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 Correspondance avec M. Duncan du Lys

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MessageSujet: Correspondance avec M. Duncan du Lys   Correspondance avec M. Duncan du Lys I_icon_minitimeMar 29 Déc 2015 - 1:40

Correspondance privée

entre M. le Baron d'Alonna,
Duncan du Lys

Correspondance avec M. Duncan du Lys 1434477985-blazquifraccassesamaman

et M. le baron d'Apreplaine
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MessageSujet: Re: Correspondance avec M. Duncan du Lys   Correspondance avec M. Duncan du Lys I_icon_minitimeMar 29 Déc 2015 - 2:14



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Maison Altenberg

Monsieur Niklaus Anasis Termal D'Altenberg




Hôtel de Syriac, Rue des Abeilles, Diantra
Kÿrianos de la 2ièmeennéade de Verimios de la 8ième année du 11ème cycle,

Votre Honneur,

Nos chemins ont eu l'occasion de se croiser trop brièvement lors du congrès de Diantra de funeste mémoire. J'ai à cette occasion eu l'honneur de vous entendre défendre vos arguments et votre vision du royaume. J'ai particulièrement apprécié la conviction avec laquelle vous avez contré les attaques illégitimes de certains nobles des territoires royaux.

Avant de vous entretenir plus avant des sujets de politique qui préoccupent cette missive, je souhaite en premier lieu vous féliciter vous ainsi que votre épouse. Mes plus grands vœux de bonheur vous accompagnent naturellement. Vous êtes tous deux les bienvenues en Apreplaine quand ils vous siéra. Ma porte vous sera toujours ouverte.

Vous devez par ailleurs savoir que nous sommes parvenus il y a quelques jours à un compromis au sein du Médian que je sais déjà sans lendemain si le Langehack ne souhaite pas s'associer à ce projet de paix.

Ma peur première est que nous nous approchons d'une impasse importante entre la volonté de M. du Lyron et les différents impératifs d'une union centrale. A ce titre je ne pense pouvoir maintenir le protocole de paix de Waldhouse dans le cas où Langehack venait à refuser le traité. Je mène actuellement des actions éparses pour tenter de limiter une telle éventualité et souhaitais en particulier parler à qui le souhaite de mes projets envisagés de monarchie élective.

Peut-être avez-vous eu vent de mes écrits sur le sujet, que je joins néanmoins en copie à la présente missive.

Je cherche à connaître votre avis sur un tel système et sur les conseils que vous pouvez m'adresser, votre opinion m'importe beaucoup et je serai honoré de connaître votre opinion. Je souhaite, si l'alternative proposé par M. du Lyron était sans suite, promouvoir cette option pour notre pays.

A cela s'ajoute que je serai intéressé de toute nouvelle que vous pourriez me donner, avide que je suis de savoir comment la situation évolue dans vos contrées.

J’espère votre domaine ne vous donne ni chagrin ni trop grosses difficultés, si c'est le cas, n'hésitez pas à me dire en quoi je pourrai vous être utile.

En vous priant d'accepter mes sentiments distingués,

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MessageSujet: Re: Correspondance avec M. Duncan du Lys   Correspondance avec M. Duncan du Lys I_icon_minitimeMar 29 Déc 2015 - 10:34


A l'attention du très estimé Monsieur Niklaus Anasis Termal d'Altenberg, baron d'Altenberg par la grâce des Cinq et en leurs noms, Salut.


Très estimé baron, je reçois votre missive en ces temps de guerre, et j'y trouve un certain réconfort. Assurément, nous partageons les mêmes sentiments peu élogieux vis à vis de ce qui fut l'un des plus grands échecs diplomatiques de notre ère, et si nous ressentons de la colère, permettez moi de vous faire part de ma peine, mais aussi de ma tristesse,quant à l'incapacité de notre élite sociale de prendre les mesures nécessaires à sa survie. Recevez, de plus, mes remerciements les plus sincères pour vos voeux et votre invitation, que mon épouse, Alanya de Broissieux, baronne d'Alonna et dame de Rodem par la grâce des Cinq et en leurs noms, et moi même, serons ravis d'honorer dès que nos obligations régaliennes ne nous restreindront que moins. A ce titre, je vous part de la nôtre : les terres d'Alonna sont belles à cette période de l'année, et nous serions ravis de vous y convier.

