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 [Où le coeur et l'esprit peuvent mener...] Un phénix ne renait pas sans feu {F}

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Halyalindë
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Telenwë Neraën
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Telenwë Neraën
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MessageSujet: Re: [Où le coeur et l'esprit peuvent mener...] Un phénix ne renait pas sans feu {F}   [Où le coeur et l'esprit peuvent mener...] Un phénix ne renait pas sans feu {F} - Page 2 I_icon_minitimeMer 8 Fév 2017 - 14:59

"Se présenter avec une arme en main n'est pas dans les coutumes que nous apprécions, par chez moi. Mais je viens sur vos territoires de chasse afin de les traverser. Je souhaite me rendre à Etiniril où la Symphonie comme la rumeur des elfes nous décris un chaos qui menace d'éclore. Je venais comprendre ce qu'il se passe.
- Venir se promener sur le territoire que nous surveillons sans se présenter auparavant n'est pas dans les coutumes que nous apprécions, surtout en temps de guerre. Si tu souhaites aller jusqu'à la cité, chef de clan, retourne auprès des tiens ou affronte mes frères. Si seul le Chant t'a guidé jusqu'ici... les réponses à tes questions ne se trouvent pas auprès des sourds mais des nôtres."


Alegna plissa les yeux, comme pour lire dans ceux de cet elfe qui ne s'était même pas présenté. Elle pouvait ressentir le fait qu'il n'avait pas apprécié son comportement, mais qu'en avait-elle à faire ? Elle était une Dhriwian'Du et chaque elfe se devait de respecter, si ce n'était craindre, le nom du clan que Maghden guidait. Et s'il attentait à sa propre vie, ses frères étaient auprès d'elle. Oserait-il risquer sa propre vie pour une arme que de toute façon elle ne pouvait rengainer ?

"Qu'est-ce qui vous amène ici, toi et les tiens ? Vers où veux-tu les mener ?"


~~~~~~~~


Les heures passaient et les femmes continuaient à chanter, sans se lasser, médecins mystiques au coeur de la forêt. De la crainte de la jeune fille qui se tenait non loin, elles n'en faisaient rien. Elles s'étaient juste évertuées à endormir l'archère, retirer la flèche qui aurait pu la tuer, mettre de l'encens auprès des deux blessés et chanter, toujours chanter. Des chants pour la plupart dans cet elfique que tous sylvains pouvaient comprendre, mais pour la majorité dans une langue autre que même Neraën n'aurait pas reconnue. Les rythmes et les sons envoûtaient les sens de ceux qui étaient proches, emmenant les trois citadins vers d'autres rivages avec plus ou moins d'acceptation. Macabre, d'où elle était, pouvait remarquer que la respiration de Neraën suivait de plus en plus le rythme des chants et que parfois ses yeux bougeaient sans pour autant qu'il n'ouvre les paupières.

Au bout d'un long moment, le protecteur respira plus profondément et en-dehors d'une quelconque mélodie. Il mit un temps avant d'ouvrir ses profonds yeux bleus sur les frondaisons de l'Anaëh, fatigué mais se sentant étrangement bien, comme reposé auprès d'une source maternelle. Ayant du mal à émerger à cause de l'odeur de l'encens il se frotta la face d'une main, fronça les sourcils et tourna la tête en direction de Macabre. Il avait fini par la ressentir et, après réflexion, elle était la seule personne qu'il reconnaissait. Un nombre incalculable de questions commençaient à envoahir son esprit, mais les réponses arriveraient seulement au moment venu...

Suite de cette partie en aparté : La lumière au-delà de l'ombre
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Telenwë Neraën
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MessageSujet: Re: [Où le coeur et l'esprit peuvent mener...] Un phénix ne renait pas sans feu {F}   [Où le coeur et l'esprit peuvent mener...] Un phénix ne renait pas sans feu {F} - Page 2 I_icon_minitimeJeu 16 Fév 2017 - 21:16


L'automne, et ses jours qui raccourcissent au fur et à mesure que l'hiver vient. Dans cette partie d'Anaëh, l'on pouvait déjà ressentir que cette saison pluvieuse ne tarderait plus à laisser place à la neige et au froid. De même, la nuit enveloppait la forêt de ses longs bras douceureux de plus en plus tôt. Le soleil terminait donc sa descente lorsque Sylv'dren s'approcha de ceux qui étaient étrangers à son clan, tous les trois déjà au même endroit. Affichant toujours cette assurance sereine que plus tôt dans la journée, il sourit légèrement en voyant que le chef d'Eten'ril s'était réveillé. Une fois arrivé à leur niveau, il croisa les mains au niveau de ses épaules et inclina légèrement la tête, geste auquel Neraën répondit en faisant de même.

"Le chemin semble avoir été long, Neraën, et ce qui t'a amené jusqu'au champ de bataille t'a affaibli. J'espère que tu as repris des forces, tu en auras besoin pour cette nuit qui arrive.
Neraën hocha simplement de la tête, ne répondant ainsi pas directement à la question.
- Cette enfant ne parle pas notre langue, saurais-tu lui transmettre nos mots ?
- Je le ferai.
- Très bien. Il est temps que le conseil des Sages débute, ce qui nous permettra de statuer sur ce que feront les noss cette nuit. Ton arrivée changera peut-être quelque chose aux décisions initialement prises, puisqu'il s'agit d'une action envers les tiens. Nous t'expliquerons en chemin. Il se tourna vers le druide. Mélnaica, tu es le bienvenu à ce conseil. Les sages seront honorés de ta présence, que ce soit en tant que druide ou en tant que personne pouvant éclaircir de par ce que tu as vu. Nous y allons maintenant."


Sylv'dren se retourna et commença à marcher, lentement, le temps que les invités le rattrapent. Toujours dans la tente, Neraën se leva, regarda le druide, l'archère encore endormie puis Macabre. Il n'avait pas tout à fait compris ce qui était en train de se dérouler, quels étaient tous les tenants et aboutissants, mais le peu qu'il avait pu voir l'alarmait au plus haut point. Des archers qui se battent entre eux, des décisions à prendre par rapport aux citadins... et un évènement suffisamment important pour qu'un conseil des Sages ait été réuni. Mais qu'est-ce qui pouvait bien se passer ici ?

"Mac, Sylv'dren nous emmène jusqu'au conseil des Sages. C'est un conseil réunissant tous les chefs de clan ainsi que les guides spirituels de chaque noss de la région, pour celles qui peuvent être représentées. Ce genre de conseil est rarement établi et signifie souvent qu'une décision des plus importantes doit être prise. Celui auquel nous allons assister parlera visiblement de ceux qui habitent au sein-même de la cité d'Eteniril et il est probable qu'ils souhaitent s'adresser à toi. Comme nous parlerons en elfique, je te traduirai ce qui se dit."

Il avait volontairement parlé dans la langue des Hommes, afin que la protégée de Tethien puisse le comprendre. Désormais ils emboitaient le pas au noss qui les emmena loin du camp, changeant selon Neraën plusieurs fois de direction par précaution. Une dizaine de minutes plus tard ils arrivèrent dans un espace dégagé au centre duquel trouvait un monticule de pierres tenant les unes sur les autres en équilibre. Tout autour se trouvaient, installés en cercle auprès des arbres, une quinzaine de personnes qui avaient tendance à rester par binômes ou trinômes. Neraën reconnut certains d'entre eux de par le fait que Maghden, en plus de l'avoir éduqué à l'Anaëh, l'avait aidé à reconnaître les quelques chefs qu'ils avaient pu croiser. Pour d'autres, il devait y avoir des noss dont il n'avait que trop peu entendu parler... Il leva un sourcil en apercevant, sur sa gauche, son ami Falaedhel - le seul représentant réellement les citadins à part lui. Sans dire un mot, Sylv'dren emmena Mélnaica plus loin sur la droite, faisant le tour afin de retrouver les deux guides de la noss Linwë. Puis il se recula, signifiant ainsi qu'il n'était aucunement décisionnaire mais qu'il se tenait à disposition du conseil.

Quelques chuchotements se firent entendre à l'arrivée des deux citadins. Rien de signifiant pour quelqu'un qui n'était pas habitué aux noss, mais pour Neraën ce fait ainsi que des yeux connus rivés sur les siens signifiaient suffisamment. Désormais, il devait se remémorer toutes les traditions noss, tout ce qu'il avait pu entendre et voir depuis qu'il avait fait la rencontre de Tinrael. Il était considéré comme un chef de clan, bien que ce soit d'un clan perdu et ne respectant pas la Mère, et se retrouvait être le représentant de la faute - voire même de la folie - de son peuple. C'était donc à lui de commencer.

