Le croassement appelant à la vengeance .. [libre]

Sujet: Le croassement appelant à la vengeance .. [libre] Lun 9 Sep 2013 - 21:35

~ 7ème année du 11ème cycle - mois de Verimios ~

Honte à un peuple pour avoir souillé la mémoire de ses glorieux ancêtres pour s'être abrité derrière de nouvelles murailles dressées à même la surface. Honte à ses habitants pour partager leurs toits et leurs coutumes avec des êtres insignifiants des autres races. Honte à ces jeunes barbes pour pour se débarrasser de leur honneur et de plier le genou devant un nain se croyant au dessus de tous les autres.
L'hiver revenait fouetter les pierres trop lisses et les chairs de ses habitants trop doux, descendant des montagnes du nord comme un présage, un rappel à ceux qui espéraient le confort et la chaleur d'un âtre alors que les ambitions des Nains se trouvaient ailleurs.
Les neiges venaient de nouveau recouvrir la plaine du Brisalion, augurant une période rude et longue d'autarcie. Bien peu de mouvements auraient lieu dans les prochaines semaines, les seules colonnes n'auront pour témoins que les montagnes millénaires qui les avaient abrités autrefois.
Ce fut d'ailleurs l'une de ces colonnes qui se dessina sur l'horizon devant la ville de Lante, signalant son arrivée par un long son lugubre de cor nain.

Etait-ce les troupes du nouveau Roi des Nains qui revenaient d'une terre quelconque ? Les guetteurs ne semblaient pas avoir reconnus la mélodie si caractéristique du cor royal, le son semblait plus sourd et surtout plus menaçant. De plus les nouveaux venus arrivaient du Nord, de la direction d'Almia, là où aucune force naine d'envergure n'était postée. La colonne se dessina petit à petit pour se dévoiler comme étant une très longue caravane de chariots escortées par de nombreux nains en armes. L'apparence de ces soldats sauta aussitôt aux yeux des plus anciens gardes de Lante. Tels des démons sortis du blizzard, les cornes des casques fermés pointaient directement vers le ciel tandis que le vent froid venait s'écraser contre des armures solides et des fourrures épaisses. L'emblème du corbeau runique, si caractéristique d'un clan quasi-oublié des Nains, le clan de Kraka Ravnsvake, acheva de confirmer l'identité des nouveaux arrivants. Ils étaient plusieurs centaines, des Nains en armes, avançant d'une manière de vétérans et indifférents aux chutes de neige qui annonçaient leur venue. Ils ne semblaient pas venir pour se battre mais le nombre anormalement élevé de chariots fut un détail qui attira le regard de beaucoup.

La colonne stoppa son avance devant les portes de Lante, commençant à établir son campement en dehors des murailles. Il était hors de question d'entrer dans la ville qui avait nommée un nouveau nain qui se croyait investi de la mission de les commander tous. Alors que les ingénieurs montaient le campement, les soldats débâchèrent les chariots et commencèrent à en déverser le contenu devant les portes. Il apparu que de nombreux chariots contenaient un chargement particulier : des crânes de gobelins par dizaines, voir par centaines. Les nains de Kraka Ravnsvake empilèrent chaque contenu de chariot pour finir par ériger une véritable petite colline de cranes blancs haute d'une bonne quinzaine de mètres. C'était là le fruit d'années d'efforts, la récompense de huit années de combats contre ceux qui les avaient chassés de leurs anciennes forteresses. Petit à petit le nombre de victimes des nains s'était accru et ils venaient en faire la démonstration devant ces duveteux bien à l'abri derrière leurs murailles.
De nombreux Nains et curieux de la ville vinrent voir ce que les vétérans avaient ramenés, voir autant de cranes de nains était rare, seules les plus grandes batailles de l'histoire du peuple des Montagnes pouvaient se targuer d'avoir un tel nombre de victimes. Ils venaient voir aussi les nains de Kraka Ravnsvake dont la réputation chaotique restait gravée dans les mémoires. Il s'agissait des nains les plus farouches et des plus coriaces, n'hésitant pas à toiser de haut leurs propres congénères s'ils n'agissaient pas comme de vrais nains.

Une estrade avait été installée devant la colline de crânes et ce ne fut ni plus ni moins que le seigneur de Kraka Ravnsvake qui se montra à la foule des curieux. Entouré de deux gardes du corps, le Seigneur Nain et ses sbires se démarquaient visuellement des autres citadins venus les voir. Les fourrures mises de coté, le Seigneur n'arborait pas le chaste et les couleurs vives habituelles aux nains de ce rang. Les couleurs étaient bien plus neutres, plus menaçantes. Les nains de Kraka Ravnsvake aimaient plus la solidité de l'acier plutôt que l'apparat ostentatoire des matières nobles qui étaient si coutumières aux autres clans.
Markvart toisa un instant du regard ceux qui s'étaient assemblés avant de prendre la parole.

