préfère ça que d'mourir de faim... Expliqua Anna.

Cela sembla convenir comme réponse aux yeux de Kaëlian. Prenant décidément les choses en main, l'elfe lui expliqua qu'ils devaient monter le camp pour ne pas être pris au dépourvu pour la nuit. Anna se voyait mal gigoter dans tous les sens ramasser des branches, etc... Car sa jambe la faisait souffrir et elle était sensible ces derniers temps à cause de son long séjour d'ermite où elle avait perdu l'habitude de se faire blesser. Elle lui expliqua en peu de mots qu'elle dormait à-même le sol avec la chaleur qu'il faisait. L'aventurière ne songeait plus à aller chez les elfes maintenant qu'elle en avait trouvés. Le nord ? Peut-être pourraient-ils la guider ? Anna laissa donc à Kaëlian le soin de s'occuper du campement pendant que Lorélia préparait la décoction, au risque de se faire traiter de "flemmarde".

Quand il fut parti, elle entreprit de retirer le carreau d’arbalète, pensant naïvement qu'elle aurait moins mal avec le morceau de métal en moins. Cela tenait plutôt de l'erreur, elle ne put retenir un hurlement. Une quantité moyenne de sang se mit à couler. Elle se fit un bandage avec un morceau de jupe en comprimant bien la plaie. Au moins c'était fait. Pourvu que ça ne s'infecte pas.

-Voilà, le camp est terminé, fit Kaëlian qui l'avait installé un peu plus loin, oh ! Mais vous vous êtes... ?

-Scarifié ? Non, j'ai pensé que... Enfin, vous m'avez compris.

Et comme la nuit tombait :

-J'essayerais de parler avec vous demain.... Elle ajouta pour montrer son enthousiasme qui SEMBLAIT ténu : -Ce serait bien. Et continua : -Mais là après tout ce qu'il s'est passé j'ai besoin de récupérer. Bonne nuit Kaëlian.

N'osant pas adresser la parole à Lorélia, elle s'installa dans le camp de fortune en prenant la place la plus confortable et se forca à adopter une respiration profonde pour s'apaiser. Il lui fallut quelques heures pour s'endormir et elle fit semblant de somnoler pendant ce délai. Puis au milieu de la nuit se réveilla d'un sommeil sans rêves, son monde couché auprès d'elle sauf Kaëlian. Emergeant elle dit :

-Oh ! Je vous ai laissé veiller toute la nuit ? Endormez-vous je prend mon tour de garde.
-Oui c'est plus prudent. Fit-il avec un sourire, et il la remercia avant de quasiment tomber de fatigue.

L'elfe se serait-il sacrifié pour les autres ? Anna resta donc éveillé jusqu'au lever du jour, sa blessure s'était arrêtée de saigner mais avait au passage bien trempé sa robe et son pantalon. Elle n'enleva pas le bandage, attendant de voir ce que Tyra en pensait. En y repensant elle put comprendre pourquoi c'était un drôle de nom. Celle-ci semblait justement s'éveiller.
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MessageSujet: Re: Péripéties en Aduram [Tyra Dalwéria]   Péripéties en Aduram [Tyra Dalwéria] I_icon_minitimeVen 7 Sep 2012 - 22:35

Kaëlian était inquiet, très inquiet même à propos de Tyra mais il faisait en sorte de ne pas le montrer. Ainsi il conversa avec la demi-Drow avant d’aller chercher quelques choses de comestible dans les bois avant que le nuit ne tombe. Le cadavre du kerkand était toujours là bien sûr, alors ils s’étaient installés plus en retrait pour ne pas en être incommodé. Très vite, des insectes allaient y grouiller. Une chance, due aux conditions météorologiques et/ou à l’effet de la magie un peu plus tôt, aucun charognard ne s’aventura durant la nuit.

Lorelia avait pu faire boire la potion à Tyra, celle-ci avalant par réflexe, ses yeux ouverts devaient être dû à son état de choc ou à quelque chose de nerveux, Kaëlian n’avait pas d’explication et lui ferma mécaniquement les paupières. Elle était toujours brûlante de fièvre mais elle sembla se relaxer, –ou bien n’était-ce que le fait que son corps soit épuisé ?– puis dormir. En prenant les événements de la veille comme référence, elle devrait se sentir mieux au matin, mais rien n’était moins sûr.

Anna s’était endormie rapidement, sans doute affaiblie par ses blessures. Lorelia avait tenté de rester éveillée au chevet de Tyra mais avait fini par s’endormir. Kaëlian la coucha plus convenablement puis veilla, perdu dans ses pensées, et avant qu’il ne s’en rende compte, une bonne partie de la nuit passa et l’inquiétude accumulée l’épuisa également. Il faillit s’endormir plusieurs fois… Peut-être même s’endormit-il quelques minutes peu avant qu’Anna ne se réveille et ne lui propose de veiller à son tour. Il n’avait même plus la force mentale de jouer les chevaliers et de refuser son offre. Il la remercia et s’endormit aussitôt dans la position assise dans laquelle il était.

