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 Le soulèvement Diantrais

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Oschide d'Anoszia
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MessageSujet: Le soulèvement Diantrais    Le soulèvement Diantrais  I_icon_minitimeMar 2 Fév 2016 - 12:04

"DIANTRE, ON EN A GROS !"


Milieu de la 9e ennéade, an 8, cycle 11

En cette matinée, la ville avait été étonnamment calme. A la tête d'un petit groupe, tous juchés sur leur destrier, Oschide avançait avec ses capitaines en direction des remparts qui avaient le plus souffert. Pour cela, plusieurs capitaines missédois comme le seigneur d'Ethin où Tibérias de Roch l'accompagnaient. Et dans ses gens Langecins, l'on pouvait retrouver Sigmund d'Olile, Hector de Tall, Augustor Rasque et enfin le capitaine du Trait, Pietro Colleoni. Tous s'étaient réunis sur sa demande expresse pour inspecter les fortifications en vue d'un possible siège. Non loin derrière eux suivaient une dizaine d'aigles de sang et d'autres hommes du Trait venus fermer la marche.

Dans les ruelles d'habitude bondées, ils n'avaient pas eu à batailler ferme avec les diantrais pour se frayer un chemin dans la cohue infernale. En ce jour où le marché devait animer la grande cité comme un monstre vomissant et avalant des milliers de marchands, hommes et femmes, il n'y avait aujourd'hui pas une once de vie et pas un seul écho provenant du quartier des poissonniers, ni un seul entrechoc produit par les fracas interminables des marteaux sur les enclumes.

Hector de Tall, fils d'un de ses principaux seigneurs, enclin à la boisson et aux sarcasmes fut le premier à briser la monotonie du voyage.

-C'est à croire que les diantrais ont enfin comprit qu'il est insupportable de se déplacer lorsqu'ils sont sortis, lâcha-t-il avec grand sourire.

Au contraire, son capitaine du Trait accéléra la cadence pour venir à son niveau en lui affichant une tête bien perplexe.

-Je n'aime pas ça, altesse.

De voir de la peur dans les yeux de ce vétéran le rendit mal à l'aise à son tour. Pietro Colleoni était réputé pour son expérience et faisait probablement partie des meilleurs capitaines langecins. Son statut de mercenaire à la solde du duché lorsque celui-ci était en guerre, était un atout pour lui puisqu'en temps de paix, ce capitaine et sa compagnie ne chaumaient et parcouraient les terres en quête de besogne. Fervents adeptes des combats dans des milieux étroits comme pouvait l'être cette ruelle, il était ainsi le mieux placé pour avouer ce sentiment, et surtout pour être écouté.

-Je sais capitaine, ce silence m'inquiète autant que vous.

-Vous devriez rester à l'arrière du convoi...reprit le capitaine du Trait.

-Quel seigneur serai-je si je me mettais à craindre le peuple ?!

Sans écouter donc, même si cela ne le réjouissait pas le moins du monde, il continua à cavaler en tête de colonne. Méfiant comme jamais, ce silence et ce vide se faisait de plus en plus pesant. L'on avait presque le sentiment que la population entière avait quitté la cité. Mais cela ne se pouvait... A moins qu'une exode ait eut lieu dans la nuit et que tous ses hommes aient été atteint de cécité et surdité pendant quelques heures seulement.

Voilà qu'ils arrivaient enfin sur l'une des principales artères menant aux portes nord. De là, ils pourraient élargir la colonne, mais à vrai dire, ils n'eurent même pas le temps de procéder à une telle manœuvre. Lorsqu'ils eurent atteint la grand-voie, une meute où bien même une horde d'hommes les attendaient sur leur droite, armés de faux, de fourches où d'armes diverses et variées n'ayant « d'armes » que leur aspect agressif dans les mains de leurs propriétaires. En voyant ça, les aigles tentèrent de se mettre devant leur suzerain pour le protéger d'éventuels coups, mais une pluie de caillasse et de pavé ne tardèrent pas à recouvrir le ciel pour atterrir sur leur position.

