[Demeure de Ant'zar] Chaque acte a ses conséquences

« Je ne garde pas son corps de cette façon vile créature de luxure ! »

Ant’zar ne chercha pas a la reprendre sur la phrase concernant qu’elle fut la première a lui avouer avoir portée son enfant. Il n’avait pas envie de lui lancer un pique, pas a se propos. Leurs fils n’avait pas le droit d’être un sujet avec le qu’elle il répliquerait. Elle pourrait s’en jouer a le faire souffrir sur ses propos mais jamais il ne répliquerait.

Puis se fut une scène émouvante d’un Ant’zar doux et tendre, regardant son fils et déposant un baiser sur les lèvres de son unique amour. Non il ne lui avouerait jamais, mais en des anciens temps reculé il l’avait aimé. Elle se joua à nouveau de lui qui se renfrogna, son visage se faisant impassible durant un temps, presque nostalgique ou mélancolique.

Ignorant à nouveau ses propos il se leva, portant son fils dans ses bras et son regard changea du tout au tout. Il lui souriait avec un amour et une tendresse presque incompréhensible pour un drow. Il lui dit doucement passant une de ses mains sur ses cheveux en le plaquant contre son torse de panière protectrice.

« Je t’y conduirait donc mon fils. Tu vas voir, je suis sur qu’une fois qu’il y aura de quoi t’amuser dedans, tu t’y sentiras bien. »

Il était l’exemple même du père. Père, pourtant tout drow savait qu’il n’en avait jamais eu. Tous savaient que sa mère n’était qu’une femme de joie gagnant sa noblesse en retroussant son jupon. Il se faisait besognier par la première venue pouvant lui apporter d’avantage de puissance… Mais n’était t’il pas comme elle quelque part ?

Cette pensée le contrit et il sentit lentement des larmes lui monter aux yeux. Non il ne devait pas… il n’avait pas le droit d’être faible. Il était un Zaumtor! Un enfant des Abysses. Lentement il monta les marches, remuant un passé qu’il tentait d’oublier en caressant les cheveux du petit blottit dans ses bras de colosse.

De son coté Alyryne comme a toute époque ne pouvait rien lire de lui. Il était un livre clos, maintenue ainsi par des cadenas, des chaine et des liens tous plus serré les un que les autres. Une fois en haut il se tourna vers elle, il avait retrouvé toute sa contenance et son charme charismatique et d’un sourire lui lança.

« Viendras-tu douce Alyryne, joyaux d’Uriz ? Ou a tu peur de te retrouver seule en ma compagnie ? »

Il se voilait devant un trait d’humour, comme a chaque fois qu’elle avait tentée de le percer a jouer. Se tournant vers la porte de bois noir il l’ouvrit et dévoila une chambre magnifique. Décorée avec gout dans des teintes bleuté. Le lit était recouvert d’un voilage, les murs peint de fresque toute signée de la main de son tendre Ardennyd. Il était le plus proche d’Ant, le seul à connaître ses troubles et sa solitude. Déposant l’enfant sur le sol il s’approcha d’un placard et en sortie un soldat de chiffon. Vieux, délavé et même soufflant de divers cicatrices raccommodées de fil de couleur varier. Il se pencha et l’offrit a l’enfant en souriant.

« Il n’y a pas vraiment de jouer ici a part ça, mais bientôt tu auras de quoi t’amuser je te le promets. »

S’accroupissant il passait pataud, avec sa taille démesurée et son air tendre.

Alyryne eut une petite moue amusée.

- "Mais Ant chéri, c'est toi qui vois le luxe partout! De quoi pensais-tu donc que je parlais?"

Alyryne se montrait taquine, voire même blessante. Mais il était habitué à cela avec elle, non? A moins qu'elle n'ai changé plus qu'elle ne le pensait en 10 ans... Elle était devenue plus hautaine, plus froide et son coeur ne palpitait que pour un seul homme : son fils, la seule personne qu'elle chérissait avec un amour fou et inconditionnel. Pourtant, elle ne pouvait nier sentir quelque chose chavirer en elle quand Ant'zar la regardait avec autre chose qu'un simple désir sauvage. Elle avait tant de bons souvenirs avec lui... Il était charmant et drôle, mais ce qu'elle aimait, c'était cette part de mystère, cette zone d'ombre, cette fragilité qu'elle n'avait jamais fait qu'entrevoir.

