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 Un cri dans la nuit | Eliwa

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Elewen Lindoriël
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MessageSujet: Un cri dans la nuit | Eliwa   Un cri dans la nuit | Eliwa I_icon_minitimeSam 4 Mai 2013 - 21:37

    Descendre, toujours plus. Dans le Sud… J’en ressentais le besoin vital. Comme si ma vie en dépendait. Je n’avais quasiment pas bougé depuis une décennie. Reculée de tout et de tous, j’avais passé mes journées à m’occuper de mon coin de nature, le seul endroit au monde que j’aurais pu appeler mon chez moi. Personne ne venait jamais et je ne m’éloignais jamais à plus d’une journée de marche pour éviter de croiser l’un des miens. Des miens ? Me sentais-je toujours relier à ce peuple ? Je ne ressentais aucune attache pour eux, pour personne en fait. J’avais le cœur vide et nul désir de le remplir. La Nature me comblait suffisamment.
    Vivre seule m’avait permis d’affiner mon lien avec elle. Je savais l’écouter mieux qu’à mes débuts de rôdeuse. Je percevais ses signes, même les plus infimes. Je ressentais sa souffrance et sa joie. Bizarrement je m’étais faite à l’idée que Nature n’était pas Kÿria. Que la Déesse était sa plus puissante et sa plus forte de Gardienne. Avais-je tort ? Aussi lorsque j’adressais mes prières et mes chansons à Kÿria, je lui demandais de protéger Anaëh, de tenir le mal éloigné et de m’aider à panser ses blessures.
    Jusqu’à présent je n’avais jamais eu l’occasion ni la nécessité de quitter ma maison – ou ma tanière dirait certain – mais aujourd’hui c’était différent. J’avais entendu son cri dans la nuit, sa plainte et sa douleur. Je l’avais ressentit au plus profond de moi comme si on m’avait transpercé d’une lame. En moins d’une heure j’avais rassemblé mes affaires dans mon vieux sac en toile. Une couverture, mes vêtements de rechanges, des plantes médicinales et mes quelques effets personnels.

    J’avais couru une journée entière sans quasiment m’arrêter et les cris avaient continué à résonner dans mes oreilles. La nuit je l’avais passé enveloppé dans ma cape à pleurer comme une enfant, choquée par cette douleur sourde que je ressentais.
    Les jours suivant furent semblables. Je courais à travers la forêt, sans bruit, sautant les racines, écartant les branches. Certaines me griffaient les bras, les jambes et le visage, comme si elle voulait me retenir, m’empêcher d’aller là bas voir de mes propres yeux, mais je continuais d’avancer, les larmes coulant presque continuellement sur mes joues.
    Et puis au matin du quatrième jour le silence total. Le vent ne bourdonnait plus à mes oreilles et la forêt avait cessé de crier. Le vide qui m’enveloppa me bouleversa plus que tout ce qui m’avait fait pleurer jusqu’à présent. Je ne savais pas précisément ou j’étais. Seulement que les routes étaient loin, j’avais pris soin de ne pas m’en approcher.

    Une petite brise m’apporta les odeurs caractéristiques du Lac d’Uraal. J’avais besoin de m’arrêter un peu, de reprendre mon souffle, de calmer mon esprit affolé et de méditer pour aiguiser ma perception de la Nature. Peut-être que j’arriverais mieux à comprendre une fois calmée.

    Bifurquant sur ma gauche je me dirigeais vers la lisière de la forêt. Après quelques minutes de marche je débouchais sur un endroit magnifique. Le lac s’était devant moi à perte de vue et le ciel bleu s’y reflétait dedans. Je poussais un soupir. La beauté du lieu eut l’effet d’un baume sur mon âme agitée.
    Faisant quelques pas vers l’eau à peine agitée par le souffle du vent, je laissais tombée mon sac près d’un rocher et déposais ma cape et mon épée. M’agenouillant lentement, je ne pus réprimer une grimace lorsque je sentis mes muscles endoloris s’étirer. Cette course folle après une décennie sans quasiment quitter le seul endroit dans lequel je me sentais bien, venait de me rappeler mes jeunes années de rôdeuse. Un pincement douloureux me rappela également que ce fut les meilleures années de ma vie et que depuis j’ai fuis le monde pour ne plus souffrir. Poussant un long soupir, je me penchais légèrement et m’arrosais le visage à plusieurs reprises, puis le cou et les bras pour me laver un peu et nettoyer les griffures.
    Un bruit derrière moi me fit me raidir et me redresser lentement…. Pitié que ce soit un cerf, un ours même… n’importe quoi plutôt qu’un des miens.
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MessageSujet: Re: Un cri dans la nuit | Eliwa   Un cri dans la nuit | Eliwa I_icon_minitimeVen 17 Mai 2013 - 20:07

Immergée, elle était entrée dans une phase de sommeil léger. L'elfe avait l'impression de faire corps avec l'espace qui l'entourait, parce que désormais, l'air et l'eau étaient elle et elle était l'eau et l'air. En symbiose presque parfaite. Le seul son dissonant à ses oreilles était celui de son cœur, qu'elle n'arrivait pas à coordonner avec le battement de celui de la rivière. Non loin de l'agacement, elle décida de rompre cette harmonie qui émanait du lien qu'elle avait réussit à créer tant avec le lac qu'avec Anaëh.

