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 Que la terre lui soit légère.

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Maciste de Soltariel
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MessageSujet: Re: Que la terre lui soit légère.   Que la terre lui soit légère. - Page 2 I_icon_minitimeDim 28 Juil 2013 - 17:58

Observant la scène de sa place, à quelques rangs derrière le duc et la duchesse ses suzerains, Maciste songeait que le monde était ainsi fait que le vice était souvent le bras de la vertu et que les meilleurs actes étaient parfois à l'origine des pires conséquences et muées par les plus horribles raisons. Ou l'inverse.
Quelles étaient donc les pensées et les motivations de ces puissants seigneurs, qui refusaient un à un de jurer allégeance au nouvel enfant roi et à sa mère, le duc et la duchesse d'abord, puis l'homme qui prétendait régir les terres de ses pupilles et enfin ce seigneur des terres du nord ?
En quel nom et de quel droit le chancelier se prévalait-il de l'autorité d'un Conseil dont les membres venaient seulement d'être nommés ? Ses membres s'étaient-ils réunis au préalable, sans Maciste ? L'avaient-ils écarté ? Le prince, dont la main, de colère, étraignait furieusement la poignée de son épée, adressa un regard alentour sur ses pairs. Était-il le seul a avoir été écarté ? Pire ! Associait-on son nom et son crédit à cette farce ? Lorsqu'il avait rencontré le Mervalois dans les caves du château, il lui avait demandé quel héritier serait choisi pour monter sur le trône parmi les nombreux prétendants possibles. Les enfants d'Arsinoé et de Blanche étaient les plus évidents. Celui-ci avait éludé la réponse à sa question... Était-ce là donc ce qu'on attenderait de lui et des pairs qui siègeraient au Conseil ? Le Mervalois comptait-il tout décider sans rien leur demander, mais tout en se prévalant de leur accord ? Était-il donc un homme si vil et si retors... Maciste aimait le panache et l'aventure, mais il appréciait les hommes vrais. Quel preux pouvait suivre des hommes usant de tels procédés ? Et quel serait son estime ?

Alors qu'il sentait sa femme à ses côtés prête à s'avancer à son tour, le prince la retint fermement par la main, son visage toujours tourné vers la Régente. Ils attendraient...
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Blanche d'Ancenis
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MessageSujet: Re: Que la terre lui soit légère.   Que la terre lui soit légère. - Page 2 I_icon_minitimeLun 29 Juil 2013 - 0:37



    Simple détail fut-il toute la différence, la Dame du Val avait été divorcée et non répudiée, le feu Régent Aetius d'Ivrey avait mainte fois insisté sur ce point afin de préserver sa cousine blessée en son cœur. La décision avait été commune. Ainsi là, la messe fut dite et l'Obsidienne demeura de marbre bien que l'expression de son minois était marquée tant par la peine que par la dureté des événements. Les plus proches descendirent jusqu'à la crypte, probablement les frères et sœurs Ancenis  y furent invités et si cela ne fut pas fait, ils en furent sans doute bien offensés et offusqués. Blanche s'était jurée de revenir avec ses filles et son fils afin que ceux-ci constatent la grandeur de leur père et poursuivent leur route en ces fins. Elle n'avait point remarqué le Baron de Merval qu'elle avait autrefois rencontré et propulsé au devant de la Cour Royal sans qu'on ne sache pourquoi. Ses pensées s’interrompirent aux paroles du Chancelier qui avait désormais toute son attention. Elle murmura pour elle même « Le Roy est mort, vive le Roy » répétant la litanie pour participer. Son prochain discours la fit froncer les sourcils tandis qu'elle balayait d'un regard circulaire les nobles autours d'elle. Étaient-ils sérieux ou la folie des grandeurs les avaient-ils pris ? Elle patienta que les derniers mots furent donnés pour se détacher en toute discrétion des rangs Ancenis qui lui jetaient des regards lourds de sens, elle croisa ainsi les yeux de sa sœur, Madeleyne, de son père, Raymond, de sa mère, Eugénie, de ses cousins directs et se contenta d'un simple hochement de tête. Rompant les rangs, elle rejoignit son époux qu'elle saisit de son poignet de chair et d'os. Ses billes cérulées s'ancrèrent dans ceux de Nimmio, et jamais ne lui avait-il connu un regard si sombre qu'aujourd'hui. Elle murmura.