Il se leva en prenant leur fils dans ses bras et le coeur de la prêtresse s'émut de ce touchant tableau. Assise à terre, elle devait se démancher le cou pour les regarder tous les deux. Un sourire imperceptible flottait sur ses lèvres alors qu'il le regardait avec tendresse et caressait ses mèches neigeuses. Rhyl'tana sembla trouvé fascinant le pendentif de son père et se mit à le triturer d'un petit air concentré qui fit fondre la prêtresse. Elle était méconnaissable quand elle était avec son fils.

Ant'zar n'avait pas connu son père et avait eu une mère aux moeurs très libertines. Alyryne était née pauvre, mais ses parents, sans jamais l'étouffer d'amour, l'avaient élevé correctement et sa mère avait toujours été fière d'elle. Ce qu'Alyryne ne savait pas, c'est que jamais Ant'zar n'avait connu l'amour d'une mère, c'est que jamais il n'avait vu cette tendresse sur son visage, comme celle qui se peignait sur celui d'Alyryne alors qu'elle regardait son petit bout d'homme.

Alyryne l'avait traité rien de moins que de gigolo plus tôt... comme sa mère avant lui. Et pourtant, elle n'en conçevait aucun dégout, alors qu'elle trouvait cela lamentable de la part de cette femme qu'elle n'avait pas connu. Pourtant, elle avait touché une corde sensible, mais comme toujours, elle n'en sut rien. La seule chose qu'elle sut, c'est qu'il évita délibérément de répondre à son attaque concernant l'amour. C'est donc d'un air songeur et intrigué qu'elle le regarda s'éloigner et monter les marches. Elle se faisait des idées, un homme comme Ant'zar ne pouvait pas tomber amoureux... c'était si... si mièvre.

Il se tourna vers elle et l'invita à le suivre, avec une petite provocation à la clé. Elle se leva souplement, défroissant sa robe, avant de le rejoindre avec légèreté tout en lui soufflant au passage :

- "Sâche Ant'zar Zaumtor, qu'aucun homme ne saurait me faire peur."

Puis, elle rajouta, malicieuse :

- "Et toi, encore moins que les autres."

Elle découvrit alors une chambre magnifique, décorée avec goût et s'émerveilla comme une enfant devant les fresques murales. puis, elle vit le jouet donné à Rhyl'tana et un sourire ourla ses lèvres, alors qu'elle s'adossait au mur en croisant les bras et posait un regard bienveillant sur le père et le fils.

- "J'ai du mal à t'imaginer à cet âge là Ant... Pourtant, ce jouet de chiffon abimé par les ans, proouve bien qu'un jour, tu as été aussi petit."

Elle s'approcha et passa une mains dans les cheveux du drow accroupi, en une caresse légère.

- "Qu'as-tu fait de tes magnifiques cheveux, de cette crinière qui me faisait crever de jalousie, bel étalon? Tu te rappelles comme j'aimais y promener les doigts..."

Quand ils s'extirpaient d'une étreinte brûlante. Alyryne, nue sur les draps, s'amusait alors à jouer dans les longues mèches immaculées de son amant. Elle se rappelait encore parfaitement leur texture. Comme elle se rappelait le jour où il l'avait conquise, magnifique dans ses riches vetements, conquérant et sûr de lui, audacieux... Il l'avait invitée à danser, il avait fait fi de la peur provoquée par les terribles prêtresses de la guerre. Et il l'avait fait rire en la faisant tournoyer sur la piste. Et il l'avait fait fondre en lui souriant, victorieux.

