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 [Les Princes Déchus] Du sang sur l'Olyia

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Glenn Hereon
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MessageSujet: [Les Princes Déchus] Du sang sur l'Olyia   [Les Princes Déchus] Du sang sur l'Olyia I_icon_minitimeSam 25 Avr 2015 - 12:10


Les Princes Déchus

Chapitre 3 : Du sang sur l'Olyia

Début de la cinquième ennéade de Barkios, an 8 du cycle 11

Le souffle du vent traversa une nouvelle fois le feuillage du bois, couvrant ainsi le bruit du fleuve qui s'écoulait en contrebas, par delà la route de terre. Ce souffle glacé jouait avec les nerfs des soldats. Pour eux, cette situation d'attente commençait à devenir insupportable. Le sergent Kellam était le premier à souffrir, mais il n'en montrait rien. Il entreprit de changer délicatement de position, ses genoux le faisaient trop souffrir, il serait mieux à prendre appui sur cette pierre là bas. L'exercice était périlleux. Il ne fallait pas faire craquer de pommes de pins, pas toucher au feuillage, ni dépasser de trop haut la tête… Rien de suspect ne devait alerter l'ennemi. De sa position, il avait une meilleure vue sur la route : une dizaine de chariots chargés principalement de provisions, escortés par une cinquantaine de gardes à l'équipement inégal, voilà ce qu'était cet ennemi avançant sur la route de terre qui longeait l'Olyia. Les éclaireurs de Naelis avaient repérés ce convoi depuis plus d'une journée. Une journée que les légionnaires attendaient, embusqués à travers les bois.

Kellam dirigeait personnellement l'opération. Devant la tension ambiante, il suait à grosse goutte. Mais en tant que vétéran, il se devait de montrer l'exemple. L'ordre avait été clair, c'était lui qui donnerait le signal de l'attaque. La main qui tenait son arc tremblait. Il inspira longuement en fermant les yeux, pour évacuer son stress. De son autre main, il saisit une des flèches de son carquois. La flèche qui allait sonner le début de la guerre. Le vent ne faciliterai pas la tâche des archers mais ils étaient suffisamment prêts de leurs cibles pour effectuer des tirs de précisions. Le convoi était maintenant en face d'eux. Kellam pouvait voir de plus près les visages de ceux qu'il s'apprêtait à tuer. A sa grande surprise, il vit des humains parmi les drows, équipés de façon très sommaire. Cela le perturba un court instant, avant qu'il ne se souvienne de ce qu'on lui avait rapporté sur les pillages qui avaient touchés des hameaux frontaliers du Royaume de Naelis un mois plus tôt : des mercenaires humains avaient combattus au service des fanatiques drows. Le sergent regarda par dessus son épaule, ses soldats étaient prêts, tous avaient encochés leur arc. Il était temps. Kellam se hissa d'un bond, banda son arc et tira. Saisit par l'adrénaline, toute la tension qu'il avait cumulé jusqu'alors partit en fumée. Touché en pleine tête, le cavalier noirelfe s'effondra au sol.  C'était le signal. Une vingtaine de flèches s'envolèrent des bois pour s'abattre sur le convoi.

L'effet de surprise fut total. Les flèches traversèrent tantôt la chaire, tantôt le bois des chariots, tantôt le fer d'une rondache. Mais une deuxième salve partit, ne laissant aucun répit aux défenseurs. Un instant, ils parurent se ressaisir, sous le commandement d'un drow armé d'un long cimeterre, qui devait être le chef du convoi. Abrités par les chariots, des tirs de ripostes commençaient à jaillirent en direction des bois. Mais camouflé de la sorte, les archers de Naelis ne se sentaient que peu inquiétés. Il était temps pour les reîtres de l'Archonte déchu d'Ydril d'entrer en scène.  Les mercenaires s'élancèrent, armes à la main, au devant des drows qui tentaient de se réorganiser. Il n'en fallut pas plus pour provoquer la panique dans le camp de l'ennemi. Se sentant pris au piège, un cavalier drow lança sa monture au galop, abandonnant lâchement ses camarades. Qu'elle ne fut sa surprise que de voir jaillir des bois, après des flèches et des reîtres assoiffés de sang, des cavaliers. L'elfe noir était cerné, pour autant il ne rebroussa pas chemin et continua sa course. Il s'empala proprement sur la lance de son adversaire. Des cris de rages sortaient des deux camps, mais aucun cri de désespoir, même de la part des défenseurs… Bien qu'une flèche drow se soit planté sur l'arbre qui lui servait d'accoudoir,  Kellam ne risquait rien de sa position. Il observait le champ de bataille et décochait une flèche à la moindre ouverture. Le drow au cimeterre se battait bien, il donnait du fil à retorde aux mercenaires zurhtans. Il allait abattre son arme pour achever son adversaire quand une flèche vient se figer sur sa poitrine, suivit quelques secondes après d'une autre flèche qui vient se planter sur son cou. Il vacilla en arrière, abandonna sont son cimeterre et tomba. Son cadavre flottait maintenant à la surface de l'eau. Du sang sur l'Olyia. Kellam rejoignit la route. L'ennemi n'était plus, ils avaient triomphé. Déjà ses hommes étaient en train de secourir les blessés et de faire l'inventaire de leur butin. Les chariots étaient remplis de nourriture et même de quelques armes, à destination d'Amblère, que l'armée de fanatiques drow contrôlait. Pendant qu'il observait le contenu d'un chariot, un de ses hommes l'interpella.


