Le deal à ne pas rater :
Jeux, jouets et Lego : le deuxième à -50% (large sélection)
Voir le deal

 

 D'un Titan, l'écho assourdissant

Aller en bas 
+2
Timérion Adantar
Aranos
6 participants
AuteurMessage
Aranos
Elfe
Aranos


Nombre de messages : 68
Âge : 31
Date d'inscription : 08/03/2013

Personnage
:.: MANUSCRIT :.:
Âge : 712 ans.
Taille
:
Niveau Magique : Apprenti.
D un Titan - D'un Titan, l'écho assourdissant Empty
MessageSujet: D'un Titan, l'écho assourdissant   D un Titan - D'un Titan, l'écho assourdissant I_icon_minitimeSam 27 Déc 2014 - 16:48


1ère ennéade de Bàrkios, Printemps de l’an Huit, Cycle Onze.


      Le sang écarlate badigeonnait ses lèvres bleuies par la faim ; les lapées qu’il prenait à la gorge de la bête paraissaient lui brûler la langue. C’était un myynark qu’il avait abattu, et le grand singe gisait à ses pieds, un épieu passé à travers la fourrure. Une vaste mare vermillonne achevait de dégoutter sur le sol d’Anaëh, pour se mêler à l’humus sacré. Dun craquement des os, la main de l’Elfe rompit le cou et exposa les os ; une lame plongea dans la dépouille encore chaude, à la recherche des renflements de graisse sous la chair. Les doigts étaient experts : depuis plusieurs jours déjà, le parfum de l’interdit ne les faisait plus trembler. L’Elfe acheva d’évider les organes flétris, pour arracher les pochons de graisse, qu’il suçota avec délectation.
      Ni Kÿria, ni le Temps n’avaient épargné Aranos. Partout la vieillesse faisait le siège de son sang d’Elfe : ses épaules s’étaient voûtées, son ventre s’était creusé, et jusqu’à son cou qui ne portait plus droite sa tête. Une longue estafilade achevait de suppurer de l’œil à la gorge, d’où une lymphe verdâtre dégorgeait comme les vomissures dun cratère. Une de ses courtes oreilles effilées avait été reprise par une bête de la Mère, et son casque gisait bosselé et fêlé en plusieurs endroits. Sur son dos courbé la cape n’était plus qu’un lambeau, perclus par les ronces et les griffures. L’or de sa cuirasse avait viré au plomb bruni, et la boue débordait les armoiries des I ehtyari ; partout des serres avaient labouré son torse. En plusieurs endroits, ses jambes avaient été mises à nu. Ses mains étaient hérissées de doigts tordus par le combat, et dont les ongles s’étaient retournés à force plonger dans la chair ; tant de sang avait clapoté sur ces poignes, qu’elles ne devaient plus perdre leur teinte rougeâtre.
      Son festin achevé, le Capitaine se redressa sur ses jambes, et reprit sa course à travers les forêts d’Eraïson. C’était au septième jour de son errance.

      Partout, entre les arbres, des murmures se laissaient deviner ; c’était comme deux grondements qui enflaient.
      Tout d’abord, passant de branche en branche, et presque volant entre les cimes, s’esquissaient les ombres des Noss belliqueuses. Aranos était sourd au babillage d’Anaëh, mais il percevait le crissement du lichen sous le pied des druides, et le craquement dun pin par lequel se déversent des Sylves résolus à la guerre. Quand il levait la tête, quelques poussières végétales venaient se nicher dans ses pupilles ; preuve que loin au-dessus des racines, des nuées d’Elfes s’apprêtaient à défendre Eraïson assailli.
      Puis, lointain encore, claquait le pas des armées qui s’assemblent. Ceux-là étaient les forces des Protectorats alentour, jusqu’en Alëandir peut-être. Le Capitaine devinait l’entrechoquement des casques et des gants d’argent ; les bêtes feulaient comme devaient défiler devant eux les bosquets de lances. Ces armées étaient encore lointaines, Aranos ne cherchait même à sonder par où elles approchaient.
      Lui se maintenait loin, aveugle aux brames des bêtes, et insensible au fracas des lances. Quelques Elfes tentèrent de rallier le Capitaine, mais il se déroba et fuit. Ellyrion était en cendres, Eraïson avait chuté : qu’on le laisse périr en paix.

      Aranos dépassa un talus de fleurs d’aurore, et il laissa le fleuve courir à sa droite, comme ses bottines crevassées chuintaient dans la boue. Alors seulement il arriva à ce qu’il traquait tant et tant. C’étaient de grandes fosses bourbeuses, qui s’étalaient là devant lui. La trouée était récente, et la forêt d’Anaëh n’avait pas encore recouvré de cette blessure en son sein. Cela faisait comme un déracinement dans le poumon de la Mère ; là avaient dû s’élever de grands monuments de pierre. Tout refoulait la magie d’avant les âges ; on pouvait voir les mythes à l’œuvre.
      Aranos, alors, n’hésita plus. C’était bien l’empreinte dun Titan, qui seule avait tant scarifié le visage d’Anaëh : Uuvanio s’était ici réveillé. Le cœur du Prêtre de Calminehtar palpitait comme une bête aux abois, ses yeux dansaient au bord de l’évanouissement. En lui se bousculaient la rage, le dépit, et le dégoût devant l’affreuse magie. Aranos jeta son bouclier au loin, ficha sa lance dans le cratère évidé, et dessus il cracha un long hurlement farouche. Une peur indicible le saisissait comme il marchait devant ce gouffre légendaire, d’où Kÿria avait extirpé un Titan de son sommeil. La nausée oppressait soudain Aranos ; dans l’empreinte d’Uuvanio, il vomit la chair du myynark.
      Alors le Prêtre s’agenouilla devant ces traces monstrueuses, où il fit couler le sang dun petit gibier ; et il sacrifia au nom de Calimenthar.

      Le onzième jour de son errance s’ouvrait à présent. Quelques rayons audacieux tentaient de percer la voûte arborée, sans porter la lumière du soleil bien avant dans l’Anaëh. La deuxième lune paressait entre quelques nuages. Mais la végétation commençait ici à s’éclaircir ; Aranos avait depuis longtemps laissé Eraïson derrière lui, et courait maintenant droit à l’Uraal, le grand lac.
      Le Capitaine n’errait plus sans but ; il suivait les traces d’une horde. Ses yeux usés tentaient de pister la marque des sabots dans la boue et les feuillages, de ses doigts avides il menait l’inquisition sur le sol. C’était comme pister une armée en campagne, grognait en lui-même le Capitaine. Contre son cou battait le talisman de Calimenthar, et souvent Aranos le portait à ses lèvres pour le baiser, fébrilement, erratiquement.
      C’est que les abords d’Uraal se rapprochaient, et que les bienfaits de Kÿria avaient cessé de foisonner. Malgré le renouveau des saisons, les arbres et les fleurs gardaient la marque du piège d’Elg’cahl Zaurahel. Entre les racines luisait une terre noire, où les vermisseaux croissaient encore ; les fleurs suintaient un pollen malade. Alentour le chant des oisillons s’était fait rare, et c’était comme si le Printemps ici n’avait pas éclos. Même l’air semblait craqueluré par l’abominable magie. Mais Aranos se prit soudain à sourire ; là, dans la tourbe baveuse, sa proie avait glissé avant de se relever. Les racines portaient encore l’éclaboussure de sa chute.
      Aranos, comme un limier à l’hallali, força le pas, et bondit par-dessus quelques souches crevassées. L’appel de Calimenthar croissait, il irriguait son torse battant. A présent les arbres s’étaient fortement clairsemés, quelques branches brisées gisaient dans la tourbe molle. La terre coulait en pente douce, comme avachie, jusqu’à tomber dans l’eau du lac ; on voyait loin à cette heure. Aranos saisit alors sa courte lance et banda son bras, car au bord de l’eau tremblotaient ses proies.
      C’était un large cerf, dun gris de perle ; et de ses rameaux majestueux, une branche déjà avait été brisée. Il ne pesait sur la terre que de trois sabots, comme une patte pendait claudiquante, déjà ouverte d’une plaie rouge et encore fraîche. Derrière le mâle, à demi recroquevillés dans l’eau, venaient quelques faons et daguets, frémissant au bord de l’onde ; ils humaient ou lapaient l’eau environnante, et qui menaçait de les engloutir s’ils risquaient un pas plus avant.
      « Calimenthar, gronda Aranos, et les remparts d’Alëandir, et l’Ellyrion éventré ! »
      Il traça le chemin de la pique jusqu’au cœur, il porta la lance dans le poitrail du cerf, qui craqua tristement. Les rameaux s’effondrèrent lentement, comme Aranos saisissait le cou de la bête pour qu’elle plie et ploie. Dun revers de bouclier, le Prêtre broya les faons, qui s’en furent rouler dans l’eau clapotante ; ils y firent naufrage. Déjà le sang chaud du cerf venait se mêler à la vase d’Uraal, et le bleu et le vert et le noir se panachaient dans des teintes indécises. Aranos tordit le cou puissant de la bête, qu’il saigna étroitement au-dessus de l’onde, pour que se vide sa gorge. Peu à peu, l’écarlate triomphait sur les autres couleurs.
      Aranos s’enfonçait dans Uraal jusqu’aux cuisses. Il laissa sa lance rejoindre les eaux, et de ses mains il dénoua la broche de sa cape. Sa cuirasse fut elle aussi délacée, puis son casque rejoignit les flots. L’Elfe fut bientôt défroqué sur les berges du lac ; le soleil et la Malelune découpaient sa nudité blanche et laiteuse, pâle comme l’os. Il s’immergea alors jusqu’à la gorge, et l’eau se mêlait à présent de sang ; ses cheveux blonds prirent la teinte du cuivre rouge. Toujours le cerf se dévidait dans le lac, et le sang faisait comme une seconde marée sur les eaux pâles.
      Alors Aranos invoqua le nom de Calimenthar, et sa prière roula longuement sur les berges du lac. Il but l’eau d’Uraal comme il eût bu à la gorge de la bête. Puis ayant sacrifié au Guerrier, il laissa flotter la carcasse du cerf pour les charognes ; et lui-même plongea dans les profondeurs du lac.


Dernière édition par Aranos le Mar 14 Avr 2015 - 16:16, édité 2 fois
Revenir en haut Aller en bas
Timérion Adantar
Elfe
Timérion Adantar


Nombre de messages : 378
Âge : 31
Date d'inscription : 25/12/2012

Personnage
:.: MANUSCRIT :.:
Âge : 1718 ans. (290 du 9ième cycle)
Taille
:
Niveau Magique : Maître.
D un Titan - D'un Titan, l'écho assourdissant Empty
MessageSujet: Re: D'un Titan, l'écho assourdissant   D un Titan - D'un Titan, l'écho assourdissant I_icon_minitimeSam 27 Déc 2014 - 18:44



Une Ennéade entière et complète. Etrangement, Timérion ne pensait pas pouvoir encore faire cas de si peu de temps. Et pourtant, sa recherche d'Aranos semblait duré plus long que sa propre existence. Juché sur Annãmmë, il poursuivait la piste du capitaine d'infanterie avec acharnement. Comment ne pouvait-il laisser plus de trace? A part quelques gibier violemment sacrifié pour on ne sait quelle folie, il n'y avait aucune piste ou presque. La Symphonie ne chantait pas son passage, comme si elle l'avait ignoré, comme si elle voulait l'oublier. Pour la première fois, le Seigneur Adantar devait demander sans cesse assistance aux Frères-arbres.

Quelle folie s'était éprise de son ami? Il repensa au chant malade qui régnait désormais dans tout Eraison, et la plaie béante laissée par Uuvanio n'avait qu'aggravé cette nuisance. Si la forêt continuait ainsi à vomir ses assaillants et exhorter ses défenseurs, il ne resterait bientôt plus aucune différence entre elfe et drow. Tous seraient emportés dans la tourmente. La Prime Forêt agonisait dans cette partie du monde, bientôt la désolation prendrait la place des frondaisons mourantes et le printemps ne semblait rien pouvoir y changer.

