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 Anorn Nelûcan - Seigneur Protecteur de la Quatrième Saison [Validé]

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Anorn
Ancien
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Anorn


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Âge :  1201 ans
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: 1m93
Niveau Magique : Archimage.
Anorn Nelûcan - Seigneur Protecteur de la Quatrième Saison [Validé] Empty
MessageSujet: Anorn Nelûcan - Seigneur Protecteur de la Quatrième Saison [Validé]   Anorn Nelûcan - Seigneur Protecteur de la Quatrième Saison [Validé] I_icon_minitimeJeu 18 Juin 2015 - 18:51


Nom & Prénom : Anornedellon Nedi Lûcannui, plus communément appelé Anorn Nelûcan
Âge & Date de naissance : Mille deux cents ans, né le premier jour de la première ennéade de Barkios en l'an huit cent du neuvième cycle.
Sexe : Fort
Race : Sylvain
Faction : Taledhel
Particularité : Il a un jumeau dont il ne parle pas beaucoup, voire pas du tout. Ce dernier n'est plus en pleine possession de ses capacités mentales. Cependant, Anorn lui voue un amour sans borne, et s'il le cache, ce n'est pas parce qu'il en a honte, mais parce qu'il souhaite le protéger autant que possible.

Alignement : Loyal Bon
Métier : Seigneur Protecteur de la Quatrième Saison
Classe d'arme : Magie de la vie, spécialisé dans la guérison et le contrôle du métabolisme

Équipement : Anorn n'a pas réellement d'équipement. Il possède énormément de tenues d'apparat, de toutes les couleurs, et de tous les tissus. Il mise beaucoup sur son apparence, et sait être celui que son interlocuteur a envie qu'il soit. Le temps lui a permis d'amasser beaucoup de possessions, mais rien qui ne lui tienne vraiment à cœur. Hormis ces parures, il possède aussi une armure presque complète, qu'il n'a pas revêtu depuis longtemps. A vrai dire, il n'en a plus réellement l'occasion. Il l'entretient pourtant, sachant très bien qu'un jour, il la porterait de nouveau. La seule chose qui ne le quitte jamais est son focalisateur. D'ailleurs, cette bague qui ornait un temps son annulaire droit pend désormais à son cou, au bout d'une chaînette en argent. Son appréhension de la perdre un jour le rend presque paranoïaque, et, dans la folle pensée qu'on puisse lui couper la main, il la porte désormais autour de son cou. Il avait pensé, un jour, à l'intégrer à son corps, d'une manière ou d'une autre, mais il a abandonné l'idée lorsqu'on lui a renvoyé sa propre absurdité.
Cette bague est un cadeau de sa sœur, qu'il a perdu assez jeune. La largeur de l'anneau de platine est sertie d'onyx, d'opale noire, et de saphir rouge. Ces pierres n'ont pas de disposition particulière, si ce n'est peut-être une sorte de cercle à peine fermé. A l'intérieur, on pouvait lire, dans une calligraphie des plus harmonieuses : ''Tu nín iarwain hanar, thenin, anwar a meleth, sîr ah ab, ui.'' (A toi mon frère aîné, loyauté, respect et amour, pour aujourd'hui et pour demain, éternellement.). Il chérissait cet objet autant qu'il pouvait chérir le souvenir de celle qu'il avait perdu bien trop tôt. Là est donc tout ce qui mérite d'être mentionné, là est l'essentiel. Le reste n'est autre que futilité.

Description physique : Quand on regarde Anorn, on ne peut s'empêcher de constater les ravages du temps sur son visage. Voilà ce qu'on peut voir, lorsqu'on pose les yeux sur lui. Le temps. La fatalité de l'immortalité. Son visage est, par endroit, creusé par les joies et par les peines. Des sillons, légers, filent le long de ses tempes, pour se perdre dans ses cheveux. On peut sentir sans peine la difficulté avec laquelle il modèle ses expressions. Rien ne semble plus pénible pour lui que de revêtir un sourire, ou de montrer un quelconque signe de compassion, de tristesse, de remord. En réalité, ce n'est pas le cas. Il n'est pas très expressif de nature, et cela n'a rien à voir avec les années. Il lui est assez peu concevable de laisser paraître ses émotions en publique, surtout lorsqu'il s'agit pour lui de traiter des affaires du protectorat. Il n'y a que dans l'intimité, et encore, qu'il laisse tomber le masque.
Ses iris d'un bleu presque gris, très clairs, ne sont pas pour arranger les choses. Ils lui donnent un regard froid et dénué d'émotion. Parfois même, certains se demandent si son regard n'est pas mort, s'il ne serait pas, à tout hasard, mal voyant, voire complètement aveugle. Mais il n'en est rien, sa vue est parfaite, et son regard est loin d'être vide. La froideur qui en émane est cependant légèrement atténuée par la chaleur du blond de ses cheveux. Aussi chauds que le soleil, ils illuminent son visage et lui donnent un air moins triste, et moins morose. Parfois, lorsque l'astre céleste frappe sa chevelure de plein fouet, elle prend des reflets plus foncés, presque roux, et lui redonne alors, l'espace d'un instant, la flamboyance de sa jeunesse. Cette touche de couleurs chaudes redonne à l'elfe un certain éclat, et un certain attrait. Ce qu'il sait plus que bien. Il ne se prive donc pas de mettre en valeur sa crinière, qui lui tombe dans le milieu du dos, voire parfois, dans le creux de ses reins.
Le reste de son corps ne vaut pas réellement la peine de s'y attarder. Il est plutôt commun, à vrai dire. Sa taille est dans la moyenne, puisqu'il doit avoisiner le mètre quatre-vingt-douze, ou quatre-vingt-quinze, peut-être. Ses épaules son assez larges, sa carrure plutôt imposante, donc. Il entretient son corps, comme toute personne un temps soit peu sensée, mais il ne s'est jamais entraîné au quelconque maniement d'une lame, et cela se voit. Sa peau est, à certains endroits, zébrée de cicatrices, souvenirs de ses combats passés, souvenirs de sa vie. Un tatouage, aussi, mange l'extérieur de sa cuisse droite. Il prend bien soin de le dissimuler, et peu de personnes connaissent son existence.  Il s'agit d'un entrelacs de lignes et de lettres qui retracent son parcours, son ascension vers le pouvoir et le savoir.
Anorn n'est donc pas si différent des autres elfes, si ce ne sont les marques du temps sur sa peau, et sa prestance plutôt remarquable.