- Sergent, on a fait deux prisonniers parmi les hommes que nous avons combattus, vous devriez les interroger. »

Kellam suivit le légionnaire qui l'amena près d'un autre chariot, où les deux prisonniers étaient gardés. Souffrant de multiples blessures légères, ils avaient étés maîtrisés et enchaînés par les légionnaires.

- Qui es tu et d'où viens-tu ? Parle sinon je te promets une souffrance terrible dont tu ne pourras te remettre, même dans l'au delà. » Le prisonnier ne répondit pas. Alors le sergent lui envoya un grand coup de pied sur en direction des parties génitales. Le coup l'étouffa et il tomba à la renverse. « On peut jouer longtemps à ce petit jeu tu sais, je suis très patient. »

- Je suis... un esclave... au service du Duché des Septmont »
, lui répondit le prisonnier qui tentait de reprendre son souffle.

- Putain ça s'était pas prévu… Ce Duc de Clary est un bel enculé, quand notre Roi l'apprendra… Faites de la place et fouettez moi ces deux là dans un chariot, on continuera de les questionner plus tard. Ne traînez pas légionnaires ! »

Il fallait maintenant rapporter le butin à La Dross. L'opération était un succès, le sang avait coulé sur l'Olyia.


Huit heures plus tard,
grande salle du donjon de La Dross


Assis à la grande table, le Roi de Naelis faisait face à ses généraux. On venait de lui apporter trois grands sacs en toiles. A l'odeur qu'ils dégageaient, personne ne doutait de son contenu. Néanmoins par pure professionnalisme, Glenn en ouvrit un. L'attrapant par l'oreille, il y sortit une tête de drow, hideuse et grimaçante, comme figé par la peur. Il la laissa tomber sur la table, pour que tous la voie. En tout, les légionnaires en avaient rapportés une trentaine. Devant se spectacle macabre, Glenn ne put s'empêcher de sourire. Intérieurement, il jubilait. Chaque drow tué le rapprochait un peu plus de sa quête de vengeance inassouvie. Pour le meilleur ou pour le pire, ses généraux partageaient sa haine raciale pour cette race misérable. Néanmoins, il y en avait une pour qui ce sentiment était bien plus fort, bien plus que Glenn : Mérissa l'ardente. Le Roi de Naelis se leva promptement avant de déclarer :


- Avant d'obtenir d'autres informations de la part de l'Occhio basso, nous devons continuer de faire barrage aux convois qui longent l'Olyia. Renforcez les effectifs, nous devrions nous attendre à une résistance accru.

- Glenn, on sait maintenant que c'est le Duché des Septmont qui approvisionne l'armée des fanatiques. Ce Duché est le voisin de Naelis, si on continue de s'en prendre aux convois, ne crains-tu pas des représailles ? »
, lui suggéra Trimack Malfer.

- Trimack marque un point, c'est risqué, en nous engageant en Oësgard, notre Royaume est vulnérable en cas d'invasion ! » Relança Celtibald le hardi.

- Assez ! Dois-je vous rappeler que ces fanatiques contre lesquels nous sommes partis en guerre, s'en sont pris à nos femmes et nos enfants ? Ils ont ravagés une dizaine de hameaux avant qu'Erestor et les guetteurs ne les chassent de notre Royaume. Nous menons une expédition punitive ! C'est Ptomélée , qui en s'alliant à ces mêmes fanatiques, doit craindre des représailles, pas nous ! »

- Tu as raison, mais nous devons prévenir le gouverneur d'Erlem et Erestor de ces événements, qu'ils se tiennent prêt. En ce sens, nous devrions renvoyer l'unité de guetteurs à Naelis. Ils seront plus utiles à surveiller les frontières, après tout il s'agit du but de leur création. » Argumenta Celtibald.