"Reste là, c'est à moi d'ouvrir le conseil. Ne prends la parole que si je viens à te traduire une question, d'accord ?"

Il ne sourit pas à la jeune femme à qui il venait de s'adresser, laissant plutôt s'exprimer la confiance qu'il avait dans ses yeux. Puis il s'avança dans le cercle et se mis à genoux sur le sol, assis sur ses talons. Sa tête était baissée, ses yeux fixaient l'étrange statue de pierres et ses mains reposaient calmement sur ses cuisses. C'était à lui de prendre la parole, en attestait le silence des noss... que dire en cette situation ?

"Moi, Neraën Yeldoreï, me présente aux sages en tant que protecteur de ceux qui habitent dans la cité de pierre d'Eteniril. La folie semble avoir pris les miens pendant l'absence qui me fut imposée, folie qui va à l'encontre des messages que nous a laissés la Mère elle-même. Folie qui a pris pour cible tous ceux qui vivent au plus près de la Première Oeuvre. Je suis loin de savoir assez pour agir, je n'ai ces derniers mois pas vécu auprès de ceux contre qui vous êtes prêts à vous défendre... mais je ne puis accepter que le sang de frères coule au sein de l'Anaëh. Vous m'avez demandé ; je suis là. Et j'ai besoin de votre sagesse."


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Cilastiel
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MessageSujet: Re: [Où le coeur et l'esprit peuvent mener...] Un phénix ne renait pas sans feu {F}   [Où le coeur et l'esprit peuvent mener...] Un phénix ne renait pas sans feu {F} - Page 2 I_icon_minitimeDim 19 Fév 2017 - 19:49

Une fois de plus, Macabre observa les gens se parler sans rien y comprendre. Celui qui était venu les trouver dans la forêt et les avait conduit jusqu'à ce campement parlait désormais avec Neraën. Enfin, il s'adressait plutôt à lui car le Protecteur ne prononça que quelques mots au cours de leur échange. On ne pouvait donc pas vraiment appeler cela une discussion.
Les laissant à leur langage, son regard impassible mais néanmoins fatigué par les larmes qu'elle avait versées se posa sur le druide qui les avait rejoint depuis peu. Elle s'en méfiait et le craignait à la fois. Après tout, dans un élan de colère, il avait défait son sort morceau par morceau comme si cela n'avait été qu'un défouloir pour lui. Elle ne savait pas ce qu'il leur avait crié mais il n'avait fait qu'attiser la colère des archers qu'elle avait voulu protéger de la wyvern. Elle ne comprenait toujours pas ce qu'il s'était passé mais elle n'avait aucun moyen d'obtenir une explication. Et, de toute façon, que pouvait-elle attendre de celui qui l'avait si violemment arrachée à son abri ?

Le contact visuel fut rompu lorsque Neraën se leva. Après un cours moment, il expliqua à la petite elfe ce qu'il se passait, lui parlant d'un conseil de Noss auquel on lui demandait de se rendre. Tout du moins, Macabre ne se sentit pas concernée jusqu'à ce que le Protecteur lui dit qu'on voudrait lui parler. Elle redressa subitement la tête dans un mouvement de recul et ouvrit des yeux ronds.
Lui parler... à elle ? Que pouvaient-ils bien pouvoir à une anonyme des cités ? Elle n'était personne. Elle n'avait pas de fonction, ni de titre. Elle n'avait même pas de nom.
Elle demeura perplexe un moment tandis que le petit groupe se mettait en mouvement. Personne ne vint la tirer de sa torpeur et seule l'idée de se retrouver seule parmi des inconnus la ramena à l'instant présent? Elle se leva précipitamment et rejoignit son ami en trottinant. Une fois encore, ils marchèrent un long moment sans que la protégée de Tethien ne comprenne où on les emmenait. Leur guide fit plusieurs détours pour brouiller un peu les pistes mais Macabre était incapable de s'en rendre compte sans quoi elle n'aurait pu s'empêcher de se demander pourquoi. Après tout, Neraën et elle ignoraient où se trouvaient le campement des Noss et cela ne semblait pas les déranger que le druide soit au courant de tout depuis le début. Alors à quoi bon perdre du temps inutilement ?
Mac suivit sans un mot. Déjà peu loquace d'ordinaire, les choses n'allaient jamais en s'arrangeant avec la fatigue. Lorsqu'ils arrivèrent enfin sur place, le rassemblement des représentants Noss semblait avoir déjà eu lieu et ils attendaient installés autour d'un monticule de pierres. Les regards se posèrent sur les nouveaux venus, et tout particulièrement sur Neraën et Macabre, provoquant quelques chuchotements. La petite elfe répondit aux regards qui croisèrent le sien par un froncement de sourcils de plus en plus accentué. Elle ne put s'empêcher de se demander ce qu'elle faisait là et pourquoi on l'avait fait venir...

Mais elle n'aurait pas la réponse tout de suite.
Le Protecteur lui recommanda de rester où elle était et d'attendre qu'il lui transmette les questions la concernant pour parler. Macabre ne répondit rien et bougea les épaules, semblant se replier sur elle-même. Puis son ami s'avança et prit la parole. Puisqu'elle ne comprendrait rien à ce qu'il allait se dire, la petite elfe ne porta pas plus que ça son attention sur Neraën et son regard passa de visage en visage. Elle observa les individus avant de s'intéresser aux lieux comme si elle les découvrait avec un intérêt non dénué de crainte et de méfiance, à l'instar des sentiments qu'elle avait pour le druide qui les accompagnait.


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MessageSujet: Re: [Où le coeur et l'esprit peuvent mener...] Un phénix ne renait pas sans feu {F}   [Où le coeur et l'esprit peuvent mener...] Un phénix ne renait pas sans feu {F} - Page 2 I_icon_minitimeSam 4 Mar 2017 - 20:22


Tous le regardaient. Des regards accusateurs pour certains, d'autres mus par l'étonnement : plusieurs membres du cercle connaissaient cet elfe qui s'agenouillait face au coeur du conseil et plusieurs étaient ceux qui pouvaient voir ou ressentir le récent changement qui s'était opéré en lui. Mais l'heure n'était pas à de quelconques questions sur un elfe en particulier ; il avait été appelé à participer à ce conseil pour discuter de l'avenir de son clan. Clan qui s'était oublié. Avenir qui se jouerait sous la lune naissante, cette nuit-même.

"Comment un... protecteur peut-il protéger les siens s'il reste loin d'eux, Neraën Yeldoreï, d'Eten'ril ? Ceux des pierres te donnent un bien étrange nom.
- Son départ n'a pas à voir avec sa charge. Ce qui l'a tenu loin d'ici est bien plus profond, Weldarin. Ce qui est arrivé devait arriver.
- Il reste à décider de ce que nous devons faire face à la folie qui a pris la grande maison de pierre, Wee'sha'an."


Le dénommé Weldarin baissa les yeux à la remarque de la guide spirituelle qui avait répondu à sa remarque des plus acerbes. Ce petit bout de femme aux longs cheveux châtains tombant jusqu'aux chevilles et aux yeux vitreux se leva et fit quelques pas en avant, semblant chercher de sa main un guide invisible. Ses yeux autrefois d'un vert émeraude ne se posèrent sur rien précisément, mais tous purent sentir qu'elle s'adressa à celui qui avait demandé le conseil des Sages avec humilité.

"Plusieurs des vôtres ont disparu, pour ne jamais revenir. La guerre et le feu ont brisé l'esprit de ceux qui s'étaient aventurés à protéger la Création de notre Mère et, il y a de cela deux ennéades, celui qui guidait les tiens en ton absence a été tué. La folie mène à ce que les tiens s'entretuent. Mais elle accuse également ceux qui sont restés auprès de l'Oeuvre d'avoir fait couler le sang. Si les tiens continuent ainsi, alors le sang coulera d'autant plus... et cette dégénérescence de l'esprit touchera tous ceux qui sont devenus sourds au Chant. Ton frère nous l'a raconté ; lui-même aurait dû rejoindre Tari selon les tiens.
- Cette folie ne pouvait qu'arriver, intervint la chef de guerre des Linwë. Ceux des pierres ont oublié quelle était leur histoire, quelles coutumes les faisaient vivre... jusqu'à oublier qui ils étaient, quel animal était leur symbole et même les habitait. Pire que de ne plus savoir entendre, ils ont fini par s'oublier, se confondant dans l'art militaire et la blessure de la forêt ! Nous avons prévenu de nombreuses fois ces derniers cycles, peu nous ont écoutés. La Mémoire reste par le chant, mais la haine toujours plus endurcit les coeurs et aveugle l'esprit. Protecteur, guide ou autre... tu importes aux tiens et de tous, tu es le premier à avoir ouvert les yeux. Arafinwë et Maghden ne diront pas le contraire.