Elle ouvrit les yeux et regarda un temps le ciel si bleu pour la saison qu'il en devenait irréel, puis elle se tourna dans l'eau et nagea jusqu'à la rive. Là, elle se sécha rapidement, et enfila ses vêtements. Il n'y eut que sa cape qu'elle ne passa pas. Posée sur son bras, elle la roula en boule lorsqu'elle eut rejoint sa monture et plaça le rondin ainsi formé à l'avant de la selle. Ainsi positionnée, elle était sur que son vêtement ne tomberait pas lors d'une chevauchée ou d'une quelconque autre activité qui demandait de la vitesse et de la puissance.

Cela fait, elle voulu monter pour repartir d'où elle était venue, l'endroit qu'elle se plaisait à appeler "chez elle", peut-être à tort, mais cela l'amusait. Dans une forêt qui n'appartenait à personne, pas même à Kÿria, si ce n'était à elle-même, les elfes avaient réussit à accaparer des morceaux de terres. Cette idée était loin de la révolter, mais elle faisait naître sur ses lèvres un sourire qu'on pourrait presque qualifier d'entendu.

Mais une chose la retint de prendre la route. Sa louve qui était d'ordinaire auprès d'Amarthluin, ou tout du moins le surveillait du coin de l’œil, était absente. Elle la siffla d'abord doucement, puis monta crescendo. Ne voulant cependant pas se faire remarquer outre mesure, l'elfe, la bride de son cheval dans la main, partit dans les fourrées à la recherche de celle qui manquait. Sifflant tout de même par intermittence, elle entendit rapidement un gémissant provenant de ce qu'elle pensait être le bord de l'eau.

Quelque peu angoissée par ce qui aurait put arriver, Eliwa lâcha son étalon et se dirigea vers la source du son. Et bien que ce dernier ne paraisse pas inquiétant, elle n'en était pas rassurée pour le moins. Mais lorsqu'elle aperçu enfin l'onde, elle remarqua avec soulagement qu'Aralaurë était dans une position couchée assez particulière, ses coudes ne touchant pas le sol. Elle paraissait prête à bondir et gémissait doucement en direction du lac.

Chose qu'elle ne compris pas en premier lieu. Eliwa n'étant pas inconsciente, elle dégaina une de ses lames avant de s'approcher du bord. Elle cru d'abord qu'un animal s'était noyé. La surprise se peignit donc sur son visage lorsqu'elle constata que ce n'était aucunement un animal, mais bel et bien une elfe qui était là, sous l'eau, comme elle quelques minutes au paravent. L'elfe qui se trouvait sur la berge ne savait que faire. Visiblement, celle qui était dans l'eau n'avait aucune envie ou nécessité à engager le dialogue et ne se montrait pas très caustique.

Eliwa décida donc de prendre la parole en première, tout en ne sachant pas si cette tentative de communication plairait ou non à celle qui se tenait plutôt sous elle, ou si elle n'aurait seulement pas d'écho. Portant deux doigts à sa bouche rapidement, elle lança cette phrase dont elle usait toujours de formule de politesse :

- Êl síla erin lû e-govaned vîn.* Auriez-vous, par hasard, besoin d'une quelconque aide ? Je m'excuse sincèrement que ma louve ait troublé votre instant de repos, mais elle n'aime que très peu voir les êtres humains, et plus particulièrement les elfes prendre ainsi des bains.

Spoiler:


Dernière édition par Eliwa le Dim 26 Mai 2013 - 22:53, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Un cri dans la nuit | Eliwa   Un cri dans la nuit | Eliwa I_icon_minitimeDim 19 Mai 2013 - 13:57

    Me retournant lentement, je suis surprise de croiser le regard d'un loup. Non une louve à en juger par sa taille. Elle n'avait pas l'air ravie de me croiser sur son chemin et instinctivement je me reculais, entrant bien malgré moi dans le lac. Je ne m'étais agenouillée à son bord que pour me laver le visage et voilà que cette louve me faisait prendre un bain. Mon arme était toujours posée contre le rocher près de l'animal et je savais n'avoir aucune chance de me défendre si elle décidait de bondir... Ce qu'elle était apparemment à deux doigts de faire. Son regard ne quittait pas le mien et doucement je levais les mains pour lui signifier que je ne lui ferais aucun mal et que de toute façon c'était elle qui était en posture de m'en faire et puis arrivant de nulle part, une elfe surgit bientôt du bois et resta plusieurs secondes à contempler la scène. Son épée dégainée me visait mais je lisais la surprise sur son visage. La louve ne bougea même pas lorsque l'inconnue s'approcha d'elle, preuve qu'elles devaient avoir un lien quelconque. Je fronçais légèrement les sourcils, les paumes toujours levées.

    Les paroles de l'elfe m'intriguèrent, j'inclinais légèrement la tête sur le côté et fronçais les sourcils en cherchant quoi répondre.


