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 En la noche, los hermanos hablan [solo]

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Francesco di Castigliani
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MessageSujet: En la noche, los hermanos hablan [solo]   En la noche, los hermanos hablan [solo] I_icon_minitimeLun 9 Mai 2016 - 12:52


Sur le pont de la Carolina, Francesco attendait au milieu de ses hommes qui s’affairaient déjà à accoster. Sans même avoir besoin de donner ses ordres, la gymnastique bien ficelée de son équipage faisait plaisir à voir. Pourtant, el capitàn n'affichait nuls sourires de fiertés, ni même un petit rictus encourageant. Non, le métier de ses hommes était de l'emmener où lui seul le désirait. L'allure figée, dans des apparats bien plus confortables que nobles, Francesco imaginait déjà sa future rencontre. Était-ce seulement une rencontre ? A chaque fois qu'il voyait son frère, il se le demandait à tel point ce dernier avait changé avec les années. Felipé s'était ramolli avec le temps, passant plus de temps courtiser les grands seigneurs qu'à prendre la mer pour affronter leurs ennemis de toujours.  Mais son dernier frère devait avoir la mémoire courte, contrairement à lui.

La forteresse d'Alcacio se dressa face à lui, en haut de sa falaise. De forteresse, il n'y en avait que l'appellation puisque Alcacio était à proprement parlé plus un palais qu'une position défensive. Rien à voir avec sa si belle Castigliani qui jouissait d'une position confortable sur les hauteurs avec de quoi recevoir n'importe quels assaillants. Il restait à savoir pourquoi son frère l'avait mandé à présent, même si el capitàn se doutait déjà de quelques éléments.

La Carolina accosta donc sur les quais en contre-bas des falaises. Sans perdre de temps, Francesco prit la direction des marches incrustées dans le granit et zig-zigua ainsi avec le soleil couchant dans son dos. Quelle saloperie ces marches ! Si elles lui paraissaient déjà être une torture dans sa jeunesse, elles étaient devenues maintenant bien plus cruelles et fatigantes avec l'âge. Voilà pourquoi il ne venait plus si souvent rendre visite à son cher frère. Sur son passage, certains hommes et femmes s'inclinèrent respectueusement devant lui, cherchant par tous les moyens à fuir son regard toujours plus énervé et froid qu'à l'accoutumée. Mais une fois en haut, Francesco prit un petit temps pour reprendre sa respiration et continua sa route jusqu'à l'entrée du palais.

-Yeunesse perdudo, vieillesse en el culo... chuchota-t-il dans sa barbe avant de se présenter devant un clampin qui montait la garde devant la porte et qui roupillait visiblement. Réveillé-toi bastardo ! Y ouvre moi cette puta de puerta !

Le pauvre homme se réveilla en sursautant, acquiesçant maladroitement à ses ordres. Sans perdre une minute de plus, el capitàn le poussa violemment et ouvrit lui-même la porte qui menait dans une cour intérieure. Sans vraiment s'inquiéter pour la discrétion, Francesco claqua la porte derrière lui et rejoignit ainsi la belle cour pavée sur laquelle se trouvait déjà quelques membres de sa famille. En commençant par ses neveux qui avaient le même âge que ses fils. Adriano et Rafael vinrent ainsi à sa rencontre pour le saluer après avoir échangé un dernière parade d'escrime.

-Mon oncle ! C'est un plaisir de vous revoir, lança le jeune Rafael dans sa direction. Père vous attend dans ses appartements.

Est-ce que le plaisir était partagé de revoir ces jeunes hommes plus attirés par leur ambition personnelle plutôt que par le sort de leur famille ? Sans montrer une once de mépris, Francesco les salua et ne se priva pas de leur épargner une formule de politesse qui aurait sonné creuse.

-Vous resterez parmi nous cette nuit, mon oncle ? Demanda Adriano, après s'être essuyé son front en sueur.

-No, yé réprendré la Carolina après mi conversacion con mi hermano.

Sans montrer une once de déception, les deux jeunes hommes reprirent leur entraînement tandis que l'obscurité gagnait un peu plus la place. De son côté, il ne lui fallut plus qu'un ultime effort pour gravir les nouvelles marches qui menaient aux appartements du seigneur d'Alcacio. Après sa dernière lutte, il finit alors par enfin rejoindre les appartements de son frère, le trouvant assit au près de sa cheminée, un verre de vin à la main. Sans même le saluer où lui dire un bonjour, Francesco alla se chercher lui aussi la bonne liqueur de raisin posée sur la table non loin de son frère.