Sur le coup de la peur, sa monture se cabra et le fit tomber au sol à quelques pas seulement des révoltés. Le cheval avait été touché par plusieurs blocs de pierre et sautait à présent dans tous les sens comme si la mort elle-même venait le persécuter. Lorsque les sabots de l'animal manquèrent presque de lui toucher le crâne, le duc dû se ressaisir et sortir son arme pour préparer l'arrivée massive de ces gens. Comme par hasard, il avait laissé son armure à la villa Anoszia et ne s'était muni que de quelques habits fonctionnels, mais ne possédant aucune qualité défensive.

Pour dire vrai, il vit l'heure de son trépas arriver au moment où les expressions de ces gens devinrent lisibles. Haine, colère, sentiment de privation, voilà que ces diantrais commençaient à l'imiter... en jetant un œil rapide derrière lui, il vit les hommes du trait et les aigles tentaient de s'avancer jusqu'à lui en esquivant les jets de pierres, mais la plupart se firent percuter en pleine tête où en pleine poitrine, ce qui les fit tomber et probablement mourir.

-Altesse ! Couchez-vous ! Lui cria une voix aux accents du sud.

L'épée à la main, il eut seulement le temps de retourner la tête vers ces manifestants pour voir qu'une pierre grosse comme une pomme venait dans sa direction. Un millième de seconde plus tard, il se la prit en plein visage et s'étala à son tour de tout son poids sur les pavés déjà immaculés de sang.
Hrp:


Dernière édition par Oschide d'Anoszia le Mer 3 Fév 2016 - 19:03, édité 4 fois
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MessageSujet: Re: Le soulèvement Diantrais    Le soulèvement Diantrais  I_icon_minitimeMar 2 Fév 2016 - 14:45

Allongé dans un lit, le duc reprenait ses esprits avec grande peine. On lui avait mit plusieurs bandages au crâne encore imbibés de son sang. La douleur le faisait chanceler au point qu'une forte migraine avait prit place, l'empêchant ainsi de savoir où il se trouvait exactement. Cette douleur, il la connaissait pour l'avoir déjà ressenti quelques mois auparavant dans le nord. Avec le plus grand mal du monde, il tenta alors d'ouvrir les deux yeux, mais comprit qu'un seul était opérationnel.

-Le duc se réveille ! déclara une voix à ses côtés, faites venir le mestre !

Quelques secondes plus tard, une silhouette apparut devant lui, vêtue d'une longue robe sombre. L'homme à l'âge incertain tenait dans ses mains plusieurs flacons et autres appareils qu'il ne connaissait que trop bien. Il leva alors son bras pour repousser ces instruments de torture et commença peu à peu à immerger, revoyant en vitesse accélérée les dernières images qu'il avait eu avant qu'il ne se prenne une pierre en pleine face.

-Qu'on m'apporte mon arme et mon armure ! Gronda-t-il, prêt à se remettre sur ses guibolles pour retourner voir ces bandits.

-Non, altesse, c'est un miracle que vous soyez encore en vie, les hommes s'occupent déjà de dissiper la foule.

-Un miracle vous dite ? Je ne laisserais pas ces gens faire leur loi dans cette ville.

Augustor Rasque s'approcha à son chevet, renvoyant le mestre sans tarder. Le capitaine langecins, aux traits tirés et à l'arcade ensanglantée vint alors s'asseoir à ses côtés.

-Ces hommes nous attendaient, altesse. Ils savaient que notre convoi passerait par la grande rue...

-Comment ? Pesta Oschide, encore sous l'état de choc.

-Nous ne le savons pas encore, mais nous pouvons remercier les dieux qu'une patrouille soit passée dans le coin et nous ait vu. Sans eux, nous serions probablement tous mort à l'heure qu'il est.

-Combien sont morts ?

-Une vingtaine de notre côté...

-De notre côté ? S'interrogea-t-il. Y-a-t-il eu d'autres pertes à déplorer ?

-Hélas oui, d'autres patrouilles ont été victime d'embuscades dans les quartiers populaires. Ce n'était pas une action isolée... Nous avons une cinquantaine de morts missédois et langecins, ainsi que plusieurs notables de la ville. Ils n'ont pas fait de distinction entre leurs victimes.