Frères Nains de Lante ! Enfants des Montagnes et du Père des batailles ! Depuis combien de temps vous cachez vous derrière ces murailles ? Avez vous oubliés que nos maisons, nos foyers sont occupés par ces êtres misérables que sont les gobelins ?.
Vous aspirez à une certaine tranquillité mais je suis revenu des montagnes du nord pour vous rappeler d'où vous venez. Voyez ce que les haches de mon clan ont réussies à moissonner durant ces huit dernières années, le vrai combat se situe dans nos anciennes forteresses et nombre de valeureux guerriers sont tombés pour tenter de les arracher aux mains griffus de ces peaux-vertes.
Devons nous nous terrer dans de confortables maisons tandis que les tombes de nos ancêtres sont souillées par la présence de cette vermine ? Je réponds que non !
Nous sommes des Nains, nous connaissons le fracas des armes, connaissons la rudesse de l'hiver et la difficulté d'apprivoiser les montagnes. Nous valons bien mieux que de nous unir derrière une couronne illégitime qui ne brillera jamais sur nos cimes. Nous sommes nés de ces montagnes et nés du combat, abandonnons le confort d'un foyer aussi pauvre que puisse être ces collines du Brissalion et partons dans une expédition sans fin jusqu'à ce que nos armes libèrent nos véritables foyers. Alors seulement nous redeviendrons ce que nous avons perdus, le sang doit laver notre honte du passé.
S'il existe de vrais nains parmi vous, faites passer ces paroles. Prenez les armes et abattons nos haches sans fin sur ceux qui rient de nous jusqu'à ce que nous soyons victorieux ou que nous rejoignons nos ancêtres dans un combat glorieux !

Dernière édition par Gothral le Ven 27 Sep 2013 - 10:20, édité 3 fois

Le départ du roi de Lante vers le sud avait laissé un tumulte relatif dans la ville suite aux derniers préparatifs pour une expédition de cette ampleur. Lante avait repris son rythme de vie progressivement et un voyageur quelconque n'aurait pas su dire que le seigneur de ces terres se trouvait en ce lieu il y a peu.

Alors que la ville s'apprêtait à revendiquer une monotonie quotidienne, le profond son d'un cor bouleversa le bas peuple et la garde de la cité. Les quelques badauds et marchands à l'extérieur de l'enceinte commencèrent à se hâter de rejoindre les portes craignant une attaque de brigands. La région du Brissalion n'avait rien épargné aux voyageurs et le chaos n'était qu'à peine amoindri par les patrouilles récurrentes qui tentaient de maintenir l'ordre dans les alentours. Un raid à l'extérieur des remparts n'étais donc pas à exclure.

Le cortège qui s'avançaient d'un pas sure vers Lante dévoila rapidement les traits caractéristiques du célèbre clan nordique. Les cornes et griffes qui ressortent des armures encadraient de puissantes musculatures rappelant pourquoi les autres peuplent connaissent les Nains pour leur robustesse. Les fourrures sans parure au dessous des armures témoignaient une volonté à tenir les rudesses météorologique d'extrême nord. Quant aux couleurs, nul florilège de printemps pour parader et étaler leur science du combat. Les tons ternes et sombres rendaient ces Nains bien plus discrets et concentrés sur leur but premier : survivre en territoires hostiles. Les rumeurs concernant l'efficacité au combat du clan et son adaptation à un rude climat s'estompèrent et devinrent finalement réelles en voyant s'avancer fièrement les Nains du clan Kraka Ravnsvake !

Kraka Ravnsvake ? Ici à Lante ?!

Bah ouais mon gars ! Répondit un passant à Gothral. On croyait qui zétaient mort depuis l'temps mais non. 'Parait aussi qui zont ramené une cargaison spéçale.

La tension avait fait place à la curiosité dans les murs de Lante et le forgeron de Corthyn, piqué au vif, ne prit pas la peine de répondre et s'empressa de se rendre à la porte nord. La foule s'y était déjà accumulée pour assister au spectacle peu ordinaire : des Nains venus de loin pour installer un campement à l'extérieur alors que l'hospitalité de Lante avait déjà été mainte fois éprouvée par les vagues successives de réfugiés suite au Voile. Le brouhaha montant de l'avant de la foule attisa encore plus l'envie d'y jeter un œil.

BOUARK ! Ce machin fait au moins QUINZE mètres de haut !

Quoi ? Où ça ? Gothral n'en pouvait plus. Il se fraya énergiquement un chemin parmi l'assemblée de curieux. Il parvint enfin au devant de la scène. Deux gardes crachaient des ordres de dispersion à la populace récalcitrante. Le passage par la porte Nord devenait impossible. L'un des deux gardes se fit plus menaçant entrainant un premier mouvement de recule parmi les badauds. Le forgeron en profita pour s'extirper hors de la ville et fit face à un tas énorme d'ossements de gobelins comme il n'en avait jamais vu. Le monticule faisait en réalité trois mètres de haut mais contenant un bon millier de stères de crânes de toute forme. Ébahi par un tel monument, il ne put détacher ses yeux écarquillés de l'édifice macabre. La population de Lante qui s'était réuni à la porte Nord fini par avoir raison des deux gardes et se répartit autour du monticule et en particulier autour de l'estrade d'où Markvart s'apprêtait à faire son discours. Le chef de clan accompagné de ses deux gardes du corps toisèrent les Nains de Lante présents. Un frisson parcouru Gothral en voyant la posture charismatique du seigneur. Il était tout ouïe.

