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 [MdO-10ans]Où se mêle le sable, la sueur et le sang | Libre Drow

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Khernal Baenfere
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MessageSujet: [MdO-10ans]Où se mêle le sable, la sueur et le sang | Libre Drow   [MdO-10ans]Où se mêle le sable, la sueur et le sang | Libre Drow I_icon_minitimeLun 31 Aoû 2015 - 14:39


[MdO-10ans]Où se mêle le sable, la sueur et le sang | Libre Drow 548803mmorableguerreeraison

D'autres Rps liés à l'intrigue:








Bàrkios, Neuvième ennéade de l'an Huit du Cycle Onze,
Anaëh, Remparts de la Cité d'Eraison


"La guerre apporte aux puissants la seule chose qu'ils recherchent : le pouvoir"
Khernal Kre'Nael


Musique d'ambiance:

HRP:


Khernal contempla la Cité des remparts de celle-ci. Il était arrivé la veille sous une pluie de fin Bàrkios qui avait imbibé ses habits. Les dessous de son plastron étaient tout ce qu'il y avait de plus inconfortable à porter. Son humeur, souvent redoutée par ses subalternes car très changeante, en prenait un coup et c'était la mine sombre qu'il arpentait le chemin de ronde. Il s'assura que la lettre du Karliik Glenn était bien au sec dans une poche sous ses braies et son ceinturon de poignards bien accroché puis il reprit lentement sa marche. Il arriva bientôt sur une brèche dans la muraille, que des soldats peinaient à reboucher. Il fit demi-tour. Les préparatifs de la bataille avançaient bien : les brèches étaient peu à peu bouchées, les pavillons du Premier, du Deuxième et du Cinquième Ost flottant sur la ville.




Un Veldruk vint interrompre le Ditronw Da're en pleine réflexion – celui-ci retint un grognement de dépit – pour lui annoncer que les officiers tenaient un conseil de guerre et requéraient sa présence. Le Mage murmura un assentiment et suivit le soldat jusqu'au Palais du Protecteur. Ce bâtiment n'avait pour "Palais" que le nom. Depuis la dfaite des elfes, celui-ci avait été reconverti en base militaire, où patrouillaient des centaines de soldats. Le rez-de-chaussé, le premier étage avaient été réservé pour les soldats, tandis que les deux suivants abritaient les quartiers des officiers et les salles de réunion. C'est vers ces dernières que le Ditronw Da're se dirigea. Il entra dans une vaste salle occupée uniquement par une gigantesque table ronde de bois brut et une cheminée aux braises fumantes. La décoration elfique de la salle, aux multiples arabesques ésotérique ne lui plaisait pas, mais il n'était pas ici pour admirer les plafonds. Il se tourna vers les drows présents ici.



Les trois soldats et un prêtre étaient assis de l'autre côté de la pièce, penchés sur des cartes et des parchemins. L'un d'eux leva la tête, bientôt suivi par les deux autres. Le capitaine du Premier Ost, un vétéran aux rides naissantes, s'adressa le premier à lui :

«– Ditronw Da're, nous n'attendions plus que vous pour commencer.
Très bien, alors commençons sans attendre, dans ce cas. » répondit le mage avec sa répartie habituelle.

Ces drows n'étaient pas ses supérieurs, et, en tout honnêteté, on pouvait dire sans trop de risque qu'il était au dessus d'eux dans la hiérarchie du Puy. Comme pour argumenter ses pensées, Khernal sortit le parchemin frappé du sceau du Karliik Glenn, qu'il présenta au Streea Jabbuk qui l'avait interpellé. Celui-ci le consulta, hocha la tête et eût un mouvement d'assentiment vers ses collègues. L'un d'eux – un drow que le mage ne connaissait que de vue – attrapa une carte de la Cité et la tendit au Maître Mage en lui précisant que l'encre n'était pas encore sèche. C'est lui qui repris la parole :

« J'imagine que la Karliik Glenn vous a mis au courant de la situation et de la stratégie à adopter ?
Absolument
Très bien.




La réunion se déroula sans accroc, chacun se ralliant sous la bannière du Puy d'Elda malgré les tensions qui pouvaient exister entre cinq personnes somme toute assez influentes. Lorsqu'ils se quittèrent, les cinq hommes avaient réglés la majorité des détails techniques relatif à la contre-attaque elfe.Tout avait été fait dans le respect des consignes de l'Olath Blada, donc Khernal Kre'Nael était le seul représentant officieux. Ce dernier sortit d'ailleurs le premier de la pièce, rejoignant l'air encore frais malgré que la pluie se soit arrêtée. Il observa ses mages s’affairait à la tâche qu'il leur avait confié.



Les sorciers saluaient bien bas leur chef, qui passait, avec pour eux un simple regard ou un salut de la tête pour ceux qu'il reconnaissait. Il savait ce que pensait ses soldats de lui. Certains l'admirait, d'autres le haïssait, mais pour la plupart, c'était un du respect qu'il ressentait dans leur esprit. Personne ne savait vraiment le type de magie que pratiquait le Ditronw Da're, mais personne ne s'aventurait à le tester. Après tout, si ce drow était là ou il était, alors sa réputation de mage sans pitié n'était pas volée. Khernal se rapprocha des rempart et gravit les marches de pierre qui le menèrent sur son perchoir. Il contempla une nouvelle fois la belle machinerie de guerre drow. N'était-ce pas là l'apogée militaire de toute une civilisation ?