Description mentale : Tout comme sur son corps, le temps a laissé des traces sur son esprit. Les pertes ont énormément pesé sur son mental, et malheureusement pour lui, les joies n'ont jamais été assez fortes pour compenser. Lorsqu'à deux cent quatre vingt dix ans, il perdit sa sœur, qui en avait quatre vingt dix de moins que lui, sa vie prit un tournant assez spectaculaire. Toute la joie de vivre, le bonheur, et l'espoir qu'elle lui apportait disparurent avec elle. Il finit presque par perdre la foi, jugeant impossible qu'on puisse vouloir reprendre la vie d'une elfe si tôt. Mais grâce à son mentor, il se fit une raison, et accepta que Tari puisse vouloir l'appeler à elle à un si jeune âge. Puis, quelques décennies plus tard, il vint à perdre sa mère. Son père ne s'en remit jamais, et ce jour là, il sut que ses deux parents avaient disparu. Cette annonce, quoi qu'attendue, fut plutôt dure à encaisser, puisqu'il se retrouva presque seul. Au début, il ne sut pas combien la solitude pouvait l'affecter réellement. Il ne s'en rendit compte que quelques décennies après, lorsque le goût de la vie était devenu plus amer, plus dur à supporter. Ce fut à peu près à ce moment là qu'il apprit à jouer la comédie. Il se devait de paraître en forme, et sain d'esprit. Sans ça, il se savait perdu. Anorn est donc rongé par ses peurs, ses angoisses, et ses peines. Il a énormément de mal à gérer son mal être, et se refuse, aujourd'hui, à accepter une quelconque émotion. Les rares fois où il se prend à éprouver quelque chose, il fait de son mieux pour que cela ne se voit pas, et pour l'étouffer au maximum. Jamais il ne profite pleinement d'un sentiment. Sauf parfois, lorsqu'il est seul, il ose se laisser aller au tourbillon d'émotions qui affluent de toutes parts. Mais une fois ces portes ouvertes, elles sont plutôt difficiles à refermer. Ce n'est donc que très rarement qu'il les ouvre.
Il n'a donc pas un cœur de pierre, il est capable d'éprouver de l'amour, et de la haine. Même s'il n'est absolument pas démonstratif, il a de l'affection pour sa femme, et porterait sans aucun doute un amour inconditionnel à ses enfants, s'il réussissait jamais à en avoir. Cependant, il n'a jamais réellement connu le grand amour. Si son épouse venait à mourir, il n'en mourrait sûrement pas de chagrin, bien qu'il pleurerait certainement.
Cette absence apparente de sentiment lui donne un certain avantage au niveau politique et stratégique. Ne se laissant pas guider par ses émotions, n'ayant que très peu d'empathie et aucune réelle sympathie, il ne prend en compte que les choses purement techniques. Il a donc ce qu'on pourrait vulgairement appeler un don pour le commandement. Il veut, et a toujours voulu, pour le peuple elfique, la prospérité et la sérénité, aussi s'évertue-t-il à faire ce qu'il y a de mieux pour son protectorat. On pourrait dire qu'il est presque entièrement dévoué envers son peuple, et que là est la seule chose qui importe à ses yeux. Sa vision du monde est d'ailleurs assez archaïque, et désuète, puisqu'il est un adepte de l'impérialisme elfique. A ses yeux, sa race a le devoir de ramener une ère de paix et de félicité, puisqu'elle est la seule assez intelligente et assez évoluée pour pouvoir le faire. En tant qu'êtres supérieurs, il est, selon lui, dans leurs obligations de diriger les autres races pour les faire évoluer dans la prospérité. Il compte d'ailleurs remettre au goût du jour cette vision du monde, bien trop peu partagée en ce moment à son goût.

Capacités magiques : Depuis sa plus tendre enfance, il ressent ce lien avec ce qu'il aime appeler le flux. Il ressent l'énergie qui vibre dans ce qui l'entoure. Au début, il pensait seulement être très sensible à l'Oeuvre de Kÿria, et croyait ressentir sa présence plus que n'importe qui d'autre. Dans ses plus jeunes années d'études, il a même pensé à servir la Déesse pour le restant de ses jours. Mais cela était bien avant qu'il comprenne qu'il s'agissait là de magie, et de rien d'autre. Anorn a donc une sensibilité magique assez importante, ce depuis son plus jeune âge. L'Académie fut donc un choix évident lorsqu'il fallut se décider. Il avait d'ailleurs déjà essayé de manipuler cette énergie, mais n'avait jamais réussi à faire quelque chose de concluant. Il avait bien tenté de guérir un oiseau, puis un lapin, seulement voilà, il n'avait réussi qu'à faire empirer les choses, et à fortement s'assommer pour quelques jours. Il avait, par la même occasion, fait peur à toute sa famille, puisque, pendant un moment, ils ont cru qu'il ne reviendrait jamais à lui. Il avait donc finalement pris son mal en patience, et avait attendu d'entrer à l'Académie pour retenter quoi que ce soit.

Il est difficile de déterminer pourquoi la magie de la vie. Anorn se plaît à dire qu'il l'a choisie de son plein gré, mais il n'en est rien. C'est elle qui l'a choisi, et lui n'a fait qu'apporter une explication logique à cela. Selon lui, cela était venu de son envie de donner aux autres ce que lui avait, et ce qu'ils n'avaient pas. Il y a une part de vrai, là-dedans, à n'en pas douter. Seulement, il n'a jamais exprimé cette idée avant de choisir une voie, et n'a d'ailleurs pas eu l'impression de choisir une voie. Durant ses longues années d'apprentissage, il ne lui est pas venu une seule fois à l'esprit qu'il pouvait avoir choisi le mauvais chemin. Que la magie de la vie n'était pas faite pour lui. Alors, effectivement, s'il s'est au début concentré sur la guérison, il a finit par s'ouvrir au reste des compétences de son art. Mais ce n'était pas tant par ennuie et par volonté de changement, que par temps et avidité de connaissance. Il voulait être le plus complet possible dans son savoir, alors ce fut sans aucune surprise qu'il prolongea son enseignement hors de l'Académie, et qu'il le prolonge encore maintenant. S'il n'est pas expert dans la matière, il n'est pas loin de l'être. Certes, il a ses domaines de prédilection, tel que la guérison pure et dure, ou le contrôle du métabolisme, mais il reste plutôt bon dans les autres. Meilleur que la moyenne.  

Lorsque l'elfe pratique la magie, il est loin d'être imprudent. Il connaît parfaitement les dégâts qu'elle est en mesure de faire, ou plutôt, que lui même est en mesure de faire, si jamais il fait une erreur. Sa concentration est donc optimale lorsqu'il manipule le flux. Il peut mettre énormément de temps à concevoir un sort, mais il ne perd jamais patience. Pendant le temps de son incantation, il a l'habitude de fermer légèrement les yeux, comme pour s'isoler du reste du monde, ou au contraire, se plonger plus profondément encore dans l'Oeuvre. Il voit alors ce que les autres ne voient pas, se représente la magie d'une manière si colorée et si personnelle qu'il a l'impression de toucher à quelque de grand, de bien trop grand. Ses incantations n'ont rien de bien spécial, si ce n'est qu'il les marmonne, dans un elfique assez ancien. Dans cette langue qui a disparu depuis plus de deux millénaires maintenant, mais qui vit toujours à travers lui. Cette habitude vient de son premier maître, qui lui même le tenait de son maître. Dans sa gestuelle, il n'est pas très expressif, il a peut-être l'habitude de tourner légèrement sa main, à demi ouverte, comme s'il cherchait à mieux focaliser l'énergie.

