[Fort Norkan] Une correspondance alléchante. [Hanegard]

Citation :

À Hanegard Kastelord, seigneur de Val-Néera, seigneur de Renhanda, représentant du Duc du Médian a Fort Norkan.

Seigneur, c’est une joie pour moi d’apprendre que votre avancée commerciale dans les Wandres s’annonce prospère.  La raison pour laquelle j’ai décidé de vous écrire à ce jour est simple. Je souhaite qu’un échange voit le jour entre Fort Norkan et Lourmel.  Je dispose certainement de ressources dont vous devez manquer, et l’inverse s’applique également.  Si ma proposition vous paraît honnête et nécessaire, je suis prête à me rendre jusqu’à vous pour négocier cela de vive voix.

J’espère que nous pourrons nous entendre.

Que les cinq veilles sur vous.

Maélyne de Lourmel, Dame de Lourmel et Dame d’Outremont.

Citation :

A la dame de Beauté, châtelaine de Lourmel,
Ce sera une joie et un honneur pour moi que de vous accueillir à Fort Norkan afin que nous puissions travailler à établir une route commerciale reliant Lourmel au comptoir. Je vous envoie un détachement de ma garde naine en renfort de vos propres soldats afin d’assurer votre sécurité lors du passage par les Wandres.
Dans l’attente de vous voir, je vous baise les mains et demeure votre respectueux serviteur
Hanegard Kastelord, seigneur de Val-Néera et de Rehanda

Il ne fallut pas longtemps pour que la Dame reçoive une réponse de la part d’Hanegard. Elle reçut d’ailleurs bien plus qu’une simple lettre. Plusieurs nains vinrent à se rencontre. Ils étaient envoyés pour escorter la belle ; ou plutôt aider son escorte personnelle.

Maélyne fut rapidement prête à partir. Elle ne s’éternisera pas à Fort Norkan alors elle prit un minimum de bagages. Il lui fallut donc qu’une seule petite heure pour se préparer. Mais on conseilla à la Dame de partir à l’aube pour être sûr d’arriver avant la nuit au fort. Au vu de la dangerosité du voyage, Céodred se devait de rester à Lourmel. Il en était l’intendant et s’il arrivait quoi que ce soit à la Dame, ce serait à lui de reprendre les rênes au pied levé.

L’aube fit son apparition et la dame était déjà en route.

Tant que le convoi était en Serramire, ils n’avaient rien à craindre. Par contre, une fois la frontière dépassée, ils devraient être vigilants.

Ils prirent la route la plus courte possible, à travers les bois. La rencontre avec d’éventuels Wandrais était à craindre mais elle espérait que la présence des nains représentant le Fort apaise les tensions.

Ils étaient au milieu de la journée et avaient enfin atteint les Wandres. La Dame demanda à ses gardes d’ouvrir l’œil mais de ne pas attaquer en premier. Chaque minute passée les rapprochaient du fort. Chaque minute qui arrivait les risquaient un face à face avec des sauvages.

Maélyne était quant à elle perdue dans ses pensées. Elle avait vécu tellement de choses ses derniers temps qu’elle avait l’impression de vivre à toute allure. Il fallait aussi avouer qu’elle n’était plus elle-même depuis cette fameuse nuit meurtrière dans les Pycks d’Ortheim. Elle accumulait également les voyages ce qui l’éloignait de sa fille, Aline. Maélyne était fière d’elle. La petite qui n’avait pas quatre ans se débrouillait déjà très bien et comprenait les raisons des nombreuses absences de sa mère. Mais la Dame se promit de faire une pause dans ses déplacements, ne serait-ce que quelques ennéades pour les passer avec sa fille.
Elle qui avait grandi sans trop de responsabilités à devoir assumer, elle n’imaginait pas qu’un jour elle aurait autant de projets en cours.

Le soleil avait commencé sa descente et aucun « accident » n’était encore à déplorer. D’ailleurs, il n’était pas normal de n’avoir croisé personne jusqu’à présent. La Dame devint anxieuse à l’idée d’un éventuel affrontement. Elle se remémora cette fameuse nuit où la bête avait fait de nombreux morts. La peur qu’elle avait ressentie l’envahissait alors à nouveau. Respirant difficilement, elle essaya de se calmer en maîtrisant son souffle. Une main vint alors se poser sur son épaule. Une simple servante qui l’avait suivie dans son voyage mais sa présence combla de joie la Dame qui s’était calmée.

Une conversation acquit entre les deux femmes et la fin du voyage se termina plus rapidement. Fort Norkan fit son apparition une fois que le convoi était sorti du bois. Un des gardes présent partit au galop pour annoncer l’arrivée de la Dame. Ils traversèrent le pont et arriva à destination.

Maélyne était contente qu’il n’ait eu aucune rencontre durant ce voyage, même si elle trouvait cela bizarre qu’aucun sauvage ne s’était montré.

Son désir était maintenant de rejoindre Hanegard. Ils avaient tellement de choses à se dire, elle la Dame voulait avoir des nouvelles de Jena.