      « Je vous l'avais bien dit, mon Seigneur et Maître. »



    Ses saphirs se détachèrent, glissant bientôt sur la silhouette du Duc de Soltariel et sa Duchesse. Son cœur battit alors la chamade jusqu'à sa révélation qui la calma. Elle se gardait bien de sourire mais n'en était pas moins contente que le Duc ne plie le genoux face à l'usurpatrice et son sbire. S'en suivit les propos de l'Archonte d'Ydril qui la contenta tout autant. Puis ce personnage qui se dérobait aussi des haies nobles qui n'était autre que son ami, le Baron d'Etherna. Elle jeta un regard univoque  à son époux, et lorsque celui-ci voulut bien la conduire jusqu'au chœur de la Basilique. Elle se tint droite face à la veuve.


      « Avec tout le respect que j'ai pour vous, votre Excellence, je constate toute l'irrévérence des propos de votre Grand Chancelier, sans doute ainsi justement nommé ou non par vos bons soins. Vous avez l'audace et la prétention de nous imposer votre fils comme Roi mais oubliez-vous que la première née de notre feu Régent, Aetius d'Ivrey, est Alcyne de Hautval, Princesse de sang. Pourtant je ne me targue pas de prétendre au trône pour autant, tout simplement car ce serait manquer à mon devoir et serait une insulte pour mes pairs, ceux qui de tout temps ont soutenu la couronne et font d'elle ce qu'elle est. Que la honte soit sur vous et votre Maison, vous manquez de respect à mon feu cousin et autrefois époux, Aetius d'Ivrey, vous manquez à sa mémoire, vous l'insultez avec votre gloutonnerie insatiable pour le pouvoir et c'est pourquoi je ne vous rendrais pas hommage. Le Royaume des Hommes n'a pas besoin d'un Roi qui si justement dit par son Alteresse Asdrubal n'est même pas en âge de tenir une épée et ne serait protéger son peuple ! »



    Blanche se retourna en direction de l'assemblé, le visage fermé, l'air strict, le port altier. Elle reprit à l'intention des nobles présents ou sur le point de quitter les lieux.



      « J'en appelle aux Seigneurs et Dames de la Péninsule ! Nobles, choisissez votre Roi ! Ne vous laissez point imposer ainsi pareille vilenie. Nous ne sommes point félon si nous ne rendons pas hommage à la Marquise de Sainte-Berthilde. La félonie est là derrière moi, cette traîtrise faite à notre insu qu'est de nous imposer un Roi ! Défendons nos droits. Les droits pour lesquels nous avons longtemps combattu. Nous nous battons pour la mémoire de nos ancêtres qui ont eux-même choisi leur propre Roi et leur Reine. J'en appelle à un Grand Conseil de la Noblesse péninsulaire qui elle choisirait son vrai Roi. Puisse les Cinq nous garder et me pardonner d'avoir ainsi troubler les Adieux à notre feu Roi Eliam Ier, notre feu princesse Lyhann ainsi que notre feu, Régent, Aetius d'Ivrey. »



    Sur ces mots, la Baronne s'en retourna vers la Marquise, son Grand Chancelier et autres sbires à qui elle fit la révérence. Elle s'inclina face à l'assemblé et s'en alla, l'air profondément affecté, suivie de sa famille.



Hrp:
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Arichis d'Anoszia
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MessageSujet: Re: Que la terre lui soit légère.   Que la terre lui soit légère. - Page 2 I_icon_minitimeLun 29 Juil 2013 - 15:57



    Inéluctable, la situation l’était. Assis parmi ses pairs à un rang derrière les Ancenis, Arichis alerte, écoutait attentivement le discours du Chancelier. Il ne s’offusqua pas lorsque le sieur d’Angleroy appela un inconnu à la connétablie. Aetius l’avait écarté du conseil voilà à présent plusieurs années, il n’y avait aucune raison pour que sa veuve quémande ses services. Contrairement aux autres nobles, le vicomte n’éprouva aucune colère, injustice à la nomination d’un nourrisson comme roy des Hommes. Les roys vivent et meurt, certains sans laisser grande trace tombant dans les abysses de l’oubli, d’autres en marquant l’histoire au fer rouge s’inscrivant à jamais dans les méandres de la péninsule. Lorsque Asdrubal se leva pour répondre à la Dame Régente, Oschide fit mine de se lever à son tour. Arichis le retint du bras et se pencha vers lui, un parchemin enroulé dans l’autre main qu’il avait retiré d’une poche intérieure.


