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 La dernière traque de Suomar

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MessageSujet: La dernière traque de Suomar   La dernière traque de Suomar I_icon_minitimeMar 6 Juin 2017 - 14:24

La dernière traque de Suomar 553469Aretan
Suomar Weizenmasser


Suomar Weizenmasser était un homme bon.
Fier arétan, homme de labeur depuis des générations, il était le père d'une douzaine de marmots dont quatre en bas âge. Originaire du bourg de Rimbert, la famille Weizenmasser était connue parmi les basses gens pour la faible mortalité de ses nouveaux nés. Il en était de notoriété publique, à un tel point que ménagères et mégères en venaient à vanter la semence fiable du patriarche des Weizenmasser. On en venait presque à le jalouser pour cela, pis encore que pour la qualité de ses champs et la bonne santé de ses bêtes.

Ainsi Suomar menait une existence paisible, autant que faire se pouvait pour un métayer de la Malelande. N'ayant jamais eu l'esprit à guerroyer, il évita tout du long de sa vie l'appel des armes. La carrière de reître ne l'avait jamais séduit, trop de ces gens aux torses bardés de fer n'étaient rien d'autre que des canailles attirées par l'or et le sang. Pour lui la satisfaction naissait d'un travail bien fait et pour toutes récompenses, se contentait-il d'un bon soupé.
Réellement on ne trouvait peut-être pas meilleurs type d'homme en Arétria.
Mais malgré pléthores de qualités, Suomar possédait un gros défaut : C'était un idiot. Cela lui avait mainte fois joué des tours. Heinrich le Remouleur lui facturait ainsi toujours du double quand était venu le temps d'aiguiser les faux. Murdo le Meunier arrivait sans difficulté à lui subtiliser un sac de grain ou deux par récolte et Lorgan le Boucher lui versait trois fois le prix en dessous de la livre de viande. Et tout le monde était au courant, sauf le bon bougre.

C'est à l'aube de ce mois de Karfias, que sa simplicité d'esprit lui joua un dernier tour.

Un matin, le bon homme eut la mauvaise surprise de retrouver sa grange éventrée. Les gonds de la porte méticuleusement brisés, le chien de garde réduit au silence par un coup de piolet. Sans aucun doute l'œuvre de vil malandrin !
Le troupeau de ruminants qui passait la saison froide en ces lieux avait disparu, laissant derrière lui une pagaille sans nom. Les traces de pas s'en allaient en toutes directions et n'avaient pas encore été recouvertes.
Si la perte de son troupeau l'attristait, c'était uniquement lié à la disparition de sa génisse favorite, la belle et ronde Liseronne. Jamais il n'avait connu une bête aux pis si généreux, capable à elle seule de remplir deux fois le baquet. Elle avait été aussi sa proche compagne lors des longues saisons de pâture dans la Malelande. De ce fait aussi, tout le monde était au courant.

Alors Suomar c'était lancé à sa poursuite, car Liseronne possédait un sabot quadruplement fêlé, un signe qu'il réussit à reconnaître dans la neige. Paré de ses plus lourdes fourrures et de ses bottes les plus résistantes, il s'en alla traquer la piste alors que le petit jour était à peine levé. Son départ fût accompagné de la brise charriant d'aiguisés frimas.
Ses pas le menaient au Nord, au milieu du jour il avait pénétré loin en Malelande. Mais ce qui avait était brise se changea lentement en blizzard et cela sans que Suomar ne s'en aperçoive assez tôt. Les traces de la belle et ronde s'effacèrent devant lui et la tempête blanche en vint même à cacher les premiers signes du crépuscule approchant.
L'éleveur se retrouva bientôt perdu dans l'enfer blanc. Il marcha encore longtemps, ayant pris la décision de revenir sur ses pas, il ne réussit au mieux qu'a zigzaguer entre les congères.

Suomar Weizenmasser ne regagna jamais son aimant foyer. On retrouva le lendemain son corps à quelques lieux de la ferme, statue de glace trônant debout, levant un bras afin de se cacher les yeux.

_________________
Ombre fugace
Maître de ton destin

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Site de l'artiste: http://www.3mmi.org/v9/
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MessageSujet: Re: La dernière traque de Suomar   La dernière traque de Suomar I_icon_minitimeMer 7 Juin 2017 - 19:10


"Les rapports sont troublants."

Aussi troublant que l'était l'état politique péninsulaire, c'est dire. Judith était encore choquée des événements d'Etherna. Et légèrement déçue. Avait-elle surestimé la capacité à gouverner de Louis ? Ou sous-estimé de Charles ? Une chose était certaine, Judith risquait d'être un peu plus présente dans l'administration du duché d'ici les prochaines énnéades, s'était-elle promis. Mais cela, pour l'instant, n'importait pas encore. Car l'hiver était là avec son lot d'adversités.
Et, en l'occurence, ils semblaient avoir touché le gros lot.

"Ils le sont, en effet, confirma Judith. Rien ne peut expliquer un tel froid, venu de nul part. Maître Katz est-il actuellement dans la Citadelle ?"
Aube, l'un de ces mystérieux conseillers dont s'entourait Judith, hocha la tête.

"Faites-le donc venir,
demanda-t-elle, que nous pussions donner du sens à tout cela. Bernard, faites donc un tour aux archives et apportez-moi la carte du père Davoult des eaux et des forêts de Sainte-Berthilde. Et, de grâce, mettez plus de bois dans ce feu, faute de quoi nous mourrons dans l’heure..."

Judith se frictionna les mains et les avant-bras avant de reprendre l’écriture. Les missives devaient se faire vite, et s’envoyer aux seigneurs des quatre coins du marquisat ; vassaux y compris. Le contenu des lettres était très technique, réservé aux yeux des intendants et aux seigneurs des fiefs berthildois, mais le principe, bien clair. Un couvre-feu allait être ratifié à l'ensemble du peuple du marquisat, interdisant quiconque de sortir après le coucher du soleil. D'autres recommandations étaient adressées aux seigneurs; une fraction des serfs corvéables se joindra à la branche locale de la guilde des bûcherons pour couper les bois alentours pour peu évidemment de fournir gratuitement au seigneur et à la chapelle locale une part des rondelles amassées. La convenance était de mise avec les fiers seigneurs berthildois, qui ne sauraient souffrir d'un décret imposé à leur détriment; mais la raison commandait ses mots, et espérait qu'au moins certains de ces nobles, reconnaissant la raison dans ses propositions sauraient faire la part des choses.
Mais le bon sens ne suffisait point dans le monde féodal, et certaines pressions devaient néanmoins être opérées pour s'assurer de la bonne volonté de tous.

Ainsi, quant à ladite guilde des bûcherons; un édit marquisal, écrit de main propre par Judith et approuvé par le régent, a interdit à l'ensemble de la corporation toute spéculation sur la vie des sujets berthildois. Aussi est-il fixé un maximum convenable sur le prix du bois pour l'ensemble des vendeurs; tout spéculateur, profitant d'une pénurie, pratiquant un prix au-dessus de la tranche imposée sera immédiatement arrêté, et ses réserves distribuées à la chapelle néerite la plus proche.

Maintes mesures furent également proposées ou imposées, mais le principe restait le même : minimiser les dégâts, voire, par la grâce de la Damedieu, les amortir complètement… Mais ces derniers rapports changeaient complètement la donne. Subitement, Judith leva la tête, surprise de voir surgir le physicien habillé de bleu et d'orange.

"Ah, Maître Katz. C’est un plaisir de vous revoir. Il est dommage que vous n’ayez point visité Sainte-Berthilde dans de meilleures conditions ; le printemps donne au paysage des teintes dignes des plus belles œuvres d’art de ce Sud dont vous venez, dont nous emprunterions bien un peu de chaleur. "

« Je ne suis point du Sud, même si j'y vécusse quelque temps. Quant à cet hiver, il n'en reste qu'un mois; ma foi ! Je saurais bien attendre un peu. Vous m’avez fait mander ? »


Judith pinça sa lèvre inférieure. Il restait peut-être un mois à passer à Cantharel, mais Cantharel était bien mieux lotie que le reste de la Capitale et le reste du Marquisat. Les pauvres diables, dehors, n'avaient peut-être même pas l'énnéade, si rien n'était fait.

" En effet, maître Katz, confirma-t-elle. Il semblerait que cette neige soit des plus froides. La rumeur, où plutôt les dépêches qui viennent de me parvenir de plusieurs domaines, eux même ayant reçus de plusieurs prévôtés des nouvelles alarmantes concernant la violence du froid. Eyroles, Ronceroc, jusqu’en Arétrie… Encore, et toujours la même teneur : Des gens piégés dans des blizzards si froid qu’ils en meurent figés dans le givre."

" Figés dans le givre ? Vous voulez-dire que…"

"Mort, paralysés par le froid, mon bon monsieur."

Katz haussa un sourcil. Sûrement, ils ne parlaient pas de la même chose. "Vous voulez dire qu'on les a retrouvé par terre, épuisés par le froid, mort de ce que certains appellent 'hypothermie', c'est cela ?"

Judith secoua la tête, négativement. "Je ne vous aurais pas mandé pour de simples malignes engelures, Maître. L'on a retrouvé ces pauvres diables figés devant leurs demeures."

"Mais… C'est impossible !
murmura l'ancien physicien de l'Arcanum. Savez-vous ce qu'il faut pour geler entièrement un corps humain au point d'en paralyser vivant le propriétaire…?"

Judith sourit.

"Si je vous ai convoqué, c'est bel et bien pour rayer l'hypothèse naturelle de la liste, mais il est clair qu'aucun blizzard, si froid soit-il, ne soit capable d'une telle sorcellerie. Vous pourriez éventuellement étudier l'un des corps sur place...


Judith arrêta de parler, laissant Katz prendre le temps de lire les rapports et les descriptions associées. Celle de Ronceroc, notamment, faite par Gassien, semblait particulièrement bien décrite. Un peu trop bien décrite, même, songea Judith. Le seigneur Gassien, bien que très cultivé, avait un intérêt à peine dissimulé de la chose morbide...

"Cela est inutile, déclara Katz après un moment, coupant court aux pensées de la dame. Madame, un corps humain subissant un froid violent fatigue; il s'effondre, et seulement alors, le feu de son âme s'éteint, ce qui lui permet de geler. Voilà pourquoi le sang est chaud lorsque nous sommes encore vivants, voilà ce que veut la Nature; et voilà pourquoi tout voyageur vous recommandera de marcher si la fatigue vous envahit en grand froid; bien des livres en en parlent. Or Ici, nous avons à faire à quelqu'un dont l'âme disparut alors que le feu brûlait encore; car il était encore debout. C'est de la magie, madame, et une magie de bien mauvaise augure."

Judith acquiesça, et se tourna vers Aube.

"La première victime fut observée en Arétria. Je pense que cela est parfaitement de votre ressort, messire Aube."

L'homme, tout vêtu de noir, sourit. "Bien sûr."

"Si je puis me permettre, il me plairait bien de vous accompagner. Si je professais la physique à l'Arcanum, c'était pour permettre aux élèves de mieux comprendre la Magie. Peut-être pourrais-je vous aider à identifier quelque élément suspect ou surnaturel durant votre enquête..."


L'apreplainois avait clairement l'air enthousiaste. Judith jeta un bref regard encourageant vers Aube.

"Ma foi... Pourquoi pas ? Je vous guiderai dans la Malelande, que je ne connais que trop bien. Mais ne vous attendez pas à trouver en moi quelqu'un de loquace : l'endroit est aussi perdu et vide que l'est son comte à l'heure actuelle."



Dernière édition par Judith d'Hardancour le Mar 13 Juin 2017 - 10:41, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: La dernière traque de Suomar   La dernière traque de Suomar I_icon_minitimeMar 13 Juin 2017 - 10:15


Aube jura. Enfant du pays, il connaissait la rudesse du temps arétan, mais les étendues de neige à perte de vue frôlaient l'absurde ; sa Malelande natale, qu’il connaissait si bien, était recouverte d’une large étendue de neige. Les routes l’étaient également, mais son destrier tenait le coup. Le mulet de Katz, un peu plus petit, se déplaçait au même rythme, le savant souriant à chaque coup d’œil de l’homme de confiance de Judith avec une constance irritante. Même l’accent de ce dernier sonnait comme celui d’un arétan en pleine crise d’épilepsie.
« Jarninéera. La route s’est effacée. »
Depuis combien de temps faisaient-ils du hors-piste ? Il s’arrêta quelques minutes pour réfléchir, et se repérer.
« Peut-être devrions-nous suivre le soleil… ? », suggéra le physicien.
« C’est une idée, concéda l'espion. Mais il serait imprudent de quitter les sentiers battus. Je connais bien l’endroit. Ici, les bourgades et les auberges suivent le tracé de la route. Quittez-la et il n’y aura absolument aucun moyen de se réfugier, si le temps se gâte. La route se déploie néanmois en ligne droit, et je me souviens encore l’avoir repéré dans l’heure. Nous devrions revenir sur nos pas.»
Katz hocha la tête.
« Vous n’y pensez pas, mon ami. Reculez un peu. »
Le professeur descendit de selle, la neige couvrant ses mollets, s’avançant.
« Mais, que faites-vous…?! » L'apostropha Aube. Voulait-il avoir des engelures ?
« Reculez, vous dis-je ! »
Katz s’agenouilla, posant une main à hauteur de la neige. Alors, au grand désarroi de l’espion, une vive lumière apparut, faisant fondre la neige autour, laissant apparaitre l’herbe en-dessous. Mais brusquement, d’un bref mouvement de la main, Katz envoya la boule de feu en face de lui, créant une trainée jaune et enflammée d'abord, puis verte alors que l'herbe sous la neige apparaissait petit à petit. Il réitera l’opération sur les quatre coins cardinaux, veillant à éviter le groupe.
« Par les Cinq, vous êtes un sorcier ! »
« Le terme précis est 'mage', admit-il fièrement. Je fus élève à l'Arcanum avant d'y être professeur. Néanmoins, il faut admettre que , contrairement aux archimages qui professaient la magie en ce lieu, je suis très mauvais en pratique.»


Aube fuma. C'était bien la meilleure.
"Êtes-vous seulement sûrs de ne pas nous attirer le malheur d'un autre blizzard avec votre... Nigromancie ?"
Katz haussa un sourcil, puis haussa la deuxième. « Que de bêtises en une phrase ! maintenant que nous avons repéré la grande route, je vous suggère de ne pas s’attarder céans, et de rejoindre la prévôté mentionnée par Dame Judith. »
***



“Voilà donc notre cadavre. La roture n’a pas osé y toucher. "
Gelé,  les mains devant lui, semblant se protéger de quelque chose, au milieu de la neige qui le gardait bien frais. Katz s’approcha de lui, levant un index près de son visage. Aube pouvait jurer que son index scintillait. Katz fit une légère moue préoccupée, mais fit dissimula son expression en se détournant du corps, faisant mine de chercher des indices autour de lui.

« Eh bien, commenta le savant, intéressons-nous au lieu dit. Une plaine, quelques arbustes çà et là, une vingtaine de pouces de neige. Tout semblerait montrer que notre homme a péri d’un grand froid et, en conséquence, d’un manque de chaleur vital. »

« J’ai vu des gens mourir de froid. Ils ne meurent sûrement pas debout. »

« Précisément. L’effet engourdissant du froid fatigue et endort, alors qu’ici, notre homme est mort debout, se protégeant le visage. Dites-moi, vous qui connaissez bien le pays, avez-vous déjà entendu des rumeurs sur un événement de même nature ? »

« Pas que je sache, répondit Aube. Des morts de grand froid, comme je l'ai dit; oui, sans doute aucun. Les froids arétans sont rudes, mais ceci ne relève pas de la rudesse. »
Il restèrent un instant, silencieux, observant la scène. Cela ne présageait rien de bon. Des mages drows terroriseraient le territoire berthildois ? Ou serait-ce les wandrais ? Ou, comme le disaient certains des villageois et leur prêtre, un augure de la colère divine ? Après quelques instants, Katz prit la parole.

« Voilà ce que je vous suggère
. Enquêtons-donc et cherchons tout indice, fût-il magique ou non . Je commencerai par le lieu du "crime", ,et  je vous laisse la demeure du sieur. 

Aube opina du chef. « Saurez-vous retrouver l’auberge ? »
Katz se fendit d’un de ses grands sourires barbus. « Je saurais me débrouiller. »
HRP:
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