En entendant ça, sa colère n'en fut plus que forte.

-Ce n'était qu'une question de temps avant que la populace ne sorte ses crocs, mais nous ne pouvons nous permettre de laisser une telle chose se produire à nouveau.

-Plusieurs hommes ont été arrêté et croupissent déjà dans les geôles en attendant leur sentence. Souhaitez-vous qu'ils soient exécutés sur le champ ?

-Cela ne ferait qu'augmenter la colère de leurs frères où de leurs pères.

Aussitôt, il se releva et faillit perdre l'équilibre à tel point son crâne le faisait souffrir.

-Où est le capitaine du Trait ?

-Dans les rues, altesse, il tente de contenir la foule et de la disperser, mais nous risquons déjà de perdre le contrôle de certains quartiers où des barricades ont été monté. Le peuple réclame du pain !

Le regard impassible et déterminé, Oschide se rhabilla avec ses vêtement tâchés de sang et prit la direction de la porte où l'attendait derrière une vingtaine d'aigles prêts à le suivre pour n'importe quelle mission. Augustor Rasque lui emboîta le pas et resta dans son sillage en faisant signe aux hommes de les suivre. Ainsi, les Langecins commencèrent leur procession dans les longs couloirs du château où résonnèrent dès lors d'innombrables cliquetis provoqués par le froissement des armures.

Dans la cour, il vit Hector de Tall entouré de gens d'armes. Cette fois, le capitaine ne présentait plus la même mine insolente et sarcastique et semblait bien être touché par la même tension qui régnait chez tous les hommes. Car même s'il était un fait que que Langehack et Missède possédaient un nombre d'homme important, ils ne représentaient qu'un faible pourcentage de la population diantraise. Pour éviter que toute cette populace se mette à imiter les premiers révoltés, il n'y avait qu'une solution : Tuer la révolte dans l'oeuf, où du moins, lui porter un coup suffisamment puissant pour qu'une trêve soit ordonnée et que les discussions puissent prendre la suite.

-Les missédois ont reprit le contrôle des quartiers marchands, altesse, mais le noyau dur s'est regroupé sur la Grand-Place, renseigna le capitaine de Tall.

-C'est là que nous irons ! Ordonna le duc en faisant signe aux écuyers de leur apporter des chevaux.

Peu de temps après, une longue colonne forte d'une centaine d'hommes d'armes prit la direction du cœur de la cité. Cette fois, les aigles ouvrirent la marche, l'obligeant à se retrouver entouré d'une dizaine de garde ayant levés leurs boucliers pour empêcher quiconque de l'atteindre. Mais dans ces ruelles, toutes les maisons disposant de multiples étages étaient prétexte à d'éventuelles jetées de pierres. La gorge nouée comme s'il allait à la bataille, le duc était de loin de montrer la même sérénité qu'à ses précédents déplacements.

En amont de la Grand-Place, ils découvrirent alors avec stupéfaction de grandes barricades bouchant les accès. Le capitaine du trait, qui n'avait pas failli à sa réputation d'homme de guerre indémontable, se tenait derrière ses hommes immobiles et prêt à bondir sur les rambardes improvisées. En le voyant, le capitaine ne put s'empêcher de montrer sa stupéfaction et ne cacha pas son inquiétude vis-à-vis de la scène qui se produisait à quelques pas seulement devant lui.

-Altesse, nous ne vous attendions pas...est-ce prudent que...

-Ma place est ici, pas dans un lit, capitaine ! coupa Oschide, résolu à trouver une issue à tout ce foutoir.

Sans attendre le duc prit la direction des barricades en s'extirpant de la protection de ses gardes. Sa blessure au visage le faisait encore souffrir, ses bandages en sang pouvaient en témoigner, mais l'heure n'était pas encore à la convalescence. Comme il l'avait fait à Nulhadon, il décida de prendre les devants et d'aller seul devant ces diantrais qui semblaient prêt à en découdre.