La calèche qui transportait la jeune femme s’arrêta devant les portes du fort. Celui-ci était fait de rondins. Il y avait une muraille qui l’entourait. Le tout était renforcé par des fortifications naines. La porte qui lui faisait face était décorée d’un gigantesque crâne de Norkan. Les hommes de Lourmel ne voyaient que cela. Ils étaient si fascinés par cette créature qu’ils manquèrent presque de tomber à la renverse.  La Dame ne manqua pas de les reprendre, même si elle-même fixait le même objet.

*Ce monde était vraiment peuplé de dangereuses créatures* se disait-elle.

En dessous de cet immense crâne se trouvait une personne qu’elle connaissait bien. A l’époque de leurs principaux échanges, cet homme était Baron d’Alonna. Ce n’était autre qu’Hanegard Kastelord. Depuis il avait abdiqué, tout comme elle.

« Ma dame, vous êtes plus belle encore à chaque fois que je vous vois. »

Cela fit sourire la Dame. Même si Hanegard la complimentait, elle s’avait que cela n’était que par politesse. Il était l’un des rare à ne pas essayer de la séduire vu que son cœur appartenait à Jena. D’ailleurs, Maélyne était impatiente d’avoir de ses nouvelles. Depuis qu’elle est devenue gardienne de Néera, elle n’en avait plus autant qu’auparavant.

« Hanegard, mon cher ami. » Lui répondit-elle en affichant un sourire.

Après les politesses d’usage comprenant notamment une révérence, les lourmellois entrèrent dans le fort.  Celui-ci était plutôt petit mais on constatait des travaux d’agrandissements. La jeune femme imaginait déjà à quoi cet endroit pouvait bien ressembler une fois que les travaux d’agrandissement seraient terminés.
Hanegard la conduisit à l’intérieur car la nuit allait bientôt tomber, ce n’était plus qu’une question de minutes. Une fois installé dans un bon fauteuil, il lui proposa du thé, ce qu’elle accepta volontiers.

« Comment allez-vous, dîtes moi ? Et surtout, donnez-moi des nouvelles de Jena je vous en prie, cela fait si longtemps… » Lui dit-elle alors qu’ils étaient tous deux installés.

Arrivée dans la salle et enfin installée, ils leurs servirent le thé. Que cette boisson avait bon goût, la Dame ne s’en lasserait pas. Elle lui demanda fort vite des nouvelles de son épouse, Jena. Il était rare que Maélyne se fasse des amies alors dès qu’elle en avait l’occasion elle restait en contact avec ceux-ci.

« Jena va bien, (...) servir la déesse ? »

Maélyne était étonnée de ce qu’elle venait d’entendre. Jena ? Une gardienne ? De Néera ? Oui en même temps, elle n’était pas si étonnée que cela. Jena avait toujours priée la déesse et son cœur n’était que pureté.

« C’est une fort bonne nouvelle. Elle doit être honorée d’avoir été choisie par la Déesse. Vous lui ferais part de mes félicitations et n’ayez crainte, cette nouvelle ne s’ébruitera pas. » Lui répondit elle.

Elle porta la tasse de thé à ses lèvres. Le liquide chaud avait un goût qu’elle n’avait encore jamais rencontré, pourtant c’était un délice. *Il faudrait que je lui demande d’où provient ce thé.*

« Nous venons (...) d’être sa marraine. »

La Dame baissa la tête. C’était pareil à chaque fois que la conversation tournait autour d’enfants. Elle qui n’en avait qu’un. Une fille, sa fille, sa petite princesse qu’elle gardait au maximum auprès d’elle. Au vu de la dangerosité du voyage, la Dame avait pris la décision de ne pas prendre Aline avec elle. Mais de savoir que ses amies, que ce soit Jena ou Blanche avaient une ribambelle d’enfants l’attrista. Elle qui s’était toujours vue entourée de belles petites têtes blondes. Cela s’arrangera surement lorsqu’elle sera mariée. D’ailleurs elle se surprit à repenser à Walther. Un jeune chevalier arétan qui marchait vers le front. Elle espérait que rien ne lui était arrivé. C’est alors qu’elle percuta sur la fin de la phrase d’Hanegard. Il voulait faire d’elle la marraine de son cadet. Elle sentit l’émotion la gagner et les larmes lui monter aux yeux.

« Hanegard... je ne sais quoi dire... Je suis si contente, vous n’imaginez même pas... »

Elle se reprit alors, prenant son mouchoir pour essuyer les coins de ses yeux avant de lui dire qu’elle serait ravie d’être la marraine de cet enfant.

« Votre venue m’emplit (...) pourrons trouver un accord. »

Venons-en au faite, la séquence émotion étant passée, ils pourront parler du principal objectif de Maélyne.

