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 Comme un picotement dans la jambe

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Enrico di Montecale
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MessageSujet: Comme un picotement dans la jambe   Comme un picotement dans la jambe I_icon_minitimeSam 23 Jan 2016 - 18:59

Sur le sol de marbre aux multiples mosaïques, une jambe de bois et une canne martelaient le carrelage à un rythme régulier. Le son se répercutait sur les murs du couloir, bien qu’à faible volume. Enrico marchait d’un pas assuré dans les corridors du palais, redécouvrant ce qu’il avait dû délaisser par une simple faute de calcul. Le faste sudiste lui avait manqué, même si Langehack n’était pas en reste de ce point de vue-là. Dans le Langecin, ce n’était pas comparable. Ici, après tout, c’était en quelque sorte sa terre natale. Une aura empreinte de patriotisme animait chaque parcelle de la grandeur du Sud, que son humiliant exil avait tout d’abord voilé.

En se promenant dans les couloirs palatins, des souvenirs jaillissaient, puissantes clameurs de temps prospères, et pourtant pas si lointains. A peine à cinquante mètres de là se trouvait l’endroit où Enrico avait été anobli. Une proximité qui ne pouvait que faire replonger l’amiral dans son passé…

Partagé. C’était le terme exact. Voilà le sentiment qui tiraillait le brave marin, alors qu’il sillonnait le palais. Dans son cœur et son esprit, deux grandes tendances se déchiraient son amour et sa loyauté ; Soltariel et Langehack. Deux grands duchés, deux terres d’exception. La première était celle qui l’avait vu naître, et forger son destin pour bleuir son sang. L’autre était celle qui l’avait accueilli au plus bas, et qui lui avait donné les outils pour devenir un conquérant.

Autant pour l’un que pour l’autre, Enrico ressentait une profonde affection. Savoir que tout semblait les opposer était une torture pour lui, qui ne demandait qu’à réunir ces deux rivaux. Il avait un plan en tête, il avait une idée de comment mener à bien sa mission. Ce qui lui manquait, en vérité, c’était la garantie des deux parties. Kahina cachait son jeu derrière son éternel nuage d’arrogance et de mépris, et Oschide, s’il avait ouvertement critiqué Harold du Lyron, restait encore très frileux à l’idée de se joindre au Grand Soltaar. Pour arriver à ses fins, Enrico priait. Mais plus encore, il réfléchissait.

Au détour d’un couloir, l’estropié s’arrêta net. Devant lui, une silhouette reconnaissable entre tous se tenait bien droite, dans toute sa grandeur et son arrogance, entourée de quelques gens de sa suite. La synthèse même de ce que pouvait forger le jeu nobiliaire du Sud de la Péninsule, un vieux renard controversé, à la fois décrié et loué pour ses actions. L’amiral de Langehack fit une profonde révérence, s’appuyant sur sa magnifique canne d’ébène, et retirant son chapeau à plume. Il remit ensuite son couvre-chef, et déclara avec un petit sourire ;

« Quelle heureuse surprise de vous voir, votre Grandeur. Peut-être vous rappelez-vous de moi ? L’amiral Enrico di Montecale, je sers votre fils, le Duc de Langehack. C’est un plaisir de tomber sur si illustre figure par le simple caprice du hasard. »

Arichis d’Anoszia. Le Vieux Dragon. La vie pouvait réserver quelques surprises, comme se retrouver nez à nez avec le père de son nouveau suzerain, tout en étant dans le palais de l’ancien. Il ne pouvait pas nier, en regardant le visage du vieil homme, que son seigneur Oschide était bel et bien le fils de son père. Encore que, leurs traits n’étaient pas du tout semblables en matière d’expressions du visage. Le Jeune Dragon n’avait pas encore l’air sévère et froid de son paternel. Ce n’était peut-être qu’une question de temps, aussi.
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MessageSujet: Re: Comme un picotement dans la jambe   Comme un picotement dans la jambe I_icon_minitimeMar 26 Jan 2016 - 18:56

« Mais Père, la construction de ce pont ne plaira pas au seigneur Ignace, il verra les revenus de sa taxe divisé par deux à cause de ce nouveau passage. »
« Là est l’intérêt Sysiphe, Ignace comprendra ainsi que je ne laisse jamais un affront sans réponse. Son voisin, le seigneur Fèrnan s’est montré plus poli à mon égard. »