- "Cette époque me manque... Cette soirée inoubliable où tu m'as fais virevolter sur la piste reste l'un de mes plus beaux souvenirs. Ton audace d'alors m'avait conquise. Es-tu toujours audacieux Ant'?"

Ele cessa de jouer avec ses cheveux, puis d'une voix douce, elle reprit :

- "Ces peintures sont magnifiques... Quel est l'artiste capable de réaliser de telles splendeurs?"

Bien sur qu’elle n’avait peur de personne et Ant’zar le savait plus que bien. Il savait que le plus a craindre n’était autre que lui mais il n’avait pas peur d’elle. Il l’avait bien trop aimé et encore aujourd’hui son cœur s’effondrait et se liquéfiait sous ses regards.

Une fois dans la chambre Ant fut amusé de voir le regard de la belle. Il avait bon gout et le savait, mais voir ainsi la belle prêtresse ébahie l’amusa. Elle était surement habituée a la richesse outrageuse des nobles, mais surement pas au gout luxueux mais sobre du sombre. Le jouait dans ses mains il regardait son fils le prend et le malmener. Peu importe, il supporterait cette maltraitance, au même âge Ant’zar avait une force toute autre.

Elle lui fit remarquée sa difficulté à l’imaginer à cet âge. C’est un air nostalgique et triste qui passa sur son visage pendant que le drow caressait les cheveux de son fils. Oui il avait été enfant mais ce n’était pas vraiment un moment agréable de sa vie.

« J’ai été enfant Alyryne, il y a longtemps. Mais cette maison n’as jamais été remplie de jouer ni de rire d’enfant. Cette petite poupée c’est ma nourrice qui me l’avait faite. Elle m’offrait son lait, lait que ma mère ne pouvait me donner. Mais un soir elle ne revint plus… je ne sais pourquoi. Enfin, c’est le passé et je ne suis plus un gamin. »

Il la regarda s’approcher et glisser ses doigts dans ses cheveux de neige. Il avait oublié combien c’était agréable. Il n’avait plus sa crinière de neige non, il l’avait troqué contre ses cheveux courts, masquant son visage. Elle lui demanda qu’en avait’ il fait. Lentement il sourit, devrait’ il répondre ? Oui.

« Apres ton départ il m’est arrivé une chose assez grave. Mes cheveux ont payé le prix et j’ai refusé de les laisser à nouveau pousser. »

Comment lui avouer que cette chose grave avait été un excès de folie quand il ne l’avait plus revue ?! Et qu’en plus, c’était arrivé parce qu’une de ses amantes avait osé faire comme sa belle Alyryne. Il en avait été malade et c’était coupé les cheveux si court que rien n’aurait pu les sauver. Doucement il posa sa tête contre le ventre de la belle et l’écouta encore. Les doigts dans ses yeux et l’odeur de sa peau… Voila ce qui lui avait manqué autant.

« Suis-je Audacieux Alyryne ? Je ne le sais, mais… cette époque me manque tout autant que toi. Je t’en supplie belle créature nocturne, reste prés de moi. »

Il tourna son visage pour embrasser son ventre sans aucune idée derrière la tête. Il avait soudain envie de pleurer. Non il ne devait surtout pas, par pitié pas maintenant. Elle eu la bonne idée de s’émerveiller des œuvres de son protégé et il se releva. S’approchant des fresques il les caressa comme on caresse une femme en avouant.

« Elles sont l’œuvre d’Ardennyd, il vie ici comme tout le reste de la maisonnée en général mais il est partie depuis un temps. C’est surement le seul qui a su me consolé un peu de ton absence. Il a peint une fresque pour moi à ton image dans ma propre chambre. »

Doucement il se retourna vers Alyryne et glissa son bras sur sa taille avec une fougue incontrôlable il s’empara de ses lèvres, comme la première fois ou il l’avait embrassé. Rien de doux, rien de violent pourtant… c’était le baiser d’un drow, d’Ant’zar tout simplement. Puis il murmura a l’oreille de la belle.