Peu à peu, les jours passant, la destination devint claire. Si la raison était encore inconnue, l'arrivée ne pouvait être que le lac Uraal. A croire que tous les malheurs du Seigneur Protecteur ne pouvait se jouer qu'au bord de cette eau là. La pitié l'étreignait comme il avançait sous les branches macabre du désastre laissé par cette prêtresse honnie. Il savait du haut de ses siècles qu'il n'était pas sage d'agir ainsi et que le temps devait suivre son cours. Mais la sagesse face à temps de peine se permettait quelques fois de flancher. Et sur le chemin qui le séparait de la rive, les arbres reprirent un peu de vigueur et de couleur.

A défaut d'apporter la guérison, l'Estropié apporterait un peu d'un vrai printemps au royaume de la dévastation. Cela ne lui arracherait aucun plaisir, et il ne pourrait sans doute user longtemps de l'artifice. Il était seul et gaspiller l'énergie ne lui était pas permis. Aussi bientôt, la magie qui coulait le long de sa chevauchée se tarit pour laisser place à la seul chose qu'il pouvait encore faire: réconforter. Il fit s'élever dans le sous-bois un chant qui se voulait prometteur et réparateur. Il rappela aux arbres leurs fruits en été, le vent de l'automne, le sommeil d'hiver et la vie de cette saison qui semblait ici inexistante. Il arriverait bientôt au lac, espérant en son cœur que son itinéraire était bien le même que celui du Bouclier d'Anaëh. Mais dans quel était le retrouverait-il? Quelle catastrophe n'allait-il pouvoir prévenir? Était-ce encore l’avènement d'un autre échec, fils d'une longue lignée? L'angoisse malgré le temps gardait toujours le même goût...
Revenir en haut Aller en bas
http://www.reve-emotion.be/
Delnwë Iridwen
Elfe
Delnwë Iridwen


Nombre de messages : 234
Âge : 35
Date d'inscription : 29/04/2013

Personnage
:.: MANUSCRIT :.:
Âge :  245
Taille
:
Niveau Magique :
D un Titan - D'un Titan, l'écho assourdissant Empty
MessageSujet: Re: D'un Titan, l'écho assourdissant   D un Titan - D'un Titan, l'écho assourdissant I_icon_minitimeLun 29 Déc 2014 - 11:23

Le passé résonne sans le moindre écho. Le présent s'assombrit et se durcit. Le futur ne sera peut-être jamais. Ainsi aurait-on pu résumer ses pensées durant les dernières ennéades. Ce qui jusqu'alors semblait un orage menaçait de devenir un ouragan, et les belles frondaisons de l'Anaëh avaient grand peine à y résister. Jadis Ellyrion, le fier et majestueux Ellyrion, était tombé sans coup férir. Ses blancs murs de jadis n'étaient plus que ruine. Ce beau bastion, cette unique forteresse où tant de choses s'étaient déroulées, où tant de fois les frontières avaient été sauvegardées... réduite à néant. Le coup avait été dur, mais pas décisif, loin s'en faut. Les fils et filles de Kyrïa s'étaient ressaisis, avaient repoussé ceux qui avaient commis cet acte odieux... du moins pour un temps.

Puis vint Uural. L'infestation du beau lac d'argent, de la nature qui tout juste s'éveillait sur son pourtour. Désormais, eaux souillées et arbres malades. Tous ceux qui l'avaient connu dans sa gloire passée pleuraient le malheur et le poison qui s'était répandu là. Mais ils s'étaient relevé, et avaient lutté... du moins pour un temps.

Vint le front, l'enlisement. Les escarmouches et les poursuites. A cela au moins il avait pris part. A cela au moins il avait pu agir réellement. La ligne s'était figée à l'hiver, les pertes énormes minant le moral. Mais le devoir semblait encore primer, et lui au moins tenait à résister encore... du moins pour un temps.

Le coup qui fut en quelque sorte fatal tomba tel un couperet. Tel une flèche jusqu'alors invisible venant se ficher en plein cœur. Il l'apprit d'un messager répandant la terrible nouvelle. Jusqu'alors les frontières seules avaient plié sans rompre. Jusqu'alors seuls les enfants de l'Anaëh luttant pour la défendre étaient au front. Mais cela était révolu. Car Eraïson n'était plus. Tombée aux mains des cruels et des infâmes. Gisant au sol, blessure froide et pâle. L'une des belles cités du peuple de Kyrïa était tombée.

Il ne put s'en relever ou s'y résoudre. Il leva le camp, et s'en fut avec les siens. Poursuivant, traquant, éliminant sans relâche ceux qu'il jugeait responsable. Mais si en cela il n'y avait rien d'étrange, ceux qui le connaissait aurait pu vous dire que vous étiez bien naïfs. Car désormais, celui qui les avait tant de fois menée avait perdu cette envie, cet entrain, et cette gaieté de la vie. Froid et rude, tel était désormais les mots qui le définissaient. Il ne faisait plus montre de pitié. Les prisonniers sombres n'étaient jamais interrogés, mais il insistait pour que nul autre que lui ne les toucha. Froidement, il les exécutait, un par un. Puis il prenait soin à ce que les cadavres et les équipements soient broyés et détruits jusqu'à la cendre. La rancune l'avait empli. Et jamais plus il ne cesserait.

Son récent retour du Nord ne l'avait pas réellement satisfait. Mais rien ne semblait plus le pouvoir. Eut-on annoncé que les sombres soient repoussés par les autres peuples, il n'aurait alors eut de cesse de prendre part à la traque pour les éliminer, tous, jusqu'au dernier. Et même alors, son repos n'eut pu être garanti. Il était rentré un temps en Tethien, sa terre natale. Il n'y trouva presque aucun réconfort, mais c'était un des très rares endroits où il sentait moins le poids de l'ombre qui s'étendait. On vint le chercher. On vint lui dire qu'un individu allait en Anaëh, tuant les bêtes qui y vivaient sans véritable but. On vint le prévenir que c'était probablement quelqu'un qui connaissait. On lui donna un nom. Il n'y crut guère... du moins pour un temps.

Mais ce nom résonnait comme un lointain passé. Comme une époque révolue, où ils étaient encore unis et forts. Où les malheurs n'étaient pas insurmontables. Alors au fond, pourquoi ne pas au moins tenter? Il était las et froid. Et il se dit qu'il n'y avait rien de mieux. Délaissant son armure, il ne se vêtit que simplement. Fael celeb et Galadh linnol, sa lame et son arc, il préféra les emporter. Au moins savait-il qu'il pouvait en faire bon usage. Au cas où. Car il soupçonnait davantage l'œuvre d'un noir ennemi. Et il en resterait convaincu jusqu'à preuve du contraire.

Harnachant sa monture, il partit avant l'aube, sans que personne ne le sache. Il ne se hâta pas, mais ne traina pas non plus. Il parcouru la forêt jadis inviolée, désormais meurtrie. Il se savait observer. Ceux qui préféraient la vie dans la nature à celle des cités. Certains les haïssaient, d'autres les évitait. Lui ne les craignait pas. Car n'étaient-ils pas tous des filles et fils de Kyrïa et de l'Anaëh? Chacun était libre de vivre à son gré, tant qu'il protégeait leurs deux mères. Tant qu'ils ne violaient pas ce serment immuable. Aussi chemina-t-il sans se soucier d'eux. Ils ne leur feraient pas de mal. Pas à eux. Tout être pensant devait désormais le craindre pour sa détermination. Pas ses frères et sœurs. Eux savaient encore quel était leur devoir.

Il finit par arriver non loin du grand lac, autrefois majestueux. I ael celeb, se plaisait-il à le nommer. Autrefois du moins. Désormais, I ael gwaur conviendrait mieux. La nature y était flétrie et malade. Triste spectacle, devant lequel les yeux d'émeraude se firent glacials.

Un chant s'éleva devant lui. Un chant à la fois pur et sincère, et pourtant une note de discordance, comme une tristesse de l'âme s'y élevait aussi. C'était là l'illustration des peines de ces temps. Beauté et pureté subissant la discordance de l'ombre. Etait-ce là quelque âme en peine, venant pleurer les méfaits de ce lieu? Sans nul doute. Et au fond, il n'était guère différent de celle-là. La peine avait laissé place, le chagrin s'était envolé. Mais la compassion et la compréhension aussi. Désormais ne restait que ce feu dévorant. Et lorsqu'il arriva devant le lac, il ne sut si ce brasier devait le consumer ou s'apaiser.
Revenir en haut Aller en bas
Nienna Ancalímon
Elfe
Nienna Ancalímon


Nombre de messages : 340
Âge : 233
Date d'inscription : 31/01/2009

Personnage
:.: MANUSCRIT :.:
Âge :  200 ans
Taille
:
Niveau Magique : Non-Initié.
D un Titan - D'un Titan, l'écho assourdissant Empty
MessageSujet: Re: D'un Titan, l'écho assourdissant   D un Titan - D'un Titan, l'écho assourdissant I_icon_minitimeLun 29 Déc 2014 - 17:31



Un écho, un murmure...

Les maisons sont aussi tristes que la forêt, des messagers sont venus porter les malheureuses nouvelles du front. Eraïson est tombée aux mains de la peste noire. Les traits de ta mère se sont tirés dans une moue si affreuse qu'il existait un tel visage. Les lignes de son si doux étaient donc capables de telle prouesse ? Tu ne l'avais jamais vu ainsi, elle était plus terrifier que le jour où ton père était revenu d'un déplacement couvert de sang. Elle sursautait au moindre son, la guerre n'était sur le pas de la porte, mais elle n'était pas si loin non plus... Tu lui as porté un verre d'eau, tu lui as tenu la main si fort que sa peau en est devenu rouge, que pourrais-tu faire de plus pour elle ? Tu n'es qu'une enfant après tout, enfin plus tant que cela après tout. Mais, les enfants sont toujours démunit face à la peine de leur aîné. Mais même dans l'horreur de guerre, il reste un fugace espoir, car après tout si il y a une guerre c'est que ce n'est pas fini ! Le jour laisse place à la nuit, tu as tenue compagnie à ta mère, alors que ton père vit la nouvelle enfermé dans son bureau, chacun à sa façon de vivre les fortes émotions. Ce ne fut pas une glorieuse journée, tu soupires, toi un peu ridée par la nouvelle... Le crépuscule t'indique qu'il est temps pour toi de sortir Lossë, il doit faire ses bois et manger ! Puis prendre un peu l'air ne te faire que du bien songes-tu en laissant tes habitudes guider tes pas, tu saisis ton arc, ses cousins les flèches et tu te glisses hors de la maison silencieuse.

Tu ne fais pas un bruit, ta pauvre mère a déjà bien assez d'inquiétude sans que tu lui ajoutes celle de ton quotidien. Tu vas chercher le cerf blanc qui gratte de ses sabots fourchus le sol avec impatience. Tu pardonnes à la bête son bonheur insouciant lorsqu'il t'a enfin dans son champ de vision. Après tout lui ne sait rien de la guerre, il ne sait pas bien ce qu'il se trame au loin entre les elfes et leurs cousins sombres. Tu te hisses souplement sur le dos large et puissant de l'animal, puis tu le laisses décider de la direction à prendre. Lossë prend instinctivement la direction du lac, il aime y trainer ou encore jouer dans l'eau pendant des heures.

Alors que le cerf blanc te porte sur son dos, tu regardes les arbres silencieux, eux qui sont toujours si bavard, ils se sont crispés jusque dans leur coeur, comme si on avait souillé leur sève. La si belle forêt semblait mourir d'une plaie qui s'infectait lentement dans son sein, faisant pourrir lentement les contours. L'air est moite et il y a comme quelque chose de malsain dans celui-ci... Quel est donc cette puanteur ? Et plus tu avances plus tu te rends compte à quel point rien ne va... Des taches ocre peignent les arbres... Des corps gisent çà et là éviscéré... De qui est-ce donc l'oeuvre ? Un drow serait-il arrivait jusqu'ici ? Non, impossible !