J'ai, selon votre demande, lu avec attention vos écrits. J'ai ressenti une multitude de sentiments, et comme une amitié solide se construit sur les bases saines de l'honnêteté et de la franchise, je les dresserais tous ici à la suite, sans en omettre aucun, sans quoi cela ne serait qu'inadvertance et non omission volontaire, sachez le bien.

Avec une justesse que l'on ne saurait vous retirer, vous dressez les grandes lignes des maux de la Péninsule. Et comme bien peu le savent, les problèmes de notre élite, de ceux qui règnent par le sang, sont ceux du royaume tout entier, car le peuple et l'or souffrent des caprices de ceux qui siègent au dessus d'eux. Si votre proposition de monarchie élective apaiserait bien des maux, elle n'en serait pas moins une solution viable sur la longueur, car elle en engendrerait des nouveaux, et cela, ni vous ni moi, dans notre noble volonté de faire de ce royaume une nation, n'y pourrions faire barrage. Permettez moi de détailler ici mon propos.

J'ai l'intime conviction que ce qui fait la légitimité d'un dirigeant n'est pas la volonté des Cinq, bien qu'il soit tenu de régner en leur nom, et avec la certitude que celui-ci, une fois écoulé son séjour sur Miradelphia, devra rendre compte de ses actions, et sera jugé selon ces dernières. Ce qui fait la légitimité d'un roi n'est pas comment il accède au pouvoir, mais ce qu'il en fait avec. L'idée d'élire notre roi, dans un concert de ceux qui règnent par le sang, peut paraître on ne peut plus intéressante, si toutefois on excluait l'inévitable éventualité que ce qui est aujourd'hui une arène, composée de complots et de trahisons, ne saurait être qu'accentuée et décuplée par l'idée de gagner des soutiens en la personne des nobles. Si aujourd'hui, les liens dynastiques de la couronne sont une notion éthérée et que beaucoup oublient, imaginez les luttes fratricides et autres complots ourdis entre les membres d'un conseil si un membre de ce dernier s'entichait du Trône Suprême. Certes, nous pouvons ensemble, cher baron, nous mettre à rêver d'un conseil composé de gens bons et saints, mais alors nous entamerions un voyage sans retour vers le pays des utopistes, la Théorie, car dans les landes verdoyantes de la Théorie, on ne peut être déçu.

Je défendrais, tant que je serais en mesure de le faire, l'idée de l'hérédité, car elle garantit la stabilité du royaume et de la nation, exclut les volontés bellicistes et néfastes de certains usurpateurs, expose clairement les tenants et les aboutissants de la succession, et surtout, permet de savoir, sauf coup du sort, celui qui régnera : il est ainsi beaucoup plus aisé, en connaissance de celui qui régnera, de le former, de le préparer au mieux, et si la chose s'avère nécessaire, de le renverser. Car je vous le dis, et je le répète, l'honnêteté façonne cette amitié : si vous considérez un dirigeant comme légitime par son accession via un vote, il le sera tout au long de sa vie, car tout au long de sa vie il restera élu, et si par malheur il agit contre l'éthique et la morale, nous ne pourrons nous en prendre qu'à nous mêmes, qui l'avons élu de notre plein droit. Nous ne pourrions prétendre le renverser s'il agissait mal, car alors, nous serions en passe de sombrer à nouveau dans la situation actuelle : un chaos sans nom, avec cela des nobles seulement intéressés par l'idée de siéger sur le Trône Suprême. Ainsi, si le roi héritait de la couronne, et s'il agissait contre l'éthique et la morale, nous serions dans notre devoir, mais aussi dans notre droit, de mettre un terme à ses actions si cela s'avérait nécessaire.