« Si notre fils n’était pas la, je m’amuserais a te faire crier mon prénom sans jamais te faire mienne. Cela serait terriblement amusant que je me refuse à toi. Mais je crains ne pouvoir aller outre ma promesse. Je préfère te laisser le temps. »

Il était au mieux de sa forme et souffrait de se sentir ainsi, il en avait mal mais après tout, ce n’était pas la première fois. Et puis si c’était pour elle, aucune importance de souffrir.

Alyryne posa un regard interrogateur sur Ant'zar alors qu'il lui répliquait que jamais auparavant la maison n'avait acceuilli de rires d'enfants. La prêtresse devinait là un passé pas très joyeux, mais elle ne pouvait faire que des conjectures, rien de bien concret. Pourtant, elle avait entrevu une faille chez lui, une faille qu'il lui dissiumlait toujours soigneusement. Il lui parla de sa nourrice, disparue sans laisser le traces, avant de dire qu'il n'était plus un gamin. Elle se permit un petit sourire.

- "En es-tu sûr? Le jeune drow que j'ai connu n'était pas toujours très adulte..."

La mine espiègle d'Alyryne la faisait paraître plus jeune. Mais, semblant retrouver ses manières d'autrefois, apaisantes, elle caressa les cheveux neigeux d'Ant'zar, alors qu'il lui parlait du funeste destin de ses magnifiques mèches blanches.

- "Qu'as-tu fais Ant'?"

Il posa sa tête contre son ventre. Ils retrouvaient ainsi la tendresse qui les avait uni. Il y avait eu la passion un peu plus tôt, la tendresse maintenant... Il suffisait d'un rien pou ranimer l'étincelle. Un rien. Et comme toujours, Alyryne passa à côté du moment de faiblesse de son ancien amant. Il s'en était fallut d'un cheveu qu'il parle, qu'il craque. Mais elle ne lui en laissa pas l'occasion.

Quand il lui parla d'Ardennyd et de la fresque, ses mains stoppèrent leurs caresses, alors qu'elle lui lançait un regard surpris. Le seul qui avait su le consoler de son absence? Alyryne était perdue... Elle avait toujours été persuadée qu'Ant'zar s'était lassée d'elle. Il n'avait que trop honoré ses nuits. Il caressa les dessins presque amoureusement. Puis, il revint vers elle et l'embrassa, d'une telle façon qu'elle se sentit revenir 10 ans en arrière. Un étrange émoi s'empara d'elle et, inconsciemment, ses mains se noèrent derrière la nuque du drow, pour l'empêcher de fuir. Elle sourit à ses vantardises.

- "C'est moi qui te ferais languir, pas le contraire..."

Elle promena un doigt sur sa joue, l'air mutin et terrible en même temps.

- "Ant, tu es insaisissable pour moi. Je n'arrive pas à te cerner, tu m'échappes constamment... Je croyais te connaître et je me rend compte que je me suis trompée... Tu me déroutes."

Il la tenait dans ses bras et ne voulais pas la lâcher. Il avait enfin récupéré son précieux joyau d’Uriz et en devenait fou. Il mit fin au baiser et l’observa droit dans les yeux. Il était fou d’elle, tout ce temps loin d’elle et ses sentiments brulaient encore son âme et déchirait en lambeau son cœur. Comment osait’ elle le mettre dans un tel état de faiblesse ? Lui qui couchait par devoir ne désirait avec elle que ses bras… qu’elle se refuse a lui mille ans si elle voulait, mais juste qu’elle accepte de le prendre dans ses bras en lui disant encore son prénom.

Son regard était doux, nostalgique mélancolique, tourmenté plein de haine et de fureur à la fois. Ant’zar avait cette capacité qui interdisait a toute personne de lire ses pensées. Mais il ne leurs interdisait rien, son esprit était simplement le plus chaotique qu’il soit donné de voir ou percevoir. Il n’avait aucune idée fixe, des centaines de pensées se bousculaient dans un désordre imprononçable. Il se sentait si vulnérable en présence de la seule femme qu’il aimait. Puis il délaissa les yeux, venant enfouir son visage dans sa gorge en humant son odeur, caressant de ses mains ses cheveux. D’une voix mourante il murmura au creux de sa gorge.