- Tu vas loin, Elveä, répondit Arafinwë d'un ton autoritaire.
- Et toi tu aurais dû continuer l'oeuvre de ton frère au lieu de la rejeter.
- Cela suffit ! Elveä, explique-nous où tu voulais en venir. Nous n'avons pas à parler d'un être en particulier s'il n'y a pas de raison valable.
- Nous savons tous que les Elfes d'Eten'ril sont devenus sourds et se sont perdus au fil des cycles. Aujourd'hui vous désirez pour la majorité d'entre vous laisser les rares qui savent se débrouiller seuls avant que la guerre n'éclate. Mais vous savez tous qu'ils n'ont que trop peu de chances de réussir et c'est dans ce but que vous les envoyez, entraînant avec eux les quelques voyageurs qui sont entrés dans ce qu'ils appellent "protectorat". Mais il subsiste un espoir, un qui dépasse grandement tout le sang que nous pourrions verser afin d'éradiquer la folie. Un espoir que l'elfe qui se trouve face à nous représente."


Neraën, qui avait jusque là gardé la tête baissée, leva alors les yeux sur la petite femme aux nombreuses peintures de guerre. Un espoir ? Qu'allait-il encore lui tomber dessus ? Comme si une Eäla ne suffisait pas...

"La Mère les rouvre à sa Création, par des biais différents. Lors de la Longue Nuit une enfant a été ouverte aux chants du passé et à la communion avec le Coeur de la Prime Forêt. L'heure est arrivée pour qu'elle suive l'enseignement de Soliandiel. D'autres se rendent certainement compte que quelque chose chez eux n'est pas ce qu'il devrait être. Ce n'est pas en les faisant rejoindre Tari que nous éveillerons leurs esprits, mais en les guidant comme chacun d'entre nous a pu guider les enfants de nos noss, et ce jusqu'à ce qu'ils deviennent adultes.
- Ils feront toujours autant souffrir la Mère, soeur. Maghden se leva. La trêve n'a aucunement été respectée. S'il a été de leur fait de trahir leur propre parole, alors c'est que c'est en eux, on ne l'enlèvera pas."


Une main effleura son épaule nue, le faisant tourner la tête. Autour de lui, le silence s'était fait. Une femme aux peintures vertes s'évertua à faire danser ses mains devant ses yeux, exprimant ainsi ses pensées à celui qui pouvait les lire. L'autre femme accompagnant Maghden, qui ressemblait étrangement à la première mais qui portait des peintures rouges, fit la moue puis commença à parler du même langage gestuel. Les Dhriwian'Du étaient l'une des noss les plus influentes de la région et donc son chef de guerre comme ses deux Fondatrices étaient respectés. Aussi tous attendirent que Maghden reprenne la parole avant de se tourner vers celui vers qui il dirigea l'attention.

"Bien... Un druide est présent parmi nous ce soir et il a pu voir autrement que nous tous qui sommes habitués à vivre ici. L'un de tes invités, Elveä. Les Fondatrices demandent à ce qu'il ne reste pas dans l'ombre."
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Fenris Nöldorion
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MessageSujet: Re: [Où le coeur et l'esprit peuvent mener...] Un phénix ne renait pas sans feu {F}   [Où le coeur et l'esprit peuvent mener...] Un phénix ne renait pas sans feu {F} - Page 2 I_icon_minitimeSam 4 Mar 2017 - 22:06

HRP:


Tout avait commencé après le départ d'Halyalindë pour les terres d'Holimion avec le symbole des Nöldorion gravé du nom de Fenris dans sa poche. Remis de son séjour dans les Wandres, l'Aigle avait aussitôt préparé ses affaires car il prévoyait de prendre dès le lendemain le chemin d'Alëandir où il devait retrouver son instructeur. Toutefois, il n'eut pas à attendre jusque là pour le rencontrer. Un dénommé Urthel se présenta le soir venu, réclamant une audience auprès des Nöldorion. Il leur dit être à la recherche de leur fils cadet car celui-ci n'avait toujours pas pris son nouveau poste. Il fut surpris et agacé de découvrir qu'il se trouvait à Malereg. Fenris s'excusa et tenta d'expliquer ce qui lui était arrivé mais il ne voulut rien entendre et exigea qu'ils partent dès l'aube pour l'Académie militaire d'Alëandir.
Au cours du voyage, Fenris comprit bien vite que Urthel l'avait manifestement pris en grippe et que ce n'était pas forcément dû à son retard... Mais plutôt à sa personne, à ce qu'il était. En effet, il marmonnait régulièrement quelques mots en pensant que son apprenti ne l'entendait pas. Malheureusement pour lui, l'ancien cavalier avait une meilleure ouïe qu'il ne le pensait. Le problème venait visiblement de sa condition de noble. Il ne croyait pas qu'un homme âgé de moins de trois siècles et avec une carrière militaire aussi courte aurait pu accéder à une telle promotion sans le soutien de sa famille. Il le prenait pour un jeune sot prétentieux, sûr de lui, fainéant, ne comptant que sur son nom pour atteindre de plus hautes fonctions. Evidemment, c'était bien mal connaître Fenris mais il ne rétorquait jamais rien. Il savait que les mots n'auraient aucun impact, bien au contraire. Il lui faudrait avant tout faire ses preuves.

L'entraînement commença dès le premier jour de voyage. Lorsque le campement fut établi, Urthel commença en initiant un entraînement aux armes. Cela dura plusieurs jours pendant lesquels l'instructeur ne fit jamais un seul commentaire. Le jeune Nöldorion comprit bien vite qu'il ne s'agissait pas vraiment de cours... L'Aigle évaluait ses compétences martiales, cherchait ses points forts et ses faiblesses afin de déterminer comment il le formerait par la suite. Toutes les armes que Fenris savait manipuler y passèrent. Deux épées, épée et bouclier, mains nues et, une fois à l'Académie, double lame et épée à deux mains. Urthel tenta de lui faire manipuler d'autres lames comme la hallebarde, l'épée à une main ou même l'arc. L'évaluation touchait tout juste à sa fin lorsque le nouveau duo se vit attribuer une mission. L'instructeur protesta en rappelant que sa recrue commençait à peine l'entraînement mais on ne lui laissa pas le choix. La mission était largement à la portée de l'ex-cavalier et ne durerait pas longtemps. Du reste, rien ne les empêcherait de poursuivre l'entraînement sur place. De plus, Fenris ayant des compétences en magie, sa présence ne serait pas inutile.
Ce qu'il devait faire ? Escorter le Seigneur-Protecteur d'Eteniril, qui logeait à l'Académie de magie d'Alëandir depuis la reprise d'Eraison, jusqu'à sa cité pour qu'il puisse passer le témoin à son successeur puis le ramener à l'Académie.

Le départ eut lieu deux jours plus tard et les deux Aigles ne chômèrent pas durant cette période. Ils rencontrèrent quelques responsables qui lui expliquèrent ce à quoi ils devaient faire attention à l'égard de Neraën et, notamment, éviter de le toucher. Puis ils préparèrent leurs sacs, leurs provisions et leur itinéraire pour le voyage. Urthel demanda à Fenris de ne prendre que ses deux lames car c'était les armes qu'il manipulait le mieux. Il se renseigna sur les différentes formations de combat qu'il connaissait et découvrit qu'il n'y en avait pas beaucoup qu'il n'avait pas déjà vu et retenu... Que ce soit pour l'attaque, la défense, les déplacements ou la protection. L'équipement de la recrue fut sommairement complété à partir des observations faites par son instructeur pendant leurs entraînements afin de mieux le protéger au combat.
Le délai était juste mais ils furent fins prêts au moment du départ.

C'est ainsi que Fenris fit la connaissance d'une petite elfe aux cheveux noirs et au comportement étrange. Il ne lui fallut que peu de temps pour l'identifier comme étant la jeune fille que le Protecteur de Tethien avait pris sous son aile. Contrairement aux autres, le cadet Nöldorion ne la regardait pas comme une créature étrange. Elle était différente, certes, mais cela ne faisait pas d'elle une personne à écarter. Il se montra même assez curieux, sans être intrusif, s'approchant parfois pour discuter avec elle ou se mêlant à une conversation entre elle et ses gardes du corps. Il comprit bien vite qu'il devait garder ses distances et respecta sa volonté. Il avait brièvement entendu parler de ce par quoi elle était passée, c'est pourquoi son comportement ne le surprit pas et il prit soin de ne jamais aborder le sujet. Ce qu'il souhaitait, c'était apprendre à connaître celle qu'elle était aujourd'hui, bien qu'elle semblait tourmentée.