« Rentrez avec ceci en Ydril mon fils, avec les autres, prenez quinze piques comme escorte et envoyez les autres chez Son Altesse le Duc, il en aura peut être besoin. »


    Oschide prit avec le parchemin où était apposé le sceau des Anoszia. Il leva un regard déterminé vers son père et le questionna.

« Et vous Père ?»


    Arichis le congédia d’un signe de la main sans lui répondre. Alors que les Anoszia se levaient pour prendre la sortie avec d’autres nobles, prenant aussitôt le navire pour Velmonè, Arichis lui, patientait à l’intérieur de la cathédrale, observant tour à tour l’archonte, le Clairssac et les Ancenis quitter les lieux. Il ne prendrait à son tour la porte qu’une fois vu ce que Maciste ferait, pour le moment au désarroi du patriarche, il ne semblait guère vouloir bouger de son cathèdre…  

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Viktor de Missède
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MessageSujet: Re: Que la terre lui soit légère.   Que la terre lui soit légère. - Page 2 I_icon_minitimeDim 4 Aoû 2013 - 16:15

Un désastre.

Difficile de considérer autrement le coup qu'avait tenté Arsinoé. La marquise de Sainte Berthilde regardait défiler les nobles qui, l'un après l'autre refusaient de rendre hommage ou le faisaient de façon très tiède. Il ne fallait pas être un fin politique pour savoir qu'en cas de conflit avec les premiers, il lui serait impossible de compter sur les second. Si on faisait le compte, elle n'avait pour elle que ses fiefs.

Difficile de croire qu'aucun ambitieux à Scylla ne tenterait de prendre le pouvoir sur ce rejetons à peine sortis du ventre de sa mère et pour le prince de Thaar, l'occasion de chasser les Péninsulaire de Nelen était absolument parfaite.

Soltariel ne rendrait pas hommage, Odélian non plus, le Médiant pas plus et même si Serramire le faisait, il était inutile de compter sur son aide. Avec Alonna et Oesgard qui avaient déclaré leur indépendance et le marquis de Serramire qui voyait ses deux plus puissants vassaux se retourner contre lui, aucune chance qu'il soutienne par autre chose que par des mots la marquise de Sainte Berthilde.

Maintenant, il s'agissait de ne pas faire n'importe quoi.

Étant donné la position géographique de Missède, il allait falloir jouer serré.

Au fond, Viktor se contrefichait de savoir qui régnait sur Diantra. Que se soit cette petite chiure issue de l'Ivery ou l'autre braillarde de la noiraude, c'était du pareil au même. Par contre, il y avait un chose qui ne jouait pas du tout en faveur de la marquise de Sainte Berthilde. Légale ou pas, discutable ou non, elle avait oublié de compter avec l’orgueil.

Celui du baron de Missède très précisément.

Il ne faisait aucun doute qu'on avait négocié avec certains pour s'assurer de leur allégeance avant la cérémonie. Et c'était là le problème. Viktor n'avait pas même reçus une lettre. Qu'on ne parvienne pas à trouver un arrangement était une chose. Mais qu'on ne tente même pas de négocier avec lui, c'était une véritable insulte. Surtout si c'était pour ensuite lui présenter une farce aussi grotesque que celle qui se jouait devant ses yeux.

« Dame Arsinoé... je ne reconnaîtrais pas votre fils comme mon roi, déclara Viktor. »

Il était important de nuancer. En politique, tout était dans la nuance.

« Non par félonie. Je suis un loyal serviteur de la Couronne et le serais jusqu'au jour de ma mort. Mais, Dame Arsinoé, Vous nous avez fait venir ici pour former un conseil qui devait justement se décider sur le nom de notre futur roi. Et, bien que je sois enclins à reconnaître votre fils comme mon suzerain, ce conseil n'existe pas encore. Vous nous demandez de reconnaître un roi désigné par un conseil sans Sénéchal du royaume, sans Amiral de la flotte, sans Chancelier, sans Maréchal des marches du nord. Un conseil où il manque de plus trois pairs du royaume. »

Viktor laissa filer un instant avant de reprendre.

« Je ne saurais reconnaître un roi désigné par un conseil où tant de sièges sont vides Dame Arsinoé. Je suis et je reste un loyal serviteur de la Couronne et si le conseil des pairs une fois réunis désigne votre fils comme notre roi légitime, je plierais le genoux devant lui. Mais dans la situation présente, je ne saurais rendre hommage. »

Viktor quitta la place, digne mais toujours aussi blessé dans son orgueil.