Son focalisateur n'est autre que l'anneau offert par sa sœur, il y a de cela un millénaire. Sans ce bijou, il est perdu, et préfère ne pas pratiquer la magie, ayant trop peur de ne pas savoir doser l'énergie du flux. Il n'a jamais quitté cette bague, ne l'a jamais perdu, mais si cela venait à arriver, il n'est pas dit qu'il réussisse à trouver un autre focalisateur, ou qu'il réussisse à s'en passer entièrement. A vrai dire, il pourrait continuer à pratiquer la magie, après un léger ajustement, mais lui aurait trop peur de ne pas en être capable. Cette retenue vis à vis de ses capacités le pousse aussi à préférer les rituels à l'improvisation. Même s'il y a urgence, il préférera se retrancher derrière la rationalité de son savoir, plutôt que de laisser venir le flux et laisser faire son instinct. Anorn n'a pas cette confiance aveugle en ses capacités, bien qu'il paraisse paradoxalement plutôt imbu de lui même. Pourtant, l'elfe est très bon dans son domaine, et a de bien grandes capacités, il en sait bien plus que la plupart de tous les être de l'Anaëh, et n'a pas à rougir de ses connaissances en la matière. Il n'est pas rare d'ailleurs qu'on vienne le voir en dernier recours, lorsqu'un enfant ne peut être guérit, ou bien lorsqu'on ne supporte plus la perte d'un être cher. Ce genre de demandes lui parvient assez souvent, et même si la plupart du temps, il ne peut rien faire, le reste du temps, il ne rechigne pas à user de son savoir et de ses capacités pour aider son peuple. Mais il ne faut pas oublier non plus que ses pouvoirs n'ont pas que des effets bénéfiques, qu'il peut, s'il le veut, ôter la vie, ou répandre une épidémie. Seulement, il a toujours refusé, jusqu'à présent, de se servir de sa magie pour faire le mal, pour blesser des gens. Parce que son peuple n'en a pas l'intérêt.

Pour lui, la magie n'est pas quelque chose qui le sert, qui sert ses intérêt personnels, mais quelque chose qu'il sert. Il est celui par laquelle elle peut s'exprimer, par laquelle elle peut modifier son monde. Il sais que les dieux sont à l'origine de ce flux, et que ce flux est à l'origine de la vie. C'est donc pour lui une grande fierté que de pouvoir le laisser s'exprimer à travers lui. S'il peut parfois le faire plier à sa propre volonté, il sait que bien souvent, il ne peut que prendre ce qu'on veut bien lui donner. Comme dit précédemment, la magie se présente, pour lui, sous forme de flux, un flux immense dans lequel baigne tout être doté de vie, avec ses courants, et ses dépressions. Ce dernier est, dans sa représentation la plus subjective, coloré. Allant du jaune au bleu, en passant par le rouge et le vert, chacune de ses couleurs représente pour lui une certaine puissance, ou un certain domaine. Mais il ne parle, pour ainsi dire, jamais de cela. Ceci est quelque d'assez personnel, qu'il préfère garder pour lui. Sa vision de l'Art n'a aucune vocation à être exposée aux yeux des autres, qui n'en auraient certainement pas l'utilité.

Histoire :  - Tu ne te souviens sûrement pas, mais avant, tout était différent. Avant, nous avions tout pour être heureux. Avant, ils étaient encore là.

Un gémissement profond lui répondit, et le dos d'une main lui effleura maladroitement l'avant bras.

 - Je sais qu'ils te manquent aussi. Je sais que tu ne te rappelles pas d'eux, mais je sais que tu ressens ce trou, dans ton cœur. Si tu ne t'en souviens pas, alors je vais te raconter, encore une fois. Et je te raconterai encore, lorsque le souvenir aura disparu. Lorsque les visages se seront éteints dans ta mémoire, et lorsque les voix ne seront plus que des inventions de ton esprit. Ne t'inquiète pas, je ne te laisserai pas. Jamais. Je te le dis chaque fois que je viens te voir, mais je suis ta mémoire. Je suis celui qui se souvient. Et je ne m'en irai pas sans toi, sois en certain.

Un regard vide chercha à agripper le sien. Sans plus de manières, il se laissa faire. Des doigts fins, presque squelettiques, vinrent attraper les siens. Une tête se posa sur son épaule, et un visage s'enfouit dans son cou. Son cœur se serra un bref instant, et il reprit la parole.

 - Au début, nous n'étions que deux. Ou quatre, plutôt. Oui, nous étions quatre. Père et mère étaient avec nous. Même si, tu le sais, il n'y avait que toi qui comptais réellement. Je crois que, le premier réel souvenir que j'ai, est celui de la fois où nous étions allés jusqu'au mur, et où nous avions voulu aller voir ce qu'il se passait de l'autre côté. Nous ne devions pas avoir plus de vingt ans. Tu te rends compte ? Non, je ne pense pas, mais vingt ans. Ce n'est rien du tout. Je comprends maintenant, pourquoi mère avait, sur son visage, cette expression de panique. A l'époque, rien de semblait dangereux. Rien ne semblait impossible. Rien ne semblait hors de notre portée, hors de notre contrôle. C'était une douce époque, tu sais. Il y a des jours, je donnerais tout pour y être à nouveau, ne serait qu'une année. Ne serait-ce qu'un instant. Te retrouver toi, et me retrouver moi. Nous retrouver nous. Même si nous sommes certainement la seule chose que je n'ai jamais perdu. Enfin, peu importe, nous avions vingt ans alors, et peu de temps après, nous avons commencé les classes. Je me rappelle que le matin, tu étais toujours le premier debout, le premier à être prêt, le premier à arpenter les rues. Tu étais le plus assidu de nous deux, tu étais celui qui aimait le plus apprendre, celui qui aimait le plus comprendre. Je ne dis pas que je n'aimais pas l'école, mais je crois que tu faisais plus que l'aimer. Si tu avais pu passer un peu plus de temps là bas chaque jour, je ne doute pas que tu l'aurais fait. D'ailleurs, je me souviens d'une fois où le précepteur n'a pu assurer les cours pendant une bonne ennéade. Père et mère ne savaient plus quoi faire pour te redonner l'envie de te lever le matin. Toi, pourtant si jovial d'ordinaire, n'avait plus le sourire, et refusait de sortir du lit. Je crois que tu as pris cette histoire pour toi, alors qu'en vérité, le pauvre homme ne faisait que célébrer la naissance de son premier enfant. Seulement nous étions trop jeune pour comprendre l'importance d'un tel événement.

