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 De vair au facon de gueules.

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Alanya de Saint-Aimé
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MessageSujet: De vair au facon de gueules.   De vair au facon de gueules. I_icon_minitimeMar 5 Aoû 2014 - 20:27





Milieu 7ème énnéade de Favrius, durant l'absence d'Alanya.
La douce Angélique marchait l'air vague dans le castel d'Alonna. La prise de pouvoir de sa mère et son frère depuis le départ de son ainée l'avait délogée d'Entiane, sa terre natale.
Ce n'était pas une grande seigneurie, et n'avait aucune prétention à le devenir. Maintenant que la jolie dame se trouvait dans la grande ville, elle avait perdu tout ses repères. Alors, pour passer le temps, elle marchait de long en large, suivant les couloirs froid du chateau de la grande citée Alonnaise. Alors qu'elle entrait dans la grande salle dont le feu crépitait joyeusement, réchauffant la pièce, elle chercha une tête connue du regard. De nature douce et docile, elle avait grand mal à s'habituer à tout ces changements et au chaos ordonné des derniers jours. Fort heureusement, Hermance, le capitaine de la garde se trouvait non loin de là. Cet homme austère avait quelque chose de rassurant et malgré son air bourru, il semblait toujours apte à prêter attention au quémandeur. Elle marcha, saluant tout les nobles engraissés de la cour. Lorsqu'elle atteind le capitaine, elle lui offrit un maigre sourire. Hermance lui retourna la politesse avec douceur. "J'espère ne pas vous gêner, sir". "Votre présence n'est en rien une gêne ma Dame". Une des qualités de l'homme était de ne jamais trop parler quand cela n'était nécéssaire. "Puis-je vous demander un peu de compagnie? Je sais que ce n'est pas votre tâche et que vous êtes un homme fort occupé, mais je n'apprécie guère la présence des autres gens". Hermance l'observa un court instant, ses lèvres étrangement étirés: "Par bien des égard, vous me rappelez votre soeur. Je ne peux que vous offrir quelques minutes de mon temps. Votre demande m'honnore ma Dame". Angélique poussa un petit soupire de soulagement. Ses longs cheveux noirs tombaient dans une cascade brillante dans son dos et seul un collier d'argent avec une étrange pierre turquoise à son centre apportait de la couleur dans sa tenue. "Comment se faire à l'agitation qui règne ici? Tous me regardent comme des vautours". Hermance prêta son bras à la jeune femme qui s'en saisit. "Beaucoup de personne voient en vous un espoir ma Dame". Elle garda le silence, cherchant le sens de ces mots mais alors qu'ils sortaient de la salle, un messager croteux flanqué de deux gardes interpellèrent le capitaine. "Un messager d'Ydril sir, il a un message de la baronne en sa possession". Angélique écarquilla les yeux. Si son jeune frère gardait une rancoeur sans nom contre Alanya, elle l'aimait sans limite. Elle avait toujours été impressionné par sa force de caractère dont elle n'avait malheureusement pas hérité. Le capitaine se saisit du message et se tourna vers la jeune dame, congédiant le messager et les gardes. "Nous devons appeler votre mère avant de lire cette missive".



Le capitaine était atablé près de la jeune Angélique. Il attendait patiemment l'arrivée de Sidoine, la missive posée devant lui. Des questions se bousculaient quant à la teneur de la lettre venue du sud, et malgré une certaine appréhension, il gardait contenance.v Lorsque la mère des Broissieux fit irruption, elle s'asseya dans la volé, plantant ses yeux dans ceux d'Hermance. "Ouvrez donc, capitaine". Il s'exécuta, et déplia le vélin avec précaution. Les lettres manuscrites filaient sur le papier avec une virtuosité impressionnante. Mais la belle calligraphie de la baronne n'était pas le présent sujet, aussi, il se mit à lire:

" Alanya de Broissieux, Baronne d'Alonna et dame de Broissieux.
A l'attention de Fulcran d'Entiane, Intendant d'Alonna, héritier de Léjante et futur Régent de Broissieux.
De Sidoine d'Entiane, Dame d'Entiane et suppléante de l'intendant son fils.
D'Hermance Lesdiguières, nouveau sénéchal de l'ost Alonnais et capitaine de la garde de la Grande Citée.
De sombres nouvelles me sont parvenues depuis Serramire. Et c'est dans le regret de n'être présente que je m'adresse à vous, bienfaiteurs de la Baronnie et porte parole de mon nom. Voilà la copie des palabres que l'on m'a avancé: "Dame d'Alonna, l'Ost de votre voisin, le marquis de Serramire, Aymeric de Brochant vient d'être levé. Son courroux est puissant et, dans la présente, fais route pour l'Oësgard depuis le nord de sa contrée. Il veut regagner les terres qui fuent siennes par le sang et les armes. Il compte écraser le seigneur de Clairessac et son armée avant de marcher sur nos terres dans l'intention de faire courber l'échine devant sa puissance. Nos informateurs sont un peu partout et leurs corps sont votre si le désire s'en fait ressentir".
En ces mots, me voilà prise de doutes et de peur pour l'avenir qui s'annonce bien sombre. Aussi, il vous faudra au plus tôt ramener nos hommes en Alonna et nous préparer à affronter ce monstre d'ambition. Une missive devra lui être envoyé dans les plus brefs délais.
Par la même, je nomme le Capitaine Hermance Lesdiguières sénéchal de mes armées: c'est un homme de confiance, et dont la clairvoyance militaire nous sera bien plus que bénéfique. Toute opposition à cette nomination devra être traité comme un affront à la volonté du suzerain d'Alonna.
Toute personne défiant la levée du ban devra être jugé avec sévérité. J'attends de vous une totale intransigeance.

Je vous ferais parvenir mes instructions dès qu'il m'en sera possible.
Alanya de Broissieux
."