Le vieux renard, comme l’appelait les partisans de la gardienne du royaume à la cour soltarii, accumulait les charges de grand voyer et argentier. Des charges qu’il n’aurait jamais pu acquérir dans l’ancien royaume, et pour cela, Arichis ne cherchait plus à provoquer ouvertement la petite Kahina. Sa position à la cour lui octroyait de grands pouvoirs, il était responsable de la bonne tenue des routes et infrastructure du pays, en plus de gérer le trésor du territoire le plus prolifique de la péninsule. L’Anoszia se plaisait dans ses nouvelles fonctions, vous l’auriez compris. En début Verimios, Cécyllia avait quitté la cour de Soltariel pour Ydril où elle devait rencontrer son promis, le vicomte du Curzio dont les accords avaient été signés suite au procès de son père. Il n’avait plus que quatre enfants à marier, de par sa position à la cour, Arichis recevait les prétentions de certains sieurs pour ses trois filles Cornélia, Azénor et Lucrezia.

A la bifurcation, la petite suite tomba sur l’amiral de Langehack, d’après ses propres dires, mais Arichis ne le connaissait pas de visage, juste de réputation. Le petit groupe s’arrêta, et Sisyphe comprit qu’il fallait leur accorder un moment. Il emmena le reste de ses gens dans leur suite du palais après avoir saluer le bonhomme.


« J’ai entendu parler de vos exploits sire, comment se porte mon fils ? »

Si Oschide avait envoyé son amiral ici à Soltariel, cela signifiait qu’il cherchait à connaitre les bénéfices que pourrait tirer Langehack d’un possible rapprochement avec le nouveau royaume. L’Anoszia reprit sa marche et invita Enrico à continuer avec lui. Il avait entendu parler de lui, l’homme qui avait repris Nelen aux scylléens, certes avec un nombre supérieur de navires et l’effet de surpris jouant à sa faveur. Mais cette prise de Langehack dans l’Olienne affaiblissait Scylla, la première concurrente d’Ydril avant Merval sur cette étendue, et le comté cherchera sans doute à racheter des navires pour remplacer ceux perdus dans la bataille, de quoi faire plaisir encore plus au régent.

« Il se raconte que vous avez croisé la route d’un dragon au large de Nelen, est-ce vrai ? Des incidents dû à une créature non connue ont été reporté ces derniers mois le long de la côte d’Eris, jusqu’à maintenant rien d’alarmant mais cela attise très certainement la curiosité. Mais dîtes-moi sire, que connaissez-vous des pirates de l’Eris ? »

D’après les érudits, les dragons avaient disparu il y a de cela plusieurs siècles et si certains ne croyaient carrément plus à leur existence passée, ce n’était pas le cas des gens du sud dont l’héritage pharétan persistait à travers les âges. Toutefois, avec le réveil de Maciste, d’autres murmures avaient envahi les murs du palais, des murmures qui à leur début n’était que des idées échangés entre un vicomte et un baron lors de la reconquête d’un comté.

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MessageSujet: Re: Comme un picotement dans la jambe   Comme un picotement dans la jambe I_icon_minitimeSam 6 Fév 2016 - 22:53

Le Régent d’Ydril semblait avoir entendu parler de lui, du moins était-il au courant de ses aventures maritimes. Il renvoya sa clique en un claquement de doigts, laissant à Enrico le monopole de sa compagnie. L’amiral était encore très à cheval sur l’étiquette protocolaire, et ce malgré les rapprochements plus ou moins amicaux qu’il avait opéré avec son suzerain langecin. Aussi, lorsque l’Anoszia lui proposa de marcher avec lui, il esquissa une courte révérence, et le suivit dans le dédale des couloirs du palais, sa jambe de bois cognant toujours affreusement contre le sol. Il fut soulagé quand il put rencontrer un tapis, pour camoufler le son caractéristique de sa prothèse. A côté de lui, le vieil homme se tenait tout aussi droit que lui, et avait décidé d’entamer la conversation.