Un silence suivit cette remarque. Aurait-il un enfant un jour ? Aurait-il jamais cette chance ? Ou devrait-il se contenter de voir s'éteindre sa lignée avec lui ?

 - Enfin, tout cela pour dire que tu as toujours voulu apprendre. D'ailleurs, je t'enviais cette passion. Je n'avais pas cette chose, au fond de moi, qui m'animait tout les jours, qui me poussait toujours plus loin, au risque qu'un jour, elle me dévore entièrement. Ensuite, il ne me semble pas y avoir eu de fait marquant, jusqu'à nos quatre vingt dix ans. Je me souviens bien de nos jeux, de nos disputes, et de nos moments de tendresse, mais rien de bien important. Seulement ce qui a renforcé notre lien. A moins que, si ! Cette fois où nous ne devions pas avoir plus de soixante ans, tu étais tombé amoureux ! Je m'en souviens, parce que c'était la première fois. La première fois pour nous deux. Et j'avais l'impression que cette fille, je l'aimais aussi un peu, à travers toi. Que l'affection que tu lui portais étais en quelque sorte la mienne. Je ne me souviens plus de son prénom, mais je me souviens que tu l'appelais Iner, La première. Tu m'en parlais nuit et jour, et tu n'osais jamais l'aborder, elle. Tu ne voulais pas qu'elle te dise qu'elle ne t'appréciait pas autant que tu l'appréciais. Tu ne voulais pas que ton espoir disparaisse plus vite qu'il était apparu. Je crois que finalement, tu ne lui as jamais dit que tu l'aimais. Elle l'a sans aucun doute su, mais jamais tu n'as été la voir pour le lui dire de vive voix. Mais ne t'inquiète pas, il en a été de même pour moi. Je pense qu'à cette époque, nous n'avions aucune envie de voir notre monde parfait s'envoler en fumée, pour nous laisser seuls, avec la dure réalité. Nous n'étions pas prêts pour être déçus. D'ailleurs, lorsqu'il a été temps de choisir ce que nous voulions faire de notre vie, ce que nous voulions apprendre, nous avons un temps été perdus. Il était impensable pour toi de choisir. Tu voulais tout savoir, et devoir faire un choix te brisait le cœur. Tu me l'avais dit, d'ailleurs. Tu m'avais dit qu'il était complètement irraisonnable de devoir faire une croix sur une partie du savoir pour ne se concentrer que sur une seule chose. Que c'était ainsi que les gens devenaient étroits d'esprit, et peu cultivés. Tu ne voulais pas devenir comme ces gens là. Et tu n'es jamais devenu comme ces gens là, je te rassure. Parce que, lorsque l'heure de choisir est venu, tu as décidé de choisir le cursus le plus complet, et d'étudier, par toi même, de ton propre côté, ce qui n'était pas enseigné dans ton école. Je n'ai personnellement pas eu ce courage, et je me suis contenté de te suivre à l'Académie d'Alëandir, pour y apprendre la magie. C'était ce que je voulais faire depuis que j'étais tout petit, depuis que j'avais commencé les classes. Je pouvais sentir le flux au plus profond de moi, je pouvais sentir la puissance d'Anaëh, je pouvais ressentir cette énergie si intense me traverser de part en part. Je savais que tu la sentais aussi, je savais que tu pouvais la percevoir. Peut-être pas aussi bien que moi, mais tu le pouvais. Je pense que c'est ce pour quoi tu es allé à l'Académie. Je n'en suis pas certain, car tu ne me l'as jamais réellement dit. Toujours est il que nous avons fini par être accepté à l'Académie, et que nous avons alors du nous préparer à quitte père et mère. Je dois avouer qu'à cet instant, je n'étais absolument pas triste, ni même angoissé à l'idée de quitter la Quatrième Saison pour la capitale. La plupart de nos camarades qui venaient avec nous étaient angoissés, voire même paniqués à l'idée de quitter leurs foyers pour un endroit inconnu. Mais je ne l'étais pas. Parce que je t'avais toi. Tu venais avec moi, et tu étais le seul qui avait réellement de l'importance. Tu l'es toujours d'ailleurs, tu es celui qui a de l'importance. Tu es celui que je ne quitterais pour rien au monde.

Il le lui répétait chaque fois. Chaque fois qu'il venait le voir, il le lui disait. Parce que c'était la seule vérité qui comptais réellement. La seule chose qui avait de l'importance. Et chaque fois, il avait droit à un sourire sincère. A un regard empli d'amour.

 - Un an avant notre départ, mère nous a annoncé qu'elle était enceinte. Je crois que nous n'y avons d'abord pas cru. Déjà, nous n'étions pas au courant de leur désir d'enfant, nous ne savions pas qu'ils en voulaient un autre, là, maintenant. Peut-être ne l'ont-ils pas voulu à cet instant, d'ailleurs, mais peu importait. Elle était enceinte. Nous allions avoir un petit frère, ou bien une petite sœur, et nous n'allions même pas pouvoir en profiter, puisque nous devions partir à Alëandir. Alors quand notre sœur est née, nous avons repoussé notre départ de deux ans. Deux ridicules années, mais elles étaient aussi précieuses que toute une vie. Nous avons continué à aller en classe, avec ceux qui n'avaient pas encore été capables de se décider à propos de leur avenir, et nous avons pris soin d'elle. Elle était devenue notre centre d'attention, elle nous semblait plus importante encore à nous qu'à nos parents. Elle était cette chose inattendue, et tellement belle, qui venait bouleverser nos vies. Je ne crois pas avoir été plus heureux que lorsque j'étais à ses côtés. Lorsque nous étions à ses côtés. Nous l'avons chérie à chaque instant de notre vie, et nous la chérissons encore aujourd'hui. Ils l'ont appelée Glauriell.

Le prénom résonnait encore dans sa tête quand il cessa de se répercuter sur les murs. Le silence qui s'installa cette fois fut un silence de douleur, et de tristesse. L'elfe était meurtri, au plus profond de son cœur. Et il sentait qu'à côté de lui, on s'agitait. On ne comprenait pas cette détresse et cette peine. On ne se souvenait pas.