Lorsque le capitaine eu finit sa lecture, les deux femmes l'observaient, perplexes. Les nouvelles qu'envoyaient la baronne était un fort mauvais présage et la nomination prompt d'Hermance laissait planer un doute. Sa décision était impulsive et même le capitaine n'imaginait pas la réaction des seigneurs Alonnais à l'annonce de sa promotion. Cela attirerait sans doute les foudres des chevaliers et seigneurs, mais l'ordre était sans appel. La baronne avait confiance en son jugement mais à l'heure actuelle, cela lui semblait folie. Il lui faudrait beaucoup de ruse pour faire accepter aux nobliaux les ordres d'un mal-né.  Et même si la jeune Angélique avait retrouvé son calme, sa mère semblait furibonde: "Voilà que ma fille a attrapé le mal du soleil dans le Sud. Comment mon pauvre frère a donc élevé cet enfant? L'a-t-il donc si mal préparer à l'art de regner?". Son regard furieux se porta vers Hermance: "Ma Dame, votre emportement ne changera rien aux instructions de la baronne. Elle a toujours été une personne avisée aurpès de moi, et si cela semble folie aujourd'hui, peut-être une raison nous apparaitra demain?". Il avait essayé de tempérer les ardeurs de la femme qui bouillait. "Mère, je pense que le capitai... Sénéchal a raison. Il n'est pas dans l'habitude d'Alanya de prendre des mesures inconsidérées. Si elle juge que l'animosité de quelques hommes est nécessaire pour mener à bien la sauvegarde de notre terre, alors elle doit en avoir une raison valable. Nous ne pouvons nous opposer sans savoir". La douce petite fille avait usé de sa voix la plus tendre, mais le regard de sa mère la ramena à sa place d'enfant. "Folie. Voilà de quoi il s'agit. Tout comme cette campagne en Ydril alors que son mari vient de mourir. L'Alonna est une terre sans personne à sa tête à l'heure actuelle et il va sans dire qu'Aymeric de Brochant aura vite fait de reprendre son dû". Elle avait perdu toute maitrise d'elle-même et sans savoir pourquoi, Hermance partageait ses craintes. Pourtant, il savait au fond de lui même que la baronne n'était pas femme sans esprit. Elle devait savoir quoi faire. Et malgré son malaise, il suivrait ses instructions: "Toujours est-il que cette missive fait office d'ordre et que nous n'avons rien à redire. Il nous faut lever les bans".
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Alanya de Saint-Aimé
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MessageSujet: Re: De vair au facon de gueules.   De vair au facon de gueules. I_icon_minitimeMar 26 Aoû 2014 - 19:30





Ce jour qui se levait n'était pas de la même augure que les précédent. Sidoine avait le front grave et les yeux tournés vers la table. Une flambée réchauffait la grande pièce qui malgré le printemps avait des allures d'automne austère. La guerre était passée et avait laissé des stigmates indélébiles. La vieille femme portait une robe noire qui durcissait encore plus ses traits. On aurait pu croire à une matronne, une tenancière implacable de maisons de plaisir. Le genre de femme avec qui l'on ne veut faire affaire, vivant dans une éternelle débauche et qui contre toute attente, n'héritait de ce train de vie qu'une rigueur exacerbée. Maligne et bien moins emportée que sa jeune Alanya, elle avait pourtant dans les traits tout d'elle. Son visage fin à la mâchoire taillée, le nez fin et deux prunelles brulantes malgré leur couleur typique des broissieux, un gris profond et métallique. Quelques mèches blanches se mêlaient à ses longs cheveux noirs. Elle les avait savamment relevé, lui donnant un air toujours plus grave qu'à l'accoutumé. Elle se trouvait à présent debout devant la tablée de seigneurs Alonnais. Elle inspira profondément quand un héraut l'annonça de sa voix forte. "Dame Sidoine d'Entiane, mère protectrice d'Alonna en l'absence de son fils, Fulcran d'Entiane, intendant du fief Alonnan."
Pour autant, les voix des seigneurs ne se turent pas. Elle les observait un à un, tantôt riant, tantôt vindicatif ou même prensif. La plupart étaient arrivés tôt le matin, et les plus lointain tard la veille. Se côtoyait à sa demande les grands seigneurs: Azrith, son cousin grisonnant accompagné de son fils, un vaillant chevalier au bras sûr. Jersada dont le représentant était le frère du seigneur que l'on disait souffrant de colytes. Kregan, un bourru dont les traits ne révélait que l'affinité particulière qu'il avait avec la nourriture. Le fils du seigneur de Wacume affichait un sourire poli. Il avait hérité de sa famille la sagesse. Certaines légendes racontaient que quelques silvains avaient trouvés hospice dans la petite forêt bordant la citée et que, par la suite, un seigneur serait tombé amoureux d'une d'elle. Balivernes s'il en est. Trônait à sa propre droite le fraichement nommé Sénéchal Lesdiguières. Un petit rictus traversa ses lèvres en l'observant parler avec décontraction au seigneur de Rodem. Ce dernier avait le nez retroussé, et sa ressemblance avec un renard n'était pas uniquement physique. La belle Sidoine s'en méfiait comme la peste. Ses yeux continuèrent leur route sur le seigneur de Kreskan et son neveu pour finir sur Chtoll. Il ne disait mot et se contentait d'offrir un sourire à la mère protectrice lorsqu'il s'apperçut qu'elle le regardait. Il venait de lui rappeler que la journée serait bien longue.
S'en suivait quelques seigneurs dont les terres plus petites avaient tout de même quelques influences politiques par des mariages. L'on nota tout de même l'absence de la famille Léjante qui avait obtenu grâce au mariage de la fille unique à son frère Philippes, un droit de siège au conseil. Ce même conseil qu'aimait le beau Hanegard qui en son temps, avait su lui donner plus d'inffluence sur la gestion baronniale. Elle avait connu cet ami, et parfois, elle aurait voulu l'entretenir de tout les soucis que lui incombait son rang -surtout depuis le départ de sa fille pour le sud. "Faites silence mes amis". Mais il ne se fit pas. C'est Hermance qui se leva et imposa avec sa voix rauque le mutisme général. "Bien. Messeigneurs, soyez bénis par les Cinq d'assister une fois encore au Grand Conseil de l'Alonnan". La voix de la femme était puissante, sans faille. Elle avait un aplomb digne, et l'on imaginait très bien Alanya suivre sa trace. "Nous vous avons fait mandater au plus vite auprès du castel afin de vous faire par de bien sombres nouvelles, parvenus depuis son honneur la baronne à Ydril. Afin de ne changer aucun mot et que vous puissiez mesurer l'ampleur de la situation, nous allons vous faire lecture de sa missive". Elle avait réussit à avoir l'attention de tout le monde et quand sa voix se posa sur le dernier mot, elle releva les yeux pour surplomber l'assemblée: "Voyez là la perfidie du Marquis notre voisin. Tandis que nous n'avions plus de griefs, voilà qu'il s'en va guerroyer contre nous".
