Le Deal du moment : -17%
Casque de réalité virtuelle Meta Quest 2 ...
Voir le deal
249.99 €

 

 Comme un parfum de magie...

Aller en bas 
AuteurMessage
Invité
Invité
avatar



Personnage
:.: MANUSCRIT :.:
Âge :  
Taille :
Niveau Magique : Non-Initié

Comme un parfum de magie... Empty
MessageSujet: Comme un parfum de magie...   Comme un parfum de magie... I_icon_minitimeDim 17 Avr 2016 - 18:55

Baronnie de Hautval,
Péninsule


6ème énnéades
Verimios



Les cavaliers s'en allaient à travers champs et collines. Soixante quinze chevaux, montés par autant de cavaliers, menant bon train soulevant avec aisance une poussière pouvant être aperçue à plusieurs kilomètres à la ronde. Non point des bandits cela était sûr. Ni même des maraudeurs de tout genre. Ces hommes là ne s'inquiétaient pas d'être repérés, interceptés voir arrêtés par la milice qui patrouillaient les lieux. Par ailleurs les rares fois où ils avaient croisés des troupes de la baronne ces mêmes cavaliers étaient passés sans encombre, les soldats levant les yeux sur la bannière s'écartaient sans poser d'histoires. Il n'était guère courant que des seigneurs étrangers pénètrent aussi profondément dans les terres de la Péninsule. En tout cas à la tête d'une force aussi réduite. Après plusieurs énnéades de chevauchées en plein de coeur de l'été, Kodratos appréciait d'arriver à destination. Non pas que la chaleur eut été gênant, les climats de la Péninsule étaient bien plus frais que celui des Septmonts. Non il avait simplement hâte d'arriver à son but et enfin dormir dans un vrai lit.

Dormir sur un sol dur, recouvert simplement de quelques couvertures ne seyaient pas à un Duc et pourtant Kodratos s'était permis cette petite folie. Il avait eu envie de retrouver une dernière fois le plaisir de la chère simple et la compagnie des hommes modestes. Si on ne comptait pas les vingts officiers qui chevauchaient à ses côtés bien évidemment. Se redressant sur ses étriers le jeune Duc inspira fortement la douce odeurs des pins, des chênes et autres arbres immenses qui poussaient dans ces régions montagneuses. Le Hautval portait parfaitement son nom et Kodratos retrouvait une certaine paix. Les immenses paysages, la fureur des torrents au dessus desquels ils passaient à l'occasion, l'ombre éternelle des massifs. Tout cela appelait à la modestie et à la méditation. Nul paysage n'était pareil à celui ci en Aduram.

"Mon seigneur !"

Le Duc sortit de sa rêverie et tira sur ses rênes, jaugeant l'homme qui venait de l'interpeller. Ce dernier, conscient de son étourderie, s'inclina et s'excuser platement. Leur petite force arrivait à destination. En effet au loin se dressait la falaise qui abritait Hautval. Magnifique. Le double mur d'enceinte était d'une magnificence architecturale qui laissa pantois le Duc ainsi que la citadelle qui couvrait parfaitement les dizaines de kilomètres qui entouraient la capitale de la baronnie. Les Péninsulaires étaient experts dans les fortifications cela était indéniable. Secouant la tête Kodratos reprit ses esprits et se concentra sur son objectif. Il avait, après avoir visité nombre de ports et autres petites seigneuries côtières pour y signer des accords commerciaux, ouï dire que la baronne Blanche de Hautval, mais également Duchesse, avait un talent de magie. Intrigué il avait ordonné que son escorte pousse jusqu'au château où elle trouvait. Et désormais il s'y trouvait. Moins de deux heures plus tard sa troupe se présenta aux portes de la citadelle. Kodratos s'avança jusqu'au sergent de la garde et laissa son aide de camp le présenter.


"Son Altesse Kodratos d'Hanning, Duc du Duché des Septmonts, Seigneur Protecteur d'Hanning et Arcaniste souhaite rencontrer avec la Duchesse Blanche de Hautval, Dame de ces terres. Il souhaiterait s'enquérir de la santé de la dame ainsi que s'entretenir moult sujets."