Dernière édition par Viktor de Missède le Dim 4 Aoû 2013 - 20:38, édité 2 fois
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Maciste de Soltariel
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MessageSujet: Re: Que la terre lui soit légère.   Que la terre lui soit légère. - Page 2 I_icon_minitimeDim 4 Aoû 2013 - 19:41

La scène eût pu inspirée les bateleurs, qui se gaussaient allégrement de l'aristocratie et de ses déboires, sur les places de la capitale. Elle eût pu faire rire Maciste, n'eut été l'heure aussi grave et les intérêts du royaume en jeux. Car le prince ne s'y trompe pas, le poids qui pèse sur ses jeunes épaules lui semble lourd. Trop lourd. De sa décision dépend sa vie et son honneur, celle de sa femme et de ses enfants à venir. L'avenir du duché, également, ainsi que de sa baronnie et des terres de ses pupilles. C'est peut-être également le royaume tout entier qui dépendra de décision. Un à un, il a vu les seigneurs se succéder et refuser de prêter le serment d'allégeance, les uns après les autres ceux-ci ont quitter la cathédrale et les honneurs qui leurs étaient dûs ou offerts, la lippe boudeuse ou la face rouge de fureur. Il écoute les arguments de Blanche, dame de Hautval et de Velteroc, dont le mari s'est étrangement absenté au lieu d'être à ses côtés durant la marche du cortège. S'agit-il d'une suprême impertinence à l'égard de la dame Arsinoé et de son chancelier ? Les saillies de Missède font mouche : l'Angleroy est allez trop loin, trop vite. Il a ignoré les pairs et les haut-seigneurs et s'est attiré leur courroux. Peut-être par maladresse, peut-être aussi par insolence, ou encore par excès de ce pouvoir soudain, délice auquel il goûte depuis peu... Son bouffon, Jolloh, aurait probablement suggérer de jouer le prochain roi au Kjall, parmi les prétendants...

Une seule chose demeure au milieu de tout cela : la Couronne et le Peuple. Car en définitive, c'est bien tout ce qu'il reste. Tout ce qui importe encore. Deux valeurs, deux constantes inébranlables. Après quelques moments d'hésitation, Maciste se lève. Il a sa réponse. Posant une main protectrice sur l'épaule de son pupille Alastein, comte d'Ydril, le prince lui fait signer de s'avancer. De l'autre main, il invite courtoisement sa dame à l'accompagner. Sa présence à ses côtés le fortifie dans sa conviction. Pour ces deux êtres qui lui sont chers, cette invite à valeur de reconnaissance, c'est le sacre de leur position et de leur statut devant la noblesse encore réunie. La chose est importante. Dans la foule des barons, des ducs et des prélats, sur les bas côtés de la nef, il a reconnu la livrée des Anoszia, les vassaux les plus puissants de ses pupilles, à Ydril. Voilà qui mettra fin à tous doutes sur ces terres. Précédé du jeune comte, le couple princier s'avance jusqu'au coeur de l'immense basilique. Sur leur passage, les nuques et les regards se tournent, les pointes des pieds se lèvent tandis que leurs pas résonnent dans le silence morbide qui règne à présent de nouveau sous l'immense dôme. Maciste ne leur adresse pas un regard. Le sien est tourné vers la veuve, en haut des marches. Arsinoé est belle dans sa tenue de deuil et ses cheveux d'or. Sa coiffe de perles et l'arméline dont elle est maintenant drapée lui confèrent l'aura d'une reine. La douleur de Blanche, visible à ses traits légèrement tirés et son voile, qui dissimule une longue et épaisse chevelure sombre, ténébreuse, lui conférait une sensualité trouble. Alors qu'il observait le bras de fer que se livraient les deux femmes, le prince a songé que les trouvères et les menestrels pourraient écrire une belle chanson sur la lutte de ses deux femmes, qui à elles deux incarnent deux camps opposés, deux visions différentes et dont le destin se trouve pourtant lié par le même homme.

Parvenus devant la cathèdre et le royal catafalque, Maciste et Kahina s'inclinent. Le prince porte sur son pourpoint la broche en forme d'ancre de l'amirauté, symbole de la prévôté de Port Réal. Le damet s'était senti rougir de se voir offert un pareil présent. Il sait que les oreilles des princes et des Haut-seigneurs attendent fébrilement les mots qui sortiront de sa bouche. Comme une variable à laquelle ils ajusteront leurs actes, leurs discours.

« Nous, Maciste d'Irun, prince d'Estrévent, baron de Sybrondil, Maître de l'Hoirie Comtale et Régent d'Aphel, Amiral de la flotte et Grand Prévôt de Port Réal, jurons. »

Le prince est jeune, plein de vivacité. Plein d'insolence aussi.