Une clameur naquit dans divers siège et se fut le neveu Kreskan qui eu la voix la plus forte: "Ma Dame, pardonnez ma mise en doute, mais êtes vous sûr de cela? Voilà dix années que nous n'avons entendu de Serram ni en bien ni en mal. Je me vois fort contrarié de vous rappelez ô combien indépendance fut longue à obtenir. Ne jurons pas trop vite par les Cinq que cela est une attaque!". Beaucoup acquiescèrent.
"Le jeune a bien raison ma Dame, vous voulez nous faire insurger contre des palabres qui nous parviennent de bien trop loin pour qu'on en atteste l'origine ! Et voilà qu'en plus votre fille nomme un noble inconnu à la tête de l'ost! Vous me voyez...", cria le fils Lodalier qu'elle n'avait pas vu avant qu'elle ne le coupe:
"Assez! Vous parlez de votre baronne. Nous ne sommes pas là pour contester ses choix messeigneurs!". Son attention se reposa sur Chtoll. Voilà qui devait bien lui convenir à ce filou. Il s'était tû par manque de moyen mais le vent tournait à présent en sa faveur. Elle attendait qu'il sorte de son mutisme. Bien qu'il ne s'agissait pas de son cousin, Marc, initiateur d'une sombre rebellion il n'en restait pas moins de la famille et une branche vivace de cette constante opposition à l'autorité que les Broissieux représentait. "Qu'attendez-vous de nous Dame?". "Nous attendons, messeigneurs une solution. Nos champs ne donneront rien ou peu cette année...". Elle avait pris une voix presque désolée.
" Nous sommes vos vassaux, à vous de nous protéger du Marquis".
"Le cousin Chtoll a raison! Si vous ne pouvez pas garantir notre protection qui le fera?!". La clameur reprenait de plus belle. "Messeigneurs, taisez vous!". Sa voix porta si fort que bientôt l'on entendit les mouches voler. "Le Conseil n'a pas été institué en vain. Vous n'êtes pas là pour lustrer des sièges quand on vous le demande. Vous êtes là pour trouver un consensus afin que les citées de l'Alonnan trouve un équilibre". Elle regardait tout le monde en s'asseyant, ses yeux brulant. La journée serait d'autant plus longue.
"Ma Dame, votre fille s'est parjurée une fois en rompant son serment à Jérôme de Clairssac. Elle a quitté la baronnie, en pleine crise, et vient d'être veuve. Veuillez avoir l’amabilité de ne pas nous crier dans les oreilles lorsque nous sommes le seul sur qui elle peut compter ici bas".
La matriarche sera les dents. Même si le nord n'avait pas les mêmes notions de famille que dans le sud, les Broissieux -à leur manière- formaient un clan serré. "N'insultez pas votre baronne Ansfrid. Ni même son intendant ou la protectrice de ses fiefs. Sachez, mon seigneur que si elle ne se trouve à cette table ce jour, c'est pour mieux sauver votre peau quand nous en aurons besoin. Ne crachez pas sur ceux qui vous ont offert une chance". Sa voix était bien trop calme pour paraitre sans menace.
" Je ne crache pas sur ceux qui nous ont enlevé nos droits avec l'aide de Jérôme le Conquérant ma Dame, et je n'insulte pas votre fille, elle s'est insultanté toute seule".
Sidoine voulu reprendre mais le fils Wacume l'interrompit: "Vous parlez à notre hôte seigneur d'Eskil. Je comprends vos revendications car nous portons ici toutes les mêmes, mais rongez votre frein". Il fronçait les sourcils et sa voix était réprobatrice.
"Oui mais avouez quand même que son honneur nous fait défaut en pleine pénurie pour aller s'alanguir sur les plages du sud!" cria un petit seigneur qui était inconnu à la Dame.
"Rangez vos querelles Ansfrid. L'eau a coulé sous les ponts et la rébellion de votre cousin est morte. Les Chtoll et leurs cousinages se sont jetés l'opprobes sans aide et nous ne sommes plus là pour les juger. Plutôt que de cracher un venin moisi par l'âge essayez de vous rachetez auprès de tout les seigneurs ici présent", répliqua finalement la Protectrice.
"Bien, vous parlez d'unité, que votre fille la Baronne m'épouse. Quoi de meilleur pour réunir les alonnais ma Dame?". Elle ria. Un rire clair qui effaça l'espace d'un instant son âge mûr:
"Mon seigneur, vous n'êtes pas le seul à prétendre la main de ma fille. Et tout les hommes libres assis à cette table convoite la même chose que vous, à une différence près: elles n'ont jamais été écartés du trône Alonnais". La réplique était cinglante et quelques hommes partagèrent un chuchotement.
"Les méfaits de mon cousinage ne doivent pas m'être reproché, sans quoi je n'aurais pas été fait Seigneur de Chtoll. Avec votre refus ma Dame, vous ne pouvez pas me reprocher ma rancoeur". Un court silence se fit dans la grande salle du castel. Sidoine réfléchissait. "Vous étiez amère bien avant votre arrivée à cette table, Ansfild. Ma fille et feu son époux avait jugé opportun de vous conduire à la place de Marc. J'ai la certitude de mes croyances de l'époque: ce fut une erreur. Si vous n'êtes pas capable d'accepter la défaite comment voulez-vous prétendre rester fidèle à votre suzerain?".
Ses yeux incendiaient ceux du seigneur. "Tout autant qu'Alanya de Broissieux est restée fidèle à son suzerain".
"Il a raison!" reprit Kreskan suivit par la rumeur de quelques nobliots.