Frères Nains de Lante ! Enfants des Montagnes et du Père des batailles ! Depuis combien de temps vous cachez-vous derrière ces murailles ? ...

L'attention de Gothral fut d'abord porter sur le discours, puis sur la hache de Markvart. Il admirait la technique de forge particulière du clan Kraka Ravnsvake qui consiste à rendre le centre de la lame légèrement plus épais qu'à l'habitude en adaptation au froid plus grand qui règne dans le Haut Nivor. Il s'avança de plus en plus vers l'estrade de manière lente mais sûrement - il n'en était plus qu'à cinq ou six pas - pour tenter de percevoir un détail qui le troublait. Il sortit sa hache pour comparer la courbure de la sienne avec celle de Markvart.

*Mmmmmh ... intéressant ! Le croissant de cette arme possède une courbure un peu plus resserrée que ce que je forge. Pourquoi ?*

Dans ses pensées et arme au poing, Gothral continua à s'approcher du chef de clan pour saisir toutes les nuances de l'ouvrage quadricentenaire.

*Pourquoi donc si resserré .... ? .... Ça y est ! J'y suis ! Certainement une adaptation face aux gobelins !*

Son visage était intense et sa détermination à percer les mystères de forge des nouveaux arrivants activa très légèrement la rune de Girdon sur sa propre hache.

... soyons victorieux ou que nous rejoignons nos ancêtres dans un combat glorieux !

Le seigneur Nain continua son discours de vive voix, exhortant les habitants de Lante à ne pas oublier d'où il venait et comment la ville s'était trop adoucie face aux influences extérieures. Le but était de perturber la tranquillité retrouvée de la cité, de mettre un pied dans la fourmilière car ils n'étaient pas de vrais nains en s'ouvrant aux plaines bordant les montagnes.
Des réfugiés de Thanor, de Kirgan la maudite, voilà ce qu'étaient la plupart des réfugiés de Lante, des nains cherchant un exil plutôt de regarder en arrière sur les pas qui les avaient amenés jusqu'ici. Certes il y avait des nains qui tentaient d'honorer leurs anciens foyers en y portant le combat mais ils étaient si peu. Le peuple des montagnes était destiné au combat et non à l'immobilisme et les nains de Kravka Ravnsakve n'appréciaient pas ce qu'ils voyaient en ville.

Tandis que le discours était prononcé, divers guerriers du clan s'étaient mêlés à la foule des curieux, observant leurs congénères de derrière leurs casques à visières fermées. Le clan était connu pour sa brutalité, même envers ses frères de race, mais cette fois ils semblaient être plutôt en reconnaissance plutôt qu'à faire parler leurs poings et à décrier ouvertement leurs homologues.
Ils restaient néanmoins vigilants et l'approche discrète d'un nain à la hache tirée et luisante ne passa pas inaperçue face aux regards des gardes.

Hé toi ! Tu crois pouvoir t'attaquer à notre Seigneur ?

Un nain du clan, qui était à quelques pas à peine de Gothral, s'était soudainement placé sur la trajectoire du nain trop curieux, tentant de se saisir de sa hache tout en le repoussant violemment. L'alerte fut donnée par les gardes du corps dans l'instant et plusieurs soldats se précipitèrent vers Gothral pour l'encercler et le maîtriser tandis que d'autres faisaient reculer la foule sa ménagement. Du haut de son estrade Markvart n'avait pas bougé mais on pouvait sentir la tension de ses protecteurs qui cherchaient du regard un autre impudent qui voudrait s'en prendre à lui.
Le présumé agresseur fut obligé de se mettre à genoux tandis que sa hache était jetée devant lui. La menace d'être exécuté sur le champ devenait tangible de seconde en seconde avant qu'une silhouette ne vint ombrager le supplicié.
Relevant le regard, il pu observer la silhouette de Markvart l'observant en silence. Ce dernier ramassa la hache gisant sur le sol avant de l'observer d'un peu plus près.

C'est une bonne hache, jeune Nain .. Mais qu'espérais tu en faire en t'approchant de ma personne ? Crois tu qu'une attaque traitresse soit le fait d'un Nain digne de ce nom ?

Dernière édition par Gothral le Lun 23 Sep 2013 - 13:36, édité 1 fois

Tout s'était passé si vite que Gothral n'eut pas le temps de décrocher de ses pensées qu'il fut déjà contraint à l'immobilité. La vivacité des guerriers du nord eut vite fait de démontrer leur habilité au combat. L'air était sec et le brouhaha de la foule s’estompât l'espace d'un instant dévoilant les coups de marteau de guerriers de Kraka Ravnsvake achevant de planter les derniers pieux du campement. L'air était encore plus sec dans la gorge asséchée de Gothral qui était maintenu les genoux au sol. Un guerrier imposant appuyait lourdement sur le bouclier du forgeron fiché dans son dos ainsi que sur ses épaules. Deux autres, armes dégainées, n'attendaient qu'un signe de leur seigneur pour faire rouler la tête du Nain au pied de la muraille de Lante.

La décharge d'adrénaline avait mise le cerveau de Gothral en vrac et les ordres de pensées se contredisaient. Fuir, comprendre ce qui venait de se passer et tenter de répondre à une vague question à peine entendue qui attendait prestement une réplique. Habituellement dans ce genre de situations, le runiste sollicite l'aide de Girdon au travers de sa hache pour reprendre confiance en lui et se motiver à agir. Un nouvel élément parvint à sa conscience et le mis encore plus mal à l'aise : la foule qui avait détourné la scène de l'estrade à sa propre personne.

Son visage était blanc. Au milieu de cet affolement, toujours plongé dans l'ombre de son interlocuteur, un rayon de soleil miroita sur la hache de son futur bourreau et l'éblouit un court instant. Il déglutit à l'idée de voir le croissant de lame finir sa course de l'autre côté de son cou. Son instinct de survie reprit le dessus et fit place nette dans sa tête. Il passa une main dans sa barbe comme pour s'assurer que sa tête était toujours bien sur ses épaules. La voix de Markvart se matérialisa soudain dans l'esprit du plus jeune nain et il lui répondit.

Elle vient de Corthyn ...

Comme s'il ne tirait pas leçon de ses erreurs passées, sa réaction primaire fut une nouvelle fois dépendante de sa passion, la forge. Son attention première n'avait retenu que la remarque sur sa hache. C'est donc naturellement qu'il précisa au seigneur que la hache fut forgée à partir des techniques du clan Corthyn. A l'opposé de Kraka Ravnsvake qui était connu de la majorité, la communauté de Corthyn était quasi inconnue de tous. L'histoire l'eut voulu ainsi car Corthyn est un clan d'éclaireurs ayant élu domicile dans la montagne du Brissalion jouxtant le territoire des Wandres. Discrétion égale survie.
Se rendant compte qu'il venait de répondre à côté de la plaque il surenchérit.

... euh ... non, je ne voulais pas ...

Balbutiant des bribes de phrases, il caressa sa barbe de plus en plus nerveusement . Finalement, c'est lorsqu'il toucha son marteau fétiche de gravure qu'il s'extirpa de sa tourmente. Un afflux de sang irrigua sa tête et Gothral prit un tout autre visage. Il n'était plus le même nain qu'il y a 12 ans. Son voyage dans la péninsule humaine lui avait fait rencontrer Dun Eyr qui lui rappela à quel point un Nain se doit d'être fier de son peuple. Toujours à genoux, le forgeron chercha à se grandir en repoussant de ses épaules robustes la pression exercée par le colosse qui se tenait derrière lui. Il bomba le torse et rétorqua.

Jamais je ne porterai la main sur un seigneur Nain, foi de Gothral dit l'enclume téméraire ! Si admirer un chef-d’œuvre forgé par le clan Kraka Ravnsvake est un crime, qu'on m'envoie chez Tari sur le champs. Il n'est question de rien d'autre, que Yaron m'en soit témoin !

Cette phrase pourrait être la dernière qu'il prononce. A ce moment précis, la foule et les gardes du corps n'existaient plus pour Gothral. C'était une histoire entre le chef de clan et lui. Son regard fixait intensément son interlocuteur et témoignait de sa détermination à défendre son honneur de forgeron. Cependant, par manque de recul, il semblait totalement ignorer que son sort était tout à fait légitime aux yeux des guerriers qui se tenaient là.

Une agression sur un seigneur des nains était une offense grave, même à Lante. Une grande quantité de sang pouvait couler, même du sang nain si les guerriers de Kraka Ravnsvake estimaient que leurs adversaires ne méritaient plus faire partie du même peuple qu'eux. Gothral s'était approché une arme à la main, ses intentions étaient-elles belliqueuses ? en tout cas un bon combat pouvait avoir lieu même si l'objet de la visite du clan n'était pas un affrontement à la base.
Cela rappelait l'année où Markvart et ses guerriers avaient pillé le trésor de Lante, une bonne expédition punitive envers ces citadins des plains bien trop mous à leurs yeux.

Le Seigneur Nain passa les explications maladroites de son agresseur présumé, plus enclin à vanter sa hache qu'à se défendre dans le premier temps. Corthyn .. voilà un nom qui était inconnu du clan. Le fait que le clan de Kraka Ravnsvake vivait dans l'isolement depuis sa fondation et l'autre fait que Corthyn était une colonie très discrète faisait que certains noms n'étaient pas connus de tous.
Mais Gothral ne semblait pas être animé d'une volonté meurtrière, il semblait vouloir juste poser les yeux sur l'arme du Seigneur Nain. Markvart décida d'en rester là et fit signe à ses hommes de relâcher leur prisonnier. Le pauvre Nain fut relevé sans ménagement, sa simili-agression visiblement encore non-pardonnée par les colosses.
Markvart observa un instant le nain avant de reprendre ses paroles.

Gothral l'enclume téméraire ? que voici un nom bien imprégné de confiance .. Chercherais-tu à percer les mystères encore inconnus résidant dans le métal qui nous a vus naître ? Longtemps nos prédécesseurs ont forgés sans convictions, préférant jouer sur l'imposant des armes plutôt que d'en améliorer l'efficacité. Un marteau trop lourd à ton bras ne fera que précipiter ta chute car tu y aura déversé dedans ton orgueil et non ta colère. Une leçon qui a coutée cher à bon nombre de nos frères égarés. Ils ne savaient plus que qu'être Nain signifie ..
Si tu souhaites tant observer notre travail .. "Enclume Téméraire" .. notre camp et notre forgeron accepterons tes visites. Mais penses tu comme nous que la guerre se doit d'être renouvelée, plutôt que de se terrer derrière des murailles à ciel ouvert et à l'empressement fautif de sa population à vouloir reconstituer sa société plutôt que son habitat qui faisait sa gloire d'antan ?
Préférerais tu suivre un "roi de la surface" ou te lancer dans une quête sans titre et possession pour arracher ce qui fut nôtre auparavant ?

Si l'on disait que le corbeau était un oiseau de malheur ce n'était pas sans raison. En plus d'être charognard impropre et errant autour des champs de batailles, qu'ils fussent vieux ou non, ces créatures apportaient également le mauvais présage. Du moins c'était la croyance populaire aussi bien naine qu'humaine. Par ailleurs ces deux peuples se ressemblaient tellement qu'ils en étaient venu à se partager une cité, du moins en apparence car les humains - tout comme les elfes - étaient clairement minoritaires au sein de Lante intra muros et vivaient généralement dans les faubourgs ou villages environnants. Mais mis à part cette parenthèse a nouveau les légendes sur les corbeaux se reflétaient par les récents événements survenus à Lante. Qui était ces hommes que les éclaireurs avaient repéré voilà une longue neuvaine, tandis que leurs officiers étaient bien en difficulté d'y répondre. Les nains de Thanor et d'Almia restaient dans leurs vallées à l'Est et à l'Ouest et le Nord était considéré comme aux mains des Peaux-Vertes ou aux clans nains encore possédés de la folie de la Malnuit. Ainsi lorsque l'impressionnant convoi des soldats nains jaillit des montagnes ce fut un choc pour la majorité des habitants de Lante. Ainsi Thanor, Lante et Almia ne seraient pas les seules cités de la Nanie qui auraient survécu au terrible Voile ? D'autres auraient ils survécu, échappant à leur folie ? C'était aussi faux que ce ne l'était vrai.

Et si les nains - les humains étaient simplement curieux - s'approchèrent du campement ils furent en grande partie déçus. Ils s'étaient attendu à quelque discours encourageant, comme quoi les gobelins auraient été repoussé par de-là leurs nouvelles frontières mais la vérité était tout autre... Les habitants de Kraka Ravnsvake n'avaient pas leur réputation de communauté autarcique et fanatique pour rien. Hors, si une majorité des nains croyaient encore à la puissance des dieux ils étaient las du fanatisme qui frappaient leur voisin oriental et excédé par l'autarcie des nains de Thanor. Ainsi - et si en grande partie les nains regardèrent avec une certaine fierté les crânes gobelins tout en pariant sur leur nombre - ils se détournèrent bien vite de la colline, quoique impressionnante. Se fut une dizaine de minutes avant que le chef des Kraka Ravnsvake n'entama son discours que le cortège royal revint. Les trois bateaux qui ramenaient le roi, ses esclaves - devenu serfs - et ses hommes apparurent peu à peu et tout se fit très rapidement. Alors que les soldats nains, au nombre de cinquante, débarquaient trois des leurs s'approchèrent d'eux, courant sur leur petites jambes. Leur Roi les regarda droit dans les yeux, soulevant un sourcil interrogatif.

"Que se passe t'il ?, gronda t'il dans la rugueuse langue naine.
- Mon roi il y'a du remue ménage à la Porte Nord. Les Kraka Ravnsvake sont descendus tôt dans la journée et...
- J'en ai que faire de tes rapports. Rassemble cent guerriers et fait harnacher mon Galioth. Je vais rencontrer leur chef..."

Ainsi Valek assista au discours de l'homme depuis le haut des murailles tandis qu'en bas se tenaient prêt cent fiers guerriers nains. Ils avaient tous revêtus leurs lourdes armures et leurs haches brillaient d'un éclat mortel. Il n'avait que faire des revendications de Markvart Salarius sur la soi-disant faiblesse des nains de Lante mais il osé souiller de ses paroles inutiles l'air de Lante et tenter sans conteste de mener les nains à rejeter leur ville, ce qui était loin d'être le cas à vrai. Le roi avait également revêtu son armure et ceint sa couronne, un simple cercle d'or à vrai dire et Fidèle, sa hache, pendait à sa ceinture. Valek ne réagit que peu au discours enflammé du Seigneur Nain mais il sentit sa machoire se contractait d'elle même lorsque les nains attaquèrent un autre de leur compatriote. Ce dernier se laissa tout d'abord faire puis finalement eut un sursaut de... lucidité ? et fit face au seigneur du Nord. Valek comprit qu'il était temps d'agir. Les lourdes portes de Lante s'ouvrirent et les nains s'avancèrent au pas tandis que les cors sonnaient, un puis deux, trois, quatre et enfin cinq. Les cinq cors de la ville, sonnèrent tandis que celui de Valek s'y ajoutait. La foule s'écarta tandis que la petite force armée s'avançait, tandis que Valek, monté sur son imposant Galioth toisait le nain qui se montrait si enflammé et martial.

"SILENCE FILS DE MOGAR !, furent ces premiers mots qui résonnèrent longuement, Qui est tu pour oser souiller de tes paroles la ville de Lante ? Crois tu vraiment que nous sommes faibles et avons un pied déjà dans la tombe de nos Ancêtres ? Tu te trompe si tu pense cela ! Nous sommes des fils de la Pierre, de la Montagne et du Père tout comme toi et en insultant tes frères et tes soeurs tu insulte ta race et Mogar en personne ! Où étais-tu pendant que l'on connaissait l'enfer et la tourmente ! Je connais ton clan, je sais quelles difficultés vous avez eu haut dans le Nord ! Mais c'est votre ambition qui vous a perdu et qui a crée Kraka Ravnsvake comme l'elle est devenu. Toi et tes hommes avaient survécu dans ces montagnes durant huit longues années ! MAIS A QUEL DESSEIN ?

Valek laissa sa voix être portée quelques instants puis continua :

Nous sommes des réfugiés tout comme toi ! Mais contrairement à vous qui avez rejeté votre peuple brisé et vos traditions en vous laissant touché par la folie de Mogar notre Père, vous n'avez que semé destruction sur votre chemin ! Avez vous vu les ruines de Kirgan la Glorieuse ! J'en doute car pendant que vous fuyiez dans les montagnes votre peuple se tenait ici, fier et encore puissant contrairement à vous ! Il suffirait d'une vague de cavalerie pour vous souffler comme de simples fétus de paille.
COMMENT OSE TU TE PRONONCER COMME UN VERITABLE GUERRIER DE LA MONTAGNE ? Tu n'en pas un ! Ceux qui sont présent ici à Lante oeuvrent pour la réunion des trois dernières puissances de la Nanie perdue. Tes actions n'ont été qu'un simple éclat dans la glace qui recouvre notre gloire passée alors que mes - non NOS - actions l'ont fait fondre peu à peu, préparant notre retour POUR RECONQUERIR LA TERRE DE NOS FRERES ET DE NOS PERES ! Si tu es un véritable guerrier comme tu le dis Markvart écoute ses paroles et choisis ta voie. Tu peux repartir dans les montagnes et y périr tandis que nous nous reconstruisons en préparant le renouveau de notre gloire tout comme tu peux comprendre mes paroles et rester en ces murs ou alors périr sous ma lame. Choisis Markvart des Kraka Ravnsvake."

Gothral fut à la fois surpris et rassuré d'être remis sur ses deux pieds par les gardes du corps de Markvart. Le seigneur avait cerné le mode de pensée du forgeron et ce dernier acquiesça aux premières paroles. Il tressaillit quand il reçu l'invitation de parler avec le forgeron du clan. Le Thane de Kraka Ravnsvake ne se rendait pas compte de la grandeur du cadeau qu'il venait d'offrir à Gothral.

Les dernières questions de Markvart remirent Gothral face à la réalité. Tous ce questionnement et cette remise en question par rapport au Voile, il ne les avait pas encore faits. Lui qui vient d'un clan qui joue systématiquement un rôle d'informateur dans une guerre, ne s'était jamais retrouvé en première ligne d'un champ de bataille. Il ne connaissait pas les combats qui se prolongent et où le mental se doit d'endurer les pires atrocités. Il n'a pas vécu d'événements aussi terribles que de voir des frères tomber sous les coups ennemis alors que l'esprit ne peut se permettre de s'attendrir pour rester efficace dans la survie de toute une communauté. La guerre, il la passait devant son enclume. Des armes en revanche ça, il en avait vu défiler des milliers sous son marteau. Des nuits blanches a des rythmes effrénés pour alimenter les guerriers et ingénieur en armes et ustensiles de guerre diverses. De la qualité et la promptitude de son travail dépendait en partie l'efficacité du combat du lendemain.

Gothral n'eut que le temps de recevoir la dernière question de Markvart sans réellement en peser les mots que les cinq cors de Lante retentirent. La foule entama un mouvement de dispersion rapide. Elle savait pertinemment bien que rester dans le passage lorsque son roi Valek déployait sa force armée n'était pas une bonne idée. Sentant la précipitation dans le mouvement, le forgeron reprit sa hache et ramassa son sac et s'empressa de s'écarter à son tour.

Par dessus son épaule, il aperçut le seigneur nain se tenant fièrement devant son monticule de crânes. Il ne bronchait pas à l'approche d'un puissant galioth qui s'arrêta non loin.

SILENCE FILS DE MOGAR !

La foule se tut instantanément alors que l'écho de ces mots se perdit progressivement dans la plaine. Tiraillé entre l'invitation de consulter le forgeron des Karaka Ravnsvake, l'agitation musclée qu'il venait se subir et la dernière question de Markvart, Gothral resta sur place observant la scène. Le roi emporté dans une colère noire cracha son réquisitoire à plein poumon avant de finir sur un utlimatum pressant. L'ironie de la situation semblait avoir inversé les rôles. Le thane sur le point d'exécuter un présumé meurtrier quelques temps plus tôt se trouva à son tour sous le coup d'une menace. Tout le monde tendait l'oreille impatient d'écouter la réplique de Markvart.

*C'est donc lui Valek Cri-de-Runes ! Il faut que je lui parle ...*

Gothral resserra son sac contre lui comme pour s'assurer que l'objet de valeur qu'il contenait se trouvait toujours à l'intérieur. En venant à Lante, il ne s'attendait pas à ce qu'autant d'opportunités d'améliorer son art s'offrent à lui en si peu de temps.

Il n'y eu pas de réponse apportée car la situation changea du tout au tout alors que les cors de la ville annonçaient l'arrivée de celui qui s'estimait être le roi de tout un peuple. Une réaction armée était prévisible à l'arrivée du clan du nord mais la présence même du Roi au devant d'une troupe d'une centaine de combattants était une surprise pour beaucoup. Visiblement les voyages fluviaux étaient plus rapides qu'ils n'étaient décrits. Dire que Valek était encore sensé être à des lieux de Lante aux dernières rumeurs.
Quoiqu'il en soit le Seigneur des Corbeaux ne sembla pas s'émouvoir de l'arrivée d'une menace, lui qui souhaitait mettre en lumière les erreurs du peuple des nains, rien de mieux qu'une confrontation verbale ne s'offrait contre celui qui incarnait une large part de la déperdition du peuple des montagnes. Derrière lui ses gardes du corps avaient redoublés de vigilance et de l'agitation gagna le campement installé non loin, de plus en plus de nains de Kravka Ravnsvake se rapprochant de la foule pour venir faire bloc devant leur seigneur face à la troupe royale. Nul doute qu'un combat était dans les options retenues et que cela ne leur faisait aucune peur de devoir lever la main sur d'autres nains.
De sa tribune, Markvart toisa celui qui venait le défier devant les siens. Une diatribe plutôt mal décousue d'un roi qui pensait asseoir son autorité mais ses paroles ne semblèrent pas avoir un quelconque effet intimidant. Le Seigneur Nain leva à son tour sa hache tout en prenant la parole, il comptait bien répondre à celui qui était venu lui ordonner de repartir.

Choisir une voie .. Est ce dont la même question que tu a posé aux autres représentants de notre peuple ? Pourquoi devrait-je mettre un genoux en terre devant celui qui s'estime être en droit de surplomber notre peuple ?
Aucun serment ne me fait actuellement courber l'échine, Valek-cri-de-runes, ne croit pas qu'il puisse en exister un jour. Si tu souhaites t'adresser à moi, viens donc en vrai nain et non affublé d'une couronne qui est le symbole de notre disgrâce aux yeux du Père des Batailles. Penses-tu reprendre la folie de Garmin le Vengeur ainsi que celle de tous ses prédécesseurs ? Ne vois tu pas que c'est l'arrogance de cette couronne qui a rendu docile notre peuple et l'a installé dans un faux carcan de sécurité ?
Notre peuple n'a nul besoin d'un dirigeant qui n'a que faire de parler d'égal à égal. Chaque clan possède son histoire et sa fierté, son propre territoire gagné à la sueur de son labeur. Est ce qu'une couronne donne le droit de s'attribuer les mérites alors que ces bras n'ont nullement contribué à cette oeuvre ?
Chaque nain ressent la terre d'où il est né et personne n'a le droit de s'en élever, coupé de ce contact juché sur une monture improbable.

Lante n'est pas le vrai foyer des Nains, des murailles dans la plaine ne représentent pas notre idéal. La priorité est-elle vraiment de reconstituer la société, cette hiérarchie impie qui est responsable de notre chute ?
Je n'ai nullement l'intention d'entrer dans cette cité alors que j'ai posé les yeux sur les ruines de nos plus grandes cités. Rengaines donc tes airs belliqueux car tes menaces ne concernent que l'hypothèse où je franchirais ces portes.
Par contre .. si tu souhaites venir à moi discuter de l'avenir de notre peuple, fais-le donc en Seigneur et viens me reconnaître comme ton égal, à pied et sans les faux attributs que je ne reconnais pas.

Markvart avait bien l'intention de rester devant les murs de Lante mais pas d'y pénétrer, ce qui éloignait les menaces d'un duel contre Valek qui n'aurait quasiment rien apporté à chacune des parties. C'étaient aux nains de décider de leur avenir et non un vulgaire combat en deux Seigneur Nains.
Que Valek vienne donc discuter .. mais entre Seigneurs du peuple des Montagnes et non entre un Roi et un Seigneur. Les premiers pas vers une vraie renaissance du peuple des batailles s'amorcerait alors.

Valek sentit la colère grandir dans ce qui aurait pu être une explosion. La froideur et le mépris du Seigneur qui se trouvait face à lui l'exaspéraient à un point que ses maxillaires se serrèrent d'elle même et sa respiration s'accéléra. Pendant une seconde l'idée de prendre la hache à sa ceinture et de l'enfoncer dans le crâne de l'homme lui traversa l'esprit mais aussi vite qu'elle était arrivée la haine reflua et le Roi prit une grande inspiration. C'était une joute d'insulte à demi-voilées qui se déroulaient là et il comptait bien sortir victorieux. D'une certaine manière, et le puissant nain n'appréciait guère cela, l'homme du Nord n'avait pas tort. Il était vrai qu'un roi était obsolète pour le moment mais Valek savait que son pouvoir était celui du Conseil et que ses choix pouvaient être contestés. Mais Valek comprenait pourquoi on l'avait choisi pour Seigneur des Plaines du Brissalion. Et il comptait l'expliquer à ce rustre du Nord, mais dans les conditions qu'il souhaitait.

"Seigneur Markvart ! Tu souhaite discuter avec moi entre Seigneurs ! Mais je ne suis qu'un simple Roi et je dépend du Conseil des Clans. Ne serait ce pas un complot que de me rencontrer en dehors de cette tradition ? Un manquement à une de nos traditions les plus sacrées, que mon prédécesseur et moi même avons su gardée. Il existe un entrepôt qui pourra accueillir le Conseil. Je t'invite à nous y rejoindre dans deux heures ! Cinquante de tes hommes pourront former une garde d'honneur ! Tu peux également te joindre à nous maître-forgeron..."

L'entrepôt en question n'était ni au palais royal ni même entre les murs de Lante mais était un grand bâtiment fraîchement bâti avant les premières neiges et encore vide qui se trouvaient sur les rives de l'Olya et il savait que le Seigneur ne résisterait pas à l'appel d'un discours. Valek aurait pu prévoir l'assassinat ou déclencher un combat mais tel ne serait pas le cas. Contrairement aux humains ou aux elfes noirs les nains n'était guère les coups cachés et préféraient régler les problèmes en se parlant ou alors par un bon coup de hache bien placé, généralement dans le crâne ou alors les parties sacrées par Mogar. Valek partit, avec cinquante soldats également vers l'entrepôt et donna sa couronne à un de ses aides de camp qui aussitôt la ramena au palais. Le Seigneur regarda les nains entraient un par un, accompagné de leurs hommes-liges et s'asseoir sur les tables ou à même le sol. Lorsque, enfin, le Seigneur entra Valek se leva.

"Nous voilà entre Seigneurs de Clans. Je représente les Cri-de-Runes mais également des Goldak'Mor et des Heartshout. Tu nous insulte en nous dénonçant comme des traîtres. Mais celui qui a abandonné ses frères et guerroyer, inutilement, pendant huit longues années n'est pas moi mais toi. Nous sommes à Lante non pas pour devenir comme nos voisins les hommes mais car cette ville est un refuge, un point de départ. Je n'ai pas récrée la monarchie qui régnait à Kirgan ni même voulu le faire. Mais les hommes ici-présents recherchaient un leader, un guide qui saurait voir où se trouve leurs intérêts. Et ils m'ont choisi.
Tu pense qu'il faut partir dans les montagnes et combattre nos ennemis les peaux-vertes et je suis d'accord avec toi ! Chaque jour mes guerriers meurent en pénétrant leurs territoires et lentement mes forces les font reculer. Mais partir des milliers et des milliers dans les montagnes signeraient la fin de notre peuple. Nous serions peu à peu affamés, nos pertes trop importantes. Les montagnes ne veulent plus de nous tels que nous étions. Aussi bien sous Garmin le Vengeur que dans nos traditions. Peut être était ce pour cela que Mogar nous punissait également ! C'est pourquoi nous ne devons pas nous montrer en tant que nains redevenus tels que ceux qu'ils étaient mais comme de puissants conquérants ! Mais pour cela il nous faut nous unir et non pas agir sans réflexion. Je ne te demande pas me suivre Seigneur Markvart mais seulement de laisser Lante en paix. Je souhaite unir les trois villes survivants de la Nanie et établir une nouvelle Nanie, plus juste qui s'étendra vers le Nord."

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