-La route a été bonne, Francesco ? Demanda Felipé.

-La routa ? Yé laisse la routa pour les gueux. Yé suis vénou con la Carolina.

-Tu as donc prévu de repartir au plus vite, n'est-ce pas ?

-Exacto.

-Assieds-toi alors, j'ai à te parler.

Francesco prit place à ses côtés, regardant ainsi les traits fatigués de Felipé et son regard perdu dans les flammes.

-Tou as oune sale gueule Felipé, tou dévrais réplendre l'oceàn.

-J'ai eu beaucoup à faire ces derniers temps et je ne pense pas revoir la mer de si tôt, surtout après ce que je vais t'annoncer.

-Houlà, fais attencion à cé qué tu vas me dire alors, yé né pas envie d'attraper lé même malhor !

-L'une de mes connaissances à la cour soltaar m'a rapporté que la flotte va bientôt être réquisitionnée pour envahir Meca.

El capitàn recracha instantanément le délicieux nectar qui tournoyait pourtant dans sa bouche.

-Qué ?! Gueula-t-il. Connérie ! Puta Madre !

-Calme toi, Francesco, j'ai préféré te prévenir avant qu'un autre ne le fasse.

-Meca es imprénable. C'est notre muerta qu'ils veulent sus bastardos dé Soltariel...

-En parlant de Soltariel encore, l'entourage de Maciste se fait désormais la guerre pour le trône ducal. M'est avis que nous devons nous en tenir éloigné le plus possible.

Revenant sur la nouvelle d'avant, Francesco reprit une gorgée de vin qu'il avala cul-sec.

-Envahir Meca ! Y'auré tout entendu...Sans amiràl en plus. Magnifica idéa !

-Justement, parlons-en de l'amirauté. Tu sais bien que le duc avait reprit la charge après la mort de Tibaldo ?

-Tibaldo l'enculado, si.

-Maciste mort, la place est de nouveau vacante et j'ambitionne de récupérer la charge pour faire honneur à notre père et à notre frère. Qu'en dis-tu ?

-Y'en dis qué cé la muerto qué tou auras, como el padre y Federico. Ce titre a causé trop dé malhor à la familia.

-Penses-tu qu'il serait préférable de voir Salazar où Monteglione accéder à la charge ?

-No le pienso Félipé, yé lé préfére muertos qué amiros !

-Je suis du même avis, et eux pensent la même chose de nous, tu peux en être certain.

-Y auré dou lé tuer lorsqu' el capitàn de Montecale voulait lé titro.

-Montecale était un pion de l'estréventine, je ne sais pas si nous aurions gagné au change.

-Un capitàn qué avait dé l'honnor, no como su bastardo de Tibaldo.

-En tout cas, ils ne restent plus que nous contre ces vipères.

-Los humbres nous souivrons, es certàin !

-Je l'espère, Francesco. Restons néanmoins attentifs et prudents. J'ai entendu dire que l'argentier voulait se faire duc.

Un rire amer s'échappa. Il n'avait jamais rencontré cette vipère d'Anoszia, mais tout ce que l'on disait à son propos n'aidait pas à le rendre populaire parmi les marins Soltaar.

-En sé mariant al real dé Diantra ? Lâcha-t-il en s'esclaffant.

-Non, en se mariant à une Soltaria, paraît-il. La fille d'Octavia.





Dernière édition par Francesco di Castigliani le Mer 5 Déc 2018 - 13:42, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: En la noche, los hermanos hablan [solo]   En la noche, los hermanos hablan [solo] I_icon_minitimeLun 9 Mai 2016 - 17:07


Felipé était de ces hommes pour qui la réussite ne pouvait se faire que par l'élévation sociale. Un véritable aîné de famille, fait pour régner et porter leur nom au sommet. Même si la notoriété des Cortés n'était plus à faire, Francesco n'ignorait pas que leur famille avait toujours était en proie aux convoitises, jalousies et craintes des autres. Comme le disait le grand Hernando Cortés : « La mer est grande et déserte, la terre est petite, mais fourmille de crétins ». Il n'avait pas tort vue les derniers dires de son frère. Ainsi donc, le nouveau argentier qui avait échappé de peu à l'extinction de sa famille, ambitionnait de poser son derche sur le trône ducal. Que leur restait-il à faire à présent ? S'accaparer de force l'amirauté pour devoir obéir aveuglément à cet individu ? Se tenir à l'écart des intrigues et risquer de recevoir les ordres de ce satané Salazar, où pis, de ce monstrueux Monteglione qui aurait mérité à maintes reprises de recevoir son poing dans sa gueule ? De toute évidence, il n'y avait pas de place pour lui sur ces terres. La seule chose qui aurait pu susciter son intérêt aurait été l'idée de partir en mer et de ne revenir qu'une décennie plus tard. Trêve de ces rêveries, son frère lui parlait de choses sérieuses, qui nécessitait probablement une analyse de sa part, voire un soutien indéfectible.