- Je te l'accorde Celtibald. Ils seront chargés de prévenir Erestor et le gouverneur d'Erlem. Quand à Ptolémée, ne faisons rien pour le moment. Il mettra un certain temps avant de se rendre compte que nous sommes à l'origine de l'attaque. »

Les embuscades allaient continuer, le sang coulait sur l'Olyia mais ce n'était qu'une mise en bouche, le véritable défi était encore loin devant eux. La Légion avait hâte de poser le pied sur le sol Oësgardien.

Conséquences rp a écrit:
- Le ravitaillement offert par Ptomélée de Clary du Duché des Sepmonts à l'armée de Bol d'Jiv'elgg à Amblère est fortement perturbé.
- Le détournement se fait au profit de l'armée de Naelis stationnée à La Dross.
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MessageSujet: Re: [Les Princes Déchus] Du sang sur l'Olyia   [Les Princes Déchus] Du sang sur l'Olyia I_icon_minitimeMar 28 Avr 2015 - 15:39


« Arrêtes de trembler Serge. T’es pis que la pucelle d’Ayvern lorsque je lui martelé le fion. »
« T’es un être dégueulasse Idoin, misérable et dégueulasse. »
« Qu’est ce qui te tracasse ? »
« J’ai cru voir du mouvement. »

Idoin était de garde avec son ami, le campement royal de Naelis avait été établi près de La Dross dans le cœur de l’Aduram, qui avec les marais de Phaelia devait être l’un des endroits les plus dangereux de ce continent. Adossé à un arbre, il avait vu le contingent revenu des berges de l’Oliya victorieux. Mais entre les arbres, il aurait juré avoir vu une ombre les suivre. Comme pas mal d’hommes composant cette armée, il avait hésité à rentrer dans l’Aduram sous l’ordre du roi. Comprenez que durant toute sa vie, on n’avait cessé de répéter à ces hommes que la forêt était une place où personne ne voudrait être, que des choses horribles s’y passaient. Les supérieurs de l’armée durent hausser la voix parmi les rangs, remotiver les troupes bien que certains d’entre eux avaient hésité également. Le Roi avait peut-être entendu des rumeurs, mais ses lieutenants avaient fait en sorte d’étouffer cette peur sans que cela ne gâche l’humeur de leur Altesse.

Idoin haussa les épaules, et prit la direction de la forêt, arme au poing pour vérifier. Serge ne le suivi pas, trop apeuré pour se perdre dans la brume. Son camarade devint bientôt plus qu’une ombre entre les arbres avant de disparaitre.


« Idoin ? IDOOOIIN ? Sors de là, ce n’est plus drôle. »
« BOUUUUH »

Idoin était sorti dans son dos, après l’avoir contourné pour le surprendre par derrière. Le glapissement de Serge aurait pu parfaire la blague si ce dernier, effrayé ne planta pas la dague par réflexe dans l’épaule de son camarade.

« FILS DE PUTE CA FAIT UN MAL DE CHI… !!! »

Même si Serge aurait pu aisément deviner la fin de cette phrase, celle-ci fut interrompue par une immense liane qui lui rentra par l’arrière du crâne avant de ressortir dans une éclaboussure de sang. Un grondement jailli de derrière le corps inanimé d’Idoin qui tomba au sol. Une créature énorme ressemblant vaguement à un chien difforme aux os de bois blanchis et épineux serti de fleurs se tenait là, en position d’attaque. Serge n’avait jamais vu une telle créature. Cette fois-ci il resta muet de peur, et la dernière chose qu’il vit ce fut des crocs de bois se refermant sur son crâne.

A l’autre bout du camp, des ombres allaient d’arbre en arbre, n’augurant rien de bon. Une telle présence humaine dans la forêt attirait l’attention. L’Aduram se réveillait lentement pour rappeler à tout le monde ce qu’il advenait à ceux qui osaient franchir son orée.



_________________
Ombre fugace
Maître de ton destin

-Crédits de l'avatar: ETERNAL RETURN - Art of pierre / Alain D.
Site de l'artiste: http://www.3mmi.org/v9/
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MessageSujet: Re: [Les Princes Déchus] Du sang sur l'Olyia   [Les Princes Déchus] Du sang sur l'Olyia I_icon_minitimeLun 4 Jan 2016 - 21:57