"Assez! Les Broissieux n'ont fait que libérer l'Alonnan. La Licorne n'avait aucun droit sur nos terres et vous le savez comme moi. La précipitation fait commettre bien des erreurs, Ansfild. A présent, écoutez moi tous attentivement: En rompant ce serment, en s'exposant à vos critiques et en se salissant d'un parjure, votre baronne vous a rendu vos terres. Elle vous a soulagé d'un impôt supplémentaire. Elle vous a permis de prendre plus de liberté et surtout, elle a offert une main à ceux qui voulaient se racheter. Elle ne fait pas quérir le conseil par plaisir d'avoir de vos nouvelles, elle entend que vous participiez à la réussite Alonnaise".
"Vous parlez juste, ma Dame", lâcha son cousin d'Azrith.
"Et je vous ai exposé mon point de vue pour la réussite Alonnaise".
Elle soupira. "Est-ce donc là votre seul argument pour ne pas crier à ici même votre insurrection? Expliquez-moi donc, mon seigneur; comment épouser ma fille ferait d'Alonna une muraille infranchissable aux ressources suffisantes".
"Epouser votre fille ferait d'Alonna une terre unie. Pour les ressources, ce n'est pas moi qui nous ai engagé dans une guerre en Sgarde".
"Répondez nous franchement ma Dame! Notre situation est-elle aussi peu engageante que le prétend le seigneur de Chtoll?".
Elle se releva, de sa stature digne et de son corps longiligne propre aux Broissieux: "Une terre unie vous dites? Quand la plupart des seigneurs se sont opposés au point de vue de votre cousin, que vous semblez à présent partager? Êtes vous assez stupide pour ne pas savoir que vous offrir la main d'Alanya serait signer la haine de fidèles et loyaux vassaux? Autant qu'il se pourra, la baronne ne trouvera pas en aucun de vous un parti pour un mariage". Elle avait pris une voix intransigeante qui intimait le silence. "Vous proclamez l'unification des terres mais vous n'en faites rien. Plutôt que de tenter d'atteindre un trône que vous n'aurez pas par la force ou de la mauvaise ruse, essayez mon seigneur de vous repentir au regard de toute l'assemblée et des Cinq".
"Ma Dame", commença Lodalier, "Nos défenses sont faibles car nos hommes sont moindres et nos querelles nous paralysent. Si le marquis a décidé de marcher par devant nos frontières, nous ne pourront tenir".
"[color=blue]Attendez Lodalier. N'entendez-vous pas ? Dame la Baronne ne peut s'abaisser à épouser l'un d'entre nous[/clor]". Il avait la virulence de sa famille, si bien que Sidoine s'était fait avoir à son prorpe jeu. Il avait la langue bien pendue et si cela n'aurait créer une crise de plus, elle l'aurait volontier fait arracher sur le champs. Les seigneurs se mirent à murmurer. Avait-il raison? Devait-on croire la mère de la baronne? Qu'est-ce que cette dernière avait donc dans la tête?
"Je crois bien que mon château sois trop près de la frontière mon ami, la baronne aurait peur d'y attraper la peste". Il offrit un affreux sourire de conivence.
"Amusant Lodialer. Bien, si votre fille ne peut s'abaisser à m'épouser, peut-être que vous le ferez Dame Sidoine". Jusqu'où pouvait aller le sacrifice?
"En quoi suis-je intéréssante pour un homme tel que vous? Mes enfants sont fait, ma terre est petite et l'on y récolte la vigne durement". Elle n'avait pas dit non.
Il eu un regard appuyé avec l'un de ses voisins, avec qui il partageait sans doute les même vices. "Vous avez une terre, un nom, et êtes proche de la Baronne" Elle eu un petit sourire en demi teinte.
"Vous êtes donc de ceux qui séduisent la mère pour avoir la fille? Allons, je vous pensez plus entreprenant que ça Ansfild". Certains nobles se mirent à glousser. "Je suis de ceux qu'on préfère avoir à ses côtés ma Dame".
"Serait-ce une menace mon seigneur?". Tout le monde avait repris son calme et imperceptiblement le sénéchal Lesdiguières se tendit.
"Un conseil, n'est ce pas ce pourquoi nous sommes là ?". Jersada encore muet, pris la parole: "Allez vous cesser de vous battre? Avant la guerre avorté de votre cousin vous ne connaissiez pas plus les Broissieux que tout autre seigneur. La rancoeur qui vous ronge porte leur nom mais n'oubliez pas que derrière eux s'étaient alliés la plupart d'entre nous. Et vous, ma Dame, si vous consentiez à nous révéler les vrais problèmes l'on pourrait peut être sembler utile. Occuper un siège pour vous regarder vous chamailler est lassant".
"Si je n'ai pas de réponse, je quitte la salle". Le seigneur de Chtoll avait parlé au dessus des quelques voix qui s'élevaient. "Allons, ne faites pas cela, ce serait idiot", commença le fils Wacume.
"S'il s'en va je le suis. Je suis tout ouïe d'entendre la mère Protectrice", rebondit Lodalier.
"Vous êtes là non seulement pour donner conseils, Ansfild, mais aussi pour trouver une solution qu'il nous faudra tous appliquer dès lors". Alors que le brouhaha reprenait, elle lâcha plus doucement "Et si j'étais vous, je ne recommencerais pas pareil affront".
Il fit signe à quelques uns de ses vavasseurs afin qu'ils l'imitent quand il se leva.
"Ma Dame". Il allait donc pousser jusqu'au bout. Il savait qu'elle avait les mains liées et que le moindre mal qui serait fait à sa branche serait pris pour une rancoeur. Aussi se plaça-t-elle sur leur chemin. "Asseyez vous, Ansfild". C'était un ordre directe de l'autorité suzeraine. "Si vous voulez des réponses commencez par poser des questions". Les prunelles de la mère brulaient et elle soutenait son regard sans ciller.
"Allez vous m'épouser ou pas", repéta-til.
"Allez-vous vous asseoir ou comptez vous rester debout malgré l'ordre que je viens de donner? A moins que je ne sois pas assez claire". Hermance s'était relevé et observait discrètement ses hommes disposés dans la pièce.
"Pas tant que vous ne nous aurez pas répondu".
"Je ne céderais pas Ansfild, et ce petit jeu a assez duré. Restez debout après ma troisième sommation et non seulement vous n'aurez jamais la réponse mais en plus c'est dans les geôles que vous réfléchirez si cela veut dire ou non".