Les Noss murmurant au-dessus de ta tête ne t'inquiète guère, ils sont comme toi gardien de la forêt et suiveur de Kyrïa, aucun d'eux ne serait capable d'un tel chaos. Tu déglutis difficilement la mâchoire crispée, Lossë entre tes jambes ressent ton mal être et sens bien lui aussi que quelque chose ne va pas... Son pas ralentis, ses pupilles roulent inquiet dans ses orbites, ses oreilles guettent le moindre craquement, la moindre menace. Le macabre décore n'en finit plus, il se déroule lentement toujours plus glauque, plus inquiétant encore à chaque pas l'horreur semble plus intense. Qui y a-t-il au bout de cette version cauchemardesque du petit Poucet ? Le lac ! L'Uraal... qu'est ce qui t'y attend ? Tu n'es plus très loin. Tu ne sais bien ce qui te pousse à continuer ton chemin vers celui-ci, mais tu continues, voilà une expérience inédite que tu te passeras bien de revivre par la suite...

HRP:


Code © Kuru' on Libre-Graph
Revenir en haut Aller en bas
Aranos
Elfe
Aranos


Nombre de messages : 68
Âge : 31
Date d'inscription : 08/03/2013

Personnage
:.: MANUSCRIT :.:
Âge : 712 ans.
Taille
:
Niveau Magique : Apprenti.
D un Titan - D'un Titan, l'écho assourdissant Empty
MessageSujet: Re: D'un Titan, l'écho assourdissant   D un Titan - D'un Titan, l'écho assourdissant I_icon_minitimeLun 29 Déc 2014 - 23:15

      Sous l’eau, les algues tourbillonnaient autour d’Aranos, la vase le saisissait à la gorge. Il avait espéré se soustraire à l’écho du Titan, mais c’était peine perdue. L’eau d’Uraal, glacée, et noire, et lourde, ravageait à vif sa peau laiteuse. Le sang du cerf avait commencé à ruisseler vers les profondeurs, où ces coulées nouvelles réveillaient d’autres bêtes. Des nageoires vinrent fouetter le visage du Capitaine, sa jambe rougit sous une morsure fugitive. Partout Kÿria fulminait, et l’Œuvre-Mère vivait sur le pied de guerre. C’était comme plonger dans une marée d’oursins acérés.
      Autour du Lac, des bruits confus résonnaient obscurément. Ils semblaient toujours plus proches ; des voix couraient sur les flots, un chant s’élevait de la berge. Mais Aranos s’était enfoncé trop avant dans les entrailles d’Uraal, là où le silence pesait comme une chape sur ses oreilles d’Elfe, dont une gisait en loques. Les yeux troublés du Capitaine balayèrent le plancher du Lac, partout ils ne trouvèrent que des pierres moussues, engluées dans la vase. Un silence d’airain avait comme clos l’univers dun couvercle.
      « Calimenthar ... clapota la voix d’Aranos, et des grands bouillons jaillirent de sa gorge. »
      A présent l’eau ruisselait dans ses poumons. La main du Prêtre se hissa pâteusement jusqu’à son cou, tâtonna pour trouver son talisman. Envolé ! Le pendentif de Calimenthar était perdu. Dun coup les yeux d’Aranos s’arquèrent, la surprise céda à la panique. Ses jambes ensanglantées le propulsèrent plus au fond du Lac, où ses doigts hésitants raclèrent la vase des roches ; mais en vain ! La lumière s’était dérobée, le petit jour ne perçait plus jusqu’à ces profondeurs. Et Aranos s’affaissait dans les algues engluées.

      Une douleur soudain le foudroya, électrisa son corps entier. Aranos bondit vers la surface, la face burinée par la souffrance ; dans son sillage s’élargissaient de vastes volutes vermillons, comme son sang fuyait dans l’Uraal. Il reparut à l’air et s’agrippa à la carcasse du cerf, étrange radeau ; la lumière blafarde pleurait soudain sur ses traits ravagés. Des dents comme des aiguilles avaient transpercé ses traits d’Elfe, et sur ses joues grises s’étiraient des sillons creusés. C’est que dans les profondeurs d’Uraal, un Crotrifua avait jailli sur son visage et cisaillé ses traits.
      Arrimé à la carcasse du cerf, qui dérivait au milieu du Lac, Aranos enfouit son visage dans le pelage rougi ; le long hurlement de l’Elfe s’étouffa dans le pelage crasseux. D’une main le Capitaine sonda les flots, saisit le Crotrifua. Il l’arracha à l’eau d’Uraal, et l’éventra sur les bois du cerf ; les ramures transpercèrent la bestiole de part en part.
      La douleur croissait encore. Le venin du Crotrifua s’immisçait dans la trogne de l’Elfe par toutes ses plaies, lentement Aranos sentait son visage se figer. Une paralysie gagnait sa langue et sa gorge, comme son teint gris virait à l’ocre vieille terre, et qu’entre ses côtes se figeaient ses poumons, intoxiqués. Il planta ses doigts tordus dans la chair flottante du cerf, pour ne pas sombrer dans l’Uraal. Dans son corps nu, soudain raidi, ruisselait le venin du reptilien.

      La complainte d’Uuvanio roulait encore, au loin, entre les racines d’Anaëh. Lentement Aranos sentait que Kÿria le submergeait, lui le fils séditieux. L’œil globuleux du Capitaine roula sur le rivage, il distinguait mal les formes. Le chant du sous-bois déferlait comme un assaut sur ses sens. Il voua aux gémonies les Noss, les Ëala, l’Anaëh farouche et ses enfants crottés. Aranos voulut hurler contre Carpacelva, l’esprit des bestioles ; mais c’est dans un bien étrange langage qu’il gargouilla sa malédiction :
      « Usstan luth olot’dos Carpacelva ... »

Traduction du langage Sombre:
Revenir en haut Aller en bas
Timérion Adantar
Elfe
Timérion Adantar


Nombre de messages : 378
Âge : 31
Date d'inscription : 25/12/2012

Personnage
:.: MANUSCRIT :.:
Âge : 1718 ans. (290 du 9ième cycle)
Taille
:
Niveau Magique : Maître.
D un Titan - D'un Titan, l'écho assourdissant Empty
MessageSujet: Re: D'un Titan, l'écho assourdissant   D un Titan - D'un Titan, l'écho assourdissant I_icon_minitimeMar 30 Déc 2014 - 16:01



Son chant se tut, en réalité, le silence tout se fit tout entier sur le rivage. Ils étaient trois, trois Elfes à regarder l'eau, silencieuse et la face austère. Le silence pour accueillir un bien triste spectacle. Celui d'un Elfe qui remonte des profondeurs, le visage lacéré par une bête qu'il éventre sur le reste d'une autre. Le pire n'était pas l'aspect, ni la déchéances d'un Fils... d'un Frère, mais les mots qui sortirent de sa bouche. Le noir parlé des drows répandit sa souillure dans la gorge de l'ancien capitaine et roula sur vagues et sur berges.

La gravité céda la place à une angoisse sourde dans le coeur de Timérion. Il connaissait ces mots pour les avoir étudiés, parce que connaître son ennemi était souvent indispensable. Jamais il n'aurait voulu les entendre dans la bouche d'un ami, dans la bouche d'Aranos. Il secoua mollement la tête avec regret, la malédiction des Hëlmeliòn... Une folie douce qui s'éprenait lentement d'eux. Le père, la mère, la soeur et maintenant le fils... Le destin était cruel et il ne savait pas si ce secret pourrait être caché aux yeux de tous. Le culte n'interviendrait pas, l'académie ne bougerait plus, aucune Noss n'avait de raisons de taire la vérité. Aranos était seul et l'armée ne le sauverait pas.

Il pouvait déjà sentir une colère qui grondait dans la Symphonie. Une forme de Chant qui n'appartenait pas aux arbres, quelque chose si pas plus ancien, au moins aussi vieux s'éveillait. Il y avait des forces avec lesquels il valait mieux ne pas jouer et les Eala en faisaient partie. Si les nains invoquaient souvent leurs demi-dieux, les Elfes ne faisaient jamais qu'en évoquer le nom. C'était le revers de ces héros qui échappaient à l'entendement des mortels et de ceux qui n'avaient pas appris.

Aucun d'entre eux n'avaient eu en vérité ni une vie ni une fin paisibles. Le vent était mort criblé de ses propres traits quand sa compagne s'en fut au nord, la terre pétrifiée par sa soif de puissance, la fleure fauchée par la peur, le rêve mort dans le cauchemar de la fin et l'animal dépecé vif par sa propre meute. Seul le destin de la magie était inconnu, sans doute caché dans son ouvrage. Il était certain qu'aucun ne devait être appelé à la légère. Et ce qu'avait fait là Aranos dépassait le sacrilège pour frauder la folie et la perdition.

Son bras se tendit vers son ami de jadis, geste rédempteur qui serait hélas sans doute le dernier. Le lierre vint cueillir le Capitaine déchu et le ramena au rivage. Il ne se pencha pas sur son ami. La chose s'amplifiait dans le sous-bois. Un Chant tentait d'emporter tout sur son passage. Il sentait qu'il montait en lui, pourrait-il ne pas y céder? Il se tourna vers la forêt, les traits tendus, les entrailles nouées, il déglutit face aux frondaison. Ne pas céder ne serait pas son plus grand défit, résoudre était l'enjeu...
Revenir en haut Aller en bas
http://www.reve-emotion.be/
Entité
Modérateur
Modérateur
Entité


Nombre de messages : 1677
Âge : 823
Date d'inscription : 14/01/2008

Personnage
:.: MANUSCRIT :.:
Âge : Eternel.
Taille
: Infinie.
Niveau Magique : Non-Initié.
D un Titan - D'un Titan, l'écho assourdissant Empty
MessageSujet: Re: D'un Titan, l'écho assourdissant   D un Titan - D'un Titan, l'écho assourdissant I_icon_minitimeSam 3 Jan 2015 - 11:51


L’Enfant avait appelé, l’Ealä répondrait.

La forêt avait cessé de chanter pour le prêtre de Calimenthar mais elle avait été clémente avec lui, elle avait détourné le regard quand celui-ci avait choisit l’errance. Elle avait retenu son bras quand celui-ci, dans sa folie, avait décidé de tracer sa voix en laissant derrière lui un sillon rouge du sang de bête ayant croisé son chemin. Mais quand les Sombres paroles furent prononcées, souillant sans honte le sanctuaire sacré d’Uraal, quelque chose avait changé.

Un grand silence c’était installé autour des rives du lac. Les elfes présents pouvaient le sentir, ceux ayant le don de la Symphonie purent le ressentir, l’impression de calme placide qui régnait n’était que rideau de fumée cachant une tempête dévastatrice. L’atmosphère devint lourde, l’air était chargé d’une forte odeur fongique,  peut commune pour les habituer. Toujours aucun sons entre les branches,  la vie aurait pourtant du se manifester en prenant la forme  simple du chant dun oiseau ou du craquement des feuilles sous les pas du gibier. Mais à cet instant, rien ne bougeait.  Le temps lui-même semblait avoir suspendu son cour.

L’Anaëh semblait retenir son souffle.

Puis, ce fut le chaos. Un grondement sourd parvint jusqu’aux oreilles des elfes, un grondement qui les frappa de plein fouet tant il était farouche et bestiale, bien différent du chant des arbres d’ont-ils étaient habitués. Le bruit sourd se changea en tremblement, la surface habituellement lisse d’Uraal se brisa sous l’effet de l’onde de choc. La forêt changea de visage et devint menaçante. Les arbres semblaient s’être courbés afin de créer une prison végétale faite de branche acérés. La Symphonie était maintenant discordante, troublé par l’éveil d’une force ancestrale.

Enfin, sur les rives opposées du lac, quelque chose bougea. De loin on pouvait apercevoir l’humus et les feuilles du sol se déplacer dans une masse informe en direction du petit groupe. Bientôt la masse informe dépassa les elfes. Il s’agissait en fait dun tapis vivant composé de petit animaux, souris, loir, rats, écureuils, belettes et autres renards, tous fuyaient.