Tyra fut réveillée par la lumière du jour. Elle ouvrit lentement ses paupières, mais à part cette lumière, floue, elle ne distingua pas où elle se trouvait. Comme un réveil après anesthésie générale, son esprit était vide. Des associations d’idées sans images parvinrent des profondeurs de son inconscient pour essayer de lui faire comprendre la situation, car lui, se souvenait de tout. Sa fièvre était toujours présente mais avait fortement baissé, ce qui était rassurant. Finalement tout allait bien… Du moins jusqu’au moment où elle tenta de bouger et de se redresser : impossible. Tout son corps était rempli de courbatures et autres douleurs articulaires dues à l’inflammation causée par la fièvre. Elle gémit. Ces douleurs n’étaient pas réparties uniformément et de plus, elle avait des contractures musculaires terribles au niveau des cuisses, provoquées sans doute par l’accumulation d’efforts sur ses muscles et une piètre hydratation (l’utilisation de magie et la fièvre n’ayant pas aidé naturellement). Elle devait espérer que ça se calme un peu dans les heures qui allaient suivre.

Tyra sentit les présences autour d’elle, mais sa vision était encore complètement trouble et baignée dans la lumière et, les douleurs musculaires n’aidant pas trop à tourner la tête dans tous les sens, elle ne reconnut personne. Elle appela d’une voix encore faible :

« Lorelia ? … Kaëlian ? … … » –Comment s’appelait la demie-Drow déjà ?– « Quelqu’un ? »

Kaëlian ouvrit lentement un œil puis se réveilla en sursaut. Par réflexe, il se tâta la poitrine : ouf, il était bien vivant et entier ! Il ne se souvenait pas de ce à quoi il venait de rêver mais sûrement qu’il se faisait éventrer par on ne sait quel kerkand enragé, brigand malfaisant ou mercenaire sournois…

« Qui est là ? Je ne vois rien… »

« Oh, bonjour euh… Vous allez bien ?… Vos blessures… »

Kaëlian ? »

« Tyra, tu es réveillée ? Comment te sens-tu? »


Tyra avait naturellement parlé en langage commun et Kaëlian lui répondit de la même manière. La question stupide de « comment te sens-tu » à laquelle on ne sait jamais quoi répondre… « Je me sens bien, j’ai passé une nuit merveilleuse » ? En tout cas, Tyra n’était pas en état de lui renvoyer sa question à la figure. Lorelia commença à se réveiller elle aussi. Kaëlian posa sa main sur le front de la demi-elfe pour constater qu’elle était toujours fiévreuse.

« On va te redonner à boire. –Puis en langage elfique :– « Lorelia, c’est bien tu es réveillée. Tyra semble aller mieux mais elle a toujours de la fièvre. Tu peux lu refaire de la potion ? »

« Huuum, oui, oui bien sûr, tout de suite ! »

« Je me demande si ça vaut la peine de continuer notre route… Nous avons eu notre lot d’évènements et d’émotion, rien de tout ceci n’aurait dû se produire…. Comment peut-il se produire autant de coïncidences ? Les dieux se jouent-ils de nous ? Qu’en pensez-vous Anna ? »[/b]

Kaëlian se rappelait avoir mentionné plusieurs fois la raison de leur présence en ces lieux, bien que leur présence en ce lieu précis ne soit, en réalité, pas une pure coïncidence. L’elfe aida Tyra à se redresser.

« Je ne vais pas pouvoir marcher… »

« Ne t’inquiète pas, je te porterais. »


Oh ! C’était inhabituel que Tyra concède de la sorte. Mais Kaëlian garda cette remarque pour lui. Tyra ne voyait toujours pas grand-chose, mais des effluves subtils atteignaient ses narines en contrepartie. Etait-ce une odeur de sang ? Elle remit ses pensées dans l’ordre et se rappela des blessures de la demi-drow. Avait-elle terminé de la panser ou bien ? Elle ne se souvenait plus de ce détail. A tout hasard elle demanda :

« Comme… comment vont vos blessures ? »

« Tyra, tu as de la fièvre je te rappelle, ce n’est pas le moment de songer à cela. »

« …Kaëlian je… n’ai pas la force de m’énerver… »


Kaëlian soupira et Tyra attendit la réponse de l’intéressée, qu’elle vouvoyait à présent, à moins qu’elle ne s’adressât aux deux à la fois… ?