Tandis que le sergent ordonnait quelques minutes plus tard d'ouvrir les portes, Kodratos sentit son coeur se serrer d'une curieuse façon. On avait compté la beauté légendaire de la dame et dans l'expectative de savoir si la Duchesse l'honorerait de sa présence ou non il ressentait comme une pincée de... peur ? Tel un jeune amant demandant à voir sa maîtresse il craignait d'être éconduit...
Revenir en haut Aller en bas
Blanche d'Ancenis
Ancien
Ancien
Blanche d'Ancenis


Nombre de messages : 1046
Date d'inscription : 21/07/2011

Personnage
:.: MANUSCRIT :.:
Âge : 31 ans. Dans ces zones là.
Taille
:
Niveau Magique : Apprenti.
Comme un parfum de magie... Empty
MessageSujet: Re: Comme un parfum de magie...   Comme un parfum de magie... I_icon_minitimeSam 30 Avr 2016 - 0:32


A savoir que les frontières de Hautval étaient plutôt bien contrôlées. Il existait très peu de points de transitions du coté des Monts corbeaux et d'Orelderion ce qui avait permis à ce territoire de développer une défense à toute épreuve. Toute personne désireuse d’entrer en Hautval par Ancenis ou Olysséa devait automatiquement passer par les doubles-forteresses à pont levis qui enjambaient les deux rivières encerclant d’une demi-moitié le pays.

Alors que la Dame se prélassait dans ses petits jardins à flan de falaise, une estafette accompagnée d’une partie de la garde d’Obsidienne déboula pour annoncer ce qui avait été rapporté : on eut vu une troupe de près de cent cavaliers menés chemins vers Hautval-la-ville. Et puisqu’elle pouvait compter sur des officiers très efficaces, on avait pris soin de se renseigner sur cette bannière plutôt mal connue. Après une demande auprès des scribes, on apprit que cet étendard inconnu n’était autre que celui d’un dénommé Kodratos d’Hanning, Duc des Septmonts. A cette nouvelle, Blanche resta muette quelques longues seconde pour finalement jeter si vulgairement ces quelques mots.


« Y’a un duché des Septmonts ? »

Pour un péninsulaire, l’Estrevent était absolument méconnu. Pour les nobles du Médian encore plus.

« Oui, votre altesse. A la frontière d’Aduram, près du Royaume de Naelis pour être exact. Voulez-vous qu’on fasse amener une carte ? »
« Y’a des ducs dans le trou du cul du monde ? »

Vraiment ? Elle n’était pas au courant. Elle avait toujours considéré ces gens avec méfiance comme celle qui siégea sur le trône ducal de Soltariel. Cependant, Blanche de Hautval n'était pas non plus en reste concernant quelques uns de ses divertissements personnels. Elle s’était bien liée à un hybride récemment.
Odeline manqua de s’étouffer de rire à la remarque de sa maîtresse.


« Sauf votre respect, n’oubliez pas d’où je viens. » Fit la Lieutenante.
« Certes, certes... Hm tu n'étais pas des Wandres ? Bon amenez moi les scribes qu’ils m’instruisent afin je ne paraisse pas pour une cruche. Combien de temps avons-nous ? »
« Environ deux à trois heures, votre Altesse. »
« Hâtons nous ! Je dois me préparer en plus de tout cela ! »
« Aussi. »

La Dame du Val eut un soupire et se redressa.

« Alcyne, Astrée... »

Les deux jeunes filles cessèrent tout amusement avec leurs couronnes de fleurs pour se ruer dans les jupons de leur mère à bras ouverts.

« Mamannnnnnnnn ! »

Blanche les accueillit avec un sourire en caressant lentement leur belles chevelures d’un noir de jais pour l’une, d’un brun foncé pour l’autre.

« Soyez sages en mon absence. »

Après un petit acquiescement, la Mère les embrassa pour renouveler leur jeu. C’est à ce moment là qu'Adèle l’alpagua, se jetant à son cou.

« Je peuxxxxxxxxxxxxxx venir, s’il te plait, s’il te plait, s’il te plaitiiiiiiiit. »

Le bouche en cœur, les yeux presque larmoyants, Blanche haussait les sourcils en considérant sa sœur. Sa cadette était une garce ! Et qui plus est une manipulatrice dans l’âme ! Et elle jurerait que celle-ci avait toute les cartes en main pour se trouver un bon parti et peut-être même se hisser au même rang de la deuxième née des Hautval-Ancenis, la Marquise d'Odélian, Madeleyne d'Ancenis. Elle pensait d’ailleurs qu’il faudrait peut-être la marier un jour mais qui pouvait-elle lui trouver. Elle pensa à Niklaus mais se dit que le tempérament de sa sœur ne collerait certainement pas avec cet homme. Les doigts espiègles d’Adèle vinrent l’arracher à ses pensées en un petit pincement chenapan.

« Hm oui. Oui. »

Une énième voix s’élevait timidement jusqu’aux oreilles de l’Obsidienne dont l’attention dévia en direction de la source sonore. C’était la benjamine de la famille.

« Et moi ? Puis-je aussi assister à l’entrevue ? »

En comparaison d’Adèle, Judith se rapprochait davantage du tempérament de Madeleyne ou encore de sa mère, Eugénie de Hautval. Elle était d’un caractère calme et posé, d’une douceur épurée que la candeur exulte encore à cet âge.