    « - Vous me proposez votre aide en pointant votre lame sur moi ? Le concept est surprenant mais je me suis retirée du monde si longtemps que certaines choses ont dû changer. D'ailleurs si votre louve n'aime pas voir les gens prendre un bain elle devrait tout simplement éviter de les forcer à en prendre. Je me serais bien passée de tremper mes vêtements. »

    Par Kÿria ! C'était la plus longue phrase que j'avais prononcé depuis une décennie ! Entendre ma voix était d'ailleurs tout aussi surprenant mais je laissais ces détails futiles de côté. Gardant les mains toujours levées en signe de non agression, je me dirigeais de quelques pas sur le côté pour contourner la louve et sa maîtresse. Je prie appuie sur la berge et me hissais hors de l'eau. Mes vêtements dégoulinaient et la légère brise était loin d'être agréable ainsi trempée. Je n'avais qu'une autre tenue de rechange mais elle se trouvait dans mon sac, contre le rocher près de la louve.
    Mon regard glissa de l'animal à sa maîtresse et je poussais un soupir avant d'ajouter :


    « - Puis-je récupérer mes affaires ? Je ne suis pas une menace, ni pour vous ni pour elle. »

    Cela faisait tellement longtemps que je n'avais pas croisé l'une des miennes, je la détaillais un moment, cherchant à voir ce qui avait pu changé au sein de mon peuple juste à la regardant elle. Evidemment j'étais loin de trouver mes réponses mais c'était étonnamment agréable de rencontrer enfin quelqu'un capable de communiquer clairement avec moi.
    Lorsque je pus mettre la main sur mon sac de voyage, j'en tirais rapidement ma tunique, la seule qui me donne une réelle allure civilisée, celle que je gardais pour les rares fois où je me rendais dans les villes. Je tournais le dos à l'inconnue et retirait le bustier en cuir souple marron que je portais puis la fine chemise blanche dont les manches courtes s'effilochaient un peu. J'enfilais ensuite rapidement la tunique qui retomba jusqu'à mes mollets, me permettant ainsi de pouvoir retenir le pantalon trempé que je portais.

    Dans mes vêtements secs je me sentais déjà un peu plus à l'aise et j'entrepris d'essorer mes vêtements gorgés d'eau.


    « - Savez-vous ce qu'il se passe au Sud ? »

    Ma question était peut-être surprenante et je la posais peut-être un peu brusquement, mais excusez mes manières, je n'ai plus croiser personne depuis dix ans tout de même ! »
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MessageSujet: Re: Un cri dans la nuit | Eliwa   Un cri dans la nuit | Eliwa I_icon_minitimeMar 4 Juin 2013 - 19:46

- Vous me proposez votre aide en pointant votre lame sur moi ? Le concept est surprenant mais je me suis retirée du monde si longtemps que certaines choses ont dû changer. D'ailleurs si votre louve n'aime pas voir les gens prendre un bain elle devrait tout simplement éviter de les forcer à en prendre. Je me serais bien passée de tremper mes vêtements.

- Je... Excusez-moi, je... Loin de moi l'intention de vous menacer, j'ai seulement eu peur qu'il soit arrivé quelque chose à ma louve. Et, quant au bain précipité, vous m'en voyez désolée, termina Eliwa, quelque peu gênée par son attitude peu correcte.

- Puis-je récupérer mes affaires ? Je ne suis pas une menace, ni pour vous ni pour elle.

L'elfe rengaina sa lame et appela imperceptiblement sa louve d'un claquement de langue. Celle-ci vint s’asseoir à ses pieds et regarda l'elfette avec un regard doux, peut-être même suppliant, comme pour se faire pardonner. Eliwa était confuse, et cela put s'entendre quand elle prit la parole pour répondre à la question d'une être de son peuple :

- Et bien, je ne m'en souciais guère jusqu'à maintenant, mais il me semble que les drows ont forcé les portes de la forêt. Fort Ellyrion a été détruit durant la guerre qui a justement opposé ces deux peuples, je ne sais si vous êtes au courant... Ce que je sais cependant, c'est que l'armée se met en branle, je ne sais pourquoi exactement, mais je suppose que c'est encore pour faire face aux drows. Cela ne vous intéressera peut-être pas, mais au Nord, il y a un conflit qui a éclaté entre nous et la Nanie.

Si elle ne savait pas tellement ce qui se passait en ce moment, elle faisaitr cependant de son mieux pour répondre à la question qui lui avait été posée, peut-être pour se faire pardonner quelque peu. Et là, elle fit une proposition qui la surpris elle-même :

- Que diriez-vous d'y faire un tour pour constater par vous même ? Je peux vous accompagner si vous le souhaitez, je n'ai pas d'autre chose de prévu, et, si ça ne vous gêne pas de voyager avec une inconnue, je pense que cette virée pourrait être fort sympathique. Vous êtes partante ?

Elle souriait à cette idée, se disant qu'une chevauchée vers le Sud ne pouvait qu'être bénéfique, voire même excellente. Celle qui se tenait devant elle n'avait pas l'air désagréable, et elle se dit qu'une fois la gêne occasionnée passée, elles pourraient bien s'entendre. Eliwa sentait sûrement sa solitude, qui faisait écho à la sienne et cela provoquait en elle comme un élan de solidarité, voire même de compassion, alors qu'elle n'avait pas l'habitude d'éprouver ce genre de sentiments pour un autre être de son peuple.
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MessageSujet: Re: Un cri dans la nuit | Eliwa   Un cri dans la nuit | Eliwa I_icon_minitimeJeu 6 Juin 2013 - 13:15

    Je fus littéralement surprise par la réaction de la jeune elfe. Elle semblait réellement gênée et confuse. Je n’avais que rarement croisé ce genre de comportement chez un elfe aussi restais-je un moment silencieuse en la fixant. Le comportement hautain et orgueilleux des elfes étaient loin d’être de vagues préjugés, bon nombreux d’entre eux ne se déridaient qu’en de rares occasions et la plupart ne s’excusait jamais… Du moins dans mes souvenirs. Mais peut-être que l’elfe en face de moi était encore trop jeune pour avoir adopté ce genre de manière guindée ! Je me détendis donc aussitôt, d’autant plus que la louve avait retrouvé une attitude normale sans la moindre trace d’agressivité.