Dernière édition par Khernal Kre'Nael le Dim 13 Sep 2015 - 17:20, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: [MdO-10ans]Où se mêle le sable, la sueur et le sang | Libre Drow   [MdO-10ans]Où se mêle le sable, la sueur et le sang | Libre Drow I_icon_minitimeVen 11 Sep 2015 - 23:33

Il grognait et s'agitait dans son sommeil. Sur son visage, livide même pour le bâtard qu'il était, coulaient d'épaisses gouttes de sueur. Ses membres étaient parcourus de spasmes et de frissons et sa bouche était contracté en un rictus mauvais, entre la douleur et la détermination. Nul ne savait quel mal le rongeait encore, les guérisseurs drows ne lui avaient trouvé aucune blessure qu'ils n'avaient pu soignés -plusieurs côtes cassés, une hanche pulvérisé, une épaule fracturé et de sévères lésions au crâne essentiellement- ni une quelconque maladie que son sang plus faible ne lui aurait pas épargné. Les quelques mages qui s'étaient penchés sur son cas, au bout d'un moment, n'avaient pas été d'un plus grand secours : ils savaient qu'il souffrait d'une affliction, mais avaient été incapables d'en comprendre la source et comment la combattre. Las, on l'avait installé dans un lit de la forteresse, intrigué, et son esclave s'occupait de lui, le nourrissant tant bien que mal et le lavant. De temps en temps un médecin venait voir si quelque chose était nouveau, mais les visites se faisaient de plus en plus rares.

Lorsqu'on l'avait trouvé, un peu par hasard, il respirait à peine. La patrouille qui était tombé sur son corps désarticulé avait même du mal à comprendre comment il avait réussit à se traîner jusque là. Ils avaient suivis les traces de sang sur plus d'une centaine de mètres avant de tomber, à l'orée de frontières du Jardin, sur un arbre qui avait été à moitié déraciné, apparemment en un seul choc. Ils avaient aussitôt fait demi-tour et ramener le sang-mêlé, que l'un d'eux avait reconnu comme un prêtre d'Uriz, jusqu'à l'ancien palais du protecteur.
Là-bas on avait confirmé son identité. Le haut-prêtre en personne était brièvement venu essayer de comprendre ce qu'il s'était passé et ce qui avait pus advenir des autres drows partit avec lui dans l'Anaëh. Il n'avait obtenu aucune réponse mais le seul état du survivant, réputé pourtant particulièrement endurant, lui fit se dire qu'il n'y avait pas besoin de chercher plus de réponses. Aussi avait-on juste décidé d'attendre qu'il se réveille.

L'elfe reposa le bol sur la petit table de chevet. Elle avait réussit, à force de patience, à lui faire avaler sa nourriture. Son regard glissa sur les quelques affaires qu'on avait retrouvé sur le prêtre : des restes d'armures et de vêtements censé imiter les habits des elfes sylvains et une dague drow, essentiellement. Il y avait aussi le manche de ce qui avait été un marteau de guerre, visiblement, mais dont la tête avait été brisée. Le manche, lui, était toujours dans la main crispée de son possesseur et rien n'avait réussit à lui faire lâcher sa prise : les jointures de ses doigts étaient bleues d'être aussi serrées.
En voyant la dague, comme à chaque fois, son regard s'arrêta quelque secondes. Ce n'était pas grand chose, dans l'état où il était, il suffisait de la prendre, de lui ouvrir la gorge, puis de se faire de même pour éviter la punition. C'était tout ce qu'il méritait pour ce qu'il lui avait fait subir depuis sa capture. Elle ressentait encore les ecchymoses de son dos, alors qu'elles dataient d'avant son départ, plus d'une ennéade auparavant. Elle savait ce qui allait se passer : elle allait approcher la main, toucher du bout des doigts le manche recouvert de cuir, puis ôter vivement sa main, trop terrifiée à l'idée de passer à l'acte.
Mais cette fois les choses se passèrent différemment. Cette fois son poignet fut pris dans un tel étau qu'elle laissa échapper un cri de surprise avant de comprendre qui venait de lui attraper ainsi le bras. Elvad'e l'attira brusquement à lui. Il avait ouvert les yeux et s'était redressé sur un coude. Il n'était pas bien sûr d'où il était. Il n'en avait même aucune idée. Mais il reconnaissait l'elfe et en cet instant il n'avait envie que d'une chose, de dévorer cette chair tendre. Il ressortait d'un long cauchemar et n'avait en tête qu'un seul besoin à assouvir. Ses mains pressées arrachèrent plus qu'elles n'ôtèrent les quelques vêtements de l'esclave, avant de pétrir le peu de formes que son corps possédait. Ses lèvres dévorèrent les seins de l'elfe, embrassant et mordant la chair d'albâtre offerte à sa volonté.

Il ne fallut pas longtemps avant que la fragile créature ne vienne s'empaler sur le vît brandi d'Elvad'e. Elle eut un cri de douleur en sentant le sang-mêlé forcer son intimité, cris qui s'accentuèrent tandis qu'il donnait de violent coups de rein, serrant son corps si fort entre ses mains qu'il laissait des marques sur sa peau. Il avait mal, lui aussi, mal de ses blessures qu'il mettait à rude épreuve. Il n'aurait pas du faire un tel effort si tôt mais il en avait ressentit le besoin. Et désormais, il en payait le prix. Il ne recherchait même pas le plaisir de l'acte, comme d'habitude. Non, il voulait simplement se prouver qu'il était vivant : posséder cette elfe, la forcer, la dominer de toute sa puissance, sentir son corps frêle, fragile même, contre le sien, à sa merci, sentir sa chaleur qui venait réchauffer ses muscles raidis par son coma... Toutefois, il lui manquait encore quelque chose.
Tâtonnant sur la table de nuit d'une main, ses doigts trouvèrent ce qu'il cherchait et il referma sa main dessus. Ce contact si familier renforça encore son ardeur et il pressa davantage la fine créature contre lui. Elle avait cessée de se débattre, sa tête reposait mollement sur son épaule, comme anesthésiée, comme si son esprit avait décidé de se terrer au fond de son crâne jusqu'à ce que les choses se soient calmé. Le coup, violent, la ramena brusquement à la réalité dans un hurlement de douleur. Il avait plongé la dague dans son flanc, sous les côtes, transperçant un poumon : il pouvait sentir le sang couler sur sa peau, la substance poisseuse se glisser entre leurs deux corps au rythme des coups de reins qu'il continuait de donner. Il sentait le souffle de l'elfe qui se figeait, avait des ratés tandis qu'elle essayait de lutter contre la mort. Un crachat sanglant lui arriva sur le visage.
De sa main libre il agrippa sa chevelure et tira violemment sa tête en arrière, lui arrachant un gargarisme. La dague frappa à nouveau, tranchant le cou offert de l'esclave sans autre forme de procès. Elle cessa aussitôt d'émettre d'autre son qu'un genre de gargouillement tandis que le flot carmin jaillissait avec force et recouvrait le visage et le torse d'Elvad'e. Ce dernier porta même ses lèvres à la plaie béante, savourant le goût métallique qui lui était devenu si familier. Il eut quelques ultimes soubresauts tandis qu'il finissait sa besogne dans le corps mourant de l'elfe. Il la vit remuer faiblement les lèvres, probablement en quelques malédiction à ses dieux de pacotille mais aucun son ne sortit de sa bouche.
Cette vie qui s'écoulait entre ses doigts, le sang qui le recouvrait et commençait à coaguler, le froid qui commençait déjà remplacer la chaleur dans ce corps flasque... tout ça lui permettait de se sentir plus vivant que jamais. Doucement, presque tendrement, il approcha sa bouche de l'une des oreilles de son ancienne captive. Il parcourut sa forme, si harmonieuse, si enviable, du bout des lèvres. Il la mordit, d'abord doucement, puis franchement. Il sentit la peau céder, puis le cartilage. Il arracha la moitié de l'oreille qu'il mâcha à peine avant de l'avaler. Tout avait été empreint d'une lenteur étrange. Puis, comme si ça n'avait pas eu lieu, il repoussa brusquement le cadavre sur le côté, le renversant au pied du lit qu'il occupait. L'elfe s'écrasa lourdement sur le sol, le sang continuant à s'écouler lentement de ses plaies. Il quitta le lit, dont les drapas étaient désormais imbibés de sang, et se releva avec raideur, testant ses articulations. Il parvint à faire quelques pas un peu disgracieux, bien qu'une certaine difficulté se lisait sur son visage. Ce n'est qu'à ce moment qu'il remarque le garde qui se tenait dans l'encadrement de la porte de sa chambre, une expression qui ressemblait à ce qu'il y avait chez les drows de plus proche de la peur : un dégoût mélangé de crainte.

« Le haut-prêtre souhaite vous voir dès que vous serez prêt. »

Elvad'e parcourut brièvement la pièce du regard et ses yeux remarquèrent une grande peau d'ours, accrochée à un mur. Il s'en saisit et s'en recouvrit rapidement, sans se soucier du sang qui allait la tâcher. Puis il se retourna vers le drow, un peu intrigué :

« Je le suis, menez moi à lui. »
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Khernal Baenfere
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MessageSujet: Re: [MdO-10ans]Où se mêle le sable, la sueur et le sang | Libre Drow   [MdO-10ans]Où se mêle le sable, la sueur et le sang | Libre Drow I_icon_minitimeJeu 26 Nov 2015 - 20:22

"Il faut savoir que le pouvoir change profondément celui qui l'exerce... la raison en est dans les nécessités du commandement, qui sont inflexibles."
Extrait du Traité sur la Politique Militaire du Puy d'Elda, Anonyme

L'évacuation de la Cité d'Eraison avançait bien. Les troupes de mages avait à présent terminé leur pose de pièges magiques et des troupes expertes en guérilla venant du Premier, Deuxième et Troisième Ost avait pris leur place sur les remparts de la Cité. Les tunnels étaient sécurisés par des mages de l'Etude Noire, plus aptes à de telles tâches. Khernal déambulait sur les murs de pierre en songeant qu'il subirait un énième reproche de la Prime Sorcière qui se ferait un plaisir de lui rappeler que ses mages n'étaient pas des militaires. Et lui lui rétorquerait une énième fois qu'ils sont là pour faire avancer le peuple drow, non pour rester cloitrer dans leurs laboratoires. Ces mêmes tunnels étaient empruntés sans relâche par les troupes qui partaient vers la Annon des elfes, encore aux mains des Sombres. Un petit espace avait été aménagé pour les éclaireurs et messagers qui facilitaient la communication entre les Cités. C'est par là que le soldat qui se présenta à l'embouchure du tunnel arriva. Il demanda à voir immédiatement le Ditronw Da're et les Streea Jabbuk des Osts représentés. Il demanda aussi à voir les autorités religieuses, sur demande expresse du Karliik Glenn.

C'est ainsi que l'Olath Blada représentée par les officiers des quatre Ost fut convoquée. Ici fut présent le Haut-Prêtre d'Uriz ainsi qu'une Grande Prêtresse de Teiweon. Ce premier demanda à accueillir un prêtre qui avait joué un rôle décisif dans la prise d'Eraison, et le prénommé fut convoqué sans attendre. Lorsque chacun eut pris sa place, il débita à une vitesse folle le texte appris par coeur à Yutar.

« Malag'eyl, Karliik Glenn et commandant en titre des armées Eldéenne vous fait passer ce mes... Khernal, agacé par la tournure du discours, fit signe au soldat d'abréger. Il vous informe de son retour dans la Cité de Yutar. Il ajoute également des changements sur le plan stratégique, décidé en dernière minute par l'Olath Blada restreinte. Voici donc ces instructions.»

L'éclaireur tendit un parchemin roulé et scellé avec le sceau du Karliik Glenn à un Streea qui l'ouvrit, le parcouru des yeux puis le replia et le déposa devant lui, sur la grande table ronde, au milieu des cartes et des petits pions de couleurs. D'un signe de tête il congédia l'éclaireur qui ne demanda pas son reste et quitta la pièce. Le bout de papier passa de main en main, ne déclenchant pas de réaction parmi les officiers. Tous se contentait de faire passer calmement les instructions à son voisin et d'une moue mi-figue mi-raisin. Pourtant, que le parchemin atterrit entre les doigts de Khernal, celui-ci eut bien du mal à ne pas faire éclater sa colère.



[center]Szeous[/centr]

A l'intention de l'Assemblée de Commandement d'Eraison.

Malag'eyl, Karliik Glenn, ordonne à l'Assemblée de Commandement représentée par Streea Jabbuk du Premier Ost, Streea Jabbuk du Deuxième Ost, Streea Jabbuk du Troisième Ost et Ditronw Da're de prendre conscience des nouveaux ordres à appliquer à la lettre.

L'envoi des troupes du Troisièle Ost vers la Cité d'Abyssea est annulé sans possibilité de retour. Les troupes du Deuxième Ost stationné resterons dans leur état actuel à Abyssea. Le reste des effectifs de l'Ost est dans les Cités d'Ellyrion et Yutar et se tient au plan prévu ci-après.
Toute attaque contre la Cité de Solith est suspendue jusqu'à nouvel ordre.
Les préparatifs de guerre en lien avec la contre-attaque d'Eraison au sein même de la Cité restent en l'état.
La possibilité d'une contre-attaque sur l'une des Cités elfique est envisagé. Des ordres vous seront donnés ultérieurement.

Qu'Uriz guide vos épées et Teiweon garde vos âmes.

Malag'eyl, Karliik Glenn.[/i]




La signature en bas de la page ne laissait aucun doute sur sa provenance. Ce qui été apparu comme un plan d'un intérêt stratégie sans conteste apparu soudain comme un bête plan où les elfes devenaient maîtres de la situation. Et pourtant, les ordres étaient les ordres, et il s'y plierait. Son visage se figea en un masque de cire et il passa la lettre à son voisin, lui laissant le soin de lire-lui même. L'esprit en ébullition, il réfléchissait à toutes les conséquence qu'un tel contre-ordre impliquait, pour lui, le C'nros et l'armée. Son Phord'ur était au Puy, et une partie de ses troupes bloquées dans les marais.

Le conseil se mura dans les silences. Khernal le brisa le premier. Il bougea les pions disposés sur les cartes de façon à représenter la situation actuelle. Les étendards du Premier Ost furent posés le long de la ligne de front. Ceux du second également, en paquets plus définis. Ceux du troisième au Puy et à Yutar. Pour finir, les drapeaux à l'effigie du Cinquième étaient à Yutar et Ellyrion.

« Voici notre situation à l'heure actuelle. Il prit les étendards blancs représentant les elfes et les plaça tout autour de la forêt. Réfléchissons comme pourrait le faire l'Armée Royale. Nous sommes en plein Anaëh. Il y a de fortes chances qu'ils tentent de nous encercler pour nous y enfermer. Les seuls tunnels qui resteront en l'état ne nous permettrons que de rejoindre les Portes d'Anaëh. Et si nous ne voulons pas juste subir une attaque, la seule Cité à notre portée est Wyslena. Voici ce que je propose : Redéployer l'Ost I Sur l'Ouest en prévision d'une attaque éclaire sur Wyslena. »

Les prononciations elfiques étaient hasardeuses et hésitantes car peu familière au mage. Mais il avait était compris par ses pairs.

« Cependant, plusieurs problèmes s'oppose à ce plan. La principale, nous ne pourrons pas être discrets si nous restons dans la sylve. Il faudrait donc rejoindre le fleuve. Il suffirait de le traverser pour se mettre hors de leur atteinte. Qu'en pensez vous, Streea, Haut-Prêtre ? Rappelons nous tout de même que nous nous sommes lancés dans une guerre d'extermination, non pas dans une guerre de territoire. La perte d'Eraison, certes évidente et consentie, doit être une victoire sur un plan stratégique global, ou tout sera à refaire.

« A votre décision, messieurs.
»

Khernal croisa les bras, son pouce replié contre son annulaire où une bague d'un éclat rouge luisait faiblement.


HRP:


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MessageSujet: Re: [MdO-10ans]Où se mêle le sable, la sueur et le sang | Libre Drow   [MdO-10ans]Où se mêle le sable, la sueur et le sang | Libre Drow I_icon_minitimeDim 14 Fév 2016 - 22:14


Les chants des prêtres et le roulement des percussions résonnaient sous les voûtes de l'ancienne grande salle de réception du palais du protecteur, transformé en temple à la gloire d'Uriz par l'occupant. A un bout de la pièce, un autel avait été dressé, fondu des armes des vaincus, ornés de runes vantant les louanges d'Uriz, une immense brasero au pied de celui-ci dont les flammes jetaient une lumière chaleureuse et danser de sombres inquiétantes sur les épées tordues, les armures ébréchées et les casques fendus. Devant ce spectacle, au bas d'une volée de marches, se tenait Elvad'e, complètement nu, son corps marqué par la guerre comme un présent devant l'autel. Deux prêtres s'avancèrent dans son dos, tenant entre leurs mains des jarres remplies d'un liquide épais et huileux, d'une couleur noire peu engageante. Elvad'e s'agenouilla et les prêtres versèrent le contenu de leur récipient sur lui tout en récitant des paroles rituelles. La mélasse coula sur son dos, le long de ses épaules, s'infiltrant dans ses cheveux, glissant sur ses flancs pour venir enrober ses côtes et son torse, parcourant les lignes de ses muscles le long de ses membres. Elle était froide et épaisse, si bien qu'il avait l'impression d'être progressivement pris dans un bloc de glace. Il se retenait de claque des dents, ses muscles se raidissaient et ses poumons peinaient à se soulever sous ses côtes. Les prêtres se retirèrent et Elvad'e se releva, contractant tous ses muscles sous l'effort, manquant glisser sur la substance qui avait coulé sur le sol. L'on ne voyait presque plus sa peau sous la substance noirâtre, qui lui dégoulinait même sur le visage. Il peinait à voir ce qui se passait devant lui et ne respirait qu'avec précaution pour ne pas risquer d'avaler de l'étrange mixture.
Désormais, il lui fallait attendre. La mélasse coagulait doucement, se figeait autour de sa musculature, l'enfermant dans une gangue solide. Deux fois, on vint verser de nouveau sur lui des jarres entières, jusqu'à ce qu'il ne soit plus possible de le distinguer d'une statue. Tout ce temps, les prières et les instruments continuèrent de résonner à travers la salle, les chœurs et les musiciens changeant régulièrement. Puis vint le matin, les rayons de soleil commençaient à percer par-dessus la cime des arbres que l'on pouvait voir par les grandes vitre de la pièce. A ce signal, le Haut-prêtre s'avança vers l'autel et, longeant le brasero, vint se planter devant Elvad'e, dont seule la respiration faisait encore légèrement bouger la croûte noire qui le recouvrait. Alors, d'une voix puissante qui intima le silence aux prières et aux instruments, il déclama :

« Un nouveau Héraut se révèle à nous. Par ses exploits il s'est attiré les faveurs du Père et par cette cérémonie nous le reconnaissons. Comme Uriz lui-même il a enduré l'emprisonnement, et le froid. Il est désormais prêt à recevoir le Feu Primordial, s'il réussit à y survivre. »

Plongeant sa main dans le brasier, le Haut-prêtre en sortit un morceau de charbon qu'il lança aux pieds d'Elvad'e. Le charbon s'y brisa, éclatant en un milliers de braises incandescentes qui, lorsqu'elles touchèrent le gangue qui recouvrait le sang-mêlée, y mirent instantanément le feu. En quelques secondes celui-ci se propagea à toute la substance, recouvrant le corps d'Elvad'e de longues flammes à la couleur si claire qu'elles étaient presque blanches. Il lui fallut toute sa volonté, soudainement bandée, pour éviter de se consumer comme une torche, sans parvenir à empêcher les flammes de creuser de longues brûlures sur ses jambes, ses bras, son torse et son dos. Il resta ainsi, utilisant toute sa concentration et toute sa volonté pour rester en équilibre et ne pas être incinéré sans pour autant éteindre les flammes. De longues minutes qui lui parurent une éternité. Puis le feu changea progressivement de couleur, de blanc devenant jaune, puis orange et rouge. Les flammes rétrécirent jusqu'à n'être plus qu'un vague manteau et, enfin, quelques dernières flammèches aux endroits où la mélasse avait plus pris qu'aux autres. Soufflant comme un bœuf, expirant un air vicié par les fumées et inspirant une atmosphère étouffante, Elvad'e était encore debout, de larges brûlures s'étant ajoutées aux anciennes.
Un vague sourire couvrit le visage du Haut-prêtre et il tendit la main en direction des portes de la salle :

« Amenez Kerhel ! »

Les portes s'ouvrirent, laissant passer deux solides gardes du temple qui tenaient entre leurs mains puissantes les bras d'un taledhel qui semblait résigné, même si son regard féroce indiquait qu'il n'hésiterait pas à tuer chacun des drows présent si on lui en laissait la moindre occasion. Les gardes du temple avancèrent sur toute la longueur de la salle, jusqu'à quelques mètres d'Elvad'e, où ils relâchèrent leur prisonnier, à sa plus grande surprise, lui qui se voyait déjà sacrifié. Les gardes se reculèrent ensuite de quelques pas tandis que d'autres venaient entourer le duo composé du sang-mêlé et de l'elfe des cités, leurs armes dégainés et de larges boucliers, délimitant vaguement une arène de quelques mètres de rayon. Les deux gardes qui avaient amené le prisonnier revinrent, l'un portant une longue lame elfique qu'il tendit au prisonnier, lequel la prit sans un mot, l'autre le fléau d'arme d'Elvad'e, qui attrapa le manche et, d'un large mouvement circulaire, projeta l'arme par-dessus la rangée de gardes du temple. Quelques murmures de surprise dans les prêtres qui contemplaient le spectacle mais pas un haussement de sourcil de la part des gardes du temple qui se contentèrent de quitter l'arène tandis que le roulement des percussions reprenait, plus fort, plus agressif qu'auparavant.
Elvad'e attendait, faisant doucement jouer ses muscles et sa peau craquelé par les flammes. L'elfe le contemplait d'un regard froid qui n'exprimait qu'une seule volonté : le tuer avant d'inévitablement mourir. Il attaqua le premier, d'un coup d'estoc. Elvad'e évita l'assaut d'un pas de côté. L'elfe stoppa net son mouvement et amorça un coup oblique que le sang-mêlée parvint à esquiver d'un léger bond en arrière. Le taledhel ne s'arrêta pas là, chargeant de nouveau. Cette fois Elvad'e se précipita à sa rencontre. La lame d'acier affûtée trancha profondément dans sa cuisse mais l'une des mains du prêtre frappa en plein milieu du plexus de son adversaire, le repoussant sur plusieurs mètres, le souffle coupé. Elvad'e  poursuivit son avantage, fondant sur lui pour l'écraser au sol. L'elfe roula sur lui même évitant l'assaut et frappa en retour, laissant une longue traînée sanguinolente sur le torse de son opposant. Elvad'e grogna en reculant d'un pas, il avait sentit très nettement une côte se fendre sous l'attaque. Il fut contraint d'éviter les deux coups suivant, un peu trop ralentis par sa blessure à la cuisse : il encaissa une autre frappe à l'épaule gauche et faillit se faire scalper. L'elfe devenait un peu trop arrogant, pensant avoir désormais un avantage indéniable. Il mit toute son énergie dans une frappe verticale. Elvad'e n'essaya même pas d'éviter : il saisit l'arme à pleine main. La lame s'enfonça profondément dans sa chair, taillant les tendons et frottant sur les os, manquant lui arracher plusieurs doigts. Mais lorsque l'elfe voulut retirer son arme, il la bloqua entre ses mains comme entre des étaux, sans parvenir à retenir un grognement de douleur tandis que l'acier fouissait dans ses chairs meurtris. D'un brusque mouvement il dévia l’arme vers le côté et donna un violent coup d'épaule à son adversaire. Celui-ci refusait de lâcher son arme et essayait vainement de se dégager de la proximité du prêtre qui l'écrasait de sa masse physique. Un coup de tête réduisit le nez de l'elfe en charpie, le visage désormais maculé de sang. Un coup de genou dans le foie le força enfin à lâcher l'épée et tandis qu'il s'effondrait à terre, Elvad'e desserrait les doigts, serrant les dents à ses les faire exploser sous la douleur. Alors que l'elfe venait de se relever, il se retrouva face à une montagne de muscle en furie. Un premier coup de poing le cueillit dans les côtes, produisant un son peu agréable. Un second lui fractura la mâchoire. Il était désormais à terre, son sang maculant les pierres, se rajoutant à celui versé par ses frères lors de la prise initial du palais. Elvad'e porta son regard sur le guerrier qui essayait de se relever, puis le dirigea vers l'autel et la vasque d'où s'élevait l'énorme brasier. Comme s'ils avaient lus ses pensées, les gardes du temples s'écartèrent légèrement. Le prêtre saisit l'elfe par le une épaule et le traîna, peinant à avancer et à gravir les quelques marches. Au sommet de celles-ci, dans un effort insensé, il souleva le corps à peine remuant de son ennemi au-dessus de lui et le jeta dans le feu. Celui-ci hurla, il hurla à s'en déchirer les cordes vocales tandis que les flammes le consumaient sans peine.

Elvad'e se retourna et, au pied des marches, l'attendait le Haut-prêtre accompagné de deux acolytes portant chacun un coussin. Sur l'un se trouvait la couronne tordue du Dyarque, sur l'autre une hache d'une qualité à nulle autre pareille : la lame était large, légèrement courbe pour trancher au mieux et semblait parfaitement aiguisée malgré une patine que seuls donnaient les millénaires. De l'autre côté du manche, une excroissance de métal finissait en tête de marteau, suffisamment lourde et fine pour enfoncer même une armure de plate. Le manche lui-même était en métal massif mais sculpté de runes sur toute sa longueur et, à son sommet était inséré un rubis gros comme un oeil, qui pulsait d'une sourde énergie.
Elvad'e descendit les marches et posa un genou à terre devant le Haut-prêtre, son visage relevé, son seul œil valide montrant une immense fierté.

« Aujourd'hui, tu gagnes de plein droit ton appellation de Héraut d'Uriz ! Que ton nom soit désormais connu de tous et gravé dans nos temples, Elvad Do'ana ! Que ta victoire sur notre Ennemi ne soit jamais oublié à travers ce présent »
Il attrapa la couronne du Dyarque entre ses mains et la porta au rouge. Elle se ramollit et il la pétrit comme de l'argile entre ses mains, sans montrer la moindre difficulté à l'exercice. Il sculpta une sphère un peu grossière et, avant qu'elle n'ai refroidie, la plongea dans l'orbite vide d'Elvad, qui ne put contenir le hurlement de douleur. Le Haut-prêtre posa un doigt sur ce nouvel œil et instantanément elle refroidit, redevenant aussi solide que le fer qu'elle était à l'origine. Quand il retira son doigt, une rune représentant Uriz était gravé et luisait de rouge au centre de l’œil, étrange pupille.
« Et que cette arme sacrée continue à servir la Vengeance à travers tes mains pour les siècles à venir. »
Il saisit la hache d'une main et vint la déposer dans celles, paumes tendus vers le haut, d'Elvad. Celui-ci referma ses doigts meurtris, infâme mélange de chair et de sang broyés, sur le manche finement ouvragé et sentit comme une étrange chaleur les parcourir. Il contempla l'arme, se releva difficilement, chancela lorsqu'il s'appuya sur sa jambe blessé et souleva la hache au-dessus de sa tête. Puis, enfin, il s'autorisa à s'écrouler, terrassé par ses blessures, la perte de sang et l'effort qu'il avait du fournir.
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Velkyn Xaran
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MessageSujet: Re: [MdO-10ans]Où se mêle le sable, la sueur et le sang | Libre Drow   [MdO-10ans]Où se mêle le sable, la sueur et le sang | Libre Drow I_icon_minitimeMer 23 Mar 2016 - 19:21

Réunion militaire


Ces derniers temps me furent particulièrement éprouvants. Depuis que nous avions la citée pour nous, tout m’ennuyais. La pose de collets, l’établissement de quelques endroits de repos, de soins et de ravitaillement et finalement ça : des réunions interminables qui de surcroît, ne commençait jamais! Alors nous attendions, puis encore, le temps que tous et chacun soient trouvés et rapatriés au conseil de guerre. Je me servais de ma pesante masse comme d’un appui, mes deux mains déposées sur le pommeau et je faisais tintamarrer les menues plaques que constituaient mes gantelets, en tapotant dessus. Je mâchouillais ma langue milles et une fois pour ne pas injurier quiconque traversait la porte. Il ne manquait plus que le Ditronw Da're. C’est à croire qu’il aimait se faire attendre, le bougre.

« Passez-moi au fouet l’encôné qui a eu la pesante tâche de nous apporter Khernal ! Le plus lentement possible, qu’il comprenne bien comme le temps d’attente peut être douloureux. »

Puis, il arriva, finalement. J’expirais tout mon énervement d’un seul et grand souffle. Je secouais mes épaules quelques fois question de me dégourdir puis me laissa choir sur la chaise, dans un vacarme métallique, puisque j’étais toujours harnaché de mon harnois. Le conseil amorcé, je gardais mes commentaires dans la prison de mes dents, question de le faire achever au plus preste. Mais vint cette fameuse lettre ...

Je me surpris d’être en mesure de contenir ma colère, suite à la nouvelle. Je déglutis lourdement, si tant fort que mon voisin eut sûrement été en mesure d’entendre. J’inspirais à plein poumons, question de reprendre mon calme sauf que, au fin fond de moi-même, je sentais mon sang bouillir et ma main-forte se refermait en un poing solide, dont la pression en fit pratiquement meurtrissure à ma paume. Je voyais rouge, personne ne pipait le moindre mot, personne n’avait la moindre idée de ce que cela signifiait ?! Mon regard se perdit vers la table puis j’envisageais d’aller y écraser mon poing, bien profondément, pour chercher à y faire céder le bois. Lorsque l’idée me chatouilla pour la dernière fois, le Ditronw Da’re perça le silence en des paroles qui furent baume à mes maux. Il disait vrai et malgré la ponctualité qui n’était pas chez lui sa première qualité, les mots qu’il avait employés ont su me tenir loin de mes pensées sadiques envers cette pauvre table. Mes deux bras vinrent alors se croiser au niveau de mon poitrail et je lui offris dès lors tout mon attention. Comment un Magicien pouvait-il avoir plus de couilles que tous les autres généraux, pardi! Lorsqu’il demanda notre avis, je déposais vers lui mes deux iris carmin et lui répondit d’un timbre de voix hargneux et empreint de colère :

« J’abonde en votre sens, Khernal. Vos mots sont justes et concis, comme je les aime. Avons-nous quelques vigies qui pourraient connaître ne serait-ce qu’un peu le terrain ? Ce fleuve, est-il creux, possède-t-il des eaux tumultueuses ? Nous sommes ici dans leur élément et cela ne m’étonnerait qu’à moitié que la gueuse de Kerhel vienne leur porter main forte. Je veux que nos soldats meurent, le cœur crevé par un glaive ou une pique, pas qu’ils coulent au fond de l’eau. »

« Rassurez-moi sur ces points, établissez l’ordre des choses et je vous offrirai le plein support des Marteaux d’Uriz, je vous en donne là ma parole, Ditronw Da’re. »




….


Le soir, cérémonie pour le prochain Héraut d'Uriz



Tout était en place pour la cérémonie, vous aurez à vos pieds un nouveau Héraut … une dépouille occis par un teledhel ou encore un tas de cendre, immolé par le feu primordial, me disais-je tout bas. Pour l’occasion, j’arborais une armure très pesante dont le métal avait la teinte du charbon, décorée de traînes sanguines et se caractérisait des autres par un immense piquet à mon épaule droite. J’avais encastré sur ce dernier la tête du feu Roi des elfes, ce dernier étant après tout, la clé maîtresse d’Elvad au titre d’Héraut. Siégeant là, tout près de moi, il pourra assister au couronnement de son pourfendeur et cela avait tout pour me faire plaisir. Je m’étais positionné sur quelques marches supérieures, question de pouvoir observer le principal concerné, durant tout le processus. À le voir déambulé flambant nu, je pouvais lire sur lui comme on le faisait sur une carte : chaque cicatrice, chaque scarification avait coûté la vie à quelqu’un. Combien de pauvres âmes avait-il offert à sa Sainte Mère ? S’il fallait qu’il y laisse sa peau pendant le rituel, jamais je ne pourrai me le pardonner parce que jamais il n’eut en ce bas monde, un tel combattant.

Ainsi, je le voyais se faire couvrir du produit visqueux et noirâtre. Même de loin, je l’aperçu trembler et je m’imaginais sa mâchoire crispée d’envie de claquer sous la morsure du froid. Il n’émit aucun gémissement, ni aucun commentaire, il ne faisait que subir, tout comme Uriz subit le froid. Les lèvres d’Elvad empruntaient des teintes bleutées mais de nouveau, point de commentaires. Vint les premiers rayons du soleil, il était temps, me disais-je alors. Je brisais le pieu silence de l’endroit en faisant crisser les plaques de mon armure à chacune des foulées que j’entrepris pour m’approcher de l’élu.

« Un nouveau Héraut se révèle à nous. Par ses exploits il s'est attiré les faveurs du Père et par cette cérémonie nous le reconnaissons. Comme Uriz lui-même il a enduré l'emprisonnement, et le froid. Il est désormais prêt à recevoir le Feu Primordial, s'il réussit à y survivre. »

Une fois dit, ma main allait fourrager le brasier pour dénicher une braise incandescente qui une fois délaissée contre le sol, pourra maintenant servir d’allume feu contre le produit inflammable qu’était la substance noirâtre.  Je fis un pas supplémentaire et approchait mon visage à proximité du sien, mon regard se braquant au sien afin de m’assurer qu’il me voit et m’entende correctement, lorsque je lui chuchotais :

« Brûle, souffre et meurt. Revient plus fort que jamais car les tourments sont loin d’être achevés. Tôt, tu pourras te faire appeler Héraut. »

Ma main relâchait toute pression envers la cendre qui allait aussitôt se briser en mille morceaux aux pieds nus d’Elvad. Il n’en fallu pas bien plus pour qu’aussitôt un second braséro décore la salle de la cérémonie, sauf que celui-ci était constitué d’un Drow. Bien qu’il offrait à l’endroit un fumet particulier, les flammes achevaient mais toujours et encore, il était debout, malgré les brûlures et le derme manquant par endroit. Je senti le sang séché qui décorait mon faciès se craquer et s’émietter lorsque mes lèvres s’étiraient en un sourire.

« Amenez Kerhel ! »

Un combat s’en suivit et du début jusqu’à la fin je fus captivé par la rixe. Non pas pour savoir qui serait vainqueur, puisque je le savais d’avance, mais parce que j’essayais d’imaginer combien de temps aurait duré l’escarmouche, n’eut été des blessures d’Elvad. Le Drow se faisant vainqueur, évidemment, posa le genou devant moi et redressa les yeux vers moi. Mon sourire mourait à l’instant car il avait réussi toutes les épreuves. Heureusement, je fus tout de même rassuré parce que de tous les Drow vivant, il était probablement le plus apte au titre et cela me fit chaud au cœur. J’abaissais le chef vers lui, en faisant de même avec la tête du roi, évidemment, puis enchaînais avec :

« Aujourd'hui, tu gagnes de plein droit ton appellation de Héraut d'Uriz ! Que ton nom soit désormais connu de tous et gravé dans nos temples, Elvad Do'ana ! Que ta victoire sur notre Ennemi ne soit jamais oublié à travers ce présent »

Il me restait à lui offrir son œil, ainsi que sa nouvelle arme. J’aimais l’idée de lui offrir un œil non pas de vitre, mais fait de métal. Ainsi fait, chaque regard posé sur le Héraut sera à l’avenir preuve de la défaite de ce simulacre de Roi Elfique et voilà qui avait tout pour me plaire. L’arme que je lui offris était massive, peut-être même d’avantage que mon marteau et je crevais secrètement de jalousie. J’avais oublié le créateur d’un tel ouvrage mais il s’agissait sûrement de ma femme et pour cela, il faudrait probablement que je lui en touche un mot … Ma main lui tendit l’arme, comme le plus précieux présent qu’il puisse exister et je me retournais avant qu’il ne s’écroule.

« Je veux qu’il soit emporté en des appartements PLUS que convenable, qu’il soit nettoyé, soigné et traité avec tous les soins auquel son titre a le plein droit. À son réveil, je veux qu’il soit nourrit jusqu’à ce que sa panse en explose et qu’il puisse disposer d’autant de femme qu’il ne désire. Je le veux prêt à guerroyer le plus tôt possible, j’ai une première mission à lui confier. »
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