« Je ne fais pas de favoritisme, Judith, tu le sais bien. »

Un sourire perla sur les lèvres de la puînée qui paraissait ravie de pouvoir se mêler un peu à la vie politique afin de s’armer plus tard contre les loups qui peuplaient la Péninsule. Sur ces mots, Blanche tourna les talons et confia naturellement ses cinq enfants aux beaux soins des nourrices. Sur le trajet menant à ses appartements, Blanche était naturellement harassée par les questions d’Adèle aussi excitée qu’une puce. Ses interrogations demeuraient souvent sans réponse puisque la Baronne n’en savait pas plus sur ce Duc. Au cours des heures qui suivirent chacune fit un brin toilette tout en étudiant ce que les archives de la bibliothèque renfermaient au sujet de ce Kodratos de Hanning et du duché des Septmonts, cela va sans dire que Judith fut la plus studieuses des trois sœurs.

En ces temps de « relative » paix, les portes de Hautval-la-ville étaient toujours ouvertes. Néanmoins, chacun avait droit à son contrôle ce qui permettait de réunir au sein des registres des données importantes relatives à l’identité des marchands et voyageurs côtoyant la cité. Cette sommaire inspection permettait aussi par la même occasion d’assurer la sécurité tout à chacun et de dissuader quelconque méfaits. De plus, il profitait aux « économistes » afin de tenir les comptes au niveau des taxes de passage et d’obtenir des bilans précis qui étaient utiles pour les prévisions budgétaires. En somme l’administration était bien rodée. Une fois, la première enceinte passée, fallait-il encore cheminer jusqu’à la seconde qui abritait les quartiers les plus riches et dont la sûreté était bien évidemment renforcée. Enfin, il y avait la citadelle. Le mot avait été passé et fort heureusement l’officier en service n’était pas pris au dépourvu lorsque son Altesse demanda audience. Lorsqu’ils pénétrèrent dans la cours pavée. On leur mandat d’attendre quelques instants, le temps que l’un des intendants du château arrive au trot. C’était un homme vieillissant mais qui paraissait malgré tout bien dynamique et alerte pour son âge, s’inclinant bien bas face au Duc, il balaya d’un regard les 75 hommes peuplant désormais le paysage. Il se demanda d’ailleurs si ses collègues avaient fait le nécessaire pour accueillir autant d’hommes en arme.


« C’est avec plaisir que son excellence, Blanche de Hautval, vous accueille en son foyer, monseigneur le Duc Kodratos de Hanning des Septmonts. C’est avec bienveillance que ma maîtresse. » S'interrompant, il jeta un coup d’œil à gauche puis à droite, et c'est avec soulagement qu’il aperçut le fruit de sa recherche. En effet, deux hommes et une femme avaient surgi d’un bâtiment annexe qui devait sans doute être une des casernes, ils portaient tous une armure de couleur noire.

« Le sire Friedich se chargera d’accompagner vos hommes afin qu’ils prennent un repos bien mérité et nos palefreniers se chargeront de vos montures, les domestiques de vos bagages.»

Les trois protecteurs se mirent donc en rang et se plièrent à un salut militaire vis-à-vis de leurs homologues. Après un bref silence, l’intendant poursuit.

« Si vous voulez bien me suivre, je vous prie. »

