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 La voyageuse blessée [PALMY]

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Alice de Grisambre
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Alice de Grisambre


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MessageSujet: La voyageuse blessée [PALMY]   La voyageuse blessée [PALMY] I_icon_minitimeJeu 8 Aoû 2013 - 15:44

[Note préalable : Ce RP fait suite au RP à Soltariel et décrit le voyage d'Alice vers les Terres Neutres.]

____oOo____

"L'absurde, c'est la raison lucide qui constate ses limites."
Albert Camus

____oOo____
Cela faisait maintenant trois mois que le manoir de Grisambre n’était plus que cendres éparpillées dans les plaines de Soltariel. Le parricide commit par la demoiselle aux yeux d’améthyste s’était achevé par l’embrasement complet du manoir de son enfance. Les corps calcinés des serviteurs qui n’avaient pu s’enfuir à temps gisaient aux côtés de feu son père. Alice était morte enveloppée dans ses draps d’après les rumeurs qui courraient dans le village voisin. Le manoir détruit, ses prétendants décédés dans l’incendie, les seigneurs de la vigne n’allaient pas tarder à réclamer et à se disputer les maigres terres de Grisambre. Un grand cru allait disparaître à cause d’une lampe à huile renversée…terrible histoire.

N’ayant offert à feu son père qu’un cercueil de cendres, Alice s’était enfuie à cheval avec tout ce qu’elle avait pu récupérer. Le cheval, Epice, était celui de son père : une belle jument à la robe brune aux reflets tirant sur l’orangé qui avait servi pendant longtemps le patriarche. Dans sa fuite, elle n’avait réussi à sauver que quelques possessions : une cassette pleine d’écus, quelques vêtements, une dague en acier, son masque en ivoire et quelques babioles qu’elle avait rapidement fourrées dans les sacoches de la selle d’Epice.

Sa fuite la mena vers l’Est pendant plusieurs semaines. Elle traversa la Péninsule, ne s’arrêtant que pour mieux repartir et se fixa pendant quelques semaines aux frontières des terres dominées par la Régence. Enfermée dans une cabane en bois en plein milieu d’une forêt sans nom, elle put faire le point sur ses actions. Consciente de la violence qui sommeillait en elle depuis tout ce temps et qui n’attendait que le bon moment pour s’exprimer, la demoiselle ne put pleurer davantage : son âme était devenue encore plus sèche que la cendre qui gorgeait désormais le sol de Grisambre. Il lui fallait du temps pour penser ses blessures et plus important encore, comprendre comment la magie pouvait couler dans ses veines.

A en croire la discussion qu’elle avait tenu avec la créature qui était née du meurtre de son frère et de sa mère, la magie était belle et bien présente dans les veines d’Alice, quand bien même aucun des membres de sa famille n’avait jamais manifesté ne serai-ce que l’ombre d’un talent pour ça. Existentialiste convaincue et peu versée dans la bigoterie divine, elle acceptait tout de même que dans le monde puisse exister des êtres capable de maîtriser des phénomènes que d’autres ne pouvaient appréhender. La question était de savoir : pourquoi elle ? Pourquoi, parmi toute la flopée des prédicateurs et des charlatans qui sévissaient dans les plus hautes cours du royaume avait-il fallu que le don échoit à une sceptique ?

Son alter-ego était pourtant formel…c’était bien elle qui avait donné naissance au fantasme de sa mère et de son frère vivants. C’était son don qui avait permis à la créature de croître dans son ombre et marquer chacun de ses pas.

Malheureusement, elle n’avait aucun moyen de contrôler cette soi-disant faculté et n’avait aucune idée de l’étendue de ses pouvoirs. Quand bien même parvenir à produire pendant des années l’image de sa mère et de son frère relevait à son sens d’un exploit, ce n’était dû qu’à un traumatisme…et la jeune femme doutait de pouvoir en supporter d’autres. Elle venait déjà de tout perdre dans les flammes et le sang.

Un homme avait dit un jour que le suicide était l’une des réponses à la question la plus fondamentale de l’existence : la vie vaut-elle la peine d’être vécue ? La réponse du suicidé étant bien entendu un « non » flagrant, Alice fut tentée plusieurs fois au cours des dernières semaines de refuser de vivre davantage, mais c’était peine perdue. Même au plus bas, même après avoir commis le pire des parricides et tout détruit par le feu, elle ne pouvait se résoudre à abréger son existence. Quelque chose la maintenait encore dans ce monde, un désir de vivre croissant, une affirmation de la vie.

Ce monde était absurde, ses lois l’étaient toutes autant. Face à l’absurdité du monde, elle se devait de se révolter, de ne pas baisser les bras. Si les dieux existaient véritablement, à quoi bon rêver d’une vie après la mort…de toute façon elle était condamnée aux pires des châtiments. Vivre ! Exister ! C’était la solution. Refuser la mort, faire de l’absurdité du monde le moteur de son désir d’exister. Exister, vivre, accomplir des projets, les voir grandir, échouer, …recommencer ! Toujours ! Encore et toujours recommencer, reprendre, refaire….Progresser !