Enfin, si nous devions tergiverser à propos des barrières de l'éthique et de la morale que le roi ne pourrait outrepasser, je dirais que ce qui manque cruellement à ce pays est un texte de lois, un corpus écrit, qui compléterait l'anti-pouvoir spirituel des Cinq. Car qu'on se le dise, bien que ce dernier soit le plus puissant de tous, car venant des dieux et non des Hommes, et étant donc par définition parfait et création, et non imparfait et manipulation humaine, il ne peut être altéré par la volonté et par les actions de ceux qui règnent par le sang. Qui plus est, même si c'est en leur nom que l'on règne, je ne me risquerais pas à accorder à la parole d'un Gardien ou d'une Gardienne une légitimité quelconque, si ce n'est qu'à travers son Vaisseau, l'un des Cinq s'adresse à nous. Toutefois, il apparaît clair que les sources normatives provenant de ce que nous ne pouvons atteindre ne suffisent plus, aussi j'aurais tendance à penser qu'un Code, à l'image de celui que j'ai promulgué en ma terre, serait un apport bénéfique. Il y serait question des lois de successions, des devoirs et des droits du suzerain, mais aussi de ceux qui lui sont inféodés. Véritable compromis entre le roi et ceux qui règnent par le sang, je vous le dis : je ne vois pas de meilleure solution pour notre nation que cela.

A votre image, je joins ici un exemplaire du Code afin que vous puissiez voir de quoi il s'agit. J'espère vous avoir éclairé de mon avis et de mes ressentis, et soyez assuré que mes prières accompagnent nos désirs de stabilité et de paix. Vous pourrez compter sur ma personne, sur l'Alonna et sur ses ressources pour établir ce qui siéra le mieux au bien commun.


Puisse la Grâce des Cinq vous guider dans vos actes et pensées,


Duncan du Lys, baron d'Alonna, seigneur et chevalier du Lys, seigneur de Rodem par la grâce des Cinq et en leurs noms.

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MessageSujet: Re: Correspondance avec M. Duncan du Lys   Correspondance avec M. Duncan du Lys I_icon_minitimeJeu 31 Déc 2015 - 3:26



Correspondance avec M. Duncan du Lys Altenb11

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Monsieur Niklaus Anasis Termal D'Altenberg




Hôtel de Syriac, Rue des Abeilles, Diantra
Arkuisa de la 2ièmeennéade de Verimios de la 8ième année du 11ème cycle,

Cher baron,

Je prends naturellement bonne note de la charmante proposition que vous me faites et tenterai d'être votre invité dès que j'en aurai le premier loisir. Tout comme vous les affaires me retiennent éloigné du moindre loisir et je ne puis pour le moment envisager quitter le centre de la Péninsule. Je n'ai voyagé qu'une seule fois dans vos contrés, dans ma prime jeunesse, et j'en garde un merveilleux souvenir bien qu'un peu flou, le temps ayant fait des sillons dans ma mémoire.

J'ai lu avec attention vos propos. J'en retiens beaucoup de choses et je vous remercie de votre franchise. Vos arguments sont très intéressants. Je tenterai d'y répondre pour ceux auxquels je ne souscris point, et de les enrichir de mes quelques modestes propositions lorsque j'y souscris.

Vous commencez votre argumentaire par la mention de la légitimité du monarque au regard des Dieux. Je pense comme vous qu'un monarque est un homme tout comme les autres, bien qu'à la destinée singulière. En cela je ne le pense pas appelé à gouverner par nos Dieux, et je pense qu'une séparation claire entre le temporel et l'intemporel est nécessaire à notre politique. Nos Dieux se sont dévoilés à nous par le passé, mais j'ai comme vous l'intime conviction que personne ne peut réellement prétendre avoir un entendement de leur pensée et par extension se faire l'instrument direct de leurs souhaits. Je souscris pleinement au fait qu'un homme ne peut être jugé par sa naissance mais par ses actes.

Comme vous le faites remarquer très justement notre société est néanmoins fondé sur l'hérédité car nous sommes des mortels et nous ne pouvons prétendre laisser une autre marque sur cette terre que celle de nos faits et de notre descendance. Les faits étant des produits plus ou moins éphémères il ne nous reste que la descendance comme réelle poursuite de notre vie.

Je souhaite ici faire une pause dans notre argumentaire et vous proposer un rapide aparté concernant l'origine de nos sociétés. Je ne saurais résumer toute ma pensée en quelques lignes, mais je vais néanmoins tenter de n'en garder que les grandes lignes.