Tournant les talons, il se fit emboîter le pas par les trois chevaliers et aussi étrange que cela puisse être possible, une femme faisait bel et bien partie de la troupe. Tout le long du chemin qui menait à la grande salle, les Septmontois eurent le loisir de constater que la décoration de la citadelle était très sommaire. Ce n’était point un château luxueux mais bien là un édifice à vocation militaire dont les murs étaient rarement lainés de tapisseries, de meubles ou même de tableaux. Certes certaines ailes devaient sans doute être aménagées de manière plus coquettes mais le grand hall n’abritait seulement que les peintures des précédents barons et baronnes comme hommage à ses aïeuls. Blanche tenait à ce que le Duc des Septmonts se présentent en compagnie de ses hommes afin qu’elle puisse juger d’un regard qui étaient ces estreventins. Après cela, les chevaliers du Duc pourraient disposer et sans doute accorderait-elle au sire une entrevue privée. On ouvrit donc les doubles portes de la grande salle dont les bannières aux couleurs de la chouette à la vigne tapissaient les murs. Au fond, ils pouvaient déceler cinq silhouettes. Le centre était naturellement occupé par le trône de la Dame du Val. Aujourd’hui, des étoffes d’un bleu roi habillaient sa séduisante silhouette. La robe comportait un décolleté en v qui s’arrêtait sous sa très opulente poitrine. Naturellement dans un souci de pudeur des chaînettes agrémentées de petits cristaux faisaient la jonction entre les deux pièces de tissus. Les épaules étaient dénudées par cette chaleur. Un drapé de voiles couvrait ses menus bras sans de fioritures. Un rat-de-cou de dentelles enserrait ce dernier tandis qu’une tiare retenait son chignon composé de fines tresses. Ses billes cérulées soulignées d’un trait de khôl se posèrent alors sur le Duc attendant que son intendant énonce les titres de ce dernier. A la droite de la Dame du Val siégeait Adèle, elle était le portrait craché de sa sœur et jurait tout comme son aînée par son extravagance en matière d’habillement. Adèle avait préféré, elle, une robe d’un beige lunaire qui se déclinait en une série de dentelle liserée de fils d’or. Quant à Judith, à sa gauche, elle brillait par sa simplicité puisqu’elle arborait la tenue typique des demoiselles de la noblesse d’un jaune écru. Il pouvait compter aussi, deux autres silhouettes en retrait du même acabit que le sire Friedich. Enfin était assis en bas de l’estrade sur un pupitre, Nohann, grand conseiller en titre de la Dame, un homme à la chevelure grisonnante qui était vêtu d’une toge. Une fois que les présentations furent faites, Blanche attendit qu’ils s’inclinèrent pour se redresser et s’avança jusqu’au bord de la tribune. Elle descendit les quelques marches et présenta tout simplement le dos de sa main au seigneur Krodatos.

« Je ne peux que constater que le vent vous mène bien loin de vos terres, messire le Duc des Septmonts. Je suis assez curieuse d’en connaitre la raison. »

Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
avatar



Personnage
:.: MANUSCRIT :.:
Âge :  
Taille :
Niveau Magique : Non-Initié

Comme un parfum de magie... Empty
MessageSujet: Re: Comme un parfum de magie...   Comme un parfum de magie... I_icon_minitimeDim 22 Mai 2016 - 15:25



Par chance, ou peut être parce qu'une troupe de septante cinq cavaliers ne pouvait guère passer inaperçu du haut des murailles de la citadelle d'Hautval, l'attente ne se fit pas longue et les hommes n'avaient point eu le temps de poser pied à terre qu'une vieillard approcha à grand pas du duc, s'inclinant bien bas. Très certainement un intendant du château, bien placé d'après ses vêtements et comptant bien d'après ses serres de doigts tachées de noir. Il annonça clairement l'intention de sa maîtresse de rencontrer le Grand-Duc, qui se sentit assuré à l'entendre, et regarda rapidement autour de lui. L'attente qui accompagna son coup d'oeil ne fut heureusement que courte et plusieurs hommes d'arme approchèrent. Kodratos nota la présence d'une femme au sein de la troupe - rien d'étonnant quand on connaissait le sexe du seigneur de ces lieux - et apprécia cela. Il lui semblait que les Péninsulaires ne voyaient que des cons bons à enfanter en les femmes et la preuve était qu'ils n'étaient pas tous aussi étriqués d'esprit.

Mettant enfin pied à terre Kodratos retint un soupir de soulagement quand le sang afflua de manière normale dans ses jambes et qu'elles retrouvèrent leur position la plus naturelle possible. Il n'était pas de ces hommes qui passaient la moitié de leur vie sur un cheval, l'autre sur un trône tout en gardant quelques minutes pour passer la fin de l'existence au fond d'un lit, le corps brisé. Point de jambes arquées pour le seigneur des Septmonts. Cependant il ne manquait pas de dégâts à son corps, causés bien souvent par des bagarres, des batailles ou même des expériences liées à l'art ayant tournées au désastre. Et ces cicatrices en ces terres humides et froides n'en semblaient que plus présentes, tirant sur son sa peau et son corps. Celle qui barrait sauvagement sa joue le démangeait depuis quelques jours et ne semblaient pas s'améliorer. Et dire que les Péninsulaires se proclamaient d'être au coeur de l'été. Ils ne connaissaient pas la douceur des plaines estréventines.

Marchant d'un pas vif, le Grand-Duc suivit l'homme accompagnés de ses gardes. Il était étonnant que son convoi entier l'accompagnât, mais il soupçonna une tentative pour empêcher ses hommes de flâner et de récolter des informations. En effet tout dans l'architecture de la citadelle rappelait sa vocation militaire. Nul luxe ne venait adoucir la pierre froide, et seules des torches venaient éclairer et enfumer les étroits couloirs percés ci et là de meurtrières. Si les fortifications avaient des jardins ils ne devaient guère être décoratifs et surtout destinés à la plantation de simples pour les guérisseurs des soldats mais également de plantes aromatiques et autres produits indispensables à la tenue d'un siège. Kodratos pouvait facilement imaginer les tunnels qui devaient traverser la montagne pour permettre des sorties aussi violentes que pratiques. Tout en ces bâtiments respiraient la monotonie d'une vie guerrière et d'un royaume bien souvent en guerre. Quelle tristesse mais telle était la vie. Certains des plus grands philosophes n'écrivaient ils pas que l'état de guerre était le propre de l'homme ?