« Je suis sûre que nous trouverons un accord assez facilement. Mon but est de créer divers échanges avec le Fort. Serramire est enfin unifié et ses seigneuries se sont calmées. Il est donc temps de penser à créer de nouveaux échanges qui pourront être bénéfique au Marquisat. »

Spoiler:

Ce thé était vraiment excellent et la Dame but sa tasse assez rapidement. Hanegard n’hésita pas à la resservir tout en lui adressant un discours.

« Fort Norkan se prêtera alors (...) trouvent ici des débouchés. »

Les produits qu’énumérait Hanegard étaient intéressants, peut-être. Pas pour la consommation personnel de la Dame, en tout cas.

« Nous avons aussi (...) navires de fort tonnage sans risque. »

Les cités naines ? Oui pourquoi pas. Hanegard l’invita alors à regarder le paysage, magnifique même si le fort était encore en construction.

« Tout cela me parait bien prometteur mon cher Hanegard. Mais vous savez aussi bien que moi que les seules denrées que Serramire est en mesure d’exporter est le blé, ainsi que d’éventuels légumes. Même si je suis en train de mettre en place des produits typiquement Lourmellois que, j’espère pouvoir un jour exporter en dehors de mes terres, nous sommes loin de posséder des produits qui pourraient intéresser les cités Naines ou les Wandrais. »

Elle fit une pause, préférant rester auprès de la fenêtre pour bénéficier de la vue. Ce qui l’intéressait surtout, c’est d’exporter en péninsule, via l’Eris. Même si cet océan était dangereux, le temps gagné pouvait joueur en sa faveur.

« Actuellement, Serramire n’est pas en mesure d’exporter autant qu’auparavant. Nous ne sommes plus à notre pleine capacité de production. Voilà donc ce que je vous propose. »

Elle se tourna vers l’homme et lui adressa un léger sourire.

« En échange de votre aide quant à la sécurisation d’une route entre la cité de Lourmel et le fort, je vous procurerais des denrées alimentaires. Cela vous permettra de gagner de la place sur vos bateaux pour exporter autre choses vers les cités naines ou les Wandres. Une fois que la route sera mise en place et que Lourmel aura retrouvé sa pleine production, je souhaiterais exporter mes produits en péninsule et donc vers le médian, principalement. J'ai cru comprendre que le fort se ravitaille actuellement auprès des nains, marchandises que vous payer plus cher. Ma proposition devait donc vous intéresser.»

Elle alla ensuite se réinstaller dans l’un des divans que disposait la pièce. En gros, il fallait comprendre que la Dame voulait avoir de l’aide pour sécuriser sa prochaine route. Surtout que le fort avait bien plus d’expérience avec les sauvages que Lourmel et en échange elle baissera les prix de ses marchandises destinées au fort norkan.

« Je dispose de Blé, sous sa forme primaire ou déjà transformé en farine, de légumes et de bière. Même si je comprendrais que vous préférez la bière naine, on sait tout deux que la qualité est loin d’être la même. » Finit elle par lui dire avant de boire une gorgée de sa tasse de thé.

détails du traité:

Spoiler:

Finalement, Hanegard et Maélyne tombèrent très vite sur un accord… Oral du moins. Ils avaient toute la soirée devant eux maintenant pour commencer à mettre cela par écrit. Son hôte s’installa à son bureau alors que la Dame lui fit face. Ils pouvaient ainsi commencer à discuter des écrits qu’il y avait à mettre sur le vélin.

Avant cela Hanegard lui avait parlé du clan principal de sauvages avec lequel le Fort avait une alliance. Il serait intéressant également de commercer avec eux.

La soirée avança et la Dame eut un grand sourire lorsque desservants vint leurs apporter de quoi se sustenter. La Cuisine était bonne et l’assiette de la Dame, vide ainsi que sa petite coupe de vin qu’elle s’était permis de boire en si bonne compagnie. Maélyne de voyait pas assez souvent ses amis du Médian et en ces temps il serait sans doute encore plus difficile à croiser.

La soirée s’acheva seulement après minuit. Ils étaient tombés d’accord et le vélin était finalement bien remplit. La Dame plaisanta avec Hanegard sur sa belle écriture. Cela lui faisait du bien d’un peu rigoler ou bien était-ce peut-être le vin qu’elle avait finalement bu en plus grosses quantité ? Surement pas, elle n’avait encore bien toute sa tête.

La jeune femme lui souhaita la bonne nuit avant de se retrouver dans ses quartiers. Une servante vint l’aider à se débarrasser de sa robe avant que Maélyne à peine habillée d’une chemise de nuit s’effondra dans son lit. La nuit se passa sans encombre et plutôt vite. Le soleil pointa timidement le bout de son nez alors que la Dame était déjà réveillée. Elle avait demandé à ce qu’on lui prépare un bain bien chaud. Elle se relaxa un moment avant d’enfiler une tenue plus adéquate pour une rencontre avec un chef de clan. Le décolleté vola donc aux oubliettes.

Elle mit alors encore quelques minutes à rejoindre Hanegard qui l’attendait pour le premier repas de la journée. Elle s’empressa, une fois installée après avoir salué son ami, de boire une bonne gorgée de Thé. Il était si délicieux…