« Jurons fidélité et allégeance au Royaume et à la Couronne, à ses offices et à la protection des terres et des gens dont elle nous honnorent par les titres et les droits. »

Et le jeune comte de s'incliner à son tour, bien légèrement. Peut-être est-ce la fatigue, peut-être est-ce déjà l'insolence que lui confère son titre. Il est si jeune. Il profère lui aussi les mots.

« Nous, Allastein de Systolie, Comte d'Ydril, Seigneur Justicier d'Aphel et héritier de Kalgar et de Judith, jurons fidélité et allégeance au Royaume et à la Couronne. »

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Nimmio de Velteroc
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MessageSujet: Re: Que la terre lui soit légère.   Que la terre lui soit légère. - Page 2 I_icon_minitimeDim 11 Aoû 2013 - 19:52

Les choses se passaient exactement à la manière dont il l'avait imaginé à l'issue de sa rencontre avec la régente. Leur orgueil venait de se heurter à la dure réalité du royaume. La noblesse péninsulaire ne se résumait en effet pas à une bande de petits vassaux de la couronne qu'il convient de siffler une fois que l'on a pris les grandes décisions en catimini. La volée de bois vert qu'ils venaient de recevoir les avait ramené à la réalité et leur tentative maladroite de putsch se soldait non pas par l'instauration d'un nouveau pouvoir central, mais par l'éclatement pur et simple du royaume. Bien des grands seigneurs avaient déjà annoncé leur rejet de cette nouvelle couronne et peux nombreux étaient ceux qui prêtaient serment.

Le Comte de Velteroc ne souriait néanmoins pas. Si la satisfaction de voir une telle entreprise échouer était réelle, sa préoccupation quand à l'avenir du royaume la surpassait de très loin. Une telle explosion assurait, à terme, la mort et la destruction pour bien des territoires. Un rapide calcul permettait de comprendre toute la détresse de la nouvelle couronne qui se trouvait fort isolée, réduite aux terres royales, dans l'éventualité où elles soutiendraient l'entreprise et aux terres des membres auto-proclamés du Conseil royal et de leurs éventuels vassaux. En face, la plus part des Duché et des territoires d'importance s'étaient montrés hostiles, allant de la simple non réponse à l'opposition la plus virulente. Mais le calcul montrait aussi qu'une fronde ne ferrait pas non plus aisément chuter les usurpateurs. Une longue guerre était à présent envisageable et envisagée par les différents protagonistes et, dans l'ombre, il était évidement que les ennemis du royaume s'en frottaient déjà les mains.

Prévoyant cette éventualité, Nimmio avait tout fait pour éviter une telle catastrophe, mais il s'était heurté à un mur d'orgueil et de pré-jugés. Il était venu offrir une possibilité de stabilisation, une assurance d'unité pour le royaume en échange d'assurances, terriennes et politiques, de pouvoir s'assurer que la poignée de nobles qui s'étaient immédiatement rassemblés après la mort du Roi ne serrat pas la seule aux commandes. Mais il était à présent évident que leur volonté était de régner sans partage et certainement pas en devant prendre en compte son avis. Ainsi avait-il été éconduit comme un mal-propre. Considéré sans doute comme un gourmand profiteur en ces temps de périls.

Mais voilà que l'histoire lui donnait raison et que désormais, ces orgueilleux conseillers pouvaient pleinement prendre conscience de leur position précaire et bien lointaine de la puissance qu'ils avaient imaginé. En reconnaissant les traîtres au sang royal, comme Léandre le félon, dans le seul but d'affaiblir et de diviser le Médian, ils montraient toute l'inimité qu'ils éprouvaient envers Nimmio, sa famille et sa lignée. En offrant en contrepartie une place de pair, potiche épouvantail aisément utilisable pour se targuer d'une pluralité de points vue sans être obligé en réalité de l'écouter, ils essayaient clairement de le prendre pour un imbécile, attiré par le premier sucre que le « maître » pourrait tendre. Une nouvelle insulte à son honneur et à son intelligence.

Se levant à son tour, suivant sa femme de quelques dizaines de secondes, il se plaça là où elle l'avait fait, pour prononcer des parole pleine de sens pour sa situation et pour celle du royaume. Décidément, cette femme qu'il avait épousé s'avérait être un gracieux mélange d'expérience et de force de caractère. En cet instant, sa grandeur montrait à Nimmio que son choix de l'épouser était plus que jamais le bon. Prenant place et effectuant un geste large afin de montrer les quelques restes d'assemblée encore présente dans l'édifice religieux, il se lança.

