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 Annibas Melpomène

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AuteurMessage
Annibas Melpomène
Humain
Annibas Melpomène


Nombre de messages : 15
Âge : 29
Date d'inscription : 26/07/2017

Personnage
:.: MANUSCRIT :.:
Âge :  41 ans
Taille
:
Niveau Magique : Arcaniste.
Annibas Melpomène Empty
MessageSujet: Annibas Melpomène   Annibas Melpomène I_icon_minitimeMar 1 Aoû 2017 - 22:09

Identité
Nom/Prénom : Annibas Melpomène
Âge/Date de naissance : 41 ans / 10ème jour du mois de Karfias de la 968ème année du 10ème cycle
Sexe : Masculin
Race : Humain
Faction : Péninsule
Alignement : Chaotique neutre

Particularité : A tendance à être perdu dans ses pensées. Lorsqu'il est nerveux, il frotte de son pouce droit son alliance.


Métier : Mage (domaine de l’immatériel, maîtrise de la lumière)
Classe d'arme : Magie / Corps à corps (niveau très débutant)


Possessions & Equipements :
Les deux possessions les plus chères au cœur d’Annibas sont sans conteste sa bague d’argent sertie d’un saphir étoilé et son alliance d’or. Mais le vieux grimoire recouvert d’annotation et de runes sans le moindre sens qu’il garde en permanence avec lui a tout de même une grande importance au cœur du mage qui y a couché par écrit toutes les règles et les subtilités du langage qu’il s’est lui-même créé. Outre ses habits, Annibas se déplace toujours avec une besace en cuir usé contenant une outre, un petit coffret de cèdre décoré d’arabesques en argent servant à entreposer un nécessaire de calligraphie –diverses encres, une plume et quelques feuilles- son grimoire, des couverts de bois, un couteau et une pierre servant à l’aiguiser ainsi qu’un briquet, quelques mèches et, bien souvent, quelques fleurs colorées qu’il cueille régulièrement. Une épée sans fioriture, simple et solide, pend à la ceinture d’Annibas, même si celui-ci ne sait que peu s’en servir.


Apparence :


  • Taille : 1m76
  • Couleur des yeux : vert émeraude


De loin, Annibas pourrait paraître tout à fait banal. Sa silhouette ne montre pas l’embonpoint coutumier de son âge mais sa carrure n’est guère musclée. Bien qu’ayant des épaules bien carrées, il ne fait aucun doute que cet homme mûr n’a pas la carrure d’un homme faisant travailler ses muscles quotidiennement tel qu’un combattant et sa peau n’a pas la couleur tannée du paysan travaillant toute la journée à son champ. Cependant, lorsque le mage se rapproche, il est aisé de constater que bien que peu proéminents, ses muscles n’en restent pas moins solides et donnent une allure vigoureuse au personnage. La démarche d’Annibas n’est guère agile, celui-ci préférant marcher rapidement qu’avec grâce. Ses gestes sont précis mais, encore une fois, n’ont pas la grâce qu’aurait un acrobate. Si, d’aventure, il arrivait qu’on le voie torse nu, l’on constaterait alors que quelques graisses commencent tout de même à se stocker sur son ventre bien que celui-ci paraisse toujours plat derrière les habits qu’Annibas a coutume de porter.

Coupés court et autrefois bruns, les cheveux du quarantenaire tirent désormais sur le gris, tout comme sa barbe qui a semblé perdre de ses couleurs plus rapidement. Annibas préfère la porter relativement courte et il est rare de le voir sans car il en prend relativement soin et ne nécessite donc pas de la raser entièrement souvent. La jeunesse s’est échappées du visage du mage, mais celui-ci peut se targuer d’avoir plutôt bien vieilli. Nombreuses sont les rides qu’arbore désormais son visage mais le temps n’a pas fait affaisser ses joues ou son menton, laissant un certain charisme au personnage. Les lèvres fines d’Annibas sont surmontées d’un nez convexe laissant place à des yeux au regard émeraude perçant que des sourcils broussailleux ont tendance à rendre sévère. La voix grave d’Annibas est capable de prendre des intonations sèches comme d’une impressionnante douceur et cache difficilement ses émotions, tout comme les expressions de son visage. Bien souvent, lesdites expressions se résument à un air perdu dans un flot continuel de pensé et de réflexion ou à l’air intrigué de celui qui essaie de saisir tous les sens cachés de ce qu’il voit et entend.

