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 Quand la passion détrône la haine, passer de maître à dévoué. [ Krish ]

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Velkyn Xaran
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MessageSujet: Quand la passion détrône la haine, passer de maître à dévoué. [ Krish ]   Quand la passion détrône la haine, passer de maître à dévoué. [ Krish ] I_icon_minitimeMar 16 Mai 2017 - 2:06




[Fin 7ième ennéade de Verimios, An 9]





Rébarbative, fastidieuse et interminable, furent les qualificatifs les plus fidèles et prompt à cette balade jusqu’à l’incroyable et l’incommensurable Thaar. Car non seulement éreintés de leur chevauchée prolongée, la brise avait tentée avec grande éloquence de dissuader le but ultime de notre trio de sombres cavaliers. Impétueuse, colérique et ravageuse, par sa ténacité et sa force, elle avait fait se soulever quelques rochers des terres stériles, balaya le sol sableux du désert Zurthan et fit s’arracher aux arbres estréventiens leurs rameaux! Et quand bien même le vent se serait-il rassemblé en trombe, faisant s’accoupler sol et terre en tornade, cela n’aurait su empêcher les trois ténébreux d’atteindre leur cible. « Par tous les dieux, il faudra un jour m’expliquer pourquoi doit-on encore se traîner le cul jusqu’à cette saloperie de citée! » Chouina le plus bourrin des trois, chevauchant un animal endimanché pratiquement pour la guerre. Des trois, icelui paraissait comme un rustre qui n’avait de tête qu’à la guerre, à la bataille et aux affronts … On le nommait en Elda comme la montagne immuable, un homme qui pouvait sans broncher supporter le poids de deux ennemis, voir même de trois, lorsqu’il écumait de rage. Maleh’Rhal de son prénom, le guerrier en question était l’un des favoris de Velkyn car à le voir faire chanter l’acier, il pouvait y apercevoir son reflet comme dans une glace. Le sang lui monte aux yeux pour un rien, ses muscles se crispent dans l’attente de porter le premier coup et à chaque fois, immanquablement, il sortait victorieux. Le bourrin avait tout pour plaire au héraut d’Uriz, en somme.

« Pour la femme de ton maître, triple idiot. Pour quelle autre raison irions-nous marcher, que trois, dans cette citée profane ? Nous ne sommes pas assez nombreux pour y mettre la pagaille, alors Velkyn doit bien avoir une raison qui la concerne. » S’était permit de répondre au premier râleur, le deuxième membre du trio. Plus svelte, à l’allure altière, le visage non moins empreint d’une certaine véhémence, Nym avait forgé son nom à titre de prêtre, tout comme son homologue à la langue pendue, mais y avait pour ce faire, emprunté un chemin plus sinueux et hasardeux. En effet, ce dernier était en fait repêché de la Dotkha, ancienne lame de cette prestigieuse entreprise elfique. Recyclé en prêtre suite à la découverte d’une spiritualité qui le dépassait, le coupe-jarret n’avait jamais su troquer son coutelas pour un marteau ni une épée, mais son dévouement pour la cause d’Uriz compensait à cette lacune guerrière, car en effet, Nym n’en était pas moins redoutable au combat.

« Rhmhm … C’est vrai qu’elle avait de ces hanches, la forgeronne. » Surenchéri le bourrin, sans se soucier un instant que son maître n’était plus le même qu’à la fois qu’ils avaient quitté Thaar ; cette fois où il quitta sans plus de femme ni de maîtresse. Non, l’accouchement l’avait changé. Pis encore, ce fût le témoignage d’un moindre elfe qui l’avait chamboulé du tout au tout, qui avait affecté sa complexe psyché jusqu’à en ébranler ses solides fondations. Son idée sur Krish s’était détériorée avec le temps, car en abandonnant son ancienne vie, elle épousa des mœurs qui la changeaient, des habitudes qui feraient d’elle une autre femme que ce qu’il avait connu d’elle. En seulement, après avoir ouïe ne serait-ce qu’un échantillon de tout ce qu’elle fit pour leur fils, de tous les maux qu’elle endura, de l’étendue de sa dévotion non pas à un seul Dieu, mais à toutes les déités, Velkyn développa secrètement une admiration sans frontières pour sa femme. Depuis, il était rongé non pas seulement de remords, pour avoir douté d’elle, mais aussi car il n’en connaissait pas encore tous les détails. Il ne pouvait plus fermer l’œil sans rêver d’elle, la voir s’abreuver de sang, manger à même les carcasses encore tièdes qu’elle avait chassé, ou les meurtres qu’elle avait dû commettre pour honorer sa créatrice … Non, aujourd’hui, Velkyn piétait jusqu’en Thaar pour s’entretenir avec elle sans jamais n’avoir été aussi fébrile. Peut-être serait-il déçu de ce qu’elle lui raconterait ? Ou peut-être même voudra-t-elle le rejeter sans lui donner cette joie de lui narrer son histoire ? Comment allait-il s’adresser à elle ? En dominant, comme il l’avait toujours fait, ou pour une fois se laisserait-il docilement dominer, écrasé par le poids de sa dévotion aux déités ? Une chose était certaine, son contrôle se devait d’être parfait : il laisserait son orgueil et sa hargne en dehors de son palais, car il n’en ressortirait par vivant cette fois et il le savait.

« Tu devrais arrêter de te faire aller la langue aussi librement, avant que l’envie me tenaille de te la couper, Maleh’Rhal. Tu t’adresses à ma femme, alors témoignes-lui le respect qu’il se doit ou je jure devant Uriz que tu ne te rendras pas à Thaar en vie. » Ajouta Velkyn, en point final aux taquineries du balourd. Et ce fût efficace, car le restant de la journée fût si silencieuse, que le Haut-Prêtre eut le loisir d’assister pleinement au plus grand débat de tous les temps, étant au centre de toutes ces voix conseillères, murmurant avis parfois avisés, parfois tranchant, entre ses deux oreilles.

Ce ne fût par contre, qu’après deux journées supplémentaires que notre trio de fanatique franchit les premières colonnes de Thaar, majestueuses et nombreuses, en hall d’entrée et d’accueil pour les nouveaux voyageurs. Sans faire halte, le héraut d’Uriz guida sa menue équipe jusqu’aux quartiers les plus somptueux, dans lesquels se trouvaient fort évidemment, l’un des palais de la femme de lave. Encapuchonnés, les trois noirelfes se méritèrent à leur arrivée la présence d’hallebardes croisées, en interdiction de passage.
« Déclinez votre identité! » Ordonna sans plus de cérémonies l’une des deux sentinelles. Or, dans le calme le plus total,

Velkyn libéra son chef de sa capuche de voyage, découvrant son faciès si particulièrement reconnaissable. À son cou, la naissance d’un tatouage en l’honneur de de leur créatrice ornait sa peau charbonneuse : une fumée en berceau à deux orbites vidés, où se démarquait une bouche grande ouverte, hurlant sa souffrance. Ses oreilles percées, l’une d’une boucle à la teinte de ses cheveux immaculés, l’autre, percée derechef, mais dont le lobe semblait transpercé d’un minuscule couteau, y passant de bord en bord. Ses yeux, en amande et scintillants de malices le trahissaient toujours, car au premier coup d’œil on y devinait la stature du bonhomme.
« Vous avez la mémoire courte. Je suis le mari de votre maîtresse. Dites-lui que je suis venu car j’entends m’entretenir avec elle. Amicalement, j'entends. » Ajouta-t-il en fin de phrase, compte tenu du caractère de son ultime visite …

Comment serait-il reçu ? Allait-elle s’en ficher, où serait-elle dans tous ses états ? Lui, il ignorait tout de ce qui se passerait, mais pour une fois, pour l’unique fois, il se séparerait de ses armes, de ses hommes et même de son coutelas fétiche, l’arme qui jamais ne le quittait. Il se présenterait à elle, désarmé, sans la moindre intention de violence.

Une première pour le Roi de la guerre …




Dernière édition par Velkyn Xaran le Jeu 24 Aoû 2017 - 23:32, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Quand la passion détrône la haine, passer de maître à dévoué. [ Krish ]   Quand la passion détrône la haine, passer de maître à dévoué. [ Krish ] I_icon_minitimeMar 16 Mai 2017 - 16:15

« Tu dois faire erreur. Je n'ai plus de mari. »

Les gardes sursautèrent. De l'autre côté du portail, deux cavalières, un cavalier et un piéton venaient d'émerger du bosquet piqué de dentelle de givre qui empêchait le regard des curieux de se poser sur l'entrée du Palais. Sur un étalon altier dont la robe sableuse brillait au soleil comme du satin doré, Krish était ridiculement emmitouflée de lourdes fourrures. Ses cheveux blancs tressés en une épaisse natte retombaient disparaissent dans un épais cache-col et les mains qui tenaient la bride de sa monture restaient cachées sous une pelisse qui l'entourait comme une couverture, si bien que seul son visage restait exposé à l'air froid de cet hiver mordant. Près d'elle, le piéton endimanché qui suivait pas à pas la monture ne la quittait pas un instant des yeux.

« Je ne m'attendais pas à ce que tu viennes jusqu'ici, Velkyn. C'était pour ça que j'avais proposer Sol'Dorn. Un terrain neutre. » ajouta-t-elle en arrivant à distance respectable de la troupe drow.

Wydrin et un demi-sang inconnu arrêtèrent leurs cavales quelques pas avant d'arriver à la hauteur de Krish. La maîtresse des lieux ne leur prêtait pas plus d'attention qu'elle n'en offrait aux deux étrangers cornaquant celui qui était sans nul doute à l'origine de cette visite. Velkyn fut le seul a avoir le droit de croiser son regard de braise. Un regard d'une neutralité effrayante. Il n'y avait aucune agressivité. Seulement un certain dédain.

« Étant donné ton escorte, je suppose que ce n'est pas en ta qualité de représentant d'Elda que tu es ici... ? Enfin peu importe... Laissez-les entrer. »

N'attendant même pas que les portes soient ouverte, elle fit volter Tril. L'animal s'exécuta avec souplesse sans montrer le moindre signe d'énervement, bousculant nonchalamment le piéton qui était resté trop près de lui.

« Désolée Wydrin, nous irons le voir plus tard.
- Bien. »

La Capitaine de la garde était quelque peu mal à l'aise. Après avoir croiser le regard du visiteur, elle s'était raidit sans le vouloir, priant pour que tout cela ne lui retombe pas dessus...

« Patronne...
- Hmm ?
- Vous voulez que je reste avec vous ?
- Non. Fait surveiller les deux idiots qui l'accompagnent et si tu veux vraiment m'être utile, va prévenir Wik. Qu'il tienne Elghinn loin de mes appartements.
- ça marche. »

Il ne fallut pas plus de quelques minutes pour arriver aux grandes portes. Les esclaves en charge de l'accueil s'égaillèrent en voyant le cortège revenir si vite. Les uns après les autres, ils mirent pied à terre, mais Krish en bougea pas avant que le Haut-Prêtre ne soit à portée d'oreille.

« Nous pourrons parler plus confortablement à l'intérieur mais tes chiens de gardes restent dans l'entrée. S'ils ne sont pas content, ils n'ont qu'à aller chercher refuge au temple au bout de la rue. »

Elle n'avait rien à faire que ce soient sûrement des prêtres. Une seule insulte envers elle ou son œuvre et elle ordonnerait qu'ils soient abattus, même si Wydrin devait y perdre la vie. Elle déchaussa pour glisser à bas de Tril, et du s'accrocher fermement à la crinière de la bête pour que ses jambes tremblantes résistent à l'impact. Le piétons qui ne la quittait pas paraît sa chute mais n'eut pas besoin d'intervenir pour la soutenir.

Resserrant d'une main sa pelisse, laissant apparaître quelques doigts noirs entre les pans de laine et de fourrure, Krish flatta l'encolure de sa monture, posant un baiser sur son chanfrein avant de le lâcher pour se camper sur ses faibles appuis. Un coup de vent froid vint ébouriffer quelques mèches rebelles barrant son visage émacié. Elle monta la moitié des marches glissante la séparant du seuil avant de se tourner pesamment vers Velkyn, plantant son regard glacial dans celui de son ancien mari, attendant qu'il vienne à sa hauteur.
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MessageSujet: Re: Quand la passion détrône la haine, passer de maître à dévoué. [ Krish ]   Quand la passion détrône la haine, passer de maître à dévoué. [ Krish ] I_icon_minitimeMar 16 Mai 2017 - 23:32




En vérité, il s’était rendu à Thaar, mais seulement car l’écrivain avait oublié que ceci devait se passer à Sol’Dorn! Hah, pauvre de Velkyn, à subir l’amnésie de son maître, quel malchanceux fait-il!

Enfin bref, il était là, devant chez elle, sans armes ni armées, laissant derrière lui sa haine, sa rancœur et ses titres, il se livrait à elle tel qu’il était. C’était un pari dangereux, il le savait, car non seulement avait-il marié l’une des plus talentueuses forgeronnes des terres Miradelphiennes, mais icelle savait manier chacune des lames qu’elle avait forgées et pour cela, il savait qu’il aurait du fil à retordre si elle montrait les dents. Hah, enfin, vu sa stature amoindrie et soumise à un jeun forcé, peut-être aurait-il aisance à la neutraliser, mais il était à parier que la flopée de garde qui peuplait son palais feraient pieds et mains pour compenser sa faiblesse passagère. Heureusement pour lui, il avait l’intention ne pas se choquer, de ne pas craquer, de ne pas faire couler la moindre goutte de sang, d’accomplir un exploit en soit. Puis, franchement, la neutralité de Sol’Dorn l’aurait vraiment sauvé, lui et ses deux compagnons, si la maîtresse des laves en avait voulu autrement ? Même trois guerriers d’élite ne viendraient pas à bout d’une vingtaine d’hommes lourdement armés, surtout si leur affublement de fer était fourni par la main de sa femme.
« C’est toi que je suis venu voir, c’est pour cette raison que je suis venue chez toi. » S’était-il seulement permit de répondre à sa première pique, calmement, comme pour éclaircir la raison de sa venue en Thaar. Quant à sa prime question, il ne s’offrit pas de lui répondre, sachant que cela lui importait peu, après tout …

Il ancra ses talons dans les flancs de son destrier, afin qu’il entame le pas, de sorte à suivre Krish jusqu’à l’endroit où il laisserait son animal aux soins de ses obligés. Alors qu’il approchait l’entrée convoitée de la demeure de sa femme, Velkyn croisa au passage les mires de la capitaine, un regard qu’il reconnut dès le premier instant. Il l’avait aidée à s’esquiver du Vatna, saine et sauve et en compagnie de sa maîtresse, de surcroît les poches pleines. Pour autant qu’il se fût montré aimable ce mois-là, nulle gentillesse au visage ne se laissa dessiner, préférant garder sa froideur naturelle. Et bien qu’il n’en démontrait que de la haine, un sentiment bien connu à ses yeux, Velkyn s’était secrètement avoué que Krish était bien entourée, pour ce qu’il avait vue de la capitaine, alors qu’elle avait veillée jours et nuits elle aussi, bravant le caractère désagréable de la prêtresse et des autres regards dédaigneux des sombrelfes. Puis, arrivé à son niveau, elle lui murmura quelques mots doux à l’oreille, des mots qu’il prit au pied de la lettre en levant la main, sans se retourner, ordonnant à ses deux gardes :
« Couchez, attendez-moi sur le parvis. »

Le Haut-Prêtre jusqu’à maintenant s’était tut, il avait réussi à contenir ses commentaires désobligeants, de même que ses réactions toujours impulsives à souhait. Pourtant, le pire était à venir, car d’ores et déjà Krish avait dans l’idée de ne pas lui rendre la vie aisée. À peine venaient-ils tous deux d’aborder l’escalade des marches, elle se retourna, afin de se retrouver nez à nez avec Velkyn ; enfin, à proximité de ce dernier. Du plus loins qu’il se souvienne, son regard ne l’avait jamais affecté, aussi glacial puisse-t-il avoir été, mais aujourd’hui, alors que ses joues étaient creuses, que ses yeux semblaient pesants, que ses jambes n’avaient plus de leur rigidité, il se trouva un iota perturbé. Elle n’avait pas l’intention de le tuer, là, dans les marches, non ?