 - Oui, excuse moi, laisse moi te raconter. Après ces deux années passées avec elle, nous avons du quitter la Quatrième Saison, nous étions attendus à l'Académie. Plus que n'importe qui d'autre, je pense. On avait vanté mes capacités aux enseignants, même si je ne pensais pas mériter toute cette considération et tous ces éloges. Mais je ne pouvais pas vraiment nier, je ne pouvais qu'acquiescer sagement dans mon coin, et me contenter de sourire d'un air gêné. Toi, tu n'as pas eu ce problème. Tu en as eu un tout autre. Les mages de l'Académie ne cessaient de te dire que tu devais te concentrer sur la magie, sans quoi tu ne réussirais pas à la manipuler. Malgré ces remarques, tu as continué, encore et encore, à travailler à côté, à lire tout ce que tu pouvais lire, et à essayer de comprendre le plus de choses possible. Je dois avouer que tu m'as énormément impressionné. Non pas que je ne t'en pensais pas capable, mais parce que je ne m'en savais pas capable moi même. J'admirais cette détermination, et ce dévouement. J'admirais le courage dont tu faisais preuve, j'admirais ton mental d'acier. Je t'admirais toi, parce que tu te battais pour ce que tu pensais juste, pour ce que tu pensais être la seule et unique chose qui vaille le coup. Je n'avais pas ça en moi, à l'époque. Je n'avais pas cette passion qui repoussait mes limites, et qui faisait ressortir le meilleur de moi même. D'ailleurs, la première décennie n'a pas été des plus faciles. Je m'attendais à ce que l'art vienne facilement, à ce que mon apprentissage soit plutôt rapide. Mais il n'en était rien. J'avais plus de mal que les autres. Moi, celui dont on avait vanté les capacités, n'arrivait pas à saisir la subtilité de la chose. La deuxième décennie n'a pas été des plus joyeuses non plus. J'avais l'impression d'échouer, encore et encore, de n'être pas dans la bonne voie, ou encore de n'être bon à rien. Mais tu étais là, et tu m'as soutenu. Tu m'as expliqué que ce n'était certainement pas de ma faute, mais de celle de mes enseignants. Ils ne savaient pas m'expliquer, ils ne savaient pas m'apprendre. Je ne comprenais pas la manière qu'ils avaient de voir la magie, je ne ressentais pas ce qu'ils pouvaient ressentir, eux. A tes yeux, je n'étais pas un raté, je n'étais pas ce que je voyais, moi. J'étais plus, j'étais seulement un peu perdu. A ce moment de ma vie, je suis rentré chez père et mère. Tu es resté, à Alëandir, pour continuer tes études. A ce rythme là, tu étais parti pour être l'érudit le plus savant de toute l'Anaëh. Alors je n'ai pas voulu te déconcentrer, je n'ai pas voulu te couper dans ton élan, et je t'ai assuré que cela ne me gênerait aucunement si tu restais ici, loin de moi. Je dois t'avouer que je t'ai menti. Parce que, même si je ne suis parti que deux ans, tu m'as affreusement manqué. Je pensais pouvoir tenir si peu de temps loin de toi, mais j'avais cette horrible sensation de manque, ce trou dans le creux de ma poitrine, qui me détruisait peu à peu. J'avais besoin de ta présence. J'ai besoin de ta présence. A chaque instant de ma vie, j'ai besoin que tu sois là. Je le sais, c'est ainsi.  

Une pression s'exerça sur sa main. Un pouce caressa spasmodiquement le dessus de sa main. Une tête bougea contre son cou, avant de se reposer calmement sur son épaule. Un sourire se dessina sur ses lèvres. Un sourire comme il n'en avait plus fait depuis longtemps. Dans ses yeux azur, on pouvait lire une certaine mélancolie.

 - Quand je suis rentré, j'ai pu voir Glauriell. J'aurais aimé que tu la vois, toi aussi. Elle était magnifique. Elle rayonnait de joie et elle était si pétillante ! Elle venait tout juste de commencer les classes, et elle y mettait autant d'assiduité que toi, à son âge. Quelque part, tu n'étais pas si loin que ça. Pendant ces deux années, je suis resté à ses côtés, je me suis occupé d'elle, je lui ai parlé de toi, de nous. Elle t'aimait, tu sais ? Elle t'aimait, même si elle ne se souvenait pas de toi. Et puis, j'ai du repartir à la capitale. J'ai réintégré l'Académie. J'ai suivi les enseignements d'un nouveau professeur. Je crois qu'il a été, en quelques sortes, mon sauveur. Si après cette décennie, je n'arrivais toujours pas à faire quelque chose de satisfaisant, j'avais décidé de quitter l'Académie, pour apprendre autre chose. Quoi, je ne savais pas alors. Mais je n'ai jamais eu besoin d'y penser, parce que cet homme, je l'ai compris de suite. Il ne m'a pas frustré, il ne m'a pas brusqué, il ne m'a pas coincé dans le carcan de son savoir. Au contraire, il m'a ouvert l'esprit ! Quand je t'ai appris la nouvelle, je crois que tu as été plus heureux que n'importe qui d'autre. Tu m'as serré dans tes bras, et tu m'as dit que j'avais eu tord de vouloir baisser les bras. Que dans la vie, je me devais de persévérer pour obtenir quelque chose. Que ce soit ce que je voulais ou non. Alors j'ai continué. Pendant plus de quatre vingt ans, je suis resté à ses côtés. Au bout de ces quatre vingt ans, je suis retourné voir notre sœur, avec toi cette fois. C'est à ce moment qu'elle nous a donné ces anneaux. Deux merveilles. Ce bijoux est, par la suite, devenu mon focalisateur. A l'époque, je n'en avais pas encore, et si l'art ne m'était pas étranger, il m'était assez hermétique, je dois bien l'avouer. Mais tu sais, cette bague me renvoyait tellement de choses positives que je ne pouvais l'ignorer, que je ne pouvais la laisser de côté. Je sais que la tienne n'est pas devenu ce focalisateur, puisque tu avais le tien depuis des décennies déjà. Un bâton sculpté dans le bois mort d'Anaëh, si je me souviens bien. Une merveille. Tu avais passé des heures dessus. Mais il valait le coup ! Après ça, nous sommes retournés à Alëandir. Tu avais ce petit logement, dans les hauteurs d'un bâtiment, non loin de l'Académie. Je passais mes nuits là, avec toi, avant d'aller rejoindre mon maître pour la journée. Cette petite routine a bien durée cent ans de plus, avant que je ne revienne en Quatrième Saison. Le fort Elyrion venait tout juste d'être construit, au sud ouest de l'Anaëh. Notre sœur avait alors cent quarante ans. Nous avons passé une vingtaine d'années avec elle avant de repartir vers la capitale. Elle nous disait vouloir être druide, lorsque l'occasion se présenterait. Elle nous disait ressentir le cœur de l'Anaëh, entendre ses gémissements et ses éclats de joie. Personne ne m'avait jamais aussi bien parlé de l'Oeuvre, et ma gorge se serrait chaque fois qu'elle nous décrivait ce qu'elle percevait. Il ne faisait aucun doute qu'un druide vienne la chercher un jour, pour lui enseigner toutes les subtilités de cet art. Toi même, tu n'en doutais pas. Tu lui avais assuré que, dans dix ans maximum, elle serait apprentie. Seulement voilà, si elle quittait notre famille pour Anaëh, ce serait définitif. Et, en toute absurdité, elle nous a choisi, nous. Je n'ai d'abord pas bien compris pourquoi, l'Oeuvre n'était-elle pas de loin plus importante que nous ? Mais elle m'a alors expliqué dans une longue lettre que nous étions tout ce qu'elle avait de plus cher, et que, même si l'Anaëh avait cette place immense dans son coeur, elle ne pouvait se résoudre à nous laisser derrière, sans possibilité de retour. Elle nous a aussi clairement dit qu'elle était heureuse d'avoir fait ce choix, et qu'elle s'engagerait donc dans l'armée, pour défendre le peuple, et servir Anaëh. Lorsque j'ai appris la nouvelle, mon coeur n'a pu s'empêcher de bondir de joie, et j'en ai redoublé d'effort dans mon enseignement. J'avais choisi d'étudier la magie de la vie. Plus précisément, de soigner les gens. Je voulais leur redonner ce souffle de vie que je sentais chaque jour courir en moi. Je voulais partager ce qui coulait dans mon corps, et dans mes veines. Je crois avoir guéri mon premier blessé peu après cela. Toi, tu as fièrement passé tes grades, et je crois qu'après cela, tu as cessé d'étudier à l'Académie, pour t'instruire par toi même à la grande bibliothèque. Tu disais être beaucoup plus efficace ainsi, et je ne doute pas que cela devait être le cas. Tu avais même commencé à dispenser des cours aux plus jeunes, à à peine deux cent cinquante ans, tu te rends compte ? Tu étais ma plus grande fierté. Je n'avais plus tellement de nouvelles de Glauriell, et, une décennie avant de passer mes trois cents ans, j'ai réussi à te tirer de la capitale pour aller rendre visite à notre famille. Je me souviens que tu ne voulais pas quitter tes classes, parce qu'alors, elles n'auraient personne pour leur enseigner pendant un temps indéterminé. Mais je t'ai convaincu en te trouvant un remplaçant. Tu n'étais pas très heureux, mais je crois bien que c'était la meilleure chose qu'on ait pu faire. Quand nous sommes rentrés... Je... Je ne sais pas si l'ambiance qu'il y avait est descriptible. Je ne sais pas si des mots existent, pour ce genre de chose. Je peux seulement te dire que je n'avais jamais ressenti ce que j'ai alors ressenti. A notre arrivée, le quartier était silencieux. Pas un enfant ne courrait dans les rues, pas un marchand ne vendait ses produits. Rien. Et autour de la maison, des elfes, debout, psalmodiaient, des prières très certainement, les mains jointes sur le cœur. Nous n'avons pas eu besoin de franchir le seuil pour comprendre. Notre mère nous est tombée dans les bras, et nous a serré si fort que j'ai cru ne plus jamais pouvoir me défaire de son étreinte. Derrière elle, père portait son corps. Glauriell. Elle... je ne pouvais pas croire ce que je voyais, je te l'assure, je ne pouvais pas. Et tu ne le pouvais pas plus que moi. Nous savions tout deux que c'était vrai, qu'il ne s'agissait pas d'une illusion, qu'elle était réellement là, sans vie, étendue dans les bras de son géniteur. Vois-tu, ils n'avaient même pas eu besoin de nous appeler, nous étions venus de nous même. Quelque part, je pense que nous savions. Je crois que nous nous sommes tout deux précipités vers elle. J'ai voulu l'arracher des bras de père, pour lui rendre la vie, pour essayer de réanimer ce corps sans conscience, mais tu t'es écroulé, et j'ai du te rattraper. Je pouvais lire la souffrance dans tes yeux. Je pouvais voir à quelle point son décès t'avais affecté. Je pouvais voir que ton cœur s'était brisé. Et ce fut alors que la peine me transperça de part en part. Un long gémissement ne cessait de s'échapper de mes lèvres. Nous n'étions que peine, et désolation. De te voir te briser ainsi sous mes yeux, sans que je ne puisse rien faire m'a ôté une partie de moi. De voir que je perdais aujourd'hui plus qu'une sœur m'a rendu malade.