« Messire le Duc se portait fort bien, lorsque je l’ai laissé pour venir remplir ma mission. Le Médian a beau être couvert de sombres nuages, je ne pense pas que cela puisse l’affliger outre mesure. »

Ils bifurquèrent à nouveau, pénétrant un couloir couvert de tapisseries vieilles de près de deux-cents ans, décorant de long en large la surface des murs. Arichis aborda le sujet de l’Olienne, un incontournable à présent pour le grand marin qu’était Enrico. Plus précisément, et ironiquement, le vieux renard sembla s’intéresser au dragon. Emblème des Anoszia, il avait pourtant bien ennuyé l’expédition d’Oschide, en détruisant l’une de ses embarcations. C’était un peu comme si la Duchesse de Soltariel se brûlait les yeux à trop regarder l’astre solaire… Une ironie à en grincer des dents. L’amiral soupira, et annonça :

« Le dragon de l’Olienne fut une surprise assez désagréable sur mon chemin. Une immense bête aquatique, bleue comme la mer lorsqu’il ne fait pas tempête… Et, comme vous le dites, ce ne doit pas être un cas isolé. Certains parlent de Norkans plus gros que la normale, mais j’ai déjà vu un Norkan, messire. Et ce n’en était pas un. »


Tout en parlant de la mer, l’Ydrilote mena son interlocuteur sur la voie de l’océan. Il lui parla de l’Eris. Fiers torrents, Enrico les avait bravés à dos de caravelle par vents et marées. Cependant, le vicomte Arichis n’avait sûrement cure de ses récits poétiques sur la beauté de l’océan. Ô que non. Il voulait plutôt parler de la Némésis de l’estropié, ces hommes et ces femmes, que l’honnête marin soltaar avait combattu toute la majeure partie de sa vie. Ceux-là mêmes qui l’avaient privé de sa guibolle, lui laissant à jamais, comme un picotement dans la jambe.

Les pirates de l’Eris.

Il prit une mine plus sombre, les traits tirés par le mépris.

« Les Mécans. »


Il avait craché ce dernier mot.

« Je connais tout des pirates, votre Grandeur. Ils furent mes pires ennemis durant près de quinze ans, au cours desquels j’ai appris à leur faire payer le prix pour semer la discorde sur les côtes de Soltariel. »

Il tapota sa jambe de bois avec sa canne. Elle sonnait un peu creux, en l’absence de quelques gorgées de rhum.

« Je leur dois cette prothèse, sire. En remerciement, je les ai traqués et exterminés. Mais cela n’arrangera rien tant que Meca restera insoumise, si vous voulez mon avis. »


Il réfléchit un instant, avant de plonger son regard dans celui du vicomte de Calozi.

« Si je puis me permettre, monseigneur, pourquoi cette question à propos de ces ruffians d’outre-Eris ? »


Enrico n’était pas bête. Ydril était la première cité à payer les exactions maritimes de ces boucaniers sanguinaires, avec tous ces vaisseaux pillés et les nombreux raids effectués sur ses côtes. Cependant, la situation était tout sauf nouvelle, et il se demandait pourquoi l’Anoszia s’était senti un regain d’intérêt pour la vieille île de Meca…
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MessageSujet: Re: Comme un picotement dans la jambe   Comme un picotement dans la jambe I_icon_minitimeMar 16 Fév 2016 - 21:58

« Bien que proche, Langehack ne fait pas proprement parti du Médian, mis à part peut-être avec le rapprochement politique opéré récemment. Géographiquement et culturellement, le duché a toujours été considéré comme étant une contrée méridionale. Là où Soltariel a brillé grâce à ses commerçants, Langehack a rayonné avec ses savants mais tout deux partagent l’amour du scintillant. »

Les légendes parlaient de huit races de dragons, qui jadis, peuplaient les contrées australes du continent et faisaient régner leurs lois aux humanoïdes. Arichis avait entendu les rumeurs provenant de l’estrevent rapportant la présence de quelques spécimens, et se demandait si le Malthen Delth avait été aperçu quelque part. L’emblème de sa maison. Cela ferait tellement trembler ses ennemis s’il apprivoisait un dieu.

« Si la duchesse a des croyances païennes, pour sûr qu’elle a remercié ses Dieux pour cet incident. »

Enrico di Montecale ne cacha pas son mépris pour l’engeance mécane, ce qui fit tordre un demi-sourire au patriarche. Depuis la destruction de la Marine Marchande et la disparition de Heize Spiida, les mécans ont été moins virulent que sous le règne de Trystan. Les pirates allaient même jusqu’à s’enfoncer en mer olienne pour contourner les navires royaux et saisir des galéasses d’estrevent.

« Vous avez dû le remarquer lorsque vous serviez votre patrie, les mécans aimaient s’en prendre à Erac et le duché payait Soltariel pour les repousser, n’ayant pas les moyens de se construire sa propre flotte. A présent que la péninsule est divisée, cela ne m’étonnerait pas que la piraterie reprenne de plus belle. On pouvait reprocher bien des torts au Roi Aveugle, mais Trystan avait réussi à détruire la Marine Marchande. Les pirates n’ont plus été aussi téméraires qu’auparavant durant cette demi-décennie, mais à présent que les guerres ont ravagées la péninsule et jetés sur les routes hommes et femmes qui vivent de brigandage, l’île reprendra confiance et certains vaisseaux ne tenteront plus l’aventure en Olienne pour se concentrer sur nos côtes. »

Maciste lui en avait parlé également un an plus tôt, les deux hommes partageaient la même vision.

« Un jour cette île sera dans notre giron. Mais avant cela, dîtes-moi sire quelles sont les revendications de mon fils auprès de la duchesse. Kahina réunira le conseil pour une session et en ma qualité de Grand Argentier, je pourrais appuyer Langehack. »

Il avait bien reçu la missive de son fils, le mettant au courant de la situation à Diantra. Et si jouer dans les deux bords lui convenait bien à un moment, avoir Oschide avec lui dans son royaume lui plaisait plus.

« Diantra est tenu par Langehack, mais je crains que sans aide extérieur cela puisse durer longtemps. Oschide n’a jamais été diplomate, il ressemble d’avantage à Ansaldo qu’à moi sur ce point-là. Mais qu’importe la réponse de Kahina, en ce moment même, j’ai demandé à ce que mes armées se réunissent, discrètement, à Ydril. Toutefois un conseil Enrico, vous devez céder quelque chose à Soltariel pour que la duchesse vous cède Nelen. »

Vu l’effort entreprit par le jeune Anoszia pour conquérir l’archipel et le caprice dont il pouvait déjà faire preuve petit avec ses jouets, Arichis doutait bien qu’Oschide n’était pas prêt à céder son nouveau bien.
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MessageSujet: Re: Comme un picotement dans la jambe   Comme un picotement dans la jambe I_icon_minitimeDim 6 Mar 2016 - 12:02

Enrico écoutait parler Arichis, tentant de déceler ce qu’il pouvait bien lui vouloir, en fin de compte. Il avait appris à se méfier des politiciens, et plus encore des excellents politiciens. Ceux dont Néera avait doté d’un esprit retors et d’une ambition sans égal, pour le plus grand malheur de l’ordre établi. Etonnamment, le Régent d’Ydril parla de patrie en désignant Soltariel. L’amiral ne put qu’apprécier, car bien peu de gens connaissaient réellement ses véritables sentiments à propos de sa contrée natale, alors même que cette dernière l’avait chassé. Il n’avait jamais trahi le Soltaar, en vérité. Ni même avait-il haï ses autorités pour l’avoir banni. Intérieurement, il était resté au service du Duché, et en ces ennéades de négociations, il avait montré qu’il y avait moyen d’allier sa servitude envers le Soltaar, et celle envers le Langehack. Il était prêt à réconcilier ses deux patries, ses deux maîtres.

Il acquiesça brièvement à Arichis.

« Vous avez raison, Votre Grandeur. Le climat politique en Péninsule est un vivier fertile pour ces graines d’anarchistes. Je sais de source sûre que le baron Niklaus d’Altenberg souhaite se construire un port de guerre, plus performant, et plus défendable que le précédent. »

Dire qu’il en était en partie l’architecte ? Jamais. Il ne regrettait cependant pas son action. Le baron était un homme agréable, et tout ce qui permettait de mettre des bâtons dans les roues des pirates était bon à prendre. A entendre le vieil Anoszia, l’île serait bientôt sous pavillon ydrilote. Intérieurement, Enrico en doutait. Bien des gens avaient tenté de conquérir l’Insoumise, et peu avaient réussi. La Marine Marchande pouvait avoir été vaincue, les Silencieux pouvaient avoir été éradiqués, les pirates était toujours là, comme un cancer tenace. Leur âge d’or était passé, mais leur fin n’était pas encore arrivée. L’amiral combattrait cependant cette engeance jusqu’à sa mort, s’il le pouvait. Car un jour, oui, un jour le pavillon noir finirait par brûler. Il doutait néanmoins être là pour le voir.