    L’elfe me fit alors un récit rapide des évènements récents. Je fus surprise d’apprendre que de Fort Ellyrion était un champ de ruine et qu’une nouvelle attaque contre les drows se préparait… mais plus encore lorsque j’appris le conflit avec les nains. Pourquoi diable étions-nous entrés en guerre contre eux ? Nos deux peuples ne s’étaient jamais appréciés, s’était un fait, mais de là à se déclarer la guerre… Nous avions donc deux ennemis sur le dos à deux endroits différents. J’arrivais mieux à comprendre ce qui m’avait tiré de ma retraite. Le cri d’Anaëh que j’avais ressenti venait sûrement des combats qui avaient lieu au Sud, près de Fort Ellyrion. C’était donc là que je devais me rendre, j’y trouverai la conséquence de la douleur d’Anaëh et je pourrais invoquer Kÿria dans mes prières.

    Je repris le fil des paroles de la jeune femme alors qu’elle me proposait de me rendre avec elle là-bas. Où ça là-bas ? En Nanie ? Non elle voulait sûrement parler de Fort Ellyrion. Je la scrutais encore un moment sans répondre pour essayer de jauger sa sincérité. Et puis je finis par lâcher :


    « - Je n’ai jamais fait une virée sympathique avec quelqu’un. Je voyage toujours seule, c’est ma fonction qui veut ça. »

    Cela sonnait comme un refus j’en avais bien conscience mais la petite mine désolée de la jeune elfe finit par me décrocher un léger sourire. Après tout pourquoi pas, elle me permettrait de savoir ce que j’avais raté en une décennie. Et puis la voir ainsi, toute seule loin de tout et de tous, ça lui rappelait ses débuts…

    « - Mais il faut un début à tout dit-on. Alors soit, je veux bien faire la route avec vous. Je me nomme Elewen.

    J’inclinais légèrement la tête en guise de salutations officielles ! La nuit n’allait pas tarder à tomber et de toute façon je ne pouvais pas ranger mes vêtements trempés dans le sac, un bivouac s’imposait tant pour que je fasse sécher mes affaires que pour me reposer un peu. Je n’oubliais pas ma course effrénée à travers les bois ni les quelques coupures qu’il me fallait encore nettoyer.
    J’avais moi mes préparations médicinales, ça ne prendrait que quelques minutes une fois assise près d’un bon feu.


    « - Nous devrions trouver un endroit pour passer la nuit et faire un petit feu. »

    Je me rendis compte de mon ton encore un peu brusque et je tournais un regard amical vers la jeune femme pour me faire pardonner.

    « - Excusez ma brusquerie et mes manières… je n’ai pas vu grand monde ces dix dernières années ! «
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MessageSujet: Re: Un cri dans la nuit | Eliwa   Un cri dans la nuit | Eliwa I_icon_minitimeMar 11 Juin 2013 - 10:19

Eliwa cru un instant qu'elle allait refuser sa proposition. Mais l'elfe effaça rapidement cette pensée :

- Mais il faut un début à tout dit-on. Alors soit, je veux bien faire la route avec vous. Je me nomme Elewen.

- Je suis ravie que vous acceptiez ma proposition. Je me nomme Eliwa, et vous pouvez me tutoyer, cela ne me pose aucun souci. Et si nous devons passer le temps de cette chevauchée ensemble, autant ne pas prendre de gants, proposa Eliwa en souriant.

Sa gêne avait quelque peu disparue, laissant place à une certaine joie, peut-être celle que lui procurait la perspective de traverser Anaëh aux côtés d'une de ses semblables. Toujours était-il qu'elle était plus à l'aise.

- Nous devrions trouver un endroit pour passer la nuit et faire un petit feu.

- J'ai remarqué un endroit un peu plus dégagé, comme une petite clairière, non loin. Le feu devrait pouvoir y brûler sans souci, et la place autour ne devrait pas être compromise, répondit-elle en l'entraînant vers ce fameux endroit.

- Excusez ma brusquerie et mes manières… je n’ai pas vu grand monde ces dix dernières années !

Cette remarque fit sourire Eliwa. Comme brusquerie, elle avait vu bien pire, mais elle était contente que l'elfe ne veuille pas le paraître.

- Bien sûr que vous êtes excusé ! Ce serait plutôt à moi de me repentir pour ce bain précipité que vous a fait prendre ma louve.

Et lors, Eliwa rit franchement, ne pouvant garder cet amusement pour elle seule plus longtemps. Cette gêne qu'elle avait d'abord ressentit s'était rapidement muée en une gaieté d'une simplicité enfantine qui se traduisait désormais par cette amusement presque complice. Elle commençait à apprécier l'elfette, bien qu'elle n'ait vu personne depuis dix ans, comme elle le lui avait si bien dit.

- Si ce n'est pas indiscret, puis-je m'enquérir de ce que vous avez fait durant ces dix dernières années pour ne rencontrer personne ?

Eliwa s'affairait à faire un feu digne de ce nom, autour duquel Elewen pourrait se réchauffer complètement, et accessoirement, très certainement soigner les blessures qu'elle avait aperçue çà et là sur sa peau. Ne voulant la bombarder de question, elle tu son interrogation quant à ces estiflades. Elle sourit naturellement lorsque le feu prit et chercha quelque chose à mettre dessus. Son regard fut accroché par le gibier qui pendait à sa selle.