Ils ne prêtèrent aucune attention aux enfants de Kyria.

Ce fut au tour des oiseaux. Par centaine ils quittèrent leurs perchoirs. Ils se réunirent en une nuée tourbillonnante au dessus d’Uraal. Ils tournèrent ensemble une fois, puis deux, avant de suivre le chemin des mammifères. Cette fois ci, ils traversèrent le groupe avec des intentions bien plus hostile. De leurs becs acérés et de leurs serres aiguisés, ils s’attaquèrent aux visages des elfes, blessant  légèrement ceux qui n’eurent pas le temps de se protéger sous l’effet de surprise.
De grand corbeau s’acharnèrent même sur le corps de l’elfe qui avait prononcé le langage des sombres, ils lui lacérèrent le dos avant de s’enfuir. La nuée disparut bientôt comme elle était venue ne laissant derrière elle que des elfes médusés et des bouquets de plume.

Le tremblement n’avait pas cessé, il se rapprochait.

Le premier choc passé, ils eurent à peine le temps de relever la tête. Au loin, une ombre grossissait, une ombre qui apportait avec elle la mort. Alors qu’il y a quelques minutes, la forêt entière semblait silencieuse, elle était maintenant grouillante de vie et la Symphonie prenait des airs de cacophonie. Carpacelva arrivait et avec lui, la Grande Chasse.

C’est une harde entière qui franchit la lisière des arbres. Composait de loup géant, de lyngre, de sanglier et d’ours et menait par un énorme Grand Cerf. Celui-ci était doté de proportion titanesque,  il dépassait de trois tête ses homologues et était semblable à un Esprit de la forêt réincarné, une grande puissance ce dégageait de cet animal. La meute ne semblait avoir qu’un seul objectif : Purger ce qui devait l’être et rétablir l’ordre.

Divers choix s’offraient à la troupe de fortune et il faudrait les faire vite afin d’éviter de finir piétiner.

_________________
Ombre fugace
Maître de ton destin

-Crédits de l'avatar: ETERNAL RETURN - Art of pierre / Alain D.
Site de l'artiste: http://www.3mmi.org/v9/
Revenir en haut Aller en bas
Nienna Ancalímon
Elfe
Nienna Ancalímon


Nombre de messages : 340
Âge : 233
Date d'inscription : 31/01/2009

Personnage
:.: MANUSCRIT :.:
Âge :  200 ans
Taille
:
Niveau Magique : Non-Initié.
D un Titan - D'un Titan, l'écho assourdissant Empty
MessageSujet: Re: D'un Titan, l'écho assourdissant   D un Titan - D'un Titan, l'écho assourdissant I_icon_minitimeDim 4 Jan 2015 - 13:38



Un écho, un murmure...

Vous êtes arrivés au lac et vous n'êtes pas les seuls à avoir rejoint le saphir de Kÿria. Les muscles crispés du cerf roulent entre tes jambes pour rejoindre la rive boueuse. Sur la berge se tient deux autres elfes au visage froid et sévère, ils contemplent l'eau ondoyante et tu suis leur regard placide. Sur l'eau flotte un cadavre, encore un animal mort... un cerf, Lossë râle brisant le silence et frappant le sol de son sabot antérieure. Ce qui soulève des gerbes de boue tâchant sa robe immaculée à chaque coup de pied. D'un mouvement lent tu coules ta main dans son fourrure, d'un geste protecteur et maternelle tu rassure la bête qui souffle puissamment, les oreilles couchées et secouant nerveusement la tête de droite à gauche. Il n’était pas dans les habitudes du cerf de se comporter ainsi, et tu tentes tant bien que mal d’apaiser les pulsions de l’animal.

L’eau de l’Uraal est souillée par le sang de l’animal qui y gît, tu contemple l’eau impuissante face à ce drame… Et comme si la vision n’était pas assez macabre un homme surgît des profondeurs de l’immense flaque. Dun geste vif et plein de colère il empala une bête sur le cadavre de la première…  Tu n’avais jamais vu tant de sang, les doigts de ta main se fermèrent soudainement, emprisonnant une touffe de poil blanche tandis que tes yeux s’écarquillaient sous le choc. Ce n’était pas tant le geste qui lui serrait si vivement le cœur, mais bien celui qui l’avait commis. Cet horrible forfait commit par l’un des siens… Et lorsque de sa bouche une sombre phrase s’échappa tu en oublias de respirer plusieurs secondes… Tu n’étais peut être pas experte en langue, mais il n’y avait de doute sur le fait que ce n’était pas de l’elfique ou une langue humaine. Tu ne savais clairement ce que c’était, mais leur obscure consonance te faisait frissonner et craindre le pire. L’un des elfes qui se tenait près de toi tendit vers l’elfe au centre du lac sa main et une branche de lierre alla secourir l’homme qui flottait péniblement. Une fois à terre ce dernier n’esquissa plus un geste, il était sans doute un mage puissant pour que la nature lui réponde ainsi sans qu’il n’est eu besoin de dire un mot. Tu ne les connais, mais au vu de leur riche tenue tu devines aisément qu’ils sont sans doute haut placés.

Les mots noirs avaient à peine été prononcés que la forêt tout d’abord silencieuse se mit à brailler de toute part dun brouhaha presque insupportable. Et alors que tu venais de remettre à respirer ton souffle t’échappa encore. Il avait réveillé quelque chose, un Eäla… Aucun elfe n’a jamais osé réveiller un ancien héros. L’atmosphère est de plus en plus pesante au bord du lac, les animaux dépeuplent la zone effrayés peut-être devrais-tu toi aussi partie !? Les rongeurs et autres vermines quittèrent lieux en premier dans une vague brune et informe, passèrent entre les pattes de monture qui dansait pour éviter d’en piétiner un accidentellement. Après eux les oiseaux qui condensèrent en un nuage noir et braillant, moins pragmatique de leur ami mammifère ils tentèrent et réussirent à blesser les défenseurs de la sylve. Tu ne t’en sors pas trop mal, ton visage logé entre les ramures de ta monture t’a évité les attaques de front et sans doute de perdre un œil. Néanmoins, tu as quelques griffures au niveau des bras et des jambes largement plus exposé.
Ensuite la terre trembla une première fois, comme un avertissement, il approche ! Et devant une masse noire se fraie un chemin dans la forêt. Carpacelva venait à eux accompagné dun nombre impressionnant de bête au taille toute pour le moins disproportionné à la tête de cette étrange harde un Grand Cerf. Il émanait de la créature une puissance presque palpable.  Les bêtes s’avançaient droit sur eux ignorant totalement leur présence. Tu ne savais clairement pas quoi faire, ta monture piétiné le sol, avançant et reculant dun pas près à bondir, tu ne lèverais pas la main contre eux et fuir ne semblait pas plus sûre. Tu portas ton iris bleuté vers tes compagnons d’infortune.

Code © Kuru' on Libre-Graph
Revenir en haut Aller en bas
Aranos
Elfe
Aranos


Nombre de messages : 68
Âge : 31
Date d'inscription : 08/03/2013

Personnage
:.: MANUSCRIT :.:
Âge : 712 ans.
Taille
:
Niveau Magique : Apprenti.
D un Titan - D'un Titan, l'écho assourdissant Empty
MessageSujet: Re: D'un Titan, l'écho assourdissant   D un Titan - D'un Titan, l'écho assourdissant I_icon_minitimeDim 4 Jan 2015 - 19:19

      Les engeances de Carpacelva avaient passé sur Aranos comme un soc sur une terre aux labours. L’Elfe, dans sa nudité blanche, avait pris des teintes rougeâtres et fortes ; partout alentour, dans le lierre qui le retenait, sur les pierres du rivage, et vers l’eau clapotant contre ses talons, le sang d’Aranos ruisselait. Ses épaules, puissantes pour un Elfe, élargies par le service de Calimenthar, ployaient sous les déchirures ; son dos se hérissait d’accrocs sanglants. Le visage du Prêtre n’était plus qu’un charnier à vif, mâchouillé et mordillé, ravagé par les bêtes. Le venin du Crotrifua n’avait pas reflué de la gueule de l’Elfe, et il peinait à articuler ses traits. Des filaments de chairs pendaient tristement, là où avaient été les lèvres, les pommettes, et les joues du Capitaine.
      A présent le lierre du mage de l’Epine Dorée s’était retiré, et Aranos gisait sur les berges d’Uraal, effondré ; sa nudité était diversement engloutie par la boue, les algues, et le sang. Ce corps effondré hoquetait doucement sa douleur, recrachait du rouge par goulées sur la rive du Lac.
      « Carp ... tremblota la voix de l’Elfe, rauque soudain, brisée. »

      Aranos avait roulé sur le ventre, puis dans un grognement, il se hissa sur ses genoux. Racrapoté sur terre, comme une bête blessée, un outil fracassé, il s’appuyait dun bras vacillant contre la tourbe d’Uraal. Au prix d’une torsion du cou, l’Elfe crevassé releva son moignon de visage vers la meute en traque. Enfoncés dans ses orbites dont on voyait poindre l’os, les yeux d’Aranos coulèrent lentement dun bord à l’autre de la Grande Chasse. Son regard se dérobait face à Carpacelva, lorgnait plutôt ses sabots piétinant l’herbe rougie.
      Quelques visages s’esquissaient ici et là. Aranos sentait plus qu’il ne voyait, à quelques pas, la carrure penchée de Timérion, qui de son œil unique guettait la meute apparue. Plus loin était une masse puissante, robuste, et blasonnée par le sceau de l’armée des Elfes ; c’était sûrement Iridwen, le jeune Capitaine, un fier meneur. Aranos devinait la présence de ses anciens camarades de guerre, et à ainsi être nu dans la tourbe, un étrange sentiment de colère saisissait l’Elfe ; comme un vague dégoût à savoir qu’eux non plus, ses frères estimés, ne le comprendraient pas. Plus loin, une silhouette d’Elfe se découpait, mais le Prêtre percevait mal qui était cette inconnue.

      Alentour ce n’était qu’un bruissement des bêtes. Dans les fourrés, de minuscules bestioles s’agitaient, dérisoires et vengeresses ; au-dessus de leurs têtes, les oiseaux sillonnaient l’air d’Uraal, comme des fumées sinistres et noires ; enfin, derrière le Grand Cerf, tremblaient sur leurs pattes les fauves farouches qui formaient la véritable chasse. C’était une rive de gueules et de trognes, toutes écumantes, prêtes à rouler en marée sur celui qui maniait le Noirelfique.
      Peu à peu, Aranos avait pris la mesure du désastre. A quelques pas de lui, l’Ëala exhalait encore plus de magie qu’il n’en restait dans les empreintes d’Uuvanio. Un tourbillon de charmes sylves semblait bombiner autour de la charpente du très grand Cerf d’Anaëh, et faire à ses bois comme une parure de colère. Le Prêtre de Calimenthar sentait ces mauvais flux rayonner profond alentour, et saisir l’Uraal tout au long de sa berge. L’affreuse magie submergeait le guerrier esseulé.
      Un hoquet saisit l’Elfe, et pour la deuxième fois aujourd’hui, il vomit. C’était une glaire de sang et de bave mêlée, qu’il crachota à un mètre devant lui, et un peu sur ses propres genoux, faute d’avoir su ramper plus loin.

      Alors Aranos parla, et il peinait à extraire sa voix de sa poitrine, qui avait été fracassée par la colère de la Bête soudain apparue ; mais il parla, hoquetant, dans la langue des Elfes cette fois.
      « Carpacelva ... et pour un juron ! »
      L’Elfe tenta un rictus, mais ne parvint qu’à grimacer atrocement, rouvrant ses croûtes à peine formées.
      « Voilà ainsi les légions de la Mère. J’ai vu tomber Ellyrion, puis Eraïson, et jamais cette meute n’est sortie d’Anaëh. Mais qu’un soldat grogne trop fort lorsqu’il défend les Cités de notre peuple ... »
      La fin de sa phrase se perdit en un gargouillement.

      D’une main, Aranos s’accoudait dans la bourbe, et de l’autre il fouillait alentour, attrapait quelques cailloux, et puis les empilait devant lui ; étrange monceau, rempart dérisoire. Il grommela des paroles de magie, mais son corps était à présent trop faible pour accueillir le souffle de Calimenthar ; à peine une étincelle crépita-t-elle dans sa paume gauche, puis s’évanouit. Alors l’Elfe continua son jeu, presque dément, pour échafauder sa muraille minuscule. Du poing, il écrasait les vermisseaux, les nuisibles, et toute cette engeance sauvage, qui prétendait prendre d’assaut son pitoyable fortin.
      « Il est vrai, grogna Aranos, qu’il y a des traitres en Anaëh. »
      De son bras gauche déployé, il pouvait atteindre sa lance demeurée sur le rivage. Aranos l’empoigna par le fer, la ramena à lui, et s’en servit comme dun bâton. Mais ses jambes ne pouvaient le porter, elles tremblaient et flageolaient comme de la mauvaise toile ; alors il abandonna son vain redressement. Mais la lance, fichée à l’envers dans le sol, demeurait à ses côtés, plantée comme un étendard de défi.
      Le poison progressait toujours plus avant à travers le visage d’Aranos, lui gelant déjà le visage, et plongeant vers son cœur et ses poumons ; prendre un simple souffle d’air était une torture. De ses mâchoires pâteuses, l’Elfe abattu prononça encore :
      « Ta meute peut grogner, elle sent qu’un Ëala, déjà, est tombé à Eraïson. Mais lui au moins, Uuvanio, aura essayé de combattre. »
      Alors le poison figea définitivement le Capitaine, et il roula sur le flanc, vaincu. Peu lui importait à présent que les loups viennent se repaître de ce qu’il lui restait de chair accrochée au dos. L’Anaëh, avec ses meutes effarouchées, ne méritait probablement plus que pour elle, les Capitaines mènent la guerre.
Revenir en haut Aller en bas
Delnwë Iridwen
Elfe
Delnwë Iridwen


Nombre de messages : 234
Âge : 35
Date d'inscription : 29/04/2013

Personnage
:.: MANUSCRIT :.:
Âge :  245
Taille
:
Niveau Magique :
D un Titan - D'un Titan, l'écho assourdissant Empty
MessageSujet: Re: D'un Titan, l'écho assourdissant   D un Titan - D'un Titan, l'écho assourdissant I_icon_minitimeMar 6 Jan 2015 - 13:27

Le lieu avait été jadis un havre de paix. Depuis, il avait subi maints et maints maléfices et corruptions. Pourtant, il restait dans l'œuvre de la mère. Il restait un peu de cette pureté perdue. Le simple fait de voir que l'un des siens cherche à le noircir davantage éleva un brasier en son cœur.

Il savait les temps durs et sombres, lui-même l'avait connu. Mais rien ne justifiait un tel comportement. La destruction de l'œuvre de Kÿria ne pouvait se justifier, d'aucune manière, si ce n'était pour protéger cette même œuvre. Elle était celle qui les menaient et les guidaient. Même s'il n'avait jamais été religieux ou dans les ordres, il vouait un profond respect à cette création. Qu'un des siens la souille relevait de la haute trahison à ses yeux. Mais la colère n'était pas encore suffisante.

Il observa un temps les alentours, comme pour se détourner de cet affligeant spectacle. Et ce fut alors qu'il comprit ne pas être seul avec ce hère. Un de ses frères était là, à quelques pas seulement. Eprouvant le poids des âges, il restait un des grands représentants de leur peuple en cette heure de déchéance. Il avait connu bien des choses, plus que lui-même n'eut pu en dire. Il avait su accomplir la tâche qu'il avait acquise. Protecteur de l'un des vastes territoires d'Anaëh. Tous deux avaient beaucoup de connaissances en commun, et pourtant jamais ne s'étaient vraiment rencontrés. Il le respectait, sans savoir si l'autre n'avait plus que la connaissance de son nom. Aucune importance, surtout en cet instant. L'autre était une sœur. Inconnue pour lui, il ne l'avait jamais aperçue auparavant. D'un âge proche du sien, mais vêtue bien différemment. Il n'eut pu en dire plus. Ce qui suivi l'en empêcha.

De noires paroles. Maudites du simple fait de leur origine. Doublement, du fait d'une partie de leur contenance. Il ne parlait pas cette langue, mais avait suffisamment côtoyé ceux qui en usait pour savoir son origine, savoir ce qu'elle était. Savoir que ses pires ennemis en étaient les créateurs. Que ce sombre langage était aussi noir que ses maitres. Qu'un des siens en use était abject. Qu'il évoque Carpacelva en cet horrible langage fut de trop. Le visage jusqu'alors neutre se crispa légèrement. Cela paraissait peu. Mais c'était bien davantage qu'il n'y paraissait. Car en son for intérieur, il haïssait ce qui venait de se passer.
Il ne sut jamais si ce fut compassion ou autre sentiment qui poussa le protecteur à ramener le corps meurtri vers la berge. Usant de ses pouvoirs, il en appela à l'œuvre de Kÿria pour sauver cet être. Ironie décadente en ce sombre temps. Le corps fut amené. Et alors il reconnut. Il sut. Ce qui avait été dit était vrai. Cruelle désillusion. Acte impardonnable.

Il n'eut guère le temps d'en faire plus avant qu'une sourde complainte de s'élève des frondaisons. Long écho roulant, faisant trembler la surface si lisse d'Uural. Tremblement soudain et montant, tel une vague semblant déferler. Les arbres firent barrière, empêchant les intrus de s'échapper. Comme si ce lieu était devenu une prison, dont nul désormais ne s'échapperait. La colère de Carpacelva s'était déclenchée. S'il ne comprenait pas quelles furent les sombres paroles à son encontre, il en devina le sens. Il était malvenu d'user d'un tel nom à la légère. Il était dangereux de lui faire affront. La colère de ceux qui siègent aux côtés de Kÿria est redoutable et redoutée. L'un était tombé à Eraïson. Mais non sans qu'il ne fut en mesure de montrer ce qu'il pouvait. Celui-ci, quoique paisible en théorie, pouvait faire montre de grande fureur, disait-on.

La première vague déferla, ensembles de petits êtres apeurés, rongeurs et autres, détalant entre les quatre elfes et leurs montures nerveuses. Mais le roulement ne cessa pas. L'écho qui s'envola alors fut un ensemble de battements d'ailes et de piaillements. Prévenant, il se couvrit le visage de son bras d'armure, évitant de se faire assaillir. Geste prévoyant et avisé, qui lui évita quelques blessures. Mais le roulement continua. Enfin la horde s'avança. Grandes créatures, canidés et sangliers, ursidés, et bien d'autres. A leur tête, un cerf, immense et majestueux. Et manifestement contrarié. N'ayant qu'une seule envie apparente: faire face à l'affront qui leur avait été fait, et purger l'air, l'eau et la terre de toute souillure trop récente. La chasse était manifestement lancée, et il n'avait guère l'habitude d'être la proie.

Le fou responsable de tout cela se purgea, avant de lancer une nouvelle bravade. Piètre réaction devant cet étalage de puissance. La bravoure n'y était pour rien. Et la défiance mal placée. En témoignait la dérisoire réaction. Empilant quelques cailloux en ce qui semblait un vain rempart, celui qui fut autrefois fier capitaine prononça quelques paroles à celui qu'il servait jusqu'alors. Mais rien ne vint. Ce qui n'étonna nullement. On ne peut ainsi se détourner avant de venir demander aide de nouveau. Cela ne fonctionnait pas. Tentant de se relever à l'aide de sa lance, le meurtri n'y parvint pas, et lançant une dernière moquerie envers la horde qui les toisaient. Puis il s'effondra.

Le frère et la sœur ne bougèrent pas pour le moment. Lui se décida à agir. Descendant de sa monture, maudissant ce qu'il allait faire, il s'empara du corps de celui qu'il percevait presque comme un apostat. Puis le hissa, tant bien que mal, sur sa selle.

«Que Kÿria me pardonne pour ce que je fais, mais je tiens à avoir le fin mot de cette histoire avant de lui remettre ce qui lui est dû.»

Pas un sentiment sur son visage. Pas de ménagement pour le corps meurtri, qu'il hissa comme on pose un sac, en travers de la selle. Qu'importait qu'il souffre, pourvu qu'il survive. Faisant signe à ses deux compagnons, il les invita à récupérer ce qu'ils pouvaient, y compris la lance, toujours fichée. Il ne tarda pas à remonter en selle, avant de lancer d'un ton sourd et grave.

«S'il vous plait de braver la colère de Carpacelva, je ne vous retiens pas. Pour ma part, je me doute combien la fureur de ceux qui servent Kÿria peut être dévastatrice. Je n'entends pas leur soustraire leur vengeance. Simplement la retarder...»

Sans un autre mot, sans un autre regard, ni sourire, ni autre, il fit tourner bride à sa monture, et reprit le chemin d'où il venait. Le corps en travers de la selle semblait inerte, ne bougeant qu'au rythme des chaos de la route et de l'allure forcée. Il espérait que Carpacelva lui pardonnerait et renoncerait à sa chasse. Du moins pour un temps.
Revenir en haut Aller en bas
Timérion Adantar
Elfe
Timérion Adantar


Nombre de messages : 378
Âge : 31
Date d'inscription : 25/12/2012

Personnage
:.: MANUSCRIT :.:
Âge : 1718 ans. (290 du 9ième cycle)
Taille
:
Niveau Magique : Maître.
D un Titan - D'un Titan, l'écho assourdissant Empty
MessageSujet: Re: D'un Titan, l'écho assourdissant   D un Titan - D'un Titan, l'écho assourdissant I_icon_minitimeMar 6 Jan 2015 - 17:49



La vague était passée et ne l'avait pas mouillée. Si il avait su qu'un jour il devrait utiliser sa connaissance de la Symphonie pour échapper au courroux anarchique de la forêt. Si il le désirait, le Protecteur pouvait devenir invisible aux bêtes et aux arbres. Même si le terme n'était pas exact, disons qu'il arrivait au moins à devenir indigne de leur intérêt, se faisant passer pour un arbre parmi les arbres, un arbre qui aurait juste la forme étrange d'un Elfe. Un truc, rien de plus qu'un vieux truc.

Il ne fit aucun commentaire, ni sur la forêt en mouvent, ni sur les bravades stupides d'Aranos, ni même lorsque le Lieutenant choisit d'éloigner le Capitaine de cette mêlée. Et pourtant, il ne pouvait être que sensible à la prière désespérée de son ami et seulement dépité par la naïveté de l'autre Elfe qui l'emmenait ainsi au loin. Il se redressa de toute sa taille pour faire face au seul être qu'il ne pouvait duper: Carpacelva. Annãmmë s'était enfuie, comment pouvait-il lui en vouloir? Aucun animal n'était assez fou que pour se mettre sur le chemin de la grande chasse. Lui était trop vieux pour se laisser emporter par l'instinct de survie. Sans quitter des yeux la meute approchant, il s'adressa à l'autre Elfe.

"Laisse partir ton cerf, mon enfant. Il saura te retrouver une fois tout cela terminer. Je préférerais que tu t'en aille également, la rive du lac n'est plus sûr. En fait, l'Eraison tout entière n'est plus en sécurité maintenant.  Carpacelva donnera la chasse à tout ce qu'il considère comme une quelconque souillure, ou comme une proie d'intérêt. Si tu demeures, alors prends bien en compte les risques que tu encours."