Calimehtarus de la cinquième ennéade du mois de Bàrkios vernal de la huitième année du onzième cycle.
À genoux, Altiom contemplait son œuvre. Un portrait grotesque, révulsant. Tout en nuances de noir et de rouge, sur un fond bourbeux, marronnasse, écœurant. Une face lacérée au regard muet, crevé de deux pouces. Ses larmes de sang pâteux roulant lentement de l'œil à la joue à la terre. Son sourire édenté, tuméfié, agrandi de part et d'autre d'un coup de dague rouillée. Souillée, sa chevelure chenue, sauvage et éclatante, dégoulinante de carmin poisseux, de fange puante, de feuilles, de branches, de vers. Deux mains crispées, éraflées, figées dans un dernier spasme, broyant le vide, les ongles à demi arrachés.
C'était la mort qu'il contemplait, agenouillé sur ce corps comme sur une amante, c'était elle, son œuvre. C'était ce qu'il apportait avec lui désormais. Plus de paix, plus d'espoir, plus de sourires, l'ire, la rage, la ruine seules l'accompagnaient. Et tout était devenu si simple.

- T'comptes lui rouler une galoche ou on peut plier les gaules ?
- Rassemble les gars Halv', lâcha le suderon, inerte, après quelques instants. Chacun prend son dû sur ceux qu'il a tués. Tout le charroi revient aux Naelisiens. Et tandis que l'autre soudard partait s'exécuter, il laissa traîner son regard sur ses phalanges éclatées une seconde, puis se releva, embrassa des yeux le cadavre à ses pieds, les bois à l'entour, et s'effaça pour rendre un de ses fils honnis à l'Aduram.

Assis à la grande table, l'archonte sans terre faisait face à son ennui. Une bête escarmouche, cinq minutes à peine, deux volées de flèches et une belle charge bien beuglarde pour fignoler le tableau. Et voilà. On avait rattrapé les fuyards, ramené vivres et armes - et quelques trognes tranchées pour faire bonne figure -, ne restait plus qu'à s'immerger jusqu'au museau dans sa pinte comme un pourceau dans son auge, brailler quelques vieux chants nordiques parlant de guerre, de gloire et de gaudriole, quitte à roter les paroles plus qu'on ne les chante, et s'en aller cuver sa vinasse au fond d'une tente ou d'une taverne, un grand sourire béat accroché aux lèvres, avec le ventre rempli et le sentiment du devoir accompli. Et rebelote au prochain convoi. Et celui d'après. Et tous les autres derrière. Et cette pensée terrifiait l'Ydrilote. Incapable de se contenir plus longtemps, il se dressa au-dessus de toutes ces têtes pensantes - et des autres un poil moins en état de cogiter -, appuyé sur ses poings encore sanguinolents.
- Des ennéades et des ennéades à se réunir, à parlementer, à négocier, à lambiner. ASSEZ ! Nous n'sommes pas là pour nous farcir la basse besogne de cette guerre. Pas là pour égorger deux-trois marchands et leurs nervis d'passage dans les sous-bois, pour ramasser quelques pauvres miettes perdues dans l'sillage des Puysarts ! Nous sommes là pour voir brûler l'enge eldane. Nous sommes là pour sauver MON ROYAUME FOUTREDIEU ! Dans un dernier souffle, il posa sa question sur le ton de l'ordre. À quand Oësgard. Et dès lors la discussion prit un tout autre tournant. D'abord offusquée par une telle attitude, l'assemblée laissa bien vite choir toute considération pour l'apparat, la bienséance ou les tournures de phrases de pégu mal dégrossi que leur dégoisait l'autre animal, car par sa vigueur et sa verve il réveillait quelque chose en eux. Un feu, une fureur que l'éternité passée à végéter dans ces paluds nauséabonds avait réduit à un piteux tas de braises fumottantes. Frappée par sa fougue comme par la foudre, c'est une coterie galvanisée à l'excès qui criait maintenant à la vengeance, à la ruine des Eldans et de toute la racaille de Kiel, qui hurlait comme une meute de loups hurle à la lune, babines retroussées, montrant les crocs, avides de sang et de mort ! ASSEZ ! On en avait assez d'attendre, de croupir ici-bas, oubliés du monde dans ce limon infâme ! Alors dans un élan soudain, une envie viscérale d'en finir, on trancha à l'unanimité : demain, les légions marcheraient sur Oësgard.