"Venez vous rasseoir mon ami, cela vaut mieux", Lodalier venait de se tirer de sa chaise et tentait de ramener à la raison son accolyte.
"Oui, soyez sage mon seigneur, nous ne sommes pas là pour créer plus de haine", ajouta Wacume bientôt acquiessé de la quasi totalité de l'assemblée. Sans même prendre attention à la menace, il fit mine de partir avec ses vavasseurs.
"Ansfild, pourrais-je m'entretenir avec vous sans que nous nous tournions en ridicule devant tous?". Les gardes avaient déjà pris la direction du noble mais elle les arrêta de la main. "Très bien". Elle ravala un soupir exaspéré. Et dire que sa propre fille davait endurer ces caprices de nobles à longueur de temps. Elle se retourna vers la tablée, pentoise: "Nous ne serons pas long", puis accorda au sénéchal un hochement de tête pour s'assurer son aide au besoin. Contenir un peuple qui a faim est une chose, mais une troupe de noble en manque de spectacle en est une toute autre. "Allons dans le petit salon". La mère n'était pas folle aussi se fit elle accompagnée de deux gardes. Les différents entre les deux protagonistes pourraient conclure à un geste fâcheux qu'elle voulait éviter.

Une fois dans le petit salon, elle ordonna que l'on serve deux coupes. "Votre réponse ma Dame ?". Il était un homme exécrablement pressé.
"Je ne sais pas où vous voulez en venir Ansfild mais vous ne gagneriez rien par un mariage avec moi". Elle observait les traits de l'homme.
"D'accord". D'abord étonnée par sa réponse, elle regardait l'homme de grande stature, dont quelques sillons de l'âge affectait son visage: "Je crains ne pas comprendre, mon seigneur".
"Vous ne voulez pas arranger un mariage entre nos deux maisons, d'accord, nous quittons cette mascarade".
"Vous ai-je dit non Ansfild? Car si tel était le cas, je n'en ai aucun souvenir. Je cherche à comprendre à quoi rime votre petit jeu".
"Mais vous n'avez pas dit oui. Je ne joue pas avec les affaires d'état ma dame". Elle eut un petit rictus incontrolable.
"Croyez vous que je joue à quelconque jeu lorsque je m'éfforce de garder contenance pour ne pas marcher dans votre petit spectacle? Vous êtes insolent et suffisant. N'oubliez pas qui vous a permis de siéger à la table". Elle perdait patience et ses sourcils se froncèrent tandis que sa voix se faisait plus dure.
"N'oubliez pas qui peut vous permettre d'unir alonna".
"Vous vous octroyez bien des pouvoirs Ansfild. En quoi auriez vous plus de soutiens que jadis?". Elle avait piqué au vif.
"Me dîtes pas que vous êtes aussi bavarde au pieu Sidoine". Il passa un doigt sur sa tempe, comme si son injure était chose normale.
"Votre réponse".
"Comment...". Elle sera les dents, le coeur au bord de la rupture. Son insolence se payerait un jour ou l'autre. "Entendez bien mon seigneur que vous n'hériterez d'aucune des terres des Broissieux et si tôt la baronne revenue, vous retournerez à Chtoll sans même vous entretenir avec elle". Elle fixait les choses mais au fond, elle savait que ce mariage était le seul moyen d'unir les fiefs insurgés aux fidèles vassaux.
"C'est ce que je ferais alors".
"Convenant en ainsi. Je deviendrais votre femme. Mais si toutefois vous persistez à vous rebeller, sachez que l'ost qui se lève aura tôt fait de réduire votre branche à néant". Ce n'était pas une menace mais une promesse. Elle n'avait aucune confiance et à juste titre. Il se permit un baise main et son air satisfait la révulsa. Elle allait devoir en endurer des épreuves.
"Très bien Sidoine, allons annoncer nos fiançailles alors!".
Le laissant prendre la tête, ils retournèrent dans la grande salle où attendez, impatients, les seigneurs. "Vous voilà, pour peu nous aurions pu croire à une fuite!", railla Lodalier. Il afficha pour toute réponse un sourire victorieux à l'ensemble. Hermance jeta sur la Broissieux un regard interrogateur.
"Allez donc vous asseoir Ansfild". Il s'executa. "Allons, messeigneurs nous pouvons reprendre. Le seigneur de Chtoll a consenti à rester parmi nous".
"Il aurait mieux fait de partir, ce sont tous les mêmes dans cette famille" lâcha un vavasseur de Wacume.
"Qulle mauvaise langue que vous faîtes Siegfrid. Montrez plus de respect pour l'epoux de la mère de votre baronne". La nouvelle lança un froid dans la pièce, si bien que rien ne se fit entendre pendant quelques secondes. Cet homme était vil et il savait tourner les choses à son avantage.
"Ma Dame est-ce dont vrai?" demanda ce dernier. Elle hocha la tête. Quelques mèche brune s'était échappé de sa coiffure. "Vous n'êtes pas sérieuse! Nous avons tous participé ici à anhiller la prise de pouvoir de son cousin et voilà que vous offrez à sa famille un accès privilégié au trône!".
"Pardonnez, mais n'attribuez pas les crimes d'une branche cousine à ma famille".
"Tout le monde sait que vous n'avez rejoint nos rangs car vous saviez qu'il avait perdu d'avance! Vous avez les mêmes ambitions! Chien!", lâcha un Kregan.
"et vous donc charognard !".
"Jamais nous n'avons pensé rejoindre votre cousin, escroc! Demandez plutôt à votre ami Lodalier qui s'est le plus tâter à jouer le bon vassal!". Des revendications des uns surplombaient les accusations des autres, si bien que tout était devenu chaos
"SILENCE!" hurla la Protectrice par dessus. "Etes-vous incapable de vous comporter en seigneur pour une fois?!".
La clameur s'estompa peu à peu mais la colère de Sidoine n'en restait que vive: "Nous sommes ici pour trouver une solution qui permettrait à nos terres de s'unir et s'entraider et voilà que vous ne savez que vous jeter des insultes! Pensez-vous être digne en faisant cela?!". Une petite vague de chuchotements parvint aux oreilles de la dame mais personne n'osa parler assez fort. "Bien. Comme vous le savez, mes seigneurs, nos champs ont été dévastés par la guerre. D'après quelques uns de nos envoyés, nous connaitrons au mieux une année de disette si nous n'importons pas de grains des fiefs voisins".