Il étendit sa conscience sur la berge. Il cherchait une arbre, un buisson, une seule plante qui ne fut pas tout entière absorbée par le concerto de l'Eäla. Il le trouva dans le lierre, ce même lierre qu'il avait lui-même planté et fait croître plusieurs siècle auparavant. De l'engeance d'Elg'Cahl, il avait su réchapper et désormais, il accueillait son père en souriant faiblement. Enfin, du moins c'était ainsi qu'il ressentit son chant. Ce serait son pilier, son point d'encrage avec la forêt. Il commença à accorder sa voix à celle du Lierre, se répondant l'un l'autre pour élaborer une mélodie qui ne faisait qu'une, empreinte d'une profonde mélancolie et de la joie de retrouvaille bien improbable.

L'union avait été rapide. Après tout, le lierre avait déjà été imprégné de sa magie, le contact ne pouvait être qu'aisé. La suite s'avéra plus complexe. Il devait faire fusionner ce chant là avec celui d'un des arbres puis de ses voisins. Il resserra sa poigne et modula lentement son chant pour lui rendre une note agressive comme tous ses arbres sur la berge. Le temps pressait. La magie commença à irradier de son corps, formant un soutien à sa Symphonie, tentant de dompter les arbres. Un à un, il essayait de les rallier à son chant. Utiliser la Symphonie, un sacrilège pour certain, un fantasme pour d'autre, une nécessité à cet instant précis.

Il avait de ces forces, il espérait ne pas devoir en brûler d'avantage. Lorsqu'il estima avoir une assez grande zone à son écoute, il commença à modifier doucement le contenu de celui-ci. La chasse était très proche désormais. Insensible à ce duel d'influence au sein de la Symphonie elle-même. Finalement Timérion superposa sa volonté à celle des arbres. Aerlinn le tuerait, mais pour le peu que cela pouvait changer à ce moment précis...

"Carpacelva, Seigneur des Bêtes, Grand traqueur.
Contre qui, vengeur, sonnes tu la grande chasses?
Qui a attiré ton courroux et tes ardeurs?
Eäla, pourquoi fouler cette terre lasse?"

Tout son être était tendu en attendant le jugement comme son lais était repris en choeur et en écho par la vingtaine d'arbres dont il avait su s'attirer les faveurs. Si réponse il y avait, il aurait peut-être une chance, sinon, le chant n'aurait plus grande importance et seule la magie pourrait peut-être lui apporter le salut. Ou en tout cas, elle seule pourrait donner à Aranos suffisamment de temps pour fuir...
Revenir en haut Aller en bas
http://www.reve-emotion.be/
Delyndil Nöldorion
Elfe
Delyndil Nöldorion


Nombre de messages : 197
Âge : 37
Date d'inscription : 04/04/2008

Personnage
:.: MANUSCRIT :.:
Âge : 756 ans
Taille
:
Niveau Magique : Non-Initié.
D un Titan - D'un Titan, l'écho assourdissant Empty
MessageSujet: Re: D'un Titan, l'écho assourdissant   D un Titan - D'un Titan, l'écho assourdissant I_icon_minitimeSam 10 Jan 2015 - 18:22

La Guerre, mené par les drows, leur victoire et la perte d'Ellyrion. Notre capitaine avait prévenu Timerion Adantar de cet écho qui allait s'abattre sur l'Anaeh, mais il n'avait pas écouté lorsqu'ils s'étaient rencontré en Malereg. Une guerre ou le temps était l'allié de l'elfe, foutaise, sornette, le vieil elfe vivait dans un passée lointain. Oh ce n'était pas du fait de Timerion, certes, mais sa pensée, son but si louable, si protecteur avait germé dans l'esprit du Roi et une guerre longue et lente avait usé les elfes et les avaient surprit, car les drows, eux n'allait pas s'usés dans une guerre d'usure, non ils prendraient et c'est tout. Ils avaient fait vite, ils n'avaient pas attendus et beaucoup de frères et de sœurs avaient périt, mais si seulement le conseil d'Aleandir, son Roi le Dyarque, ainsi que certains protecteur avait suivit les conseils du capitaine de frapper fort et vite, que désormais les guerres éternel n'étaient plus un avantage pour les elfes, peut-être alors auraient-ils put évité tout cela? A cette réponse seul l'avenir pouvait répondre. Et pourtant Delyndil continua de bataillé au front contre les sombres, sa haine s'amplifia à leur égard, son éloignement de Kyria se fit plus grande encore et ce qui devait arrivé, arriva...




Consumé par une haine fulgurante, mais résonné par une détermination et une volonté de métal, le capitaine commença a subirent irrévocablement chaque effet dévastateur de cette noirceur qu'il lui couvrait le cœur et l'esprit. Son teint s'était palis avec le temps et les combats, sa chevelure autrefois noire au reflets d'argents s'était laissé fondre pour une couleur plus pâle et d'argent. Mais ce qui marquait encore plus cette haine et cette envie de vengeance et de justice était la marque d'un brûlure qui lui entaillait le côté gauche de son minois taillé en lame de couteau. Un feu de magie déferlé dans la bataille par un sorcier drow, qui lui laisserait à jamais l'empreinte de la noirceur qui sévissait dans son cœur. Cette marque trônait désormais sur le visage du capitaine de cavalerie. Enlaidit d'un côté l'elfe qu'il était n'en n'avait pas moins continué son combat contre ses cousins sombres, et bien que peu d'informations arrivaient a filtré depuis le front concernant son état, certaines choses réussissaient toujours à passé. Néanmoins dans toute cette pluie de maux, le capitaine avait fait parlé de lui par ses exploit, ses nombreux drows tués, sa traque jusqu'en Aduram même, son nom s'associant a la mort bien souvent. Son visage balafré par la magie amenait bien souvent une peur inconsciente chez certains sombre, sa lame n'en n'était pas pour rien; Silcrist elle se disait nommé et les drows, l'a nommèrent la pourfendeuse ou le fendoir, pour le nombre de tête qu'elle trancha.




________________



Campement Elfique du Front Est....6ème ennéade de Bàrkios, Printemps de l’an Huit, Cycle Onze.




Dans sa tente, le capitaine était debout, les mains posé sur la table, observant une carte d'Anaeh, sur laquelle était placé divers pions représentatifs, des avancées de l'ennemie, des troupes etc...Discutant, avec ses différents officiers et sous-officiers, le capitaine Delyndil avait su maintenant le front est intact, au contraire ses troupes avaient su grignoté quelques peu du terrain en Eraison, ce qui avait haussé la confiance qu'avait bon nombre de soldat en sa capacité de commandement. En réalité bie n qu'animé par un esprit de vengeance et de justice, l'elfe qu'il était s'était fait remarqué non pas par ses convictions personnels, mais bien par ses exploits et ses victoires. Il avait souffert comme beaucoup de soldat, il était défiguré et cela renforçait ses liens avec ses soldats qui voyait leur capitaine sur le front au côté de ses soldats. Puis alors qu'un vent soudain s'étaient levé, certains officier sensible a la symphonie des arbres sentirent l'appel, au du moins l'écho d'une chose terrible qui venait de surgir.


"Qui y a-t-il Lieutenant Fingoriel?"

Fingoriel: " je ne sais pas Capitaine....la symphonie, j'ai sentit comme un trouble immense...comme si de nombreuses voix avaient crié et s'étaient éteinte aussitôt..."

Epervier: " Ca..keuf Capitaine....quelque chose se trame près du lac Uraal , certains d'entre-nous l'on sentit...."

Fingoriel: " Je vais aller voir Capitaine...j’emmène avec moi quelques soldats..."


"Non Lieutenant, vous n'en ferez rien...vous êtes sensible à la mélodie, je ne le suis pas,  aussi ma venue sera plus discrète...de plus il nous faut garder un maximum de soldats au front...je vais y aller seul"

Si tôt dit, si tôt fait, Delyndil s’apprêta de son armure aux couleurs sombres et une fois sur son destrier, partit en direction du lac. là ou un ancien mal avait souillé cette eau. Que se passait-il donc si loin, et surtout pourquoi cela avait su retentir jusqu'ici? Une nouvelle attaque? Non, notre capitaine protégeait bien  ses arrières, il était avisé...c'était autre chose.

Galopant à toute hâte, le cavalier d'ébène finit par trouvé le lieu de cette perturbation, des oiseaux qui volaient en masse comme si il fuyaient un feu, des bêtes de toutes sortes déferlaient comme la mort venait les cherchés. L'étau se resserrait à mesure qu'il s'approchait du dit lieu, la végétation se faisait plus dense, plus épineuse et plus dangereuse, mais rien ne semblait résisté a Silcrist, qui coupait et tranchait chaque racines, chaque bois ou branches qui lui bouchait le passage, et avec détermination et acharnement notre avatar de la vengeance finit par passé. Ce qu'il y vit était étrange. Quelques elfes se tenait la devant une image incroyable....Un cerf immense se tenait la devant un elfe, qui semblait lui adressé la parole.

Plus loin en arrière, se trouvait une autre elfe monté sur un cerf, pas loin d'elle se trouvait un soldat, Delyndil le reconnut sans mal, car il avait déjà vu son visage au côté de Aylah Elabriryn. Noldorïon n'avait d'ailleurs plus eu de ses nouvelles depuis la guerre, les différents capitaine étant dispersé sur le front. A ses pieds se trouvait par contre un elfe pour qui il avait beaucoup d'admiration, C'était Aranos, le capitaine de l’infanterie royale, le gros des troupes de l'armée, le fer de lance. Que faisait-il-la, il était en sang et presque méconnaissable, et pourtant Delyndil reconnu sans la son frère d'arme. Il s'approcha alors de lui et de Iridwen.
Posant pied au sol, son destrier noir s'arrêta a leur hauteur, et alors qu'il se plaça à hauteur du jeune lieutenant Iridwen, il porta son regard sur Aranos.



" La Mère tient-elle à voir tous ses fils et filles périrent...."

Le regard sombre du capitaine était froid et remplie d'une haine qui bouillonnait avec un calme et une sérénité impressionnante, et pourtant bien que défiguré de la moitié, son charisme et son sa stature imprégnait alors ses quelques morceau de boue.
Son regard se porta ensuite vers la noss qui chevauchait un cerf, il passa à côté d'elle et la fixa quelques seconde.



"l'Anaeh vient de perdre l'un de ses plus grands défenseurs, comptes-tu resté ici à observé.....Noss...?"

La froideur du ton de sa voix, était perceptible et ce qu'allait entreprendre Delyndil allait encore plus rendre furieux la Mère, mais cela était suffisant.
Il s'approcha de Timerion et surprit ses dernières paroles, il priait encore, décidément ce genre de personnes étaient toujours aussi naïf de la réalité.



"Carpacelva, Seigneur des Bêtes, Grand traqueur.
Contre qui, vengeur, sonnes tu la grande chasses?
Qui a attiré ton courroux et tes ardeurs?
Eäla, pourquoi fouler cette terre lasse?"


"...Seigneur Adantar..."


Pour Timerion, la venue du capitaine de cavalerie pouvait engendré quelques tensions, leur dernière discussion n'avait pas été des plus...amicale, bien qu'ils n'étaient jamais en venus au mains. les deux elfes avait des divergence d'opinion, surtout concernant la guerre, l'un préconisait la patience, l'autre l'action immédiate. Mais aujourd'hui c'était un visage ravagé par la haine et une envie de vengeance dévoreuse, si affamé qu'elle avait emmené l'elfe a subir le feu de la magie en plein visage et lui avait laissé une marque horrible. Pour des yeux amateur cela était le fruit d'une brûlure, mais pour un pratiquant de la magie, cela était clair comme de l'eau.

"Que comptez-vous faire ?"
Revenir en haut Aller en bas
Nienna Ancalímon
Elfe
Nienna Ancalímon


Nombre de messages : 340
Âge : 233
Date d'inscription : 31/01/2009

Personnage
:.: MANUSCRIT :.:
Âge :  200 ans
Taille
:
Niveau Magique : Non-Initié.
D un Titan - D'un Titan, l'écho assourdissant Empty
MessageSujet: Re: D'un Titan, l'écho assourdissant   D un Titan - D'un Titan, l'écho assourdissant I_icon_minitimeDim 11 Jan 2015 - 19:49



Un écho, un murmure...