Et si la laideur laissait place à l'utile en ces sombres et morne lieux, il n'en était rien de sa maîtresse. Kodratos crut à une illumination en voyant la Duchesse. Tout du moins son corps et surtout son sexe qui se durcit brutalement. Ses formes parfaites n'appelaient qu'être caressées. Et contentées. L'esprit du Grand-Duc s'égara quelques instants avant que son regard ne tombe sur des petites têtes brunes. Sacrilège des enfants ! Coup dur pour le seigneur. Qui n'en pensa pas moins que cette femme était d'une exquise beauté, parfaitement conservée des effets de l'enfantement. Revenant à des choses plus officielles et morales il se présenta à la dame qui descendit de son trôle, lui tendant. En gentilhomme il s'inclina, effleurant simplement de ses lèvres la peau d'albâtre, tout en appuyant la pression de sa main quand il lui prit l'avant bras. Enfin il se redressa et sourit à la dame.

"Douce dame, la raison de ma présence en votre fief n'est seulement dû qu'au cours de mon périple en Péninsule les rumeurs de votre beauté ainsi que votre pratique de l'Art m'ont mené à vouloir vous rencontrer céans. Et me voilà... Je souhaiterais m'entretenir avec vous de divers sujets dont la magie qui vous habite. Ainsi que de la Péninsule. M'accorderez vous ces conversations belle duchesse ?"
Revenir en haut Aller en bas
Blanche d'Ancenis
Ancien
Ancien
Blanche d'Ancenis


Nombre de messages : 1046
Date d'inscription : 21/07/2011

Personnage
:.: MANUSCRIT :.:
Âge : 31 ans. Dans ces zones là.
Taille
:
Niveau Magique : Apprenti.
Comme un parfum de magie... Empty
MessageSujet: Re: Comme un parfum de magie...   Comme un parfum de magie... I_icon_minitimeVen 24 Juin 2016 - 17:35


A ceci près que nul enfant n’était présent au sein de la salle, sauf s’il considérait les sœurs de la Dame du Val encore comme des enfants, pourtant, elles étaient en âge d’enfanter et prêtes à être mariées aussi. Mais il était vrai que Blanche possédait des enfants. On en dénombrait cinq officieusement et quatre officiellement dans les mains de leurs nourrices qui n’étaient pas présentes ici. Seuls, Nohann, Judith, Adèle, Odeline, Friedich et Clyde étaient présents.
Les billes cérulées scannèrent lentement l’ensemble du personnage qui lui faisait face. Un blond semble-t-il ? N’était-ce pas là l’acabit du nord ou du médian la blondeur ? Elle s’attendait plutôt à un homme au teint halé avec une chevelure de jais comme la sienne pour la situation de ses terres. Soit dit en passant on remerciera la coque de son armure ou le bas de son plastron pour masquer les ardeurs du Duc.
Sa main à nouveau en sa possession, elle croisait ses dernières devant elle et attendit qu’il déclame. D’un naturel provocateur, c’était sa manière à elle de jauger la personne qui lui faisait face. Elle reprit donc posément.


« Les rumeurs disent aussi de moi que je suis une sorcière et une putain. Ecoutez-vous aussi ces échos ? »

Ses lèvres s’ourlèrent d’un sourire en coin, quelque peu agaçant, analysant la moindre micro-expression de son visage tout comme de sa gestuelle. Derrière, on put entendre un toussotement de la part de Nohan qui désapprouvait cette manière d’approche. Il lui avait mainte fois répété et lui en toucherait d’ailleurs deux mots par après.  Elle attendit sa réponse pour rajouter par la suite.

« Effectivement, je manière les Arcanes… Je le dois naturellement à mon conseiller »

Elle s’en tourna vers le scribe sur son pupitre qui prenait note.

« Il est un maitre arcaniste de plusieurs éléments, je dois pratiquement l’entièreté de mon enseignement à cet homme. Ma cadette, Adèle présente aussi le même don pour les arcanes. »

Le Premier chancelier se redressa donc et s’inclina bien bas face au Duc. Nohan était en charge de Blanche depuis sa plus tendre enfance. C’est lui qui la mena lors de son voyage initiatique à travers la Péninsule pour lui apprendre l’Art. Et c’était naturellement qu’on le retrouvait auprès d’elle pour sa sagesse et l’aider à gouverner. Il se rassit par après et Blanche s’en retourna vers le Duc.