« Aah, il ne fallait pas l’arracher comme ça… S’il n’y a pas de bleu et que ça ne saigne plus alors ça va mais… si ça gonfle et que, c’est douloureux autour, alors… du sang coule encore en dedans, ça peut être dangereux… »

Lorelia avait fini de préparer la potion et la lui tendit. Tyra la remercia et lui dit de ne pas s’inquiéter, que « maintenant elle allait bien ». Qu’est-ce que c’était sensé vouloir dire ?

« Et donc, Anna, que prévoyez-vous de faire à présent ? … J’ai dit aux mercenaires que vous nous escortez… tiez ? Enfin, ce ne serait pas une mauvaise idée. Certes, vous n’êtes pas en très bon état avec ces blessures mais, nous ne sommes pas pressés et, au point ‘de’ où on en est, ça ne devrait pas changer ‘grande’ chose. Tyra ? »

Un simple signe de la main indiqua qu’elle acceptait l’idée (ou qu’elle s’en contre-fichait, cela revenant au même). Lorelia ne comprenait pas ce qui se disait mais devinait un peu. Rien que le fait que la demi-drow soit encore là à son réveil ne lui inspirait pas confiance. Elle fit part à Tyra de sa méfiance. Celle-ci réfléchit un court instant avant de lui répondre.

« Vois-tu Lorelia, la confiance n’est pas qu’une question d’impressions ou d’émotions. C’est aussi une question de circonstances et de convictions. Chacun la ressent donc différemment. »

Mais la petite ne pouvait pas comprendre par ces simples mots. Kaëlian fut surpris que Tyra soit capable de réfléchir sur la question dans son état. Il la soulagea d’explications en prenant le relais.

« Lorelia, nous sommes dans la même situation, et nous sommes du même côté. Tu as vu ce qu’il s’est passé ? Réfléchis. Elle a tué le kerkand alors qu’il allait s’attaquer à Tyra. Elle lui a sauvé la vie ! Elle aurait pu ne pas le faire. En retour elle a été blessée. Tu voudrais qu’on la laisse comme ça toute seule au milieu des bêtes sauvages, des bandits et autres malfrats ? »

Lorelia entendit ses paroles mais prit l’attitude typique des enfants capricieux. Elle souffla puis se retourna brusquement pour bouder.

« Ne lui en voulez, elle est jeune et comme nous tous, elle a eu un passé tragique. Je veux dire, elle a été la seule survivante d’une attaque de Drow sur son village. D’après mes renseignements, elle ne faisait plus confiance à personne avant de rencontrer Tyra. »


Ses « renseignements » ? Kaëlian se trahissait lui-même sans s’en rendre compte, mais Tyra ne prêta pas attention à cette information. En effet, Kaëlian, qui était intrigué par cette jeune adepte très spéciale à ses yeux qu’était Tyra, avait essayé de récolter toutes les informations possibles à son sujet. Toutefois, il n’avait pas encore trouvé la clé de son mystérieux passé, malgré de fortes hypothèses via les derniers évènements autour de la cabane en ruine. Ceci dit, il avait en quelque sorte « rassasié » sa curiosité et ne ressentait pas le besoin d’avoir le fin mot de l’histoire, préférant garder une part de mystère ou attendre que Tyra lui en parle d’elle-même.

« Bon, et bien, une fois qu’on aura fini de déjeuner, que ferons-nous ? »

Oui, car la question demeurait pour le moment sans réponse précise…
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MessageSujet: Re: Péripéties en Aduram [Tyra Dalwéria]   Péripéties en Aduram [Tyra Dalwéria] I_icon_minitimeSam 8 Sep 2012 - 22:08

Anna s'était couchée le ventre vide, n'ayant de toute façon pas envie de manger. Ce n'était pas rare qu'elle saute des repas. Quant à la dépouille du Kerkand, elle estimait que le camp était suffisamment éloigné pour éviter le problème des charognards. Mais il faudrait qu'elle goûte la bestiole avant qu'elle ne soit trop pourrie. Tyra se réveilla donc et appella Kaëlian à la rescousse. Celui-ci s'éveilla à son tour et interpella Anna, lui demandant comment allaient ses blessures. Cela s'était arrêté de saigner et elle n'avait osé regardé la plaie, qui n'était pas très douloureuse. Elle s'exécuta tandis que Kaëlian allait au chevet de la prêtresse. La jambe ou une partie était d'une couleur bleuâtre qui ne disait rien qui vaille cependant ce n'était pas enflé. Quant à Tyra elle semblait avoir perdu l'usage de la vue ce qui paraissait bien plus grave encore. La demi-drow se mordit la lèvre. L'elfe parla ensuite du fait que peut-être les Dieux se jouaient d'eux, Anna se demandait toujours si il avait vu personnellement un ou plusieurs Dieu et s'étonna qu'il ne possède pas la réponse à cette question lui-même. Hmm... Des coïncidences ?