Ce serait pourtant son genre …




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Krish Al'Serat
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MessageSujet: Re: Quand la passion détrône la haine, passer de maître à dévoué. [ Krish ]   Quand la passion détrône la haine, passer de maître à dévoué. [ Krish ] I_icon_minitimeMer 17 Mai 2017 - 20:55

Velkyn avait-il déjà été plus calme? Surement pas avec elle en tout cas. Peut-être d'autres yeux, d'autres voix, d'autres mains que les siennes l'avaient incité à plus de tendresse, de sérénité et de dévotion. Elle-même n'avait rien de cela à lui offrir, plus rien de cela. Il avait prit les dernières bribes de sa dévotion à leur peuple, un autre s'était chargé du reste de ses repères et son fils accaparait la tendresse dont elle était capable.

Face à Velkyn, les yeux vrillés droits dans les siens grâce au différentiel de taille que lui offrait les quelques marches, elle prit le temps de scruter son visage, semblant réfléchir intensément. A quelques pas, elle savait que Wydrin n'avait besoin que d'un ordre de sa part pour intervenir. Mais sans un mot, la maîtresse des lieux se détourna finalement, poussant elle-même le lourd battant, non sans y prendre appui, manquant de force pour le faire tourner autrement.

A l'intérieur, des braseros étaient posés tous les dix mètres ou presque, offrant une chaleur saisissante dès les premiers pas et une atmosphère digne d'un pâle printemps thaari. Les décorations estréventines du rez-de-chaussé n'avaient pas changées, faisant la part belle au métal de toute sorte et de toute forme. Le long des couloirs qu'elle connaissait parfaitement pour les arpenter depuis trois siècles et en avoir elle-même conçu les plans, elle marchait d'un pas égal et fluide, mais ceux qui la connaissaient pouvaient sentir le manque de rapidité et la rigidité certaine par rapport à ce qu'elle pouvait montrer en temps normal. Tout en progressant, elle se débarrassait de ses couches superflus, les égrainant simplement sur sa route comme à son habitude, jusqu'à ce qu'il ne reste de l'empilement qu'un pantalon de cuir noir et une ample chemise sans manche de même couleur qui avait l'avantage de cacher l'état réel de son corps. Depuis son réveil, elle avait réussit à prendre un peu de poids, reprenant de suite des hanches et un peu de poitrine. Ce trait renforcé par l'allaitement lui permettait même de faire illusion sur son amaigrissement général du moment qu'elle restait dans les tons sombres et qu'on y regardait pas de trop prêt. Dans le silence crépitant des brasiers, les esclaves en tunique et braies blanches se pliaient en deux ou s'agenouillaient sur leur passage. Pas une fois la noire elfe ne tourna la tête, pas une fois elle ne desserra les lèvres.

A la suite des deux drows, le piéton et le demi-sang chevauchant près d'elle quelques instant plus tôt étaient entrés discrètement. Ils s'étaient eux aussi débarrassé rapidement de leurs oripeaux. Taillé comme des hommes de science, ils portaient tout deux sacs et sacoches autour d'une large ceinture. La seule arme visible était un coutelas d'un métal clair très soigneusement entretenu. Le genre de lame aiguisée à l'extrême qui sert à tout, de la découpe du fromage aux incisions précises d'un assassin. Ils n'avaient cependant pas l'air d'en mener bien large, et celui qui se déplaçait à pied depuis tout à l'heure avait même l'air particulièrement anxieux.

De corridors en escaliers, la petite troupe s'enfonçait dans les profondeurs du Palais, vers les étages inférieurs, leur absence de fenêtre et leurs gardes de sang au moins partiellement sombre. La proportion de drows et d'elfe dans les personnes vêtues de blanc et portant collier qu'ils croisaient augmentait à toute vitesse. Les tuniques fourrées faisaient également place à de belles toges blanches. La température montait progressivement, évitant bientôt le moindre frisson sans devenir étouffante pour autant. Et toujours pas un mot de celle qui marchait devant.

Ils arrivaient au cœur des étages inférieurs, celui des appartements privés de la maîtresse des lieux, lorsque qu'une bottine de cuir récalcitrante se prit dans le talon de sa jumelle, faisait trébucher leur propriétaire qui n'était autre que Krish elle-même.

Incapable de rétablir son équilibre, elle bascula en avant.
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MessageSujet: Re: Quand la passion détrône la haine, passer de maître à dévoué. [ Krish ]   Quand la passion détrône la haine, passer de maître à dévoué. [ Krish ] I_icon_minitimeMer 17 Mai 2017 - 22:26




S’il parut calme, alors ce fût pour le mieux, car un sentiment inconnu commençait à prendre place, à gonfler et prospérer en lui, un sentiment qu’il appréhendait, qu’il avait avec l’âge et le temps oublier, pour ne plus jamais à avoir à en subir les conséquences de sa présence. Krish se tourna et avec elle, emporta son regard perçant et glacial, à l’instar des mires de Teiweon. Surélevée d’un duo de marche, elle le surplombait de presque une tête et, n’osant pas l’affronter verbalement, il ne fit que supporter la pesanteur de son regard. Plus vrai encore, il ne savait que dire, car il savait que ses choix étaient limités, que s’il la voulait calme, qu’elle ne s’emporte pas comme il lui connaissait l’aisance, les mots justes devaient être employés. De surcroît, ce sentiment qu’il avait toute sa vie tenté de refouler, lui piquait désormais la gorge, tant il avait enflé. L’infériorité, voilà ce qu’il ressentait. Plus que jamais, elle dégageait une aura haineuse, hargneuse à souhait. Oppressante, ce halo de dominance était aidé et encouragé par ce qu’il avait découvert d’elle, la portée de sa dévotion et de sa fidélité envers les dieux sombres …

Ainsi, ce fût non sans un amer goût, qu’il détourna les yeux subtilement d’elle, juste avant qu’elle ne se retourne … Un mouvement feintant le désintérêt et masquant une soumission certaine … Enfin, il poursuivait sa marche à ses côtés, sans creuser trop l’espacement entre eux deux. La décoration n’avait en effet guère évoluée, elle était toujours aussi moche et à lever le cœur –pour l’eldéen qu’il était-, mais pour une fois, il tut aisément ses désagréables commentaires.

La marche lui sembla interminable, tant son palais était vaste. Il se sentit bête de ne pas avoir suggérer l’utilisation de leurs montures, même à l’intérieur des quatre murs, tant était loin leur destination. Et autant que la décoration évoluait en leur marche prolongée, l’accoutrement de ses sbires en firent de même. Il reconnut sans doutances le sens du détail aiguisé de la forgeronne, à en voir même les scribes armés de petites armes, à première vue de qualité exceptionnelle. À les voir, il se dit qu’ils ne méritaient de telles lames, sûrement incapable même de couper du beurre sans s’écorcher le doigt … La chaleur montait et le mauvais souvenir de leur ultime séparation défila devant ses yeux de sang. À cette température, il se remémorait l’effort qu’il avait déployé pour plaire à Krish, se souvenant de ses inclinaisons à la chaleur … Il chassa pourtant cette mauvaise scène en apercevant toujours et inlassablement les esclaves qui s’agenouillèrent à son passage, constatant tout le poids de son nom. À les voir courber l’échine, à en constater leur dévouement total et indéfectible envers leur maîtresse, il constatât que lui-même commençait à devenir aussi pitoyable que ces esclaves … Il s’était traîné les pattes jusqu’ici pour s’entretenir avec elle, sachant qu’il ne gagnerait sans doute rien de ça, voire pire, il y perdrait probablement même la vie …

Et elle chuta.

Il devait faire attention. Marcher sur des œufs. Soigner son langage. Soigner ses réactions. Ne pas la regarder de travers. Pourtant, automatiquement il ne sut s’en empêcher, il enjamba un bon coup le sol afin de prendre de l’avance et d’un reflex irréfléchi, il l’attrapa au vol, avant qu’elle n’embrasse le sol. Ses moins choisirent ce qu’elles purent, soit une à son épaule et l’autre à son torse, entre ses deux seins. Ainsi, s’attendant à être chassé aussitôt la main posée sur elle, il l’aida à se redresser prestement et, gauchement, comme si ce ne fut dans ses habitudes, il ajouta …
« Tu n'as rien … ? »  


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MessageSujet: Re: Quand la passion détrône la haine, passer de maître à dévoué. [ Krish ]   Quand la passion détrône la haine, passer de maître à dévoué. [ Krish ] I_icon_minitimeVen 19 Mai 2017 - 9:13

Le cœur battant, on la remit sur pied avant qu'elle ne réalise l’enchaînement des événements. Elle chassa par réflexe la main  tombée sur sa poitrine d'un revers vif avant de porter ses propres doigts un instant à son front, oubliant celle qui la tenait encore par l'épaule. Les deux hommes qui les suivaient firent quelques pas précipités en avant.

« Kuuv dos doer ulu uns'aa... » murmura-t-elle froidement en reprenant contenance.

Les deux cibles de ces quelques mots se figèrent et reculèrent à la place qu'ils avaient occupés jusque là : dans l'ombre de leurs puissants guides. A partir de cette brève menace, elle ne s'exprima plus qu'en langue sombre. A quoi bon en choisir une autre puisqu'elle et Velkyn la parlait tous deux et qu'elle était bien plus mélodieuse à l'oreille que ces accents oliyans.

Elle inspira calmement et son maintien redevint habituel. Sans se retourner, elle lança sur un ton placide :

« Je te remercie Velkyn. Tu peux retirer ta main. »


Puis elle reprit la marche durant les quelques mètres qui leurs restaient pour arriver à la double porte de ses appartements privés. Ceux-là même qui avaient accueillis la dernière discussion des deux drows. Passant devant les deux gardes en faction sans un regard, elle en poussa les battants pour pénétrer dans le salon qui formait son anti-chambre. Deux des murs étaient creusés de mystérieuses alcôves dans les arches décorées étaient obstruées, qui par des tentures, qui par des rideaux de perles. Le troisième s'ouvrait sur la chambre à proprement parler. Deux braseros maintenaient une chaleur agréable dans la pièce de taille étrangement raisonnable pour la grandiloquente maîtresse des lieux. Plusieurs meubles de belle facture habillaient les lieu et au centre, une table basse entourée de riches coussins et bordée d'un divan croulait sous les papiers eux-mêmes recouverts d'encre, de fusain et de sanguine, que ce soit pour créer de complexes schémas ou rédiger des textes visiblement entremêlés de corrections en tout genre. Une sorte de patte de chat sommaire réaliser en fer blanc gisait sur les documents éparts, ses articulations désassemblées servant de presse papier.

Que ce soient les murs, l'intensité des lumières, les tentures qui habillaient l'absence de fenêtre ou les gravures sur les arches et les protes, contrairement aux étages hors du sol, ici tout était taillé à la mode d'Elda. Minéral. Osseux. Métallique.

Mais Velkyn connaissait déjà cela.

A peine entrée, elle se retourna vers ses deux suivants.

« Que Wik nous apporte une collation. Nous avons un invité de marque. »

Bien qu'elle ne les congédie pas plus clairement, elle n'eut pas à s’appesantir sur le sujet. Le plus anxieux des deux fut retenu par son camarade avant d'avoir pu protester et ils refermèrent finalement la porte. Krish alla prendre place sur le divan pour enlever ces chaussures qu'elle détestait tant. Si elle avait put faire en sorte que le sol de tout Mira soit aussi égale que celui d'Elda, elle aurait incinérer toutes ces inventions horribles avec un réel plaisir...

« Si tu veux boire quelque chose, sert-toi. Les liqueurs sont dans le placard de gauche, celui avec le plateau et les verres en cristal. »

langue:
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MessageSujet: Re: Quand la passion détrône la haine, passer de maître à dévoué. [ Krish ]   Quand la passion détrône la haine, passer de maître à dévoué. [ Krish ] I_icon_minitimeSam 27 Mai 2017 - 3:29




Enfin, les regards indiscrets s’étaient évaporés, laissant les deux principaux concernés libre de converser librement mais surtout, d’agir comme bon leur semblait. Velkyn n’avait plus à se tenir aussi raide qu’une barre de fer, tandis que Krish pouvait laisser tomber le semblant « respect » qu’elle avait adopté devant l’arrivée inopinée de ce groupuscule ténébreux. « Eh bien, volontiers. »   Velkyn la laissa trouver le confort de son divan, sans remarquer qu’elle s’était callée assez prestement, peut-être indisposée par son état toujours un brin ambigu. Du bout du doigt, le seigneur de guerre défila les nombreuses bouteilles en les inspectant tous les unes après les autres, y constatant sans grand étonnement l’étendue des choix disponibles. À lorgner les bouteilles on venait de faire le tour du continent, tant les provenances de chacune d’elles se diversifiaient. Soltar, Diantra, les territoires nordiens, les Wandres même! Tous, sans exceptions aucunes. Enfin, il trouva ce qu’il cherchait, une bouteille de verre possédant le long de sa colonne quelques piques pointus, laissant présager un goût qui n’avait pas son égal : la liqueur de Zat’Kyr, une boisson typiquement Eldéenne. « Je te sers? »   Posa-t-il comme question, peut-être en s’informant hypocritement si elle donnait encore le sein à leur poupon. Dépendamment de la réponse, il disposa de la bouteille afin d’en remplir un ou deux gobelet, puis s’approcha d’elle, en posant son séant à l’autre bout du fauteuil.

C’était étrange, cette sensation de tout connaître d’elle, d’avoir partagé plus de cinq cent années de mariage et pourtant, de se sentir aussi peu en sécurité près d’elle. Peu de guerriers pouvaient se targuer de le mettre en un tel état, néanmoins la maîtresse de lave réussissait l’exploit d’une simple œillade.
« D’abord, je te remercie, pour le temps que tu m’accordes. »   Et la discussion commença aussi sèchement! Remercier quelqu’un, lui ? C’était aussi incongru que de s’excuser, pourtant, c’est ce qu’il s’apprêtait à faire devant sa femme, non bien évidemment sans difficultés. « J’avais … Besoin de te voir, de te parler. C'est viscéral, je ne pouvais m'en empêcher. »   Avait-il misère à lui avouer, lui qui normalement faisait parler ses poings bien avant les mots. « La chef de ta garde, je pense … Elle m’a narré grossièrement ce au travers quoi tu as traversé, avant de mettre au monde notre fils … »   Encore une fois, la voix un peu déchirée d’incertitude, comme s’il n’avait que peu de fois emprunter ce genre de ton, un peu en marchant sur des œufs. « J’aimerais, si tu me consens cette faveur, que tu me récites les épreuves au travers lesquelles tu es sortie vainqueur. »  

Ainsi, il s’accrocha aux lèvres de Krish, dans l’espoir qu’elle daigne lui expliquer en détail tous travaux qu’elle s’était fait subir, à elle et à leur enfant. À ce moment, Velkyn était en quête de connaissance, il désirait mesurer l’étendue de sa ferveur, contempler et admirer ce qu’elle était : un modèle de foi sans frontières.



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MessageSujet: Re: Quand la passion détrône la haine, passer de maître à dévoué. [ Krish ]   Quand la passion détrône la haine, passer de maître à dévoué. [ Krish ] I_icon_minitimeVen 2 Juin 2017 - 13:59

« Bien sûr. » répondit-elle à la proposition de liqueur « La même chose. » ajouta-t-elle en voyant la bouteille qu'il avait choisie. Elle jeta ses chaussure dans la direction de la porte. L'une d'elle faillit heurter le socle d'un brasero mais s'écrasa finalement à deux pas de sa consœur sans avoir rien cassé ni avoir déclencher d’incendie.

Bien que la compagnie ne lui donne aucune inclinaison à la détente, la maîtresse des lieux profitait du confort de ses appartements. Elle étendit les jambes le long de la banquette, calée entre l’accoudoir et le dossier et s'autorisa un soupire de satisfaction avant de se rétracté légèrement pour laisser de la place au Haut-Prêtre, ses pieds distraitement appuyés contre sa cuisse gainée de cuir. Elle accepta le verre d'une main, en pris une gorgée et vrilla toute son attention sur le mâle visage.

Des excuses... tien donc...

Un sourcil blanc se leva de surprise, l'autre se fronçant, suspicieux. Il hésitait. Il n'avait jamais été particulièrement doué comme menteur. Avec les changements d'avis erratiques que lui imposaient les voix dans son esprit, il n'en avait tout simplement pas besoin. Et il semblait Réellement hésitant. Troublé même ? Quoi que... Non... Cela ne pouvait être... Pourquoi ce changement d'attitude... ?

Leur dernière entrevue avait été des plus clairs et elle n'avait pas changer de comportement depuis. Elle était même allé plus loin, ne se cachant plus de ses avis à la limite du blasphématoire pour des eldéens obtus... sans parler des crasses tout à fait personnelles qu'elle avait faites à Velkyn depuis son anniversaire.

Mais la raison profonde de tout cela ne tarda pas à éclater au grand jour. Elghinn...

« … notre fils... »


Elle leva immédiatement la main pour lui intimer le silence, parlant d'une voix calme mais sans appel.

«  Il n'y a plus de 'nous', Velkyn, et surtout pas de 'notre fils'. Il y a mon fils. Le seul père qu'il connaît est Uriz dont il a reçu la marque. Et avant que nous en venions aux glorieux récits de notre passé, je dois t'avertir. »

Elle ne se redressa pas, restant à porter de la poigne de son ex-mari sans hésiter à lui parler avec la franchise qui avait risqué de lui coûter la vie.

« Si tu es ici pour faire du mal à mon fils, tu ne sortiras pas d'ici. Peu importe le nombre de morts ou d'années, même si je dois déclencher une guerre sainte contre Thaar, ni toi, ni personne d'autre ne touchera à un seul de ses cheveux. »

Alors qu'elle parlait d'Elghinn, une lueur que Velkyn n'avait jamais vu dans le regard de la forgeronne s'était  allumée. Féroce de certitude et de fierté. Une fern protégeant son petit... Puis, toute menace disparaissant soudain de ses traits, un sourire presque amical s'afficha à son tour.

«  Si nous sommes d'accord sur ces deux points, nous devrions pouvoir de façon civilisée. » Elle reprit une gorgée, l'air décontracté, et se redressa, se retrouvant à genoux sur le divan au côté de l'elfe noir avant d'ajouter avec un orgueilleux sourire félin « Et inutile d'être tendu à ce point. Je ne suis pas insensible aux excuses, Velkyn... Que voulais-tu savoir déjà ? »
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MessageSujet: Re: Quand la passion détrône la haine, passer de maître à dévoué. [ Krish ]   Quand la passion détrône la haine, passer de maître à dévoué. [ Krish ] I_icon_minitimeJeu 8 Juin 2017 - 21:24





Contenant un liquide qui ferait pâlir de dégoût le tord-boyaux, Velkyn s’assit là où les jambes de sa femme y étaient posées, avant qu’elle ne lui cède un bout de terrain. Il lui tendit son verre et patienta qu’elle en prenne une prime gorgée, avant d’en faire de même, non sans une mimique très concise de satisfaction. Une liqueur comme il ne s’en faisait plus … Une gorgée seulement suffisait pour vous transporter dans l’Elda, où tout avait un goût fort. De la décoration aux établissements, passant de ses habitants en allant jusqu’à ces mets et même ses spécialités, le Vatna avait tout pour lever le cœur à quiconque était dépourvu de sang drow. Évidemment, se faire rappeler qu’il s’était abaissé à s’excuser devant elle ne lui plaisait pas : que nenni. Son nez se froissa un peu, de même que ses sourcils, lorsqu’ils s’arquèrent de manière désapprobatrice. Pourtant, il n’en fit pas d’avantage, il s’était promit de se retenir. Au moins, il s’en tint au silence, ce qui lui permit de ne pas l’encourager à se railler de lui.

Alors à l’instar d’une chatte sur ses gardes, elle crachat en montrant ses griffes. Ses oreilles s’abaissèrent et les babines retroussées, Krish lui coupa la parole sèchement en le corrigeant dare-dare. À la manière dont elle s’exprimait, rien au monde n’aurait su lui faire changer d’avis et, il aurait été fol le premier à vouloir tester la véracité de ses dires … Car Velkyn était bien placé pour savoir qu’elle ne bluffait pas, point sur ce sujet, c’était certain. Il la laissa le menacer librement, sans l’intérrompre ni broncher : par ces mots enflammés et ses promesses de violence, le Haut-Prêtre se savait en parfaite position, jamais il n’irait poser la main contre le poupon. Avait-elle seulement oublié à qui parlait-elle, lui qui avait tout donné et tout offert aux dieux sombres ?

Enfin, il la rassura. Du moins il tenta, en lui faisant entendre ces quelques paroles :
« Personne ni quiconque ne lèvera la main sur lui, car personne ne le pourrait. Uriz ne donne pas en reprenant, il offre et laisse le chanceux faire ce qu’il désire de ce présent. » Velkyn abaissa les yeux un moment, comme s’il venait de réaliser quelque chose, un fait qui semblait le marquer sévèrement. Il n’en fit rien d’avantage, préférant redéposer son regard sanguin dans celui de son épouse, qui pour une fois, brillait cent fois plus que le sien.

Du tout au tout elle changea une fois qu’elle comprit que ce qu’elle venait de lui dire n’avait pas passé dans les oreilles d’un sourd. Or, sa posture, de même que son expression faciale mutèrent, prestement! Elle se redressa de manière enjouée et retrouva ce sourire qu’il lui connaissait tant. S’en était presque contagieux, le héraut d’Uriz en eut presque envie de sourire à son tour, tandis qu’un souvenir plus doux d’elle assaillait sa psyché. « Si j’avais su que des excuses pouvaient provoquer ce genre de réaction … » Lu qui ne s’était jamais excusé était bien surpris de voir l’efficacité de la chose! Il termina son verre, puis se retourna lui-même vers elle, pliant l’une de ses jambes sous son autre genoux, de sorte à pouvoir lui faire face.

« Lorsque tu as honoré Natha en mettant au monde ton fils » (Il s’était bien gardé de ne pas faire la même erreur, bien qu’il eut vachement envie de la faire, question de lui faire comprendre qu’il y tenait) « Tu as souffert le martyr, ça, j’ai bien pu le voir. La première fois que j’ai posé les yeux sur toi, j’ai douté à outrance. On me disait que c’était toi, pourtant, tu n’avais plus rien de celle que j’ai connue. Alors, j’ai commencé à questionner ton entourage. Comment se faisait-il que tu sois si maigre ? Pourquoi la naissance d’Elghinn avait été si douloureuse ? Alors, les mots qu’employa la chef de ta garde m’a scié les jambes … Elle m’a laissé comprendre que tu t’étais sacrifiée pour l’honneur des dieux sombres en devant surmonter une mutitude d’épreuve. Tu devais le faire, mais Elghinn aussi ; car ce que tu endurerais, lui aussi le devrait. Mais elle resta évasive sur les détails ; c’est ceux-là, qui m’empêchent de dormir. J’ai besoin de savoir jusqu’où tu es allée … Pour donner la naissance au fils d’Uriz. »

Oh, c'était maintenant évident. Les yeux du prêtre ne quittaient plus ceux de Krish et l'expression de son visage disait tout : il était plus curieux que jamais. Il désirait entendre les atrocités qu'elle s'était fait subir, les épreuves qu'elle avait surmonté. Son imagination avait assez vogué, il devait avoir du concret et, simplement à l'imaginer, son cœur se soulevait comme le ferait celui d'un homme qui tomberait amoureux.



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MessageSujet: Re: Quand la passion détrône la haine, passer de maître à dévoué. [ Krish ]   Quand la passion détrône la haine, passer de maître à dévoué. [ Krish ] I_icon_minitimeSam 10 Juin 2017 - 18:03


L'étrange mimique de son ex-mari lorsqu'il avait énoncer sa vision des présents du Père n'était pas passée inaperçue aux yeux de la forgeronne. Si elle avait retenu toute expression associé à la surprise, son cœur était nettement piqué au vif. Curiosité ? Victoire ? Mépris ? Un des trois ou les trois ensemble ? Elle ne s'attarda pas davantage sur la question mais rebondi plutôt. Il ne venait pas pour exiger Elghinn, cela ne voulait pas dire qu'il n'avait rien contre elle ou le petit, mais au moins il ne le ferait pas frontalement... Et sur ce terrain elle avait un très net avantage sur lui, à commencer par le lieu dans lequel ils se trouvaient. Cela la détendait, sans qu'elle n'éprouve la moindre confiance ou qu'elle ne baisse sa garde. Une détente qui ressemblait fort à celle qu'elle avait éprouvée dans ses jeunes années au Puy en y repensant.

« Si j’avais su que des excuses pouvaient provoquer ce genre de réaction …
- Seulement quand on sait à quel point elles coûtent à celui qui les à faites. " répondit-elle sur le même ton félin avant de finir son verre d'un trait.

Lorsqu'il se tourna vers elle, elle soutint son regard en écoutant sa demande, semblait-il avec une certaine attention. Elle nota qu'il n'essayait même pas de discourir sur la parenté d'Elghinn. Pas plus qu'il ne se mit en colère pour ses menaces ou son franc parlé. Il se tenait, se contrôlait... Comme elle ne l'avait surement jamais vu se contrôler. Il devait réellement vouloir savoir comment s'était passé sa grossesse... Évidemment, c'était par simple curiosité religieuse. Son esprit passionné n'était avide que de combat, de souffrance, de sang et de douleur grossières. Il était fou. Elle finissait par se dire qu'elle le savait depuis longtemps sans se l'avouer. Il trouvait dans son devoir et sa foi aveugle toute l’excitation et la gloire de sa vie, tenu en laisse par ces voix immondes. Seule Kerhel manipulait les esprits et donnait ainsi des ordres... Mais lui n'avait besoin rien de plus. Et encore une fois c'était pour cette putain de croyance qu'il avait le cul vissé sur ce divan, les yeux amplis de la même attente fébrile qu'un puceau devant son premier con.

Voir le puissant Velkyn Xaran danser au creux de sa paume, prenant le risque de venir jusqu'ici pour entendre une histoire dont il avait véritablement envie, permettant à une femme qu'il avait bafouée quelques mois plus tôt de le priver de la délivrance qu'il était venu cherché... Krish en était à la fois ravie et répugnée.

Il était l'exemple même des daedhels. Un drow. Un Fils d'Uriz. Un vrai. Le Parangon des Eldéens. Obéissant. Fanatique. Belliqueux. Sans-pitié... Doté d'un courage, d'une fureur et d'une volonté connus de tout leur peuple. Jeune, elle l'aurait volontiers décrit comme le Feu fait homme. Et voilà que le feu se faisait charbon devant elle... par crainte de sa colère ? Même elle n'était pas assez mégalomane pour penser une chose pareille. Il voulait arriver à ses fins et était prêt à étouffer son propre caractère, tous ces travers que personne jamais n'avait réussi à faire vaciller, pour y parvenir.

Une fois n'était pas coutume, le voir ainsi après la façon dont ils s'étaient quittés déclenchait des envies contradictoires qui troublèrent un instant la composition de son visage.

Au lieu de répondre, elle se leva. Si son mouvement manquait de son dynamisme habituel, son équilibre et sa fluidité n'en pâtissaient pas. Ramassant leurs deux verres, elle retourna, pied nu jusqu'au meuble dans lequel était rangé la liqueur pour en sortir deux autres bouteilles ouvragées. Tout en versant diverses mesures dans leurs deux verres, et tournant le dos à Velkyn, elle parla à mots comptés.

" J'ai fait exécuté ton bâtard. Tu ne dois pas le savoir mais les preuves te désignant comme le bourreau de Tebirahc viennent de moi. Une partie du 3e Ost a juré ta mort sur les mannes de leur guide et j'en suis responsable. Lorsque Wydrin m'a dit que tu voulais me parler, j'étais sur le point de faire assassiner quelques prêtres influant à Elda pour saper ton autorité. Et je ne m'arrêterai certainement pas à ces petits amuses bouches. "

Sur ces entrefaites, une ombre se glissa par la porte, un drow dont le bouc blanc et les yeux d'or prouvaient le métissage, le visage ravagé de bleus et le plaies en pleine cicatrisation au dessus d'un collier d'argent et d'un long manteau bleu à la mode du pays. Il déposa sur la table un plateau chargé d'un bol de poivron rouge et jaune ainsi qu'un autre plein de viandes fumées et de champignons séchés avant de s'éclipser, gardant le regard baissé.

" Fait comme chez toi. " indiqua la Maîtresse des lieux en attrapant les deux verres pleins d'un main alerte... quoi qu'elle préfère les tenir par en-dessous plutôt que de les saisir par le bord.

" Selon toi, je ne suis plus ni ta femme, ni Eldéenne. Et ma vengeance continuera selon mes idées du moment et tant que j'en aurai envie."


Elle revint s'installer sur la banquette , tout à côté de lui cette fois, tournée sur la hanche pour lui faire face tout en pouvant s'appuyer sur le dossier. Tout en le regardant dans les yeux, son trouble précédent n'apparaissant plus, elle prit une gorgée de chaque verre avant de tendre les deux afin que Velkyn puisse choisir son arme. Chaque contenant était remplit d'un fluide à la forte odeur d'alcool, de métal et d'amande. La couleur rougeâtre prouvait que du Shik'na avait été utilisé, au moins en partie mais le goût était bien plus fort, ajoutant à la fois du piment et du sucre sur un alcool des plus forts sans dénaturer le goût cuivré du sang.

" Alors pourquoi ce que je fais ou ne fais pas t'intéresse tant ? "
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MessageSujet: Re: Quand la passion détrône la haine, passer de maître à dévoué. [ Krish ]   Quand la passion détrône la haine, passer de maître à dévoué. [ Krish ] I_icon_minitimeSam 10 Juin 2017 - 21:07





À l’instar d’un aimant, son regard ne trouva la force de se dissocier d’elle à mesure qu’elle se déplaça vers l’armoire aux milles trouvailles alcoolisées. Quel malheureux faisaient-ils tous deux, à ne pas être en mesure de se comprendre parfaitement … Velkyn était en vérité un homme assez simple, il était guidé et modulait sa vie en conséquence de ss croyances les plus profondes, celles des dieux. Là où se corsait l’histoire, c’était lorsque l’affectif tentait une percée au cœur de pierre du sombrelfe, alors toute suite la signification de ses actions, de ses regards et de ses mots se complexifiaient de manière ahurissante. Elle croyait qu’il était là, presque à genoux à l’implorer qu’elle se livre à lui, qu’elle lui narre son histoire comme on le ferait à un poupon avant l’heure du dodo, alors qu’en vérité, plus que son fanatisme l’avait fait se mouvoir par-delà les terres stériles. Un désir de repentance avait germé en lui, lorsque la chef de sa garde y avait planté une graine en lui dévoilant l’étendue des croyances de sa femme.

Il regrettait maintenant, amèrement, de l’avoir répudiée aussi grossièrement. Il avait mis non seulement sa capacité à être une drow, une vraie, mais aussi avait mis en doute son amour pour les dieux sombres. Lui qui jadis crût sa femme comme l’une des plus fidèles, l’avait honteusement bannie de sa vie à cause d’une bagatelle! Ses voix, des voix qui se contredisaient maintenant quotidiennement, l’avaient poussé à l’acte, mais pas qu’eux, une femme également. Une succube, une moindre Drow qui avait la panse remplie de bonne fortune lui avait fait miroité qu’elle était plus digne que la forgeronne. Aujourd’hui, il n’était plus question de vengeance, non, mais de pardon. Bien que Drow, bien qu’Haut-Prêtre, bien que surnommé comme étant l’impitoyable berserker du Puy, un guerrier pouvait parvenir à user des mots profonds, en de rares occasions …

Il se tut pourtant. Car même s’il l’eut désiré, pas le moindre son ne pouvait sortir d’entre ses deux lèvres … On venait de le poignarder par quatre fois et cette vive douleur qui en découlait, le rendit pantois. Il cessa de respirer, pendant un instant, comme si c’était la bonne chose à faire pour empêcher l’éruption imminente de sa colère. Ses yeux n’avaient point dérivés, ils étaient là, posés sur elle, tandis qu’inconsciemment son poing dextre se refermait sur lui-même. Si fortement, qu’il en fit trembler son avant-bras tout en réveillant les muscles saillants de son biceps. Ses ongles s’ancrèrent en son derme tant la pression montait. Du coup, des images meurtrières lui passèrent devant les yeux, mais pas celles où il faisait pousser le dernier souffle de sa femme, celles où il s’imagina tuer Tebirahc. Il avait voulu le tué, depuis son premier instant où ils se rencontrèrent en Éraison. Faible, froid comme le serait la glace primordiale, Velkyn l’avait mesuré et l’avait trouvé pitoyablement insuffisant pour les exploits qu’on lui avait affublés ... Feu d’Uriz, il n’en avait pas mérité l’appellation, c’est pourquoi il en avait rêvé de le tuer de ses mains …

L’image de son bâtard, tué avec celle qui avait fait chavirer sa vie, lui aussi il l’imaginât au sol, sans le moindre souffle, inerte. Ce qui le blessa pourtant, c’était ces jeux de vengeances auxquels Krish semblait être la seule à jouer … Elle tentait de lui faire du mal, comme personne d’autre ne saurait le faire, alors qu’en vérité, elle seule en l’affrontant y parviendrait désormais. Faible, non, il ne l’était toujours pas, mais face à celle qu’il avait placé sur un piédestal tout sa vie durant, c’était possible.

Ce n’est qu’après un long moment à se contrôler intensément, qu’il sût parvenir à chasser cette vague montante et prospère de colère. La veine à son crâne se masqua, son cou se détendit et sa main en fit de même, quoi qu’elle hérita suite à l’incroyable pression de ses ongles, quelques gouttes d’hémoglobine … Quoi qu’il en soit, s’il fut acteur, il en aurait été le pire, car toute cette gamme d’émotion, passant de la plus rouge des colères au contrôle était transparente en son regard carmin.

Elle s’asseyait près de lui, mais il ne bougeât pas d’un poil. L’idée saugrenue de poser la main sur sa cuisse tendue lui avait traversé la tête, mais qui sait alors si l’envie de lever celle-ci en la transportant jusqu’à sa gorge se serait manifesté … Non, il resta comme il était, même si la distance entre eux deux se réduisait à chaque fois qu’elle le provoquait. Il pensa, longuement aux mots qu’il voulait lui témoigner, sans être en mesure de répondre à sa première question. Ce ne fût qu’une fois le verre entre les doigts, qu’il trouva les moyens de lui témoigner la vérité, la raison de son périple jusqu’à chez elle :


« Ce n’est pas une question de religion, de curiosité ou de haine, Krish. J’ai besoin d’entendre à quel point je me suis trompé, à quel point je suis tombé bas lorsque j’ai douté de tout ce que tu es. De tout ce qui m’a convaincu de te prendre comme femme.»  


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MessageSujet: Re: Quand la passion détrône la haine, passer de maître à dévoué. [ Krish ]   Quand la passion détrône la haine, passer de maître à dévoué. [ Krish ] I_icon_minitimeSam 10 Juin 2017 - 22:34


Elle rit à demi.

" Fout toi de moi... " murmura-t-elle en buvant une gorgée avant de reporter son attention sur lui... Mais il n'avait pas l'air de plaisanter, la colère qui sourdait de ses iris était même inattendue compte tenu de ce qu'il venait de dire. Son regard de lave resta capté par celui du prêtre, emprunt d'une réelle surprise et d'un trouble sincère. A tel point qu'elle ne trouva rien à dire...

Du coin de l’œil, elle aperçu les quelques gouttes de sang qui maculaient la paume de son hôte.

" Qu'est-ce que..."

Elle posa son verre sur la table basse et s'empara du poignet de Velkyn. Aussitôt, elle le sentit se tendre, sa respiration fit un écart. Pour reprendre sa main ou la mettre dans la figure de sa charmante ex-femme ? Les dieux seuls savaient. Mais après un réflexe, voyant qu'elle ne lâchait pas prise sans pour autant serrer de façon autoritaire, il laissa Krish tourner sa prise jusqu'à ce que sa paume meurtrie apparaisse. Quatre entailles. Quatre ongles rougeâtres. Elle remonta son regard le long de son bras et jusqu'à son visage. Alors son feu ne s'était pas éteint. Il le tempérait tant bien que mal. Ce qu'elle venait de lui dire ne le laissait pas de marbre. Il n'était donc pas insensible à ce qu'elle était et ce qu'elle faisait. Il approchait doucement de sa limite, prêt à exploser... Égal à lui-même...

Une soudaine envie de poser ses lèvres sur cette main pris la forgeronne. Simplement pour sentir le goût de se sang sur sa langue ou pour le mordre jusqu'à lui en broyer les os, elle n'aurait sut le dire. Mais au lieu de ça, elle lâcha la main qu'elle tenait et reposa les siennes sur ses genoux, pinçant un instant les lèvres pour faire passer le reliquat de sensation. Il l'avait sans doute remarqué, mais elle ne pouvait s'en prendre à lui dans l'état qui était le sien. Il aurait put la tuer à tout moment. Certes, ils ne serait pas sorti du Palas en un seul morceau, mais elle aurait rendue gorge également alors l'intérêt était quand même relativement limité...

" Très bien. Je te raconterai la vérité. Mais si je le fais, tu devras l'écouter jusqu'au bout. Il y a trois ou quatre autres choses que je veux te dire. Je ne sais pas si tu les trouveras méprisables, horribles ou stupides, mais elles ne te feront sûrement pas plaisir. Après tu pourras juger de tes décisions avec toutes les quartes en main et voir à quel point tu était dans le vrai."


Elle avait parlé avec un sérieux qui lui ressemblait peu hors de son Art. Une main passa pensivement dans sa crinière blanche avant de se rendre compte qu'elle était attachée, commençant alors à défaire la longe tresse, brin par brin.

" Alors ? Est-ce que cela te convient ? Et si oui, par quoi veux-tu que je commence ? "
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MessageSujet: Re: Quand la passion détrône la haine, passer de maître à dévoué. [ Krish ]   Quand la passion détrône la haine, passer de maître à dévoué. [ Krish ] I_icon_minitimeSam 10 Juin 2017 - 23:13





Il y a des mois, à ce stade, le sang aurait coulé par barriques entières, gardes, esclaves et autres serviteurs seraient dans l’obligation de prendre le fer et d’ainsi, assouvir la vengeance de la forgeronne, morte dans ses liquides … Lorsqu’il voyait rouge, nulles barrières ne pouvaient freiner sa frénésie meurtrière, pas la douleur, les sentiments ou même la raison ne pouvaient lui offrir un brin de lucidité. Seule la mort, l’être qui causa cet état de fureur était la clé des portes de la sérénité. Heureusement pour la plantureuse eldéenne, cet état de cécité furibonde était enchaîné à son désir de repentance. Les liens menaçaient de céder et c’était peu dire : la paume de sa main en témoignaient allègrement. Lorsqu’il sentit les doigts de la forgeronne, non pas doucereux comme seraient ceux d’une jouvencelle à la peau sombre, mais plutôt comme celles d’une forcenée, une travaillante acharnée, une battante, l’envie de démentir son état de faiblesse voulut le conquérir. Il lui aurait interdit son poignet, il l’aurait fusillé du regard, pis encore, il l’aurait peut-être même repoussée violemment, l’aurait limite agressée!

Non, son œil se ferma plutôt en un tic nerveux, alors qu’il lui laissait difficilement le contrôle de sa main, paume pointée vers les cieux. Ses doigts s’écartèrent et, au travers les sillons de cicatrices anciennes, perlaient un sang assez frais mais timide, où s’étaient ancrés ses ongles si férocement. Il n’avait rien à cacher, ni à masquer, c’est pourquoi il lui laissa plein contrôle, mais la tension qui habitait ses doigts et son avant-bras laissait clairement comprendre qu’il luttait avec l’envie de lui coller cette main sanglante sous la gorge. Ses yeux avaient dérivés, pour la première fois depuis leur petit entretient et son verre, quant à lui, se renversa en quelques gouttes à proximité de son ceinturon de cuir.

Il retrouva son souffle à l’unisson avec le moment de sa libération. Son regard glissa vers sa paume meurtrie pour constater les menues blessures qu’il s’était inconsciemment infligés puis, revint à elle sans chigner. Enfin, il touchait pratiquement ce qu’il désirait, la conversation pourrait enfin débuter … Depuis les premiers jours d’Elghinn, un malaise s’était emparé de lui sans jamais s’estomper, comme si tout ce mystère qui entourait l’enfant allait au-delà de tout. Il prit un moment pour répondre, mais y parvint tout de même.


« Peux-tu faire pire que les coups de couteaux que tu m’as assené tantôt ? » Lança-t-il en question rhétorique, les sourcils un iota plus détendus que lorsqu’elle lui avait touché la main. Il s’abreuva finalement de son verre au liquide qui lui était inconnu, puis replongeât son attention dans l’âtre de ses yeux bouillants.

« Parles-moi d’Elghinn. Pas de sa naissance, mais de sa création. » Évidemment, il ne s’attendait pas à ce qu’elle lui raconte cette fois où ils s’unirent sauvagement, mais plutôt de toutes les épreuves qu’elle fit subir au fétus qui vivait en elle. Il désirait savoir plus que tous la douleur qu’elle endura, celle qu’elle fit endurer aux autres. Il avait soif de savoir, peut-être qu’au final, elle était à l’image de lui, aussi aliénée qu’il l’était ?


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Krish Al'Serat
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MessageSujet: Re: Quand la passion détrône la haine, passer de maître à dévoué. [ Krish ]   Quand la passion détrône la haine, passer de maître à dévoué. [ Krish ] I_icon_minitimeDim 11 Juin 2017 - 0:07

Son enfant. Sa foi. Son talent. Il y avait toujours une bonne raison de s'approcher d'elle et elle avait vu ce que cela donnait lorsqu'elle n'était... qu'elle même. Elle était si doué pour savoir ce que les autres voulaient vraiment, leur donnant ou leur retirant selon ses envies. Mais les quelques phrases que venaient de prononcer innocemment Velkyn la touchèrent plus que de raison. Avait-elle pire pour lui que quelques bribes d'une vengeance à peine esquissée ? Ô combien oui. Et un bref moment, face à cet homme qu'elle connaissait depuis toujours et qui revenait sans cesse pour lui demander à quel point elle était semblable à lui en espérant qu'elle se détourne de sa propre voie, Halan lui manqua. Un bref instant. Avant qu'elle ne chasse cette pensée inutile et la peine qui flotta sur son visage du revers d'un froncement de sourcil.

Il voulait savoir. Il saurait. Et après il disparaitrait une bonne fois pour toute de la vie de la forgeronne.

" Bien. Bien... alors. La plupart des rituels sont des secrets absolus. Cependant je peux te dire que j'ai du montrer ma valeur à chacun des dieux. J'ai du supporter le poison, la maladie et la torture. J'ai du subir le jugement divin de Meingal et prouver ma volonté et mon courage à Uriz. Pendant toute la durée de ma grossesse, je n'ai bu que du sang et je n'ai mangé que ce que j'ai put tuer de mes mains armée d'un couteau confié par les prêtres. Pas d'alcool ni aucune drogue. Tu imagines ce que c'était pour moi... " ajouta-t-elle en plaisantant, se calant un peu plus confortablement contre le fauteuil en retrouvant peu à peu le mordant de sa carapaces. " Et en plus de ce régime, j'ai passé quatre heures par jour à combattre l'un de tes disciple armée ou à mains nues jusqu'aux derniers jours du terme. Je passais également plusieurs heures entre les mains d'un prêtre de Valas et plusieurs heures par jours entre celles de la Grande Prêtresse de Natha, pour que renforcer le corps et l'esprit du petit. "

Sans y penser, elle avait porter l'une de ses mains à son ventre comme elle en avait pris l'habitude au cours de la grossesse. Son regard se perdait peu à peu dans ses souvenirs, faisant des allé retours entre les yeux de Velkyn et les tréfonds de sa mémoire.

" Il y a eu des complications. Une chose en moi... ou en lui, dévorait la magie qu'on lui apportait. Ils l'ont décrit comme un trou sans fond dans lequel sombrait tout les sorts qu'ils tentaient de tisser. Personne n'a put détecter l'existence de la monstruosité attachée à lui lorsqu'il est né. Ekmir supplié de renoncer, mais j'ai continuer malgré tout. Et je me suis affaiblie à son profit. Ils ont continuer à le rendre plus fort et à la briser, à le mettre à l'épreuve de leur magie, et moi avec. J'ai suivit tous les rites, jusqu'aux plus anciens. Jusqu'à ceux que seules les prêtresses les plus extrêmes osent imaginées..."

Sa voix s'était assourdie un moment, comme si parler plus fort aurait risqué de couper le flot d'images et de sensations qui lui revenaient en tête. Puis elle s'ébroua, reportant son attention sur son hôte.

" Je sais que tu voudrais savoir à quel point j'ai souffert, Velkyn. Mais cela ne s'exprime pas avec des mots. Et la façon dont ces rites m'ont changés est au delà de la compréhension d'un homme. J'ai rêvé aussi. Elle m'a assurer que je ne survivrai pas. Elle m'a montrer ce que deviendrait mon fils un jour. J'ai enduré l'épreuve de Teiweon. Le même que celui des initiées... Et les nombreuses nuits dédiées à Kiel.

Je devait encore le porter pendant un mois, dix ennéade pour être précise, lorsque mon corps a atteint sa limite. Il n'aurait put y survivre. J'ai du être alitée, continuant à suivre les rites mis à part les combats quotidiens. Ne pouvant plus chasser grand chose, je me suis affaiblit d'autant plus vite. Ekmir disait que si on me transportait, je perdrai l'enfant à coup sûr. Mais encore une fois, j'ai refusé d'arrêter. Je voulais porter les rites à leurs termes pour que mon fils soit reconnu à sa juste valeur et qu'il puisse choisir la voie qui lui conviendra lorsqu'il sera en âge. J'ai traverser le zurthan te je suis arrivée à Elda. Mais Ekmir n'avait pas totalement tort, le voyage a déclencher le travail. Je crois que c'était le soir même de mon arrivée. Cela a duré plus de vingt heures sans qu'il ne puisse descendre avant que les prêtresses se rendent compte de l'aberration qui s'était greffée à lui. La magie de fonctionnait pas. Je te laisse imaginer la suite ou tu es à ce point avide de détails scabreux ? "


Elle se redressa, droite face à Velkyn. En réalité... C'était la première fois qu'elle racontait tout cela. La première fois qu'elle parlait de l'autre chose qui avait grandi en elle en même temps qu'Elghinn. Dans le palais, personne à part Wydrin n'était au courant de l'existence de cet être étrange, peut-être mystique, ou de l'origine de la marque d'Uriz.

" Je crois que c'est tout, à moins que tu aies des questions ?"
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MessageSujet: Re: Quand la passion détrône la haine, passer de maître à dévoué. [ Krish ]   Quand la passion détrône la haine, passer de maître à dévoué. [ Krish ] I_icon_minitimeLun 3 Juil 2017 - 10:03




Bientôt, après un moment, alors que Krish avait depuis le tout départ prit ses aises, ce fut au tour du Haut Prêtre de perdre les raideurs de son dos, celles qui le crispaient depuis son arrivée. Ses épaules se relâchèrent tranquillement mais sûrement, son visage était un iota moins sévère mais restait tout de même sérieux. Chose intéressante, même ses deux mains, depuis tantôt resserrées sous la rage contenue des allégations de son ex-femme, s’était relaxées et même, contre toutes attentes, l’une d’elle s’était surprise à se poser contre la cheville dénudée de Krish, cette cheville posée là, non loin de sa propre cuisse. Alors qu’elle dicta son récit, ou du moins, étalait les détails de cette aventure mystique, son pouce caressait inconsciemment le derme foncé et charbonneux de la forgeronne, faisant preuve d’une douceur qu’il n’avait que rarement exposé. Était-ce le fait que ses pensées s’étaient échappées, pour s’imaginer tout ce qu’elle lui racontait, ou qu’il s’était laissé charmé par la docilité la forgeronne ? Nul ne le saurait. Toutefois, il n’en restait pas moins que les mots de la maîtresse de lave trouvaient une oreille attente pour les écouter et les savourer. D’une voix calme, respectueuse et presque mielleuse, tant l’histoire l’avait charmé, il la coupa au moment où elle mentionna les souffrances qu’elle avait subît. « Détrompes-toi si tu crois que je désirais connaître les détails pour cette raison. » N’en disant pas d’avantage, comme s’il avait planifié tout lui expliquer tôt ou tard.

Elle lui exposa l’obstination qu’elle fit preuve lorsqu’envers et contre tous, elle s’opposa aux avertissements. Ce passage, tout spécialement, lui fit naître un sourire satisfait, chassant momentanément son air constamment sévère, alors que ses lèvres étaient étirées. Elle n’aurait pas eu besoin de lui expliciter de long en large qu’aucun n’avait su la dissuader de poursuivre, car plus certain que jamais, il savait que sa détermination n’avait pas son égal dans le monde. Le premier à vouloir lui empêcher de faire quelque chose avait intérêt à se lever tôt et d’être fichtrement bien armé, car nul ne pouvait s’interposer entre elle et l’un de ses buts. À coup sûr, même Velkyn  abdiquait couramment, du temps de leur mariage, lorsqu’il désirait qu’elle change d’avis sur un sujet ou un autre …

Plus le récit cheminait, plus que le regard de Velkyn évoluait. Ça n’avait rien de fanatique, pas cette fois, ni même d’intense ou de passionné, mais quelque chose de plus doux, voir même nostalgique. Il venait de se faire offrir sur un plateau d’argent ce pourquoi il n’avait su fermer l’œil pendant plus de deux à trois ennéade, ce pourquoi il avait cheminé jusqu’à Thaar en pilant sur son orgueil et pourtant, malgré cela, alors qu’il croyait depuis tout ce temps que c’était pour mesurer l’étendue du fanatisme de sa femme, il n’en était rien. Ses yeux d’une écarlate bien vif étaient portés vers ceux de Krish … Nostalgiquement. S’il fut un temps où ils partagèrent ne serait-ce qu’une once d’amour, d’un attachement quelconque, où la passion de leur couple était le seul maître de leur agissement, c’était à cet instant qu’il pensait actuellement. Ce moment où faisant fi de leurs obligations les plus cruciales, ils se rencontraient pour s’appartenir l’un à l’autre, sans commune mesure…


Oui, il était nostalgique. Sa main s’arrêta nette de caresser sa cheville, lorsqu’il s’en rendit finalement compte. Alors, en secouant la tête légèrement, il reprit ses esprits et répondit à la conclusion de Krish. « Je crois être en mesure de me faire idée, oui… » Elle se redressa, mettant un semblant de pression pour que la discussion raccourcisse. Peut-être avait-il abusé de sa bonne humeur, après tout ? Il se redressa à son tour, lui aussi lui faisant face, sans détourner le regard ne serait-ce que l’ombre d’un moment. « Plus aucune question, non … Je suis bien certain de tout savoir ce qui m’intéressait, désormais. J’imagine qu’il est maintenant temps pour moi de te laisser seule ? »


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MessageSujet: Re: Quand la passion détrône la haine, passer de maître à dévoué. [ Krish ]   Quand la passion détrône la haine, passer de maître à dévoué. [ Krish ] I_icon_minitimeMer 5 Juil 2017 - 0:39


La main rugueuse quitta sa cheville, faisant taire le frisson qu'elle avait fait naître le long du dos de sa proie consentante. Velkyn se redressa en miroir. Elle le sentait tout prêt à se lever. Elle pouvait d'un mot, où même d'un regard, chasser le Haut-Prêtre d'Uriz de sa demeure sans que la moindre goûte de sang ne soit versé après qu'il soit venu y ramper à plat ventre en implorant qu'elle lui rende les nuits de sommeil que lui avaient pris le doute et l'ignorance.

Quelle jubilation !

Quelques mois auparavant, elle aurait saisit l'occasion de le faire souffrir davantage, continuant à prendre des bribes de vengeances comme un charognard arrache la chair par lambeaux avides. Mais elle avait dépasser le stade de la simple colère ou de la rancune. Les yeux de la forgeronne tombèrent sur la main égratignée de son ancien amant. En muselant son ego et son tempérament pour venir jusqu'ici ; en obtenant d'elle un récit qu'elle n'avait jamais fait, même à Wik lui-même, il avait une fois de plus montré qu'ils étaient liés d'une certaine façon, qu'ils le veuillent ou non. Même en la chassant de sa vie, il n'arrivait pas à lui être indifférent. Même en ouvrant les yeux sur sa réalité pathétique, elle n'arrivait pas à le mépriser.

« Alors tu as vraiment fait tout ce chemin pour ça ? »


Elle leva un sourcil étonné, son corps arborant cette attitude délacée qui laissait présager du peu de cas qu'elle faisait de tout ce qui pouvait l'entourer. Pourtant son ton était étrangement posé... et surpris ? Ses yeux de lave scrutaient avec attention ceux de son vis à vis sans défiance, ni moquerie, ni agressivité.

Peut-être que c'était parce qu'elle ne lui accordait plus assez de pouvoir sur elle mais en l'observant ainsi, sa haute face burinée se détachant sur les décors eldéens de son salon personnel, elle n'éprouvait aucune haine pour lui.

Les autres peuples auraient sûrement considérer que leur relation, d'une façon absurde, devenait plus... saine. Mais comment parler de normalité ou de vie saine lorsqu'on prend pour sujet le Contrôle de la Folie et la Liberté des Intuitions. Comment pouvait-ils communiquer autrement que par les feux de la passion et de la rage dans leurs formes les plus pures ? Ils étaient comme la terre et le feu, s'étouffant et se blessant sans cesse, incapables de parler le même langage.

En rencontrant Halandarin, Krish avait cru trouver son exacte contraire... mais en réalité, elle avait trouvé un reflet si exacte, si parfait, qu'ils ne pouvaient être tout deux tirés que du même alliage et de la même trempe. Aussi imprévisible et libre qu'elle l'était. Aussi torturé et solitaire qu'elle ne l'avouerait jamais. Ils se comprenaient sans se parler et se torturaient sans se briser. Ils connaissaient d'instinct les limites, les doutes, les recherches et l'absence d'interdit.

Il avait fallut qu'elle se heurte à un soudard d'elfe blanc comme ce putain de givre qui envahissait Thaar pour comprendre à quel point Velkyn et elle étaient opposés en toute chose... Et à quel point ils pouvaient être complémentaires... Si seulement le feu se faisait moins ardant et la terre plus malléable.

D'aussi loin qu'elle se souvienne, elle n'avait jamais vu Velkyn comme un égale. Tantôt pion, tantôt maître vecteur de la parole divine, elle était passé sans le laisser s'en douter de maître à esclave et d'esclave à maître. La passion simple qu'elle éprouvait pour lui et qu'elle pensait éphémère à l'époque s'était mêlé à des liens bien plus ambiguë qu'elle ne pouvait distinguer que maintenant. Jamais ils n'avaient tenté de partager. Dans leur folie fanatique, ils avaient essayer de se corrompre l'un l'autre. De se changer l'un l'autre. Du à leur écart d'âge, un ascendant avait été pris un temps... Juste un temps.

Mais à présent... ?

« Maintenant que tu crois savoir à quel point tu étais dans le faux ce soir là, tu ne vas pas plus loin ? »

A présent il lui tenait tête. Ils s'étaient épuisé à tenir droit sans rien céder. Ils s'étaient insultés, écharpés, chassés, blessés, trahis et reniés. Ils avaient manqué plusieurs fois de se tuer.

Y avait-il tout à jeter ?

Avant qu'il réponde, elle leva une main pour le faire taire. Un geste d'autorité que son regard démentait en demandant d'une façon inhabituellement conciliante.

« Attend. »

Elle se détacha totalement du dossier pour rouler de nouveau sur sa hanche, repliant une jambe sous elle lorsque l'autre se posait au sol, réduisant drastiquement l'écart entre les deux elfes noirs.

« Qu'on soit clair. Notre relation n'est pas réparable. Elle ne sera plus jamais ce qu'elle a été. Mais à cause de ça, je veux savoir Deux choses. »


Son verre dans une main, proche du visage de Velkyn, elle s'enfonçait profondément dans ses iris, guettant la moindre trace de ce voile si particulier qui les obstruait lorsqu'il n'était plus le seul être aux commandes... Et le plus petit changement d'humeur de l'homme lui même.

Et alors qu'elle avait toujours évité de questionner les messages que recevait le Feu d'Uriz au creux de son oreille, refusant de risquer la colère des dieux qu'elle révérait tant, elle demanda sans détour :

« Est-ce que ce sont les Voix qui t'ont ordonné de venir me trouver aujourd'hui ? Et dorénavant, est-ce que tu préfères que je te dise ce que je pense ou ce que tu souhaites entendre ? »

Elle avait pourtant prévu de lui dire tant de choses. Tant de vérités qui lui appartenait à elle seule et pour lesquelles il l'aurait peut-être à jamais méprisé... a moins que cela ne soit le coup de coude nécessaire à un pas en avant.
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MessageSujet: Re: Quand la passion détrône la haine, passer de maître à dévoué. [ Krish ]   Quand la passion détrône la haine, passer de maître à dévoué. [ Krish ] I_icon_minitimeDim 16 Juil 2017 - 19:41





« Et dire que tu étais à ça de la zigouiller l’autre soir … Quel espèce de mollasson es-tu devenu … Tu me fais pitié, Velkyn. »
« Tu perdrais moins de temps à te retourner et te pencher pour qu’elle t’encône. »
« Vermisseau. Ver de terre. Soumis. »
« Bientôt elle te passera le collier autour du cou et te fera porter la laisse, comme l’un de ses jouets, l’un de ses esclaves.



« Et si c’était ce qu’il voulait? » Ajouta l’une des caverneuses voix moqueuse.




Un hourvari assourdissant œuvrait dans le but de causer des dommages entre cette paire d’oreilles pointues qu’appartenaient au Haut-Prêtre. Cette folie, non, ce don, croyait-il, se montrait comme le plus étroit lien avec les Dieux qu’un homme n’ait jamais eu en ce monde. Depuis sa tendre enfance, alors qu’à l’époque cette démence n’en était qu’à ses débuts, offrant conseils et avis avec parcimonie, les voix qui résonnaient en sa tête avaient menés son porteur –avec chance, sûrement – au succès. Quelle vie aisée et simple qu’était celle de l’obéissance la plus fidèle et totale aux Dieux, lorsqu’iceux s’adressaient directement à vous! Ors depuis, elles l’avaient mené au succès et pour cela Velkyn leur en serait éternellement redevable …

Mais il arriva le temps où le doute germa, puis se gonfla de jours en jours … Cette graine fût semée le soir où à l’unisson, ses conseillères de voix s’arrimèrent pour tenter de convaincre l’évincement de sa femme. Et elles réussirent … Partiellement. Car certes leur couple vola en éclat, mais plus jamais Velkyn ne fût le même envers ces voix autoritaires qu’il considérait jusqu’alors comme divines.

Ainsi, il la laissa toujours aux commandes de la conversation, sans broncher ni faire preuve d’une quelconque agressivité, ceci même si elle se montrait toujours aussi autoritaire et exigeante en son interrogatoire. Puis, son regard changeât du tout au tout à ses deux ultimes questionnements. Ses sourcils se froncèrent, ses lèvres se pincèrent légèrement et ses iris se braquèrent sur ceux de sa conjointe, comme s’il désirait lui faire bien comprendre l’importance des mots qu’il s’apprêtait à prononcer. Il allongeât légèrement le cou vers elle, tandis que se cambrait avec légèreté son corps en cette même direction, ajoutant de surcroît de la pesanteur à ses prochaines réponses.


« Je les emmerdes, ces voix, Krish … » Dit-il, d’un ton on ne peut plus sérieux. Cinq cent ans de servitude furent suffisants pour qu’enfin, il reprenne contrôle sur sa vie ainsi que de son destin. « Je ne veux plus jamais qu’en ma présence tu te muselles. Plus jamais en ta présence je ne me permettrai d’être colérique et violent … J’en fais la promesse sur la tête de ton fils. »

Devant sa femme, il venait de faire le retrait de son collier d'esclave envers ces voix "divines" ... Un collier qui pouvait être reprit par quelqu'un d'autre, peut-être ?




Dernière édition par Velkyn Xaran le Lun 17 Juil 2017 - 0:20, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Quand la passion détrône la haine, passer de maître à dévoué. [ Krish ]   Quand la passion détrône la haine, passer de maître à dévoué. [ Krish ] I_icon_minitimeDim 16 Juil 2017 - 22:28


Si elle s'était écouté, elle l'aurait attrapé à la gorge pour avoir oser mêler Elghinn à tout cela. La première partie du discours de Velkyn l'avait foudroyée de stupeur, la fin avait assombri ses traits, les rendant d'un sérieux extrême. La lueur rougeoyante des brasiers faisait danser des flammes dans leurs iris de sang pendant qu'ils se jaugeaient l'un l'autre. Les yeux de la Maîtresse des forges s'étrécirent, guettant dans le regard de Velkyn la présence de ces Autres qu'elle n'avait vu que trop souvent.

" Promet tant que tu veux, Velkyn. Les mots ne sont que des mots. "

Elle soupira, se passant une main dans cheveux alors qu'un sourire aussi désabusé qu'étrangement sincère fleurissait à la place de son sérieux. Ils en étaient encore là par Tesso... A vouloir se faire des promesse que ni l'un ni l'autre n'aurait envie de tenir d'ici quelques heures. Elle posa finalement la main sur la large épaule du guerrière avant de se redresser, comme pour échapper à l'emprise des premières paroles qui lui avait offertes.

" Nous savons tous les deux qu'aucun de nous n'est une créature de serment. "


« Je les emmerdes, ces voix, Krish … » ... Elle n'arrivait pas à se sortir ces mots de l'esprit. D'abord anodin, ils revenaient à la charge, de plus en plus puissants, de plus en plus implacables. Il lui avait déjà menti à ce propos et elle ne le croyait plus. Mais il n'avait jamais été capable de remettre en question les messages divins jusque là. Jamais... Après avoir encore dévisager un instant le Haut Prêtre, son sourire de connivence nostalgique se fit plus mutin. D'un mouvement rapide, elle roula sur la hanche et passa l'une de ses jambes au dessus de celles de Velkyn jusqu'à se retrouver à cheval en suspension au dessus de ses cuisses. Ses mains griffues tombèrent sur les épaules de l'homme, glissant nonchalamment sur son torse.

" Contente toi seulement de ne pas me tuer dans la prochaine demi-heure et on aura déjà fait un grand pas. "


Du bout des griffes, elle repoussa les mèches blanches qui ombrageaient le profil de Velkyn pour plonger doucement vers son cou, gardant son regard aussi longtemps qu'il lui fut possible. Ses lèvres ourlées heurtèrent la peau rêche du prêtre, y ancrant de délicates intensions avant que ses dents ne se mettent de la partie. Cela ne dura que quelques dizaines de secondes. Le temps de remonter vers son oreille.

" Puisque tu ne souhaites pas que je me muselle, sache que tu as réussis là ou mille ans de vie sur cette terre de cendre avaient échoué. Grâce notre dernière entrevue, j'ai brisé les dernières chaînes qui me retenaient. Désormais, tu n'as plus tout a fait tort en me qualifiant d'hérétique. Je ne respecte les dieux que les apprentissages les plus basiques. Ceux qui nous servent de base pour accomplir quelque chose de plus grand. Ni prêtres. Ni dogmes. Ni rites. Ce sont des professeurs incroyables... mais un élève doit toujours finir par prendre son envole s'il veut espérer les dépasser un jour. "
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MessageSujet: Re: Quand la passion détrône la haine, passer de maître à dévoué. [ Krish ]   Quand la passion détrône la haine, passer de maître à dévoué. [ Krish ] I_icon_minitimeLun 17 Juil 2017 - 1:54




Ah ça, il l’avait su à ses dépens. Les mots n’avaient pour quelle que peu de valeur et ceci, même lorsqu’ils étaient livrés aussi sincèrement et sérieusement. À cela, il n’en doutait rien, ce n’était pourtant par une coincidence ou par hasard, qu’il avait choisi de jurer sur la tête de ce petit être : l’une des rares personnes, sinon la seule, à laquelle Krish accordait autant d’importance. Les mots qu’elle usa, ce choix judicieux, lui fit afficher un prime sourire, non pas heureux mais plutôt diverti, comme si l’entendre évoquer des vérités, non, des évidences, l’amusa un tantinet. Cinq siècles s’étaient écoulés depuis qu’ils avaient sous le regard d’Uriz, unis leur vie ensembles … Les occasions n’avaient pas manquer pour que les mensonges, les promesses en l’air, les trahisons, les réconciliations, les bons coups comme les mauvais, marquent leur place au sein de leur union.

« Tu as raison, on ne peut changer en claquant des doigts. Après le millénaire, encore, tu as su restée la même … Je ne peux en dire autant de moi.» S'exprimait-il lui aussi en sirotant une portion de nostalgie, tout en faisant référence à ses actes du passé qui grâce aux voix qu'il entendait, n'avaient pas toujours su faire preuve de cohérences.

Lui qui s’était délibérément approprié le rôle de la proie, du soumis vis-à-vis la maîtresse des lieux, subissait désormais plus qu’un interrogatoire. Son bond preste lui laissa entendre qu’elle avait récupérer de son agilité, depuis son terrible accouchement. Aussi devait-il en déduire qu’elle était redevenue aussi dangereuse qu’à l’époque et qu’encore, il n’était pas à l’abri d’un coup bas, d’une riposte ou d’une vengeance dissimulée. N’était-elle par des deux, la meilleure menteuse et manipulatrice ? Toute sa vie, en claquant des doigts elle l’aurait fait tomber dans le panneau, si elle en avait désiré ainsi. Pourtant, en dehors des mensonges, jamais elle n’avait abusé de sa situation ainsi que des pouvoirs qui y étaient rattachés …

Il se montra en bonne monture, restant bien docilement callé dans sa confortable assise, ceci malgré le fait qu’il se fasse surplomber par sa femme qui, de part et d’autre de ses genoux, y était désormais positionnée. Il retrouva en elle la féline, la joueuse, qui désirait non pas manger, mais jouer. Il le lisait en ses yeux, elle voulait tester ses limites, jouer avec lui, tenter de s’approcher du feu sans se brûler … D’ores et déjà il devinait où cela allait le mener. Du moins, s’en doutait-il … Seulement à l’approche des griffes de l’Al’Serat, les deux paluches du prêtres se déposèrent contre les hanches de sa femme, comme un aide-mémoire, qu’elle se souvienne qu’il chauffait fort, le feu qui habitait le Haut-Prêtre et qu’il n’était pas impossible qu’elle le regrette. Il se ferait provoquer, il s’en doutait …

Mais s’était-il seulement douté qu’elle irait jusqu’à goûter sa chair ? Elle devait savoir pour lui et les autres femmes, c’était impossible ; elle ne pouvait pas délibérément vouloir de lui après leur querelle, c’était absurde! C’était obligé, elle devait savoir qu’icelle était la seule à être en mesure de le combler autrement que par le sadisme ; une pratique qu’il usait pour tout autre femme qui divergeait d’elle, en somme … Puis, depuis combien de temps ne s’étaient-ils simplement pas échanger la moindre tendresse ? Fort trop longtemps, à en juger l’effet que lui laissa l’empreinte des lèvres de sa femme … Ses deux mains se raffermirent inconsciemment contre ses hanches de la maîtresse des forges, gagnant au passage une chair de poule des moins subtile. Il inspira longuement, cherchant à rester de marbre, autant devant l’agréable massage à son cou que par ce qu’elle s’apprêtait à lui dire.

Une bassine de flotte gelée aurait probablement eut le même effet que l’écoute de cette nouvelle lancée mielleusement au creux de son oreille. Son cœur cessa de battre un instant, comme si le choc venait de lui causer un arrêt cardiaque. Derechef, sa poigne rappelait à Krish que ses hanches étaient vulnérables lorsque ses dix doigts se crispèrent contre les tissus de ses affublements.

Et … Ce fût tout.

Tout bas, comme s’il n’était pas fier de le dire il répondit indirectement, toujours en gardant son regard droit devant lui, comme pour lui laisser libre arbitre sur la suite de son jeu et de lui montrer qu’il allait respecter sa promesse, pour une fois.

« Peu importe la manière dont tu as les servi et comment tu les serviras, iceux t’ont toujours été favorables … Qui peut se targuer d’en avoir reçu autant d’eux, Krish ? Pas même les Haut-Prêtres, pas même l’Ust’Chath n’a jamais reçu autant de faveurs que tu n’en as reçu. Alors … » Il prit une pause, toujours en s’exprimant aussi peu fièrement.

« Il n’est pas impossible que tu n’aies plus à répondre des autres … Et que l’élève n’en soit plus une. Depuis longtemps même… »


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MessageSujet: Re: Quand la passion détrône la haine, passer de maître à dévoué. [ Krish ]   Quand la passion détrône la haine, passer de maître à dévoué. [ Krish ] I_icon_minitimeLun 17 Juil 2017 - 13:14


Elle s'immobilisa tout de suite et se redressa pour lui faire face, les mains de Velkyn toujours agrippées à ses hanches comme les serres d'un oiseau de proie. Il ne venait quand même pas de dire ce qu'il venait de dire... ? Surprise, ça elle l'était ! Il venait... Les mots qui venaient de sortir de sa bouche... Ils étaient à la limite du blasphème pour le Haut-Prêtre qu'il était. Statufiée face à lui, un miracle se produisit. Elle ouvrit la bouche pour cracher une nouvelle vipère... Et la referma sans articuler autre chose qu'un éclat de ce qui aurait put être un rire en d'autres circonstances. Elle secoua la tête, ses cheveux s'éparpillant un peu, et s'assit sur les genoux qu'elle surplombait.

Son accès de vigueur n'était  qu'une façade et ses jambes n'auraient pas tardé à trembler si elle était restée ainsi quelques secondes de plus, mais pour l'instant elle était assez contente de réussir à donner un minimum le change... du moins physiquement, car elle ne savait plus quoi dire ou quoi penser. Elle se contentait de l'observer.

Elle n'avait pas besoin de se rappeler à elle même de ne plus faire confiance à cet homme. Cela coulait de source. Mais cela n'empêchait pas cette conversation d'être totalement et entièrement sortie d'une dimension parallèle ! Elle en restait comme deux ronds de flanc... Au point que tout cela finisse par déclencher une crise de fou rire comme elle n'en avait pas eu depuis... depuis dix ans ? cent ans? plus ? Un rire frais et sincère qui lui venait du fond du cœur, sans aucun soupçon de moquerie. Un rire enfantin.

" Tu verrais ta tête ! " parvint-elle à articuler en s'appuyant sur ses épaules.

Alors que cette entrevue s'annonçait lourde et sérieuse. Alors qu'elle s'était préparée au pire concernant le retour de Velkyn. Elle se retrouvait là, assise sur ses genoux à s'entendre dire de la bouche même d'un Haut-Prêtre d'Uriz au regard mortellement sérieux qu'elle était peut-être plus qu'une élue des dieux. Elle mis plusieurs minutes à se calmer et termina en réprimant ses derniers sursauts, la tête posée contre le buste de Velkyn.

" Au bout d'un millier d'année il y a encore des choses qui peuvent me surprendre, mais je n'aurai jamais cru que tu en ferais partie à ce point... " murmura-t-elle sans bouger.

ça l'avait vidé... Elle avait l'impression que ses membres étaient en plomb. Elle n'avait jamais trop aimé le plomb. Trop lourd. Trop facile à casser. Trop terne. Elle fini tout de même par se redresser pour regarder le Haut-Prêtre dans les yeux. Elle ne savait plus exactement pourquoi il était encore là ou pourquoi elle passait un bon moment, mais c'était indéniable. Posant une main sur sa joue et toujours incapable de trouver un fil logique à cette conversation, elle finit par dire ce qui lui passait par l'esprit.

" Et je suis encore en vie... On dirait bien que ce grand pas est moins improbable que ce que je pensais. "

Son sourire gardait toujours quelque chose de semblable au rire qu'elle venait d'avoir. Quelque chose d'inhabituellement détendu.
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MessageSujet: Re: Quand la passion détrône la haine, passer de maître à dévoué. [ Krish ]   Quand la passion détrône la haine, passer de maître à dévoué. [ Krish ] I_icon_minitimeLun 17 Juil 2017 - 23:02




Blasphématoire, carrément. Pis encore, les mots n’avaient pas été lancés à la va-vite, sans réfléchir ou sur le coup de l’émotion, non. Il avait bien prit tout son temps, toute sa concentration, avait écarté d’un revers de la main chaque conseils soufflés au creux de son oreille, pour qu’enfin, de manière décidée et résolue, il lui laisse entendre que cela ne l’importunait pas. Qu’aurait-il pu dire d’autre ? Qu’il voulait la tuer, la blesser, lui faire du mal, la faire couiner ? Sa position, ses allégeances envers les Dieux et son habitude destructrice lui auraient intimé de le faire … Mais c’était Krish, sa femme, celle qui lui avait livrée une partie d’elle-même depuis qu’il n’était à peine âgé que d’un siècle. La femme qui lui avait donné une fille et maintenant un héritier : un miracle sur deux pattes! Qui plus est, Krish était l’une de ces créatures incompréhensible : personne ne pouvait la changer, mais elle évoluait constamment. À nous, la seule solution restait de la laisser faire, de la laisser œuvrer comme bon lui semblait.

Voilà ce que Velkyn désirait faire : la laisser aller. Cesser de vouloir la contrôler, de vouloir la changer et simplement, de l’accepter comme elle était. Une personne à part, ni complétement Eldéenne ni complétement Thaarie.

Puis, quelque chose se produisit. Quelque chose d’inattendu et de surprenant, quelque chose d’improbable et de si rare, qu’on en viendrait à le comparer au passage, haut dans le ciel, d’un majestueux dragon. Son rire. Un son qui tua une bonne fois pour tout le visage sévère du Drow, laissant plutôt sur celui-ci, le passage délicat d’un sourire presque tendre, à admirer et contempler la joie et le bonheur que pouvait transmettre le rire de Krish. Des moments si tant rares dans la vie des sombrelfes, qu’ils se devaient d’être immortalisés …

Sa main dextre se positionna sur le genou de la forgeronne, tandis que sa jumelle trouva le bas de son dos, comme pour lui offrir un support. Ses yeux, toujours en quête des siens, étaient là-haut perchés pour tenter de plonger dans ceux de Krish. Il avait toujours aimé les admirer, comme des joyaux, qui avaient une histoire à raconter. Il y lisait tout son amusement, ses idées les plus sombres, ses taquineries, ses rêvasseries … Il adorait lire en elle, car il n’y parvenait jamais réellement clairement ; chaque fois relevait du défi.

« Même si je l'avais désiré, je n'aurais pas réussi à te tuer. Même armé des armes les plus redoutables, même en compagnie des hommes les plus dangereux, féroces et sadiques, je n’y arriverais pas. »

Il patienta un moment, comme pour lui laisser le temps de réfléchir aux raisons qui le poussait à affirmer de telles choses –et les possibilités étaient nombreuses-, puis ajouta : « Et tu sais pourquoi. »

Sa main quitta le bas de son dos, pour escalader son grand dorsal, en quête d’un endroit qu’il savait tout particulièrement enclin à la réception de doucereuses attentions. Elle se percha à son épaule, suffisamment près de sa nuque, pour que son pouce s’y dépose et que d’une pression, il puisse rouler afin d’agacer un nœud et, possiblement, tâcher de le dénouer sans grand effort. N’est-ce pas là l’avantage d’avoir connue une seule femme, en ce qui concernait les jeux de séductions ?



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MessageSujet: Re: Quand la passion détrône la haine, passer de maître à dévoué. [ Krish ]   Quand la passion détrône la haine, passer de maître à dévoué. [ Krish ] I_icon_minitimeSam 22 Juil 2017 - 23:31


Tout fou qu'il était, il avait aussi ce côté entier qui, contre toute attente, avait survécu au passage des siècles et continuait à briller dans la ferveur de son regard. L'ambition dévorante qui avait attiré l’œil de la forgeronne dans un lointain passé, par contre, s'en était allée. Peut-être était-ce ça. Tout simplement. Peut-être que devenir Haut-Prêtre l'avait libérée de cette soif insatiable qui tenaillait les entrailles de ceux qui cherchent. Peut-être qu'il fallait qu'il ait atteint ce but pour remettre en question les voix qui l'y avaient guidé avec tant de précision... Ou pour qu'il apprenne à les contrôler et non plus à être contrôlées par elles... Mais dans ce cas, s'étiolerait-il ? Resterait-il à jamais dans l'histoire comme le Haut-Prêtre qui avait reculé face aux elfes et rien de plus ? Ou s’épanouirait-il pleinement en haut de l'une des ses pyramides au sommet des quelles Krish voyait de temps en temps passer un adversaire à sa hauteur ?

Peut-être était-ce pour cela qu'il pouvait aujourd'hui regarder Krish dans les yeux et l'entendre se comparer aux dieux sans que sa lourde main ne vienne tenter de lui rompre le cou...

Peut-être...

Les faits étaient sans précédent. Son comportement était sans précédent. Les yeux de Velkyn ne lâchaient pas ceux de son ex-femme. Il avouait sans sembler contenir de rage, qu'il ne pourrait pas la tuer. Pourtant aujourd'hui, il le pouvait sans aucun doute. Elle était encore si faible. Elle le savait. Qu'il fasse un geste et elle ne pourrait l'en empêcher. Il aurait même put la prendre en otage et quitter les lieux avec elle sur une épaule sans qu'aucun mal ne lui soit fait. Mais il ne le faisait pas. Malgré ce qu'elle lui avait dit. Malgré qu'elle lui ai avoué qu'il l'avait lui-même détournée définitivement de la foi aveugle que les sombres vouent à leurs dieux.

Il y avait tant de raisons pour lesquels il aurait du le faire... Tant de raison pour lesquels il ne pouvait pas. Des plus mégalomanes aux plus ridicules. Des plus étranges aux plus prévisibles. Mais aucune n'était pleinement satisfaisante.

Il était... Différent.

Une certitude s'ancrait de plus en plus dans les entrailles de Krish : Il n'avait pas soudainement appris à mentir correctement... Et ce que cela pouvait signifier après tout ce qu'il venait de dire était d'autant plus effarant.

Alors...

... Pourquoi ?

Cette question flambait dans les iris rubis de la maîtresse des forges alors que la main de Velkyn remontait le long de son dos avec légèreté. Il flattait avec précision les bordures de la marque qui s'étendait sur tout le dos de l'elfe noire à travers le tissus de sa tunique. Ses paluches d'ours restaient attentive à ne pas peser lourd sur la peau sensible de cette partie d'elle sur laquelle peu de personnes savaient jouer avec suffisamment de doigté pour en aiguillonner ses sensations sans les rendre désagréables. Jusqu'à atteindre la base de sa nuque, glissant près des dernières cicatrices métalliques formant le pommeau de l'arme gravée dans sa chair pour que son pouce atteigne un point précis à l'arrière de son trapèze. Un frisson remonta le long de la colonne vertébrale de la princesse. Immédiatement sa respiration se fit plus profonde. Elle ferma les yeux, ses épaules descendant d'un cran alors que la Voix des Dieux agaçait le point de tension. Ses deux mains glissèrent de leur perchoir vers le torse du guerrier, la découpe de ses pectoraux finissant par arrêter les paumes qui s'y appuyèrent avec une certaine volupté.

" Tu es impossible... " murmura-t-elle entre l'amusement devant son geste et la décontraction que cela lui inspirait.

Elle finit par rouvrir les paupières et glissa en avant pour poser son front sur celui de Velkyn en un geste... tendre. Elle l'observait avec attention. Ni envie, ni réserve se marquait son visage.

" J'ai l'impression de ne pas avoir eu l'occasion de te voir seul depuis des siècles. " murmura-t-elle en fouillant ses billes sanglantes comme si c'était là qu'elle s'attendait à trouver les trouble-fête.

Cela faisait longtemps qu'elle ne s'était pas rappelé la façon dont ses mentors lui avait expliqué la signification d'une alliance à Elda. Plus qu'une descendance commune, c'était la possibilité de baisser sa garde auprès d'une unique personne qui avait moins de raison que tout autre de vouloir votre mort. Elle n'avait jamais ressentit cela... Ou de façon trop fugace pour oser se reposer sur une autre personne qu'elle même... Pourtant, il la connaissait depuis si longtemps qu'un instant, elle aurait aimé que... Mais c'était encore une niaiserie sans lendemain.

" Velkyn... " murmura-t-elle encore, profitant de la chaleur de ses mains puissantes et calleuses sur elle. Un soupire lui échappa... avant qu'elle ne se redresse et recule pour poser pied à terre et se remettre sur ses jambes.

Elle même ne savait trop pourquoi elle faisait ça. Trouver des raisons ou des explications à toute cette entrevue était mission impossible de toute façon. Les mains sur les genoux de l'elfe noir, elle secoua la tête, se moquant quelque peu d'elle même. Puis elle se releva tout a fait, les griffe de sa main se posant sur sa hanche en froissant le tissus.

" J'étais sur le point de faire une visite importante quand tu es arrivé. Mais si le cœur t'en dis, je serais heureuse de t'avoir à ma table ce soir... Et par 'à ma table', je veux bien dire à mes côté, pas en tant que plat de résistance. "

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MessageSujet: Re: Quand la passion détrône la haine, passer de maître à dévoué. [ Krish ]   Quand la passion détrône la haine, passer de maître à dévoué. [ Krish ] I_icon_minitimeMer 26 Juil 2017 - 9:10




Loin d’être sot, le maître de la guerre était au fait de son propre comportement ; jamais il n’avait baissé la queue de la sorte, se soumettant pratiquement aux quatre volontés de son interlocuteur. En rampant, il s’était rendu au palais de lave pour trouver la clé menant à la rédemption de ses soucis les plus ancrés, incapable de s’en distancer suffisamment pour trouver de réparatrices nuitées. Là, une fois confronté la bête, plutôt que de dégainer et d’user du fer et de violence en guise de principaux arguments, le héraut d’Uriz avait troqué son glaive pour la tempérance, le calme et la compréhension. Plus qu’à une simple adversaire, il dût coucher au sol son lot de détracteurs supplémentaires. Là encore, il y parvint en faisant montre d’un jugement qui dépassait jusqu’à maintenant tout ce qu’il n’avait jamais été capable de livrer : le violent noirelfe faisait preuve d'une lucidité sans pareille, refusant l’aide et le support que pouvait leur apporter ces conseillères avisées. Les échos qui tintamarraient entre ses deux oreilles, faisant au passage chuter ce drap traître devant ses billes de sang, témoin de son affliction mental, s’étaient tut pour ne jamais se manifester tout le long de leur entretient. Était-ce là simplement car il les avait, pour un temps, bannies de ce qui pouvait faire pencher la balance de son jugement et de sa raison, ou car elles s’étaient tut, pour mieux revenir ?

Qu’à cela ne tienne, le résultat de tous ses efforts ligués les uns les autres était étonnant, voir même abracadabrant. Pendant tout ce temps il s’était sentit passé le col au cou, la chaîne ou même la laisse ; il s’était délibérément offert en esclave à elle, répondant à ses attentes seulement sans livrer d’avantage, car telle était la réalité ; il était venu pour demander, non exiger. Et cela demandait des concessions, il ne pouvait en être autrement. Sauf qu’à cet instant précis, où les doigts de la patte guerrière de Velkyn parcouraient de ces territoires souventefois visités et même, en d’autres circonstances, conquis, il sentit la balancer pencher en sa faveur. Il la vit se tortiller, cambrer son dos à l’instar d’une chatte qui était gourmande de caresses et d’attentions, un sourire naquit même sur son visage éternellement mutin et espiègle … La manœuvre n’était pas sans risques, détrompez-vous. Ces cicatrices qui marbraient sa peau, ponctuant son derme de sensations aussi agréables qu’atroces, ne pouvaient être exploitées que par celui qui en connaissait les moindres détails. Heureusement, c’était là le cas de son mari ; il s’était à maintes fois brûlé depuis, ayant goûté du caractère bouillant de sa moitié lorsqu’il avait fauté en appuyant trop fort, ou en ayant effleuré de l’ongle une zone sensibilisée par la scarification … Mais désormais, cinq cent années s’étaient écoulées et ce dos, qu’il avait exploré par cent et une fois déjà, n’avait plus de secret. Aurait-elle crachée du feu, tant la colère lui brouillerait l’esprit, qu’il serait sans doute en mesure de la faire roucouler de bonheur via le passage de quelques caresses bien logées à ses épaules ou à la chute de ses reins …  

Son front se maria au sien, intimant aux deux partis qu’ils prennent à l’unisson une inspiration profonde et mesurée de bonheur ou de bien être, de calme ou de sérénité. Pour vous raconter comme ce sentiment était rarement vécu et pleinement profité ; Velkyn en perdit les mots. La haine, la rage, la violence … Voilà les saveurs qu’on lui savait couramment utiliser! Mais ce moment, où contre toutes attentes, les deux s’étaient reposés l’un contre l’autre, sans une once d’arrières pensées malicieuses, levant le drapeau blanc afin que l’espace d’un moment, pendant une minute à peine, ils pouvaient baisser leur garde et se reposer … Une trêve comme ils n’en avaient sûrement jamais vécu depuis des années. Son regard toujours aussi profond et ponctué de ce rouge ensanglanté trouva le sien, sans qu’aucune ombre ne vienne l’altérer. Alors, il répondit non sans un sourire en coin, comme sous le charme d’un tel constat.
« Il en est de même pour moi et … Le moment en valait la chandelle… »

Et … ce fût tout. Ils ne s’embrassèrent point, ni n’en firent d’avantage : c’était inutile. Seul cet échange de regards solenels comptaient. Ils avaient tous deux mesuré la profondeur que pouvait atteindre leurs sentiments et de ce fait, juger s’il était encore envisageable d’accorder à l’un comme à l’autre de sa confiance, une confiance qui sans doute, pourrait comme l’avait enseigné les mentors de la forgeronne, mener leur relation à un autre niveau. Il ne fallait pas se leurrer, il n’était aux yeux de Krish plus son mari, ni plus son amant, tout au plus une connaissance qu’elle connaissait par cœur, mais il n’était pas impossible que les pots cassés soient réparés et même, améliorer. Lui comme elle, avait besoin de confidents, d’êtres sur qui se fier, sur qui ne point douter, sur qui abaisser sa garde ne signifiait pas de commettre un geste imbécile et profondément sot. Il la laissa à contrecœur quitter le confort de ses genoux, lui rendant sa liberté au passage en laissant chuter contre le fauteuil ses mains câlines. « Il vaudrait mieux alors que je m'en aille ; l'heure du souper approche mais je sens que j'ai déjà abusé suffisamment de ton précieux temps ... » À son tour, il se redressa en s’approchant d’elle, sans quitter l’âtre de ses yeux vifs. « Est-il quelque chose qu’il me faut porter pour m’assurer que ton œil soit charmé? » Là encore, voilà qui était surprenant! On le connaissait habituellement vêtu si légèrement, préférant exposer ses tatouages à quiconque ou encore, ayant épousé l’habitude de couvrir son corps de lambeaux ou de vieux habits ; le voilà qui remettait à Krish le sort de son habillement! Elle pouvait lui demander ce qu’elle désirait, était-il seulement tombé sur la tête pour qu’il lui laisse autant de pouvoir sur lui ? Ou était-ce simplement autre chose, comme s’il préférait une vie d’esclave aux mains de celle qui avait mis au monde l’être élu, plutôt qu’une vie d’esclave à un peuple aveugle?


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MessageSujet: Re: Quand la passion détrône la haine, passer de maître à dévoué. [ Krish ]   Quand la passion détrône la haine, passer de maître à dévoué. [ Krish ] I_icon_minitimeJeu 27 Juil 2017 - 23:02


" Tout plutôt que tes serpillères brunâtres. " rit-elle, en retrouvant quelques bribes de son attitude constamment amusée pourtant toujours patinée par quelque chose d'autre. Quelque chose qu'ils partageaient comme rarement. Si le Haut-Prêtre était charismatique ce n'était certainement pas grâce à ses frusques. Son goût en matière de parure était même proverbiale dans certaines hautes sphères du Puy il fut un temps et Krish ne doutait pas que cela n'ait pas changé.

Alors qu'il avançait, elle reculait d'autant vers la porte sans s'échapper pour autant. A chaque pas, elle attendait qu'il en fasse un autre dans la même direction avec son habituel sourire félin. L'état dans lequel elle l'avait reçu semblait oublié tout comme la raison des petites vengeances dont elle avait pris soin. Pourtant, ils savaient tout deux qu'il n'en était rien. Leur histoire avait été ainsi, pleine de reproches, d'affrontement et d'oubli concilient. Ce qu'il n'y avait pas eu depuis longtemps en revanche, peut-être jamais, ils le touchaient du doigts à présent. Ce que c'était ? Krish se serait bien gardé de le dire, son esprit fuyant dans le jeu et l'action la réalité d'une possibilité trop complexe.

Mais les faits étaient là. Au lieu de lui arracher les yeux avec une cuillère à soupe, elle reconduisait doucement Velkyn tout en escomptant réellement le revoir quelques heures plus tard dans une autre entrevue pacifique. Et par son intermédiaire, elle ne savait si cela lui faisait plus de mal ou de bien de sentir l'infime espoir que, peut-être, sa race n'était pas vouée à la décadence.
" Montre-moi plutôt ce qu'Elda à encore d'appréciable. " ajouta la maîtresse des forges de lave en ouvrant la porte de ses appartements pour laisser sortir son hôte.

Aussitôt, les deux gardes s'étaient redressé, bombant le torse et refermant le poins sur leurs armes à leur en faire blanchir les phalanges... Et malgré tout leur professionnalisme, ils ne purent cacher leur expression décontenancée lorsque leur maîtresse ordonna que la chambre en face de la sienne soit apprêtée pour le Haut-prêtre s'il le désirait et qu'il pouvait circuler comme bon lui semblait du moment qu'un garde l'accompagnait. Elle avait parfaitement conscience que cela ne l'arrêterait pas s'il voulait réellement faire quelque chose, mais elle avait suffisamment confiance en l'entrainement que Wydrin pour penser que cela suffirait pour donner l'alerte.
" Simple mesure de précaution. " avait-elle ajouté à l'intention de Velkyn en se tournant une dernière fois vers lui. " A ce soir. "

Sur ces bonnes paroles elle le laissa quitté les lieux et s'orienta vers les portes de sa chambre, inhabituellement fermées. Dès que le panneau pivoté, une boule de crocs et de griffe vint se frotter aux jambes de la noir elfe. Les épines rêches et qui hérissaient le corps de Kiba égratignèrent la peau d'encre sans en faire couler le sang. Krish s'assit au coin de son lit tout en détachant ses cheveux pour lui offrir quelques caresse avec un sourire fasciné. " Il va falloir te faire perdre cette habitude de te frotter partout avant que tu ne scie quelqu'un en deux toi... " ricana-t-elle en continuant de flatter l'animal entre les plaques de défense qui le couvrait peu à peu. Le féline créature ronronnait, inconsciente des reproches qui pouvaient bien peser sur sa tête, jusqu'à ce que la Gedalë ne finisse par trottiner vers l'extérieur des appartements.

Quelques secondes après le départ de Kiba, Krish s'était assoupie sur l'immense lit qu'était le sien.

Une main caleuse sur son épaule. Petites mais forte. Son esprit sortant péniblement du sommeil s'amusa à en noter les contours et l'emplacement de chaque déformation. Guerrier. corps à corps. Armes plutôt lourdes par rapport au gabarit qui devait être relativement gracile. Arme principale ? Hache. Marteau. Non. Espadon plus probablement. Poigne robuste. Doigts souples. Entrainement à la lutte.
Sans qu'elle n'ait ouvert les yeux, la noire elfe esquissa un sourire taquin. " Belle poigne mon cher...
- Vous allez être déçue, Patronne... "
La voix cristalline qui flatta l'oreille de la maîtresse des lieu lui fit ouvrir un œil embrumé et lever un sourcil. " Tu ne devrais pas avoir des mains si viriles Wydrin.
- Vous pouvez parler. " répondit la capitaine du tac au tac avec un éclat de rire. Son armure cliqueta faiblement alors qu'elle mettait les poings sur les hanches, attendant que la forgeronne se redresse lentement et chasse la forêt de cheveux immaculés qui lui cachaient le visage. Il fallut une bonne minutes pour que cette dernière s'asseye au bord du lit et sorte un peu du brouillard sans que sa chère garde ne l'interrompe même une fois.

" Tu as besoin de quelque chose Wydrin ?
- Vous vous souvenez ce qu'on était sensé faire cet après-midi ?
- Oui. Et bien allons-y. " Krish se leva d'une impulsion décidé et épousseta sa tenue. " Cette petite pose m'a fait un bien fou ! Je dois voir Velkyn à diné ce soir. Combien de temps nous reste-t-il du coup ?
- Oh vous pressez pas. On a un bon quart d'heure. Peut-être même une demi-heure.
- Alors va préparer les ch... Quoi ? " La mine goguenarde de Wydrin fut la première réponse qu'obtint la drow en se retournant d'un bloc. La guerrière resserra sa prise sur son ceinturon d'arme avec d'expliquer doctement " Vous êtes tombée de fatigue et comme vous n'aviez pas donner de consigne, personne n'a osé vous réveiller. Vous avez dormi cinq heures.
- Ust'Kor ! " jura-t-elle en rabattant ses mèches blanches vers l'arrière de son crâne. " Sonne Jiph'Kah. En attendant je vais prendre un bain.
- Alors on ne va pas chez... " Le regard de Krish l'interrompit et elle leva les main dans une simili parade " Très bien très bien. Je vais chercher Jish'Kah. "

Au moment où Wydrin quittait les appartements de la Patronne, l'un des deux esclaves toujours discrètement présent sortait en courant pour chercher ce qu'elle avait mandé. Krish, l'esprit parfaitement lucide et vibrant d'énergie quoi que passablement irrité par sa sieste impromptue, avait profité du petit moment qu'il faudrait pour remplir sa baignoire pour procéder aux quelques exercices de renforcement que lui avaient conseiller ses deux guérisseurs. Un bain brûlant, des mains expertes pour défaire les nœuds de ses épaules, d'autres pour relever ses cheveux en un complexe chignon dont s'échappaient onze broches d'argent travaillées avec les onze symboles divins du panthéon drow et reliées par un entrelacs de fines chaînettes emprisonnant sa crinière dans une toile d'acier noir. Elle passa diverses dentelles de métal à ses poignets et à ses chevilles et laissa son buste nu de toute parure, comme elle en avait pris l'habitude pour souligner la cicatrice nette  qui formais un croisant de lune sur tout le côté gauche de son ventre, preuve de l'ultime difficulté qu'elle avait traversé pour mettre Elghinn au monde. Elle était fin prête... enfin exceptée pour sa tenue, mais c'était si accessoire.

La silhouette de Jiph'Kah avec sa jambe et son bras articuler de métal ne tarda pas a arriver, portant une composition inhabituellement eldéenne. Une nouvelle création. La synchronicité la fit sourire et elle porta son choix sur cette dernière. D'une soie d'un noir qui se confondait avec la peau de sa porteur, le drapé étroit fixé à ses épaules par de fausses bretelles et laissant son dos exposer jusqu'au dernier trait qui composait la fresque belliqueuse, se rejoignait au niveau de son nombril pour tenir un drapé aqueux suivant chacun de ses pas.

Elle passa rapidement voir son fils pour le nourrir et l'embrasser, puis ses pieds nus la guidèrent de nouveau le long des couloirs, une vieille comptine eldéenne sur les lèvres. Lorsqu'elle arriva au salon dans lequel aurait lieu le diné, un plat de ce qui semblait être des poivrons reposait déjà sur la table basse bordée de deux sofa. Silencieux comme une ombre, un esclave de sang pur drow se tenait en retrait, prêt à bondir au moindre murmure de leur invité déjà présent : Velkyn.
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Velkyn Xaran
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MessageSujet: Re: Quand la passion détrône la haine, passer de maître à dévoué. [ Krish ]   Quand la passion détrône la haine, passer de maître à dévoué. [ Krish ] I_icon_minitimeMar 8 Aoû 2017 - 19:34




En sortant de la tanière de la forgeronne, Velkyn s’arrêta net, s’adossant contre la grande porte qui la séparait d’elle. Il expira si lourdement, qu’il se demanda si elle ne l’avait pas entendue! Il observa ses mains, les mires grandes ouvertes et ce qu’il vit le laissa pantois : ses doigts tremblotaient. En son corps vibrait une excitation qui lui semblait familière, ce genre de palpitations qui faisait suite à un affrontement, où sa vie aurait été menacée et pratiquement balayée d’un souffle. Ni l’épuisement des mouvements, ni l’adrénaline que provoquait duels, batailles ou rixes, pouvaient justifier qu’il ressente ce sentiment si souventefois apprécié. Il avait discuté, calmement. Il l’avait écouté, réellement. Et alors qu’il se sentit à des lieux de la violence, de la rage, de la colère ou de la cruauté, c’est à ce moment qu’il vivait pareille euphorie ? C’était à n’y rien comprendre …

« Dépêchez-vous! » Tonna l’un des gardes, envers Velkyn qui peu à peu, retrouvait ses aises. Son regard devint plus sévère, ses sourcils se froncèrent naturellement et ses lèvres se pincèrent d’amertume. Là, on le reconnaissait. Ne pipant mot, il se fit escorter jusqu’au parvis de l’immense et opulente demeure, où il retrouva ennuyés et à moitié assoupis, ses deux soudrilles. « Si les choses avaient mal tournées, vous auriez été prêts comme jamais, à en voir la morvine que vous avez au nez. »  Et ce fût ainsi que sorti de leur torpeur les deux soldats, se redressant dare-dare pour s’incliner devant Velkyn. « C’est qu’en vérité … On se disait qu’en fait, si ça tournait au vinaigre, on n’aurait pas su faire grand-chose vu la masse de … »  Ajouta craintivement l’un des deux pleutres. « Ah … C’est qu’alors je me demande bien ce que vous faites ici, à m’accompagner, armés jusqu’aux dents … Peut-être que votre utilité est venue à échéance. »  Phrase à laquelle le porte-parole de la guerre ajouta un peu de concret, en tirant à demi de son foureau, son poignard fétiche, tout en s’approchant d’eux, un sourire mauvais pendu aux lèvres. « L’écoute pas Velkyn, on leur aurait fait payé au centuple, si on avait entendu le moindre bruit suspect … » Ajouta le second pantin armé, visiblement plus sûr de lui que son confrère. « Disons … » Termina le noirelfe prêt à passer au fil de sa lame le couard, se révisant au dernier moment pour simplement le cogner droit en pleine figure. « Je vous donne congé pour la journée. Nous nous retrouverons demain, j’aurai une tâche pour vous. »  

Le restant de sa journée se déroula somme toute fort trop prestement : à peine se soucia-t-il de l’heure qu’il était, qu’il remarqua qu’il se devait de prendre route vers le palais de la princesse de lave. Au moins il eut l’opportunité de mener à bien ce qu’il désira entreprendre avant de retrouver sa femme : il confia sa monture à un adroit palefrenier, il visita une forge spécialisée afin d’entretenir ses armes de prédilection – à défaut d’oser le demander à sa femme – puis, avait miraculeusement déniché une tenue qui lui seyait. Dans les couleurs de sa mère patrie, l’ébène et le carmin étaient mis de l’avant. Pour sûr, l’occasion qui se manifestait devant lui valait largement le coup de déroger de ses fidèles habitudes : Krish ne serait pas déçue.  L’agencement de tissus léchait son corps athlétique de sorte qu’il en tirait des airs nobiliaires sans nécessairement masquer sa charpente guerrière. Il se présenta donc au simili-château de la maîtresse de l’enclume, offrant sans chigner ses armes à l’escorte qui l’accompagna jusqu’au lieu de rendez-vous. Là, alors qu’il se manifesta devant Krish, la bleusaille s’écarta de lui, sans toutefois les laisser seuls. Au moins étaient-ils suffisament en retrait pour que Velkyn incline la tête devant sa femme, les yeux un peu plus bas et le bras à son dos, en une sorte de révérence un peu manquée, mais somme toute respectueuse, quand on connaissait le bonhomme.

« Tu es … » Les mots lui manquèrent, lorsqu’il détailla son habillement, de même que l’organisation de sa coiffure. Ainsi nippée, il se croyait de suite transporté en Elda, son pays natal. Il la revoyait telle qu’elle le fût dans son jeune âge, lorsqu’elle était à part entière Puysarde. Ses traits, son visage, ses vêtements, ses airs, ses cheveux, tout … Si leur relation n’était pas à ce point tendue, littéralement, il l’aurait troussée sur le champ, lui ôtant le peu de vêtement qui recouvrait sa féminité … Et il savait, qu’autrefois, elle se serait offerte à lui comme une fleur que l’on cueille, car ce genre de relation, soudaine, brusque et presque animale, la comblait de bonheur. « Magnifique. » Termina-t-il, en tâchant de freiner ses ardeurs, bien que son regard le trahisse.


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