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 Les pluies d'automne

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Roderik de Wenden
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MessageSujet: Les pluies d'automne   Les pluies d'automne I_icon_minitimeVen 2 Déc 2016 - 11:56


Neuvième année du onzième cycle
Première ennéade de Bàrkios
Le premier jour...


Les pluies d'automne avaient mis la rivière en crue, si bien que la terre humide des plaines malelandoises s'était changée en boue. Force était de chevaucher avec prudence le long des chemins inondés, où les sabots des chevaux avaient tendance à s'embourber profondément ; mais les cavaliers arétans étaient rompus à cet exercice. Il en allait ainsi chaque année, car chaque année le comte s'en allait chasser les bandits de la malelande et recommençait l'année suivante.
En bien des choses, pourtant, cette année-ci était une première pour Roderik ; fraîchement rentré en ses domaines, il s'adonnait à ses nouveaux devoirs de comte d'Arétria. Cela ferait bientôt deux mois que le pays était sien et, après avoir passé les dernières ennéades de Favriüs en la citadelle d'Arétria pour y assurer les affaires courantes, il avait entrepris sa petite excursion malelandoise pour nouer avec la tradition. Ces vastes plaines arétanes, grandes étendues vides où s'éparpillaient quelques villages isolés, étaient souvent la proie de bandes de hors-la-loi que le comte devait fréquemment chasser ; la malelande en était infestée, les reîtres ayant longuement tiré profit de ce que le comte soit accaparé par les affaires extérieures. Ils séviraient jusqu'à la fin de l'automne si on les laissait faire ; Roderik devait régler ce problème, même s'il savait que, sitôt passé l'hiver, de nouveaux pillards referaient surface.

Il ne leva pas de troupes dans le nord ; il chevaucha d'abord vers l'est pour gagner son fief familial de Wenden, où il préleva des hommes sur ses propres domaines ; puis il dépêcha des émissaires dans quelques fiefs avoisinants, notamment ceux qui souffraient le plus de la rapine, car ceux-là seraient le plus enclin à lui répondre. Et ce fut bientôt un petit ost de quelque trois centaines de cavaliers qui joignit le comte pour sillonner les plaines et chasser le vilain. Il n'y avait rien de chevaleresque dans leur allure, car bien peu de ces hommes à cheval étaient chevaliers ; la plupart étaient des reîtres cultivant une certaine appétence pour la violence, et tout ce qui les distinguait des bandits que l'on partait chasser était qu'ils suivaient le comte.
Loin de ressembler à une traque, cette équipée s'apparentait plutôt à une balade digestive ; des bandits, l'on n'en croisa guère. Probablement avertis de l'approche du comte, car l'on voit venir de loin dans la malelande, les scélérats décampaient au plus vite et allaient commettre leurs forfaits plus loin. Roderik ne s'en formalisait pas ; cette chasse au crime n'était, en réalité, qu'un prétexte. Un prétexte pour renouer avec ses vassaux les plus éloignés, ceux qui vivaient trop loin de la capitale arétane pour entretenir de bons rapports avec lui - et qui, souvent, reprochaient au comte de les laisser livrés à eux-mêmes.
Un prétexte aussi pour revoir Wenden où il passa quelques jours, s'y remémorant les moments heureux d'une enfance presque oubliée. L'enfant du pays qu'il était, devenu comte, brillait ici plus qu'ailleurs du prestige de héros d'Amblère, un prestige fort exagéré mais qu'on lui témoigna avec tant de ferveur que Roderik finit par s'y reconnaître. A son passage, on lui souriait, les hommes lui clamaient leur fierté de l'avoir pour seigneur et suzerain ; les dames lui faisaient de gracieuses révérences, et Roderik reconnaissait parfois une ou deux de ces jeunes filles qu'il avait courtisées à l'adolescence, et dont le regard porté sur sa personne se faisait aujourd'hui tout autre. Et il se rappela combien il aimait se savoir aimé.
Ah ! S'il avait su quel bien lui procurerait ce retour aux sources, il l'aurait fait plus tôt. C'était ici qu'il était chez lui, non dans l'austère citadelle d'Arétria-la-ville, dans les collines escarpées du nord qui ressemblaient si peu au pays de son enfance. Il envisagea sérieusement de vivre toute l'année à Wenden ; mais Wenden n'avait pas l'étoffe d'une capitale de comté. Une résidence hivernale, peut-être, se dit-il, et l'idée fit son chemin. Ce genre de vœu tout simple lui mettait du baume au cœur, à lui qui, ces derniers temps, avait un peu oublié ce qu'était le bonheur. Cela lui rappelait qu'il aimait vivre.

Et parce que le bonheur ne se vit qu'avec les gens dont on aime la compagnie, il retrouva avec plaisir ses vieux camarades, sa « coterie » comme il aimait à les appeler ; Wulfric de La Fosse, un chevalier errant aux yeux cyniques venu d'un trou perdu et fort bien nommé, et qui s'était mis au service de Ganelon de Wenden, le père de Roderik ; Beirand de Pisfroid, à la barbe noire et graisseuse, lui aussi chevalier sans terres ; et Leudaste le Jeune, un homme grisonnant d'une cinquantaine d'années mais toujours animé d'une exceptionnelle vigueur.
Leudaste était apparenté aux Wenden ; cousin de feu le seigneur Ganelon, il s'était battu toute sa vie contre son propre frère le seigneur de Sorosd dont il briguait l'héritage, jusqu'à ce que ce dernier succombe tout récemment d'une banale grippe intestinale. Sorosd tombant entre les mains d'une unique héritière, sa nièce Luthsinde, Leudaste n'avait vu aucun inconvénient à marier celle-ci, se fichant bien du dégoût que pouvait inspirer une telle union. Son caractère incestueux était doublé du fait que la gamine n'ait que treize ans, mais nul n'avait osé s'y opposer, pas même le prêtre néerite que Leudaste avait grassement payé pour officier. Roderik, lui, avait fermé les yeux ; il ne se mettrait pas à dos un si ancien et si proche allié. Il assista aux noces du nouveau seigneur de Sorosd, siégeant à la table d'honneur avec les mariés, et s'y amusa bien plus qu'aux noces du baron d'Etherna ; on chanta à tue-tête, on porta toast sur toast, la bière et le vin coulèrent à foison tout le jour durant, tandis que flottait dans l'atmosphère une délicieuse odeur de viande grillée.
La soirée retentit longuement des réjouissances alcoolisées des arétans ; et dans la nuit résonnèrent les pleurs de la jeune épousée. Au matin, Roderik feignit de ne pas voir la marque violacée qui ornait l’œil droit de Luthsinde.

Mais parce qu'il est un temps pour toutes choses, le sens du devoir devait succéder aux réjouissances. Et après avoir longuement festoyé, les cavaliers arétans descendirent dans le sud de la malelande, où, disait-on, sévissait encore l'essentiel des hors-la-loi. Leudaste chevauchait à la droite du comte, et nombre de cavaliers présents ce jour-là venaient de son domaine de Sorosd ; et Roderik se félicita d'avoir un tel allié. Athaulf, son écuyer, les suivait au trot, souffrant encore d'une gueule de bois monumentale.
Derrière eux, un barde dont la présence ne manquait pas de susciter l'interrogation serinait le début d'une étrange chanson.

Quand gronda la sanglante rébellion
Des méchants hommes mus d'ambition
L'appât du gain changea la donne
Et discorde régna entre les hommes.
Ainsi Saint-Aimé dans son manoir
De rêves enfouis reprit espoir...



Dernière édition par Roderik de Wenden le Jeu 8 Déc 2016 - 12:15, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Les pluies d'automne   Les pluies d'automne I_icon_minitimeMer 7 Déc 2016 - 12:46


Première ennéade de Bàrkios
Le cinquième jour...




La large porte à double-battant de la longue salle s'était fermée sitôt qu'étaient entrés les villageois venus assister au mallum ; ceux-là fuyaient par la même occasion la pluie fine qui s'était mise à tomber au-dehors, et foulaient à présent un sol recouvert de paille. Quelques rais de lumière filtraient encore au travers des étroites fenêtres, rappelant qu'il faisait jour ; mais la petite foule était maintenant plongée dans la pénombre.
Berchaise aimait cette obscurité. Dans l'ombre, les silhouettes des villageois formaient une masse informe, compacte, dans-laquelle l'on ne distinguait nul visage. Il aimait cette promiscuité, non pour la chaleur et l'odeur des corps entremêlés, mais pour la discrétion qu'elle lui offrait. Tout près de lui, Ottilie était le seul visage qu'il pouvait voir et reconnaître ; et il lui sourit, car il était heureux d'être auprès d'elle. Par les Cinq, qu'elle était belle ! Tous les hommes du village la reluquaient de bien vilaine manière, mais c'était lui, Berchaise, c'était lui le seul à qui elle daignait sourire. Il l'attira à lui et lui vola un baiser, comme il aimait le faire à chaque fois qu'ils le pouvaient ; et les Cinq savent qu'ils ne le pouvaient que trop rarement, car Berchaise n'avait aucune fortune et que les parents d'Ottilie ne consentiraient jamais à ce qu'il l'épouse. Aussi Berchaise profitait-il de ces instants de bonheur volés, si rares, mais dont le souvenir l'aidait à supporter les attentes interminables. Il glissa une main sous la robe d'Ottilie, caressant sa peau, et sentit comme son corps était chaud ; et sa main monta plus haut, dans l'espoir de lui caresser un sein, quand une voix s'éleva dans la salle.

« Les deux au fond, vous me dites si je vous dérange, hein ! »

Debout sur une estrade, Roderik grinçait des dents. S'il avait su combien étaient interminables et fastidieux ces séances de justice, il n'aurait pas été aussi pressé de mettre en branle son tribunal itinérant. Profitant de ce qu'il chassait les bandits avec ses hommes, il s'arrêtait régulièrement dans les villages malelandois pour y dire le droit ; il avait rapidement compris que les problèmes des paysans lui étaient fort étrangers, mais ils étaient légion.

Autour de lui, deux « notables » du village faisaient office de rachimbourgs ; ils étudiaient avec lui les cas qui lui étaient présentés et le conseillaient au regard de la coutume. L'inconvénient étant qu'ici, le terme de « notable » était bien exagéré, et qu'il avait dû se rabattre sur ceux qui empestaient le moins fort ; toujours est-il que les deux rachimbourgs ne savaient ni lire ni écrire, et que la coutume, bien qu'orale, leur passait drôlement par-dessus la tête.
Aussi se taisaient-ils, laissant Roderik improviser tout seul.

« Donc, vous avez tué sa fille parce qu'il vous a tué un âne, reprit-il en reposant les yeux sur les justiciables qui lui faisaient face.
- J'ai lavé l'affront, m'sire ! s'écria le propriétaire de l'âne et meurtrier de la jeune fille. C'lui qu'a commencé, pô moi !
- Il ment, m'sire ! beugla l'autre, le père de la jeune fille. J'ai jamais tué son âne, l'est mort tout seul, m'sire !
- Vous avez des témoins ?
- Moi oui, dit le propriétaire de l'âne, y'a P'tit Karl, Bébère et René qui l'ont vu décap'ter mon Paupaul !
- Paupaul, c'est... votre âne, bien sûr...
- Oui, m'sire, qu'est-qu'ça pourrait êt' d'aut' ?
- Bien. Si les témoins confirment qu'il a bien tué votre âne, considérons que vous vous êtes vengé. Avez-vous planté la tête de la fille sur un pieu afin de signaler qu'il s'agissait d'une vengeance et non d'un vulgaire meurtre ?
- Que non, m'sire ! J'l'ai balancé, sa trogne, l'était trop moche, m'sire !
- Vous n'avez donc pas respecté votre devoir d'informer les autorités. Vous paierez l'amende, par conséquent.
- Et moi, m'sire, j'droit à réparation ? demanda le père de la jeune fille.
- Non, considérons que vous êtes quittes. Et à l'avenir, ne touchez plus aux ânes, compris ? »

Les affaires s'enchaînèrent jusqu'à ce que Roderik, lessivé, proclame la fin de l'audience. Il condamna notamment deux familles qui s'étaient entre-tuées allègrement à verser toutes deux une composition au comté, pour les biens qui avaient été soufflés dans leur frénésie vengeresse ; il confisqua les biens d'un homme qui avait touché la main d'une femme mariée et qui avait refusé de comparaître devant lui ; et il cassa la succession d'un enfant né d'un mariage incestueux, car un tel mariage était nul et que les enfants qui en naissaient étaient forcément indignes - ce qui ne manqua pas de faire sourire Leudaste.

Ils se remirent bien vite en route, et poursuivirent leur chemin au travers des futaies et des plaines désertes ; on tombait parfois sur une maison de forestier et Roderik peinait à maintenir la discipline parmi ses hommes, qui reluquaient constamment les paysannes, qu'elles soient belles ou non. Avec les dernières chaleurs de l'automne, on dormait souvent sous les arbres, ou dans les prés avec une cape pour couverture, mais chaque maison était systématiquement réquisitionnée pour loger.

« Nous ne sommes pas loin des domaines des Stern », remarqua Roderik un matin.
Leudaste, qui se rasait avec le tranchant d'un poignard, acquiesça.
« Ouais, les terres du vieux fossile sont par là.
- Ne parle pas du vieil Arnoul comme ça, je te prie ; je l'aime bien, ce vieux fossile.
- Ça, c'est ton penchant pour les vieilles choses. Entre le royaume et Arnoul, on peut dire que tu aimes tout ce qui a mille ans.
- Vu l'âge de ta gamine de femme, je suppose que ce n'est pas ton cas. »

Ils contemplèrent un moment l'horizon, vers le sud, vers Sternburg et au-delà.
Au loin s'étendait Sainte-Berthilde.

Et près d'eux, assis sur une souche, Hunoald le jeune barde chantait.

Douce Néera la vénérée
De fiers enfants fut irritée.
« Traîtres ! Quel esprit inachevé
A pu rompre l'intelligence
Qui du royaume faisait l'essence
Jusqu'à voir terre d'un roi usurpée ? »

Mais le cerf, fier et condescendant
Sur les vassaux prit l'ascendant.
« Le petit roi est mort », prétendit-il, « A Cantharel je lui succède
Appelez-moi votre marquis, le droit du sang me le concède. »
Et sitôt l'hommage reçu
De l'enfant perdu ne parla plus.
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MessageSujet: Re: Les pluies d'automne   Les pluies d'automne I_icon_minitimeJeu 8 Déc 2016 - 14:21


Première ennéade de Bàrkios
Le septième jour...



« C'est tout ce que m'envoie le seigneur de Tranchevît ? Trois sergents montés, et pas même un chevalier ?
- Il ne pouvait pas venir, seigneur comte. Il est cloué au lit, d'après la lettre que sa mère a envoyé.
- Mais quand donc les absents cesseront-ils de brandir des mots de leurs parents ? »

C'était le troisième à lui répondre de la sorte depuis que Roderik, jugeant que sa compagnie manquait de piques, avait fait appel aux seigneurs du sud de la malelande pour qu'ils lui envoient quelques hommes de valeur. C'est que ces braves sires étaient réticents à se séparer de leurs hommes ; n'avaient-ils pas déjà payé tribut pour l'Oësgardie, dans une guerre dont ils n'avaient pas été les premiers à profiter ? Que le comte aille au diable, disaient-ils ; depuis quelque temps déjà on craignait une nouvelle semonce de sa part, avec les menées du sire de Saint-Aimé qui, tôt ou tard, entraîneraient le pays arétan dans sa spirale guerrière. Non pas que ces braves seigneurs craignent la guerre ; mais le combat du Berthildois n'était point le leur, pas plus que ceux qu'on avait menés pour rendre Oësgard au Serramirois.
Quant à lever un ost pour chasser les bandes de maraudeurs, cela ne les émouvait pas davantage. Eux-mêmes avaient l'habitude de sillonner leurs propres domaines pour y chasser les méchants. Ce n'étaient pas des bandits que chacun d'eux avait peur, non ; ils se craignaient les uns les autres, car chaque seigneur lorgnait avidement sur les possessions de son voisin. Que le comte aille au diable ! Qu'ils viennent seulement à se séparer de leurs hommes pour une bête chasse aux forbans, et leur voisin malintentionné aurait tôt fait de piller leur terre laissée sans défense.

Nonobstant ces regrettables contretemps, le petit ost de Roderik, fort au départ de quelque trois cent hommes, grossit peu à peu en cours de route. Là où sa battue entraînait le comte, il s'étonna bientôt de trouver des volontaires avec tant de facilité, et bien qu'ils ne fussent point chevaliers et que la guerre ne fut pas toujours leur métier, il se félicita de ce que ces hommes soient si braves et si loyaux ; mais n'étaient-ils pas eux-mêmes concernés par la sûreté de leurs villages ?

Il déchanta bientôt.
Ils étaient plus nombreux que ce qu'il avait espéré, et surtout, plus que ce qu'il n'aurait voulu ; car cette joyeuse compagnie qui s'agglutinait dans les domaines du sud de la malelande ne tarda pas à se faire pesante et, surtout, bien mal fréquentée.
Roderik comprit bien vite son erreur : il avait paré au plus pressé et accepté toutes les bonnes volontés, et son ost s'était finalement grossi de tout ce que le pays comptait de vilains. Certes, leur nombre comblait l'absence des chevaliers qui, tels le sire de Tranchevît, n'avaient pas répondu à son appel ; mais nombre de volontaires n'étaient venus que pour profiter de la sécurité de l'ost et abandonner les travaux des champs. Pis : les mieux armés d'entre eux quittaient probablement tout juste les rangs des bandes de hors-la-loi qu'ils aidaient aujourd'hui à pourchasser, si bien que l'ost du comte tenait désormais de la meute de loups ; une meute fort malodorante et indisciplinée. Une meute qu'il avait rassemblée là, bêtement, sans savoir désormais comment il pourrait s'en débarrasser.

« Je crois que je me suis un peu viandé, reconnut Roderik avec un élan de lucidité, un beau matin qu'il chevauchait au côté de Leudaste.
- Maintenant qu'ils sont là, on leur trouvera bien une utilité, ricana Leudaste. Si on les laissait partir, ils nous crameraient la moitié du pays.
- Tu penses pouvoir les garder en main en mon absence ?
- Bien sûr, Roderik. Ils me respectent maintenant.
- Depuis que tu as enfermé l'un d'eux dans un sac de merde après qu'il t'ait regardé de travers ? Je comprends, oui. »
Le stratagème avait toujours bien fonctionné ; en Oësgardie, Roderik avait souvent jeté ses hommes les plus turbulents dans des fosses d'aisances. Cela dit, enfermé dans un sac, sans pouvoir respirer autre chose que... c'est cruel.

Et pendant ce temps Hunoald chantait, parce qu'il chante toujours.

« C'est menteries que tout cela »
Chuchotèrent les gens du roi
Par la menace il les tint cois
Et de l'effroi le cerf régna

Mais d'infamie de l'ambitieux
L'emprise du Cerf se fit atone
Faisant brûler fleur de Velmone
Attisa colère de DameDieu
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