Réfléchissons si vous le voulez bien aux prémisses d'un tel système. Dans un état initial sans société construite, et que j'appellerai ici état de primitif, l'homme n'est qu'un animal pensant. Pour des besoins liés à sa condition d'animal il se reproduit afin d'assurer l'instinct de survie de l'espèce. Cet instinct primitif, dont certains pourraient douter du fondement, est néanmoins une réalité bien ancrée dans toutes les espèces vivantes comme chaque naturaliste amateur pourra le constater.

Ce besoin de filiation s'est traduit à mon avis dans la construction d'une structure familiale paternaliste principalement parce que l'être masculin dans un état primitif a l'ascendant musculaire sur l'être féminin. Cette suprématie de la force brute explique à mon sens l'ascendant masculin dans la structure familiale dont nous avons hérité.

Avec le temps et avec l'apparition de la société construite les hommes se sont installés en des lieux et ont commencés à constituer la notion de patrimoine. Si le patrimoine de nos très anciens aïeux devait être dérisoire à la lumière des constructions actuelles -tout comme nos cathédrales et nos châteaux apparaîtront certainement comme une simple curiosité à nos descendants- il n'en était pas moins réel. La notion de patrimoine a à mon sens renforcé les aspects de filiation les parents léguant à leurs enfants les quelques éléments de patrimoines qu'ils avaient accumulé.

La structure familiale étant l'élément unitaire de nos sociétés nous avons sans originalité reproduit ce schéma dans nos structures sociales. Certains devenant propriétaires de plus de biens que les autres par le jeu de la force et de la Providence sont devenus les chefs de villages, puis de villes, et ont fini un beau jour chef de provinces entières jetant ainsi les fondements de ce que nous avons appelés royaume. Car au final il ne s'agit que d'une très grande propriété. Ou tout du moins cela était-il jusqu'à présent le cas.

Voilà à mon sens les raisons historiques de la situation actuelle. Elles importent car je pense que cette vision patrimoniale que je ressens également dans vos écrits doit cesser. Elle est à mon sens la cause de l'immobilité dans laquelle se trouve notre société toute entière. Je souhaitais placer ce propos en préambule car il aura de l'importance dans la suite de mes remarques.

Je reprends à présent le fil de votre lettre. Je m'en étais arrêté à la légitimité du souverain par rapport aux Dieux. Vous parlez ensuite de la faiblesse d'un système électoral où la corruption pourrait régner en maîtresse pour l'élection d'un souverain. Je souscris naturellement à vos propos lorsque vous me parlez de l'imperfection des hommes. Je ne cherche pas à nier les défauts des hommes, au contraire je m'en contente et je suis pleinement conscient de ce que le pouvoir peut avoir de séduisant pour beaucoup.

Je crois que les hommes sont avant tout préoccupés par leurs survies. A ce titre ils cherchent à accumuler richesse et pouvoir afin de mettre un maximum de chances de leur côté. C'est là le principal moteur de l'ambition et par conséquent de la corruption dont vous me parlez dans vos écrits. La plupart des hommes cherchent à défendre leurs intérêts. L'intérêt des hauts nobles du pays est confondu avec l'intérêt de leurs terres, pour des raisons pour le moment patrimoniale. Diantra ne s'étant pas construite en un jour, nous ne pouvons faire une totale révolution de nos structure, chose à laquelle je suis par ailleurs opposé. Or nous sommes un pays où les intérêts sont plus divergeant que convergeant. A ce titre il est fort complexe de trouver une ligne commune permettant de satisfaire tout à chacun en même temps. La conséquence directe est que l'intérêt général se trouve dans une synthèse que le souverain se devra de trouver et de respecter.

A mon sens une société est toujours tiraillée entre les divergences des intérêts particuliers et l'intérêt général. Trouver un équilibre sain entre les deux est le travail d'un système politique efficace. Les nobles oubliant cette réalité et qui ne pensent qu'à leurs intérêts finissent avec des révoltes populaires et les souverains qui oublient leurs sujets finissent avec des révoltes de leurs seigneurs.