Un lapin et un oiseau, cela devrait faire l'affaire. Elle s'appliqua à les préparer comme il se devait, et les passa ensuite sur une branche qui lui servit de broche. Elle les rôtit alors doucement, attendant patiemment que la viande soit prête.

- Vous avez une préférence Elewen ? demanda Eliwa en désignant la nourriture du regard. Je pense qu'il en a trop pour moi seule, et fort assez pour nous deux.

Mais si elle ne voulait partager son repas, elle ne s'en offusquerait pas, le trop qu'il resterait irait à sa louve, comme elle avait l'habitude de le faire.
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MessageSujet: Re: Un cri dans la nuit | Eliwa   Un cri dans la nuit | Eliwa I_icon_minitimeMar 11 Juin 2013 - 20:19

    Acquiesçant d’un signe de tête, je suivis la jeune elfe alors qu’elle me montrait le chemin menant à une clairière. Elle avait l’air tellement emballée à l’idée que l’on fasse un bout de chemin ensemble que je me forçais à lui adresser un sourire. Je n’étais pas certaine du résultat de cette aventure à deux, mais après tout j’avais tellement l’habitude des voyages en solitaire que cette variante ne pouvait être qu’instructive ! Et puis elle n’avait pas l’air bien méchante malgré sa louve.
    En plus d’être toute excitée par ce voyage Eliwa était tout à coup devenue très bavarde et je laissais échapper un petit rire amusé en la regardant s’affairer à droite et à gauche tout en bavardant et en me questionnant. C’était une petite boule d’énergie, prompte à lancer une conversation, à la mener tambour battant et à donner de la gaieté à chaque instant de sa vie. Rien à voir avec ma propre vie.
    Tandis que le feu se mettait à crépiter je m’appliquais à étendre mes vêtements trempes sur une branche basse non loin de notre camp, puis je revins près du feu et sortit de mon sac de voyage mon unique couverture. Elle n’était pas épaisse, mais suffisante pour m’isoler de la fraîcheur du sol. En général je dormais enroulée dans ma cape, mais il me semblait aujourd’hui évident qu’il me faudrait acheter un peu plus de matériel si je comptais entreprendre un voyage en Anaëh. Farfouillant dans mon sac je trouvais le sac en cuir contenant mes économies. En dix ans de réclusion, rien n’avait bougé mais je n’avais pas recompté mes pièces depuis. J’avais largement assez pour m’acheter des provisions, des affaires neuves et même une monture. Je me souvenais de la dernière année ou j’avais vendu mes plantes médicinales et mes potions. Cette année là il y avait eu de nombreuses fièvres dans les villages et mon aide avait été grassement payée.

    Reportant mon regard vers Eliwa je me rendis compte que je n’avais pas décroché un mot depuis qu’elle s’était installée pour cuire son lapin…. Oui.. Bon… la solitude on s’y habitue vite mine de rien ! Rangeant ma sacoche en cuir, je déposais le sac sur ma couverture tandis que je m’installais en tailleur face à elle. Bon… Faire la conversation, cela ne devait pas être trop compliqué. Je réfléchis alors aux questions qu’elle m’avait posé.


    « - Euh… pardon. Oui je veux bien un petit morceau ! Ce que vous voulez… que tu veux ! »

    Fiou… Une phrase. Pas mal mais peut mieux faire ! Je poussais un soupir pour me détendre. Je me mis machinalement à jouer avec ma tresse blonde et me mis à chercher comment répondre à sa précédente question. Pouvait-elle comprendre au fond ? Bah, tant pis, je décidais de me lancer.

    « - Disons que j’ai fais en sorte de ne croiser personne. J’ai passé les cent dernières années à courir Anaëh et ce que j’ai vu m’a éloigné de tout… J’ai préféré me retirer et vivre selon les principes que je considère comme étant nécessaires à notre peuple. Mais bien trop des nôtres ont oubliés ce que c’est qu’être un Sylvain. Anaëh souffre du désintérêt de nos frères, nous sommes bien trop peu à arpenter ces terres comme je le fais… On a perdu le contact avec notre Mère, avec Kÿria… »

    Bon sang… c’était la phrase la plus longue que j’avais prononcé en dix ans. Et bizarrement partagé ce qui avait été mon quotidien me faisait du bien.

    « - Mais je ne veux pas t’importuner avec ça… Tu as l’air très jeune, peut-être que tu ne sais même pas de quoi je parle ! »

    Un soupir ponctua ma phrase tandis que je me penchais pour sentir la bonne odeur du lapin en train de cuire. J’avais quelques baies dans mon sac, plus grand-chose parce que je n’avais pas eu le temps de refaire mes réserves pendant ma course folle. Oh ma course folle tiens ! Cela me faisait penser aux griffures que j’arborais. Reprenant mon sac j’en tirais au fond une sacoche remplie de petites fioles et de plantes diverses. Oui un sac dans un sac… Dans ma vie de nomade je restais tout de même un minimum organisé. Ca me forçait à balader un gros sac de voyage mais ce n’était pas gênant !
    L’une des fioles contenant de quoi désinfecter mes blessures, je m’en servis en appliquant le liquide avec un petit mouchoir.
    L’inventaire de mes blessures prit quelques minutes, juste le temps que le lapin finisse de cuire. Quand je rangeais tout mon attirail et que je levais les yeux vers la jeune fille, je me rendis compte qu’une fois de plus le silence s’était installé par mon manque de parole.