La cacophonie des arbres représentaient sans doute bien le parjure commis par leur frère. Les rongeurs suivis par les oiseaux s’en fuirent dans un chaos innommable certain volatile prenant le temps dans leur fuite d’attaquer les elfes. Peut-être était-ce un avertissement ! Mais qu’avez donc dit ce fou pour que les habitants de la forêt deviennent hostiles envers leur protecteur !? Sur le dos de Lossë tu sens bien que le cerf est de plus en plus nerveux d’autant plus depuis que la carpacelva ainsi que sa suite de prédateur ont fait leur apparition dans l’horizon feuillu de la grande sylve. La respiration de l’animal est rapide et bruyante sans compter qu’il ne cesse piétiner le sol.
Tu portes ton regard sur l’elfe dans la boue du rivage. Vous êtes trois sur la rive avec lui, qui se lance dans une jouge verbale avec les créatures qui  lui répondent par un long silence. Ils ne sont sans doute pas là pour fournir une quelconque explication, les dieux n’ont jamais à expliquer leur choix et ils n’ont pas à se mêler des affaires des mortels. Car après tout votre longévité de vie ne vous offrez pas l’immunité complète ! Alors que ton iris bleuté est toujours posé sur ton frère dans la boue quand soudainement sa nudité te frappe… Tu détourne ton regard rougissant légèrement. Tu te concentre sur ses paroles, qui pour toi n’ont pas de sens ! « Il est vrai, qu’il y a des traitres en Anaëh. » Des traîtres ? Chez les Elfes ? Voilà quelque chose de bien invraisemblable selon toi, quel elfe ou Noss pourrait vouloir la perte de la grande forêt. Avait-il seulement des preuves de pareille accusation !?
Il commençait à te taper sur le système quand il s’évanouit… La perte d’Uuvanio était tragique, mais de là à réveiller un autre Eala pour lui cracher à la figure qu’ils manquaient de « couille » étant donné que ceux-ci restait « caché » dans la forêt. L’elfe brun qui semblait avoir ton âge, ou peut-être avoir quelques années de plus, pris l’inconscient sur son cheval et partit le premier avec pour but de semer la grand chasse et la carpacelva pour sauver leur frère… Tu pensais que c’était assez vain comme tentative, bien que se battre contre elle, ne serait être une meilleure idée. Vous n’étiez finalement plus trois mais quatre sur la rive, l’elfe brun qui voulait s’éloigner avec le parjure fut rejoint par un autre au visage mutilé.

"l'Anaeh vient de perdre l'un de ses plus grands défenseurs, comptes-tu resté ici à observer.....Noss...?"

Noss ? Toi !? Il est vrai que ta monture est des plus singulière pour une elfe des cités mais quand bien même. Tu n’avais pas la peau basané de tes cousins de la forêt, tu as la peau clair comme un rayon de lune, la chevelure blonde dorée et les yeux bleus, tu lui ressemblais plus que tu ne ressemblais à un Noss. Tu étais assez choquée par ses propos et par la froideur de son ton, tu es l’humble fille dun marchand de vin pas guerrière… du moins pas encore… Et ce n’était pas vraiment ce que comptais faire de ta vie en fait. Tu ne répondis juste pas, il n’y avait pas de honte à être prise pour une Noss selon toi.

"Laisse partir ton cerf, mon enfant. Il saura te retrouver une fois tout cela terminé. Je préférerais que tu t'en aille également, la rive du lac n'est plus sûre. En fait, l'Eraison tout entière n'est plus en sécurité maintenant.  Carpacelva donnera la chasse à tout ce qu'il considère comme une quelconque souillure, ou comme une proie d'intérêt. Si tu demeures, alors prends bien en compte les risques que tu encours."

Le plus âgé s’adressait à toi, toi dont le destrier dansait presque le moon-walk maintenant. Tout c’était enchaîné assez rapidement que tu avais presque oublié que tu ne montais pas un simple cheval. Souplement tu mis pied à terre, embrassant l’animal, qui une fois libre rejoint les profondeurs de la forêt en quelques immenses bonds dignes d’une sauterelle souple et rapide. Quand il ne fut qu’un lointain point blanc tu reportas ton attention la carpavelca, tu espérais que rien ne poursuive l’innocent cervidé. Tu étais prévenue du danger que tu encourais rester ici, mais ça te semblais être la chose à faire. Après t’avoir parlé le mage se lança dans un chant comparable à une prière, auquel se joint quelques arbres. Tu étais assez impressionnée, tu ne savais pas que c’était possible…

"...Seigneur Adantar... que comptez-vous faire ?"
Tenta d’interrompre le dernier arrivé. Tu connaissais au moins le nom de l’un de tes compagnons d’infortune maintenant. Tu décidas de te joindre au chant du mage en espérant calmer la fureur ou au moins de la détourner peut-être sur les vrais ennemis de forêt. Car après n’était-ce pas les drows la vraie souillure !?


Code © Kuru' on Libre-Graph
Revenir en haut Aller en bas
Entité
Modérateur
Modérateur
Entité


Nombre de messages : 1677
Âge : 823
Date d'inscription : 14/01/2008

Personnage
:.: MANUSCRIT :.:
Âge : Eternel.
Taille
: Infinie.
Niveau Magique : Non-Initié.
D un Titan - D'un Titan, l'écho assourdissant Empty
MessageSujet: Re: D'un Titan, l'écho assourdissant   D un Titan - D'un Titan, l'écho assourdissant I_icon_minitimeDim 11 Jan 2015 - 23:50


Des enfants capricieux, voila ce qu’ils étaient et rien d’autre. Ils avaient appelés et ont leur avait répondu, que demandait t’il de plus.

La clairière était en effervescence, la végétation semblait animer d’une volonté propre, sauvage et envahissante son cœur battait au rythme endiablé de la chasse qui avançait à grand pas. La situation était entrain de devenir critique pour les elfes présents dans la clairière. Pourtant, un elfe décida de s’élever contre l’esprit vengeur, il entama donc un sort complexe censé créer un lien avec les arbres. Après un dernier chapelet de parole véhémente à l’encontre du Grand chasseur, l’instigateurr tomba inerte au sol. Il fut enlevé par un jeune lieutenant au cheveu noir. Leurs courses fut ralentit brièvement par un nouvel arrivant. Le moment était bien mal choisit pour atterrir ici. A vrai dire,  il ne devait pas exister en Anaëh d’endroit plus hostile à toute forme de vie civilisé en cet instant.

Le dénommé Delindyl tenta de s’approcher du mage elfique mais n’y parvint pas. Autour du Seigneur Protecteur de l’Épine dorée, le lierre formait un bouclier protecteur et afin de ne pas briser la concentration nécessaire au mage, la végétation ne distinguait ni ennemi ni amis, son seul but était de protéger le lanceur du sort. Quand le capitaine de cavalerie posa son pied dans la zone, il fut assaillit par une branche entrelacé de feuille et de racine qui le frappe de plein fouet, le projetant au sol. Le lierre s’étendit sur l’elfe, le maintenant au sol avec force, lui bloquant la tête, liant ses poings et ses pieds sans qu’il ne puisse avancer.

Tout cela se produit sous les yeux du Grand Cerf  qui continuait toujours sa course, suivit de prêt par sa mortelle harde.

Quelque mètre avant l’impact, le sort du mage opéra et contre toute attente, la grande bête ralentit le pas jusqu’à s’arrêter complètement. Il semblait troubler, ses oreilles c’était relevés, son museau humait l’air avec force. Autour de lui, les mammifères adoptèrent la même position, la tension était à son comble mais aucune des bêtes ne semblaient vouloir dépasser l’animal sacré. Dans l’air flottait une forte odeur fongique,  elle en devint même suffocante. Les elfes pouvaient enfin distinguer le visage de l’esprit incarné.

Son corps était en tout point semblable à celui dun cerf, son pelage lui était blanc et zébré de noir, une couleur bien peu commune. Mais ce qui était réellement frappant, c’était l’aspect de son visage. Son crâne était fait entièrement d’os et dans ses deux orbites brillaient une lueur malsaine.
L’entité semblait vouloir communiquer. Un bruit sourd s’éleva et dans toute la clairière et on put entendre ses mots dans l’écho qui se réverbéra sur les arbres.


D un Titan - D'un Titan, l'écho assourdissant 430710Grandcerf

Faible être, nous sommes les premiers fils,
Donnez nous le profanateur,
Il n’est plus des vôtres.

Faible être, nous sommes les premiers fils,
Écartez vous de notre chemin.
Nous allons chasser l’ennemi.

Faible être,
Fuyez.


Froide et effrayante, la voix qui s’élevait du Grand Cerf provenait dun autre âge. Pour ceux sensible à la Symphonie, elle résonnait comme une sourde menace, primaire et venu des premiers cycles du monde. L’esprit s’ébroua et brama à plein poumon. Le son qui suivit paralysa l’ensemble des participants. Timérion ne put contenir la force qui déferla sur lui, la forêt entière sembla lutter contre le contrôle qu’il imposait sur la végétation, il fut couper brutalement du Grand Chant et les liens qu’ils avaient construit explosèrent, la vague de force frappa le mage et l’envoya,  sonné et blessé au pied de la dame elfe chevauchant un cerf blanc. Il était toujours conscient.

Puis  le Grand Cerf reprit sa course, il dépassa le groupe dans un bond majestueux. Il fut suivit par le reste de la meute et au lieu de piétiné simplement les elfes présents, les animaux évitèrent avec précaution chaque membre de la troupe de fortune. Leurs objectifs étaient clairs : Chasser les ennemis de l’Anaëh.


_________________
Ombre fugace
Maître de ton destin

-Crédits de l'avatar: ETERNAL RETURN - Art of pierre / Alain D.
Site de l'artiste: http://www.3mmi.org/v9/
Revenir en haut Aller en bas
Timérion Adantar
Elfe
Timérion Adantar


Nombre de messages : 378
Âge : 31
Date d'inscription : 25/12/2012

Personnage
:.: MANUSCRIT :.:
Âge : 1718 ans. (290 du 9ième cycle)
Taille
:
Niveau Magique : Maître.
D un Titan - D'un Titan, l'écho assourdissant Empty
MessageSujet: Re: D'un Titan, l'écho assourdissant   D un Titan - D'un Titan, l'écho assourdissant I_icon_minitimeLun 26 Jan 2015 - 22:58



Avoir mal était une chose, devenir plus mutilé encore qu'il ne l'était en était une autre. Si il n'avait pas quitté la Prime Forêt peu de temps auparavant, Timérion aurait probablement sombré dans la panique la plus total. Il entendait des voix, des voix d'arbres, mais il ne pouvait en retirer quelque chose de clair, de construit, pas comme à l'habitude. Des chants s'élevaient comme dans une langue qui lui était étrangère, d'autres n'avaient aucune origine, certains n'était qu'un enchevêtrement d'inepsies. Seul le lierre qui était si réceptif à son pouvoir semblait encore lui dire quelque chose de plus ou moins correcte.

Il se retourna péniblement sur le dos, tentant de retrouver le sens de l'équilibre et de la vue. Il ne savait pas vraiment ce que l'Eala lui avait fait, mais il n'en restait pas moins qu'un voile blanc s'estompait petit à petit pour laisser place à la réalité et qu'un sifflement désagréable lui masquait les bruissements de la forêt. Son corps était meurtri, mais ce n'était ni la première ni la dernière fois. Sa jambe l'avait bien souvent plus surement torturé que cela.

Il resta allongé sur le dos un instant, le temps que le monde cesse de tourner autour de lui dans farandole folle. Lorsque ce manège nauséeux consentit à ralentir quelque peu, il se redressa, à demi assis. Dans son esprit la vision floue du lac appela des images en déferlante, des souvenir d'une lointaine bataille, des gerbes de lierre, des cris, le sang chaud, les viscères nauséabonde contre son visage, les convulsion... Mais cela appartenait au passé.