"Et qu'y pouvons nous?".
"Il va vous falloir rationaliser mes seigneurs. Sans compter que la priorité est l'ost. Chaque homme d'arme doit être nourris à sa faim".
Quelques uns acquiésèrent et elle posa ses yeux sur Ansfild. "J'aimerais aussi connaitre l'état de nos murs".
"Nos murs vont bien, la guerre a épargné nos fortifications". Malgré tout l'inimitié qu'elle ressentait, elle fut soulager d'entendre d'aussi bonnes nouvelles. Tour à tour, les seigneurs firent état de leur citée: le bilan était plutôt bon. La guerre n'avait âbimé que peu les citées du sud de la baronnie et celles du nord semblaient en parfait état. "Maintenant, j'aurais une question plus fâcheuse: de combien d'hommes disposez vous? D'hommes aptes à la guerre en plus des soldats réguliers". S'en suivit une longue liste, inquiétante dans les chiffres.
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Alanya de Saint-Aimé


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MessageSujet: Re: De vair au facon de gueules.   De vair au facon de gueules. I_icon_minitimeMar 23 Déc 2014 - 18:24

Milieu 9ème énnéade


Les nouvelles de sa fille se faisaient rares, bien trop et les seigneurs bien trop menaçant. Ses éternels alliés ne comprenaient pas le mariage qu'elle avait offert à Ansfild et les détraqueurs rôdaient tels des vautours en quête de quelques miettes à ce partager. Mais le fait qu'il n'y avait plus rien. La guerre avait eu la récolte du printemps et presque tout les champs semblaient en jachère. Le bétail, s'il n'avait été décimé plus tôt, était envoyé séant aux deux milles hommes qui fournissaient les troupes du seigneur de Clairessac. Le temps était si lourd que même le vent frais qui soufflait habituellement avait cessé. Sidoine avait une décision à prendre ce jour et elle ne pourrait le faire sans l'appui des plus puissant vassaux. Malgré son sérieux et son assurance maladive, peut être pour la première de sa vie, la belle doutait.
Son pas résonnait dans les longs couloirs du castel. Elle avait convoqué le le seigneur d'Eskil. Ce soir se tiendrait un nouveau conseil, mais cette fois le sujet serait plus grave et elle s'attendait à de vives réactions. L'on annonça son arrivée dans le petit salon où elle avait donné rendez-vous à son futur époux. Dès lors qu'elle eut franchit les portes, il la salua. Fronçant les sourcils, la journée allait être assez longue comme ça pour perdre du temps en politesse -surtout pour le peu d'égard qu'elle lui portait. « Asseyez-vous, nous avons à parler ».
« Je vous écoute ma Dame ». Elle s'installa dans un bruissement de tissus en face de son interlocuteur.
« Nous avons peu parlé de ce que vous voulez de ce mariage et il est clair qu'un contrat doit être posé afin que vous y gagniez autant que moi ». Sidoine parlait sans détour et ses yeux étaient rivés sur l'homme d'âge mûr.
« Quelles sont vos conditions ? ».
La conversation à peine entammée qu'elle était déjà agacée, et elle ne se priva pas de lui faire entendre d'un geste de la main : « Cessez. Dites moi les votre et je poserais les miennes ».
«  Rien de plus que les conditions d'un mariage entre deux personnes de notre rang ».
« Vous n'y gagnerez ni terre ni argent. Mon nom est de basse noblesse, tout comme mon sang. Même votre lignage me semble plus sain que le mien, aussi permettez moi de douter de votre entière sincérité ».
« Vous êtes la mère de la baronne, votre dot est assez bonne, cela me suffit ».
Elle opina du chef, fronçant les sourcils. « Vous n'y gagnerez rien au final. Mais si cela vous suffit alors je vais pouvoir vous exposer mes propres demandes ». A ces mots il se mit à sourire et les soupçons plutôt évoqués lui parurent alors tout à fait justifiés. « Vous n'êtes pas honnête. Maudite branche que les Chtoll. Par les Cinq dites moi ce que vous attendez de moi Ansfild ! ».
«  Voyons ma Dame, restez courtoise, vous aurez tout loisir de voir ce que j'attends de vous lors de notre nuit de noces ». Le teint pourtant si blanc de la Dame vira au rouge. Elle était furieuse, si bien que ses mains serraient convulsivement le tissus de sa robe. « Vous ne méritez ni ma courtoisie ni mon être et je jure devant la grande Néera que cette nuit sera la pire de votre vie ».
« Vous n'êtes pas sans savoir que mon domaine abrite des juments farouches, il n'y a pas mieux qu'un Eskil pour en dresser ». Sa colère n'en fut que plus grande mais sa voix pris un chemin si froid et cassant qu'il tranchait avec la couleur devenu si vive de son visage.
« Je ne suis en rien de votre élevage. Et vos juments sont farouches que parce qu'il vous manque assez de virilité pour les assagir avant même qu'elles ne soient apte à se reproduire ». Bientôt le seigneur d'Eskil vira à la même couleur que Sidoine et il se leva pour prendre appui contre les accoudoirs du fauteuil de cette dernière, son visage approchant du sien mais elle ne broncha pas. « Vous voulez ? ».
« Vous apprendre comment on parle à son époux ». En disant cela il fit mine de lever la main. La dame ne bougeait pas, ses yeux gris foudroyant ceux de son interlocuteur : « Vous n'êtes pas encore mon époux, et jusqu'à présent je suis encore l'autorité en ces lieux en l'absence de ma fille et mon fils ». Il fronça les sourcils et répliqua durement « Mais un jour vous serez mienne, et ce jour là, priez Néera ».
Elle serra les mâchoires et lui indiqua la place où il était auparavant installé. « Nos querelles attendront jusqu'alors. Car je veux de notre mariage votre soutien, ainsi que le soutien de tout les partisans de votre illustre cousin quant à ma décision de ce soir ». « Quelle est-elle ? ».
Elle soupira. « Vous le saurez ce soir. Acceptez vous de porter votre voix de vassal en ma faveur ou non ? ». « Qu'aurais-je en échange ? ». « Notre mariage puisque cela était vos seules conditions. Voici la mienne ».