    « - Et bien dis donc, courir à travers bois n’est pas sans risque ! »
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MessageSujet: Re: Un cri dans la nuit | Eliwa   Un cri dans la nuit | Eliwa I_icon_minitimeLun 17 Juin 2013 - 12:08

- Mais je ne veux pas t’importuner avec ça… Tu as l’air très jeune, peut-être que tu ne sais même pas de quoi je parle ! 

- Je sais de quoi tu parles, j'arpente moi même Anaëh depuis que j'ai été, disons chassé de chez mon Père, alors je pense que même si je suis jeune, je peux effectivement comprendre que les elfes ne soient plus assez à l'écoute de leur forêt et de la déesse Mère. Vois tu, j'ai rencontré le Vaisseaux de la Mère il y a peu et... Enfin, je ne veux pas non plus t'ennuyer avec mes histoires.

La viande était tranquillement entrain de cuire, et Eliwa surveillait attentivement la cuisson de cette dernière. Elle détestait lorsque l'animal était sec et rigide parce qu'ayant trop été exposé au feu. Elle tourna une ou deux fois la broche, puis reporta son regard sur l'elfe en face d'elle. Cette dernière fouillait dans son sac, à la recherche d'elle ne savait quoi. Elle compris mieux lorsqu'elle vit qu'elle commençait à soigner ses éraflures.

- Et bien dis donc, courir à travers bois n’est pas sans risque !

- C'est ce que je constate, en effet. Je ne pense pas que tu aies besoin d'aide, mais si jamais c'est le cas, n'hésites pas. Je crois que c'est prêt, lança Eliwa joyeusement, presque l'eau à la bouche.

Elle était contente qu'Elewen se lâche enfin un peu, ou tout du moins, fasse un effort pour qu'elle ne se sente pas seule à faire la conversation. Elle tendit la broche vers l'elfe, une fois que cette dernière eu finit de se soigner. La laissant se servir, elle prit ce qu'il restait sur la branche, et mordit dans la chaire à pleine dents. Elle eut le plaisir de ne sentir aucun jus glisser le long de son menton. Cuit à point. Elle s'en délecta un instant avant de se lever pour attraper la couverture qu'elle gardait dans ses sacoches.

- Si jamais le feu ne réussit pas à te réchauffer, je peux te prêter cette couverture, ou même si tu as froid, je ne sais pas, demandes moi, enfin, je...

Eliwa se tu brusquement, se rendant compte qu'elle en faisait peut-être un peu trop. Enfin, c'était sûrement cette fougue dut à la jeunesse et à la joie qui l'avait traversé à l'idée de faire un bout de chemin accompagnée. Généralement, elle rencontrait des gens, passait un moment ave eux, mais se séparait bien vite de ces personnes, n'allant pas dans le même sens qu'eux. Alors oui, elle était heureuse de pouvoir cheminer enfin avec quelqu'un.

Elle n'était peut-être pas si associable finalement. Peut-être qu'elle avait besoin de compagnie, besoin de parler à quelqu'un, besoin de trouver une personne sur qui elle saura pouvoir compter. Enfin, sûrement s'emballait-elle trop, mais l'espoir fait vivre, alors maintenant qu'elle n'était plus si perdue, elle comptait profiter et se poser le moins de questions possible. Tout du moins, pour ce qui était de l'éthique et des conventions.

Ce serait assez dur quand elle rencontrerait des elfes, mais elle n'avait pas à s'en soucier lorsque c'était des humains, moins protocolaires et formels qu'eux, elle pouvait se permettre quelques liberté. Avec ceux qu'elle rencontrait en forêt ou sur les routes. Elle n'avait jamais rencontré de nobles, alors elle ne pouvait parler en connaissance de cause.

La nuit était tombée depuis peu, et seul le feu jetait désormais sur elles des rayons d'un doux jaune orangé. Ceux-ci rendaient la chevelure d'Elewen flamboyante, et elle sourit à cette vue. Eliwa savait qu'elle devait lui ressembler à cet instant, même si leur visage n'avaient pas plus de ressemblance que cela et que sur celui d'Elewen, elle pouvait lire un vécu impressionnant.

Une fois qu'elles eurent terminé leur repas, Eliwa proposa à sa compagne d'éteindre le feu et d'essayer de dormir, le chemin à parcourir étant long. Mais elle ne faisait que lui dire des choses qu'elle savait déjà.

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MessageSujet: Re: Un cri dans la nuit | Eliwa   Un cri dans la nuit | Eliwa I_icon_minitimeMar 18 Juin 2013 - 13:49


    C’était étonnant de voir avec quel point Eliwa voulait se montrer agréable et serviable. Je n’étais pas encore très à l’aise avec les conversations, les choses à dire et à ne pas dire, aussi lorsqu’elle s’interrompit en déclarant ne pas vouloir m’ennuyer avec ses histoires, je ne fis aucun commentaire. J’aurais bien aimé en savoir plus mais je me demandais si ce n’était pas elle qui voulait éviter le sujet.  Je restais silencieuse le temps du repas et finis par m’endormir enveloppée dans ma cape comme chaque soir. Elle commençait à être un peu trop légère, je m’en rendis surtout compte au petit matin tant j’étais frigorifiée. Eliwa dormait encore aussi je m’activais le plus silencieusement possible pour rallumer un feu. Je restais un moment les mains tendues vers les flammes pour me réchauffer et lorsque les premiers rayons du soleil éclairèrent la forêt je me décidais enfin à réveiller ma compagne de route.