Dans un état primitif, l'homme ne répond à aucune autre règle que celle qu'il veut bien se donner et à celle que la Nature a placée sur lui. Dans ces conditions les relations entre les individus se sont liées à aucune sorte de contrat et aucune loi ne vient troubler la liberté d'agir des êtres. Nous avons construit une structure sociale visant principalement à répartir les labeurs. Tous comme les fourmis nous avons des ouvriers, des soldats, des contremaîtres. A la différence des fourmis nous sommes pensants, notre société doit donc prendre en compte le fait que chacun des notre peut, s'il le souhaite, s'extraire de la société et potentiellement la mettre en défaut. Nous vivons dans un état d'équilibre permanent.

Jusqu'à présent rien ne distinguait l'intérêt général de l'intérêt particulier et c'est pourquoi nous avions des rois héréditaires. Ils recevaient un royaume en héritage comme on hérite d'un bateau, d'une maison ou d'un beau meuble.

Cette vision ne peut se prolonger. Le royaume ne peut plus être considéré comme une propriété privée. Il s'agit d'une construction sociale. C'est là l'impératif changement que nous devons faire si nous voulons espérer que notre royaume s'érige en un ensemble souverain et non en un agglomérat de fief.

Vous opposez dans la suite de votre lettre la succession qui présente tous les signes de la stabilité en permettant à votre avis de simplifier la passation de pouvoir et le tyrannicide. Je n'arrive pas à souscrire à votre vision.

Tout d'abord concernant la préparation du dauphin au pouvoir royal. Certes ce dernier sera choyé et bien instruit. Mais n'êtes vous pas vous-même bien instruit ? Ou moi-même ? Ou tout autre personne bien instruite ? Un successeur faible risque tout autant de se faire écarter par un coup bas dans une monarchie héréditaire. Nous l'avons vu par le passé. Pourquoi dans ses conditions ne pas choisir parmi un groupe de personne à même de gouverner ? Je n'ai pas la prétention de croire que nous choisirons une personne comme roi pour le mérite uniquement, mais je pense qu'un ensemble de facteurs seront liés. Et si un homme arrive à corrompre suffisamment de personne pour être élu, alors au moins pourra-t-on peut-être se réjouir du fait qu'il fera un roi roublard. Le peuple ne peut choisir son roi, il n'est pour le moment pas assez instruit pour le faire. Mais si les grands du royaume font ce choix, je pense que nous aurons déjà passé un important pas dans l'intérêt général et la construction de notre société.

Vous m'opposez également l'argument du tyrannicide, prétendant pouvoir plus aisément ôter à un héritier indigne le pouvoir qu'à un roi élu. Un régicide est un régicide, quel que soit la méthode d'accession au pouvoir de ce souverain. Un homme peut être berner une assemblée et se faire élire roi pour devenir un tyran, tout comme un autre peu naître tyran. Je pense pour ma part qu'une personne devient plus probablement un tyran au cours de l'exercice de son règne. Cela personne ne peut le prédire. Dans tous les cas, je pense que la révolte est justifiée si un roi est un tyran. Qu'il soit élu change à mon avis peu de chose.

Je terminerai sur votre dernière partie, concernant l'importance de la norme et de la mise en place de codifications. J'y souscris pleinement. Bien que je me fasse, comme vous avez pu le voir ci-dessus, l'avocat de l'élection monarchique, je suis conscient que ce point n'est pas le plus important pour le royaume.

Le simple fait que vous pensiez à l'absolue nécessité d'un texte normatif prouve que vous pensez comme moi que le royaume n'est plus un simple domaine, une propriété dont on hérite, mais une structure sociale, un contrat entre les différents états du royaume. Ce contrat est pour le moment un contrat silencieux, un contrat issu de nombreux cycles d'évolution de la société humaine. Mais je pense comme vous qu'il est temps de coucher ce contrat par écrit.

Je n'ignorai pas qu'Alonna était très en avance sur ces sujets, m'étant beaucoup intéressés aux systèmes de lois des différentes provinces et des différents pays de notre continent. Nous disposons en Apreplaine d'une organisation quelque peu différente, mais reposant également sur le principe d'une organisation légale. Limité que nous étions par notre statut de terre royale, nous avons je pense été plus limité que vous sur certains points mais avons pu faire certaines autres expériences. Je vous laisse juge de la chose et vous envoie simplement un rapide précis de notre organisation.