-Peut-être qu'on a juste pas de chance... Mais...

Elle allait leur expliquer ce qu'elle faisait ici et ce qu'ils pouvaient faire pour elle lorsqu'un pressentiment l'arrêta, ce fût peut-être Tyra qui lui demandait elle aussi des nouvelles de sa blessure, elle se décida à répondre :

-Ça a prit une drôle de couleur, j'ai enlevé le carreau. L'elfette lui fit part de ses impressions. Oh ! Je pensais bien faire. Hé bien en fait je ne sens pas grand chose et ça n'a pas gonflé, c'est juste ce bleu... Et comment vous sentez-vous ? Fit-elle, très à cœur.

Kaëlian proposa ensuite qu'Anna commence à les escorter pour de vrai, celle-ci se réjouit intérieurement. Il demanda ce qu'ils pourraient faire ensuite tout en expliquant le comportement de Lorelia qui décidément semblait avoir une dent contre la semi. Fauyeur ne se plaignit pas de ce que la jeune elfe la perçoive si mal, puisqu'elle-même se percevait d'une façon semblable. Cela l'étonnait beaucoup plus que Tyra et Kaëlian lui fasse confiance. Quant à l'escorte... C'était une proposition de mission n'est ce pas ? Oui, elle était en état de la remplir malgré ses bobos. Elle ne faillirait pas. Ce serait la première fois qu'elle travaillerait pour des elfes, un grand honneur selon elle.

-C'est d'accord. Lorelia, tu n'es pas obligée de me faire confiance, je suis trop méfiante moi-même pour réclamer cela...

-Fut-ce pour oser commencer à penser à exiger cela.-

-...Où va on ? Je cherche un endroit à vrai dire, et un guide pour m'y mener. Si vous m'y guidez je vous escorterez gratuitement où vous voulez en échange. Marché conclu ?

Anna s'assit en tailleur non-loin des autres et cassa une noix que Kaëlian lui avait donné, la grignota du coin de la dent. Elle attendit un moment et écouta les trois elfes qui lui répondaient et discutaient entre eux. Puis, impatiente et tenaillée par la faim elle se leva.

-Vous m'avez dit que les elfes mangeaient de la viande et ce Kerkand à l'air délicieux. Je reviens.

Elle se dirigea vers la carcasse. En priant pour que la femelle ou les enfants de la bête ne soient pas dans le coin, mais peut-être était-ce un/une solitaire ? Il n'avait plus de tête, et son cou était percé par ses soins. Elle ne pouvait pas dépecer, écorcher un si gros animal, elle fit donc une simple incision dans la panse, souleva les organes et prit le foie, qui était souvent la meilleure partie. Anna constata que son briquet en amadou remarchait et fit un feu, auquel elle suspendit la viande à l'aide de branches fines, un peu à l'écart des elfes au cas où ceci les incommoderaient. Elle n'avait pas écouté leur réponse quant à son intention de manger le Kerkand mais supposait que s'ils n'avaient rien à manger de meilleur il ne cracherait pas sur un peu de viande. Anna tournait la branche de temps en temps de façon à cuire chaque côté du foie. Elle se servit d'un canif qui n'avait que cette utilité pour en couper un tout petit bout une fois qu'il eut commencé à adopter une couleur plus appétissante. Et goûta. C'était très bon, elle appela les elfes et les incita à en prendre, ajoutant que cela aiderait sans doute Tyra a recouvrer la santé. C'était là sa seule science de la médecine.
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MessageSujet: Re: Péripéties en Aduram [Tyra Dalwéria]   Péripéties en Aduram [Tyra Dalwéria] I_icon_minitimeMer 12 Sep 2012 - 16:10

Anna proposa de les accompagner (escorter) où ils voulaient « gratuitement » (ils n’avaient pas de quoi payer de toute façon donc cela arrangeait tout le monde), en échange de pouvoir la guider vers l’endroit qu’elle cherchait. Kaëlian n’y voyait pas d’inconvénient en dehors du fait pour le moins problématique qu’il ne connaissait absolument pas la région et son regard se tourna donc vers Tyra pour avoir sa réponse. Comme la fois précédente, elle accepta par un simple geste de la main cette fois accompagné par un « hum ».