Comme pour faire écho à celui qu'il avait poussé il y avait de cela un millénaire, un gémissement peiné retentit. Si des larmes avaient pu couler, elles auraient coulées, sans aucun doute. Posant ses lèvres doucement sur son front, il inspira profondément l'odeur de ses cheveux, puis reprit, non sans peine, son histoire.

 - Après cette période de ma vie, j'ai été obsédé par l'idée de pouvoir te réparer, par l'idée qu'un jour peut-être, je pourrai guérir cette peine. Mais bien évidemment, je n'ai pas pu. Dans la décennie qui suivit, nous ne sommes pas retournés à Alëandir. Tu es resté avec père et mère, et tu as assisté, impuissant, à leur déclin. Pendant ce temps, je continuais à m'exercer à l'art plus assidûment que jamais. Je perfectionnais ma pratique, accroissais mon savoir. J'étais devenu presque aussi avide que toi. Je voulais tout connaître. Le savoir me sauverait. Le savoir vous sauverait, je le savais. Mais lorsque nous eûmes trois cent dix ans, et que père et mère s'éteignirent, je compris qu'il n'en était rien. Que le savoir ne vous sauverait pas. Mais il me sauverait moi, sans aucun doute. Parce qu'il occupait mes pensées, il occupait mon esprit, mon temps libre. Tout, il était devenu tout ce que j'avais. À trois cent cinquante ans, je me fis une place au conseil de la Quatrième Saison. Il n'y avait pas longtemps, le roi Glorfindel avait été assassiné par un sombre. Et il fallait réagir. Mais les elfes ne sont pas très rapides, tu le sais bien. Il a fallu attendre encore quatre cents ans avant qu'on ne fasse réellement quelque chose. Avant qu'on ne bouge. On avait bien envoyé quelques espions, avant cela. On avait fait rapporter des informations, on avait pris le temps d'établir une stratégie. Tout ça en remplaçant le roi. Parce qu'il était impossible de faire bouger un royaume sans personne sur son trône. Mais tout cela n'est pas très intéressant pour toi. Ce que tu dois savoir, c'est que, pendant les quatre cents années suivantes, j'ai siégé au conseil. Tout comme pendant les deux cents années précédentes. Je représentais les mages du protectorat, et j'aidais considérablement à améliorer le système d'éducation. Je sais que c'est ce que tu aurais voulu que je fasse. Je sais que c'est ce que tu aurais voulu faire. D'ailleurs parfois, je venais te demander conseil. Comme encore maintenant. Lorsque je suis perdu, tu m'es d'une aide précieuse. Et tu l'étais déjà à cette époque. Ils ont amené quelques maîtres de l'enseignement supérieur dans le protectorat. Ceux qui n'avaient pas la possibilité de se déplacer à la capitale pouvaient rester chez eux, et avaient tout de même accès à l'éducation. Ils n'étaient pas si bons qu'à Alëandir, tu dois bien t'en douter, mais c'était au moins ça. Quand nous eûmes enfin un nouveau roi, il nous mena à l'affrontement. Le premier affrontement que nous avions avec nos vieux frères. La bataille du lac d'Uraal. J'y étais. Dans les mouroirs, comme nous les appelions communément. Les soldats y arrivaient par dizaine, et parfois, la moitié d'eux n'était plus en vie. Nous avions de la chance, si nous arrivions à sauver l'autre moitié. C'était l'horreur là bas, crois moi. C'était ma première guerre, mes premiers vrais blessés. J'ai failli rendre mon repas plus d'une fois, avant que je réussisse à faire abstraction. Je ne voyais plus le sang, je ne ressentais plus la douleur. Je ne ressentais plus de tristesse profonde pour ceux qui rejoignaient le royaume de Tari. Je n'avais qu'un objectif : sauver le plus d'elfes possible. Je n'ai jamais été au front, je n'ai pas pu voir l'horreur et la violence des combats, je ne pouvais que constater leurs conséquences.  