« Je suis si compliqué Alyryne… Personne pourtant ne me connaît autant que toi. Je suis… »

Il s’arrêta, prenant en moment pour respirer ses cheveux, elle sentait si bon. Puis il oublia qu’il voulait parler, comme mue par un silence instinctif. Pendant se temps leurs fils bien loin de tout ça jouait avec la poupée de chiffon et se promenait a la découverte de la chambre, sans même se préoccuper de ses parents. Cette poupée… n’était ce pas un avatar du drow finalement ? Il n’était qu’un pantin manipulé par une déesse.

« Tu m’as posée une question à laquelle je n’ai pas répondu. La réponse est simple… Pris d’une crise de rage, de folie tel que tu m’en connais capable, j’ai coupez mes cheveux… je ne supportais plus leurs mains Alyryne… je ne pouvais plus les supporter. Tu me comprends… Je suis fou Alyryne. Je l’ai toujours été et jamais je ne serais un homme capable de rester le même. Je suis totalement fou… »

Il était fou d’elle surtout, mais il s’épargna la douleur de lui dire et plus encore la folie de l’avouer. S’écartant en délaissant ses cheveux il se cacha derrière son rideau neige, ses yeux disparaissant sous les mèches folles et trop longue. Il devait se séparer d’elle, il sentait a nouveau son corps le tromper et il se refusait à violer la belle. S’écartant totalement il fini par se pencher pour regarder leurs enfants. Il murmura.

« Alyryne… je vais te laisser avec notre enfant, si tu désire te reposer, manger ou autre… mes valets t’obéiront, j’ai besoin de m’enfermer dans ma chambre… »

Pour pleurer… Une fois encore il n’avait pas tout dit, en dévoilant une miette à chaque fois sans même donner vraiment une quelconque matière à la belle.

La prêtresse essayait de comprendre, essayait de déchiffrer ses expressions. Dans son regard carmin, elle ne voyait rien et tout à la fois. Impossible de deviner quelle émotion prédominait, elles se mélangeaient parfaitement. Et Alyryne n'était pas douée pour ce genre de chose, pour l'empathie et autres stupidités sylvaines.

Il lui expliqua qu'il avait coupé ses cheveux en ne supportant pas qu'elles y perdent leurs doigts. Elles? Qui ça elles? Les femmes qui avaient eu l'honneur d'entrer dans son lit, d'être honorées par l'étalon magnifique? Mais pourquoi? Il ne lui avait jamais fait part de ce dégout... Au contraire, d'après ses souveirs, il aimait qu'elle lui caresse les cheveux...

Lente à la comprenette Alyryne? Oui, peut-être bien... Mais il ne fallait pas oublier qu'Ant'zar l'avait renvoyée. C'était lui qui avait mis un terme à leur relation. Elle s'était drapée dans sa fierté blessée, ne montrant rien de son désarroi et de son humiliation, persuadée qu'elle ne lui convenait plus. Et pendant 10 ans elle avait pensé ainsi. Alors il y avait de quoi être déboussolée devant les marques d'affection et de désir du drow, devant ses paroles nébuleuses également.

- "Tous les drows sont fous. C'est là notre force."

Elle n'était pas loin de la vérité. Les elfes noirs n'étaient pas toujours très sains d'esprit, il fallait bien l'admettre. C'était ce qui les rendait si dangereux et imprévisibles. Il s'éloigna d'elle, se dissimulant derrière ses mèches indisciplinées et décida de les laisser pour aller dans sa chambre. Elle haussa un sourcil inquisiteur et un brin moqueur.

- "Ce sont les enfants qui vont dans leur chambre seul... pour bouder en général."

Elle s'empara de Rhyl'tana, avant de regarder à nouveau Ant'zar.

- "J'aurais aimé voir ce que ton peintre avait fait de mon image..."