«  Non non non, le mariage je l'ai eu grâce à mes négociations de l'autre fois ».
« Et je vous ai plus tôt demandé si vous aviez d'autres revendications. Vous n'en aviez pas ».
« Si vous voulez que je vous soutienne, forniquons ce soir. Et avançons la date du mariage à l'ennéade suivante. Ni plus, ni moins ».
Elle croisa les jambes, le port altier de sa tête se figeant quelques secondes pour prendre en considération les demandes du vieux renard lubrique. Était-ce dont là tout ce qu'il désirait d'une dame aussi belle et frigide que Sidoine ?
« Vous n'êtes qu'un vieux porc, Ansfild. Et une énnéade ne garantie pas le retour de ma fille votre baronne ». « On fera sans, si elle n'est pas là ».
« Elle est ma fille et notre baronne. Se marier en son absence et sans son approbation serait lui manquer de respect ».
« Donc mon soutien attendra sa bénédiction ». Elle tapa du poing sur l'accoudoir, jurant une nouvelle fois par les Cinq : « Vous ne souhaitez pas non plus vous marier sur l'heure, d'Eskil ? ».
« Non, sur l'heure nous allons forniquer ». Elle le haïssait toujours plus qu'elle en voulu à sa fille de ne pas avoir éloigner cette branche pourrie des grands vasseurs Alonnais. «Je ne vous offrirais mon corps qu'une fois votre femme, cela ne vous suffit donc pas ? ». « Non ». Il se leva pour s'en aller et elle aurait aimé le laisser partir mais la politique était un jeu avec des règles qu'il fallait savoir accepter.
« Asseyez-vous et parlons de ce mariage la prochaine énnéade ».
« Très bien. Rien de plus à dire, il se fera en début d'énnéade avec nos vassaux ». Elle hocha la tête en lissant le tissus de sa robe. Elle avait repris sa contenance, plus dure encore qu'a l'accoutumé.
« Arrangez vous pour que vous suive vos amis ce soir. Respectez votre parole et je tiendrais la mienne ».
Il toussota. « Et ma deuxième condition ? ». « Pas avant la fin du conseil ce soir. Si vous le voulez vraiment, il faudra que vous le montriez en tenant parole bien que cela peut être difficile pour un cousin Chtoll ». «  Soit ».
Elle se leva et ouvrit la porte du petit salon : « Je ne vous retiens pas plus longtemps dans ce cas, comprenez que cela fait un peu trop de temps que je vous supporte. Nous nous verrons au conseil de ce soir. ». « Cela commence à peine ma mie ». Elle sourit faussement, un sourire qu'Alanya avait hérité d'ailleurs : « Je n'aurais de cesse d'être souffrante ou en repos dans quelques seigneuries d'amies ».
« Nous verrons, une femme doit obéissance à son époux ».
Elle se mit a rire jaune : « Et un époux respect envers sa femme. Et puis vous ne voudriez pas attraper des maladies affreuses mon ami ».

Le soir tombait à grand pas et elle devenait nerveuse. Dans sa tenue noire, l'austérité de son visage ne semblait que plus grande. Le conseil ne serait pas bien différent de la dernière fois et il faudrait que cette fois-ci, elle s'impose. La decision qu'elle allait prendre serait peut-être un tournant pour l'Alonnan qui, en l'absence de sa fille pour unifier sa terre, se disloquait lentement sous ses pieds. Le Nord n'avait jamais été clément, mais ces dernières années semblaient particulièrement dures et difficile était le retour vers un avenir plus stable.
Sa fille. Alanya était partie pour le sud, laissant à la charge de sa famille un trône incertain et des villages à reconstruire. Mais à quoi cette petite pensait-elle quand elle avait pris la route pour le sud ? Et la mort de son mari n'arrageait rien : elle se retrouvait pour l'instant sans héritier et veuve. Sa place à la tête de la baronnie ne tenait à rien, si ce n'est au soutien et à l'ampleur des dommages de chacun des vassaux. Sidoine admirait sa fille qui lui rappelait son doux frère qu'elle aimait tant. Elle avait sa force et son caractère.
Lorsqu'elle fit irruption dans la grande salle, tous étaient là, parlant fort et se lançant quelques insultes bien senties. Le plan de table n'avait pas changé et les rancœurs non plus. Elle espérait que le silence se fasse alors qu'elle approchait d'un pas digne et léger de l'assemblée.
« Mes sieurs, écoutez ce que ma prochaine et bonne épouse a à vous dire ! ». Le seigneur Ansfild avait parlé assez fort pour couvrir toutes les voix ici présente, mais la réflexion n'était pas au goût de tous. Aussi, le fils Wacum se retourna vivement : « Vous n'avez pas encore prononcé vos serments que déjà votre union nous agace les oreilles, Eskil ».
« Vous, ce sont vos oreilles d'ânes qui nous agacent Wacume ». Quelques uns se mirent à rire mais c'était sans compter sur le poing qui se posa violement sur la table : « Venez ici, que je apprenne comment l'on parle par chez nous ». « En braillant, c'est tout vu ».
La conversation dégénérait et Sidoine las de tout ça fini par imposer sa voix : « Cessez. Êtes vous tous plus limités les uns que les autres ? Nous ne sommes pas là pour régler quelques querelles d'enfants ». Elle jeta un regard noir à son futur époux. Elle espérait qu'il eut rempli sa part du contrat. « Ma tendre cousine, vous nous avez encore appelé à siéger à cette table, pouvez-vous nous en donner la raison ? ». Azrith avait toujours ce calme et cette réflexion si agréable face à la bestialité de quelques vassaux.
Elle inspira et balaya l'assemblée de ses yeux. « Nous n'avons plus beaucoup de choix. L'Alonnan est vacillant, nos récoltes mauvaises et le baron Ethernien s'embourbe dans une guerre qui ne semble plus favorable pour nous ». Quelques chuchotis parcoururent les rangs. Évidemment, elle avait raison mais beaucoup redoutaient ce qu'elle allait annoncer par la suite. « Nous devons aller par devant un nouveau conflit ouvert et s'entretenir avec le Marquis ». « " Continuez Sidoine », lâcha Ansfild. « En s'accordant avec Aymeric de Brochant, nous nous assurons une trève et un prospérité. Après tout, ne veut-il pas que cela ? ». « Vous voulez nous vendre ma Dame ! », lâcha Jesarda outré. « Nous ne sommes pas une terre de l'ancien marquisat ! Jamais nous n'irons courber l'échine », renchéri Wacume.