« Ce serait un plaisir de m’entretenir avec vous. Je vais néanmoins, vous laisser vous reposer et vous sustenter avant. Vous n’aurez qu’à demander à vous entretenir quand vous serez disposé. De plus, je pense que vos hommes ont besoin d’un repos bien mérité. Les Lieutenants Clyde et Odeline se chargeront de guider vos hommes quant à votre auguste personne et vos officiers, vous serez logé dans l’aile ouest. »

A ces mots, le Commandant de la Garde Obsidienne s’avança en compagnie de ces deux comparses. Si le Duc des Septmonts n’avaient rien d’autre à dire, Friedich le pria de le suivre accompagné de ses officiers pour l’emmener vers ses appartements. Quant aux restes de la compagnie, ils seront emmenés vers les différentes casernes pour les loger. Les bagages étaient déjà en cours d’acheminement vers les lieux définis et les chevaux confiés aux palefreniers. Blanche se plie d’une maigre révérence suivie de ses deux sœurs cadettes.

*

Quelques heures s’étaient écoulées depuis lors. Et le soleil était prêt à décliner annonçant bientôt l’heure du dîner. Après que le Duc eut pris congé, Adèle et Judith n’hésitèrent pas une seule seconde à parler de ce nouveau venu. Et les jardins furent à nouveau le choix de prédilection pour tenir ce genre de conversation jusqu’à ce que messager ne vienne délivrer quelques mots à Blanche, le Duc des Septmonts avaient pris soin de se manger, et se prélasser dans un bon bain pour sans doute s’entretenir lui-même avec ses officiers. Il avait mandé une entrevue à Blanche en privé. La Splendeur Obsidienne ne se voyait pas de refuser et accepta. Elle demanda à ce qu’on le mène jusqu’à la gloriette. Lorsqu’il fut amené à ladite rotonde, il put découvrir la Dame du Val prenant son thé. Elle était perdue dans ses pensées et observait les rondeurs du paysage en silence. Derrière elle se trouvait Odeline qui la suivait comme son ombre. Il pouvait naturellement demander à être totalement seul si il l’eut fallu.

Spoiler:
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
avatar



Personnage
:.: MANUSCRIT :.:
Âge :  
Taille :
Niveau Magique : Non-Initié

Comme un parfum de magie... Empty
MessageSujet: Re: Comme un parfum de magie...   Comme un parfum de magie... I_icon_minitimeSam 27 Aoû 2016 - 10:05

Kodratos écarquilla légèrement les yeux et son cou rougit pendant quelques longues secondes lorsque la dureté des paroles de la Duchesse le frappa. Bien évidemment il avait entendu parler des rumeurs concernant les activités... extra-conjugales de la Dame ainsi que d'autres pratiques plus obscures. Mais le Grand-Duc n'était pas homme à croire de telles sottises et c'était concentré sur les rumeurs les objectives. Le pouvoir et la richesse attirait toujours les jaloux, déliant les langues de vipère aussi bien des voisins que des peuples vivant sous le joug d'une telle ou telle puissance. La médisance était une caractéristique typique du faible et Kodratos, bien que faillant à son esprit chevaleresque lorsqu'il s'agissait de Thaar, veillait à ne pas sombrer à ce sombre défaut.

"Madame, je ne saurais vous mentir en disant avoir été sourd à toute horreur relevant de cet acabit. Cependant, mon expérience m'a prouvé que la beauté et la puissance était une lumière qui attirait aussi bien les colombes que les plus vils insectes. Honni soit qui mal y pense à votre égard."

Le regard du Grand-Duc se porta par la suite sur le chancelier, qui était apparemment le maître et le conseiller de la dame des lieux en manière de magie, et peut être sur d'autres détails plus matériels également. L'homme était vieillissant mais Kodratos ne doutait pas un instant qu'il serait un plaisir de discuter des mystères des Arcanes avec lui ainsi qu'avec le belle dame. Se reportant vers Blanche, il sourit doucement à l'idée de pouvoir passer ne serait ce que quelques instants à ses côtés. L'idée d'être nourri, pouvoir se laver et se changer alluma plusieurs sourires sur les visages des soldats de l'Estréventin qui se plia à la volonté muette de ses hommes.

"Madame, c'est avec plaisir que je vous remercie pour votre hospitalité. Je vous retrouverai avec bonheur plus tard."

S'inclinant en même que la dame, le Grand-Duc laissa ses hommes s'échapper vers leurs quartiers tandis que ses officiers et lui même étaient conduit vers leurs quartiers....