Alice était libre et vivante et c’était tout ce qui comptait. Elle allait se forger sa propre destinée par ses actes et non en vivant dans la crainte des dieux ou des hommes. Si débuter son existence devait commencer par un crime, elle ferait de cette matrice une force. Tout brûler, tout recommencer, ne rien laisser d’achever. Ni rire, ni pleurer, mais comprendre. Comprendre le monde, le faire sien et se créer sa propre vie. C’était tout ce qui comptait. Elle deviendrait l’héroïne de sa propre histoire dans cet univers absurde.

Elle ne pouvait se résoudre au suicide : il restait tellement de choses à faire. Son père avait vu juste en fin de compte : il fallait qu’elle sorte du rêve dans lequel elle s’était plongée. Cette prise de conscience avait débuté par un meurtre…l’expression « il faut tuer le père » n’avait jamais pris autant de sens. La curiosité la dévorait à présent. Elle avait soif de découvrir ce que son être tout entier s’était appliqué à contenir durant toutes ces années : la magie. Elle qui s’était toujours appliquée à bâtir pour les autres, elle souhaitait à présent se construire elle-même davantage.

Alice, par le meurtre, venait alors de réaliser l’absurdité du monde et découvrit qu’elle venait d’ouvrir le champ des possibles.

Ses pas la menèrent dans les sous-bois en bordure de l’Aduram, forêt encore quelque peu épargnée de la main des hommes. Avec Epice à ses côtés, elle parvint à trouver un petit hameau en bordure où elle put disposer le temps d’une halte de quelques jours d’une chambre miteuse dans une auberge. Laissant Epice aux écuries, elle passa le plus clair de son temps à se balader dans la forêt pour y réfléchir sur les prochaines étapes de son voyage. L’air frais des forêts et de l’humus lui changeait des vignobles de Grisambre. Elle n’avait pas eu l’occasion de voyager jusqu’en Aduram auparavant et se sentir ainsi seule à la lisière du domaine sylvestre lui conférait un sentiment de paix qu’elle avait peu ressenti jusqu’à présent dans sa fuite.

Elle passait ses journées à dessiner dans ses carnets des plantes qu’elle n’avait jamais vu auparavant et à noter toutes ses pensées. Ces moments de paix lui permettaient d’oublier pendant quelques heures l’odieux parricide et de profiter des murmures de la forêt. Ce jour-là, la demoiselle aux yeux d’améthyste avait revêtu sa robe aux reflets mauves à manches longues et de simples ballerines noires serrées aux chevilles par une boucle à fermoir d’argent. Sa fuite ne lui avait pas permis de prendre des vêtements plus pratiques et elle ne préférait pas gaspiller ses maigres ressources dans des vêtements dispendieux. Elle portait encore sa ceinture à outils et son havresac pour ses déplacements. Le masque d’ivoire se trouvait toujours emballé dans le sac.

La nuit commençait à tomber quand elle sentit la faim la tenailler. Elle se mit alors en quête d’un chemin ou d’un abri, son sac étant alors rempli d’un bon pain frais et de quelques denrées appétissantes. Au pire, elle passerait la nuit dans la forêt…L’idée ne la tentait guère, mais il lui fallait en premier lieu rentrer au village.

Il faisait déjà pratiquement nuit quand le chemin de terre sur lequel elle devint de plus en plus pentu. Elle avait gravi une colline pendant quelques dizaines de minutes le matin…le village ne devait plus être loin. Une demi-heure de marche tout au plus. Le sol devenait de plus en plus glissant et surtout de moins en moins visible.

Ce fut à ce moment qu’elle glissa. Oui, c’était particulièrement stupide de traverser une forêt dans la pénombre à flanc de colline…si stupide qu’elle chuta et roula sur quelques bons mètres avant de terminer sa course dans des fourrés bien épais.

La douleur la tira rapidement des fourrés. Une douleur vive, au bras droit. Du sang ! Elle saignait. Une branche venait de traverser son bras droit et formait un angle rougi bizarre à la sortie. Affolée, elle passa plusieurs minutes à dégager son corps souffrant et s’aperçut que ses provisions s’étaient éparpillées dans sa chute.

Bien sûr, elle tenta de grimper pour rejoindre le chemin, mais c’était peine perdue. Elle ne pouvait plus bouger son bras sans ressentir la vive douleur de la branche dans son bras. Affolée, elle chercha un autre chemin dans la nuit. L’attente lui parut interminable, avançant dans les ténèbres sans savoir où aller….

___oOo___ Quelques dizaines de minutes plus tard ___oOo___

La lumière était vive dans les ténèbres. Une maison ! Enfin ! Son bras était partiellement engourdi. Elle avait réussi à stopper l’hémorragie, mais elle n’avait pas réussi à enlever l’odieuse branche qui lui lardait le bras.

Quelque chose bougeait dans la maison : il y avait un feu…quelqu’un ! Quelqu’un pour l’aider peut être ? Elle n’avait pas vraiment le choix…Elle frappa à la porte en bois, désespérée.


« Ouvrez s’il vous plait…je suis blessée…aidez moi ! »
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