Lui forçait-elle la main? Oui, bien sûr! Et Alyryne n'aimait pas qu'on lui résiste. Inconsciente des tourments qui déchiraient l'âme de son compagnon, elle n'avait pas perçu la détresse dans son attitude, le besoin de solitude. Non, Alyryne n'était pas toujours très délicate.

Tous les drows fou ? Non, Ant’zar avait un certain monopole pour ça mais il ne précisa pas ses pensées. Il n’y répondit que par un soupire. Elle ne comprenait rien, rien du tout, alors i devrait se retenir, modérer sa violence et son envie. Le sombre a la peau bleuté s’approcha de sa tendre et cruel prêtresse et évita tout contacte pour ouvrir la porte et la laisser passer pour aller dans le couloir.

« Bien Joyaux d’Uriz, si c’est ce que tu veux viens… »

Il passa une porte et s’arrêta à la seconde qu’il ouvrit, dévoilant sa propre chambre. La chambre n’était que dans des teintes de noir et de rouge. Une chambre a la fois lugubre, sensuel et noble. Tout comme l’autre chambre elle était décorée avec un gout indéniable et sobre. Cependant, en face du lit une immense peinture était faite. Cette peinture dévoilait une scène d’amour, une orgie, mais dans un endroit du tableau deux amant était facilement reconnaissable. Alyryne au prise avec Ant’zar, le reste de la peinture semblait fait pour faire oublier se détail a toute personne peu attentive a l’art.

« Voila Alyryne… Tu peu voir ce que tu voulais voir. »

La chambre avait une sorte de coté… fausse. Elle ne semblait être ainsi que pour sauver les apparences et les rideaux déchirés trônant sur la fenêtre ne cherchaient pas à le démentir. Il avait sans doute été pris d’une nouvelle crise de violence pour avoir ainsi mutilé ses rideaux. Sur le bord de la table de nuit un pendentif trônait, prés à choir a tout moment. Alyryne ne le connaissait que trop, combien de fois Ant’zar c’était’ il amusé à le faire sautiller sur sa poitrine alors qu’il l’aimait ? Elle ne c’était sans doute jamais posée la question, croyant l’avoir perdu. Il s’approcha d’Alyryne, embrassant son épaule, sa nuque en collant son bassin dur contre ses reins.

« Alyryne… Ne reste pas trop longtemps dans cette chambre, sinon je ne pourrais plus répondre de mes actes. »

Le regard sauvage et espiègle du drow était revenue, délaissant toute les émotions qu’il avait ressentit avant. La faille s’était ouverte, mais bel et bien renfermée. Il se mit à mordiller son cou en portant son regard sur leurs enfants. Il avait l’une de ses mains qui caressait, glissant sur la cuisse et cherchant le passage de l’ouverture du tissu pour venir déposer sa main ailleurs. Bien sur l’enfant ne voyait rien et ne se rendait compte de rien.

« Rhyl… je suis sur que la servante que j’ai envoyé toute a l’heure dois être revenue avec des jouets pour toi. »

Il avait un sourire carnassier de prédateur qu’Alyryne avait tant aimé des années plus tôt.

Alyryne acquiesça alors qu'Ant'zar ouvrait a porte et l'invitait à le suivre en lui demandant si c'était vraiment ce qu'elle voulait. Il fallait qu'elle bouge et surtout sa curiosité était réveillée. A quoi pouvaient bien ressembler ces fresques qui la représentaient?

Son fils dans ses bras, elle le suivit et entra quand il dévoila sa chambre aux teintes sombres. Elle fit le tour de la pièce du regard, regardant avec scepticisme les murs barriolés par ces scènes de luxure. Puis, son regard s'arrondit alors qu'elle avisait les deux amants qu'ils avaient été, dessinés là, très reconnaissables pour elle.

Elle s'approcha de la fresque et caressa la peinture, retrouvant sur le mur le moindre détail, ravivant ainsi sa mémoire. Elle se détourna et vit son pendentif sur la table de nuit. Elle l'effleura du bout des doigts. Etait-elle paranoïaque, se faisait-elle des idées, ou bien Ant'zar semblait avoir dédié ce lieu à son image et son souvenir? Elle avisa les rideaux déchirés qui venaient amener une note discordante dans ce décor.