Le duc s'approcha dès lors d'un pas assuré. Il n'aurait pas été étonnant que les révoltés d'en face le prennent pour un suicidaire où un fou. Toujours est-il qu'en le voyant, les insultes cessèrent et les regards se braquèrent dans sa direction.

-Qui vous commande, je souhaite lui parler ! Lança-t-il assez fort pour que tous puissent l'entendre.

-QUI NOUS COMMANDE ?! Gueula une voix dans la foule. C'EST LA FAIM QUI NOUS COMMANDE BON DIEU !

En se rapprochant un peu plus, d'un pas cette fois-ci plus prudent, il distingua celui qui avait parlé haut et fort pour lui répondre. Faute de mieux, il considérerait cet homme comme leur porte parole et ne s'adresserait plus qu'à lui.

-Diantrais, nous comprenons votre colère et nous souhaitons mettre un terme à ceci avant que des milliers de corps ne jonchent ces pavés.

-Ce seront vos morts, pas les nôtres ! Répliqua le gus.

« ça j'en doute fortement », pensa Oschide, même s'il était fort probable que d'autres pertes soient à déplorer dans leur rang. Mais advienne que pourra, il lui fallait mettre un terme à cela.

-Nos hommes tiennent les ruelles alentours, vous êtes encerclés, la Grand-Place sera déserte avant la fin du jour, dit-il en le regardant droit dans les yeux. Je garantirais un sauf conduit pour tous les hommes qui souhaiteront venir faire part de leurs revendications. Si vous refusez, j'ordonnerais la charge de votre « place ».

Ce n'était pas l'envie qui lui manquait de mener l'assaut, mais il restait encore dans une logique d'apaisement avant de devoir prendre sa décision d'éradiquer la révolte à coup d'épées, de flèches et de lances. N'ayant eu aucune réponse en retour, il leur laissa un dernier ultimatum.

-Je vous laisse jusqu'aux dernières lueurs du jour pour venir me retrouver. Sinon quoi, vous ne me laisserez pas d'autres choix que d'ordonner votre départ immédiat.

Le ton ferme et tranchant, il tourna les talons et reparti en direction de ses hommes qui se tenaient encore prêts à faire mouvement. En arrivant en face du capitaine du Trait, il eut alors ces derniers mots avant de reprendre la direction du castel.

-S'ils désirent venir, escortez les et amenez-les moi ! S'ils refusent, lancez l'assaut...
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MessageSujet: Re: Le soulèvement Diantrais    Le soulèvement Diantrais  I_icon_minitimeMer 3 Fév 2016 - 11:59


Les avis divergeaient sur le mode de répression à appliquer, mais de toute façon, seul son avis comptait. Tous réunis autour d'une table pour manger un bout avant de peut-être prendre les armes, l'on aurait plutôt dit un conseil de guerre qu'un dîner. L'ambiance n'était pas à la fête et aux rires, et aucun ménestrel, si bon et envoûtant soit-il n'aurait pu réussir à leur redonner une once de joie. Non, certains de ces capitaines avaient perdus des hommes aujourd'hui et l'on déplorait les premières morts langecines. Ici, pas de mort sur le champ d'honneur en défendant son territoire, mais une bien une mort subite, provoquée par la lâcheté et la stupidité...

-Ignorez leurs revendications, altesse ! Faites ordonner la charge pour éradiquer cette révolte une bonne fois pour toute, lança le capitaine de Tall dans sa direction.

Mangeant quelque bouts de fromages, il ne réagit pas et resta de marbre.

-En faisant cela, nous attiserions la colère du peuple et nous donnerions raison à ces gens ! Répliqua un missédois, visiblement opposé à toute sorte d'action violente.

Pour mettre un terme à ces débats qui avaient lieux depuis le début du repas et qui l'empêchait de réfléchir sereinement, il y alla de sa petite tirade.

-Diantra est une ruche que l'on a privé de sa reine...où plutôt de son roi. Diantra a été abandonné et laissé pour compte par son chancelier qui y a mit le feu en laissant ces gens à la bonne grâce des conquérants, nous. Les troupes du médian se sont installées et la cité toute entière s'est vue comme étant sous l'oppression d'un homme qui ne se préoccupait plus de ses intérêts que du peuple. Et nous, Langecins, avons hérité de ce foutoir laissé par les autres et c'est à nous maintenant de ramasser les pots cassés. Mais qu'on le veuille où non, Diantra est et restera la capitale des Hommes et nous ferons tout pour la préserver.