Panahos de la cinquième ennéade du mois de Bàrkios vernal de la huitième année du onzième cycle.
Debout devant ses drilles, le chef de guerre donnait ses dernières instructions. En ordre de marche, ils se passaient le mot entre eux par petits groupes, traduisant sur le tas toutes ces palabres de péninsulaire en mille parlers chantants des terres de l'est.
- Ollvar, t'es responsable d'la défense d'la Dross jusqu'à not' retour. Avec les deux gars qu'on a perdus dans la nuit tu prends pas d'risque : ratiboise tout d'ici à l'aut' rive et monte une nouvelle palissade a'c le bois récupéré, autour d'celles du camp et du bourg. Ent' ça et les margoulins des Septmonts à t'farcir t'auras pas d'trop des deux tiers d'nos Zurthans sous tes ordres.
- Ah mon salaud ! T't'es encore arrangé pour m'refiler la pire b'sogne d'toute cette foutue guerre hein ! lui fit le Parrain, tout rigolard.
- Hah ! On en r'causera quand les noirpiaus m'empal'ront vif au-d'ssus des portes d'Amblère ! Approchant le museau, il ajouta à voix basse : vous risquez d'vous prendre vot' lot d'aberrations d'la nature ici aussi. Myynarks, worangens, drolgofs, austris enragées, ces saloperies d'araignées géantes. C'pas les créatures d'cauchemar qui manquent dans l'Folbosc, et encore, ça c'est en comptant sur la bonne grâce des Cinq.
- T'penses à quoi ? Olosachta ? Le baroudeur secoua du chef.
- Y crèche à perpète, on est encore hors d'sa portée ici. Et l'Ancestre lui a p’t-êt’ réglé son affaire d'puis. Mais.. l'Aduram est vaste, et vieux. Y a pas mal d'choses oubliées qui y sommeillent toujours. Et avec tout l'bordel qu'on s'est mis à faire récemment, noirelfes, Levantins, Naelisiens, j'ai peur qu'on finisse par réveiller c'qui d'vrait dormir à jamais. Une sourde angoisse poignait dans la voix de l'archonte, dans la noirceur de ses pupilles. Lance l'excavation des galeries d'la Dross. Au plus vite. Utilise chaque homme, chaque minute de libre pour déblayer les vieux tunnels éboulés.
- T'es sérieux ?
- Y a des choses qu'seule la pierre peut espérer arrêter dans ces bois. Si on t'pose des questions, réponds qu'tu libères d'la place pour entreposer toutes les richesses qu'on ramèn'ra d'campagne. Laissant alors un grand sourire rassurant illuminer sa face inquiète, le suderon posa une main sur l'épaule de son ami. Après tout il faisait confiance à son expérience d'ancien condottiere pour diriger les truands de la pire espèce et les recadrer à grands coups de pompe dans le pif si les zigotos ne daignaient pas filer droit.
- T'foutrais la trouille à tout un ost a'c tes histoires d'bonne femme Tiom. Celui-ci partit d'un petit rire avant d'enchaîner.
- Et si jamais Imbert fait un peu trop d'pet à ton goût, t'peux toujours lui proposer deux-trois combines crapuleuses pour l'tenir en laisse et assurer l'implantation d'l'Œil.
- Heheheh, là on cause ! Les deux hommes observèrent une minute la légion qui déjà s'écoulait sur l'unique pont du bourg en un interminable fleuve humain, chantant, riant, hennissant, cliquetant, grinçant. Bon. On s'revoit pour ton empal'ment ? conclut l'occhio en guise d'adieu.
- J'te réserv'rai une place de choix, pile sous les remparts ! Une grande esclaffade, et le bougre monta son destrier pour filer en tête de colonne, là-bas dans les marais. Bientôt le défilé de troupiers, sergents, cavaliers, chevaux de bât et chariots branlants disparut à son tour entre les troncs tortueux, et le vieux briscard se retrouva seul. Une fois de plus.

