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 [Libre] Vers les portes du Septentrion - Les terres d'Oësgard

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Lœthwil
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MessageSujet: [Libre] Vers les portes du Septentrion - Les terres d'Oësgard   [Libre] Vers les portes du Septentrion - Les terres d'Oësgard I_icon_minitimeVen 11 Aoû 2017 - 22:00



en suite à l'étreinte du bois maudit

Oglicos de la cinquième ennéade de Karfias
Dixième année du Onzième Cycle
Oliya Oësgardien


Réajuster la large coupelle de fibres végétales tressées qui te servait de chapeau était le seul geste te sortant de la monotone routine qu’était l’enchaînement de tes pas à travers les épais monticules de neiges accumulés sur les berges du fleuve à moitié gelé. En cette seconde moitié du second mois d’hiver revenait peu à peu des temps plus cléments, et malgré tout, les fourrures qui t’enserraient le cou n’étaient pas de trop. Tu plains les humains, les créatures fragiles peuplant les terres des contrées que tu longes. Tu plains les pauvres âmes qui s’acharnent au loin, tentant vainement d’arracher quelconque substance à la maigre végétation poussant en ces lieux, ou de guider des bêtes réticentes vers des points d’eau colonisés ou par la boue ou par la glace.

Tu rêvasses, l’oreille portée sur les échos Dissonance encore proche, et de la Symphonie portant par-delà la berge opposée. Tu souris, apposant, opposant et composant à partir de l’air de la Vie et de celui de la Survie des messages n’appartenant ni à l’un ni à l’autre. Tu t’amuses à chercher un équilibre, à tendre vers l’un puis vers l’autre, fouillant dès à présent les options qui s’offriront à toi lorsqu’il te faudra immanquablement soutenir le sens que personne n’a jamais trouvé aux cris de l’Aduram. Tu t’amuses à chercher quels en sont les reflets déjà présents dans les chants de l’Anaëh, quels sont les notes sur lesquelles il faudra t’accrocher, quels sont les mots qui t’en seront inspirés.
Tu t’accroches à un chant puis à l’autre et aux deux au même moment, sans plus de difficulté que cela, malgré la discorde que vient par instants semer dans ta contemplation le tintement des arcanes. Après tout le Voile aura rendu tant de force à votre forêt – ainsi qu’à sa folle de sœur cadette – que les racines de leurs arbres sont allées jusqu’à faire chanter les brins d’herbes étouffant sous la neige des versants orientaux des terres des petits-peuples.

Tu penches ta coiffe du côté d’où viennent les rayons du soleil, et t’autorise à poser l’œil sur les trois familiers faisant chaotiques révolutions autour de ta personne ; les trois fées, nées chacune d’un des trois éléments sur lesquels tu possèdes main mise et semblant de leur propre chef se livrer à un duel dans trois directions. Elles sont ton bras lorsqu’obstacle se lève et ton refuge lorsque le temps est long. Elles sont le témoin de la permanente activité de tes vaisseaux mystiques, et surtout le témoin du profond ennui qui te prendrait à contempler des paysages sans fin marqués d’un Chant trop jeune, déjà après à peine un jour de marche.

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Lœthwil
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MessageSujet: Re: [Libre] Vers les portes du Septentrion - Les terres d'Oësgard   [Libre] Vers les portes du Septentrion - Les terres d'Oësgard I_icon_minitimeMar 15 Aoû 2017 - 1:22


Il est toujours quelques heures dans un jour durant lesquelles la nature prend pitié des vivants. Durant les étés Zurthans, c’était la nuit. Durant les automnes d’Anaëh, ils étaient aussi aléatoires que le trajet des nuages de pluie, et durant l’hiver Oësgardien, il s’agissait de l’arrivée à son zénith de l’astre du jour. Pour autant que le soleil ait daigné rester plus longuement dans à cette position, probablement cette époque de l’année aurait-elle été moins invivable pour d’autres créatures pensantes que les Sylvains et le petit peuple. Les êtres les moins résistants de la création avaient au moins ces brefs instants pour se consoler, et vainement tenter d’accomplir ce qui est habituellement la besogne d’une journée. Et cela tenait autant pour les créatures pensantes que pour les sans-le-souffle.

Tes pas t’ont mené au plus proche des rives du grand fleuve et tes yeux en scrutent avidement la surface alors que tu continues lentement ta marche à travers le pays des hommes. Les heures à traverser les neiges à grands pas, à lutter contre les accès de blizzard, le corps et l’esprit partagés entre l’effort physique et l’ouverture au monde mystique que tu n’as – la présence de tes familier à l’appui – que trop peu quitté au cours de ton pèlerinage ; au zénith, à l’heure où le soleil est doux, viennent mander leur tribut.

Baies ou champignons, ce ne sont pas les quelques denrées d’appoint récoltées au cours de ton parcours qui feront définitivement taire les réclamations de ton estomac. Tu as besoin de plus que de quelques miettes, mais heureusement pour qui sait où chercher, la rivière au zénith est bien généreuse. Friands ou fuyant cette bouffée d’énergie, les animaux à sang froid, discrètement mais sûrement, marquent la surface des signes de leur présence proche, trahissant leur couverture aux yeux du chasseur. De ce côté un banc d’alevins quitte le couvert d’un rocher pour chercher espace où prendre leur bain de soleil entre les blocs de glace flottante, par là une tanche flâne, perdue dans sa routine hivernale, tandis qu’au-dessus de la surface, le prédateur d’un claquement sec du poignet fait tomber la sentence sur ce qu’il a choisi être sa proie.

Luimërcania et Kemercania glissent à travers les airs, mimant à l’exactitude ton mouvement après qu’elles aient pris place. À la demande de l’une les flots s’ouvrirent jusqu’à la fine couche de boues recouvrant les galets du fond. Sous l’action de l’autre les vases se condensèrent en une mortelle aiguille et traversèrent le crâne de l’anguille ayant eu le malheur de les remuer dans sa recherche d’un abri qui la protégerait de l’éblouissant soleil de midi. Ta main se saisit du poisson ainsi mis-à-mort, et par la même occasion signe le retour à leur place naturelle, selon les forces régissant votre monde, des éléments déplacés.

- D'un protégé de Mëlien à un autre. tu souffles à voix basse

Ruivërcania n’aurait même pas pour rôle de rendre la température du poisson plus agréable à tes papilles. Assis sur les abords de l’Oliya en territoire étranger, entamant ta première bouchée de chair crue, trouver un quelconque plaisir gustatif est le dernier de tes soucis, mais il faut bien l’avouer, la saveur de ta prise est loin de te déplaire.
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MessageSujet: Re: [Libre] Vers les portes du Septentrion - Les terres d'Oësgard   [Libre] Vers les portes du Septentrion - Les terres d'Oësgard I_icon_minitimeMer 30 Aoû 2017 - 14:45

- Et pis v'là que c't'arluchon vient mander la pitance. Mais qu'j'ai rien à lui mettre sous la dent, déjà qu'j'ai à peine une tartouffe à m'mettre sous la mienne... Mais rien que l'temps d'aller à la grange, que j'y r'trouve le ch'tiot la tête dans l'bâchat.

- Foutredieu ! S'exclamait l'autre en rajustant sa pique sur son épaule.

- Ah... Eh ! J'y ai dit d'pas toucher c'te bectance du porc, mais il a rien voulu entendre. J'ai dû l'boulailler et l'beugner pour le calmer. Penses bien qu'c'tun vrai crève-cœur, alors j'l'y ai emmené à la grand' ville voir les prêtres. M'est avis qu'c'était la seule solution pour qu'il passe l'hiver.

- Ah ça j'veux bien l'entendre ! L'hiver est dur c't'année. Je r'grette que ça dâle pas un peu plus. Soupirait l'homme en secouant la tête. Et t'as ravitaillé ton stock de bectance d'puis ?

- Oh ! Ohohoh ! L'mari d'ma sœur, qu'est morte l'année dernière, y a canné pendant l'hiver. Il acaboualait con ! Terrassé l'pauvre homme, alors j'y hérité de tous ses porcs et deux d'ses biques. T'penses bien que j'vais me faire du bon graillon maint'nant ! Répondit-il dans un rire gras, avec un air des plus satisfait sur le visage.

Les hommes avançaient dans la neige, habillés de larges habits de cuirs et de fourrures lourdes qui rendaient leur progression déjà compliquée encore plus lente. Parés contre le froid glacial et les vents mordants, les deux fermiers s'en allait découper la glace : L'un portait la pique, quand l'autre tenait la cagette et le crochet. A l'approche du fleuve, l'un stoppa l'autre, pointant du doigt l'énergumène accroupi sur la berge.

- Crénom, on est pas qu'les seuls à vouloir s'en ramener des bouts d'glace, r'garde don' !

A mesure qu'ils approchaient, l'un comme l'autre se voulaient toujours plus méfiant. En cet hiver mémorable, les crève-la-faim courraient la landes pour s'y dépouiller quelques bonnes et honnêtes gens.

- Le gât est dépoitraillé... Souffla l'un à son camarade.

- Non... Dépenaillé seulement. On jurerait qu'il s'est j'té dans un bousson... Corrigea l'autre, qui tirait la cagette. Eh ! Eh ! Scandait l'homme en levant le bras pour attirer son attention, alors qu'il n'était qu'à à peine dix mètres. Il vient prend' d'la glace l'ami ?!

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MessageSujet: Re: [Libre] Vers les portes du Septentrion - Les terres d'Oësgard   [Libre] Vers les portes du Septentrion - Les terres d'Oësgard I_icon_minitimeLun 25 Sep 2017 - 17:46


Tes dents s’enfoncent à travers la peau coriace puis la chair élastique, les muscles de ton cou se contractent pour mieux en arracher des lambeaux, puis ton univers auditif n’est plus que bruits de mastication et de déglutition. Un de ces rares moments de réelle et complète détente. Sans que la menace des monstres de l’Aduram ne pèse dans ton dos. Sans que les continuels ordres de la Dissonance ne te baladent à travers les bois. Sans que la Symphonie ne te mette en face ni du passé ni du destin. Juste toi, ta proie, et le vent d’hiver. Juste toi, ton repas, et les Chants faisant un murmure assez lointain pour que tu puisses un instant oublier ta mission, retrouver le Souffle, retrouver le Choix, la Liberté.

Les fées dansent un ballet chaotique atour de toi, marquant à la place de ton visage trop occupé à danser autour des arêtes ce que l’on pourrait appeler une certaine joie. Une joie maussade, comme en connaissent les guerriers entre deux affrontements, mais tout de même un heureux instant. De tout Miradelphia, les terres mortelles n’étaient certainement pas les plus belles, mais elles étaient les plus clémentes. Ici il ne servait à rien de craindre la nature, la guerre entre Calimenthar et Kÿria l’ayant faite assez faible pour que puissent la dompter les enfants d’Elenwë. Les Arïn sont des créatures de peu de sagesse, et leur monde est à leur image : manquant de richesse. Autant de constats rendant d’autant plus honteuses les conséquences de la guerre de l’ancien Linoïn. En ce temps-là les Sans-Mémoire créèrent leur pire ennemi, une population d’elfes blessés, mais libérée de la retenue qui lui coûta tant d’âmes. En ce temps-là les Sans-Mémoire manquèrent d’offrir à l’Anaëh la seule chose qu’elle refusait d’assumer : sa force brute… mais l’Aduram fut rejetée, et les elfes créèrent l’instrument de leur propre ruine.

Triste histoire que celle de la forêt à travers laquelle Mëlien dût faire couler des rivières de sang.

Tu continues d’apprécier ton festin, en arrivant bientôt à bout, lorsque tes oreilles se lèvent, attirées par un cri de bête non loin. À la première créature en répond une autre, de la même espèce, avant qu’elle ne reprenne son tour de parole, plus fort… ou plus près. Avec le temps les cris de bêtes s’alignent en voyelles et consonnes, en mots et en phrases, mais sans jamais faire plus de sens à ton ouïe que s’il s’agissait de beuglements bovins. Et pourtant dans les pays Vaanis, tu avais eu maintes fois l’occasion d’entendre parlée la langue Arïn. Pas assez souvent probablement, pas dans des cas d’assez grande importance pour que tu prennes la peine d’en apprendre plus que quelques bribes, loin d’être suffisantes pour déchiffrer le patois des campagnards. Ton instant de liberté s’achève maintenant, injustement interrompu par tes deux bienheureux compères.
Les Oësgardiens se veulent méfiants, mais leur indiscrétion est presque comique. Des hommes il n’y a probablement que les érudits et les soldats qui savent qu’il est moins aisé d’échapper à la vue des elfes qu’à la leur ou à celle des Drows… et il n’y a probablement que les érudits et les soldats pour reconnaître un elfe à cette distance.

Tes oreilles tressautent une nouvelle fois, lorsque mettant de côté leur méfiance, ils en viennent à te héler. Ils n’approchent tout de même pas plus que de nécessaire, prouvant qu’ils ne sont malgré tout pas entièrement à leur aise. Que fais-tu ici ? Avoue-le leur, et il ne leur en faudrait certainement pas plus pour que ta présence leur devienne confortable… sauf que tu n’en avais pas envie. Pour l’heure, la solitude t’allait parfaitement. Composer avec deux hommes dont tu ne comprenais qu’à peine les babillages t’épuisait rien que d’y penser, alors tu t’es levé.
Trop loin pour qu’ils réalisent la différence de taille, ta silhouette proche de celle des Drows masquée par les couches de fourrures et de plumes, ce n’est pas si facilement que tu te débarrasserais d’eux. Tes familiers, la manifestation de ton art, en révolution autour de toi, auraient certainement un plus fort impact.

Un large moulinet de poignet. Luimërcania s’éloigne d’environ un mètre en direction de la rivière. La fée aqueuse s’agite, lève un bras au ciel, et par des moulinets de l’autre tisse de longues fentes à travers les glaces couvrant l’Oliya. Ta main se fige, le second bras de la fée monte vers les cieux, et la glace s’arrache du fleuve. De ses gestes ton familier en accompagne les bris sans grand effort, les guidant jusqu’à la cagette portée par l’un. La caisse fut vite remplie.

- De rien.

Des mots parmi les rares que tu connais de leur langage ; glace étant le seul des leurs que tu aies compris. Tu arraches un nouveau bout de chair d’anguille. Restait à espérer que tu ne te sois pas trompé, et que leur besogne faite, ils te laissent à ta tranquillité.
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