Annibas a coutume de s’habiller plutôt sobrement bien qu’avec des habits de qualité. Il porte bien souvent des sobres bottes de cuir sombre, un pantalon noir en lin à la coupe droite surmonté d’une chemise de lin blanche serrée à la taille par une ceinture de cuir noir sur laquelle il est possible d’accrocher un fourreau d’épée. Lorsqu’il voyage, Annibas se recouvre d’une longue cape noire disposant d’un capuchon pour les mauvais temps. Pour les hivers trop froids, le cuir et la fourrure peuvent s’ajouter à la tenue du mage. Une apparence si peu colorée peut être étonnante pour un mage de lumière mais Annibas a toujours préféré pratiquer son art en paix et ne pas se faire remarquer, la discrétion que lui confèrent ses habits sobres lui va donc très bien. Deux détaille peuvent, cependant, attirer l’œil : la bague d’argent sertie d’un magnifique petit saphir étoilé qu’il porte à l’index de la main gauche et le jonc d’or qu’il porte à l’annulaire de la main droite.


Personnalité :
Annibas fut une personne souriante autrefois mais les évènements de sa vie ont profondément implantés la mélancolie dans ce triste personnage. Aussi, il n’est pas rare, le soir, que la tristesse envahisse le cœur de l’homme mur en faisant resurgir des images d’un passé plus doux. Cette réaction aux évènements s’explique par le naturel calme et pensif d’Annibas qui a toujours aimé se perdre dans le fleuve tortueu de ses pensé plutôt que de s’agiter partout. La colère n’est pas un sentiment très dominant de cette personne –si l’on oublie une bien triste période de sa vie désormais révolue et qui s’est changée en grande mélancolie-. Annibas a tendance à peu parler mais il n’est pas difficile de voir qu’il écoute ses vis-à-vis avec attention. Cette attitude taciturne le rend certainement peu avenant mais lorsqu’il ouvre son cœur à une personne, celle-ci peut découvrir en lui un ami fidèle et attentionné qu’il ne soupçonnait peut-être pas. Prudent et réfléchit, Annibas n’aime pas prendre des décisions trop rapidement mais cela ne le paralyse pas pour autant lorsqu’il est nécessaire d’agir rapidement.

Annibas est un être passionné, il est à la fois capable de se lancer à corps perdu dans une tâche qu’il aime particulièrement et de montrer une mauvaise fois flagrante à faire un travail qu’il n’apprécie que peu. Heureusement pour lui, le quadragénaire aime plus que tout pratiquer son art, voyant une magnifique poésie dans l’utilisation de la lumière t'aimant à retranscrire ce que son imagination fertile voit du monde par quelques images d’une grande beauté. Une autre grande passion du personnage est l’écriture et la lecture, deux choses qui ont éclairci les périodes sombres de son enfance. Bien qu’écrire ses pensées fugitives apporte du bonheur à Annibas, celui-ci n’égale pas le plaisir qu’il a à complexifier et compléter le langage runique qu’il a inventé dans sa jeunesse. Ainsi, il n’est pas rare de le voir rajouter des commentaires et des runes dans un vieux manuscrit abimé par les années lors de son temps perdu.


Capacités magiques :
Annibas est né avec une grande sensibilité à la magie. Il n’a jamais éprouvé le moindre mal à voir les courants d’énergie mystique se déplacer dans le monde bien qu’il lui fallût un certain entrainement pour distinguer les variations dans ces courants provoqués par l’utilisation de la magie. Annibas distingue la magie dans le monde matériel comme une sorte de nuage composé de millier de gouttelettes colorées qui se déplace même à travers la matière plus ou moins vite en suivant un courant ordonné. En fonction des lieux et des jours, ces nuages de fines gouttelettes, qu’il nomme lui-même « brume » peuvent être stagnants, avancer lentement, se déplacer en une tempête immatérielle ou bien même être si ténus qu’ils en paraissent inexistants. La couleur de cette brume, quant à elle, varie principalement en fonction des saisons et des lieux, même si ses nuances peuvent changer avec les semaines. La brume semble toujours interagir avec les êtres vivants car, lorsque ses courants traversent ceux-ci, sa couleur change et prend une ou plusieurs teintes bien déterminées en fonction de la personne ou de l’animal. En observant avec attention une personne jetant un sort, Annibas est capable de voir la brume se mouvoir et changer là où elle ne devrait pas, mais observer un phénomène lui demande toujours une certaine concentration. Il est important de noter que la brume n’est absolument pas luminescente et suffisamment translucide pour voir au travers sans être gêné. Sa nature est complètement immatérielle, elle ne saurait donc empêcher la lumière de passer ou en créer.

Au cours de ses leçons avec son maitre, Annibas s’est forgé un rituel bien à lui en utilisant sa bague sertie d’un saphir étoilé comme focaliseur. Il porte ce bijou à l’index de sa main gauche, comme s’il s’agissait d’une chevalière et il est l’un des objets les plus précieux que le mage transporte, que ce soit pour son prix ou sa valeur affective. Cette bague appartenait autrefois à la mère d’Annibas et celle-ci la lui donna le jour de sa mort, alors que le mage n’avait que onze ans. Le bleu du saphir étoilé de ce focaliseur est à l’image du bleu de la brume de sa mère et les traits blancs en forme d’étoile partant du centre de la pierre représentent, aux yeux du mage, l’étoile qu’avait été sa mère lors de son enfance. Que cet objet ait fait office de focaliseur pour Annibas n’était donc absolument pas étonnant. Ce qui est plus spécial est le rituel que l’homme mûr utilise depuis la première fois qu’il réussit à lancer un sort, à ses quatorze ans.

Pour atteindre le niveau de concentration requise afin de donner forme aux énergies magiques, Annibas se met à dessiner des sortes de runes tout en longueur en face de lui de sa main droite, paume ouverte et doigt serrés. Ces runes n’ont absolument aucune signification pour tout autre que lui car il s’agit d’un langage complexe qu’il s’est lui-même inventé et qu’il complète depuis trente ans. Ce langage écrit consiste en une ou plusieurs runes principales placées en cercle elles-mêmes entourées d’autres runes destinées à donner le sens des premières car celles-ci disposent d’au moins trois sens différents. Plus un sort est complexe, plus il est nécessaire de rajouter des runes principales et donc de se concentrer pour éclaircir leurs sens, ce qui plonge Annibas dans une profonde concentration.

Le professeur d’Annibas travaillait dans le domaine de l’immatériel, plus précisément, dans la magie de la lumière et son élève l’a donc suivi. Ce dernier a donc appris à manipuler les images et la luminosité lors de ses entrainements magiques et a été séduit par la beauté de ce que ce domaine pouvait créer. Si la magie peut être considérée comme un outil par certain, ce n’est pas le cas d’Annibas. Bien qu’il sache qu’elle peut être fort utile en certaine circonstance, il préfère amplement l’utiliser comme un art pour créer la beauté plutôt que l’employer comme il le fait parfois lorsqu’il vend ses services alors que l’argent vient à manquer cruellement. Ainsi, ce que préfère ce mage est de créer des images virtuelles de paysages réels ou imaginaires de chose animés resplendissantes de couleurs. Nombreuses furent les fois où Annibas, dans sa recherche de beauté, passa une soirée à élaborer un sortilège créant un simple faon courant dans des bois éclairés par des couleurs surréalistes rejoindre une biche ou une myriade de fleurs aux nombreuses couleurs volant dans un courant d’air inexistant. La fugacité de ces images disparaissant bien trop rapidement est le point sur lequel le mage a toujours essayé de travailler, voulant inscrire son œuvre durablement dans le temps.