Pour terminer je vous dirai que bien que je soutienne naturellement ma proposition concernant l’élection du monarque, je comprends et je respecte vos arguments, dont certains sont fondés. Je pense en particulier à l'aspect de la corruption et du risque de fragilité d'un tel système si un noble parmi le conseil prend un ascendant très important sur toute l'assemblée.

Dites-moi ce que vous pensez des quelques nouvelles pensées que je viens de coucher sur le papier avec votre franchise, j'ai essayé de vous répondre de la sorte également.

Je souhaite également vous entretenir plus avant du système de construction d'une norme légale supérieure au souverain et du contre-pouvoir dont nous sommes tombés d'accord sur sa nécessité. Je serai heureux d'entendre votre avis sur la question et tenterai de présenter mon avis dans ma réponse. Je vous aurai volontiers écris mes pensées sur le sujet dans cette lettre également, mais malheureusement le temps me manque, je dois aujourd'hui repartir pour Langehack, continuez d'envoyer vos lettres à mon manoir en Apreplaine ou à mon hôtel à Diantra, on saura me les faire parvenir malgré l'éloignement.

Encore une fois je suis charmé de la lettre que vous m'avez envoyé et de la profondeur de son contenu, j'espère que nous aurons l'occasion de discuter un jour de tout cela autour d'un bon feu et d'un bon digestif avec la satisfaction d'avoir contribué à l'avancé de notre peuple.

Avec mes salutations respectueuses,

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MessageSujet: Re: Correspondance avec M. Duncan du Lys   Correspondance avec M. Duncan du Lys I_icon_minitimeMar 5 Jan 2016 - 18:23


A l'attention du très estimé Monsieur Niklaus Anasis Termal d'Altenberg, baron d'Altenberg par la grâce des Cinq et en leurs noms, Salut.

Cher baron, je ne saurais égaler, tant dans sa longueur que dans sa profondeur, la lettre que j'ai eu grand plaisir à recevoir et à lire. Je la conserverais bien précieusement, tel un trésor dûment gardé par le dragon qui le couve. Cependant, je vous implore de me pardonner la facilité qui suivra, mais comme le vent a sans doute pu vous amener la nouvelle, me voici loin de ma demeure, en guerre, face à nos ennemis de l'Elda. Je n'aurais point le loisir d'étendre mes points autant que je le souhaiterais, aussi irais-je droit à ce qui m'a paru être le plus capital.

J'aurais grand plaisir à voir un jour naître un corpus de lois fondamentales du royaume, qui par leur caractère institutionnel, seraient hissées au-delà du plus grand d'entre nous, seraient plus fortes que le plus vaillant d'entre nous, et ne verraient jamais leur utilité se ternir, ou leur vie se faner. J'aurais également une grande fierté de figurer, si les Cinq le veulent, parmi ceux qui, de leurs mains modestes, les rédigeraient. Mais, cher baron, nous aurions bien du mal à nourrir ces pensées, lorsque tous deux nous avons assisté à ce qu'est devenu le dernier conclave où se sont tenus biens des nobles du royaume. Imaginez, la concentration des fiertés, des intérêts de chacun, des peurs et des volontés bellicistes ! Nous n'aurions pas fini la première ligne, que voilà certains s'indigneraient de l'emplacement d'une virgule, et avant de voir la fin d'une feuille, nous serions tous morts de vieillesse, je le crains.

Je vous rejoins sur votre pensée, selon laquelle le royaume n'est pas un héritage, ni un bien, mais en effet un ensemble, une construction, qu'il faut administrer. Si cela ne tenait qu'à moi, voilà des lustres que la féodalité ne serait qu'un souvenir, mais imaginez bien les puissants devoir renoncer à ce qui fait la souche de leur pouvoir. Je n'ai jamais eu le moindre problème à ployer genou devant celui qui, par droit et par légitimité, m'était supérieur. Mais n'osons point demander à celui qui, ni de Tari ni de Néera, n'a dû de sa vie ployer genou devant un roi ou un supérieur. Nous lui arracherions le cœur. Je pense, messire, que l'Histoire fera sa route, avec ou sans nous, et si nous devons nous trouver au lieu, et au moment, où notre système changera profondément, et bien nous pourrons alors regarder le chemin parcouru, et nous réjouir de nous y trouver encore.