Tariho de la cinquième ennéade du mois de Bàrkios vernal de la huitième année du onzième cycle.
Dominant la cohorte du haut de sa monture, l'héritier d'Ydril songeait à l'avenir. Serait-il toujours le même, après Oësgard. N'avait-il pas déjà changé ? Cette guerre, c'était cette guerre ! Elle qui réveillait les choses noires et oubliées, elle qui faisait renaître toutes ces horreurs sans noms, en le royaume des hommes, en cette forêt, jusqu'en lui-même.
- Fa quicòm que desana ? (Il y a quelque chose qui cloche ?)
- Je suis en train de me perdre Alaric. Sa propre voix lui sembla lointaine, étrangère. Son timbre contre nature. Ses yeux erraient, incertains, d'un breuil à l'autre, glissant entre deux talus, partant se perdre dans les frondaisons pour revenir longuement paresser à la surface d'un mince ruisselet. L'espace d'un instant, il crut y distinguer son âme, grotesque et distordue sous la brise des premières heures du jour, balayée par les vents glacés comme par cette froideur nouvelle en lui. Bah ! Un bête reflet, rien de plus. Pourtant.. ne disait-on pas les ondes fenêtres entrouvertes sur l'autre monde ? Portes jamais réellement closes. Miroirs de la Mère où les morts, émergeant de leur abyssale amertume, venaient attirer de leurs plaintes lancinantes les cœurs égarés pour les tourmenter de mille visions de cauchemar. Foutredieu ! Le voilà qui divaguait encore ! Des élucubrations sans queue ni tête, des bouffonneries de cureton cambroussard qui lui pourrissaient la caboche nuit et jour ! Plus rien n'y faisait, ni cette piquette à gerber ses tripes dès la première goulée qu'on leur servait pour se réchauffer entre deux tours de garde, ni les élans voraces de la vicomtesse, ni les lices improvisées entre suderons, Naelisiens et Estréventins. Tant de peurs à étouffer, de doutes à faire taire. Mais pour l'heure, restait la marche. À la victoire, à la ruine, qu'importe, l'archonte ne reculerait plus. Le Roy, la légion, ses esclaves, il les suivrait tous jusqu'à la mort maintenant.
Cependant avant la mort attendait une ultime étape. Arne la Hargne - comme s'était entiché de le surnommer son Ydrilote de compère - avait fait part au souverain d'une véritable aubaine dans cette chienlit logistique qu'était Aduram : sa motte castrale ; qu'il avait semblait-il montée de ses petites mains au plus fort de la Croisade des Braves, puis bien vite délaissée dans la débâcle désastreuse qui s'était ensuivie. Une grosse ennéade de voyage mena toute la troupe au-devant du monticule décrépit, quoique encore drôlement vaillant pour un pauvre fortin vermoulu. Un dernier vestige de l’œuvre de Goar, le dernier baroud silencieux d'une armée de pieux pourris, toujours debout, toujours dressés et semblant narguer ce sort injuste qui aurait décidé la fin de tant de grands hommes. Et devant pareil spectacle, on voulait croire que la Sgarde vivait encore.
Promptement rebâtie, puis agrandie, la motte vibra pour un temps d'une activité trépidante. À leur tour les occhi d'Oësgard furent mis au parfum de la nouvelle position de l'ost, et l'on put recevoir toutes ces nouvelles du front qui faisaient tant défaut au commandement. Immédiatement on regretta cette ignorance un peu innocente qu'avaient offerte les frondaisons, à l'abri des réalités de la guerre. Amblère était tombée, les renforts de Serramire s'étaient vus défaits sous ses murs. Haurse-Porc avait brûlé. Et là où la mise à sac de Krahof, voilà quelques ennéades, n'avait été qu'une étape, les drows cette fois étaient là pour rester. Tout un pan de la terre de Sgarde était en proie au maraudage déjà, et plus personne ne semblait vouloir lever le petit doigt pour en purger les parasites. Quelques plans de bataille d'urgence furent échafaudés à la va-vite mais l'on se résolut bien vite à l'inaction, car que pouvaient trois mille lames là où cinq mille autres déjà avaient échoué. Rongeant leur frein, les hommes entreprirent de s'emmurer dans une véritable place forte, éventrant le Malbosc d'une monstrueuse balafre, rasant toute trace de végétation sur quatre cents coudées à la ronde, des plus grands breuils au dernier des taillis. On multiplia les douves, les fosses emplies de pieux, les palissades, les rangées de pointes durcies au feu, les tourelles bardées de hourds, de bretèches et de meurtrières. Tout cela était de bois, mais si habilement et solidement bâti qu'on eût pu donner grand mal à l'assaillant, si populeux son ost fût-il. Un fort bel ouvrage qui, s'il n'avait pas le mérite de voir un jour de l'action, aurait au moins su tromper l'ennui d'une troupaille désœuvrée.
On reçut encore quelques nouvelles de la Dross : les embuscades allaient bon train, Levantins et Puysards se voyant promptement embrochés sitôt qu'un pégriot remontait leur trace. Ceux-là on leur crevait la bedaine de mille dondaines, ceux-ci on leur perçait la panse de mille lances. Et lorsque l'on flairait une embûche, un convoi par trop bien gardé, probablement vide de toute richesse ou une petite bande de cavaliers en retrait, quelques dizaines de mètres à l'arrière, on savait s'éclipser, repousser l'assaut et prendre la proie à son propre piège. Empêtrée dans un labyrinthe de racines impassables, embourbée au beau milieu d'un layon escarpé, détrempé par les averses de la veille ou endormie au coin du feu. Au bourg on avait achevé les dernières fortifications, et Ollvar entamait tout juste de se casser les dents sur le réaménagement des antiques galeries naines. Un travail de titan pour lequel il lui avait fallu déjà conscrire une part des locaux en leur agitant la traditionnelle carotte du "ouais ouais z'aurez vot' part du butin" devant le nez. La situation se tassait petit à petit, chaque faction se retranchait derrière ses murailles désormais, qu'elles fussent de bois ou de pierre. Et s'ils n'avaient celui du nombre, les Coalisés gardaient l'avantage de l'impunité. Ils frappaient dans l'ombre, où bon leur semblait, quand bon leur semblait, sans que nul ne sache rien de leur implication dans cette guerre. Et lorsque enfin le Nord serait prêt à porter le coup de grâce, ils répondraient présent.


Calimehtarus de la septième ennéade du mois de Bàrkios vernal de la huitième année du onzième cycle.
À terre, Altiom contemplait un Roy tombé. Fauchés à quelques lieues de la motte, en pleine course, en plein élan, en pleine grâce alors qu'ils chevauchaient côte à côte, bannières au vent vers les osts du Septentrion, tout clinquants de plates étincelantes ; il avait fallu aux deux Princes Déchus revenir en leurs terres natales, replonger une dernière fois dans leur passé pour assurer le futur du Nord. Une fois de trop. Mis à bas au faîte de leur gloire, alors qu'enfin tout s'imbriquait, que tout était paré, que leur rêve leur semblait à portée de main, qu'ils n'avaient plus qu'à tendre le bras et l'effleurer du bout des doigts, les Dieux avaient rendu leur ultime sentence. Et de ses huit yeux, le destin plantait maintenant un regard à la noirceur sans borne dans l'azur du suderon en exil. Voilà le sort, froid et indifférent, qui était en fin de compte réservé à tout ce qu'il avait jamais entrepris. Et tandis qu'une paire de pattes villeuses lui maintenait les épaules au sol, lui tâtonnait sans plus trop y croire la terre foulée par cent monstres tout autour. Une dague, un bout de flèche, un pauvre galet, qu'importe !, il ne pouvait abandonner ainsi, il ne pouvait laisser tout ce pour quoi les deux hommes s'étaient battus ensemble sombrer sans un dernier combat !
- A IEU NEERÀ, A IEU ÒTAR ! MAIRE DE VIDA, ACÒRDA AL REI TA MISERACION, PAIRE DE CIMAS ENCAPDÈLA MON BRAÇ, FAI-LI BALHANÇA DE TA FÒRÇA !! (À MOI NÉERA, À MOI OTHAR ! MÈRE DE VIE ACCORDE AU ROY TA GRÂCE, PÈRE DES CIMES GUIDE MON BRAS, FAIS-LUI DON DE TA FORCE !!) implora-t-il dans un dernier soubresaut larmoyant. Et si prompts à la miséricorde qu'à la cruauté semblait-il, les Cinq répondirent : la fraîcheur du fer frappa sa paume. Serrée à l'extrême, dans un réflexe, sa poigne ensanglantée s'éleva à l'encontre des masses informes qui l'ensevelissaient déjà à moitié, ripant et ricochant sans cesse dans une symphonie de tintements désespérés. Tailladant, entaillant, mordant bientôt les impénétrables cuirasses alors que l'astre disparaissait derrière l'essaim grouillant, l'acier pourtant ne trouvait nulle faille.
- BÒSCABRANT AMORÇA TAS BEQUÈINAS, AMORÇA TON FUÒC O LAS BRASAS QUE TE MALENCÒNIAN LÈU TE COMBORÍSSON TOT ENTEIRIN !! (ADURAM FAIS TAIRE TES CHIMÈRES, ÉTEINS TON FEU OU LES BRAISES QUI TE RONGENT BIENTÔT TE CONSUMERONT TOUT ENTIER !!) suppliait le vadrouilleur à cette forêt qu'il avait tant de fois arpentée, tant de fois visitée, comme une vieille connaissance que l'on retrouve année après année, chaque fois un peu plus malade, un peu plus aigrie, sans pouvoir rien y faire mais sans jamais perdre espoir pourtant. Et subitement, incapable même de comprendre comment, voilà qu'il terrassait d'un d'estoc providentiel la bête qui l'acculait, ouvrant deux billes rondes comme les lunes, un instant tétanisé devant pareil revirement. Puis la dure réalité reprit le dessus, et s'extirpant à grand'peine de sous la carcasse encore gigotante, aidé d'une paire de bras vigoureux venue lui saisir les aisselles, le drille replongea au cœur du carnage.
- À VOTRE ROY CHEVALIERS, À VOTRE ROY SERGENTS, MILICIENS, GUEUX, CHIENS !! AU ROY ET À LA RUINE !! CREVONS TOUS ENSEMBLE, CREVONS EN FRÈRES PUISQUE TEL EST NOTRE SORT !! fulminait-il l'écume aux lèvres, crachant plus qu'il n'articulait, lâchant sa traînée de glaviots à chaque invective comme un molosse enragé, les pattes dressées, le poing levé, l'épée pointée aux cieux, défiant les Dieux de le frapper céans ou s'écarter à jamais de son chemin. RENIEZ VOS PEURS, VOS CROYANCES !! RENIEZ VOS FEMMES, VOS FILS, RENIEZ VOS PÈRES ET VOS MÈRES !! RENIEZ TOUT DE CETTE TERRE ET LAISSEZ-LA VOUS CRAINDRE !! LAISSEZ LES CINQ, LES CENTS, LES MILLE VOUS ADMIRER, LAISSEZ TOUS LES DIEUX DE L'ANCIEN MONDE ET DU PROCHAIN COURBER L’ÉCHINE DEVANT VOTRE GRANDEUR !! LA MORT N'EST RIEN MES FRÈRES !! Et lors que mourut la diatribe naquit un tumulte de fin des temps, tandis que tous reprenaient en cœur l'évidence. La mort n'est rien. Des longs râles gutturaux, des hurlements ensauvagés, des rugissements de monstre sembla s'élever une nouvelle Symphonie défiant tous les dogmes, tous les pouvoirs. Un rempart de chair, inexpugnable, éternel, s'érigea en cercle autour du corps meurtri, plus par peur ni respect mais par amour pour ce souverain guerrier gisant au milieu de rien. Bientôt se répandrait la légende des Derniers Hommes du Roy, du Dernier Vrai Roy, qui seuls auraient défait et repoussé mille engeances, mille fléaux de ce monde, des jours durant, abandonnant leur foi en ces renforts salvateurs qui toujours auraient tardé à venir, luttant sans espoir, sans but, et luttant pourtant jusqu'à l'ultime seconde pour le salut de leur meneur bien-aimé. Scaldes et trouvères, du Grand Nord aux cités suderonnes, déclameraient sous peu mille mythes, sur mille accords, la voix tremblante, emportés malgré eux par le dernier récit du Seigneur d'Oëstkjǫrd.
Et puis les chants comme les voix se tairaient, et plus jamais l'on aurait vent des exploits du Bouclier de l'Est. On passerait son agonie sous silence. On oublierait comment l'Ydrilote l'aurait veillé, du champ de mort à la sûreté de la motte d'Arne, agenouillé à ses côtés en une prière silencieuse. On oublierait comment ses hommes auraient lentement délaissé les bois pour s'en retourner en leurs terres, sans une fin à donner à leurs histoires de guerre. Déjà les occhis se transmettaient la terrible nouvelle de-ci de-là, et le Parrain décachetait ses ordres griffonnés en toute hâte. Naelis abandonnait la Sgarde, et lui était enjoint à abandonner la Dross, emportant sans distinction tout ce que ses hommes avaient lentement amassé d'embuscade en embuscade. Sur le message détrempé par les récentes pluies, un "pas d'effusion de sang" que jamais l'ancien Altiom n'aurait raturé précédait un "soudoie si possible, tue si nécessaire" sans équivoque. Comme toujours, Ollvar sut s'acquitter de sa tâche avec brio, boutant le feu à quelque auberge en guise de diversion et tranchant quelques gorges pour s'assurer un départ sans encombre vers la Motteroy ; ainsi rebaptisée par le péninsulaire en exil, en hommage au seul souverain qu'il aurait jamais reconnu comme sien. On assura à toute la morne bande que les attaques de convoi reprendraient sitôt réinstallés, et l'annonce eut au moins le mérite de mettre un peu de baume aux cœurs des Zurthans. Ainsi la reine de Naelis rappelait tout juste ses dernières troupes au bercail que le condottiere débarquait à la tête de ses soudards au-devant de l'archonte. Le piètre vestige de l'ost coalisé s'était finalement rassemblé, et avant même l'heure du combat, tout semblait déjà perdu.
Du haut du corps de garde, lorgnant d'un œil patibulaire toutes ces faces incertaines rentrant se claquemurer dans l'enceinte, flanqué de ses derniers fidèles, d'Isabèla, d'Aedis, d'Alaric, d'Aarnis, d'Ollvar, d'Halvdan et des Soixante, Altiom n'eut qu'une ultime parole.

- Les princes déchus ont échoué.


Dernière édition par Altiom d'Ydril le Dim 9 Juil 2017 - 10:03, édité 4 fois (Raison : EAURTEAUGRAF + lien zic mort)
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