Toutefois, il n'eut que rarement l'occasion de discuter avec elle et jamais plus de quelques minutes. Macabre restait souvent en retrait, tout comme Neraën, et Fenris n'était pas en promenade de santé après tout.

Mais leur voyage n'eut jamais l'occasion de s'achever. A peine à la frontière du protectorat, Neraën arrêta le convoi. Le jeune Aigle tendit l'oreille et le cœur, écoutant la Symphonie tout comme le Protecteur semblait le faire. Il y avait quelqu'un. Tout un groupe même. Pourtant, un seul se montra à leurs yeux. Il y eut un bref échange dont Fenris n'entendit pas tout mais le Chant de la forêt suffit à lui faire comprendre que quelque chose se tramait. Pas par rapport au mage de l'esprit mais à Eteniril elle-même. Et l'heure semblait grave.
Le convoi suivit Neraën, sans un mot. Bien vite, il fallut descendre de cheval car les bois devinrent difficilement praticables pour les montures avec un cavalier sur le dos. Mais plus ils s'enfonçaient, plus le Protecteur s'éloignait du groupe. Sa façon de se déplacer était très surprenante car il semblait aussi à son aise dans la forêt qu'un Noss. Au bout d'un moment, il en devint même impossible pour eux de le suivre, hormis pour la petite Macabre que l'on envoya à ses côtés. Urthel n'aimait pas cela... La mission des Aigles présents était de surveiller Neraën, s'assurer qu'il ne fasse de mal à personne. Désormais, il était seul dans la nature avec pour seule escorte une enfant des ombres...
Malheureusement, il ne pouvait rien y changer.

De son côté, le reste du groupe continua à avancer comme il put mais le terrain se faisait de plus en plus difficilement praticable. Tant et si bien que tous durent abandonner leurs montures. Fenris ne s'était encore jamais séparé de sa jument ainsi. Il passa quelques minutes à lui parler comme on parle à une amie, car c'était bien ce qu'elle était à ses yeux. Il savait parfaitement ce qu'elle ferait, à savoir, prendre le chemin en sens inverse pour retourner d'où elle venait. C'était ainsi qu'elle avait été élevée. Il ne reverrait donc pas avant de revenir à Alëandir.
La pluie s'arrêta mais le sol était imbibé d'eau. Tout le groupe était épuisé mais ils ne pouvaient pas s'arrêter sans quoi ils s'enfonceraient dans la boue. Apparemment, aucun des mages qui les accompagnaient n'était capable de faire quoi que ce soit pour rendre leur escapade moins éreintante et les esprits s'usaient en même temps que leurs muscles. Mais le voyage ne fit qu'empirer.

A force de s'enfoncer dans les bois, des Noss les avaient apparemment repérés et, chose étrange, plutôt que de simplement les réorienter ou les escorter loin d'un site sacré, ils leur demandèrent de les suivre. Fenris croisa le regard d'Urthel. Il se passait décidément quelque chose ici...
Leurs soupçons furent confirmés bien assez tôt. Après deux nouvelles heures de marche, le groupe entra dans une grotte naturelle. La salle dans laquelle ils entèrent n'était que l'une des nombreuses qui devaient composer l'endroit. A l'intérieur, quelques dizaines de Taledhels étaient présents, en pleine effervescence. L'arrivée du groupe composés d'Aigles et de mages perturba quelque peu l'activité de tout un chacun. Parmi les gardes de la cité d'Eteniril se trouvaient un homme plus âgé et boitant à cause d'une blessure encore récente. Falaedhel s'entretint avec Urthel et son apprenti. Ce fut ainsi qu'ils découvrirent le trouble qui régnait dans la région. Des disparus, un mort, des Noss accusés, une tentative d'assassinat...
Une supercherie ? Mais lancée par qui ? Les Taledhels ? Dans quel but ? Et qui pourrait aller jusqu'à tuer l'un des siens pour cela ? Dans l'esprit de tous, seuls les Drows, ou pourquoi pas les Humains pourraient pratiquer ce genre de choses. Mais des elfes des cités ?...

Falaedhel eut le temps de leur raconter l'essentiel et de leur poser un grand nombre de questions concernant Neraën avant d'être appelé à assister à un Conseil des sages. Urthel échangea alors un moment avec ses pairs pour faire le point. Autour d'eux, l'agitation suite à leur arrivée s'était apaisée, ne laissant plus que celle des préparatifs des actions prévues pour le soir. Tous savaient désormais que leur Protecteur était de retour mais on ne leur avait pas dit dans quel but. Ce n'était pas à eux de le leur dire et ils n'avaient pas besoin de le savoir. Au contraire, cela aurait pu entamer un peu plus leur moral. Certains ne semblaient déjà pas au mieux de leur forme. Le jeune Nöldorion avait entendu que le groupe de "rebelles" avait subi une attaque. Quelques uns avaient dû tuer leurs frères... Il n'avait donc aucun mal à comprendre pourquoi ils étaient dans cet état. Officiellement, Neraën était encore leur Protecteur et ils avaient plus que jamais besoin de lui pour ramener la paix dans leur cité...
Lorsqu'ils eurent fini, les Aigles se mêlèrent aux autres pour aider aux préparatifs. Fenris s'attacha à faire participer tous ceux qu'il croisait et qui semblaient au plus mal. Ils n'étaient pas des plus nombreux, ils avaient donc besoin que tous soient opérationnels le soir venu. Et ce n'était pas en restant isolés dans leur coin qu'ils arriveraient à se sortir de la tête ce qu'ils avaient dû faire pour s'en sortir.

Tandis qu'il déposait un sac sur une pile, une main se posa sur l'épaule de Fenris. Urthel lui fit signe de le suivre et ils s'isolèrent quelques instants.

-Je vois que tu mets la main à la patte et que tu aides ceux qui sont sous le choc d'avoir tuer des Taledhels. C'est bien. Bref, je vais y aller pas par quatre chemin. Mais je veux que tu es conscience que demain tu seras peut-être à leur place. On va investir une de nos propre cités cette nuit.

-Je sais. Quelqu'un a déjà essayé de m'y préparer.

-Qui ça ?

-Halyalindë Yasairava, la Protectrice d'Ardamir. Elle a été Aigle.

-Je vois.

Fenris hésita un instant, regardant une femme passer, les bras chargés de trois carquois remplis.

-En parlant d'elle, je peux vous demander un service, Monsieur ? Si jamais...

Urthel lui coupa la parole d'un geste de la main.

-Te fatigue pas, j'ai compris.

Et il s'en alla avec, sur le visage, le même agacement que celui que Fenris percevait chaque fois qu'il devait s'occuper de sa nouvelle recrue. Il lâcha un bref soupir. Même dans une situation pareille, il semblait croire que sa relation avec Halie faisait partie de l'un des nombreux appuis dont il avait bénéficié pour obtenir le titre d'Aigle.
Le jeune Nöldorion observa son mentor s'éloigner un instant puis alla aider un archer en train de porter une pile de cuirasse qui commençait à dégringoler.

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MessageSujet: Re: [Où le coeur et l'esprit peuvent mener...] Un phénix ne renait pas sans feu {F}   [Où le coeur et l'esprit peuvent mener...] Un phénix ne renait pas sans feu {F} - Page 2 I_icon_minitimeDim 5 Mar 2017 - 15:55


Il fut de longues années depuis que le dernier rêve heureux berça ton sommeil. Bénies par la Mère, les mains de Linyara t'ont apaisé, t'ont bercé et t'ont endormi. En pressant sur les bons noeuds les mains de la fille des Linwë ont fait ressurgir souvenirs occultés, agréables mémoires et désirs utopiques. Ton repos fut décoré d'une Symphonie plus forte encore que celle que tu connais du monde physique, trop forte pour être ignorée même des plus sourds. Ton repos fut décoré d'une Symphonie conquérante, partie en croisade à la recherche des coeurs sans défenses l'ayant rejeté une puis deux fois. Dans ton repos la Prime Oeuvre trouve la victoire sur ses enfants, dans ton repos les bras de la Mère se sont refermés sur ses poupons. Dans ton rêve plutôt que d'être seul, ton jeune père se trouva épaulé par trois fortes figures maternelles.

Malheureusement ces images ne furent jamais que des chimères qu'il te faudrait plus tôt que tard quitter, car dans l'univers où la beauté se perd, c'est un pas en arrière que les Chants de l'Anaëh menacent de faire devant les oreilles closes. De graves heures se dessinent, le futur de nombreuses vies se joue ce soir. Ce sont d'importants événements qui se prépareront dans le cercle à venir ; chaque mot y pèsera le poids de plusieurs siècles sur ces terres, car chaque mot en sera un de plus dans la balance qui décidera de qui vivra parmi les Anedhels d'Eteniril, et de comment il vivra.

La ficelle ne s'est pas renouée pourtant. Tu t'es réveillé l'oeil plus vif, mais le visage marqué d'un impassible calme qui cette fois était plus que sincère. Les regards te l'ont fait comprendre, les quelques paraboles échangées chez les Noss du convoi te l'ont confirmé, si jeune que tu puisses être, tu es Druide, messager de la Mère, et par conséquent symbole d'autorité. Ton avis importera. Ton argumentation aura des conséquences ; à toi de décider à quel point seront-elle graves. C'est là l'épreuve que Kÿria a mise sur ton chemin. Tu n'es pas ici pour apporter quelconque Supérieure Sagesse à tes frères. Tu es ici car ils te forceront à t'en imprégner si tu veux véritablement oeuvrer pour un mieux. Alors tu écoutes, tu écoutes attentivement, attendant patiemment que le moment vienne où une brèche s'ouvrira pour que tu puisses à ton tour discourir, attendant attentivement d'obtenir assez d'éléments nouveaux pour que le point de vue animal des Elfes puisse nourrir les décharges de sentiments que la Forêt porta à ton coeur.

Trop tôt à ton goût, votre débat dans une position encore trop archaïque, tu ne voulais pas prendre la parole maintenant, mais par l'une des plus grandes figures d'autorité présentes dans l'assemblée ta parole fut requise, alors ta parole leur serait offerte, aussi sèche puisse-t-elle être, il ne pourront que se plaindre de ne pas l'avoir assez arrosée. Tu te lèves, jette un regard assassin sur chacun des membres du conseil, remettant sans même avoir encore ouvert la bouche tout ce qu'ils avaient dit précédemment, imposant par ton inhabituel calme une autorité que tu ne te serais toi-même pas imaginé. Et puis ta voix se lève, ta voix claire, légère à en paraître presque fragile, et pourtant elle porte avec force un message bien grave.

- Frères, Soeurs, enfants de la Mère... tu déglutis Neraën Yeldoreï je ne le crains n'a en ce jour plus l'autorité nécessaire à faire taire la folie qui ronge l'intérieur des murs de Pierre. Les bien-pensants d'Eten'ril sont la cible première de ceux qui ont perdu la raison, le Protecteur fait partie d'entre eux. Qu'ils doivent jouer de subterfuges ou recourir à la force brute, ils briseront le dernier obstacle se levant sur leur route. Nourrir l'espoir de voir le Protecteur raisonner son peuple, c'est conduire une vie de plus vers l'abysse, une vie qui si la nouvelle de sa mort venait à se répondre, plongerait immédiatement la Cité dans une guerre, soit contre nous, soit contre elle même, selon que les meurtriers furent découverts ou pas. Tu poses tes onyx sur Neraën, dans un geste de quasi compassion avant de lui infliger d'une faste transformation de ton visage les responsabilité qui sont siennes J'ai en tant qu'enfant de la Mère perdu foi en ceux d'Eten'ril. Je brûle en tant que leur ancien prisonnier, d'envie de voir leurs murs s'effondrer et la nature reprendre ses droits sur ce qu'ils lui ont pris. Mon coeur se rejouit de la perspective d'une guerre, car si elle nous est déclarée, je nous sait plus féroces et si elle est contenue par les barrières de marbre, elle conduira à la destruction du peuple qui porte les graines de la Folie ; mais c'est en tant que héraut de Kÿria que je me tiens ici, et non pas simplement en tant qu'Ornedhel à l'honneur bafoué. En tant qu'héraut de Kÿria il m'incombe de protéger la Création entière, et ceux d'Eten'ril, quoi qu'ils aient choisi de s'en séparer, en font toujours partie. La guerre face à la menace Sombre est encore trop jeune pour nous autoriser quelconque violence.

Tu te mets à marcher, instinctivement, le temps de faire le tour du cercle une fois, puis de te placer auprès du Protecteur des Fous, lui intimant de se relever, puis levant le regard vers le sien, poussant sur le bout de tes orteils pour que ton visage se trouve aussi près de celui du grand Taledhel que possible.

- C'est pourquoi avant qu'un quelconque effort politique ou militaire soit fait, je demanderai un ordre plus qu'une proposition à Neraën Yeldoreï ici présent, de m'accompagner auprès de l'Arbre Maître d'Eteniril, mettrai mon pouvoir au service du sien, et lui demanderai de mettre son pouvoir au service du mien, pour espérer chasser la Folie tant que ses racines n'ont pas encore atteint la roche Mère du sol dans lequel elles plongent.

Tu trembles, parcouru d'un violent frisson à ces derniers mots, tes orteils et ta nuque flanchent, forçant ton visage à revenir au niveau du poitrail du Taledhel ; te soufflant l'espace d'un instant l'envie de le frapper pour te faire te sentir si minuscule dans cet instant de faiblesse. Premier nouveau noeud, serré dans une demande que la majorité des elfes, même Ornedhels, ne peuvent pas comprendre. Seuls les sorciers des clans, les guides Spirituels, les Shamans et leurs Initiés peuvent le ressentir, le pourquoi de ton plaidoyer. Seuls eux sont à-même d'apercevoir un peu de cette aura, de la puissante magie que possède Neraën, de la révérence que chante la Symphonie dans son sillage.

Et eux seuls, parce que tu es persuadé que le Taledhel lui-même ne s'en rend pas compte, comprennent à quel point tu te ferais fragile durant un tel rituel. Tant physiquement qu'émotionnellement. Seule Kÿria sait rendre l'oreille sans faire de sacrifice. Quelques instants d'écoute pour eux pourraient te coûter plusieurs siècles de Vie. Mais tu as rêvé d'une Symphonie forte, d'une Symphonie partie en croisade, alors il était maintenant de ton devoir d'envoyer le navire à l'eau. Dûsses-tu te noyer ce faisant.
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MessageSujet: Re: [Où le coeur et l'esprit peuvent mener...] Un phénix ne renait pas sans feu {F}   [Où le coeur et l'esprit peuvent mener...] Un phénix ne renait pas sans feu {F} - Page 2 I_icon_minitimeLun 6 Mar 2017 - 17:53

Les mots étaient lourds de sens, autant pour lui que pour ceux qu'il avait promis de protéger. Certains voyaient en Neraën une graine qui ne demandait qu'à germer et étendre ses racines assez loin pour que les autres plantes suivent son chemin, d'autres juste un elfe des pierres qui de toute façon ne pouvait rien faire contre la folie de son peuple. L'elfe à genoux sur le sol avait fini par baisser les yeux, ne répondant rien aux différents dires que s'échangeaient les noss. Puis la voix grave de Maghden, qui contrastait quelque peu avec son visage visiblement jeune, demanda de la part des Fondatrices de son clan à ce que le druide Mélnaica prenne la parole. Comme tout à chacun, Neraën écouta attentivement ce que le druide avait à dire. Comme son confrère Falaedhel, il frémit sous le poids des mots. L'elfe aux longs cheveux blancs savait plus que n'importe quel elfe de pierre ce qu'était un druide, ce qu'il représentait et quel était le poids de sa parole lorsqu'il venait à devoir prendre une décision. S'il n'avait jamais participé à un conseil des sages ou autre demandant l'avis de représentants de Kÿria, Tinrael lui avait assez raconté pour comprendre ce qu'il en était...

Au bout d'un moment, le citadin sentit Mélnaica se placer à ses côtés et lui demanda de se relever. Neraën s'exécuta sans rien dire et se tourna vers celui qui parlait, le regardant droit dans les yeux. Il se demanda pourquoi l'elfe se mis sur la pointe de pieds alors qu'il continuait, mais Neraën put sans peine remarquer cette force intérieure qu'il abritait en lui.

"C'est pourquoi avant qu'un quelconque effort politique ou militaire soit fait, je demanderai à Neraën Yeldoreï ici présent, de m'accompagner auprès de l'Arbre Maître d'Eteniril, mettrai mon pouvoir au service du sien, et lui demanderai de mettre son pouvoir au service du mien, pour espérer chasser la Folie tant que ses racines n'ont pas encore atteint la roche Mère du sol dans lequel elles plongent."