Pensant peut être ne pas être entendu que par son voisin, l'oncle Kreskan, le nouveau seigneur de Chtoll lui intima « J'en connais une qui va bien courber l'échine devant moi ». Les deux hommes eurent un petit rire entendu et tandis que la clameur montait dans la salle, elle se retourna vers le bouffon plein de drôlerie : « Que Tyra vous emporte Ansfild. Vous n'êtes qu'un porc ». Le brouhaha était assez important pour que personne ne prête trop attention à ce qu'elle disait. Il alla d'un bon rire mais les yeux gris de la belle lançait des éclairs. Qu'attendait-il pour la soutenir comme ils l'avaient convenus ? « Messeigneurs, voyez en cela la possibilité de grandir de nos guerres et de préserver nos fils d'une nouvelle ! ». Sa voix avait du mal à percer les conversations animés par l'annonce. Le vieux porc se lècha les babines : en cela il lui signifiait ce qu'il attendait d'elle. Elle avait déjà accepté le contrat plus tôt. Elle soupira en se frottant les tempes. Elle n'avait plus la force de crier à qui voulait l'entendre. Ces hommes étaient bruyants et le conseil ressemblait plutôt à un rassemblement de soldats dans une taverne miteuse des bas-fond de la ville.
Ansilf se leva : «  Nous étions autrefois les vassaux du Duché de Serramire, nous devions allégeance au Duc de Serramire » . Le niveau sonore s'abaissa.
« Et nous avons obtenu de Serramire l'indépendance. Le baron Kastelord ne permettrait pas à ses successeurs de retourner en arrière pour perdre des privilèges durement acquis », exposa Azrith.
«  Quels privilèges ? Nous sommes un peuple fier je vous l'accorde mais ce que vous dit ma bonne Sidoine n'est pas infondé, si nous pouvons éviter une autre guerre, évitons la. Mais pour cela, nous devons jurer allégeance au Duc de Serramire ».
Jesarda reprit : « Ce n'est pas à nous de prêter allégeance mais à la baronne sa fille. Et sa dernière missive, je vous le rappelle n'engageait en rien dans cette voie ». Ansfild balaya ces paroles de la main et Sidoine enchaina, d'un ton parfaitement neutre qui allait de paire avec son attitude sévère. « Ma fille prêtera ou non serment, mais pour le moment elle n'est pas parmi nous. Cela nous empêche-t-il d’entamer quelques politesses avec Brochant ? En faisant cela, nous nous assurons assez de prospérité pour attendre le retour de notre baronne ».
Lodalier, encore muet jusque là se mit à rire : « Si votre fille arrêtait de se vendre au Sud, nous ne serions pas là ».
« Et qu'elle vienne se vendre à Chtoll ». Ansfild avait dit ça à voix basse mais plusieurs seigneurs l'entendirent, y compris son ami Lodalier : « Si fait ! Prévenez-moi Ansfild, nous pourrions accueillir notre baronne ». Sidoine vira au rouge. La colère se lisait sur ses traits et le seigneur de Chtoll se contenta de sourire bêtement.
« Cessez vous deux, où vous passerez votre nuit dans une geôle pour avoir ainsi injurié votre suzeraine ! ».
« Pas d'injures ma Dame, revenons à nos biquettes ». Elle sera les dents. Et se retourna vers l'assemblée.
« Je ne veux pas vendre l'Alonnan à Brochant mais simplement renouer avec nos anciens alliés et amis. Entendez bien que cela règlerait un temps notre peur de voir nos frontières tomber sous peu ».
« Au Duc uniquement ». Il parlait de l'allégeance. « A qui voulez-vous d'autre Ansfild ? De toute façon, il n'est pas question de prêter allégeance mais de nouer des liens ». «  Pas au Marquis j'entends par là. ».
« Peut importe qu'il soit duc ou marquis, il est une menace ! » vociféra Wacume. « Allons mon ami, calmez vous », commença Azrith, « Je suis sûr que le seigneur de Chtoll ne pensait à mal ».
« Si vous avez l'habitude de courber l'échine devant des hobereaux Wacume, ce n'est pas mon cas. Que le Duché soit instauré, que Brochant soit Duc, et Alonna pourra redevenir son vassal ». Lui faisait-il faut bon ? Etait-ce là une opposition ? Sidoine ne savait quoi penser.
« Je vais vous faire plier genoux devant moi Eskil, et je la mettrais si profond que vous y prierait votre pauvre mère ! ».
« C'est votre mère qui m'a prié l'autre soir Wacume ».
Il se leva aussi sec, renversant la chaise au passage et entamait déjà de réduire la distance entre lui et l'imbécile cousin de Chtoll.
« ASSEZ ! ». Sidoine avait crié si fort et avec tant de virulence que même Wacume s'arrêta un instant. « Retournez immédiatement vous asseoir !  Et vous, Ansfild, vous avez plutôt intérêt à fermer votre grande bouche ». Les deux hommes se rassirent sans dire mot et un silence de plomb était tombé sur l'assemblée.
« Messeigneurs, Alonna a depuis Hanegard eu pour tradition de prendre en considération l'avis du conseil de ses grands vassaux. Êtes vous d'accord pour correspondre au nom de la baronnie avec Aymeric de Brochant afin de renouer et permettre à nos terres de trouver une paix relative ? »
Le premier à répondre fut son futur époux. Un oui sans détour. Rodem, Kreskan et Lodalier le suivirent. Wacume s'y opposa fermement mais elle eut l'accord final de Kregan, Azrith et Jesarda.
« Messeigneurs, j'enverrais dès demain un émissaire auprès du marquis Serramirois et rappellerais nos 2000 enfants afin qu'ils retrouvent leur foyer. Nous serons neutre dans cette guerre qui n'est pas la notre ». Quelques revendications se firent entendre mais l'air de rien, Sidoine se leva, cloturant l'assemblée.
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