Mais si c’est en l’utilisant pour l’art qu’Annibas préfère pratiquer la magie, il n’en reste pas moins conscient de son pouvoir utilitaire voire même, dans certaines circonstances, comme arme. Ce n’est pas dans cette utilisation qu’il excelle le plus mais son ancien mentor avait insisté pour qu’il sache rechercher certains effets qui pourraient lui sauver la vie en état de stress et pressé par le temps. Ainsi, le mage de lumière est capable de rendre floue et indécise sa silhouette, de créer un rayon de lumière aveuglante, de faire une image de lumière très simple ou de créer une invisibilité imparfaite relativement rapidement en presque toute circonstance, bien que ce genre de chose ne lui consomme autant d’énergie que s’il cherchait un résultat beaucoup plus parfait.  

Suivant les crédos de son maître, Annibas préfère prendre son temps pour incanter un sort, cherchant à maitriser les énergies magiques de la meilleure manière possible pour arriver au résultat le plus parfait possible. C’est ainsi que la magie lui parait la plus gratifiante et lui procure le plus de plaisir. Pour arriver à un tel effet, il a appris à se plonger dans une immense concentration, se coupant du monde pour se plonger dans son travail, ce qui constitue, en soi une manière plutôt prudente de canaliser la magie et ce qui lui permet d’éviter les effets secondaires les plus graves. Cependant, lorsque Annibas était plus jeune, la concentration lui faisait cruellement défaut et, bien que des décennies d’entrainements lui aient permis de faire disparaitre dette tare en circonstance favorable, ce problème se refait sentir à nouveau lorsqu’il doit lancer rapidement un sort en état de stress, provoquant bien plus d’effet secondaire et de fatigue que ce qu’il devrait être. De par la vie solitaire de son maître, Annibas n’a eu que très rarement à pratiquer des rituels avec d’autres mages et jamais avec plus d’une autre personne. Pour certains travaux ou lors de certains essaient, il a déjà lancer des sorts en concert avec son vieux mentor, principalement pour enchainer la magie à un objet plus longtemps qu’elle ne pouvait l’être avec un mage seul ou dans le but de faire durer un effet plus longtemps. Cette pratique ne lui est cependant pas commune et Annibas excelle bien plus seul qu’avec d’autres mages.










Histoire

Le soleil d'été s'était déjà levé depuis plusieurs heures en ce 10ème jour du mois de Karfias de la 968ème année du 10ème cycle et ses rayons brûlants éclairaient le moindre recoin du grand manoir qui abritait la famille Melpomène. La chaleur était torride et sagefemme et médecin essuyaient la sueur qui coulait à grosse goutte sur leur front tandis que, non loin, quelques gémissements de douleur en provenance d'un grand lit confortable se faisaient entendre. Une femme se dirigea vers la grande fenêtre qui illuminait la pièce entière pour y tirer de large rideau pourpre, plongeant la pièce dans la pénombre. Un cri perçant venant de la femme sur le lit accompagna le geste de la servante, faisant retourner le médecin occupé à frotter un instrument métallique avec un torchon préalablement trempé dans de l'eau bouillante. Il savait que le travail allait commencer, et il ne serait pas des plus faciles avec cette chaleur omniprésente, mais un bébé avait besoin de lui pour naître et il ne fuirait son devoir pour un si petit désagrément. Le médecin se plaça face à la femme et posa sa main sur son ventre rond et un sourire apparu au coin de sa bouche. C'était l'heure de monter ce pourquoi il était si cher.