-La préserver ? Comptez-vous ignorer ce qui s'est passé ? S'interrogea de Tall.

-Certainement pas, mais je n'agirais pas non plus sous la colère. Les hommes qui ont été arrêté seront jugés et serviront d'exemples à la justice que je compte bien mener pour ramener l'ordre dans la cité.

Tibérias de Roch grinça légèrement des dents.

-Le problème, altesse, c'est qu'ils nous voient aussi comme des oppresseurs, et nous ne pouvons pas vraiment leur donner tort.

-Plus pour longtemps, seigneur de Roch. J'ai reçu une lettre de Soltariel m'informant que des troupes arriveraient dans une où deux ennéades.

-Ainsi, Diantra retournera à son Roi et son peuple se sentira moins orphelin. Est-ce sur ça que vous voulez en venir ?

-Entre autre, seigneur, car le peuple garde un souvenir plutôt amer de la mère du Roi. Mais oui, certes, Bohémond est le maître légitime de ces murs et de cette ville, cela est indéniable et le peuple y sera probablement réceptif. Mais pour l'heure, le peuple menace l'ordre et la sécurité et nous devons l'avouer, nous ne serons pas assez nombreux si toute la ville venait à se rebeller. Avec ce soutien, en plus de ramener l'ombre du Roi, il ramènera également la force armée suffisante si nous devons à la fois garder un œil sur ces gens et garder un œil à l'extérieur des murs. Vous vous doutez, aucune siège n'est envisageable si la populace ne nous est pas entièrement acquise.

Sur ça, tout le monde hocha la tête instantanément. Au même moment, un soldat du Trait entra dans la salle, reconnaissable à son allure et à ses accoutrements.

-M'ssire, des Diantrais souhaitent vous parler.

-Faites les monter dans la salle du trône.

-Heu...Y sont pas si nombreux q'ça, m'ssire...

-Tant pis, ils pourront contempler toute la puissance de ce lieu lorsqu'ils me parleront. Faites !

Ainsi, le soldat du Trait repartit sur ses pas et descendit par les interminables escaliers en colimaçon. Oschide et ses hommes, quant à eux, prirent aussitôt la direction de la salle du trône qui ne se trouvait qu'à quelques enjambées de là. Voilà qu'ils allaient enfin pouvoir dialoguer. La chose lui redonna un peu de joie.  
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MessageSujet: Re: Le soulèvement Diantrais    Le soulèvement Diantrais  I_icon_minitimeMer 3 Fév 2016 - 14:32


Quelques chandelles avaient été allumé à la hâte dans la grande salle du trône. Celle-ci déjà impressionnante en plein jour par son immensité, était devenue bien plus oppressante et obscure à la nuit tombée. Pas de doute qu'elle aurait son petit effet sur ces diantrais venus pour parler. Pendant qu'on lui amenait ses « invités », Oschide avait prit place sur le trône de la régence, en contrebas des trônes royaux. A ses côtés, ses hommes et sa garde attendaient de pied ferme. Tout au plus, lors de cet échange, il n'y aurait qu'une vingtaine d'individus lorsque la salle pouvait en contenir plus d'un millier. Etait-ce une raison pour inviter ces hommes dans ses propres appartements ? Eux qui avaient tué les siens et semé la pagaille dans la cité. Non, il fallait rappeler à ces personnes qu'à défaut de ne plus avoir la présence d'un roi, il restait des hommes déterminés à appliquer la loi.

Une dizaine de diantrais, entourés d'hommes du Trait entrèrent dans la salle. Sans vraiment les distinguer, il s'imaginait déjà que ces personnes entraient pour la première fois dans ce lieu à la symbolique puissante. Après une longue procession pour le rejoindre, il vit enfin les visages de ces « meneurs » venus pour se faire entendre et faire part de leurs revendications. Au moins, ces hommes avaient sauvé la vie de leurs compères en venant ici, il ne pouvait que les féliciter. Ces solides gaillards n'avaient pas grand chose à voir avec les pécores des campagnes, mais ils avaient l'apparence et l'allure de véritables citadins. En repensant aux paroles du baron d'Apreplaine qui voulait utiliser la population diantraise pour les envoyer travailler dans les champs, il eut peine à s'imaginer ces diantrais mettre les mains dans la terre et la merde.

Comme s'il s'était trouvé en présence d'un clan des montagnes, c'est celui qui sembla être le plus âgé qui s’avança en premier. Après une très courte révérence, toute sauf maladroite comme il aurait pu se l'imaginer, il en conclut que cet homme ne devait pas être un simple mendiant. Le vieillard, sans montrer qu'il était impressionné, vint alors se mettre en face de lui devant les regards prostrés de ses compagnons.

-J'apprécie que vous ayez prit la bonne décision en venant jusqu'ici, messieurs. Sachez que je ne manquerais pas à mes paroles et que mes hommes vous raccompagneront jusqu'à la sortie.

Le vieux diantrais acquiesça, marquant ainsi une première marque de respect, qui il l'espérait, ne serait pas sans suite.

-Seigneur, qui que vous soyez, nous venons à vous pour éviter des morts inutiles. Mais votre noblesse nous a mit à bout et nous ne pouvions plus vous laisser agir sans que vous ne prêtiez attention à la populace. Car les gens sont morts de faim, la pauvreté et l'insalubrité provoquées par l'arrivée massive d'étrangers ont plongé la cité dans une lente agonie. Cela ne peut plus continuer ainsi, nous sommes venu pour vous demander d'y remédier et d'agir une fois pour toute !

-ON EN A GROS ! Lancèrent quelques hommes derrière en levant les poings.

-J'écoute vos paroles et je ne peux qu’acquiescer, reprit-il, tout en ignorant les hurlements des pauvres hères. Vous dites que la noblesse vous a tourné le dos à de maintes reprises en vous laissant à votre propre sort, cela est vrai et je ne vous contredirais pas là-dessus. Je puis maintenant vous assurer que si vous baissez les armes, je trouverais un moyen pour faire venir des approvisionnements dans la cité et régler le problème de la misère dans les ruelles qui ont déjà été l'objet de plusieurs rapports.

-Vos rapports, mon seigneur, sont bien beaux et viennent sûrement d'une bonne intention, mais nous n'avons vu aucune évolution et si vous continuez ainsi, c'est bien la peste qui s'occupera de tuer les diantrais sans faire de distinction.  

La peste ! Voilà que le bougre venait de mettre les doigts sur le mot difficile à entendre. Mais oui, il y avait déjà pensé. En voyant ces innombrables mendiants dans les rues, en vivant dans la pis misère qui soit, il n'y avait pas fort à parier qu'à ce rythme-là, une épidémie plongerait la cité dans la mort.  

-ON EN A GROS ! Reprirent les hommes en chœurs derrière.

Les ignorant une nouvelle fois, Oschide reprit.

-Je comprends vos doutes et j'entrevois moi aussi les dangers qui guettent la cité, il est néanmoins un fait qu'il me faut vous avouer, mais les hospices de la damedieu sont tous débordés, ce qui a pour effet de remplir les rues de pauvres et de mendiants. Que je sois damné s'il me venait à l'esprit de les tuer pour garantir la propreté des rues, mais vous me laissez dans un problème de taille.

-Seigneur, ces hommes, femmes et enfants, ne sont pas de Diantra, mais des réfugiés ! Renvoyez-les dans leur contrée, qu'ils nous laissent en paix et nous permettent de nourrir nos familles !

Sceptique, il l'était. Il n'y avait aucune solution miracle pour remédier à un tel phénomène d'exode. Mais il comprenait pourtant l'urgence qu'il y avait à trouver un remède, si précaire soit-il.

-Bien, j'imagine donc que votre colère vise donc autant la noblesse que ces gens qui mendient dans la rue.

-Tout à fait seigneur. Nous ne voulons plus d'eux, et si vous ne vous en occupez pas, nous le ferons à votre place comme nous avons pris les armes aujourd'hui.

Belliqueux le papy, se dit-il. Mais guère surprenant. Ces diantrais se sentaient totalement asphyxiés et complètement abandonné par ceux qui devaient se charger de leur redonner un peu d'air. Encore une fois, il n'y avait pas de solution miracle... et s'il entre-apercevait un moyen d'y remédier, il gageait déjà que son action aurait des répercussions pour l'avenir. Néanmoins, il se devait d'essayer pour mettre un terme à cette folie qui gangrenait la cité.  

-Dès demain, mes hommes mèneront ces gens à l'extérieur de la cité et établiront des campements. Ils seront libres d'y aller où libres de partir s'installer dans une cité voisine. Est-ce que cela vous convient, messieurs ?

Après un petit moment de réflexion, le vieillard hocha du chef, sans pour autant montrer le plus grand des sourires.

-Qu'en sera-t-il des hommes que vous avez fait prisonnier ? Seront-ils libérés ?

En plus d'être belliqueux, ce vieux était culotté de lui demandé une telle chose. Sur ces mots, Oschide fit de son mieux pour contenir sa colère grandissante.

-Ces hommes ont tué les miens et seront jugés pour leurs actes. Sur ce point, je resterais intransigeant.

Les diantrais ne semblèrent pas satisfait d'entendre une telle chose, et commencèrent peu à peu à montrer quelques signes d'hostilités. Aussitôt, les aigles baissèrent leurs hallebardes dans leurs directions, montrant ainsi qu'il ne supporterait plus la moindre insulte.

-Notre patience a des limites, estimez-vous déjà heureux d'avoir eu un entretien et de m'avoir fait promettre certaines choses.

-Si vous ne faites rien, ce qui s'est passé aujourd'hui se reproduira, seigneur, vous pouvez en être certain, reprit le vieux.

-Dans ce cas, je saurai reconnaître vos visages dans la foule et vos têtes serviront à avertir les éventuels récidivistes, menaça le duc en se levant de son siège.

Les hommes regagnèrent le silence et se rendirent compte d'une chose : Le duc avait désormais identifié les têtes de files, et même si d'autres pouvaient être restées en retrait, ces hommes qui avaient eu le courage de venir jusqu'à lui n'étaient probablement pas de simples fauteurs de troubles... Ainsi, les diantrais quittèrent les lieux en lui ayant promis en retour une trêve bien précaire.
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MessageSujet: Re: Le soulèvement Diantrais    Le soulèvement Diantrais  I_icon_minitimeMer 3 Fév 2016 - 18:47


La nuit fut courte. Une pluie fine recouvrit la grande cité des Hommes qui peinait encore à se réveiller. Si Diantra avait été humaine, nombreux sont ceux qui lui auraient trouvé des similarités avec un ivrogne sortant d'une nuit de picole. Les rues étaient encore plus sales qu'à l'accoutumée et les gravats et autres vestiges des émeutes avaient été abandonné, au bon gré de langecins qui s’affairèrent au nettoyage. Quant à lui, il n'avait eu que quelques heures de sommeil fort bien agitée. Le reste du temps, il le passa à écrire des missives qu'il fit envoyer à son vassal de Missède qui tenait Edelys, et à son épouse, repartie à Langehack. A Diantra, le pire avait été évite, mais risquait à tout moment de repartir. A la moindre étincelle, se disait-il, Diantra s'embraserait de nouveau et le sang couvrirait ses pavés.

Il avait promit des approvisionnements à ces meneurs qui étaient venu le voir à la tombée de la nuit. Ce qu'il avait craint à Langehack était donc devenu réalité. Le duché s'évertuerait à maintenir la capitale à flot. Diantra, il fallait le dire, était un paquet d'emmerdes. Mais ô combien symbolique. Qui tenait la ville, tenait le centre de la péninsule. Tels étaient les enseignements qu'il avait retenu durant sa jeunesse. A quel prix par contre ? Étrangement, ces précepteurs s'étaient tenu beaucoup plus silencieux sur le sujet.