La silhouette enchevêtré de feuilles devait aussi faire partie de cette vision. Mais pourquoi ne disparaissait-elle pas? Pour restait-elle à l'arrière plan, même quand l'image de sa femme déchirée et bafouée s'imposait à son esprit? Il ne pouvait trouver de réponse logique à ses questions, la Symphonie ne lui répondait qu'une énigme insensée et le monde ne voulait pas arrêter de tourner. Si seulement ses souvenirs avaient pu le laisser en paix. Le Chant du lierre lui proposa de lâcher prise, de laisser libre les fibres végétales. Timérion rompit tout lien avec sa magie, elle cessa de battre dans ses veines, le lierre redevint lierre, sa tige se fit à nouveau souple.

Il ne savait plus pourquoi, mais il sentait bien que les larmes coulaient du seul de ses yeux qui pouvait encore pleurer. Etait-ce pour Nimuë? Etait-ce pour son peuple? Sa mère, son père, son maître? S'agissait-il du choc? Etait-ce un maléfice? Ou bien avait-il refouler le souvenir de la mort de son ami et ne pouvait pourtant pas en effacer le chagrin? Il arriva à la conclusion que c'était peut-être tout cela en même temps. Il pensa qu'il était trop vieux, que son temps était révolu et qu'il s'était déjà trop attardé sur cette terre. Timérion se laissa retomber, étendu contre le sol, les yeux fixant le ciel parcouru de nuages. Trop vieux...
Revenir en haut Aller en bas
http://www.reve-emotion.be/
Nienna Ancalímon
Elfe
Nienna Ancalímon


Nombre de messages : 340
Âge : 233
Date d'inscription : 31/01/2009

Personnage
:.: MANUSCRIT :.:
Âge :  200 ans
Taille
:
Niveau Magique : Non-Initié.
D un Titan - D'un Titan, l'écho assourdissant Empty
MessageSujet: Re: D'un Titan, l'écho assourdissant   D un Titan - D'un Titan, l'écho assourdissant I_icon_minitimeMar 27 Jan 2015 - 7:56

Tu tentas en vain de soutenir le mage dans son chant afin d’apaiser l’Eala, tandis que l’elfe qui venait d’arriver lui tenta de discuter avec le mage qui avait entamé son chant ne lui répondit pas. Alors il s’approchait pour le faire sortir de sa transe, le bouclier de lierre de ce dernier le défendit d’approcher plus et de le déconcentrer en l’attachant solidement au sol de manière à ce qu’il ne puisse pas se relever. Tu continuais à chanter de concert avec le mage, tu n’étais pas sûre que ta voix soit efficace et arrive aux oreilles de la Carpavelca et de sa meute sanguinaire. Néanmoins, après quelques minutes, celle-ci leva le nez de sa direction et se stoppa dans sa marche les oreilles dressaient écoutant le chant que le mage avait réussi à faire se lever parmi les arbres. . Ils n’étaient pas bien nombre les conifères qui s’étaient joint au chant du vieil elfe, mais ils étaient suffisants pour que le grand Cerf daigna leur porter une attention. Il répondit d’une voix caverneuse semblant venir du tréfonds des âges de la sylve : qu’ils étaient les premiers fils, qu’ils étaient là pour purifier l’Anaëh. Une fois ses minces vers échappaient de sa bouche osseuse dénuée de peau, celui-ci brama avec puissance.

Le crie de la bête te transperça de part en part comme une lance qui serait soudainement venu se ficher dans ton système nerveux. Tu tombas à genou à un mètre à peine du mage qui avait fini allongé sur le dos une de ses jambes blessée par son propre sort qui venait de s’évanouir dans un grand fracas. Toi aussi qui entend les arbres tu as bien de mal à saisir ce qu’ils peuvent bien dire à cet instant c’est une nouvelle cacophonie qui démarre au bord de l’Uraal, on reconnaît bien là la puissance dun Eala. Capable en un souffle de ranger tous les arbres de son côté. Tu aurais presque souhaité être sourde tant tes oreilles te faisait souffrir à cette instant. Tu plaquais tes mains sur tes esgourdes pointues typiques des elfes, espérant étouffer le brouhaha.

Tu regardes autour de toi, tous ici semble plus âgés que toi, leurs visages portent des traits que le tient ne serait pour l’instant même pas esquisser. Le lierre a libéré le dernier arrivait, l’elfe brun lui s’est éloigné en amenant le fauteur de trouble avec lui. Vous êtes trois sur cette berge, deux hommes dont les faciès portent des meurtrissures indélébiles. Des cicatrices aux sujets des quelles tu oses à peine imaginer les causes. Toi, ton visage est lisse et ne porte aucune ride, toi qui ne connais au final rien à la vie ou à la guerre qui vous oppose au drow. Tu décides d’oser en toute innocence, ce n’est pas tant pour le bien de ton frère elfe qui a juré, mais pour tes parents et pour toi-même quelque part. Parce que tu as vu les visages mutilé par guerre ici-même, pétrie par la haine, la colère et vu la peur dans les yeux de ta mère.

Tu as peur, tu ne sais pas bien ce que tu fais, mais tu oses. Ce n’est pas que pour toi que tu veux parler, mais pour ceux qui ne peuvent pas. Fébrile comme un faon tu te dresses pour faire un pas puis deux la détermination réussit à tant faire faire un troisième avant que tu ne t’effondre à nouveau. Tu es couverte de boue du mollet jusqu'au dessus des genoux.

- Premier fils de la mère,
Grand frère des elfes,
Apaiser votre colère.

N’entendez-vous pas la peine,
N’entendez-vous pas la haine,
Votre petit frère souffre,
Dans son cœur se mêle,
Raison, foi et peine.

Il ne sait comment demander,
Il a appelé à l’aider,
Il a supplié et prié.
Sans qu’aucune réponse ne lui parvienne.

Grand frère des elfes,
Premier fils de la mère,
Ne partez pas en guerre contre votre petit frère.
Ecoutez et sondez son âme tourmentée,
Le cœur à sa raison, il a sa folie,
Mais dans sa déraison, grand frère,
Il y a de l’amour, de l’amour pour vous.

De l’amour Anaëh,
Pour qui sait écouter, il y a de l’amour,
Bien plus d’amour que de haine.

Moi, humble fille de Kÿria, mère et créatrice de chacun ici.
Je vous supplie, grand frère, ne condamnez pas votre frère.
Il peut y avoir entre frère quelque rancœur,
Mais grand et petit frère se pardonnent !
Car, au-delà de la rancœur, de la colère et des incompris,
Bien plus de chose nous lie…


L’odeur qui se répandait de plus en plus t’empêchait de parler normalement. Certaines fins de phrase s’évanouissaient dans un murmure à peine audible entre tes lèvres. Elle te fait tousser à chaque goulée d’air que tu prends. La tête commence à te tourner et la harde vengeresse semble reprendre sa route. Tu ne sais pas bien si tes mots ont été vains, ou si ils ont été entendus, tu espères au moins avoir semée le doute quant au bien-fondé de leur chasse. Tu priais au fond de ton cœur avec véhémence pour qu’ils ne se lance pas dans une chose contre l’un des leurs. A quatre pattes tu retournes auprès du mage, arrachant la manche de ta robe, seule partie encore propre de cette dernière pour bander la jambe de ce dernier.
Tu te penches au-dessus de dernier pour voir s’il est conscient. Ses yeux émeraudes son grand ouvert et plongé dans le lointain. Tu poses doucement ta main fraîche sur ton visage tapotant doucement sa joue pour le ramener au milieu de boue et de l’air vicié qui vous entoure. Un mince sourire triste aux lèvres lorsque tu sens qu’il te voit enfin. Il y a regardé et voir, on peut regarder sans voir et voir sans regarder. Voir c’est percevoir et comprendre ce qui nous entoure, regarder c’est observer sans comprendre. Tu tousse une ou deux fois avant de dire d’une voix enraillée au mage.

- Vous allez bien ?


Revenir en haut Aller en bas
Aranos
Elfe
Aranos


Nombre de messages : 68
Âge : 31
Date d'inscription : 08/03/2013

Personnage
:.: MANUSCRIT :.:
Âge : 712 ans.
Taille
:
Niveau Magique : Apprenti.
D un Titan - D'un Titan, l'écho assourdissant Empty
MessageSujet: Re: D'un Titan, l'écho assourdissant   D un Titan - D'un Titan, l'écho assourdissant I_icon_minitimeMar 3 Fév 2015 - 23:14

      Un vaste hurlement secoua l’échine vaincue du Capitaine. C’était comme de la lave qui lui aurait rongé les sangs, un bouillonnement de douleur purulait dans ses entrailles. Aranos hurla en s’éveillant ou s’éveilla en hurlant, quelle différence ? Son visage ravagé, et dévasté, et presque brisé, se tordit encore en une grimace suppliante : c’était trop d’assauts, trop d’accrocs sur sa gueule fracassée.
      Le mâle brâme de Carpacelva tambourinait à ses oreilles, qui soudain dégouttaient le sang à pleines giclées. La fureur de l’Ëala avait transpercé Aranos comme dun éperon, il gisait écorché vif, perdu dans les ombres menaçantes de la forêt. S’il était sur la croupe dun cheval, il en tomba, comme l’animal ruait d’effarement. Le Capitaine roula au sol ; mais la terre, et l’herbe, et la brise, tout semblait vouloir dévorer celui qui parlait la mauvaise langue. Anaëh refermait comme ses crocs sur son ignoble fils.
      Puis tandis qu’il gisait désarçonné, aux prises avec l’herbe véhémente, l’ouragan des sabots s’en vint rouler et passer sur sa dépouille encore vivante. Des éclats de corne lui cisaillèrent les côtes, des griffes labourèrent son torse déjà presque ouvert ; il était un champ rouge, et avivé, sanglant. Derrière elles, les pattes de la meute, lorsqu’elles se furent éloignées, ne laissèrent qu’une tache grisâtre, cerclée d’écarlate dans l’herbe retournée.
      Une nausée, encore, le saisit ; mais cette fois, il n’avait plus de sang à rendre, tout était épandu autour de son corps. C’étaient des dents qu’il crachotait. Et comme il n’avait pas trouvé à se rouler sur le flanc, comme il demeurait inerte sur le dos, les dix ou douze dents qu’il expectora firent, au-dessus de sa bouche anéantie, un geyser clignotant de blanc et de rouge.

      Quand la douleur reflua, quand ses os rompus furent fatigués de couiner, il ne restait plus d’Aranos qu’un soupir hésitant, suspendu entre deux lèvres éclatées. Une petite bulle de savon, mais ocre, clapotait parfois à ses commissures crevées. De longues heures, peut-être de longs jours, avaient pu passer ; et quelques insectes industrieux, prenant ses chairs dégoulinantes pour des ponts, avaient entrepris de nidifier sur cette épave échouée en l’Œuvre. Mais les fourmis, les petites bestioles, durent abandonner leurs cahutes de trois jours, car un tremblement secouait les décombres d’Aranos. Plus qu’un tremblement, c’était un vrombissement, un bourdonnement qui faisait vibrionner son corps concassé ; et bientôt des hoquets l’agitèrent, par à coups, de bas en haut.
      Il riait. Il riait à s’en crever le gosier, il riait à en déchirer ses derniers tendons.
      Aranos vivait.

      Alors une nuit, la silhouette décharnée se déplia, elle se redressa vers le ciel ; mais pas trop, car les arbres pendaient pas ici, avec des lianes comme des gibets. Et boitillant, et sautillant, sur deux ou trois membres rompus, le Capitaine déchu se traîna dans les ombres ; fou, grognard, hébété, il croassait des insultes et crachait sur les ronces.
      Sur les sentiers du Sud et de l’Ouest, la nuit l’engloutit.
Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé





D un Titan - D'un Titan, l'écho assourdissant Empty
MessageSujet: Re: D'un Titan, l'écho assourdissant   D un Titan - D'un Titan, l'écho assourdissant I_icon_minitime

Revenir en haut Aller en bas
 
D'un Titan, l'écho assourdissant
Revenir en haut 
Page 1 sur 1

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Miradelphia :: ANAËH :: Terres d'Ardamir-
Sauter vers: