L'ombre d'une éclaircie. [Domaine de Solaria.] ( Pv Sickert )

Favriüs, Milieu Enneade 5. 9 ème année du 11ème cycle.

Cela faisait a peine 3 jours que la dame de Solaria était de retour sur ses terres. 3 journées ou elle n'avait guère rien fait d'autre que d'éplucher missives et livres de compte, n'en sortant que pour veiller su Faustina, le seul soleil de sa vie, qui cruellement lui rappeler tout ce qu'elle venait de perdre. Des pertes qu'elle peinait encore a réaliser, si la vie ne lui laissait guère d'autre choix que de faire le deuil de son meilleur ami, cela lui était bien plus difficile pour Oscario. Moins d'une enneade plus tot, ils en étaient a envisager l'avenir, il promettait de l'épouser a nouveau, de manière légale et officielle cette fois et aujourd'hui que restait il des jours heureux ? Des larmes, des regrets et de la douleur. Après avoir quittée la baronnie de Hautval précipitamment, Angelina avait fait halte a Langehack, bien sur elle ne l'y avait pas trouvée. Le cœur lourd, elle avait rassemblée ses effets, faits ses au-revoir aux sœurs d'Oscario, remerciée Méliane et repris la route. C'est tel un fantôme qu'elle avait regagnée ses terres, bien sure elle fut heureuse de les retrouver et tous accueillir avec allégresse le retour de la dame, mais elle meme peinait a se réjouir de quoi que ce soit en vue de l'avenir sombre qui se dessinait devant elle.

Se refusant a se laisser aller ainsi en de tristes pensées, la Soltariel adressa un sourire a la petite forme endormie de Faustina. L'après midi était bien entamée, la fillette ne tarderait plus a se réveiller, encore quelques missives a rédiger et elle s'accorderait dont une pause bien méritée en prenant soin de l'enfant. La plume en main, elle s'agaça légérement du coup assez brutal qui fut porté a la porte de ses appartements. Elle avait pourtant commandée que l'on ne la dérange pas. Elle se leva prestement pour aller ouvrir la porte, étonnée d'y découvrir son intendant. " Que ma dame veuille bien me pardonner, mais un homme désire vous voir. Il attend dehors " Elle haussa un sourcil, il lui semblait un brin trop agité, ce qui n'était pas son genre. " Dehors ? Pourquoi ne l'avoir point fait attendre au salon ? " Sous l’œil inquisiteur de la maîtresse des lieux, il ajouta précipitamment. " Il dit qu'il est envoyé par Arichis d'Anoszia. " Les mains d'Angelina se crispèrent en meme temps que son cœur se serra. " Je vois. " Répond t'elle simplement. Elle prend son temps pour rejoindre l'homme. Elle s'assure que la petite fille dort encore, veille a ce que quelqu'un prenne son relais, s'entretient avec son intendant lui donnant des directives bien particulières puis gagne la porte du hall, toute grande ouverte.

L'homme qui l'y attend, surveillé de prés par deux gardes, est d'apparence soignée, un noble sans nul doute. La quarantaine, un regard inflexible. Un regard qui confirme ce qu'elle sait déjà, pourquoi il est la. Elle redresse le menton, ses yeux sont neutres, sa mine fermée. En la regardant, il comprend d'emblée qu'il n'aura pas ce pourquoi il est venue, une contrariété manifeste embrase aussitôt ses traits. Il s'incline pourtant respectueusement. " Ma dame, je vous salue et vous demande de me pardonner de déranger la quiétude de cette journée. Je suis mandaté par Sire Arichis d'Anoszia pour récupérer sa petite fille Faustina et la reconduire auprès des siens. " Une douleur familière a beau s'allumer en ses entrailles, elle n'en laisse rien paraître. Elle ne l'invite pas a entré, pas plus qu'elle ne lui rend ses salutations. " Je crains que vous ne vous soyez déplacé pour rien Sire .. " Elle bat l'air d'un coup de main. " Qu'importe votre nom, je ne veux pas le connaitre, pas plus que vos intentions ou celles d'Arichis. " Son interlocuteur hausse un sourcil sous le coup de la familiarité avec laquelle elle parle du patriarche Anoszia. " Ma dame, je suis venue ici aimablement pour vous rappeler que la place de cet enfant est auprès de sa famille. "

Elle fait un pas vers lui, puis deux, si bien que l'homme recule quelque peu. " Et moi je vous rappelle que Faustina est ici selon la volonté de son père. Père qui se trouve etre Oscario d'Anoszia et non Arichis, alors a moins que vous n'ayez une lettre signée de sa main, me demandant la restitution de l'enfant, vous ne vous approcherez pas d'elle est ce clair ? " Elle ne peut croire qu'il puisse posséder pareil document. Jamais Oscario ne lui arracherait ainsi la fillette et en meme temps que ne donnerait t'elle pas pour lire ses mots .. Mais des mots d'un tout autre genre. " Je vous pris de reconsidérer votre position, je n'ai point pareil documents en ma position, mais la volonté de sire d'Anoszia père devrait suffire. Ne m'obligez pas a devenir désagréable. " L'homme se redresse, pensant sans doute qu'en se montrant plus impressionnant, il la fera pliée. Elle lui adresse un sourire des plus assuré, puis elle se tourne vers l'un des deux gardes qui encadrent la porte. " Edouardo, combien de gardes de trouvent présentement au manoir ? " Le dit Edouardo sourit. " 25 ma dame. " Elle retourne toute son attention vers son importun visiteur.

" Si je ne m'abuse vous êtes seul n'est ce pas ? Vous ne voudriez pas m'obliger moi meme a devenir désagréable ? " L'homme déglutie, visiblement bien moins prompte a fanfaronner. Si il savait qu'elle n'avait nulle besoin de la garde pour le chasser, cela en saurait d'autant plus risible, mais le but était qu'il comprenne que Faustina ne lui était pas accessible, ni ce jour, ni jamais. " Ma dame, je .. " Elle le coupe d'un geste de la main. " Vous allez quitté tranquillement mes terres sans quoi ces messieurs vous feront reprendre votre chemin de manière bien moins agréable. Dites a Arichis que l'enfant restera a mes cotés tant que cela sera le désir de son père. Si il veut allé contre cela et bien qu'il vienne lui meme la chercher. " Le sourire est entendu et il fait pâlir l'homme. Il lisse nerveusement sa chemise, redressant les épaules et le menton. " Vous regretterez un jour vos paroles ma dame, il n'est guère bon de se mettre a dos un Anoszia. " Elle incline la tete vers lui, son sourire toujours intacte. " Et il n'est guère bon de se mettre a dos une Soltariel, lui meme ne l'a t'il pas appris a ses dépends ? Voudriez vous, vous meme goûté a la colère du soleil. Si un dragon s'y est brûlé les ailes, qu'en sera t'il de vous ? "

Une lueur de colère s'allume dans les yeux de l'homme, mais il avise de la présence des deux hommes et la fait tout de suite taire. " L'avenir nous dira qui aura a craindre l'autre ma dame. " Sur ce il se détourne en se dirigeant vers les écuries ou doit probablement l'attendre sa monture. La dame de Solaria  se tourne vers les gardes, l'air bien plus détendue qu'elle ne l'ait réellement. " Veuillez vous assuré qu'il retrouve bien son chemin pour quitter Solaria et que plus jamais il n'en foule le sol. " Ils acquiescent puis disparaissent a leur tour. C'est seulement une fois seule qu'elle autorise ses épaules a s'affaisser, ses yeux a ses fermer et ses mains a trembler. Dés l'instant ou elle avait quittée Hautval, elle s'était attendue a ce genre de visite. Il était impensable que le patriarche laisse l'un des siens en dehors de son influence, néanmoins le fait était que Oscario avait due s'opposer a cela. Il avait beau etre loyal envers son père, ce n'est pas lui qui avait réclamé la fillette, il se refusait dont a lui causer plus de douleur qu'il ne l'avait déjà fait. La souffrance n'en était pas pour autant amoindrie, mais cela lui était un soulagement. Il ne reviendrait pas sur sa parole. Glissant ses doigts sous ses paupières, pour y cueillir quelques larmes qui menaçaient de couler, elle rouvrit les yeux et c'est la qu'elle le vit, son cœur manquant un battement a sa vue. Elle fait un pas en avant, serrant les poings pour que ses doigts cessent de trembler.

Elle le fixe longuement avant de murmurer enfin. " Hai... Sickert. " Tant de questions se bousculent en elle qu'elle est bien incapable de dire quoi que ce soit d'autre. Que faisait il la ? Depuis combien de temps était il la ? Qu'avait il vu ? Entendu ? Quelles déductions avait il pu en tirer ? Il était un des rares seuls a la savoir mariée .. Ou tout du moins a la croire mariée, car bien qu'elle le soit en son cœur, si cela venait a etre révéler aux yeux monde son union avec Oscario ne serait rien de plus qu'un simulacre de mariage. Rien de légal, l'union officielle n'ayant jamais été célébrée. Elle bloque ses pensées, craignant qu'il ne fasse paraître en son regard plus de douleur qu'elle ne souhaite en montrer. Si il a entendu ne serait ce qu'un morceau de l'échange, alors il en comprendra déjà bien trop, a savoir qu'elle et Oscario sont séparés .. En ce cas elle devrait alors tout lui dire et elle n'était pas certaine ni d'y etre prête, ni d'en avoir la force. De plus cela ne viserait t'il pas a le faire souffrir d'avantage ? Mais quoi qu'elle fasse probable que ce serait le cas. Elle soupire lourdement, a chaque jour sa peine ...

♬ Down like rain ♬

C’est un plan risqué, mais ça n’a rien d’anormal chez lui. Il connaît habituellement bien ses limites et il sait qu’ici, il ne risque pas grand chose. Dans le pire des cas, il ne sera pas passé incognito. C’est tout. La mission est simple. Entrer en douce à l’intérieur de Solaria. Récupérer les lettres. Filer sans se faire voir. Il sait qu’elle est là et c’est la principale raison qui l’incite à ne surtout pas se faire voir. Et à récupérer ces fichues lettres. C’était une idée stupide, il s’en rend bien compte maintenant. Il aurait dû les récupérer bien avant. En fait, il n’aurait jamais dû les retrouver. Il aurait du laisser Agnès les cacher. où les détruire tout de suite. Mais jusqu’à maintenant, il espérait que… peu importe. S’il les récupère, elles ne pourront pas tomber entre de mauvaises mains.


Se glisser dans la chambre de son Ange n’a pas été si aisé que ça. Si elle s’était retrouvée partout ailleurs dans la manoir, tout aurait été beaucoup plus facile. Mais non, elle se trouve dans son boudoir. Mais non, il devait le faire maintenant. Silencieusement, il se dirige vers la cachette et constate avec soulagement qu’elles sont encore là. Il était inquiet. Elle est là depuis quelques jours déjà et c’est bien sa chance qu’elle ne soit pas tombée dessus. Elle devait avoir autre chose à penser. Ce qui lui confirme que mieux vaut qu’il les récupère. Ça ne changera rien de toute manière.  


Les lettres en main, il vient pour quitter la chambre quand il se fige en entendant frapper à la porte. Par précaution, il se met hors de vue, même si ce n’est pas à cette porte qu’on frappe. Profitant du détournement d’attention, bien que personne ne sache qu’il est présent, il vient pour quitter la chambre par l’autre porte quand il entend une bribe de la conversation. Un type au nom d’Arichis d’Anoszia ? C’est dangereux de se présenter en son nom, surtout à Soltariel. Et si son Ange… non, impossible… mais elle est mariée à Oscario… et si… ne sachant pas trop quoi en penser et parce que la sécurité de Tiberia lui tient tout de même à coeur, il se dit que mieux vaut savoir de quoi il en retourne. Le temps que son Ange suive l’intendant, lui il a le temps de redescendre et de se dissimuler à portée de voix de la porte d’entrée. Il n’entends pas parfaitement tous les mots, mais il en comprend assez pour deviner que la petite Faustina est ici. Et qu’en est-il d’Oscario ? Et il en saisit assez pour comprendre que Arichis d’Anoszia réclame la petite et que son Ange refuse. Bien fait ! Mais il n’apprécie pas trop qu’un sbire Anoszia vienne la menacer comme ça. Sa première idée est de rejoindre le messager et de le faire disparaître. Le message sera plus clair, non ? Les gardes l’escortent et son Ange se retrouve seule. Il est temps de filer, mais il la regarde une dernière fois. Enfin, c’est ce qu’il croit. Il reste figé. De toute évidence, ce type a fait plus forte impression à son Ange qu’il ne l’aurait cru. Malgré les promesses qu’il s’est fait à lui-même de ne surtout pas s’attarder, quoi qu’il arrive, il les balaie du revers de la main. Il sort de l’ombre, sans toutefois avoir la moindre idée de ce qu’il pourrait dire ou encore moins de ce qu’il pourrait faire et avant qu’il n’ait pu décider, elle le voit.


Les lettres à la main, il reste une ou deux secondes parfaitement immobile, comme s’il s’attendait au pire. Mais elle se contente de dire son nom. Enfin, ses noms. La moitié d’un, et l’autre. Il inspire pour répondre, n’ayant aucune idée de ce qu’il pourrait effectivement dire et ça lui vient d’un coup, sans vraiment y penser.


- C’était pas malin de lui dire la quantité de gardes. S’il est le moindrement préoccupé par l’idée qu’on ne revient pas bredouille auprès d’Arichis d’Anoszia, il reviendra, dit-il à voix basse, parce qu’il est tout de même conscient qu’il n’est pas supposé être là, surtout pas à l’intérieur.


Oh, c’est pas stupide comme réflexion. Il a presque un sourire de satisfaction. Lui qui s’attendait à répondre une truc complètement stupide comme la plupart du temps en sa présence, là, pour une fois, il a l’air d’avoir suivi les derniers événements.

Il faut bien l'avouer, elle n'a pas la moindre idée du temps qui s'écoule avant qu'elle ne pusse enfin recouvrer l'usage de la parole. Il lui faut d'abord assimilée le fait qu'il est bien la. Devant elle. Dans le manoir. Chercher a comprendre pourquoi il est la. En arriver a la conclusion qu'il ne devrait pas etre la et saisir que de par ses mots il sous entends avoir été la suffisamment longtemps pour en savoir plus qu'il ne devrait. Pendant tout ce temps ou les rouages de son cerveau en viennent aux conclusions, elle le fixe sans ciller puis enfin dans un souffle, d'une voix sans intonation elle demande: " Vous ne devriez pas etre ici. Que faites vous la ? " Et après tout ça, elle reprend sa respiration, décrispe ses mains et ensuite elle le regarde sans esquiver le moindre geste de plus. Le silence plane entre eux, lourd, dérangeant. Est ce ainsi que sera leur relation maintenant ?

C'est ainsi en tout cas que l'intendant les trouve. Ils se font face, a distance respectable. Angelina a encore les yeux brillants. L'homme détaille Sickert d'un air franchement réprobateur, par ce que d'ordinaire c'est a lui que les larmes de la dame sont dues, puis il reporte son attention sur celle qu'il sert fidèlement depuis de nombreuses années et sa famille avant elle. " Ce sire vous importune t'il ma dame ? Les gardes devront ils escortés un autre invité en dehors du domaine ce jour ? "Il a l'air particulièrement satisfait quand il prononce ces derniers mots, les vieux griefs ne sont pas morts semble t'il. Elle met un instant a répondre, a enfin décroché son regard de celui d'Haize, Sickert, qu'importe comment elle se doit de l’appeler désormais. Le fait qu'il soit la complique tout. En faites tout est toujours terriblement compliqué quand ils sont ensembles, mais la tout lui semble pire encore car soit il en sait trop, soit pas assez. Elle soupire. " Il ne m'importune pas et les services de la garde ne me seront pas nécessaire, vous pouvez disposé merci. "

Il s'incline respectueusement et s'en retourne a ses occupations, mais non sans avoir jeter un regard mécontent a celui qui dans le temps se faisait appelé Ekaiz Teleostei. La dame ne le remarque guère, toute son attention porté sur son invité inattendu. Elle secoue doucement la tete, visiblement en pleine réfléxion avec elle meme, puis avec l'ombre d'un sourire elle déclare enfin. " Je suis heureuse de voir que vous vous portez bien. " Ses paroles sont une évidence, il serait mensonge de dire qu'elle ne s'est pas inquiétée pour lui depuis leurs dernière entrevue. Ce jour ou, bien malgré elle, elle avait due lui faire beaucoup de mal. " Avez vous eu ma lettre ? Et Marion ? " Demande t'elle encore. D'accord la peut etre qu'elle gagne du temps pour ne pas avoir a aborder d'autres sujets. Oh elle sait que ça ne le retiendra pas, si il a des questions a poser, rien ne l’empêchera de les poser. Mais il n'y'a pas de mal a gagner un peu de temps. Juste ce qu'il en faut pour savoir, ou plutôt décider, quoi lui répondre. 

Elle se détourne a peine, juste le temps de refermer l'imposante porte du hall. Est ce que cela veut dire qu'elle l'invite a rester, c'est probable. Elle n'y'a pas vraiment réfléchis. Elle voulait juste fuir son regard un instant. La dernière fois qu'ils s'étaient vus les choses avaient étés compliquées, mais elles étaient aussi plus claires. " Voulez vous une tasse de thé ? Nous devrions prendre une tasse de thé. " Puis elle se dirige vers lui, du moins est ce l’impression que ça donne, mais en faites a mi chemin elle tourne sur le coté, entrant dans le grand salon, attendant qu'il la rejoigne .. Ou alors qu'il disparaisse. Il a toujours été très doué pour disparaître. Sauf que depuis quelques temps il ne semble plus désireux de vouloir disparaître. Sont ils dont toujours voués a vouloir des choses différentes ? Ou plutôt les mêmes choses mais en des périodes différentes. Elle fait face a la cheminée, dos a l'entrée. Si bien qu'elle ne le voit pas venir a sa suite, mais elle sent sa présence, elle a toujours sentie sa présence et il faut croire que malgré tout certaines choses ne changent pas.

" Il ne reviendra pas. " Elle murmure, comme pour elle meme. Comme si c'était un fait et non un espoir. Elle parle bien entendu de cet homme qu'elle a mit a la porte. Elle pose les mains sur l'imposante poutre de bois qui orne le devant de la cheminée, ses épaules s'affaissent, elle soupire puis finalement elle lui fait a nouveau face. Il est temps de savoir ce qu'il sait précisément et de prendre les décisions qui s'imposent. " Qu'avez vous entendu exactement ? " Et surtout quand avez vous déduis ? Mais cette question la bien sur elle ne la pose pas. D'ailleurs il y'a beaucoup d'autres questions qu'elle ne pose pas. Pourquoi est il encore a Soltariel. Cette réponse la, elle la connait. Elle la tient de Méliane. Il travail pour Tibéria. La nouvelle lui fut d'ailleurs un sacré choc. Comment Tibéria va t'elle ? Bien, selon les rumeurs. L'ombre d'une réponse donc .. Non ces questions la peuvent attendre. A qui avait il parlé de son mariage qui finalement n'en était pas un, la était une question dont elle redoutait la réponse. Mais elle ne pouvait pas juste la lui poser ainsi. Mais il faudrait bien. Tout comme il faudrait lui demander de taire son union si cela était encore possible. Mais alors ne demanderait il pas une explication. Et juste peut etre par ce qu'elle est trop épuisée pour penser correctement, elle demande encore: " Voulez vous une tasse de thé ? Nous devrions prendre une tasse de thé. " Une camomille, quelque chose pour les apaiser. Ils en avaient besoin .. En tout cas elle, elle semblait en avoir besoin.  

oh, il sait très bien qu’il devrait être là. Mais il est beaucoup trop bête pour avoir suivi son plan initial. Entrer, prendre les lettres et sortir, tout ça sans se faire voir. C’était simple pourtant, non ? Pas assez semble-t-il. Mais en même temps, comment a-t-il sincèrement pu croire qu’il allait suivre un plan aussi simple. Sickert ne suis jamais le plan. Jamais. Il ne répond pas à la question, parce que franchement, qu’est-ce qu’il pourrait y répondre ? Il se contente d’hausser les épaules, le temps de trouver une réplique adéquate, mais il est surpris par la voix de l’intendant. Méfiant, il se tasse légèrement sur lui-même, prêt à fuir au premier mouvement menaçant. Pas besoin de l’escorter, il connaît le chemin vers la sortie. C’est à quelques pas à peine après tout. D’ailleurs, c’est ce qu’il compte répondre si son Ange décide qu’il doit partir. Il a ce qu’il était venu chercher non ? Il souhaite presque que ce soit ce qu’elle décide. Mais non. Elle en décide autrement. Il ne sait pas s’il doit être contrarié ou non tellement les deux extrêmes l’étreignent.

- Lewis, dit-il en hochant la tête, familier, parce qu’il avait prit ses aises durant les deux mois qu’il a jadis passé à Solaria.

Il soutient le regard de l’intendant en sachant très bien que comme son Ange, Lewis ne sait pas tout. Pourtant, ils ne s’entendaient pas si mal, jadis. Jusqu’à ce qu’il disparaisse sans laisser de trace. L’intendant s’en va et Sickert se détend un peu, avant de dévisage son Ange., perplexe. Il se porte bien ? Ah.. oui… oui, sans doute…. il ne peut pas en dira autant d’elle. Il le remarque aussitôt qu’il se pose la question. Elle aurait du choisir une autre couleur que le noir, ça lui donne un teint encore plus pâle. Et quoi ? Elle lui en veut de ça aussi qu’il ait l’air de bien se porter ? Heureuse ? Nan, ça, il en doute, mais au premier abord, il met ça sur le compte de sa présence. Puis elle lui demande si elle a reçu sa lettre. Aussitôt il repense à sa propre main tenant le fruit de son larcin et il essaie de la cacher derrière son dos et détourne l’attention en désignant Marion à sa ceinture.

- Oh, oui, j’ai bien reçu, dit-il d’un ton sec, signe qu’il ne parle pas que de Marion et pas seulement de la lettre qu’elle lui a écrite, mais surtout de son contenu.

Il se demande bien ou tout ça va mener et il se dit que de toute manière, ça ne peut pas être pire. Si ? De toute manière, il verra bien. elle lui propose une tasse de thé et il la dévisage avec un certain étonnement. A-t-il déjà bu une tasse de thé ? Enfin, si, mais seulement les jours ou il faisait très froid… et jamais sans corser le thé… et pourquoi devraient-ils ? Non, ils ne devraient pas…

- Non merci… murmure-t-il plus de force que de gré.

Lorsqu’elle avance vers lui, il a un mouvement de recul, mais elle bifurque vers le grand salon. Il hésite. Non, il ne devrait pas prendre le thé avec son Ange. Bon sang… et pourtant, il entre aussi dans le salon, la main toujours derrière le dos, dissimulant les lettres. Elle demande soudainement ce qu’il a entendu. Hum… pas tout, mais…

- Tout, ment-il avec beaucoup plus d’assurance qu’il ne l’aurait cru. Je m’interroge seulement à savoir si Arichis cherche vraiment à reprendre Faustina ou avez-vous ici… quelque chose de plus précieux que sa petite fille.

Comme son fils par exemple. Parce que logiquement, Faustina devrait être avec son père. Et que c’est plus pratique de réclamer Faustina que de nommer Oscario. Elle réitère sa question sur le thé. Exactement la même formule. Il hésite, se demandant s’il n’a pas seulement une impression de déjà vu et répète son refus.

- Oui, bien sûr.

Quoi ?!

Elle agite une petite cloche d'or qui était jusqu'alors posée sur le rebord de la cheminée, elle ne sait meme pas exactement comment elle est arrivée entre ses mains. D'ailleurs est ce le petit objet qui tinte si fort a ses oreilles ou les battements de son cœur ? Il a dit qu'il avait tout entendu, oui mais il a dit aussi qu'il voulait du thé. Ses yeux se heurtent aux siens, qu'est ce qu'il sait au juste ? En tout cas ce qu'elle sait elle, c'est qu'il n'a pas aimé sa lettre ... Oui c'est plus facile de penser a ça qu'au fait qu'il sache tout, enfin si tenter que l'on sache ce que voulait dire ce tout. Bref il avait eut l'air contrarié en confirmant la réception de Marion et de ses mots, non ? Ses yeux se plissent, ils sont cernées par de trop nombreuses nuits sans sommeil, elle semble chercher des réponses dans son regard a lui. Machinalement elle lisse les pans de soieries noires qui couvrent ses jambes et c'est la qu’apparaît Agnes.

Seule véritable figure maternelle dans la vie d'Ange, la gouvernante est toujours de nature joviale, souriante et pleine d'entrain pourtant quand elle se rend compte de qui est leur visiteur, ce ne serait que doux euphémisme de dire qu'elle a un mouvement de recul. Elle le regarde de bas en haut, puis ses yeux vont vers sa dame, de nouveau vers lui. Elle porte une main sur son cœur. Si bien qu'Angelina se presse hâtivement vers elle. " Agnes allez vous bien ? Que vous arrive t'il ? " La domestique déglutie, son regard est fuyant mais elle semble avoir compris quelque chose et s'en trouver mieux. " Ce n'est rien ma dame, un léger vertige. Vous m'avez fait mandée ? " La Soltariel a le regard soucieux, plus encore qu'il y'a un instant et elle se fait plus pale si cela est possible, son affection et ses inquiétudes pour la femme sont palpables. " Nous désirerions une tasse de thé, mais cela n'a pas la moindre importance, vous devriez vous reposer. Souhaiteriez vous que je fasse venir le médecin ? " Elle secoue la tete et s'écarte des attentions de la maîtresse des lieux. " Du thé, cela s'en vient dans un instant ma dame. " Et Avant qu'Ange ne pusse l'en empêcher elle disparaît dans un bruissement de tissus, les yeux vers le sol.

Elle reste pensive un instant, a fixer l'endroit ou a disparue la gouvernante, voila qui était pour le moins inhabituel, qu'est ce qui avait pu lui causer un tel émois ? Puis elle se souvient qu'il est la et pour cause elle sent son regard sur elle, alors a nouveau leurs yeux s'agrippent. Est ce vraiment le bon moment pour qu'ils aient la discutions qui va suivre ? Mais y'aura t'il jamais bon moment ? N'était pas t'elle pas trop fatiguée ? Ses émotions trop a vif ? Mais en serait t'il désormais jamais autrement ? Elle soupire lourdement. " Ainsi dont vous avez tout entendu, voila qui ne me dit pas pourquoi vous étiez la .. " Le ton est neutre, elle n'accuse pas, elle constate. " Est ce la votre seule interrogation ? " Car elle a perçue autre chose entre ses mots, une autre question et avec toute la franchise qui la caractérise elle ne se prive pas de la porter a voix haute, contrairement a lui. " A moins que vous ne vouliez savoir si Oscario se trouve ici ? Si je le cache a Solaria ? " Elle espère que sa voix n'a pas vacillé a la mention de son prénom, que ses yeux ne se font pas trop brillant et que son ton ne dévoile pas combien elle aurait aimée que cela pusse etre vrai.

Elle secoue la tete. Mais ce n'est pas assez, la question attend réponse, bien que ce soit elle qui l'ait posée. " Il n'est pas ici. Faustina et moi sommes seules. " Enfin sans compter les domestiques et les gardes. Qu'importe cette réponse en dit a la fois beaucoup et très peu. Sa voix ne s'est pas brisée se soulage t'elle, mais elle se rend soudainement compte que la distance qui les sépare est infime et pour cause elle s'était approchée pour se quérir de l'état de santé d'Agnes et ensuite .. Ensuite elle n'avait pas reculée. Elle ne s'était pas avancée non plus. Avaient ils étés aussi prés dés l'instant ou ses pas l'avaient portés vers la gouvernante ou était ce lui qui s'était approché ? C'est fou comme l'esprit pouvait s’arrêter sur des choses insignifiantes quand il cherchait a fuir ce a quoi il ne voulait pas penser. A quoi ne veut t'elle pas penser ? Au fait qu'il en sache trop ? Au fait qu'il soit la ? Au fait qu'Oscario lui ne le soit pas ? Ou au fait qu'Arichis veuille lui reprendre Faustina, peut etre un peu tout ça a la fois et vu que la fatigue n'aide pas elle laisse échappée un peu malgré elle: " J'ai besoin de savoir si vous avez parlé de mon mariage a quelqu'un .. "  Cette fois le ton n'est plus du tout assuré, comme son mariage qui n'en n'est pas un. Aie, douleur traîtresse. Elle déglutie, redresse le menton et son regard rivé au sien elle attend, le temps se suspendant dans cet instant.

Il ne sait plus tellement pourquoi il est encore là. Ah oui, elle lui a proposé du thé et il a accepté. Crétin… il fallait partir. elle fait tinter la clochette pour le thé. Lewis l’a déjà vu. Trop tard pour partir incognito. Mais bon, maintenant, il pourra toujours prétexter venir de manière « officielle » Il peut le faire maintenant et c’est tout à fait justifié. Mais non, il ne porte rien qui puisse s'affilier au palais ducal ni à Tiberia. Pas aujourd’hui. Aujourd’hui, il est venu en tant que lui-même. Récupérer un vestige du passé. D toute évidence, Lewis n’a pas encore répandu la bonne nouvelle de sa visite ou du moins, Agnès n’a pas été la première informée s’il se fie à sa réaction. Par réflexe, il fait quelque pas dans sa direction, mais son Ange arrive avant elle. Contrairement à Lewis, il ne s’est jamais vraiment bien entendu avec Agnès, mais il ne veut quand même pas lui faire peur. Et il remet aussitôt sa main derrière son dos. Il se demande si elle a remarqué qu’elles sont manquantes ? Il ne dit rien, par crainte de troubler Agnès davantage. Il la regarde aller préparer le thé se demandant aussi si elle va aller vérifier. Eh merde…

Son Ange lui pose une question et il met quelques secondes à retrouver le fil. Ah oui. Oh, la question piège, pense-t-il en serrant les lettres dans sa main, les froissant par la même occasion.

- Heum… hésite-t-il.

Wais, je venais chercher des lettres que vous auriez du lire y a des mois, mais non, parce que votre chère Agnès a voulu vous protéger. Mais maintenant, ça n’a plus aucune importance. Non, il ne peut pas dire ça. il cherche une bonne raison, mais la Dame semble s’inquiéter de plus important. Oui, c’est sa seule question, du moins au sujet de ce qu’il a entendu. Est-ce que Oscario est ici. Ce serait bien que lui le sache, puisque c’est un fouineur. Et Tiberia le sait. C’est aussi pour ça qu’il est sous contrat, non ?

- Euh… oui, répond-t-il rapidement pour éviter qu’elle se souvienne qu’il n’a pas répondu à la raison de sa présence ici. Il est presque soulagé lorsqu’elle l’informe que non, il n’est pas là. Peut-être lui ment-elle, mais mieux vaut qu’il ne le sache pas. En même temps, il le découvrira bien assez vite. Je n’aurais rien dit, dans le cas contraire, dit-il à voix basse.

Il s’attend toutefois à ce qu’elle insiste sur la raison de sa présence ici, mais elle semble avoir un sujet qui la préoccupe davantage. Et ce qu’elle lui demande le surprend. Et il n’arrive pas à cacher sa surprise. Mal à l’aise, il passe d’un pied à l’autre et essaie de regarder ailleurs, mais plus pour se souvenir s’il en a parlé ou non… le jours suivant le choc de cette annonce, il ne s’en souvient que vaguement et à travers une brume alcoolisée.

- Je… il hésite.. peut-être à Rhys...non, il n’a pas parlé de mariage… Je crois pas, non… c’est un peu… flou, avoue-t-il. Non, il n’a pas dû le dire. Pourquoi l’aurait-il précisé ? Non, je me suis dit que ça se saurait bien assez tôt.

Mais en effet, la nouvelle ne s’était pas répandue. Bon sang, c’est de ça qu’il aurait dû s’inquiéter, pas de ces lettres. Angelina de Solaria, de retour à soltariel, mariée à un Anoszia. Bon sang, il aurait pu venir de manière officielle et cette idée le terrifie.

Il n'aurait rien dit ... Curieusement elle le croit, il a beau travaillé pour Tibéria, elle sait qu'il ne l'aurait pas trahi. Mais il n'est pas la, tout serait tellement plus simple si il était la. Mais de toute façon il ne pouvait pas etre la, meme si ils étaient vraiment mariés, meme si les choses n'étaient pas ce qu'elles sont .. Par ce qu'il est banni. Elle aimerait se dire que c'est pour ça qu'il n'est pas la, mais a quoi bon se voiler la face, la raison est toute autre. Elle s’efforce de rester calme tandis qu'il cherche visiblement a se remémorer si il a parlé de son union avec Oscario a quelqu'un. Si tel était le cas bien sur elle ne saurait lui en vouloir, après tout, ça n'aurait pas du etre un secret .. Enfin si .. au début .. Enfin non .. Bon sang tout est tellement compliqué.

Elle s'écarte de quelques pas, lui tourne le dos puis se laisse finalement tomber lourdement dans le canapé, son regard happé par l’âtre sans feu de la cheminée. Il n'en a parlé a personne essaie t'elle de se rassurer si il l'avait fait alors les choses seraient devenues bien plus compliquées ou alors pas vraiment .. Juste gênantes. Terriblement gênantes et douloureuses. Ses épaules s'affaissant, elle glissent ses main sur son visage, en arrière jusqu’à ses cheveux, compromettant quelque peu la rigidité de son chignon, puis ses paumes se reposent sur ses genoux avant que ses doigts ne se mettent a maltraiter le tissu de sa robe. " Il est heureux que vous n'en ayez point parlé. " Finie t'elle par dire si bas que probable qu'il dusse s’approcher pour bien l'entendre. Ces quelques mots engagent a plus. A quoi bon retarder l'inévitable.

Elle déglutie. Elle ne sait pas si il s'est avancé ou si il n'a pas bougé, mais elle sent son regard sur elle et ça la déstabilise par qu'elle craint ce qu'il va pensé d'elle ensuite. Elle ne devrait pas, mais quand quelqu'un a autant compté qu'il a compté, il est plus dure qu'on ne le voudrait de ne pas se soucier de ce qu'il pusse pensé. " Si vous en aviez parlé. Vous seriez passé pour un menteur et ma réputation aurait été ruinée. " Tout ce qu'elle dit n'a sans doute pas le moindre sens pour lui, mais cela en a t'il pour elle ? Il y'a encore quelques Enneades, elle était heureuse, le cœur gonflé d'amour et de la promesse d'un avenir heureux. Aujourd'hui il n'en restait rien. Elle avait perdue Oschide .. Son cœur se serre. Elle avait perdue Tibéria. Ses entrailles se font douloureuses. Elle l'avait aussi perdue lui d'une certaine façon, brisant ce qui aurait pu etre une possible amitié en lui révélant son union.  

Sa gorge la brûle. Puis elle avait perdue Oscario. Cette fois son etre se déchire en lambeaux tandis qu'une peine d'une lourdeur sans fin vient l'accablée, alors la voix sans doute plus rauque qu'elle ne voudrait, elle ajoute encore. " Personne ne sait... Personne ne saura .. " Puis précipitamment elle ajoute. " Tout de suite .. Personne ne saura tout de suite. " Par ce qu'un jour, ils sauraient. Le monde entier serait libre de le découvrir. Oscario se libérerait du joug de son père, il reviendrait la chercher et ... Et elle se berce d'illusions et ça fait mal, terriblement mal. Ce n'est pas ce qui ramènera Oscario auprès d'elle, ce n'est pas ce qui changera quoi que ce soit a la situation et ce n'est pas ce qui l'aidera a aller mieux. Elle déglutie, elle inspire. Elle ne doit pas pleurée. Ce serait égoïste. Elle doit tenir bon. Il a surement des questions et il va bien falloir qu'elle y réponde si elle espère qu'il garde son secret. Il suffit de tenir bon encore un peu plus .. Il faut toujours tenir bon un peu plus .. jusqu'au prochain coup, la prochaine blessure, la prochaine douleur ... jusqu’à ce qu'elle ne puisse plus. Mais il y'a Faustina alors elle tient bon pour elle .. mais si on lui prenait Faustina ?    

Et durant de longues secondes, il ne sait pas si c’est bien ou pas qu’il ne l’ait révélé à personne. Non, il ne croit pas l’avoir dit à qui que ce soit. Parce que bon, peu importe, qu’elle ait épousé Oscario d’Anoszia, ce n’était pas une bonne nouvelle si elle comptait rester à Solaria. D’autant plus que Oscario ne pouvait venir. Il savait bien que comme Oscario a été banni, mieux vaut que personne ne le sache. Elle risque de perdre Solaria et d’être bannie à son tour. Mieux valait que personne ne le sache avant qu’elle ait prit ses dispositions, non ? Non, sans vraiment y avoir réfléchit, il sait que mieux vaut que personne ne sache. Elle lui avait dit d’emblée qu’excepté les autres Anoszia, il était le seul à le savoir. Ça ne faisait aucune différence pour lui. Elle est mariée.

Il a un léger haussement d’épaule. Souvent, il est un menteur. Après, il aurait sans doute trouvé des tas de raisons plus ou moins bidons pour expliquer ce faux mensonge. Il se rend compte qu’il n’aurait même pas hésité à expliquer ce « mensonge ». L’amoureux éconduit aurait été facile à exploiter. Ça reste une piste à exploiter et s’il le faut, il le fera. Il se dit que toute cette histoire doit peser sur les épaules de son Ange et il comprend ce qui l’accable, mais ça n’explique pas tout. Elle lui semble beaucoup trop lasse et beaucoup trop ravagée pour que ce soit qu’une histoire de dissimulation. Après tout, elle n’en est pas à sa première affaire de dissimulation, il en est le parfait exemple. Sauf que cette fois, elle risquait de perdre Solaria.

- Je suppose que vous êtes revenue pour prendre vos dispositions pour Solaria dit-il, sombrement, après avoir jeté un oeil autour pour éviter que Agnès ou toute autre n’arrivent soudainement et ne surprenne la conversation.

Sickert est pratique. Il se dit qu’elle veut prendre le temps de disposer de Solaria avant de retourner à Langehack, ou ailleurs, rejoindre Oscario et vivre le parfait bonheur, pense-t-il amèrement. Il en a presque le vertige, mais il faut rester lucide. Rester lucide. Il doit rester lucide. Lucide et concentré.

Brusquement, elle tourne la tete vers lui, se tordant a demi sur le canapé. " Prendre mes dispositions pour Solaria ? Pour quoi faire ? " Son expression est franchement étonnée, elle ne saisie pas ou alors c'est lui qui n'a pas saisie. Toujours est il que ni lui ni elle n'ont le temps d'ajouter quoi que ce soit que Lewis fait son apparition, chargé d'un panier en osier fort rempli. Il incline la tete puis s'approche de la cheminée dans l'idée visible d'y allumer un feu. " Je ne pense pas avoir demandée quoi que ce soit. " L'intendant lui jette un regard .. serait ce de l’inquiétude ? Mais oui. Les yeux qu'ils portent sur Sickert, eux sont franchement accusateurs. Oh, comprend t'elle soudain, il lui attribut sa peine, forcément il ne sait pas, personne ne sait ou si peu.  

" Agnes m'a fait savoir que vous pourriez avoir froid. " Elle hausse un sourcil, décidément la gouvernante agissait de façon étrange, lui donnant une échappatoire a ses propres tracas, elle se soucie de son état. " Ne vous semble t'elle pas un peu agitée aujourd'hui ? " L'homme secoue la tete sans pour autant cesser sa besogne, pourtant quand la réponse franche et définitive, se fait entendre, il glisse clairement un regard réprobateur vers celui que jadis il appelait Sire Teleostei. " Elle sera simplement perturbée par l'arrivée TARDIVE de votre invité, comme nous tous. " L'allusion est évidente, il ne parle bien sur pas de ce jour, la journée n'est pas aussi avancée. Il parle de l'abandon d'autre fois, de ses années a attendre son retour. Il ne sait pas combien la situation a changée. Trop empêtrée dans les souvenirs qu'il a réveillé, Angelina ne réponds rien.

L'intendant fini son ouvrage, se redresse, fixe le feu qui prend doucement, puis glissant a nouveau le panier a son bras, il quitte la pièce. Mais cette fois il prends soin de faire coulisser les portes de bois derrière lui. Il ne lui plait peut etre pas de savoir sa dame avec ce misérable, mais l'homme est un serviteur respectueux et efficace, la maîtresse des lieux a le droit a son intimité et il se fait devoir de la protéger, y compris de la curiosité des autres gens du manoir .. Y compris de la sienne d'ailleurs. Le silence retombe. L'on entend que leurs souffles et le crépitement du feu, le regard de la dame se perd sur les flammes puis ses dernières paroles lui reviennent. Il y'a méprise. Elle doit la clarifier. Elle soupire. Il n'y'a pas vraiment de bonne façon pour le lui dire. Mais peut etre qu'en en disant un minimum, il ne souffrira pas trop.

Cette fois, elle inspire profondément avant de chercher son regard pour enfin souffler: " Je suis revenue pour rester. Faustina et moi nous allons restées. " Elle n'a pas mentionnée Oscario alors tout est évident non ? Maintenant ses yeux vont s'écarquiller, il va comprendre et poser plus de question, mais il va comprendre n'est ce pas ? Il ne va pas l'obliger a tout lui expliquer. En meme temps y'a t'il moyen d'y comprendre quoi que ce soit ? Elle meme n'est pas sure de comprendre. Il y'a quelques Enneades, elle était une femme mariée et elle ne l'est plus .. Enfin si .. Non ... Enfin ... Oh par les dieux tout était tellement compliqué, pense t'elle en se levant d'un bond pour lui faire face. " Oscario n'est pas ici. Fautisna et moi allons vivre a Solaria et nul ne doit savoir pour mon mariage comprenez vous ? " La tout est clair ? Non, non ça ne l'est pas, soupire t'elle et ses yeux se ferment une brève seconde tant par ce qu'elle est épuisée que pour stopper de possibles larmes. Tout cela était une erreur. Il était trop tot pour avoir cette discutions, bien trop tot.   

D'accord la situation ne semble pas être ce qu'il croit. Mais pas du tout. D'accord, elle n'est pas ici pour disposer de Solaria. Elle semble même étonné qu'il fasse cette supposition. Ça lui semblait logique pourtant. Lucide… il semble qu'un détail lui échappe, mais lequel ? Bon sang, il se sait plus perspicace habituellement, mais lorsqu'il s'agit de son Ange, il lui arrive souvent de perdre le fil. Rester lucide, concentré. Difficile avec toutes ces interruptions. Lewis revient. De toute évidence, ils se relaient pour jouer les chaperons. Comme avant… mais avant, c'était amusant, pas aujourd'hui. Si quelques minutes plus tôt, il a vaillamment soutenu le regard de Lewis, cette fois il baisse les yeux. Il a raison. Il aurait dû s'annoncer. Mais il ne prévoyait pas non plus se faire voir. De personne. Et encore moins de tout le personnel. Il a raison, il aurait dû revenir bien avant. Mais il est trop tard pour les regrets. Il ne dit donc pas un mot.

Il y a de longues minutes de silences ou il se contente de fixer le bout de ses bottes. Il attends que Lewis reparte. Et il semble que son Ange attende la même chose. Bien sûr, s'ils parlent de son mariage que personne ne doit savoir pour le moment, elle ne dira rien. Donc les gens de Solaria ne connaissent pas ce détail. Il fait pourtant toute la différence. Lewis finit par partir et ferme la pièce. Impossible, ou presque, de ne pas se faire entendre s'il lui ou Agnès revienne. Tant mieux.

C'est elle qui finit par parler. Elle dit qu'elle est là pour rester. Il est brusquement scindé en deux pensées opposées. Joie, elle reste ! Eh merde, elle reste ! Bon sang, il ne pourrait pas se décider une fois pour toute ? Pas maintenant. Pas maintenant. Faustina et elle resteront. Oscario n'est pas là. Oui, ça il comprend et il est bien content que ça ne soit pas le cas. Mais pas elle, de toute évidence…

- Oui, je comprend, dit-il.

Mais il a un doute. Elle semble vouloir lui faire comprendre quelque chose sans le dire et il ne sait pas du tout s'il le sait clairement où si c'est lui qui se fait des idées.

- Je crois… je ne suis pas certain de comprendre… il semble soudainement très mal à l'aise il fixe le sol avec beaucoup d'intérêt. Je crains que mes déductions soient corrompues par ce que je voudrais... il serre la mâchoire et hésite, puis il se lance. que j'ai tort ou raison, le choix que vous faites ne vous rend pas heureuse… Et il relève la tête. Je ne dirai rien. Je mentirai à tout le monde s'il le faut.

Il comprend, dit il. C'est un soulagement, enfin ses mots suivants le sont moins par ce que qu'est ce qu'il a compris au juste et qu'est ce qu'il voudrait ? Non, il n'a pas compris sans quoi il ne suggérerait pas que c'est sa décision. " Ce n'est pas mon choix ... " Elle secoue la tete, au point ou ils en sont elle ne sait plus très bien ce qu'elle doit lui dire ou lui taire. Elle se détourne puis se laisse a nouveau choir sur le canapé. " La vérité c'est qu'il n'y'aura pas besoin de mentir .. Par ce qu'il n'y'a rien a dire ... C'est si vous le faisiez que vous mentiriez .. " Oh bon sang, se sermonne t'elle intérieurement, plus la conversation avance plus elle devient nébuleuse, voila qui ne lui ressemble guère. Mais elle ne veut pas le blesser, puis pas question de lui montrer combien elle va mal, ce serait parfaitement égoïste, alors quoi ? Elle glisse ses mains sur son visage et pendant un moment elle ne dit rien, ses épaules sont affaissées, sa respiration est forte .. La vérité c'est qu'elle se donne du courage. Pas qu'elle en manque, mais par ce qu'il lui en faudra beaucoup pour ce qui va suivre.

Enfin ses paumes glissent sur ses joues, son menton, son cou, elle déglutie. " Je ne suis pas mariée... " Non, non non, cela ne va pas du tout. Elle enchaîne rapidement. " Enfin si ... Enfin c'est .. C'est compliqué. " Elle ne le regarde pas. Elle lui tourne le dos. Elle ne veut surtout pas croiser son regard. " J'ai peur que la vérité ne vous blesse d'avantage, mais je ne sais comment vous faire comprendre les choses sans devoir vous les expliquer. " Elle soupire encore, elle secoue la tete pour elle meme, elle prend une grande inspiration puis les yeux perdus dans le vague elle se lance enfin. " Je vous ai dis qu'Oscario m'avait rejoint en Nanie et que nous nous y étions mariés ... Ce n'était pas un mensonge, mais ce n'était pas non plus l'exacte vérité. " Elle parle vite, sans pause aucune, de crainte qu'il ne s'imagine des choses avant de connaitre les faits. " Nous nous sommes unis sur une plage, nous avons échangés nos vœux sous le yeux des dieux ... " Elle ferme les yeux, elle a besoin de trouver les mots justes pour ne point le blesser d'avantage.

Pourquoi penser a ses instants heureux lui était il devenu si douloureux ? " Mais hormis les dieux, le seul témoin de nos promesses échangées, ne fut pas un prêtre ... Mais un matelots du navire d'Oscario. " Probable qu'elle devrait le regarder, jaugée sa réaction, mais elle craint que si elle s'y risque elle n'ait plus la force de poursuivre. " Oscario craignait que son père n'autorise pas notre union. Il était convenu que nous le mettions devant le fait accomplie une fois un enfant conçut et alors il n'aurait plu eut d'autres choix que de nous donner sa bénédiction. " C'est ce qui avait toujours été convenu, bien que la dernière soirée passée avec son époux lui aille fait doutée de cela. Sa voix se fait plus basse, c'est presque un murmure car le pire reste a lui révéler. " A notre retour de Nanie, tout avait changé, chacun de nos projets avait volé en éclats .. Oschide .. Oschide était mort, Azénor également, les Anoszia étaient bannis, on disait Tibéria responsable ... "   Elle glisse une main sur son front puis sur ses cheveux, sa voix se fait rauque.

Malgré tout elle continue, il n'est sans doute pas la bonne personne a qui racontait tout ça, mais en meme temps il est le seul avec qui elle en éprouve le besoin. Le seul ami qu'il lui reste, si tenter qu'il pusse en etre un jour ainsi de leur relation. " Cela ne changeait rien pour moi ... Cela ne change rien, je suis sa femme. Nous avons gagnés Langehack. Il a demandé la permission a son père de m'épouser officiellement et ... " Sa main glisse sur ses lèvres, son cœur cogne durement dans sa poitrine. " Il n'y'a pas eu de mariage officiel et il n'y en aura pas ... " Elle ajoute précipitamment. " Pas pour l'instant. Vous, la duchesse de Langehack, Arichis et la fratrie Anoszia êtes les seuls a etre au courant de notre union et les choses doivent restées ainsi .. " Elle butte sur les derniers mots, par ce qu'ils lui sont intolérables et pourtant ils lui brûlent les lèvres en meme temps qu'ils déchirent son cœur. " Je suis sa femme. " Dit t'elle encore avec force retenant un sanglot. " Mais si cela venait a se savoir, aux yeux du monde je ne serais rien de plus que sa maîtresse. " Et cela lui procure une douleur inimaginable. Une larme silencieuse et solitaire glisse sur sa joue puis le silence vient les envelopper, l'espace d'un instant a la fois pesant et gênant.

Elle ne lui a pas dit pourquoi ils étaient séparés, d'ailleurs elle ne lui a pas vraiment dit qu'ils étaient séparés. Probable qu'il s'en moque, puis tout cela est temporaire se convint t'elle malgré les émotions traîtresses qui lui soufflent d'odieuses pensées. Que pense t'il d'elle maintenant ? Qu'elle est stupide ? Idiote ? Naïve ? Elle l'avait été. Mais ne disait on pas que l'amour rendait aveugle et les dieux lui étaient témoins de combien elle aimait son époux. C'est ce qu'il était, au meme titre qu'elle était sa femme. Qu'importe le reste du monde et pourtant il n'était pas a ses cotés. Elle était seule. Une autre larme glisse sur sa joue et elle s'en maudit, mais elle ne cherche pas a la chasser. Tout ce gâchis elle ne le doit qu'a elle meme. " Je suis désolée. " Murmure t'elle enfin. " Vous n'auriez pas du avoir a apprendre tout cela. Je m'en veux cruellement de devoir vous y mêler d'une quelconque manière, si seulement je ne vous avais rien dis a Langehack .. " Elle déglutie puis elle ajoute encore, toujours sans le regarder. " Je suis désolée de ne pas avoir eut la force de vous mentir. " Si elle l'avait eut, alors il aurait pu reprendre le cours de sa vie sans qu'elle n'ait a lui demander de protéger ses secrets. Il ne méritait pas ça. A lui plus qu'a quiconque elle ne voulait pas demander une telle chose, mais il en allait du futur. " Vous ne me devez rien, je comprendrais que vous partiez pour ne plus jamais revenir, comme je comprendrais que vous puissiez me maudire au point d'en avoir cure de mon avenir ... Mais il en va aussi de celui de Faustina, de mon domaine. Je n'ai d'autres choix que de taire tout cela .. Pour l'instant. " Termine t'elle comme une promesse a laquelle elle semble se tenir sans faillir. Un jour les choses seraient différentes, Oscario l'avait promis .. Enfin non, il n'avait pas fait de promesses, mais il l'avait dit et elle le croyait, par ce que c'était le seul espoir auquel elle pouvait encore se raccrocher. Et en ces temps sombres, elle avait besoin de ce genre d'espoir.    

Il tique à sa réplique. Ce n’est pas son choix ? Bien sur que c’est son choix. Sinon qui d’autre a fait ce choix à sa place ?

- On a toujours le choix, mon Ange, réplique-t-il, sans vraiment s’en rendre compte.

Il n’en pense pas moins. Avoir le choix n’exclu pas que les choix soient agréable. Et ça n’exclu pas la possibilité de devoir choisir entre deux maux. Mais on a toujours le choix. Se battre ou non. Se relever ou rester couché. Oui ou non. On a toujours le choix. Il a le choix. Il a le choix de rester à écouter ce qu’elle veut lui dire ou ne pas l’écouter. Il a le choix de rester ou de partir. De continuer ou de faire demi-tour. Il choisit d’écouter. Non pas parce que les révélations de son Ange lui plaisent. Loin de là. Ses respirations profondes et contrôlées en sont la preuve. Il se fait violence pour rester lucide, pour que la colère ne fasse pas commettre le pire. Il n’a pas bougé depuis qu’il s’est avancé vers Agnès. Et il se dit qu’il est préférable qu’il ne bouge pas, pour le moment. Parce que… pour la même raison, il garde ses mains croisées dans son dos, sur les lettres.

Quel gâchis. Ce qu’elle raconte, c’est exactement tout ce à quoi il n’a jamais voulu la condamner. Une simple maîtresse ? Non. Qu’elle perde Solaria ? Non. Qu’on la juge par sa faute ? Non. Il n’apprécie pas particulièrement qu’elle se défende que ce secret doit le rester pour protéger solaria et Faustina. Il émet un grognement contrarié et amorce un mouvement. Machinalement, il traverse le salon et se poste près de la cheminée, appuyé contre le mur. Il a toujours affectionné cet endroit, surtout quand la principale lumière émane de l’âtre, éblouissant les autres, il se retrouvait dissimulé des regards.

-  Avez-vous toujours eu cette mauvaise opinion de moi ou est-ce aussi nouveau pour vous que pour moi ? Il a un reniflement agacé. N’ayez craintes, autant pour Faustina, que pour Solaria que pour vous, je ne dirai rien.

Non, il ne dira rien. Parce qu’il doit se rendre à l’évidence et, à défaut de l’accepter, de se faire à cette idée, son Ange ne l’aime plus. Son Ange est amoureuse d’un autre. Peu importe que le mariage soit officiel ou non, c’est Oscario qu’elle avait choisit. Et qu’elle choisissait encore, selon ses propres paroles.

- Vous n'avez pas à être désolée. Vous savez très bien que me mentir n’aurait fait qu’aggraver la situation. Sans s’en rendre compte, il a ramené ses mains à l’avant et croise les bras, oubliant les lettres qu’il cache pourtant avec obstination depuis le début. Il émet un ricanement sarcastique. Il semblerait que nous ayons tous les deux à essuyer les contre coups d'un ou des choix qui ce sont retournés contre nous…

Il inspire profondément, puis expire longuement. Rester lucide et concentré.

Oui, on avait toujours le choix, celui de ses actions. C'est cette situation qu'elle n'avait pas choisie. Etre séparée d'Oscario. Vivre a Solaria sans lui. Mais il y'avait toujours un choix. Etre une victime, subir les manigances d'Arichis en suppliant qu'Oscario la garde prés de lui ou se relever, accepter son choix et élever Faustina. Elle avait fait le second, bien que l'espace d'un instant ce matin la, elle avait envisagée le choix d’être une victime. Mais quand un enfant entrait dans l'équation, le choix était tronqué et les perceptions bien différentes. Elle avait toujours fait ses choix, mais jamais maîtrisée les situations, après tout elle n'en était pas a son premier abandon, en présence de celui, que jadis, elle avait appelée son pirate, elle ne risquait pas de l'oublier. Néanmoins, elle n'a pas relevée sa remarque, par ce qu'il y'avait tant a lui dire et que trouver les mots étaient si dure, point n'était besoin de se rajouter un débat sur la légitimité ou la marge de choix de chacun.

Alors elle parle et il écoute, elle lui dit tout, enfin pas exactement mais presque. Peut etre aurait t'elle comblé les blanc si il l'avait demandé mais il ne le fait pas, c'est sans doute mieux ainsi. Après tout sa voix s'est faite plus rauque qu'elle ne l'aurait voulue et quelques larmes ont étés versées. Mais elle ne peut pas reniée sa douleur ou son amour pour Oscario, quand bien meme elle s’efforce de ne pas blesser Haize ... Sickert ! Un jour elle allait devoir réussir a l’appeler ainsi. Elle inspire profondément, ses mains se tordent sur ses jupes puis elle redresse la tete pour lui faire face, il est dans l'ombre de la cheminée alors qu'elle meme est dans sa lumière. Entre ombres et lumières, n'est ce pas ainsi qu'il en a toujours été de leur relation ? Elle pourrait presque en sourire quand quelques souvenirs remontent a la surface, mais elle s'en abstient car le moment n'est guère a cela. " C'est vous qui devez avoir bien piètre opinion de moi pour croire que je confierais tout cela a un homme en lequel je n'ai pas une parfaite confiance. "

C'était un fait, malgré tout ce qu'il y'avait eut, elle savait qu'elle lui confierait sa vie sans sourciller, aussi étrange que cela puisse paraître. " Croyez vous que si j'avais eu mauvaise opinion de vous, je vous aurais fait sortir des geoles ce jour la au mariage ? Sans meme savoir pourquoi vous y aviez été enfermé. " Penser a ce jour la fait mal, pour tant de raisons, qu'elle préfère ne pas s'y attarder alors elle enchaîne. " Si je vous pensais etre un mauvais bougre, je ne vous aurais jamais parlée de mon mariage a Langehack et je vous aurais encore moins révélée tout ça aujourd'hui. Non, Haize .. " Oui, d'accord ce nom la a fourché malgré elle, mais ils sont seuls ça n'a pas d'importance. " Malgré nos différents, j'ai confiance en vous. Mais cette confiance et le genre d'homme que vous êtes ne sont pas forcément compatibles avec le fait que vous deviez gardé mon secret, vous ne me devez rien. " Termine t'elle en déglutissant mais sans détourner les yeux.

Elle se lève finalement, ils se font d'autant mieux face, elle ne s'approche pas pour autant. " Il me semble parfois que vous et moi ne faisons que ça ... Essuyer les contres coups de nos choix. " Elle secoue la tete puis elle ajoute comme pour elle meme. " Nous devrions peut etre arrêtés et simplement vivre. " C'est ce qu'elle avait décidée pour elle meme et Faustina, vivre en attendant la suite, ne pas ruminer le passé, ne plus souffrir ... Du moins était ce dans ses projets a long terme, avant cela elle s'était octroyée quelques jours pour panser son cœur blesser, sauf qu'il y'avait eut quelques imprévus .. Comme toujours. Avisant soudain des lettres qu'il tient en mains, elle les désigne d'un doigt levé en leur direction. " Qu'est ce que cela ? Était ce la but de votre présence ici ? " Elle hausse un sourcil, par ce qu'en y repensant, il n'avait pas répondue a cette question. Que faisait il la ? Ses épaules s'affaissent, par ce qu'elle croit comprendre et s'en trouve gênée ... " Oh .. Hum .. Vous étiez venu chercher votre redingote c'est ça ? "

Elle lui en avait après tout donnée elle meme la permission en lui restituant Marion. Mais cela n'expliquait pas ces lettres, qu'elle fixe désormais avec grande attention. Le regard n'est point accusateur, comme elle l'a dit, elle a confiance en lui alors elle ne s'imagine pas qu'il ait pu dérober quelconque document lui appartenant, ce genre de doutes appartient au passé. Un passé révolu. Ses yeux remontent sur son visage puis s'accrochent a son regard et elle attend, par ce que c'est a son tour de fournir quelques réponses ...

Quoi ? Elle lui réplique que c'est lui qui a une mauvaise opinion. C’est faux. Il n’a pas une mauvaise opinion d’elle. Sinon il ne serait pas ici à chercher à éviter des malaises. Pourquoi a-t-elle tant besoin de se justifier ? En même temps, peut-être que lui ne se justifie pas assez. En fait, il ne se justifie pas assez. Peut-être que s’il l’avait fait, il ne se retrouverait pas dans cette situation.

- Alors pourquoi insinuer que je pourrais me moquer de votre avenir ? Et vous n'avez jamais eu parfaitement confiance. Sinon vous m'auriez cru lorsque j'ai dit, l'an dernier, que je reviendrais...

Elle ne l'avait pas cru. Évidemment, elle n'avait pas non plus reçu les lettres qu'il lui avait écrit. Ces mêmes lettres qu'il tient à la main. Le faire sortir des geôles n’avait rien de gracieux. Elle lui a demandé de partir ensuite. Il n’aurait jamais pu sortir des geôles s’il avait commis un acte grave. Et il ne se serait jamais fait prendre vivant s’il avait commis une faute grave. Il y aurait eu des morts et ça se serait su. Zoïle avait du le lui dire pour que son Ange l’apprenne. C’était bien joué., petite sorcière.

- Peu importe, si vous avez confiance, vous savez donc que jamais je ne me moquerai de votre avenir. Surtout pas sous prétexte que vous ne m’aimez plus, dit-il, sèchement avant de reprendre rapidement. Oui, je sais, plus comme je voudrais, je sais tout ça, mais au final, pour moi, c’est la même chose. Et Je ne suis pas d’humeur à discuter de ce détail. Il hoche la tête. Vous savez très bien que je ne me serais pas contenté de votre mensonge, j’aurais persisté et vous auriez finit par me le dire, pour que je vous fiche la paix et j’aurais été furieux que vous me m’ayez menti et là, j’aurais pu être rancunier.

Étonnamment, plus il parle, plus il se calme. Pas un calme serein, évidemment, mais il n’a plus autant l’impression d’avancer aveuglément dans la tempête. Arrêter et vivre ? De quoi elle parle ? Arrêter de choisir ? Ou de lutter contre les conséquences de leurs choix ? Ou seulement ceux les concernants ? Impossible pour sa part. S’il arrête, il ne vivra pas. Il est un survivant. Il survit à chaque instant. Chacun de ses choix est pour sa survie.

- Nous n’avons pas la vision de vivre, mon Ange. Si je cesse de choisir, je meurs. Si je cesse de lutter, je meurs. Je ne peux pas arrêter et vivre.

Il ne saurait pas comment faire de toute manière. Elle pointe soudainement les lettres dans sa main. Il se rend compte qu’elles sont visible. Il serre la main dessus, mais inutile de tenter de les cacher maintenant. Bon sang. Quoi ? Le redingote ? Quelle redingote ?

- Quoi ? Quelle red… oh… euh… non… enfin… il pourrait mentir maintenant, plutôt que d’attirer l’attention sur les lettres. Ce serait si facile. Non, pas du tout. Je… je n’ai jamais eu l’intention de la récupérer. Si j’avais voulu, je l’aurais fait bien avant. Ce n’est pas la première fois que j’entre ici ces dernières ennéades, avoue-t-il sans la moindre gêne. Non, il n’a ni regrets, ni remords. Et il compte bien le refaire encore et encore s’il le faut. Il agite les lettres entre ses doigts, hésitant. Non, mieux vaut conserver sa première idée. Non, je suis ici parce que j’ai su que vous étiez revenue, dit-il sans mentir puisque c’est la stricte vérité, avec quelques nuances en ce qui concerne les lettres. Je ne comptais pas me montrer en fait, avant de… avant de m’inquiéter de la venue d’un messager de la part d’Arichis… avoue-t-il avant de détourner le regard.

Même en essayant très fort, il avait effectivement tenté de se convaincre du contraire, il ne parvenait pas à détester son Ange, ni même de l’ignorer. Avec le temps, peut-être y parviendrait-il.

Il semble agacé, blessé ou serait un brin de colère ? Elle ne sait guère analysée ce qu'il ressent avec ses propres émotions sans dessus dessous, mais elle craint soudain que cette conversation prenne une tournure encore moins agréable et elle n'a ni l'envie ni la force de se disputer avec lui ce jour. " Je ne dis pas que vous vous moquez de mon avenir, je dis que vous en auriez parfaitement le droit .. " Elle soupire. " Je ne suis pas sure qu'il soit opportun de parler a nouveau de ce qu'il s'est passé jadis. Néanmoins pour vous répondre, je n'ai pas doutée que vous reviendriez, mais j'avais passée prés de 9 ans a vous attendre en vain et je n'avais nulle envie de recommencer. " Sa mine se ferme alors qu'elle laisse échappée quelques mots de plus. " Puis, dois je vous rappeler que vous avez mit un an a revenir, un an sans daigner donner la moindre nouvelle .. " Elle brasse l'air de la main, comme pour dire que ça n'a pas d'importance. Cela en a, enfin ça en a eut, mais a quoi bon le ressasser.

Elle n'avait pue s’empêcher de ressentir une bouffée de colère quand il avait dit qu'elle ne l'aimait plus et qu'il n'était pas disposé a discuter de ce détail. Sauf que ce n'était pas un détail et qui avait dit qu'elle ne l'aimait plus. Elle ne l'avait jamais dit, elle en avait toujours été bien incapable. Mais cela ne changeait rien et il avait raison, elle ne pouvait plus l'aimer comme il le désirerait alors elle ne dit rien, elle acquiesce simplement a certains de ses mots. Oui, si elle lui avait menti, il l'aurait su, senti, par ce qu'il la connait mieux que quiconque. Mieux qu'Oscario meme, car il n'en a pas eu le temps. Qu'importe, elle aurait en effet finie par tout lui révéler sous la pression et alors les conséquences auraient pus êtres pires, elle avait dont fait le bon choix, si tenter qu'il y'en ait eu un bien sur. Leur vision s'affrontent une fois de plus, ils sont rarement d'accord et pourtant ça ne les a pas empêcher de s'aimer, les sentiments sont choses curieuses. " J'ai parfois l'impression d'avoir passer ma vie entière a me débattre, a lutter, aujourd'hui j'aspire a mieux. Je ne veux plus survivre, je veux vivre. Pour moi, pour Faustina, pour Solaria. Peut etre est ce de l’égoïsme. " Un faible sourire. " Mais je crois qu'il est temps. " Temps de vivre ou de penser a elle, peut etre un peu des deux.

Elle finie par aviser du fait qu'il tient des documents en mains, ce qui la ramène a son questionnement de savoir ce qu'il fait la. Une question a laquelle il n'avait pas encore répondue et qui semble le mettre mal a l'aise, elle n'en comprends pas la raison. Certes il n'est pas la pour ce qu'elle a suggérait mais il n'en était pas a sa première intrusion a Solaria et jusqu'alors cela ne l'avait jamais dérangé. " Savez vous que vous faites passé la garde pour des bons a rien. Mieux vaudrait que cela reste entre nous, ils risquent de mal le prendre. " Un regard entendu, elle s’essaie a plaisanter, mais elle peine a oublier ses mots précédents, comme elle ne peut détacher ses yeux de ses mains ou plutôt de ce qu'elles tiennent fermement. Elle s'approche encore, réduisant la faible distance entre eux. " Vous ne m'avez pas répondu, qu'est ce que cela ? " D'un doigt elle désigne le tas de feuille. " Si vous n'aviez pas prévu de vous montrer alors que cherchiez vous ? Que vouliez vous ? " Son regard remonte jusqu'au sien.

Et tandis que leurs yeux se cherchent, elle demande dans un souffle: " Est ce ainsi que seront nos relations désormais, vous vous octroierez le droit de me voir sans que moi je ne pusse faire de meme ? Si il n'y'avait pas eu ce messager, aurais je meme jamais sue que vous étiez la ? " Serait ce un reproche ou de la tristesse ? Peut etre un peu des deux. Elle ne pourrait lui en vouloir de l'exclure de sa vie, de mettre des distances. Cela aurait été compréhensible, bien qu'elle avait eut l'espoir qu'ils pussent devenir amis, mais quel était ce jeu cruel qui lui donnait a lui le droit de la voir alors qu'il lui refusait ce meme droit. Elle soupire puis hésitante, elle s'approche encore. Elle glisse ses paumes autour des mains de Haize, ses meme mains qui enserrent des lettres dont elle ignore tout. " Pour revenir sur ses mots qui ont étés vôtres tout a l'heure et que je ne peux me résoudre a laisser en suspension entre nous, surtout pas quand je m’aperçois que vous pourriez disparaître sans plus jamais que mes yeux ne croisent les vôtres. " Des yeux qui en l'instant s'accrochent fermement aux siens sans faillir. Une part d'elle meme lui commande de se taire, mais l'autre lui réclame cette dernière étincelle d'honnêteté .

C'est cette dernière part qui gagne et c'est dans un presque murmure qu'elle souffle: " J'ai passée 10 années a vous aimer de tout mon cœur, quand bien meme en une sombre période j'eu voulue vous détester, je n'y suis jamais parvenue. " Preuve était si il en avait fallut une, elle avait tout pardonnée pour qu'ils aient un nouveau départ, mais il en avait décidé autrement ou était ce la vie ? Qu'importe. " Une partie de moi vous aimera toujours, quoi que je puisse faire contre cela rien ne pourra changer ces sentiments. Mais aujourd'hui j'aime Oscario et c'est a cet amour la que mon cœur sera désormais fidèle. " Ses mains tremblent légérement sur les siennes, elle sait qu'il n'a pas envie d'entendre cela et le but n'est pas de le blesser a nouveau, mais cette fois elle a la chance de faire les choses comme il faut, de leur offrir ce qu'elle n'a pas pue a Langehack, un nouveau départ, une nouvelle relation, pas celle qu'il voudrait certes .. " Si nous laissions au passé ce qui doit l’être alors peut etre que nous pourrions etre amis ? " Elle baisse les yeux. " C'est probablement un souhait égoïste, mais vous êtes le dernier qu'il me reste et je n'ai pas envie de vous perdre aussi."

Agnes a frappée, enfin elle a donnée quelques petits coups, toute chargée qu'elle était, personne n'a dit "entrer", mais dame Angelina a fait mandée le thé donc elle l'attend forcément, alors d'une main elle fait coulissée les portes et elle entre. Ses yeux s'écarquillent. Oh pas par ce qu'ils sont proches ou pas par ce que leurs mains se chevauchent, non par ce qu'il tient les lettres. Elle est sure que ce sont les lettres. Ses mains sont prises de tremblement et dans un bruit de porcelaine brisée, le plateau atterrie sur le sol. La dame de Solaria s'écarte vivement de son invité sous le coup de la surprise et après un sursaut, puis elle se tourne vers elle l'air étonné et bien sur elle s'en vient toute inquiète vers sa chère gouvernante, mais Agnes reste la tétanisée par la question qui la taraude, est ce qu'elle sait ? " Agnes .. Agnes que se passe t'il, est ce que ça va ? " La voix lui semble lointaine, comme la main qui se pose sur son épaule, puis tout devient flou et elle s'écroule.

Il serre les lettres un peu plus, les froissant irrémédiablement. Sa mâchoire se crispe, pour ne surtout pas répliquer. Mieux vaut pas. Non, il n’a pas donné de nouvelles… de toute manière, ça n’a plus d’importance. C'est peut-être mieux qu'elle le croit ainsi. Le noter ne ferait croire qu’à un moyen détourné de lui faire des reproches, bien que ça ne soit pas sa faute. Mais elle n’avait pas attendu en vain, il était revenu. La première fois par hasard, certes, mais la seconde fois, il était vraiment revenu. Et il avait sincèrement fait le choix que ce serait pour de bon. Maintenant, bien qu’il ait un contrat avec la duchesse de Soltariel, rien ne l’empêcherait de repartir quand l’envie lui prendrait. Et étrangement, il se dit que ça pourrait se produire bientôt.

Il hoche la tête. Il suppose que c’est un truc de noble de vivre pendant que le reste du monde survit. Mais il n’a pas l’intention de contredire son Ange. À son avis, elle n’aurait jamais dû avoir à survivre. C’est beaucoup trop dangereux. Il ne répond toujours pas au sujet des lettres ou du moins pas la vérité. Elle n’aurait pas dû les voir.

- Ce n’est rien du tout. C’est à moi. Il hoche la tête. Oui, si c’est ce qu’il faut, parce que c’est sans doute mieux comme ça. Sans doute pas. Je serais reparti dans l’heure. Et c’est ce qu’il aurait fait. C’est ce qu’il devait faire. C’est ce qu’il aurait dû faire. Pour le moment, je suis toujours sous contrat avec votre cousine. Je ne risque pas de disparaître. Elle risque d’ailleurs de vous réclamer dès qu’elle sera informée de votre retour.

Ce qu’il risque d’ailleurs de faire lui-même de retour à Soltariel. Maintenant qu’il sait que Oscario n’est pas là, rien ne l’empêche. Il ne pouvait pas informer la duchesse sans d’abord venir s’assurer que c’était prudent. Pas pour lui, pas pour Tiberia, mais pour son Ange. Il le lui a dit, il mentira, pour elle, s’il le faut.

Elle lui prend les mains et il se retient de justesse de ne pas les retirer. Chose inhabituelle, il porte une chevalière à l'index droit, lui qui n'a jamais porté le moindre artifice luxueux, excepté ses redingotes qui ont toujours été soigneusement ouvragées. Il sent bien le tremblement, mais il n'est pas certain si c'est elle ou lui. Il se fait violence pour ne pas l'attirer contre lui et foutre en l'air toutes ses bonnes, ou mauvaises va savoir, résolutions et toutes les voeux de fidélité qu'elle ait pu faire. Mais il ne le fait pas. Est-ce encore une occasion manquée ? Au point où il en est, Ça ns plus vraiment d'importance.

Franchement, il aurait préféré qu’elle lui dise plutôt que c’est à lui que son coeur serait fidèle, mais non. Il ne se fait pas d’illusions non plus. Enfin, il ne s’en fait plus. Il les a noyé dans l’alcool à Langehack, toutes ses illusions concernant son Ange. Il n’est vraiment sobre que depuis qu’une petite ennéade, depuis Langehack. Et c'est uniquement parce c'était nécessaire.

- Vous êtes...

Il n’a pas le temps de terminer, sa phrase à peine amorcée, Agnes est entrée et a renversé le plateau. Tactique pour jouer les chaperon ? Ce serait bien son genre, mais n’est-ce pas un peu extrême, tout de même ? Même venant d'elle ? Ange s’y précipite, mais dès que la gouvernante fléchit les genoux, Sickert est derrière elle pour la soutenir.

- Par les juges... gromelle-t-il avant de soulever la vieille dame et de délicatement la poser sur le canapé.

Cette fois, les lettres sont définitivement froissées. Mais c'est bien le dernier de ses soucis pour l'instant.

- Elle fait ça souvent ou c'est ma présence qui l’émoustille ?

Il blague, ou pas, mais son ton est neutre, sans le sourire qui aurait dû y flotter si sa réplique avait eu pour but d'être divertissante. Ou alors c’est du sarcasme amer.

- Voyons, Agnès, vous savez très bien que je ne reste jamais longtemps. Et cette fois encore moins.

Elle n'a rien répondue a sa mention de Tibéria, ni au fait qu'elle la ferait probablement mandée bientôt. Bien sur elle avait prévue de se rendre a la cours de Soltariel, elle avait tout un tas de titres qui faisait qu'elle s'y devait désormais. Il lui fallait juste un peu de temps. Pour la revoir. Pour trouver quoi lui dire et peut etre aussi pour lui pardonner, bien qu'elle ne sache pas trop bien encore ce qu'il y'avait a pardonner. Elle non plus n'a pas eu de réponses a ses mots, mais les siens étaient d'un autre genre. Il avait commencé a parler, mais ses paroles étaient restées en suspend, interrompue par l'entrée fracassante d'Agnes. Saurait t'elle jamais ce qu'il avait voulut dire ? Et était ce préférable ou le contraire ?

Après un sursaut, Angelina s'était écartée vivement, comme prise en faute. En faute de quoi ?! De quérir une amitié. Certes pas, non inconsciemment une part d'elle meme, de par l'interruption de la gouvernante, venait de se souvenir des mots qu'avaient prononcés Oscario avant son départ. Il serait dangereux d’être ami avec celui qu'elle appelait jadis son pirate, pas pour elle, non pour lui. Heureusement, elle est bien trop soucieuse de l'état d'Agnes pour s’inquiéter de cela maintenant, elle se précipite a ses cotés, mais Sickert est plus rapide et il l’empêche de s'écrouler au sol. La dame de Solaria s'installe a genoux devant elle, après qu'il l'ait déposé sur le canapé. " Je suis fort inquiète, elle est de nature robuste et toujours en parfaite santé. " Répond t'elle a son interrogation, puis la gouvernante ouvre les yeux en meme temps qu'elle s'empare de sa main.

Elle essaie de se relever, mais Angelina la maintient, avec douceur mais fermeté, allongée.  " Vous avez brièvement perdue connaissance. " D'un regard, elle désigne Sickert. " Si il ne vous avez pas rattrapé, vous auriez pu vous faire très mal. Que se passe t'il ? Vous sentez vous bien ? " Agnes lui sert gentiment la main avec un regard d'excuse. " Que ma dame me pardonne, je dois simplement couvée un rhume, je ne voulais guère vous causer la moindre inquiétude. " C'est la que résonne les mots du pirate, par ce que oui dans le fond c'est toujours un pirate, bien qu'il se targue désormais d’être mercenaire. La pauvre femme rougie sous ses mots, les yeux d'Angelina étincellent, de colère ou de tristesse aller savoir. Elle n'a pas besoin qu'on lui rappelle qu'il fini toujours par partir. A dire vrai, tout le monde fini toujours par partir loin d'elle. Certains lui avaient étés arrachés par la vie, a l'image d'Ambre ou d'Oschide et d'autres de leur plein gré.

Elle inspire profondément, elle délaisse la main qu'elle tenait encore puis elle déclare d'une voix curieusement détachée. " Je vais faire venir le médecin. " Et elle les plante la tout simplement, sans que ni l'un ni l'autre n'ait le temps de répliquer quoi que ce soit. La gouvernante se redresse et plante un regard furibond dans celui de Sickert. " Tout ça c'est votre faute savez vous. Voila qu'elle va se faire du mauvais sang maintenant. Comme si elle avait besoin de ça. " D'accord c'est sans doute de la mauvaise foi. Elle semble se radoucir et lui adresse un pauvre sourire. " Pour une fois, je n'aurais pas été mécontente que vous restiez. Peut etre êtes vous bien le seul a pouvoir lui arracher un sourire et elle en a bien besoin, meme si elle s'imagine probablement que j'ignore qu'elle passe ses nuits a pleurer quand elle pense que plus personne ne peut l'entendre. "

Elle désigne les lettres, cette fois elle a l'air profondément coupable et serait ce des regrets dans ses yeux ? " J'ai d'abord regrettée de ne point les avoir brûler savez vous, mais depuis son retour ma seule crainte est que peut etre si elle les avait lue, elle ne serait pas si malheureuse aujourd'hui. " Elle secoue la tete, l'air renfrogné, puis elle se lève faisant claquée ses mains sur ses jambes rondelettes: " Croyez vous dont qu'elle nous dirait ce qui ne va pas, que nous puisions l'aider. Bien sur que non, elle est bien trop têtue pour ça, elle a toujours été trop têtue. " Et cette fois, sous la contrariété et une inquiétude visible, brille en son regard la lueur d'une affection évidente. " Oui, nous ne serions pas mécontents que vous restiez dans le coin cette fois, peut etre qu'a vous elle parlera. " Il ne semble pas que ça la remplisse de joie, mais visiblement elle trouverait ça préférable a son impuissance actuelle.   

C’est ça, un rhume. Et quoi encore. Mais quand même, elle doit nécessairement couvrir quelque chose pour avoir une faiblesse comme ça. Il a beau blagué, il croyait Agnès plus solide que ça. Et plus agressive. Mais quand même, il n’aime pas la voir dans cet état. En plus parce qu’il est là. Il se doute qu’elle n’apprécie pas particulièrement de le voir ici, mais ça ne mérite pas un évanouissement. Pas plus que les lettres qu’il a en main, sauf si elle croit perdre toute l’estime que lui voue Ange. Ça, ce serait possible.

Sous prétexte d’aller chercher le médecin, Ange quitte la pièce et plante là Sick et Agnès. Et dès qu’elle a disparu, Agnès semble aller beaucoup mieux. Ou du moins, elle retrouve assez de vigueur pour lui dire que tout est sa faute. Quoi ? Ah bon ? Tout est de sa faute à lui ? Il pince les lèvres et a un hochement de tête nerveux. Il se retient pour ne pas brusquement lui dire sa manière de pensée. Il ne dit rien, la laissant parler. Il encaisse avec vaillance, mais soudainement, il n’en peut plus. Parce que Agnès lui parle comme s’il était responsable de tout ça. Il ne nie pas qu’il est fautif, mais elle ne semble pas se rendre compte que s’il n’est pas là, c’est à cause d’elle.

- Agnès, vous êtes… bon sang, vous ne vous rendez pas compte… Ma faute ? Il se rapproche et se penche au-dessus de la gouvernante. Il semble furieux. Il agite les lettres. Si vous les aviez remise comme vous auriez dû, tout ça ne serait pas arrivé. Les avez-vous lues ? Vous auriez dû. Ou alors vous auriez du les brûler, comme vous aviez pensé tout d’abord. Votre secret aurait été sauf et vous n’auriez pas eu une faiblesse en me voyant avec ces lettres. C’est vous qui l’inquiétez avec vos remords. Il soupire. J’aurais dû les reprendre et ne pas me montrer, comme je devais faire. Vous avez du culot de me demander de rester, maintenant, alors que vous espériez que je ne revienne jamais... si au moins vous les aviez lues… peut-être que vous les lui auriez remises… dit-il, sincèrement peiné, mais il ravale ses regrets et se recompose un air qu’il veut faire paraître assuré et confiant. De toute manière c’est trop tard, maintenant. Ça ne changera rien.

Il se détourne de la gouvernante, les lettres toujours à la main. Il les agite nerveusement un moment. Il doute un moment. Et si ça changeait quelque chose. Non, il… peut-il encore supporter d’avoir le mauvais rôle ? À vrai dire, n’a-t-il jamais eu un autre que celui-là ?

- Si ça pouvait changer quoique ce soit, Agnès, je serais impitoyable. Mais ça ne changera rien, Agnès, parce qu'elle ne m'aime plus, dit-il à voix basse, plus pour lui-même que pour la vieille dame.

Mais surtout parce qu'elle en aime un autre et que c'est l'autre qu'elle a choisit. Sans doute un peu parce que la gouvernante ne lui a pas remise ces fichues lettres. Mais il ne le dit pas, parce qu'il lui a dit qu'il ne dirait rien. Et parce que les choix qu'on fait ne sont pas toujours les plus facile, ni ce qu'on désire vraiment. Mais on a toujours le choix. Puis semble prendre une décision et décide d’agir cette fois avant qu’il ne soit encore trop tard. Il s’approche de l’âtre et jette les lettres dans les flammes.

Il faut bien l'avouer, Agnes n'en meme pas large quand il s'approche, la dominant de sa haute stature. La gouvernante est petite, rondelette, mais d'ordinaire elle ne manque pas de s'imposer au besoin, mais la c'est presque comme si elle se tassait sur elle meme. Elle lui en veut, elle lui en a toujours voulut, par ce qu'il a abandonnée dame Angelina, pas une fois, non deux. Mais malgré les reproches, il y'a aussi des regrets par ce que peut etre qu'il n'a pas tout a fait tord et par ce qu'elle, elle a eut tort. " Qu'est ce qui ne serait pas arrivé ? " Demande t'elle d'abord sans comprendre. " Je ne les ai lui pas remise, je suis coupable de cela, mais jamais je n'aurais violée son intimité en les lisant... Quand a les brûler, j'imagine qu'une part de moi espérait malgré tout que vous reveniez et alors j'aurais pue avoir la nécessite de rendre ces lettres. " C'était la un choix égoïste, un moyen de se parfaire pardonner au besoin, si tenter que pardon il puisse y'avoir.