Voilà !

Voilà à quoi mène l'orgueil couplé à la suffisance. Voilà où mène la cécité d'une poignée d'individu qui pense pouvoir régner par le droit du premier arrivé. Voilà où mène le mépris des seigneurs, de leur lignage, de leur histoire. Voilà ce qui arrive quand d'un simple revers de main, on écarte tout compromis, toute discussion. Voilà ce qui arrive lorsque l'on est prêt à toutes les contorsions idéologiques pour essayer, non pas de rassembler, mais de diviser pour mieux régner.
Bien des choses ont été dites par les personnes qui m'ont précédées. Peu d'entre elles sont fausses, malheureusement pour vous. Vous venez par vos actes de vous assurer l'inimité de ceux quoi auraient pu s'avérer être des alliés de poids et de fervents défenseurs du Royaume. Demain, le bruit des arme risque fort de retentir par votre faute. Le royaume est plus que jamais mis en péril par vos choix et par vos actes. Conseil auto-proclamé exigeant la soumission sans condition de seigneurs plus légitimes que vous, je vous salue donc bien bas. Si d'aventure la sagesse devait s'inviter à vous conseiller avant que le sang ne se verse, vous saurez trouver ceux pour qui le royaume représente plus que de simples intrigues de cour. Dans le cas contraire, il est évident que nous nous retrouverons en des lieux beaucoup moins confortable que ceux-ci et que le royaume connaîtra ses heures les plus sombres.


Après ces quelques paroles, le Comte de Velteroc, s'en alla, suivant son épouse et la famille Ancenis qui était désormais également la sienne. Le mariage qu'il avait contracté avec Blanche avait au final uni deux des plus grandes familles et plus anciennes familles du Médian. Les liens du sang comptaient autant pour les Velteroc que pour les Ancenis, si bien que les destinés des deux maisons seraient désormails liées à jamais.
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Hans
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MessageSujet: Re: Que la terre lui soit légère.   Que la terre lui soit légère. - Page 2 I_icon_minitimeLun 12 Aoû 2013 - 12:41

"Hubris que tout cela."

La cathédrale avait trop entendu de folies, pour qu'Anseric ne se fende d'un monologue ; au prochain discours, il gageait que les colonnes elles même s'écrouleraient de dépit. Tour à tour, chacun s'était répandu en inepties, quand on les eut espéré plus prodigues en génuflexions. Quel époque misérable, où les hommes et les femmes ne savent tenir leur rang - ni y rester. Tous s'étaient réclamés piteusement d'une quelque cause pour justifier leur forfaiture. Le giton soltarii s'était désisté en reprochant de ne pas avoir un guerrier pour roy ; l'Archonte d'Ydril s'était rebellé au nom de la paix. La dame de Hautval avait conspué l'ambition de ses contempteurs, tout en promouvant sa progéniture comme papable ; finalement, Nimmio avait pleuré la fragilité du royaume tout en louant le séparatisme. Anseric soupirait.

Ces logorrhées aussi insipides que contradictoires masquaient à grand peine la motivation mère : auri sacra fames. Ébaudis par le sang de l'Ivrey, quelques chiens dociles s'étaient improvisés dogues. Qui pouvait blâmer la poussée de ces dents ? Anseric avait lui aussi pris les armes contre son suzerain ; mais son échec cuisant lui avait enseigné que le choc frontal était voué à l'échec. Sans s'offusquer des défections manifestes, il vomissait pourtant ces rebelles, qui à face à l'illustre lignée des félons - qu'il avait modestement rejoint - constituaient de bien piètres héritiers. Se terrant derrière des concepts creux, ils s'étaient dépouillés eux même de toute truculence : car la seule raison qu'il vaille de revendiquer est celle du plus fort.

Alors qu'il s'avançait, pliait le genoux, jurait son allégeance au roy, et recevait l'épée de sénéchal, l'homme ne s'était jamais départit de sa gouape. Au diable les compromissions! Il pouvait bien baiser la mains de son ennemi, pourvu qu'il en retire quelque once de pouvoir.

"Ces félons rendront les armes, ou je leur ferais rendre gorge!"

L'époustouflante harangue était terminée.


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MessageSujet: Re: Que la terre lui soit légère.   Que la terre lui soit légère. - Page 2 I_icon_minitime

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