Une femme à la longue chevelure grisonnante pénétra dans le vaste salon. Cette dernière n'était autre que sa belle sœur, Catarina. Toujours aussi belle et rayonnante malgré son certain âge, Francesco se leva et s'inclina respectueusement pour saluer la maîtresse des lieux.

-Es un plaisir dé vous révoir, Catarina, dit-il après lui avoir baisé la main.

-C'est un plaisir aussi, Francesco, tes visites se font rares, j'aimerai te revoir plus souvent, répondit la signora d'Alcacio.

-Y aimerai aussi, signora, mais yé beaucoup à faire à Castigliani y Boniverdi.

-Je n'en doute guère, reprit-elle avant de s'asseoir à leurs côtés. De quoi parliez-vous ?

Felipé, toujours statique dans son fauteuil, avait regardé son épouse sans afficher le moindre sentiment. Presque perdu dans ses pensées, son frère fumait sa pipe et recrachait sa fumée en direction de la cheminée. Celle-ci, grande et majestueuse arborait sur son conduit le bouclier représentant les armoiries des Cortés. Cette héraldique faisait la fierté de la famille depuis des générations. Preuve de leur sang noble, les couleurs d'azur montraient leur attachement et leur empreinte dans l'Eris, celles de gueules montraient leur appartenance à la terre Soltaar. Par dessus, la caraque représentait symboliquement ce que tous les hommes de cette famille étaient : des hommes de l'océan.

-Nous parlions de Soltariel et de la place vacante sur le trône ducal.

Catarina afficha un petit sourire mêlant sans doute un brin de sarcasme et de curiosité.

-Tant que nous sommes débarrassés de cette petite putain d'estrévent, peu me sied quant aux futurs acquéreurs, lança-t-elle sans regret.

-Yé soui du même avis, reprit Francesco, profitant encore de ce fabuleux vin pour se rafraîchir la gorge.

-Tôt où tard, certains viendront vers nous pour profiter de notre influence. Il nous faudra alors faire le bon choix à ce moment-là, coupa Felipé, comme pour mettre un trait à leurs déclarations.

-Propose ton soutien à celui qui te donnera l'amirauté et envois paître ceux qui t'utiliseront comme un vulgaire pion, voilà mon avis, répondit Catarina.

Le regard inquiet par cet avenir qui leur faisait à présent face, Felipé se tourna vers lui, les yeux inquisiteurs.

-Et toi, mon frère, me soutiendras-tu ?

Voilà donc quelle était le véritable but de sa venue. S'étant déjà attendu à une telle question, Francesco acquiesça sans sourciller, bien loin de s'imaginer jusqu'où cette décision l’emmènerait.

-No soy stupido, Felipé, mi hijos y me seront là por t'épauler dans todos los decisiones qué tou plendras.

-Cela, je le sais, Francesco. Je voudrais surtout savoir si tu parviendras à réunir la flotte sous mon commandement, s'il le faut.

Voyant un peu plus précisément là où voulait en venir son frère, Francesco devint un peu plus évasif.

-No lo sé, Félipé. Pienso qué yé pourrais réunir una buena mitad al menos.

Angelica laissa s'échapper un petit rire, qui vint susciter sa curiosité étant donné la teneur de ses propos.

-Tu  ne changeras donc jamais, Francesco, toujours à parler dans notre vieux patois tandis que toute la noblesse s'est mise à parler comme le nord.

-Yé parlerais como una puta de Diantra cuando yé serai muerto, cuñada, renchérit-il avec une solennité bien propre à lui.

-Je n'en doute pas un seul instant.

-Trêve de commérages ! Coupa net l'aîné des Cortés. Je pars pour Soltariel demain dès l'aube pour y rencontrer les notables qui voudront appuyer ma candidature à l'amirauté. Le Soltaar ne peut se passer d'une tête à cette charge, j'espère qu'ils verront en moi la meilleure opportunité de redonner la grandeur à notre flotte.

-Buena suerte, Felipé.
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