    M’accroupissant près d’elle je posais doucement ma main sur son épaule pour la secouer légèrement. Cette proximité réveilla en moi de vieux souvenirs, du temps où je parcourais ma formation avec mon maître et son autre apprenti. Mon quotidien avait ressemblé à ça…
    Lorsqu’elle ouvrit les yeux je lui adressais un rapide sourire avant de retourner près du feu. Bon oui c’était encore gênant pour moi d’avoir de la compagnie. Ce n’était pas désagréable mais cent ans de solitude ça ne facilite pas les retrouvailles avec la vie en communauté !


    « -Bonjour » murmurais-je pour ne pas avoir l’air d’une sauvage.

    Si je devais faire la route avec elle, il allait falloir que je me force un peu. La pauvre, elle n’était pas tombée sur la meilleure personne pour faire un bout de route. Je rassemblais mes affaires, et attendit qu’elle soit à son tour fin prête pour le départ. Je savais parfaitement que ma route serait ralentie, la veille je courrais à travers bois parce que je ne savais pas ce qui pouvait causer pareille souffrance à  Anaëh. Ce matin je le savais grâce à Eliwa et je n’étais pas sûre de vouloir m’y précipiter. Je n’avais pas peur des drows ni des combats, j’étais plus effrayée à la perspective de croiser une armée d’elfes… Eliwa  était une exception… comment avait évolué le reste des miens pendant ces dix dernières années ? Je redoutais la réponse à cette question.

    Je levais la tête en l’air et écoutais la Symphonie. Ce matin, Anaëh était triste, tellement triste que je sentis mon cœur se serrait. Elle avait tant crié, tant pleuré les jours précédents… maintenant son chant était différent.

    Eliwa était silencieuse depuis qu’elle avait quitté le camp. Etait-ce parce qu’elle ne voulait pas parler ? Ou parce que mon silence la dérangeait ? Je fis un effort, pris une inspiration et me tournais vers elle en souriant légèrement.


    « - Je suis désolée pour mon silence… J’imagine que ça doit être agaçant et j’en suis désolée…Ça fait dix ans que je n’ai pas adressé la parole à âme qui vive et je vis cette vie de nomade solitaire depuis presque une décennie ! Mais étant donné qu’on va faire un bout de chemin ensemble, peut-être qu’on pourrait apprendre à ce connaître davantage si tu veux ! »

    Bon là au moins je montrais clairement que j’avais envie de faire un effort pour créer un vrai dialogue entre nous. Et j’étais quasiment certaine que la jeune elfe allait saisir cette chance, après tout c’était une bavarde ! Tout l’inverse de moi.

    « - Euh, je commence si tu veux ! Alors…. J’ai grandi en Ardamir, près de Wyslena. Un petit village tranquille. Un village remplit de maison en pierre…. Mon père est un notable important là-bas mais je ne me suis jamais réellement intéressée à ça. Très tôt j’ai voulu arpenter la forêt ! Je passais des heures dans les arbres pour les écouter. Mon père n’est pas sensible à la Symphonie, seule ma mère parvient à la percevoir de temps à autre… Moi je l’ai entendu tout de suite ! Un jour un rôdeur est passé dans mon village, il cherchait un second apprenti… j’ai aussitôt sauté sur l’occasion. J’étais bien consciente de ruiner toutes les espérances de mes parents me concernant, ils me voulaient sûrement mariée à un dignitaire de Wyslena ou d’Ardamir pourquoi pas ! J’ai arpenté le Nord d’Anaëh les premières années, et quand j’ai pu continuer ma route seule je suis allée un peu partout sans jamais revenir en Ardamir…. Voilà ! C’était un rapide résumé ! »

    Je ponctuais ma phrase d’un sourire, étonnamment à l’aise après ce récit. Finalement c’était agréable de parler à quelqu’un !
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MessageSujet: Re: Un cri dans la nuit | Eliwa   Un cri dans la nuit | Eliwa I_icon_minitimeVen 21 Juin 2013 - 20:30

Une voix des plus agréable la tira de son sommeil :

- Bonjour.

Eliwa s'éveilla doucement, et émergea assez rapidement. D'ordinaire, elle aimait à rester dans l'arbre où elle s'était établit pour la nuit et écouter son chant, écouter le vent, s'écouter elle même. Mais ce matin, elle n'avait pas le temps pour ça. Elle et Elewen avaient du chemin à parcourir, et le temps qu'elle prenait là presque chaque matin pourrait les empêcher d'arriver rapidement à destination.

Elle sentit cependant un réticence dans les mouvements de l'elfe, comme si la Symphonie hurlait trop fort, comme si elle voulait l'empêcher de voir ce qui était arrivé là-bas, comme si elle voulait la protéger. Voyant qu'Elewen n'avait pas de monture, elle ne se mit pas en selle, prenant seulement Amarthluin par les rênes.