*

Après avoir été lavé, s'être nourri avec délectation de cette nourriture - bien moins épicée qu'en Ithri'Vaan - et s'être rafraîchi, Kodratos avait mandé une entrevue avec la belle Duchesse et avait été conduit dans les jardins du palais. Vêtu d'un pantalon noir, à la coupe serrée, d'une belle chemise de soie et d'un gilet duveteux - il faisait bien plus frais en ces lieux qu'en ses terres natales - il fut conduit dans une petite rotonde où il put retrouver le joyau qu'il dévora des yeux quelques instants avant de prendre place. Il adressa un sourire poli à la jeune femme présente puis tourna son attention vers le thé. Après avoir demandé l'autorisation de la dame, il se servit une tasse et y trempa ses lèvres. Habitué au café broyé, brûlé puis bouilli dans l'eau il trouva le breuvage d'une rare qualité avec bien des nuances de saveur qu'il ne pouvait retrouver dans le café. Oh bien évidemment la boisson était à sa disposition en Estrévent, principal fournisseur de feuilles dans le monde connu mais il ne s'était jamais attardé à en boire. Une terrible erreur.

"Ma belle dame, vous me faites découvrir une boisson exquise. Je n'avais jamais eu le plaisir de goûter au thé malgré sa popularité en mes terres. Peut être pourrais je vous convertir au café si il vous plaît, je serais ravis de vous faire don des réserves que j'ai en ma possession en mes fontes."

Buvant une nouvelle gorgée, Kodratos regarda au loin.

"Voilà un bien beau pays que la Péninsule et surtout vos terres du Hautval belle Duchesse. Mais je me trouve ignorant en la politique locale. Trop de guerres semblent rongés vos peuples. Peut être pourriez vous éclairer un humble Duc de l'Ithri'Vaan ?"

Revenir en haut Aller en bas
Blanche d'Ancenis
Ancien
Ancien
Blanche d'Ancenis


Nombre de messages : 1046
Date d'inscription : 21/07/2011

Personnage
:.: MANUSCRIT :.:
Âge : 31 ans. Dans ces zones là.
Taille
:
Niveau Magique : Apprenti.
Comme un parfum de magie... Empty
MessageSujet: Re: Comme un parfum de magie...   Comme un parfum de magie... I_icon_minitimeMar 13 Sep 2016 - 12:18



Le minois s’inclina simplement en guise de réponse au fait s’il pouvait se servir. A dire vrai, normalement était-ce là le travail des domestiques. Blanche espérait qu’il ne lui tienne pas rigueur de la mollesse de ses gens. Les sourcils se plissèrent un instant aux propos du Duc des Septmonts. Elle était effectivement étonnée qu’il n’avait jamais y tremper sa moustache dans le breuvage.

« Avec une pointe de miel, c’est encore meilleur… Enfin tout dépend si vous appréciez le gout sucré. Le café ? »

Les traits se détendirent tandis que le dos se lovait davantage entre le fer forgé de sa chaise. Elle n’en avait jamais bu, à moins que le gout amer le soit si détestable qu’elle l’eut oublié.

« Vous seriez prêt à m’envoyer quelques-unes de vos réserves, je suis fort aise. Mais à ce que l’on dit, l’argent pour les habitants de l’Estrevent n’est pas un problème. »

Prenant sa tasse, elle prit une petite gorgée et lorsque le seigneur protecteur d’Hanning aborda un sujet qui fâche, elle reposait calmement la porcelaine dans sa sous-coupe. Par où commencer ? La politique de la Péninsule était quelque chose de complexe et elle doutait que Krodatos puisse comprendre les enchevêtrements politiques sans les étudier avec profondeur. Elle tenterait néanmoins de lui expliquer mais avant.

« Je vous remercie. Je ne connais rien de vos terres, est-ce que le paysage est-il différent du nôtre ? Je n’ai côtoyé l’Ithri’Vaan que peu de temps dans ma jeunesse, notamment pour peaufiner les arts des arcanes… »

Sans même s’en rendre compte, ses ongles tapotèrent un temps la surface de la table alors qu’elle tentait de rassembler toutes les informations dont elle était en possession. Par où commence ?

« Pour ce qui est de la politique, elle est complexe. La guerre ronge en effet nos terres et bien des gens vous diront que j’en suis l’initiatrice mais ils se trompent, l’instigatrice est l’ancienne régente, Arsinoée d’Olysséa, celle-là même qui était la sœur de mon premier époux, n’est-ce pas là cocasse qu’une ancienne amie se lève contre moi ? »

Un sourire étira un instant ses lippes charnues.