Il s'était rapproché d'elle, il était collé à elle et elle pouvat sentir sa virilité contre ses reins alors qu'il lui chuchotait des paroles qui l'embrasaient. Elle se cambra malgré elle sous ses caresses. Il parla à Rhyl'tana, semblant vouloir écarter l'enfant pour profiter de la mère. Et elle avait très envie de céder à la tentation. Mais elle se déroba. Bien à regrets.

- "Alors quittons cette chambre Ant'."

Une lueur malicieuse, mais douloureuse aussi dansait dans le saphir de ses iris.

- "Il faudra faire changer les rideaux... Ca dénote avec le reste de la pièce..."

Elle essatait d'être légère, mais sans succès. Elle reprit alors son pendentif.

- "Alors c'est toi qui l'avais? Je pensais l'avoir perdu... Ant'zar, je ne comprend pas..."

Elle regarda de nouveau la fresque, cherchant dans les visages anonymes, d'autres maîtresses qui l'auraient marqué, mais rien... Il n'y avait qu'elle.

- "Tu as connu tellement de femmes et des biens plus belles ou intéressantes que moi... Mais dans cette peinture, je ne reconnais que mon visage..."

Elle s’esquivait, elle ne voulait pas qu’il se laisser aller à ses envies tentatrices et c’était tant mieux. Si jamais elle tombait à nouveau dans son lit il n’aurait plus la force qu’il eu jadis de la délaisser. Elle prit un air léger et faussement négligé pour parler des rideaux. Ant n’en dit rien, son sourire énigmatique ayant trouvé sa place sur les lèvres du drow. Il avait l’art et la manière pour ne jamais répondre aux questions sans laisser paraître ses pensées.

La regardant reprendre le collier il resta toujours muet. Oui il l’avait gardé tout se temps et s’amusait à le frotter entre ses doigts des fois avant de dormir. Bref, elle était surprise qu’il l’ait gardé si longtemps mais ce qui l’avait le plus surprise c’était que seul son visage a elle était reconnaissable dans cette peinture.

D’une démarche féline Ant’zar s’approcha d’Alyryne, son regard en amande rouge flamboyait d’une folie qui lui était propre et lui pris le collier des mains de la belle drow. Puis, posant ses doigts sur son épaule, Il vint passer dans son dos et lui remit le pendentif. Elle n’en portait pas aujourd’hui. Tout a son action, il lui murmura quelques mots pour le moins déroutant.

« Oui je l’ai gardé, j’espérai peux être que tu viendrais un jour le chercher. Pour ce qui est des visages il n’y a que toi de réel. Les autres sont les diverse amantes de mon imagination et de celle d’Ardennyd. Nous nous amusions à créer de nouvelle femme en pensée mais aucune autre que toi n’était digne de figurer sur ses murs. Tu es de plus la seule femme à m’avoir volé quelque chose que je n’arrive plus à retrouver…»

Il sourit, se décalant pour ne plus la coller et s’étirant de toute sa longueur. Il faisait terriblement grand et la chambre en elle-même paraissait faite sur ses mesures. Alors que dans celle de leurs futur fils, il y avait parus si grand qu’on l’aurait cru dans une chambre d’enfant. Se dirigeant vers la porte de la chambre il se colla dos a cette dernière en la laissant ouverte en grand.

« Sortons Joyaux d’Yris, sinon je crois bien qu’il me sera délicat de me faire violence. Je ne suis qu’une bête sans cervelle et une prostituée comme tu dis. Allons, occupons nous de réfléchir ensemble à l’ avenir de notre magnifique fils. »

La voila à nouveau père attentionné alors que le pantalon moulant son bas ventre dévoilait toute sa frustration. Il en avait mal et aurait limite eu envie de se frapper violamant le bas ventre pour lui faire comprendre qu’il ne se passerait rien. Mais le corps ne répond pas toujours au cerveau… hélas.