Il avala sa salive, souffla un peu, puis reprit.

 - Je ne sais pas si tu sauras le situer à nouveau, mais Caranthir, le plus grand mage qu'aient jamais connu les elfes a donné sa vie pour sauver son peuple, durant cette bataille. Nous avons réussi à repousser les drows. Mais les pertes étaient grandes. Bien trop grandes. Sans compter les elfes qui s'éteignirent par la suite, lorsqu'ils ne virent pas revenir l'être aimé. Peu de temps après, nous avons perdu le Seigneur Protecteur de la Quatrième Saison. Comme chaque fois, il a fallu choisir l'un des conseillers pour remplacer le défunt. Je ne sais pas si tu t'en souviens, mais ils m'ont choisi, moi. Je devais être le plus vieux, le plus expérimenté, et le plus fiable, sans doute. A neuf cents ans, j'étais Seigneur Protecteur de notre terre natale. Cent ans plus tard, nous avions un nouveau roi. Un jeune, cette fois ci., qui prit un drow pour conseiller. J'ai envoyé plusieurs missives, lui conseillant fortement de ne pas lui faire confiance. Non pas que je sois resté sur la boucherie du lac d'Uraal, mais disons que j'étais fortement suspicieux quant au fait qu'un sombre puisse vouloir du bien à un sylvain. J'ai malheureusement eu raison, puisqu'il l'a assassiné cent cinquante ans plus tard. Enfin, je ne pouvais rien y faire, le roi pensait avoir raison.

Un soupçon de dédain perçait dans sa voix. Il se souvenait encore du goût amer qu'il avait eu dans la bouche, suite à la nouvelle de la mort du Roi.

 - Les années que j'ai passé au conseil, je les ai aussi passées à perfectionner l'Art. Je n'avais cesse d'en savoir plus, et le temps que je ne passais pas à aider dans l'agencement du protectorat, je le passais à étudier. Mon maître s'était éteint peu après mon admission au conseil, et j'avais du me mettre à la recherche d'un autre mage pour compléter ma déjà très longue formation. Je t'avoue qu'à un moment, j'ai fini par le dépasser. Je sentais qu'il commençait à apprendre de moi, qu'il n'avait plus rien à m'apporter. Nous sommes restés en bons termes, mais vois-tu, je pense que tu le comprendras, je l'ai laissé derrière. Le reste, je l'ai appris par moi même, j'ai retrouvé d'anciens écrits, j'ai rencontré des elfes qui semblaient aussi vieux que l'Oeuvre elle même ! Tu ne l'aurais toi même pas cru, si tu les avais vus... A cette époque, je ne pouvais pas t'emmener partout, je ne pouvais pas, chaque fois que je me déplaçais pour une chose quelconque, te prendre avec moi. Je n'avais pas le confort que j'ai aujourd'hui, je n'avais pas la force. J'en suis désolé. J'espère que tu me pardonnes. Après cela, après l'incident avec le sombre et le roi, nous avons eu le droit à d'autres jeunes dirigeants. Qui n'avaient aucune idée de comment diriger un royaume. On aurait tout aussi bien pu confier la garde de l'Oeuvre à des enfants ! Je t'assure, là dessus, ils n'ont pas été malins. Mais que veux-tu, je n'avais pas le pouvoir de m'élever contre cela. Et surtout, je n'avais pas l'envie. Quelques années plus tard, ils ont trouvé le fameux antidote. Celui qui pourrait guérir le lac d'Uraal. Qui pourrait le débarrasser du poison que ces noirauds y avaient déverser sans scrupule. Ce fut au moins une bonne chose qui arriva sous leur règne. Règne qui ne dura pas bien longtemps, puisqu'ils furent rapidement enlevés. Des enfants je te dis ! Et le royaume fut confié à une régente, puis à Dyarque. Notre roi jusqu'à très récemment. Je pensais qu'il allait pouvoir relever un peu le niveau, mais vois-tu, il a fini par se volatiliser il y a peu. On ne sait même pas s'il est mort ou juste disparu. Mais tu me diras, cela a-t-il vraiment son importance ?  

Sa voix sifflait légèrement. Il était en colère, parce que cette partie de sa vie n'était pas bien sympathique, et parce qu'il n'était pas fier de son peuple.

 - Enfin, peu importe. A la fin du dixième cycle, le Voile est tombé. Et Kÿria est revenue. Elle est revenue pour son Oeuvre, et pour son peuple. Oh comme j'aurais aimé que tu puisses te souvenir de cela ! C'était tellement beau, tellement inespéré ! Je ne pensais pas sentir un jour la présence de la Déesse Mère parmi nous, je ne pensais pas en être témoin. Seulement, cela n'a pas été qu'un cadeau. Sa venue a divisé notre peuple. Certains se plaisent à dire que les cités devraient être abattues, et que la seule vraie façon de vire, est de vivre dans l'Oeuvre, avec l'Oeuvre, pour l'Oeuvre. Tandis que les elfes dans les cités se cramponnent à l'idée que la pierre est la seule et unique façon d'honorer Kÿria. Pour cela, je suis content que tu n'aies plus tellement la notion des choses. Voir se déchirer son peuple pour un désaccord religieux est la pire des choses qui soit. Surtout lorsqu'il n'y a pas lieu. Mais je travaille à une possible réconciliation, ou du moins, à une cohabitation. Après cela, l'histoire n'a plus tellement d'importance. Elle se confond avec le présent, et n'a pas de saveur. En revanche, il y a une dernière chose, que j'ai omis de mentionner.

Il racla sa gorge, et serra les doigts qui s'étaient glissés au creux de sa paume.

 - Ma femme.

Un sursaut. Une brève étreinte. Le silence.

 - Je l'ai rencontrée peu après t'avoir perdu. Elle a... en quelques sortes, elle a comblé le vide immense qui avait grandi en moi, elle a su panser certaines de mes blessures, et je pense que je lui dois d'être resté moi même, de ne pas m'être égaré aussi loin que toi. Alors, j'ai cru bien faire en la prenant pour épouse. Elle était la seule qui savait tout, et je n'avais pas la force de recommencer, je n'avais pas la force de revivre encore, au travers d'un récit, l'entièreté de mon histoire. Alors je me suis marié. Seulement, je crois que j'ai fait une erreur. Aujourd'hui, je ne ressens plus pour elle ce que je pouvais ressentir avant. Elle est une parmi d'autre. Elle est celle que je côtoie, mais je suis presque certain qu'elle n'est pas celle que j'aime. C'est triste, n'est-ce pas ? Mais c'est ainsi, je ne pense pas pouvoir changer cela un jour.

Encore un silence.

 - Maintenant, tu sais à nouveau. Tu te souviens. Pour combien de temps ? Je n'en ai aucune idée. Toi non plus, je sais bien. Moins longtemps que la dernière fois. Plus que la prochaine fois. Veux-tu que je reste pour la nuit avec toi ?

On l'agrippa plus fort que jamais, et on le serra fermement. Alors, tendrement, il prit son frère dans ses bras, et s'allongea sur le lit, à ses côtés. Comme lorsqu'ils étaient petits. Comme lorsqu'ils étaient encore entiers. Comme lorsqu'ils étaient encore un tout complet.

 - Je t'aime, Aldartha.

Un chuchotement qui n'était destiné qu'à lui. Qu'au seul qui avait compté, et qui compterait jamais.

HRPComment trouves-tu le forum ? : Bieng
Comment as-tu connu le forum ? : Sincèrement, je ne sais plus du tout.
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Dernière édition par Anorn le Sam 20 Juin 2015 - 11:07, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: Anorn Nelûcan - Seigneur Protecteur de la Quatrième Saison [Validé]   Anorn Nelûcan - Seigneur Protecteur de la Quatrième Saison [Validé] I_icon_minitimeJeu 18 Juin 2015 - 22:58

Coucou toi!

Bon alors... ça parait long mais je m'étale.

J'aime beaucoup, y'a plein d'idées originales qui restent cohérentes avec le Bgs... bien qu'en flirtant avec les exceptions.

Donc sans te faire languir davantage, voila les quelques petites choses à corriger.

âge: Normalement on interdit d'avoir des personnages de plus de mille ans pour éviter la mauvaise gestion du Bg, mais vu la façon dont la tienne est ancré dans l'Histoire, rien à redire. (je précise pour les râleurs potentiels )

sexe: bouh le sexisme mal placé, bouuuh!

Apparence:

-ta taille est tout à fait moyenne pour un elfe des cités, voir même un peu en dessous et non au dessus. La moyenne se trouve aux alentours de 1m88 pour les femmes, et de 1m98 pour les hommes (et encore les cités pur souche sont même souvent autour des deux mètres)

"Ses épaules son assez larges, sa carrure plutôt imposante" - Rien a changé, mais garde en tête que c'est toute proportion gardée. S'il rencontre un humain ou un drow, il aura surement l'air svelte à côté d'eux, à moins que tu veuilles faire de ton perso une force de la nature, mais dans ce cas, il ne rentrera pas dans les cannons elfiques



Capacité magique:


"Il avait bien tenté de guérir un oiseau, puis un lapin, seulement voilà, il n'avait réussi qu'à faire empirer les choses." - un acte pareil a du aussi l’assommer pour plusieurs heures voire plusieurs jours. Les pertes d'énergies dans des actes magiques non contrôlés peuvent même être létales dans certains cas!


" Alors, effectivement, s'il s'est au début concentré sur la guérison, il a finit par s'ouvrir au reste des compétences de son art." - La magie de la vie a ça de complexe que pour être un bon guérisseur, il faut être bon dans tous les aspects du domaine: sang, chair, os, métabolisme. Tout est important pour comprendre les problèmes et les traiter. Il doit donc avoir d'excellentes bases sur toutes les branches de la Vie pour être un très bon guérisseur. A part ça, bien sûr, il peut avoir des facilités pour contrôler le métabolisme ou n'avoir appris à utiliser ses connaissance que pour le bien des autres, ect..

De plus dans ta classe d'arme tu spécifie qu'il est bon en contrôle du métabolisme, mais après, tu dis qu'il est doué en contrôle du sang


(dans le BG: Contrairement à l'élémentalisme, les différentes facettes de ce groupe sont en interaction perpétuelle il est donc difficile de vraiment en maîtriser sans toucher aux autres. Ainsi les mages de la vie auront souvent une approche plus globale de leur art, même s'ils ont comme n'importe qui leur points forts et leur points faibles. En comparaison, ils progresseront par contre plus lentement que la plupart des autres mages.)


Histoire:

Un seul point à relever: une elfe des cités peut devenir une druidesse, mais elle renonce à sa vie passé et à son attachement aux siens en suivant son maître (comme n'importe quel elfe devenant druide). Je doute qu'on ait ramené son corps à sa précédente famille. Son maître l'aurait rendue à Anaëh, surtout que cette mort pèse sur lui car les druides sont parmi les créatures pour qui Anaëh est la moins dangereuse. De plus, c'est presque un acte mesquin de retourner dire à la famille que leur fille, qu'ils n'allaient de toute façon jamais revoir, est en réalité morte.


et juste un petit rappel: Pour les elfes, Tyra s'appelle Tari.



Une fois que c'est réglé, je fais une dernière vérification de ta timeline et c'est validé! :)
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MessageSujet: Re: Anorn Nelûcan - Seigneur Protecteur de la Quatrième Saison [Validé]   Anorn Nelûcan - Seigneur Protecteur de la Quatrième Saison [Validé] I_icon_minitimeVen 19 Juin 2015 - 9:55

Description physique : Corrigée, et je garde bien en tête qu'il est loin d'être aussi carré qu'un humain, pas de souci pour ça !

Capacités magiques : Petit ajout pour la fatigue du à ses premières expérimentations (qu'effectivement j'avais totalement oublié x)
Et pour le reste, je pensais plus au revers de la médaille, comme rendre quelqu'un malade en fait, je précise qu'il s'est "spécialisé" dans la guérison, puisque dans un premier temps, il ne savait pas inverser la tendance. Après c'est un point de vue personnel, et si ça ne te va pas, je changerai sans souci ! Mais ouais, en gros c'était pour dire qu'il s'était concentré sur le côté positif, et qu'il avait découvert plus tard le côté négatif, si je peux dire ça comme ça.

Histoire : J'ai changé pour la soeur, je ne l'ai pas faite druide, du coup, je l'ai faite s'engager du côté militaire. J'espère que ça suffira comme changement.

Et pour Tari, oui, je ne sais jamais si c'est Tyra ou Tari pour les elfes, je me mélange toujours é_é
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MessageSujet: Re: Anorn Nelûcan - Seigneur Protecteur de la Quatrième Saison [Validé]   Anorn Nelûcan - Seigneur Protecteur de la Quatrième Saison [Validé] I_icon_minitimeSam 20 Juin 2015 - 11:11

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