Le duc, fort de ses hommes d'armes, prit la direction des portes sud de la grande cité. Là-bas, des soldats s'évertuaient déjà à faire sortir les « rats » comme ils les appelaient. Ces gens, autrefois cultivateurs, artisans où autre, s'étaient vu fuir les guerres et le passage des armées du médian à Christabel et Esteria. Diantra en avait hérité, et il fallait avouer que ces gens représentaient maintenant une plaie considérable. Toutes les ruelles et tous les quartiers en étaient pourvus et depuis, la criminalité avait augmenté, l'insalubrité aussi. Sa solution pour s'en défaire ? Les rassembler et les parquer dans des campements de fortune à l'extérieur de la cité, au bord de la Garnaad.

Ainsi, des milliers de pauvres âmes quittèrent la cité sous les regards tantôt circonspects, tantôt heureux des Diantrais. Pour lui, cela lui était égal, même s'il savait éperdument que cette solution n'en était pas une. La longue procession dura toute la journée et les gardes langecins durent jouer des coups de bâtons pour forcer les plus récalcitrants à abandonner leurs trottoirs où autres zones sinistrées. De voir ces gens de la sorte, dans la pire misère qui soit, ne put que révéler les répercussions involontaires de ces guerres. Si les grands nobles, dans leurs forteresses dorées, ignoraient alors ces exodes, lui les vivait de plein fouet.

-Qu'on leur donne des tentes, lâcha-t-il.

-Les nôtres, altesse ? l'interrogea l'un des gardes, dubitatif.

-A votre avis ?

Sans répondre, le garde s'en alla aussitôt et gueula qu'on apporte les tentes. Cela n'était qu'une faible compensation, mais il n'était pas assez nihiliste pour laisser ces pauvres âmes poser leurs dernières richesses dans la boue et dormir sous la pluie. Malheureusement, il n'y aurait pas assez d'abris pour tous, mais que pouvait-il faire de plus ? Les faire revenir dans la cité et risquer une nouvelle insurrection ?

Lui et son escorte prirent la direction du campement qui commençait à s'improviser petit à petit. Aucun ne daigna le saluer où lui sourire. Mais il ne venait pas le but de se faire couvrir d'éloges pour sa décision. Non, il venait dans un tout autre but qui lui permettrait d'avancer. Lorsqu'il arriva au centre des « rats », il renseigna les gens tout autour de la raison de sa présence.

-Tout homme, toute femme qui le souhaitera, pourra venir travailler à la reconstruction de la cité et se verra attribuer de la nourriture en guise de paiement, gueula le duc, à gorge déployée. Nous vous fournirons des tentes et tout ce que nous pourrons pour que vous puissiez vous installer dans les « meilleurs conditions », il se sentit presque honteux de dire ça... Diantra vous sera accessible que lorsque vous viendrez pour y travailler, sinon quoi, les gardes vous refuseront l'accès.

Il n'allait pas leur proposer de l'argent puisque les caisses de Diantra étaient à sec. Il leur proposait simplement de la nourriture, qui malgré sa rareté et son prix, restait tout de même plus présent que la monnaie. Et puis, il y avait fort à espérer que les approvisionnements du Langecins leur parviennent dans les prochains jours. En attendant, les dernières réserves suffiraient à tenir, du moins, il l'espérait. L'important était que ces hommes et femmes puissent trouver une occupation, et s'il était à envisager que certains reprendraient la route où partiraient s'établir dans la campagne afin de travailler pour un paysan, les autres viendraient l'aider à reconsolider les remparts et à remettre de l'ordre dans la cité.

-M'est avis qu'ils feront de piètres maçons, seigneur, lança le capitaine de Tall à ses côtés.

-Je ne leur demanderais pas de devenir architecte où tailleur de pierre, capitaine, juste d'avoir un but. A savoir : travailler pour survivre.

-Les diantrais seront heureux de les voir revenir, reprit le capitaine, à l'attitude toujours aussi désinvolte.

-Les diantrais, je les emmerde.
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