Soudain elle redresse les épaules et elle braque son regard dans le sien, oublier sa faiblesse et sa crainte que la dame de Solaria sache  tout, elle se souvient pourquoi elle a fait ça. Sous les regrets, il y'a encore cette certitude d'avoir fait ce qui était nécessaire. " Vous n'étiez pas la, vous n'avez pas vu dans quel état votre départ l'avait laissé. C'était pire que la première fois, la au moins il y'avait la colère, le besoin de vous retrouver. " Elle secoue la tete, le regard est triste, tout happé par des souvenirs de l'année passée. " Elle ne s'est pas effondrée, non. Elle a juste continuée a avancer, mais sans vivre. Il n'y'avait plus que Solaria, du matin au soir ! Sa maudite table de travail, ses missives, ses nuits a pleurer .. Jour après jour il n'y'avait que ça. " Elle soupire l'air soudain de le maudire. " Elle a mit 2 longs mois a ranger ce maudit vêtement qu'elle vénérait comme si il était ce qu'elle avait de plus cher .. Tout ce qui lui restait de vous j'imagine. Alors oui allez y blâmez moi, accusez moi d’être responsable. Mais moi j'étais la. Moi je ne l'ai pas abandonnée, prenant soin d'elle jour après jour, obligée de la voir dépérir pour un homme qui ne la méritait pas. " Sa colère retombe.

Elle reprend place sur le canapé, elle ne prend pas garde au fait qu'il s'approche du feu et elle continue de parler. " Il n'est jamais trop tard pour les choses qui en valent la peine. " Elle ne sait pas que dame Angelina est mariée, sinon elle ne dirait pas ça bien sur. Non, elle essaie de rattraper ses tords alors elle dit des choses qu'il vaudrait mieux taire. " Si vous l'aimez vraiment comme vous le dites, alors vous n'abandonnerez pas, pas une fois de plus, pas quand elle a tant besoin de vous. " Elle balaye l'air d'une main. " Elle ne vous aime plus ? Ah vraiment, c'est la l'excuse que vous vous êtes trouvé pour tourner les talons et ne plus vous battre ? Par les dieux a t'on jamais vu homme plus stupide ? " Elle secoue la tete. " Elle ne l'aime plus. " Répète t'elle ironiquement pour elle meme. Puis soudain elle avise de ce qu'il s’apprête a faire. " Non." Elle se lève d'un bon pour se précipiter a ses cotés, mais il est trop tard. Elle reste la les bras ballants et les yeux horrifiés, tandis que les lettres partent en fumée. " Pour .. Pourquoi vous avez fait ça ? Bougre d'homme va, n'avez vous rien entendu de ce que j'ai dis. " Elle lève les yeux au ciel. " Par les dieux, pourquoi a t'il fallut que vous soyez aussi têtu l'un que l'autre. " Elle aperçoit quelques lettres, tombées loin des flammes. Elle meurt d'envie de les récupérer, mais elle n'en laisse rien paraître, elles sont a l'abris pour l'instant.

Alors elle s'éloigne, l'air soudainement calme et apaisée. " Fort bien, disparaissez donc si c'est la ce que vous voulez, allez vous morfondre sur le fait qu'elle ne vous aime plus. " Dit t'elle d'une voix curieusement neutre, puis elle ricane. " Un abandon de plus ou de moins, vous avez raison, cela ne changera pas grand chose. " Un rire enfantin se fait entendre, preuve que Faustina est réveillée. Une lueur brièvement agacée traverse les traits de la gouvernante. " Comme si me soucier de vous ne suffisait pas, il y'a cette enfant qu'elle a ramenée. " Elle lève ses mains en l'air. " Ne vous  méprenez pas, la gamine est adorable mais je crains que ma dame ne s'y dévoue tellement qu'elle n'en oublie l'idée de se marier ou d'avoir ses propres enfants et il serait temps. " Elle lui jette un regard parsemé d'un brin de reproches, comme si ça aussi c'était de sa faute. " Bien entendu, cela lui ressemble bien de faire ça pour cette famille, elle en a toujours été proche de par Sir Oschide. " Elle serre les lèvres. " Quel coup dure ça a été, il était son meilleur ami savez vous. Je ne pense pas que c'est ce qui la tienne éveillé chaque nuit, mais pour sure ça doit y contribuer. " Elle croise ses bras puis accroche franchement son regard a celui de Sickert. " Elle a tellement perdue, toute cette successions de pertes, ça doit laissé des séquelles. Meme si elle est bien trop indépendante pour l'avouer, je crains bien qu'un jour elle ne s'attache plus a personne de peur d'un nouvel abandon. " Elle a dit ça dans un souffle, comme des paroles interdites mais qu'elle ne peut s’empêcher d'avouer. Elle a beau n’être qu'une domestique, cette dame la, elle l'a vue grandir, elle l'a presque élevée et ça compte. Si cet homme l'a vraiment aimé, ça doit compté aussi pour lui non ? Des pas raisonnent dans le hall.

Il ne dit rien. Absolument rien. Non, son but n’était pas de se plaindre, ni de se morfondre. Non, il n’est sobre que depuis une petite ennéade, c’est terminé cette période. Il ne peut rien dire sans laisser entendre que son Ange est mariée. Ou du moins qu’elle est amoureuse d’un autre. Et ça, ce n’est pas lui qui l’annoncera à Agnès. Alors il la laisse parler. La mâchoire serrée, il encaisse ses reproches sans broncher. Tout est loin d’être la vérité, mais tout n’est pas totalement faux dans les paroles de la gouvernante. Il la laisse parler et il ne la contredit pas, parce que le faire l’inciterait à poser davantage de questions et il en  déjà bien fait assez comme ça. S’il ne s’était pas montré, rien de tout ça ne serait arrivé. Il aurait dû s’en tenir à sa première idée. Ne pas se montrer. Ne surtout pas se montrer. Prendre les lettres et foutre le camp. Pourquoi s’est-il montré ? Par faiblesse, sans doute.


- Agnès, taisez-vous, par pitié. Ne rendez pas les choses plus difficiles qu’elles le sont. Je n’ai pas abandonné, j’ai fait d’autres choix. Et j’en fais encore un aujourd’hui. Je… je n’ai pas abandonné… c’est… ce sera différent...


Des pas dans le couloir, le mercenaire se recompose un air presque détaché, ou peut-être pas, du moins c’est une tentative de ne pas paraître aussi misérable qu’il croit en avoir l’air. Il se redresse, il serre la mâchoire, il tourne le dos à la porte avec application, comme si ça lui était égal, mais pourtant, il écoute attentivement tous les bruits. Mais il compte jusqu’à trois avant de se retourner. Il semble beaucoup plus calme. Concentré. Mais ce n’est que façade. Une bien fragile façade, mais ce sera peut-être suffisant pour avoir le courage de ficher le camp avant qu’il ne soit trop tard.

Agnes soupire lourdement en lançant un regard réprobateur au dos de celui qu'elle a tantôt considéré comme une bénédiction, tantôt comme le contraire. " Alors que les dieux fassent que vous fassiez les bons choix cette fois. Il n'en va pas que de votre avenir mais également du sien. " Les pas se rapprochent, ainsi que des murmures, ceux de la dame de Solaria et d'une voix fluette d'enfant. Elle s'active dont, contourne le canapé et commence a ramasser plateau et débris de porcelaine. " Non mais regardez moi tout ce désordre. " Grommelle t'elle comme si elle n'en était pas responsable.

***

Quand Angelina avait quittée la pièce sous le motif de quérir un médecin, c'était a la fois tant poussé par son inquiétude pour la gouvernante que par le besoin pressant de quitter la pièce. Elle n'avait pas prévu qu'elle le reverrait aussi vite. Elle savait que cela viendrait un jour, d'autant plus après avoir appris qu'il travaillait pour sa cousine, mais de la a s'imaginait qu'ils se retrouveraient si vite, a Solaria qui plus est .. C'était beaucoup trop tot, tout comme le fait probable qu'elle lui en ai dit plus qu'elle n'aurait due. Mais en meme temps n'était ce pas mieux ainsi ? Il n'avait parlé a personne de son mariage et garderait désormais le silence .. Néanmoins il était aussi maintenant en droit d'attendre plus de réponses et de poser d'avantage de questions. Compliquer, tout était douloureusement compliquer une fois de plus. Après qu'elle eu fait demander a ce qu'on prévienne un médecin, elle monta a l'étage, pas encore tout a fait prête a regagner le salon. Faustina était dans les bras d'une servante et dés qu'elle l'a vit, elle tendis les bras vers elle l'air ravie.

La dame de Solaria, sentie un sourire étirée ses traits et elle s'approcha pour cueillir l'enfant dans les bras de la femme entre deux ages, qui était en charge de la fillette les rares moments ou elle meme n'était pas a ses cotés. " Elle vient a peine de se réveiller ma dame. Si vous n'avez plus besoin de moi, je vais allée faire préparer sa collation. " Frottant son nez contre celui de Faustina, elle la remercia d'un sourire avant d'acquiescer silencieusement la domestique, la poussant ainsi a quitter la pièce après une révérence respectueuse. Elle avait eut beau demandée a chaque serviteur de ne pas faire cela, ils s'y pliaient tous sans exception. Caressant lentement le dos de la petite Anoszia, elle murmura tout contre ses cheveux: " Nous avons un invité. Tu l'as déjà rencontrée, il s'agit de Sickert. Tu l'as rencontrée chez ta tante Méliane ... " Elle s'écarta un peu pour accrocher son regard a celui de l'enfant. " Tu dois te souvenir de lui, tu avais l'air de trouver qu'il avait bon gout. " La fillette glisse sa petite main a sa bouche, qu'elle mordille doucement avant d'éclater d'un rire qui se répercute dans les murs. Ce qui a pour effet d'agrandir le sourire d'Angelina. " On dirait que tu te souviens de lui. "

Elle attire a nouveau tout contre elle le petit corps, ce qui lui procure un sentiment de réconfort immédiat. Tout allait toujours mieux quand elle était auprès de Faustina, tout semblait moins dure, moins douloureux. Voila pourquoi elle redoutait tant qu'on la lui arrache. Réprimant a grande peine ses sombres pensées, elle décida qu'il était temps de redescendre au rez de chaussé. Le petit trajet fut rythmé par les petits babillement de l'enfant. Quand elles pénétrèrent dans le salon, le spectacle qui leur apparut était celui de Sickert devant la cheminée, leur tournant le dos. Cette image lui fit mal pour une quelconque raison obscure et ce ne fut qu'ensuite qu'elle remarqua Agnes, se relevant précipitamment, le plateau couvert de débris dans les bras. " Si ma dame veut bien m'excuser, je vais allée ranger tout cela et m'occuper des préparatifs du dîner. " Elle s'inclina légérement, veillant a ne pas renverser son fardeau. " Agnes, vous ne devriez pas faire ça. Quelqu'un d'autre va s'en charger. Le médecin va arrivé et .. " Argumenter d'avantage n'aurait servi a rien et pour cause, la gouvernante avait déjà filée. " Ce qu'elle peut etre têtue .. " Murmura t'elle pour elle meme.

Puis elle sentie son regard glissait sur elle, il s'était retourné de toute évidence. Serrant inconsciemment la fillette plus fort, elle releva la tete pour que leurs yeux pussent s'accrocher. Le silence plana un instant entre eux et c'est Faustina qui le rompit par quelques babillages, la ramenant au présent. Elle s'approcha dont de lui. " Sickert, vous vous souvenez de cette petite damoiselle j'imagine. Elle je crois bien qu'elle n'a pas oubliée le gout que vous aviez ... " C'est la qu'une pensée parfaitement inappropriée la frappa sans crier gare, si bien qu'elle se félicita de ne plus êtes aussi sensibles aux rougeurs qu'il y'avait encore quelques Enneades. Néanmoins perturbée, elle glisse distraitement. " Ne trouvez vous pas qu'Agnes a un comportement étrange ? Elle agit bizarrement aujourd'hui. Croyez vous que quelque chose puisse la préoccuper ? " Si tel était le cas, elle espérait que la gouvernante se sentirait libre de lui en parler. Elle n'aimait pas l'idée qu'elle pusse avoir des secrets, bien qu'elle meme en ait. Mais en son cas cela était nécessaire, pas seulement pour elle mais pour tous les protéger. Elle inspire profondément puis demande tout a coup: " Vous allez resté ? " Et comme si elle se rendait soudainement compte de ce que pourraient insinuées ses paroles, elle bafouille. " Je ne veux pas dire ... Enfin je veux dire aujourd'hui .. Maintenant .. " Elle secoue la tete, ferme les yeux une seconde puis se reprend. " Il y'a encore des choses dont nous devrions parlés, si vous avez un moment a m'accorder bien sur. "

- Les dieux n’ont rien à voir avec mes choix, Agnès, dit-il d’un ton lugubre.

Il n’est pas du genre à mettre tout ses malheurs sur la faute des dieux, ni le reste d’ailleurs. Il entends son Ange revenir, avec la toute petite Faustina. Il se ressaisit et se retourne, au moment où Agnès quitte la pièce. Faustina est une distraction plus que bienvenue. Mieux vaut Faustina que les lettres qu’il n’a plus. Elle s’approche avec la petite fille et il esquisse un sourire, peut-être sans joie, mais qui au moins a le bienfait de ne pas lui donner l’air furieux ou pire. Il ne veut quand même pas faire peur à une petite fille. Ce n’est surement pas sa faute.

- Bien sûr, comment oublier une si adorable enfant.

Il a un léger froncement de sourcil perplexe lorsque son Ange parle de goût, mais il ne le relève pas. Pas de vive voix. La situation est bien assez étrange comme ça. Ça lui rappelle Torrance et des nuits qu’il a passé à le bercer pour laisser Castielle dormir un peu et ce jusqu’à ce que Castielle quitte Thaar. Il avait quitté la ville peu de temps après. Ange se préoccupe beaucoup de l’état de la gouvernante et elle lui demande son avis. Sickert hésite. Mais en même temps, il connaît très bien la réponse.

- Vous voulez dire si quelque chose la préoccupe outre le fait que je vais encore ficher le camp et vous abandonner à nouveau ? demande-t-il d’un ton neutre, mais énonçant toutefois la vérité d’Agnès, mais qui n’est de toute évidence pas tout à fait la sienne. Il secoue la tête. Elle essaie encore et toujours de vous protéger de moi et de ma mauvaise influence.

Rester ? Aujourd’hui ? Il serre la mâchoire et hésite. Est-ce vraiment une bonne idée ? Est-ce raisonnable ? Sickert n’a jamais été vraiment raisonnable. Volontaire, mais pas vraiment raisonnable.

- Je ne crois pas que ce soit une bonne idée que je reste davantage… Il hoche la tête, hésite et prend finalement une décision parfaitement contraire à ce qu’il vient d’affirmer. Bien sûr, tout le temps que vous voudrez.

Il n’est pas là de manière officielle de toute manière. Personne d’autre ne sait qu’il est là, après tout. Il a tout son temps. Vraiment tout son temps. Mais il sait très bien qu’il restera aussi longtemps qu’elle le voudra.

Faustina semble fascinée par la présence de Sickert, toute blottie dans les bras de sa mère adoptive, elle le contemple de ses grands yeux enfantins. Angelina pour sa part s’efforce de ne pas trop accorder d'importance au fait qu'il soit justement la, qu'ils soient seuls, enfin presque et qu'il reste encore tant de non dit pesant entre eux .. Enfin difficile de dire ce qui pèse le plus, les non dits ou au contraire les mots déjà échangés ? Comme a son habitude, il ne prend pas de gant pour dire ce qu'il pense, elle s'en trouve un peu déstabilisée, d'autant qu'elle ignore les propos qu'il a put échanger avec la gouvernante et que bien qu'elle apprécie son honnêteté, elle ne s'était pas attendue a recevoir une vérité si crue en réponse a ses questionnements. " Je parlerais a Agnes. Elle n'est que par trop protectrice, mais cela ne la regarde pas, cela ne l'a jamais regardée .. Et vous n'avez jamais eu mauvaise influence sur moi. " Plus bouleversée qu'elle ne le devrait, par son allusion au fait que la domestique craigne qu'une fois de plus il ne parte et ne l'abandonne, elle bafouille maladroitement quelques paroles visant a savoir si justement il allait resté .. Mais pas de manière définitive bien sur.

Elle hoche la tete en meme temps que lui, quand il dit que ce ne serait pas une bonne idée qu'il reste. Probable qu'il a raison et pour tout un tas d'arguments, auquel elle est pourtant bien incapable de penser présentement. Puis il semble revenir sur sa décision et prononce les mots qu'elle avait espérée lui entendre dire. Ses yeux témoignent sans doute de plus de soulagement qu'ils ne devraient. C'est un sentiment égoïste qu'elle éprouve. Elle le sait. Il devrait se tenir éloigner d'elle, pour son propre bien, voir meme pour le leur. Mais il lui a toujours été d'une présence réconfortante, quand bien meme la situation devenait compliquée .. Mais avait t'elle été jamais plus compliquée que ce jour ? Non. Elle soupire puis sincère elle murmure. " Je crains que je ne souhaite gardée votre présence a mes cotés plus qu'il ne m'est permis de le demander. " C'est a ce moment la qu'un coup discret est frappé a la porte, après qu'elle en ait reçue la permission, la nurse de Faustina fait irruption dans la pièce. Elle s'incline avec respect. " Si ma dame le permet, je vais emmenée ma damoiselle prendre sa collation. " Angelina acquiesce le regard soudain porteur de bien plus de chagrin.

Elle dépose un délicat baiser sur le front de l'enfant puis elle la tourne doucement vers leur invité avant que la domestique ne l'emporte. " Dis au-voir a Sickert ma chérie. " La fillette babille avec amusement, sa petite main enfoncée dans sa bouche, témoignant d'ailleurs que la collation sera bienvenue. La dame de Solaria s'en détache ensuite a regret, les suivant du regard jusqu'a ce qu'elles aient disparues derrière les portes coulissantes. Il lui faut un moment pour s'en détourner, le temps que ses yeux ne témoignent pas de trop de douleur a la simple idée que lui évoque une séparation, meme brève, avec l'enfant. Quand ses yeux rencontrent un bleu couleur d'Eris qu'elle ne connait que trop bien, elle murmure simplement. " Cet homme il ne reviendra pas, mais d'autres viendront. " Elle fait allusion a la discutions qu'il a surpris plus tot. Il ne peut en etre autrement, elle le sait, elle s'y prépare et elle y prépare Solaria. Le patriarche Anoszia ne laissera jamais un de ses petits enfants échappé a son contrôle.

Ce ne serait pas un messager qui viendrait la prochaine fois, s'en serait fini des civilités. Probable qu'il enverrait bien pire. Elle a sa petite idée sur la question. Des mercenaires, mais elle ne le porte pas a voix haute, car elle n'oublie pas que son interlocuteur, aussi proche qu'il lui soit, en est un et il pourrait voir ses paroles comme une offense. Bien qu'après tout il ne soit que vérité de dire que les mercenaires prenaient contrat la ou il y'avait argent. Le ferait il lui ? Pas contre elle non, mais arrachait une enfant aux bras de sa mère contre une bourse bien garnie. Non, juge t'elle, pas l'homme qu'elle connait, pas l'homme qu'elle ai ... Qu'elle a aimée. Elle se laisse tomber sur le bord du canapé, ses mains glissaient sur ses genoux et son regard témoignant d'une grande lassitude. " Vous savez ce qui me fait peur ? C'est que si il venait a me l'arracher, je n'ai plus la force de continuer. On peut croire que l'on est suffisamment fort pour résister a toutes choses. Mais Oschide lui a fini par baisser les bras, il s'est laissé sombrer et il a rendu les armes. "

Parler de son meilleur ami lui est terriblement douloureux, mais n'est ce pas le cas de toute chose ces derniers temps ? Pour sa part, elle n'avait jamais envisagée de faire pareil choix, choisissant toujours la combativité a l'abattement, mais qu'adviendrait il si on lui arrachait Faustina ? Aurait t'elle encore la force d'avancer ? Pour qui ? Pour quoi ? De plus a quoi pourrait t'elle se raccrocher, pas a la certitude qu'elle laisserait un manque derrière elle. Y'aurait il seulement quelqu'un pour la pleurer. Oscario qui l'avait envoyé loin de lui ? L'homme dont présentement elle n'osait pas croisée le regard de peur qu'il n'y voit trop de choses ? Dans un souffle elle murmure encore: " C'est probablement un souhait égoïste, a croire que j'en ai beaucoup ces temps ci, mais je ne supporterais pas qu'on l'éloigne de moi. " Elle ne permettrait pas qu'Arichis lui enlève l'enfant, mais Oscario lui le pourrait, il était son père. Qu'adviendrait il alors si c'est la ce qu'il décidait. Non, persiste t'elle a se convaincre, il ne ferait jamais ça. Un jour il reviendrait, pas pour lui prendre l'enfant, il reviendrait pour elles deux, pour tenir ses promesses. Il lui suffisait simplement d'y croire, de tenir bon jusque la .. mais en attendant elle comptait bien reprendre le cours de son existence. Elle le devait a Faustina, a Solaria et peut aussi un peu a celui qu'elle espérait ne pas voir définitivement quitté sa vie. Y'avait il une chance qu'ils deviennent amis ? Envers et contre tout .. Mais était ce bien raisonnable ou meme seulement prudent ?

Sickert secoue la tête. Ce n’est pas ce qu’il aurait souhaité dire, mais c’est tout de même la vérité actuelle.

- Et vous lui direz quoi ? Que ça ne la regarde pas ? Des mensonges ?

N’y avait-il déjà pas assez de mensonge à son sujet ? À leur sujet ? Comment expliquer tout ça sans rien lui dire ?

- Elle ne sait pas tout, mais elle n’est pas aveugle. Je ne sais pas si j’ai eu ou non une mauvaise influence sur vous, mais elle, elle le croit. Vous n’êtes toujours pas mariée, je suis toujours dans les parages et… et il ne l’épousera pas. Il ne termine pas sa phrase, parce qu’elle est d’une évidence absolue.

Il cède et accepte de rester, enfin, non, il accepte de ne pas partir tout de suite… voilà qui est plus raisonnable. De toute manière, il aurait dû profiter de son absence pour disparaître, encore. Il doute en ce moment d’avoir la force pour se détourner et partir si elle est présente. Les histoires de Zoïle ont un fond de vérité. Elle agit sur lui comme les sirènes et il est faible. Il aurait préféré ne pas l’entendre dire qu’elle le garderait à ses côtés. Il inspire pour répliquer que c’est vraiment, mais vraiment une mauvaise idée, mais quelques coups discrets à la porte viennent l’interrompre. La nourrice vient chercher Faustina pour la collation. Non, il doit se taire. Son sourire est étrangement tendu lorsqu’il l’adresse à la petite fille. Heureusement, son Ange est distraite et ne semble plus se préoccuper de ce qu’elle vient de dire. Et il ne va pas lui rappeler, parce qu’il n’est pas certain d’avoir la force pour ne pas avoir une très mauvaise influence sur elle et lui faire rompre tous ses voeux de mariage.

Et puis, ce qu’elle ajoute… il tressaille, non pas parce que possiblement, d’autres viendront, mais parce qu’elle se compare à Oshide. Parce que lui, il n’a pas eu la force de se relever et de se battre. Il serre la mâchoire, comme très souvent lorsque quelque chose le contrarie… en fait, il manifeste plusieurs émotions par le carré de sa mâchoire.

- Vous n’êtes pas Oshide. Vous êtes plus forte que lui.

Il reste debout, il ne bouge pas. Presque pas. L’immobilisme lui procure une impression de contrôle qu’il n’a pas. Équilibre précaire, mais quelqu’un doit rester debout, non ?

Elle ne peut pas dire la vérité a Agnes, pas qu'elle n'ait pas confiance en elle, mais bien souvent les domestiques parlaient plus qu'ils ne devraient, que le choix soit conscient ou non. Elle ne voulait pas mettre la gouvernante dans la situation délicate qui était déjà la sienne. Elle ne lui mentirait pas non plus, elle trouverait un entre deux acceptable. Il le faudrait bien. " Je suis ma .. ça n'a pas d'importance, je lui parlerais. Vous n'avez plus a vous soucier d'elle. " Elle s’efforce de ne pas montrer a quel point ses paroles l'ont blessées, bien qu'elles ne soient que le reflet d'une triste réalité. Qu'importe ce que cri son cœur, qu'importe les promesses échangées, au yeux du monde elle n'est pas mariée et qu'elle se révolte ou le contredise n'y changerait rien.

Elle le trouve bien silencieux, ou peut etre est ce elle qui en dit plus qu'il ne voudrait. Il avait toujours eu ce don de la pousser a se confier, sans pourtant qu'il n'est l'air de le chercher. Il avait raison elle et Oschide étaient de nature bien différente, elle l'avait adorée, protéger et elle l'aurait suivie au bout du monde, elle l'avait fait d'ailleurs, mais tant de choses les avaient également opposer. Leurs caractères, leurs choix de vie. " Il ne laisse pas qu'une femme derrière lui, savez vous ? Il avait un fils. " Elle ne trahie pas un secret, Méliane lui a donnée l'autorisation d'en parler et elle se doute que lui meme doit etre au courant, après tout il avait logé chez la mère de l'enfant pendant son séjour a Langehack. Son meilleur ami avait eut un fils, elle peinait encore a assimilée cette réalité, il y'avait tant d'autres choses venant de lui qu'elle avait grand mal a acceptée, sa mort notamment. " Il ne l'a jamais connu ... " Murmure t'elle encore, mais ses paroles la sont presque pour elle meme, comme les suivantes d'ailleurs. " Peut etre son éducation lui a t'il permis de ne point s'en soucier .. Les Anoszia sont élevés par des tuteurs. " Ses paroles claquent l'air avec probablement plus de colère qu'elle n'aurait souhaitée en laisser paraître.

Elle se relève finalement, par ce que lui il est toujours debout. Il n'est pas que ça, il est droit, distant. Des choses qu'il n'avait jamais été jusqu'alors, mais les choses étaient différentes, les choses seraient toujours différentes désormais. Elle soupire. " J'aimerais encore discutée avec vous, notamment de votre place auprès de ma cousine, dont la nouvelle je vous l'avouerais m'a grandement étonnée, mais si vous ne désirez pas resté ne vous sentez pas obligé de le faire. Par courtoisie ou que sais je. Je vous l'ai dis vous ne me devez rien alors si ma présence vous pèse partez, je ne vous en tiendrais pas rigueur. "   Elle aimerait qu'il reste, elle aimerait qu'ils deviennent amis. Elle aimerait combler les blanc a ses cotés, sur Tibéria, sur Soltariel, sur lui. Mais elle ne lui imposera rien, pas plus qu'elle ne suppliera ou fera savoir qu'elle a besoin de lui. Elle ne pousserait pas l’égoïsme jusque la. Elle, elle se raccrochait a Faustina, a Solaria et malgré son absence a Oscario. Mais quand était il de lui, meme Finn de ce qu'elle savait n'était pas a ses cotés.

Qu'importe ce qu'elle peut bien vouloir, qu'importe qu'il lui soit un réconfort dont elle aimerait ne pas avoir a se priver, si son choix était de partir, elle ne le retiendrait pas. Elle n'en avait pas le droit. Mais c'était la son choix. Ne l'avait il pas dit, on avait toujours le choix. Et il avait raison, les situations ne nous appartenaient pas, mais on avait toujours le choix, qu'il nous soit insupportable ou pas, nous l'avions. Lui, elle, eux ... Et meme Oscario.