Elle marchèrent quelques temps avant qu'Eliwa ne se rende compte que son silence troublait sa compagne. Elle voulu prendre la parole, mais elle fut devancé par Elewen :

- Je suis désolée pour mon silence… J’imagine que ça doit être agaçant et j’en suis désolée…Ça fait dix ans que je n’ai pas adressé la parole à âme qui vive et je vis cette vie de nomade solitaire depuis presque une décennie ! Mais étant donné qu’on va faire un bout de chemin ensemble, peut-être qu’on pourrait apprendre à ce connaître davantage si tu veux !

- Ne soit pas si désolée, je comprends que tu ne veuilles pas forcément parler, ou que tu n'en ais pas l'habitude, ce n'est pas un problème. Je veux dire, ne sois pas si gênée avec moi parce que les mots ne viennent pas, je ne m'en vexe pas pour autant.

- Euh, je commence si tu veux ! Alors…. J’ai grandi en Ardamir, près de Wyslena. Un petit village tranquille. Un village remplit de maison en pierre…. Mon père est un notable important là-bas mais je ne me suis jamais réellement intéressée à ça. Très tôt j’ai voulu arpenter la forêt ! Je passais des heures dans les arbres pour les écouter. Mon père n’est pas sensible à la Symphonie, seule ma mère parvient à la percevoir de temps à autre… Moi je l’ai entendu tout de suite ! Un jour un rôdeur est passé dans mon village, il cherchait un second apprenti… j’ai aussitôt sauté sur l’occasion. J’étais bien consciente de ruiner toutes les espérances de mes parents me concernant, ils me voulaient sûrement mariée à un dignitaire de Wyslena ou d’Ardamir pourquoi pas ! J’ai arpenté le Nord d’Anaëh les premières années, et quand j’ai pu continuer ma route seule je suis allée un peu partout sans jamais revenir en Ardamir…. Voilà ! C’était un rapide résumé !

Eliwa l'écouta raconter son histoire, avec beaucoup de verve et d'énergie, comme si tout ce qu'elle avait accumulé depuis ces dix dernières années ressortait là, dans ses paroles. Dans sa plus longue tirade même, depuis qu'elle lui avait adressé la parole. Cette énergie fit sourire Eliwa. Bavarde comme elle l'était, Elewen lui tendait une énorme perche. Peut-être que ce qu'elle voudrait bien lui raconter serait assez long pour faire passer la culpabilité de l'elfe qui semblait absolument vouloir engager la conversation. Non que cela déplaise à Eliwa.

- Et bien, je pense que je vais avoir beaucoup plus de choses à dire sur moi... Je suis assez bavarde, je pense que tu as du le remarquer, commença Eliwa avec un sourire en coin. J'ai du rapidement te parler de mon Père hier soir. Je vais repartir de là. En fait, je n'ai pas été élevée par mon géniteur, mais par un elfe que connaissait ma mère, je ne sais d'où, et à qui elle m'avait promis. Au bout des cinquante ans qu'elle avait apparemment convenu avec lui, elle devait me céder. J'ai longtemps cherché à savoir, mais je crois qu'il vaut mieux pour moi que je ne sache pas forcément.
Celui que je devais appeler "Père" n'a rien fait pour mériter ce rôle, cette appellation. Il était seulement intéressé par l'argent et le prestige que je pouvait lui rapporter. Je n'ai jamais été qu'un objet pour lui, une potentielle source de revenu. J'ai longtemps haïs ma mère pour m'avoir donné à cet elfe, et je n'ai même pas été peinée de sa disparition. A l'heure qu'il est, je ne sais ce qu'il est advenu d'elle. Quand... Lorsque je suis rentrée chez moi, oui, l'endroit que j'avais jamais considéré comme chez moi, je l'ai trouvé dévasté par les flammes, réduit en cendres. Et je n'ai pas eu une seule pensée inquiète pour ma mère. Non, pas une seule.
J'ai été chassé de chez lui quand il a compris que je ne me marierais pas dans son intérêt, et que je pouvais aisément nuire à sa réputation. Maison de passage non loin Linaeh, je voyais toute sorte de gens défiler, des hommes souvent, des elfes très peu. Disons que ces derniers devaient n'être que très peu intéressés par les services que proposait Père...


Elle marqua une pause, réfléchissant quelque peu à la suite de ce qu'elle pourrait dévoiler. Sa vie après peut-être, oui.

- Une fois que je fus irrémédiablement chassée, ce dans le plus grand des secret, je décidai de prendre la route, de courir le monde, et particulièrement d'aller faire un tour en Péninsule. L'exotisme que m'avaient apporté les hommes venant là où je vivais m'avait décidé à faire une sorte de voyage chez eux. Voyage dont je ne fut pas pour le moins déçu. Ma vie se résumait alors en une oscillation entre la Péninsule et Anaëh, là où je décidai, quelque temps plus tard, de construire l'endroit qui est désormais mon refuge. Je me suis nettement calmé ces temps ci dans les allers retours, je dois l'avouer. Disons que je n'ai plus besoin d'aller si loin pour rencontrer des hommes, la forêt d'Aduram, tu sais, là où la Symphonie est brisée ? En regorge. Cependant, je n'y reste pas longtemps, une semaine grand maximum. C'est assez... horrible d'entendre sans cesse cet air mélancolique et blessé.

Elle arrêta là sa tirade, espérant n'avoir pas ennuyé sa compagne. Elle se tourna vers elle pour lui adresser encore une fois la parole, le sourire aux lèvres.

- J'espère que cette présentation te suffira, bien que je puisse encore répondre à certaines questions pour satisfaire ta curiosité, si besoin est.

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