Sur le coup, le citadin ne répondit rien. Un très bref instant même, Mélnaica put voir dans les yeux du protecteur une forme de crainte. En effet, l'elfe savait très bien qu'une force de la Prime Forêt se trouvait en lui et il désirait toujours la protéger. Donner de sa puissance pour guérir la folie qui se trouvait dans la cité ? S'il s'était avéré de la sienne, il aurait accepté sans hésiter, sans avoir peur. Mais là il s'agit de celle de Dryade... une Eäla qui ne l'avait plus emmené dans ces rêves étranges depuis qu'il s'était retrouvé au sanctuaire d'Alëandir, qui n'avait que trop peu donné signe de vie. Il avait compris qu'elle s'était épuisée à lui faire comprendre qu'elle était enfermée en lui et il était incapable de savoir si elle avait recouvert assez de forces pour faire quoi que ce soit. Accepter serait jouer avec la vie d'une autre. Accepter serait mettre en danger celle qu'il avait juré de protéger, quitte à en payer le prix... ce qu'il avait déjà fait sentir - même si maladroitement - aux représentants magiques et politique d'Alëandir. Mais avait-il seulement le choix ? Pouvait-il se permettre de refuser à un druide une action qui lui coûterait certainement et qui avait des chances de permettre un futur meilleur ? Non. Par contre il se devra de lui expliquer qui était celle qui sommeillait en lui, ce que lui avaient raconté les Arbres ces derniers mois, pour qu'il fasse attention à elle. Il pensait attendre qu'elle montre à nouveau signe de vie, pour qu'elle puisse être libérée lorsqu'elle serait prête. Cela risquait de ne pas être le cas.

"Je mettrai le pouvoir qui m'habite au service du tien, tout comme je mettrai mon être au service de la Mère et de mon peuple. Mais nous risquons d'avoir besoin d'une aide extérieure, qu'elle soit militaire ou magique ; je crains que même le temple de Kÿria, où réside l'Arbre Maître, ne puisse être accessible aisément. Je ne sais ce que compte faire le représentant de la Mère, mais il faudra également prévoir au cas où le résultat n'aura pas eu l'effet escompté."

Il n'avais pas à en dire plus. De tous, les druides étaient ceux dont leur voix comptait le plus et ils étaient certainement ceux en qui Neraën pouvait vouloir donner sa confiance. Il inclina légèrement la tête puis se recula, annonçant ainsi qu'il avait accepté la demande de l'elfe. Il n'alla pas jusqu'à Macabre, restant plus proche du centre du cercle que les autres. Peut-être les autres personnes ici présentes allaient réagir à cela. Toujours droit, Neraën posa ses yeux sur chacun des membres du conseil.
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MessageSujet: Re: [Où le coeur et l'esprit peuvent mener...] Un phénix ne renait pas sans feu {F}   [Où le coeur et l'esprit peuvent mener...] Un phénix ne renait pas sans feu {F} - Page 2 I_icon_minitimeLun 6 Mar 2017 - 19:22


Les sourcils se froncèrent. Les murmures s'élevèrent. Juste un instant. Que pouvait bien proposer ce jeune homme... ? Cela paraissait incompréhensible à bien des personnes présentes... Mais les regards se posèrent bientôt que Maghden – pour ne pas se poser directement sur les Fondatrice- ainsi que sur Soliandiel qui n'avait toujours pas pris la parole, restant en retrait de la porte parole de la Noss qu'il avait choisi de guider malgré son devoir envers l'intégralité de l'Anaëh.

Si, comme la majorité de ses confrères, Maghden avait l'air gonflé d'une fureur renouvelé depuis la mention des sévices que les citadins avaient osé perpétrer sur un Héraut de l'Oeuvre, Soliandiel avait du mal à détacher ses yeux des deux étrangers pour se focaliser sur les membres du Conseil. Cela faisait maintenant un long moment qu'il observait l'elfe de pierre en tentant de savoir ce que cachait cet étrange regard bleu... l'étrange impression qui se dégageait de lui et qui semblait laisser de marbre les plus sages des chefs. Au final, seule la proposition du jeune druide l'avait sorti de sa contemplation... pour lui faire froncer un sourcil.

S'il avait bien compris...

Il fronça le second sourcil avant d'échanger un regard avec Elveä, hochant la tête.

Il porta un rapide coup d'oeil aux sages présents, levant la main dans un signe de paix.

« Frère, je ne m'avancerai pas sur la gravité de ce que tu viens de nous annoncer. Que les elfes oublieux de leurs origines et de leur devoir immortel en soit venus à porter la main sur un gardien d'Anaëh pourrait changé l'opinion de beaucoup d'entre nous. Mais c'est sur l'acte que tu dis préparer que je voudrais revenir. Toi et ce chef de clan des pierres êtes les seuls à pouvoir décidé du chemin que vous emprunterez et tu as toute mon estime pour avoir exprimer cette volonté... Mais il est de mon devoir d'aîné de te mettre en garde. Ce que tu t’apprête à faire... certains sont devenus fous pour moins que ça... Alors je t'en prie, réfléchie bien avant de prendre cette décision. »

La silhouette verte derrière Maghden sourit avec douceur, les yeux posés sur le jeune druide dont la peau était constellée de couleurs... Mais un sourire bien plus vorace couvait dans le regard de son reflet rouge dont l'attention était toute aussi tendue vers le courageux enfant.

_________________
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MessageSujet: Re: [Où le coeur et l'esprit peuvent mener...] Un phénix ne renait pas sans feu {F}   [Où le coeur et l'esprit peuvent mener...] Un phénix ne renait pas sans feu {F} - Page 2 I_icon_minitimeLun 6 Mar 2017 - 20:33


Silence. Suspens. Acceptera-t-il ta requête ? Acceptera-t-il de mettre sa vie en danger ? Acceptera-t-il de mettre ta vie en danger ? Acceptera-t-il de risquer son don ? S'accrochera-t-il égoïstement à sa puissance, à son nouveau pouvoir, ou saura-t-il reconnaître qu'il est venu le moment de l'utiliser à bon escient ? Pendant l'espace d'un instant, tu te projettes à la place du Protecteur, espère même que la couardise et l'égocentrisme le poussent à refuser. Tu es l'instigateur de cette Odyssée, mais qui a le courage de mettre le premier pas vers l'avant n'a pas moins peur du second. Quelque part, le voir se rétracter te soulagerait, car ta vie serait sauve, Eteniril serait mise à feu et à sang, et avec cela tu es entièrement en phase ; le voir se rétracter te serait un prétexte pour à ton tour faire preuve d'égoïsme et protéger ton existence au détriment de celle de ceux qui ne méritent plus de fouler le sol de la Prime Oeuvre.

Mais le respect de la Vie, de la plus insignifiante des Vies, valeur fondamentale de votre peuple, il t'empêcherait de le faire en toute bonne conscience... comme il l'empêcha de refuser ta requête.

- Bien. Notre aide extérieure, nous la trouverons dans le respect que j'espère vos guides spirituels toujours posséder pour la Mère. Quant à l'attitude à adopter si nous devions faillir, ce n'est pas à moi mais aux victimes directes des diffamateurs d'en décider.

Tu recules, le pas imperceptiblement chancelant, incertain de si tes jambes te porteront jusqu'à ta place initiale, mais mettant toute ta volonté dans une façade se voulant imperturbable. Tu vas sans te retourner, cherchant des talons ton assise, quand Soliandel à son tour prend la parole, attirant sans effort ton attention, offrant une échappatoire à ton coeur battant, pour mieux l'accabler à nouveau. Tu sais exactement quels sont les risques d'un tel rituel. Tu sais exactement ce que tu mets en jeu. Tu sais très bien jouer à un jeu dangereux, un jeu auquel même Kÿria avant toi a déjà perdu. Si votre Mère durant le Voile n'a pas su rendre leur oreille à tous ses enfants, tu sais très bien que tu n'es pas en position de refaire d'eux des êtres entiers. Mais pour ce que cela représente à tes yeux, parce qu'il y a plus pour toi dans les Chants que ce que tu ne pourras jamais trouver auprès de tes frères Sylvains, alors l'infime espoir d'une réussite vaut mille fois l'immense risque de se donner à un macabre destin.

- Je ne suis plus un enfant. la réponse est instantanée, sèche et rugueuse. Je ne peux plus me permettre d'être un enfant. Mais par la Mère, tu ne rêves que de cela Transmettre la Parole de l'Anaëh est mon devoir, et je compte bien l'accomplir. Là s'arrête la réflexion.

Tu reprends place, tombe au sol plus que tu ne t'asseois, avant de prendre une longue respiration qui fera la jonction entre l'amertume de ta première réplique, et l'effrayée dévotion peignant tes derniers mots.

- Je n'ai pas le choix.

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MessageSujet: Re: [Où le coeur et l'esprit peuvent mener...] Un phénix ne renait pas sans feu {F}   [Où le coeur et l'esprit peuvent mener...] Un phénix ne renait pas sans feu {F} - Page 2 I_icon_minitimeMer 15 Mar 2017 - 13:51

"Nous avons toujours le choix de nos actes, frère druide. Soliandiel t'a prévenu des dangers que vous encouriez dans ce que tu comptes entreprendre ; mais il n'est pas à nous de vous empêcher de partir pour l'Arbre Maître d'Eten'ril, d'autant plus que vous êtes tous deux adultes."

Un fin sourire, recelant une once de tristesse, se dessina sur les fines lèvres de Wee'sha'an. Depuis le début du conseil elle était restée debout, préférant tout entendre de ce que les différents membres du conseil contaient plutôt que de se concentrer sur le fait de se rasseoir malgré ses yeux aveugles. Ayant l'attention des autres elfes, elle continua sur sa lancée.

"Maintenant que ton coeur et ta pensée se sont exprimés, Mélnaica, et que nous savons jusqu'où la folie de pierre emmène... Nous devons désormais statuer sur ce que nous ferons dans le cas où ton entreprise n'aboutira pas. S'en prendre à un héraut de la Mère n'est pas sans conséquences."

Alors les débats reprirent, cette fois-ci plus posément. Tous semblaient être d'accord que même si Mélnaica aurait pu ne pas revenir de la cité de pierre, le simple fait de s'en prendre à un héraut condamnait les fous à subir la colère des noss, si ce n'était de la Mère elle-même. Rapidement Neraën traduisait ce qui se disait à Macabre, lui expliquant en même temps quelle avait été la décision prise par le druide et lui-même ainsi que le fait qu'il y aurait des risques qu'il ne revienne pas ou qu'il en soit lui-même à jamais changé. Le reste du temps, le protecteur prenait part aux décisions sans pour autant imposer sa présence, tout comme Falaedhel qui crut bon d'intervenir sur un point précis concernant la cité. Ainsi, petit à petit, les sages vinrent à la conclusion qu'en parallèle de Mélnaica et de Neraën, des citadins rentreraient dans Eteniril pour à la fois veiller que tout se passe bien, à la fois pouvoir agir au plus vite si les choses devaient mal tourner. Et dans cette quête, la question de l'Aube ainsi que de ceux qui nourrissaient la folie n'était pas en reste... il faudrait s'occuper des deux. L'Anaëh n'interviendrait que si l'action du jeune druide déclencherait une bataille, bataille dans laquelle s'immisceraient les clans et qui fera couler le sang de bon nombre d'elfes.

Vint également la question de comment pénétrer dans la cité sans se faire repérer. Contrairement à son habitude, Sylv'dren s'avança pour se placer au niveau du cercle et demanda s'il pouvait prendre la parole. Quand il en eut l'autorisation, il expliqua ce qu'il avait vu lorsqu'il avait retrouvé le protecteur et le druide : l'enfant aux cheveux de jais avait utilisé l'ombre pour cacher les citadins du faux-dragon, et avait commencé un déplacement du groupe sans que personne ne puisse plus les voir. Peut-être ses compétences pourraient permettre aux différents groupes de traverser les murs sans se faire remarquer ?

Macabre n'eut pas besoin de traduction pour comprendre que l'on était venu à parler d'elle, puisque nombre de paires d'yeux se posèrent sur elle. Neraën expira légèrement avant de se tourner vers elle, toujours assis sur le sol, et lui poser une question dans la langue des Hommes.

"Mac, le Conseil des Sages te demande si tu serais capable d'utiliser ta magie de l'ombre pour permettre à des personnes d'entrer dans la cité sans se faire repérer. Le pourrais-tu ?"

Il l'espérait... cela améliorerait leurs chances de réussite et pourrait permettre qu'aucune bataille n'éclate au sein de la cité, préservant le plus d'elfes possible. Avec douceur Neraën invita la protégée de Tethien à se lever pour prendre la parole, lui rappelant en même temps qu'il traduirait mot pour mot sa réponse.
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MessageSujet: Re: [Où le coeur et l'esprit peuvent mener...] Un phénix ne renait pas sans feu {F}   [Où le coeur et l'esprit peuvent mener...] Un phénix ne renait pas sans feu {F} - Page 2 I_icon_minitimeDim 19 Mar 2017 - 20:54

Macabre n'avait pas prononcé un mot depuis le début du conseil. Au départ, elle avait observé un à un les visages des personnes présentes, détaillant leurs traits et leurs tenues. Son regard en avait croisé d'autres, quelques Noss posant momentanément les yeux sur elle avant de rapidement se recentrer sur Neraën. Puis, les discussions avaiaent commencé et plus personne ne prêta attention à elle. Pour eux aussi, elle semblait intrigante. Au delà de son impassibilité incompatible avec la jeunesse de ses traits, sa seule présence n'avait rien d'habituelle. Toutefois, elle n'était pas l'objet de leur préoccupation. Enfin, pour le moment.

Le temps s'écoula sans que la petite elfe ne montre aucun signe d'impatience. Elle était désormais assise à la droite de son ami. A sa gauche, plus proche du centre du conseil, se trouvait un elfe d'apparence plutôt âgée et que Nerèn lui présenta comme étant le Capitaine de la garde d'Eteniril. Son visage n'était pas inconnu à Macabre qui n'oubliait jamais personne mais ils n'avaient pas été présentés jusqu'alors. La même interrogation était passé dans le regard de Falaedhel en apprenant qui elle était car lui non plus ne comprenait pas ce que la protégée de Tethien faisait ici et, plus encore, dans ce conseil.
Neraën traduisit globalement les échanges à son amie afin qu'elle comprenne ce qui était en train de se dérouler devant elle. Il lui expliqua brièvement ce qu'il s'était passé avec le druide-wyvern et le risque que représentait ce qu'ils allaient faire pour la vie du Protecteur. Mac n'eut pas l'occasion de verbaliser sa pensée que l'attention du mage de l'esprit fut de nouveau attirée par un Noss. Toutefois, la question demeurait intacte dans sa tête : Pourquoi faire une telle chose si cela risquait de lui coûter la vie ? Quel intérêt ? La petite elfe n'apportait certes aucune valeur à sa propre vie mais l'idée de la risquer sans raison n'en était pas moins une invraisemblance à ses yeux.

Les discussions se poursuivirent sans que Macabre ne comprenne pour quelle raison on lui avait demandé de venir. Elle n'était ni militaire, ni politicienne. Elle n'avait rien à faire ici. Elle aurait pu finir par croire qu'elle ne devait sa présence qu'à son amitié avec le Protecteur si ce dernier ne lui avait pas affirmé que le conseil voulait lui parler à elle aussi. Depuis lors, elle n'avait cessé de s'interroger à ce sujet. Et, enfin, la réponse apparût.

La protégée de Tethien sentit les regards se poser un à un sur elle tandis que celui qui les avait conduit ici avait pris la parole. Au début, elle prit le temps de poser les yeux sur chacun de ceux qui l'observaient mais ils se firent rapidement de plus en plus nombreux. Trop pour pouvoir continuer. Alors qu'elle tournait la tête de tous côtés, se sentant épiée de toute part, elle se rapprocha, sans s'en rendre compte, de Neraën. Lorsque ce dernier lui traduisit ce qu'il venait de se dire, le regard de Mac se figea sur le sol devant elle.

-Le pourrais-tu ?

Elle se tourna soudainement vers son ami. Fronçant légèrement les sourcils, elle cherchait à comprendre le sens de sa phrase. Pas le sens premier, bien sûr, mais plutôt ce qui se cachait derrière. Une première pour la petite elfe...

-Est-ce que c'est toi qui me pose la question... ou eux ?

-Eux. Tu l'as déjà prouvé, n'est-ce pas ?

Cela n'était pas tellement plus éclairant... Neraën lui fit signe de se lever. Elle devait leur répondre. Il ferait la traduction, dans une sens comme dans l'autre.
Macabre hésita quelques instants avant de se mettre debout. Elle n'avait pas l'habitude d'être au centre de l'attention. Après tout, elle ne faisait pas que pratiquer la magie de l'ombre... Elle en était une.

-Je peux ouvrir les voies des ombres... et guider un groupe à l'intérieur.

-Combien de personnes par groupe ?

-Assez pour ce que vous voulez faire. Mais un groupe après l'autre.

-Cela prendra du temps ?

-Pas si c'est moi qui déplace le groupe plutôt que de le faire marcher.

-Jusqu'où peux-tu emmener un groupe ?

-Tant qu'il y a des ombres... Sinon, je peux les étendre ou en créer pour sortir le moins possible à la lumière.

A chaque Noss qui prenait la parole, Macabre regardait son interlocuteur. C'était à eux qu'elle répondait, bien que ce soit Neraën qui lui exprime les questions de manière compréhensible. Dans son attitude, ils pouvaient certainement ressentir la méfiance. Toutefois, cela n'était pas dû à ce qu'ils étaient... Cela ressemblait davantage au comportement d'un animal sauvage cerné de toute part par des créatures qu'il ne connaissait pas.
Après sa dernière réponse, les Noss recommencèrent à discuter entre eux et la petite elfe se tourna à demi vers Neraën. Il l'invita à se rasseoir, ce qu'elle fit sans attendre, bien contente de ne plus être au centre de l'attention.
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Telenwë Neraën
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MessageSujet: Re: [Où le coeur et l'esprit peuvent mener...] Un phénix ne renait pas sans feu {F}   [Où le coeur et l'esprit peuvent mener...] Un phénix ne renait pas sans feu {F} - Page 2 I_icon_minitimeMer 22 Mar 2017 - 15:05

"Es-tu sûr de ce que tu veux faire ?
- Je ne reculerai pas. Ce qui pourrait résulter d'une telle réussite vaut bien plus que tout ce que je pourrais jamais entreprendre.
- Et que souhaite faire ce druide, exactement ?
- Je n'en suis pas sûr... mais de ce que je peux comprendre des histoires que me racontait Tinrael et de la réaction de Soliandiel, je pense qu'il veut éveiller les Elfes du protectorat à la Symphonie. Ou bien la faire suffisamment vibrer au sein de la cité, ce qui serait tout à fait à l'avantage des noss.
Falaedhel s'arrêta de marcher, regardant fixement son ami. Neraën se retourna alors, le visage impassible.
- Si le Voile n'a éveillé personne ou presque de toute la cité, alors cette action est une sottise ! Tout ce que vous allez réussir à faire est de plonger dans les bras de Tari ou pire encore, passer par Holimion.
- Je peux me tromper, mon ami. Je peux me tromper... je suis loin d'être druide, après tout.
- Tu me parrais tout de même un peu trop confiant.
- Confiant ? Non. Ce n'est pas le bon mot. Disons plutôt que je n'hésite pas à confier ma vie aux deux déesses ; seules elles pourront déterminer ce qu'il adviendra de nous.
- Eraïson t'aurait-elle changé à ce point ?
Neraën regarda au loin. Oh oui, Eraïson avait amené à bien des changements en lui... et à la découverte de sa propre histoire.
- C'est possible.
Les deux elfes reprirent leur route maussade, en silence et seuls dans la forêt.
- Fal ?
- Hum ?
- Si jamais je ne revenais pas... je veux que ce soit toi le prochain seigneur-protecteur d'Eteniril."



~~~~~~~~


Il était prêt. Comme à son habitude, il avait laissé ses longs cheveux blancs détachés, ne prenant aucunement le temps de s'occuper un temps soit peu de l'image qu'il donnait. Il avait décidé d'emporter le stricte néccessaire, c'est-à-dire un couteau au cas où et une gourde ; à cela s'ajoutait l'épée de protecteur qu'on lui avait rendue. Il aurait préféré partir sans, d'autant plus qu'il n'était là que pour faire une passation de pouvoir... enfin, bien que cela le gênait de ne pas révéler ce qui était réellement, il se devait de tout faire pour que cette histoire se termine au mieux et donc jouer sur le moral des troupes. Trop de gens portaient leur espérance sur lui... Après un soupir silencieux, il traversa les différentes salles de la longue caverne pour retourner dehors, où devait l'attendre le druide Mélnaica. Pas besoin de grand discours, il avait déjà été fait suite au conseil des sages. Pas de discussions passionnées avec les mages et aigles qui avaient été chargés de le surveiller depuis Alëandir, la dispute avait déjà eu lieu et s'était terminée par un ordre de la part de Neraën. Il irait seul avec le druide, sans personne pour prétendre contrôler sa magie, et eux participeraient à l'effort de guerre là où on avait le plus besoin d'eux. Pas d'adieux non plus. Sauf pour une personne, une à qui il avait promis de la protéger. Il la prit donc à l'écart dès qu'il la vit et, en parlant à voix basse, lui tint ces mots.

"J'espère que tu m'excuseras de ne pas pouvoir rester auprès de toi. Si je ne suis pas le druide je ne pourrai certainement pas tous vous protéger, et il désire que nous soyons seuls, même pour le voyage. Il ferma un instant les yeux, avant de les rouvrir. Je ne sais pas si je reviendrai. Si tu vois que quelque chose ne va pas au temple de Kÿria ou bien que les choses tournent mal pour nous tous, protège l'Aube. Protège-la de la folie, va la prendre dans la salle de l'Aube et sauve-toi. Si je ne reviens pas et que cette guerre civile éclate dans le sang, va confier l'orbe à la noss Linwë. Ils sont ceux qui se souviennent, ils sauront que faire. Et dis aux autres protectorats, surtout à Alëandir, que les noss ont raison dans cette histoire... que ce sont les citadins qui ont fait couler le sang."

Dans un élan comme il n'avait plus eu depuis plusieurs siècles, Neraën serra fortement la protégée de Tethien dans ses bras. Maintenant que la magie en lui s'était calmée, et puisqu'il existait déjà un lien avec elle, il ne s'empêcha pas de répondre à cette crainte qui grondait en lui. Crainte qu'il avait habilement cachée à Falaedhel ainsi qu'à tous les autres. Se rappelant alors que la protégée de Tethien n'était pas du tout portée sur le contact physique, il la relâcha doucement et s'excusa. Déjà, sur son visage comme dans ses yeux était revenue cette quiétude, cette confiance en ce qu'il faisait. Alors il la salua respectueusement de la tête et continua sa route.


Au-dehors, la nuit était sans étoiles et les lunes n'étaient pas décidées à éclairer de leurs douces lueurs la Première Oeuvre. Très bien, cela aiderait les autres à entrer dans la cité sans se faire repérer visuellement. Pour le reste... Neraën fit un signe de tête au druide pour lui signifier qu'il était prêt. Au loin se trouvaient Maghden, Arafinwë et Elveä, les trois chefs de clan les plus importants de la région. Ils regardèrent le noss et le citadin partir pour la cité, puis disparurent parmi l'ombre et les arbres.

Rp suivants :
Mélnaica, Neraën et Entité : De pierre et de terre
Macabre, Fenris (et Neraën/MJ) : De l'autre côté du mur



{FIN}
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Macabre écouta Neraën sans un mot. Elle ne comprenait pas... C'était lui qui avait apaisé la folie des archers quelques heures plus tôt et il s'en allait. Soit disant pour stopper la folie de la cité toute entière. Mais comment pouvait-il faire cela sans être parmi eux ? Pourquoi faire cela maintenant ? Pourquoi risquer sa vie pour ça ? A ses yeux, il ne pouvait choisir pire moment car qui calmerait les esprits une fois qu'il ne serait plus là ?
Elle ne comprenait pas mais elle ne posait aucune question. Ils n'en avaient pas le temps et elle, mieux que personne, savait à quel point le temps pouvait compter dans ce genre de situations. Alors elle ne dit rien et se contenta d'hocher la tête pour signaler qu'elle avait compris. Elle se laissa enlacer sans pour autant répondre à l'étreinte. Lorsqu'il se redressa, il la trouva moins émotive encore qu'il ne l'avait connue. Pourtant, depuis quelques mois, elle montrait de plus en plus ses sentiments. Mais cette fois, quelque chose la bloquait. Elle se tenait droite et immobile comme une statue, ses traits figés dans une expression impassible, comme si elle observait le monde autour d'elle avec l'indifférence d'une déesse observant ce qui l'entoure, intouchable.

Et Neraën s'en alla. Peut-être pour ne jamais revenir avait-il dit. Ça, elle savait parfaitement ce que cela voulait dire. Et, après avoir accepter leur lien, la dernière chose qu'elle souhaitait, c'était de le perdre... Seulement elle n'avait jamais été confronté à cette émotion et ne savait ni comment l'exprimer, ni comment réagir aux paroles du Protecteur. Alors son corps tout entier avait cessé de s'exprimer, faisant d'elle une déesse de marbre et de glace.

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