Malgré le large bleu indiquant qu’une veine avait été touchée et que le sang avait infiltré les tissus, Anna semblait pouvoir marcher sans aide. La blessure devait être plus superficielle que prévu. Tyra s’en serait occupée en priorité si elle avait estimé qu’elle était plus grave que les profondes entailles sur l’épaule. Mis à part ce fait, un carreau dans la jambe reste un carreau dans la jambe et Anna devait souffrir sans se plaindre, ou bien elle possédait une bonne endurance ou encore une faible sensibilité à la douleur ce qui était possible aussi. Bref, elle se leva pour aller chercher quelque chose à manger sur la carcasse alors que les elfes grignotaient des « friandises », à l’image de Tyra qui mâchait lentement un petit morceau de racine de bécarole comme on mâcherait distraitement un chewing-gum.

Elle mit un certain temps avant de revenir. Malgré la distance, une certaine odeur de chair fumante commença à se répandre dans l’air. Les deux elfes n’avaient pas vraiment l’intention de manger du kerkand et Kaëlian se dit qu’Anna l’avait fait cuire à distance pour ne pas trop les incommoder de l’odeur (bien qu’on puisse tout de même la sentir). Tyra avait peu l’habitude de manger de la viande, même si ça ne lui posait aucun problème particulier d’en consommer, c’était juste un plat couteux qu’on ne se payait pas tous les jours dans une ville humaine comme Diantra. Elle mit du temps à reconnaitre l’odeur typique. Il fallut qu’Anna revienne avec son morceau tout chaud au bout d’une branchette pour confirmer sa pensée.

« Du foie ? Oui, c’est une bonne idée, surtout après avoir perdu du sang. »

Tyra avait repris un peu de couleurs et de forces semblait-il. Pourtant, elle gardait les yeux encore plissés, presque fermés, la lumière l’éblouissait et ce n’était pas l’idéal contre les maux de tête dus à la fièvre. Elle attrapa le morceau qu’on lui tendait et le mangea sans rechigner. Lorélia refusa promptement et même catégoriquement en s’écartant tout en mettant ses mains devant sa bouche de peur d’y être forcée.

« Oh, vraiment ? Dans ce cas je vais me laisser tenter par un tout petit bout… merci. »

…Et à peine le gout du foie brut de kerkand parvint-il à ses papilles que lui vint une soudaine envie de le régurgiter. Alors quoi ? Pensait-il qu’elle allait l’assaisonner ? Le cuire au torchon et tout ? Ce n’était pas un bon gros foie gras de canard qu’on s’offre pour les fêtes, non ! Ça avait un gout métallique, un gout de sang bien enrichit en fer, un gout bien désagréable pour quiconque n’a pas l’habitude. Pourtant, il se força à l’avaler pour ne pas se sentir ridicule et trouva à commenter après une bonne grimace :

« Aah, je ne m’attendais pas à ce que ce soit si fort… Cela me rappelle… Il parait que les druides ont des costumes –Il veut dire coutumes– étranges qui consistent à manger cru un animal, pour faire comme dans la nature. Un morceau ça devrait être possible, mais je me demande comment ils ‘devoiraient’ s’y prendre s’il s’agit d’un kerkand… »

Tyra se demanda si Kaëlian parlait pour entretenir la conversation ou s’il se posait réellement ce genre de questions sans intérêt en temps normal ? Plutôt que de chercher une réponse qu’on ne connait pas, il valait mieux répondre à la question posée par Anna un peu plus tôt. Et comme à son habitude, Tyra y répondit par une autre question :

« Où… Du moins, quel est cet endroit où nous allons devoir nous rendre ? »

« Quel endroit ? Ah pardon, c’est vrai, vous ne nous avez rien dit encore sur cet endroit que vous cherchez Anna. »

Après avoir entendu ses explications, Tyra lui répondit d’un ton presque joyeux (clairement si l’on compare à sa neutralité habituelle), en indiquant qu’elle acceptait le marché :

« Très bien, je pense savoir. Les rumeurs attendront et au pire nous rentreront ensuite. Je voudrais éviter d’exposer Lorelia à plus de danger. »

La petite réagit à l’entente de son nom et s’énerva dans sa langue en tapant du pied :

« Arrêtez de parler de moi en langage commun ! Je ne sais pas ce que vous avez l’intention de faire mais je ne rentrerai pas ! Vous avez besoin de moi pour m’occuper de vous, vous êtes tous les deux des maladroits ! »

« Un maladroit moi ? » –Rétorqua immédiatement Kaëlian étonné.

« Oui ! Un maladroit complètement inutile qui raconte des tas de bêtises et qui aime être entouré par des jolies filles ! »

« Que ?! »

Kaëlian ne trouva quoi répondre et en resta bouche bée ce qui créa un silence de confusion qui fut, contre tout attente et toute probabilité, rompu par un faible et bref gloussement contenu, suivit de près par une décharge d’éclats d’un rire aigu et harmonique.
D’après ses données statistiques basées sur ses (encore une fois) renseignements et sur son expérience personnelle, Kaëlian pouvait affirmer qu’il y avait une chance sur un nombre proche de l’infini qu’une telle situation se produise. Voilà pourquoi il n’y croyait pas au point de continuer à rester bouche bée tout en tournant lentement ses yeux écarquillés de surprise vers Tyra tout en retenant sa respiration tant que sa peur instinctive du « bruit inconnu et sorti de nulle part » ne soit rassurée.

Tyra venait effectivement d’avoir un bref fou rire face au comique de la situation. Qu’est-ce qui avait bien pu lui passer par la tête ? C’était la première fois, non pas de sa vie, mais depuis une éternité, –depuis l’accident–, qu’elle n’avait pas ri. Pourtant, depuis son réveil, malgré la fièvre et la douleur atténuée par une bonne dose d’endorphines, elle se sentait tellement mieux qu’avant. Ses voix intérieures s’étaient comme tues soudainement, ses pensées étaient clairement ses pensées, c’était une sensation rassurante. Elle avait jeté à terre le terrible poids de son passé et se sentait presque confuse dans ce qu’elle ressentait. Ce n’était pas du soulagement, c’était de la sérénité. Depuis que la porte avait été grande ouverte, tous ses sentiments s’étaient remis dans un sens différent. Peut-être était-ce le bon ou peut-être pas, mais c’était un sens clairement différent, et elle venait d’en subir le coup ! Au lieu de se trouver exaspérée par l’incompréhension de Lorelia, elle se trouvait amusée par ce que… Parce que quoi ? Qu’est-ce qu’il y avait de drôle ? Ce n’était pas elle qui allait pouvoir le dire. D’ailleurs existait-il une définition convaincante de ce qu’était une chose « drôle » en dehors d’une définition de cause à effet du genre « quelque chose de drôle est quelque chose qui fait rire » ?

En temps normal, le rire provoque également le rire, toutefois, il faut dans ce cas que l’assemblée ressente la présence d’une « chose qui fait rire », et en l’occurrence ce n’était pas le cas. Alors que Tyra essuyait timidement une larme au coin de son œil en se demandant encore ce qui venait de lui arriver, Kaëlian voyait son visage s’illuminer de joie et ses bras s’apprêtaient déjà l’embrasser avant qu’il ne s’en aperçoive et ne les rabaisse. Pendant ce temps, Lorelia avait assisté à la scène tout aussi incrédule et confuse. Ses yeux avaient commencé à s’embuer d’émotion sans qu’elle ne comprenne si elle était triste que son amie se moque d’elle ou si elle était heureuse au contraire de la voir rire.

Avant que ses deux camarades elfes ne lui fassent une quelconque réflexion, même si Anna était tout aussi en droit de se demander ce qu’il venait de se passer à l’instant, Tyra déclara :

« Et bien quoi ? Allons-y avant que le soleil ne monte au zénith ! »
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MessageSujet: Re: Péripéties en Aduram [Tyra Dalwéria]   Péripéties en Aduram [Tyra Dalwéria] I_icon_minitimeSam 22 Sep 2012 - 17:46

Alors c'était réglé, ces elfes conciliants et amicaux acceptaient le marché. Kaëlian avait même bien voulu goûter le foie du Kerkand, Anna les adorait. Même la petite Lorelia. Elle était toute énervée par la situation et le bon goût de la viande cuite et riche (subjectif) sentait à peine la douleur comme une boursouflure. Elle rebaissa sa jupe et ses autres vêtements sur sa peau grise qui avait été légèrement révélée pour être à la vue de Tyra, ça guérirait. Quant à son épaule il ne fallait pas y toucher et donc qu'elle s'y prenne des coups (même de branchages) mais ça irait. La pommade avait bien fait son effet. Puis Loreila dit quelque chose en elfique sur Kaëlian et cela fit rire l'elfe blonde. Anna haussa les épaules, elle se dit que ces elfes devaient être aussi naïf qu'elle pour tendre les bras au premier petit éclat de rire. Elle ne se doutait pas de la rareté de la situation et d'une Tyra qui était en bonne voie de guérison d'on ne sait quel maux lié au tragique des circonstances du jour où elle était devenue orpheline comme elle, sauf que pour Fauyeur cela n'était pas encore parvenu à sa connaissance et qu'il y avait bien longtemps qu'elle s'était détachée de son père, qu'elle l'avait eu pour elle seule toute son enfance.

Tyra demanda ce qu'on attendait pour partir, quelle veine qu'elle connaisse l'endroit ! Pourtant Anna l'avait décrit aussi bien qu'une demi-drow puisse le faire au sujet d'un paysage ("un lieu riche en buisson de baies alors qu'il n'y en a pas à des kilomètres à la ronde avec des amonts de rochers où l'on peut se cacher, tel type d'arbre, des Jezzok à la sortie de la route"). Il s'avéra qu'ils n'étaient pas très loin, après une journée entière de marche où Anna les "escortait" fièrement, la main sur son épée en mode "je vous protège coûte que coûte" et ça se voyait dans son attitude, la demi-drow avait une pêche du tonnerre et elle allait souvent fureter à droite et à gauche au moindre bruit suspect en leur disant de s'arrêter. Ils ne croisèrent que de paisibles herbivores dont Anna aurait aussi bien fait son repas mais elle ne mangea que le foie de Kerkand qu'elle avait emporté et qui décidément avait bien un effet euphorisant et énergisant sur elle.

-Comment ? C'est pas tout les jours qu'on peut manger de ça ! Kaëlian, vous en voulez encore ? Moi j'adore !

Et vous imaginez le mal qu'on s'est donné pour le tuer ? Pensa-elle. Et ça doit coûter super cher, et on peut le revendre, etc etc...

Néanmoins quand ils furent en vue des premiers buissons de myrtilles, Anna commença à regagner son sérieux. Elle n'avait pas de flash mais la douleur psychologique et la brutalité de la situation passé la percutait de plein fouet. Elle se souvenait s'être retrouvée suppliant pour sa vie et ensuite mutilée par ce Drow. Ils arrivèrent toujours plus proche.

-Ça ne vous ennuie pas si je continue seule ? Dit elle. Vous n'avez qu'à m'attendre là.

Et sans attendre la réponse elle partit en courant, clopinant un peu. Quelques pas de courses rapides qui se muèrent en marche rapide puis en marche normale et finalement très lente et cela avant même qu'elle ne fut hors de vue. Elle avait souhaitée violemment être seule, ce petit pèlerinage ne regardait en rien ces nouveaux amis bien qu'elle n'ait pu l'effectuer que grâce à eux. Malgré les neuf années qui s'étaient écoulées, elle n'eut aucun mal à retrouver son chemin à partir de là. Le souvenir était net et chaud dans son esprit, elle en transpirait d'inquiétude. Pourquoi s'était-elle séparée du groupe alors qu'elle s'attendait à tout moment à attendre la voix de Bahel lui dire "Alors Anna tu n'en as pas eu assez ? ". Elle lui répondait mentalement de se la fermer et qu'elle éventrerait ce monstre si elle le recroisait, elle malgré sa maladie et son sang avait fait de vieux os sur Miradelphia. Elle ne savait pourquoi mais les gens l'aimaient bien en général alors qu'elle était à peine sympathique. Peut-être que c'était juste les autres qui l'étaient.

Elle mit un genoux à terre lorsqu'elle arriva à l'endroit précis où elle s'était fait malmené et comme dans un vieux film nostalgique, caressa la terre de ses deux mains, enlevant ses gants pour mieux sentir. La terre avait une importance sacrée pour elle, c'était le support des choses et l'éternel témoin. Cette fois les images lui revinrent en tête. Et un rire, un rire insupportable. Elle le chassa en criant "non !" et battit l'air de ses bras. Puis s'énervant, elle saisit de petits rocs et les lança dans tout les sens. Elle ne s'arrêta pas jusqu'à ce qu'elle s'en balance un sur le pied et se mette à sautiller de douleur, avant de tomber puisqu'ayant perdu l'équilibre. Elle resta là à souffrir un bon moment, puis elle murmura entre ses dans "Ba... C'est fini." Puis : "Il ne reviendra plus jamais." Elle l'aurait vu sinon, depuis le temps un chasseur comme lui aurait forcément retrouvé sa proie. A cet instant elle avait franchi une étape dans sa peur, mais la paranoïa ne partirait pas comme ça sans qu'elle retrouve l'équivalent de sa muse Asaliah. Elle attendit là que les autres arrivent sans les appeler, toujours à terre, prostrée doucement. En se répétant que c'était fini et qu'il ne reviendrait plus. Ça avait été son combat à elle, maintenant elle était presque sûre de ce qu'elle disait.
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MessageSujet: Re: Péripéties en Aduram [Tyra Dalwéria]   Péripéties en Aduram [Tyra Dalwéria] I_icon_minitimeSam 22 Sep 2012 - 20:36

La description qu'Anna donna de l'endroit n'aurait pas permis en tant normal de le trouver sans connaitre les environs de longue date. Or il se trouvait que Tyra avait vécu presque trente ans dans ce coin d'Aduram et un tel lieu était aisément identifiable. Effectivement, les bosquets de buissons de baies on n'en trouve pas tous les dix pas et si en plus il s'agit de baies couleur bleu foncé qui vous tachent en violet et qui poussent sur des arbustes miniatures aux petites feuilles et epines alors c'est encore moins fréquent. Pas de doute, Tyra connaissait un endroit comme celui-ci non loin, d'ailleurs elle se rappelait parfaitement le fait qu'elle y allait faire la cueillette et avait toujours la chance d'en trouver malgré la concurence animal ou parfois le ravage d'un sanglier gourmant ayant broyé quelques plants avant de renoncer une fois sa langue trop meurtrie par les épines.

Le petit groupe rangea les affaires, éteignit le feu et partit vers sa nouvelle destination. Kaëlian porta Tyra sur son dos. Toutefois, la vision de celle-ci n'était pas encore revenue normale, elle était floue, dérangée par la luminosité ambiante et il fallut lui décrire les lieux pour qu'elle puisse les guider précisément.

Une trace de passage de Jézzock confirma la bonen direction. Ceci voulait dire également que ces animaux ne changeaient pas beuaocup leurs habitudes et revenaient évidemment toujours vers les endroits riches en nourriture comem celui-ci. En effet, il n' yavait pas que des buissons de baies mais aussi des arbres dont le latex était riche et suintait en dessous de l'écorce qu'il suffisait d'arracher, ainsi que des arbres dont les graines leur étaient commestibles mais qu'il falalit se partager avec les rongeurs ayant leur terrier dans les parages.

Les premiers arbustes de myrtilles apparurent cachés derriere des fougeres. La petite Lorélia qui n'avait pas suivi la conversation auparavant d'étonna, regarda ses ainés d'un oeil interrogatif avant de se précipiter dessus sans attendre de réponse.

"Des myrtilles ?!"

Et la voici se passant léchant les babines et récoltant précotionneusement les baies cachées du regard en dessous des feuilles. Un chance qu ce soit la plaine saison !

Anna leur demanda si elle pouvait continuer seule. Que cherchait-elle dans cet endroit en particulier ? Il ne faisait aucun doute qu'elle s'y était trouvé au moins une fois auparavant et cela lui avait laissé un souvenir suffisamment présent pour qu'elle se rappelle des détails lui permettant d'y retourner. Avait-elle vécu quelque chose ici ? Avait-elle oublié ou perdu quelque chose de précieux ? Cela rappella aux autres la cabane calcinée qui aussi était un lieu important du passé de Tyra. Bien évidemment, et puis elle ne leur demanda pas leur avis, ils la laisserent s'éloigner puis profiterent un moment des baies. Il ne devrait y avoir aucun danger car ils n'avaient pas rencontrés d'animaux et leur présence en ce lieu devait suffire pour éloigner ceux qui recherchaient un coin tranquille pour grignotter. Quoi que, si on observait bien, on pouvait apercevoir une espece d'écureuil qui attendait son tour ou bien qui griognottait un graine récoltée directement dans l'arbre.

Anna resta de longues minutes seules loins de leurs regards, ils se demandaient ce qu'elel pouvait faire mais comme elle était armée et pas eux, ce n'était pas tant préoccupant. Pourtant, on l'entendit vaguement crier quelque chose, ce qui inquiéta Tyra et ses compagnons. Ils se rapprocherent donc pour savoir si tout allait bien et au détour d'un rocher, la trouverent étendue sur le sol, dans un position un peu recroquevillée comme si elle souffrait ou avait souffert. Que lui était-il arrivé ? Etait-elle tombée ? S'était-elle blessée ? Avait-elle eu un soudain contrecoup de ses précédentes blessures?

"Tout va bien Anna ?"

Puis une fois sa réponse donnée l'elfe demanda :

"Avez-vous trouvé ce que vous cherchiez ?"

Il déposa un instant Tyra en s'accroupissant et tendit sa main pour l'aider si besoin pour se redresser. Ils avaient marché toute la journée, c'était le soir et ils allaient devoir poser le camp. Au moins ils avaient de la nourriture a portée de main. Demain, ils repartiraient vers uen autre destination. Si Tyra se sentait mieux, peut-etre continueraient-ils vers l'Ouest dont ils s'étaient rapprochés, ils n'étaient memes plus tres loin de l'endroit des rumeurs, ou bien remonteraient-ils au nord pour retraverser le fleuve. Cependant le village le plus proche permettant de le faire les obligerait a retourner sur leurs pas. Enfin, ils verraient bien le lendemain.

Tyra proposa en premier de monter le camp et tandis que Lorélia passa son temps en la cueillette de baies et autres graines, Kaëlian osa poser la question, mais il n'était pas certain qu'Anna veuille répondre :

"Alors, que vous-est-il arrivé en ce lieu ? Vous voulez peut-etre en parler ?"
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