« Les revendications de son Altesse sont simples, Votre Grandeur. Il souhaite conserver Nelen et récupérer ses anciens vassaux, ce pour quoi il est prêt à rendre hommage au Roi, ainsi que de redonner la ville-symbole qu’est devenue Diantra à sa Majesté Bohémond. Le sort d’Edelys n’est point fixé non plus, mais il y a de grandes chances pour que, dans le cas où Diantra ne suffise pas, nous le rajoutions dans le panier des négociations. »

Savoir que le Vicomte rassemblait des armées pour soutenir son fils finit par convaincre Enrico que le paternel était bel et bien du côté du fils. En un certain sens, Arichis lui rappelait un peu son propre père, Hernán, dans sa façon d’être et sa façon d’agir. Nul doute que c’était ce genre de parents qui forgeaient les grands hommes. Point n’est une crise d’ego que de se considérer comme un grand homme, après avoir accompli tant de choses en à peine trente ans d’existence. Il devait sa place à son propre caractère, mais surtout à cette furieuse poussée que lui avaient donné son père, et cette éducation pour être le meilleur, pour se surpasser, dans un monde où le sang bleu ne s’acquérait de coutume que de naissance.

Toujours en arpentant les couloirs, l’estropié attendait de savoir ce que lui voulait réellement le Régent ydrilote. Ne prendre que des nouvelles de son fils et de sa politique paraissait bien léger, pour un homme dont on disait qu’il ne dévoilait jamais directement ce qu’il souhaitait faire, ou dire.
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MessageSujet: Re: Comme un picotement dans la jambe   Comme un picotement dans la jambe I_icon_minitimeMer 30 Mar 2016 - 21:35

Enrico lui apprit une chose. L’Eris a toujours été un mauvais terrain pour se faire la guerre, et il doutait que quiconque puisse être capable d’oser un débarquement à Soltariel. Il avait entendu parler de cet Altenberg qui avait réussi à tirer son épingle du jeu pour revendiquer ce qui n’était pas à lui. Si Syriac devenait un port de guerre, d’autres territoires avec une façade sur l’océan essayeront de faire de même, peut-être glissera-t-il un mot à son frère connu pour être un armateur en plus d’être l’une des trois Saisons de la Compagnie. Le régent ne répondit pas à la révélation et écouta plutôt ce que l’amiral avait à dire sur es revendications d’Oschide. Arichis fronça les sourcils lorsqu’il entendit « récupérer ses anciens vassaux » car il savait que cela n’était pas possible. Il le laissa néanmoins finir avant de répondre.

« A mon avis, Diantra sera suffisante. Mais si je peux me permettre un conseil, proposez d’abord Diantra puis Edelys, faîtes vos revendications pour les territoires vassaux de Langehack. Le Conseil refusera alors, retirez dans ce cas Edelys et exigez le retour de Scylla. Cléophas d’Angleroy a goûté au titre jadis détenu par ses ancêtres et ne voudra pas le lâcher et il a une grosse voix au Conseil. »

Ils continuèrent de marcher dans les couloirs jusqu’à ce qu’ils arrivèrent dans une galerie déserte, les vitraux sur le côté donnaient sur un jardin et des fenêtres taillées dans la pierre à droite laissaient entrevoir une cour intérieur où des hommes en arme s’entrainaient.

« Sire, j’ai bon espoir de revoir mon fils et mes terres suivre une même bannière. Si tel est le cas, vous savez que des sièges au Conseil de Sa Majesté s’ouvriront pour vos gens et si nous manœuvrons correctement vous pourrez devenir le prochain amiral de la Marine Royale. Vos exploits parlent pour vous, et vous avez la confiance d’Oschide ce qui signifie énormément à mes yeux. »

Cela n’était pas sans arrière-pensées, Arichis avait besoin de soutien au Conseil pour faire passer ses idées ce qui n’était pas chose aisée actuellement avec les bougres que Kahina avait placés.
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