Je joins mes prières et mon affection à mes propos, en espérant bientôt avoir le loisir de vous relater mes guerres face à face.

Duncan du Lys, baron d'Alonna, seigneur et chevalier du Lys, seigneur de Rodem par la grâce des Cinq et en leurs noms.

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MessageSujet: Re: Correspondance avec M. Duncan du Lys   Correspondance avec M. Duncan du Lys I_icon_minitimeSam 9 Jan 2016 - 1:34



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Cher baron,

Je suis navré d'entendre que vous avez été arraché à vos terres par la guerre. Cette dernière semble tout cerner et tout vouloir engloutir. J'ai entendu des rumeurs sur la guerre menaçant dans le nord, et certaines autres rumeurs sur l’existence d'armées du peuple noir en vadrouille au nord de la Péninsule. Voilà donc que vous me confirmez ces rumeurs.

Il s'agit là sans nul doute d'une très ennuyeuse et bien triste nouvelle. Je redoute que l’écartèlement que nous avons subi avec la fin du royaume ne mette en péril toutes nos vies en nous privant du moyen de travailler en bonne intelligence contre ces menaces. J'aurai naturellement proposé en d'autres circonstances de vous apporter mon aide, mais je suis pieds et poings liés. Je vais néanmoins tenter d'accélérer le processus ici au sud pour pouvoir nous prévaloir de vous donner de l'aide dans les meilleurs délais. Faites savoir à nos frères nordiques que le centre de la Péninsule ne les oublie point.

Je suppose que nous allons devoir interrompre nos discussions sur le sujet de l'avenir du royaume. Je vais tenter de prendre contact avec certains de vos confrères nordiques pour me tenir informé au mieux de cette guerre dont vous me parlez.

Un dernier mot néanmoins concernant vos arguments que vous me rappelez dans votre dernière lettre cher baron. J'entends votre scepticisme. Je ne le partage pas même si je le respecte. Je pense sincèrement que nous faisons de notre vie ce que nous en décidons. Aucune force mystérieuse nous pousse à prendre nos décisions. Nous avons été laissé sur cette terre avec quelques conseils et notre libre arbitre. Nul ne peut se prévaloir de la perfection. Nul ne peut se prévaloir de n'avoir jamais fauté. La perfection n'est pas de ce monde. Nos choix font ce que nous sommes, et nous devons vivre avec que nous le voulions ou non.

Quelle que soit la fierté des hommes dont vous me parlez, quelle que soit l'hypocrisie dont nous sommes capables, je pense aussi que nous pouvons faire le choix de défendre l'intérêt général. Sans faiblesse mais aussi sans cruauté. Je ne pense pas comme vous que le moment soit loin avant que nous n'allions vers de grands changements. Les hommes nous accordent leur confiance et peuvent la reprendre. Le futur sera certainement très cruel à ceux qui pensent que l'on peut traiter un peuple comme du bétail. Nous avons beau être instruits, riches, et disposant d'un pouvoir, rien ne pourra résister à la multitude.

Prendre le parti de la corruption en acceptant de jouer avec la vie de nos gens pour son profit personnel est équivalent à scier la branche sur laquelle nous sommes assise. Je prie pour que vous vous trompiez lorsque vous m'affirmez que nous autres nobles ne saurions comprendre cette vérité élémentaire. Peut-être suis je un rêveur et avez-vous vu plus que moi à ce propos.

La noblesse s'approche dangereusement d'une tombe qu'elle s'est elle même créée. Si nous parvenons pas à retrouver nos esprit et à travailler de concert pour le bien d'un ensemble qui nous dépasse, nous courrons à notre perte. Peut-être cela sera-t-il après notre mort, mais je pense pour ma part que si nous venions à traverser encore beaucoup de crises, nous serons bientôt renversé.

Et je ne blâmerai pas le peuple pour cela.

Je vous souhaite toute la chance du monde, et tiendrai ma parole de faire tout ce qui est en mon pouvoir pour accélérer la manœuvre ici bas.

Mes amitiés à votre épouse.

Avec mes salutations respectueuses,

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