Il était dans son dos, il soufflait des paroles qu'elle n'osait interpréter à son oreille. Elle ferma les yeux, portant une main au pedentif qui avait retrouvé sa place.

- "Que t'ai-je donc dérober Ant'zar? Tu m'as repoussée autrefois, mais tu as vécu dans mon souvenir depuis lors... Sais-tu simplement ce que tu veux?"

Elle se retourna et leva la tête vers lui, le regardant avec le saphir de ses yeux dardés sur lui. Ses doigts effleurèrent la joue du Sombre alors qu'elle le dévisageait avec curiosité.

- "Les années m'ont apporté la sérénité... Mais toi, mon bel amant torturé? Tu es si fort... Beau, riche, courtisé et pourtant, cela ne te rend pas heureux... Tu recherches quelque chose que personne ne peut t'offrir. Après quoi cours-tu? Que faut-il faire pour que tu sois enfin entier?"

Elle s'écarta et il fit de même, s'étirant de toute sa hauteur, pour aller se positionner contre la porte et l'inviter à sortir. Rhyl'tana se mit à jouer avec le pendentif de sa mère, l'air terriblement concentré. Alyryne laissa errer son regard sur la bosse que formait le pantalon d'Ant'zar et sourit, secouant doucement la tête. Elle allait mettre un terme à son petit jeu cruel, pour ne pas céder elle-même.

- "Je ne voudrais pas être la cause de tes tourments... Je rentre Ant'zar. Avec Rhyl'tana. Je crois que tu as besoin de réfléchir tranquillement, sans notre présence dans les parages. Quand tu seras prêt et sûr de toi, viens me voir."

Elle passa à côté de lui, laissant son parfum errer dans son sillage.

- "Inutile de me raccompagner, je connais le chemin par coeur... Mais il est moins douloureux que la dernière fois."

La derière fois, c'était une Alyryne blessée et rejetée qui l'avait parcouru. L'eau avait coulé sous les ponts, mais elle ne pardonnait pas ce jour. Elle descendit les marches et quelques instants plus tard, Ant'zar put entendre la porte d'entrée se refermer : il était de nouveau seul.

Comment lui dire qu’il l’avait repoussé parce qu’il était épris d’elle ? Comment lui avouer qu’il avait peur d’aimer et d’en devenir fou ? Mais fou il l’était déjà, condamné à souffrir de l’absence et du refus de celle qui avait tout pouvoir sur lui. Comment lui dire que la seule et unique chose qu’il voulait c’était elle ?! Qu’il avait été cruel de la repousser, qu’il avait été cruel de ne pas penser a ce qu’elle avait ressentit d’être ainsi mise a la porte.

Chacune de ses paroles lui déchirait ce qu’il lui restait de cœur et sa main se porta sur l’organe qui lui faisait chèrement payer ses erreurs passées. Puis elle quitta la chambre en le laissant seul. Il sentait ses larmes couler et ne pu s’empêcher d’hurler d’une voix sombre. Il prit un vase et le fracassa contre le mur, ses yeux rouge brillant de toute sa rage et sa haine. Il n’en voulait pas à Ayryne, elle avait raison finalement. Il était en colère contre lui-même. Quand la petite demi elfe entra toute heureuse d’avoir fait acheter de quoi préparer la chambre e son fils et qu’elle le lui apprit il la frappa tant et si bien que la petite en tomba inconsciente au sol. Ant’zar en la voyant inerte sentit une tel indifférence qu’il s’en rassura.

Même fou d’elle il restait un drow capable des pires actes sans qu’il n’en ressente rien… Oui, Alyryne ne l’avait pas affaiblit et elle verrait bientôt qu’il n’était pas une simple prostituée, elle serait fier de lui et il y tenait… Sa décision prise, bientôt il la retrouverait et lui dirait tout ce qu’il pensait, il mettrait carte sur table tant pis si elle le prenait pour un fou.