« Suite à l’incident magique qu’on appelle désormais l’œil bleu, le régent Aetius d’Ivrey et le roi et la princesse disparurent. Arsinoé d’Olysséa était l’épouse d’Aetius d’Ivrey qui était prince de sang du Royaume. Elle eut un fils de ce dernier, au même titre que j’eus deux filles de celui-ci. Il fut mon second époux. Arsinoé tenta de proclamer son fils à peine né roi et entendait bien gouverner seule. Je me suis naturellement opposée à sa régence… J’ai moi-même deux filles qui peuvent prétendre à ce stupide trône et cette femme qui se disait mon amie lors de l’enterrement du roi, de la princesse et de son époux a fomenté un coup d’Etat pour mettre son nouveau-né sur le trône. Je m’y suis vivement opposée, moi et mon époux. Si elle désirait la Régence, il y avait naturellement des règles à respecter mais parachuter ainsi son nouveau-né pour avoir le pouvoir, je trouve cela grossier et offensant ! Cela va faire une décennie que je règne sur ces terres et en tant que paire du Royaume … Enfin soit. »

Elle agita vaguement sa main dans le vide comme pourchasser ses mauvaises pensées.

« Quoiqu’il en soit, mon époux et moi-même avons été déclaré félons. Arsinoé au côté d’une de mes sœurs, la Marquise d’Odélian a tenté de marcher contre moi. Vous imaginez, mon propre sang ? Mais je lui pardonne, je sais que c’est la famille de son époux qui l’a forcé… Quoiqu’il en soit, Arsinoé marchait contre nous pour nous réduire à néant. J’ai naturellement été obligée de me défendre et le retour du bâton signa sa perte. Son armée fut annihilée et Arsinoé prit la suite. Il parait qu’elle périt dans une tempête en mer. »

Blanche prit une petite inspiration et une gorgée de son thé alors qu’elle fixait Krodatos afin de voir s’il suivait toujours.

« Suite à cela, le Chancelier du Royaume, Cléophas d’Angleroy se réfugia au Sud. Si vous venez un jour à rencontrer cette homme, méfiez-vous comme la peste de lui. Il a incendié la capitale du Royaume avec du feu grégeois ! Derrière ses airs candides et ses paroles où il proclame la paix se cache l’homme de la pire engeance ! Dont la noirceur du cœur est la même que ceux des peaux-noires. Bref, celui-ci s’est allié à Soltariel un duché du Sud, il s’est détaché du Duché de Langehack dont il était le vassal puisqu’il est l’actuel baron de Merval. Imaginez, il nous dit félon mais il n’hésite pas à sacrifier les lois mêmes de la féodalité en se déclarant ses terres comme principauté, soit il voulait simplement l’indépendance, c’est vraiment se rire du monde, vous ne trouvez pas ? »

« Enfin bref… après cela, il s’est allié à l’ancienne duchesse de Soltariel et princesse estreventine d’Ys si je ne m’abuse, Kahina. Et tous deux ont proclamé le Royaume du Soltaar. A cela s’ajoute le fait qu’il dit détenir le Roi Bohémond… Sérieusement quelle mère abonnerait son enfant dans sa fuite et la confierait à cet homme ? C’est d’une vaste bouffonnerie. Surtout que Arsinoé aurait pu très bien fuir au sud aussi. Nous avons aussi le Marquisat de Sainte Berthilde qui déclare détenir le roi Bohémond… Je suis certaine que le Bohémond du Sud est un orphelin trouvé là. »

Blanche haussa simplement les épaules.

« Alors que le Sud se préparait patiemment, mon époux a eu la sottise de vouloir devenir Roi et donc par la même occasion de bafouer les droits de mes filles qui sont si mes théories sont bonnes les héritières du trône puisque je suis certaine que ce roi Bohémond du sud est un faux. Etant donné les dissidences entre moi et mon époux, un certain Harold de Lyron, héritier du duché d’Erac a voulu lui-même tirer l’épingle du jeu, pour lui-même se proclamer roi. Il a acheté la Haute-Prêtresse de la Damedieu qui au nom de notre Sainte-Mère a donné son consentement. Et après moult séance de conseils nous sommes arrivés au fait où nous en sommes. »

Blanche ne préféra pas détailler le « où nous en sommes ». En effet, la situation ne la ravissait pas.

« Des questions ? »


Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé





Comme un parfum de magie... Empty
MessageSujet: Re: Comme un parfum de magie...   Comme un parfum de magie... I_icon_minitime

Revenir en haut Aller en bas
 
Comme un parfum de magie...
Revenir en haut 
Page 1 sur 1
 Sujets similaires
-
» [post antérieur a la guerre]Comme un parfum de haine... ( Réservé )
» Le parfum des roses d'hiver
» Magie, magie... Quand tu nous tiens! [Nakor]
» Un parfum de sulfure.
» [Papincourt] Un parfum d'Orient (Dee)

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Miradelphia :: PÉNINSULE :: Duché d'Erac :: Baronnie de Hautval-
Sauter vers: