Les naufragés de l'Ile du Sanctuaire (libre, voir foire au RP)

L'aube était proche, ce qui apportait peu de réconfort aux passagers de la Toison d'Or, bateau marchand à la merci de la violente tempête qui balayait l'Océan Nordique. Les vents glacés avaient déchirés les voiles et détourné le navire de son cap. L'équipage, complètement ivre, avait cependant réussi à empêcher le pire et maintenir le bateau à flot. Les passagers, malades et frigorifiés, s'étaient réfugiés dans les cales, vers les bêtes, afin de profiter d'un peu de chaleur.

De temps à autre, un passager se demandait à voix haute si le navire dérivait vers le large, et si l'on toucherait terre. Calla, qui avait un peu d'expérience en mer, puisque les bateaux étaient le moyen de transport le plus commode sur ses iles natales, se gardait bien de répondre que l'on aurait dû avoir accosté depuis longtemps sur les terres de l'Epine Dorée. Toutefois, et vu la situation de l'Ile du Sanctuaire, il était possible que les vents ne les aient pas emporté trop au large des terres elfiques.

Lorsque le jour arriva enfin, les passagers se rendirent compte avec soulagement que la côte était proche au sud, confirmant les hypothèses de Calla.

Toutefois, et alors que tous se croyaient à l'abri, un violent choc se produit, dans un bruit assourdissant, comme si le bateau lui-même s'était brisé, et les passagers tombèrent à la renverse.

Le bois de la coque gémissait et craquait, tandis qu'un bruit d'eau se faisant entendre. Des objets tombés à terre roulèrent sur le plancher, indiquant que le bateau chavirait.

Certains passagers commencèrent à crier ou éclater en sanglots.

Le coeur de Calla battait la chamade. Elle se hâta de suivre les autres sur le pont, lequel s'inclinait de plus en plus, afin de constater les dégâts. Là, la foule s'arrêta, sans raison apparente.

Jouant des coudes, Calla se faufila entre les personnes, et découvrit avec stupeur que les marins, qui avaient déjà exigé en cours de traversée, et sous la menace des armes, un supplément pour le transport, cherchaient encore à les dépouiller.

Calla eut soudain une idée et fit demi-tour, en direction des cales, où les bêtes s'agitaient de plus en plus. La jeune fille libérera les bêtes prisonnières, qui paniquées, se ruèrent vers le pont. Passagers et marins se dispersèrent rapidement, de peur d'être piétinés.

A grand peine, Calla ouvrit le boxe de son cheval et parvint à le maitriser, puis tous deux suivirent les bêtes apeurées. Le pont était à présent si incliné que son cheval glissait et peinait à monter. Calla le lâcha, de peur qu'il l'entraine également au fond des cales. Odin prit le galop, et maladroitement, bondissant et luttant pour ne pas tomber et glisser vers les cales, atteignit le pont.

Avec quelques secondes d'hésitation, le cheval sauta maladroitement dans l'eau, imitant les autres animaux, et se mit à nager droit devant lui, en direction du rivage. Calla plongea aussitôt et le suivit. L'eau était glacée, et ses membres devinrent rapidement engourdis. L'air froid lui brûlait les poumons, mais elle tint bon.

D'autres passagers avaient fait de même. Certains, bons nageurs l'avaient rattrapée, mais elle pouvait également entendre les appels au secours des autres.

Finalement, après plusieurs longues minutes, et épuisée, Calla jugea qu'elle avait son fond, et souffla quelques instants avant de se remettre à nager. Son corps entier était endolori, le froid la transperçait comme des milliers de petites aiguilles, mais lorsqu'elle sortit enfin de l'eau, le soulagement l'envahit. Elle se laissa tomber à terre, les yeux mi-clos.

Calla se serait volontiers laisser gagner par le sommeil, mais une femme la secoua violemment et lui ordonna de se lever. Elle lui fit boire un quelconque alcool dans une petite gourde qui lui brûla la gorge, mais eu le mérite de la réchauffer quelque peu.