Après quatre longues heures de travail, enfin, le bébé naquit. Le soleil de Sybrondil venait d'atteindre son zénith et la chaleur était insoutenable. Maria Melpomène était sur le point de s’évanouir après cette torture qu'avait été son accouchement, mais cela ne l’empêchât pas de demander à voir la chair de sa chair avec une voix si faible que l'on eut dit qu'elle provenait d'une lointaine pièce. Le médecin lui tendit le nourrisson et lui plaça dans les bras et Maria put voir le regard vert émeraude de son fils se plonger dans le bleu de ses yeux pour la première fois. Alors que son mari entrait dans la pièce, elle murmura un dernier mot avant que ses yeux ne se fermes pour la plonger dans un repos bien mérité : « Annibas ».


Annibas profitait du vent marin qui s'était levé. C'était le début de l'été de sa onzième année et la chaleur commençait déjà à se faire difficilement supportable. Le sud de la Péninsule donnait des étés étouffant et cette année semblait ne pas déroger à la règle. Heureusement, à Sybrondil, les brises venant de l'océan permettaient d'adoucir l'air. L'enfant s'assit sur une chaise placée sur un balcon dominant un jardin entretenu avec soin et ouvrit un large volume écrit par un obscur historien. Il savait qu'il devait profiter du répit qui s'offrait à lui car son devoir allait bien vite le rattraper et rien ne paraissait plus rebutant qu'un énième entraînement à l'escrime avec pareille température. Intérieurement, le jeune homme maudissait les ambitions de son père qu'il était bien loin de partager.

Phébus Melpomène était un homme important, il n'y avait pas de doute là-dessus, mais un homme de son ambition ne pouvait se satisfaire de ce qu'il avait. Désormais, il aspirait à faire entrer son nom dans l'histoire en trouvant une place dans la société fermée de la noblesse de la Péninsule et seul son fils unique pouvait permettre une telle ascension. Phébus était déjà une figure bourgeoise très respectée et particulièrement riche. Il avait bâti sa fortune sur le marchandage de connaissance et d'art, montrant un incroyable talent à se procurer, par quelque moyen que ce soit, d'anciens manuscrits valant leur poids en or pour toute lettre digne de ce nom ou d’impressionnantes tapisseries finement tissées. Mais ce n'était pas ce qui l'avait fait connaître, mais plutôt la précision des cartes qu'il était capable de fournir, réputé comme n'ayant aucun défaut. Bien qu'elles soient tracées de la main du riche marchand, personne ne savait de quelle manière il connaissait si bien la géographie des lieux qu'il cartographiait et de tels secrets étaient bien loin des préoccupations d'un enfant de onze ans.

Bien trop vite, une gouvernante avec un regard sévère apparut sur le balcon. Avec un soupir, Annibas ferma son bouquin et se leva. Il devait encore une fois être en retard et ce n'était pas plus mal, cela permettrait peut-être d'écourter un peu la séance. Nombre de garçon de son âge auraient aimé être à sa place, mais les entraînements à l'escrime représentaient une véritable corvée pour le jeune homme. Pourtant, il ne pouvait pas éviter d'y passer, car l'une des peu nombreuses possibilités pour entrer dans la noblesse, selon son père, était de devenir chevalier afin de facilité un mariage avec une personnalité de la petite noblesse -car un riche chevalier attirerait plus les regards qu'un simple marchand, pensait l’ambitieux bourgeois- et Phébus avait donc prévu des enseignements particulièrement rigoureux pour son fils. Équitation, escrime et histoire militaire remplissaient son quotidien depuis deux ans à son plus grand damne. Annibas n'avait jamais été particulièrement physique, préférant s'enfermer dans ses rêveries et se plonger dans les délicieuses histoires de son imaginaire ou lire les innombrables écrits qu'avait rassemblés son père en une grande bibliothèque du manoir. Mais il savait que la punition serait des plus strictes s'il ne mettait pas du sien à la tâche. Malgré les efforts, l'adolescent était un élève banal, ni bon ni mauvais, ce qui poussait son père à chercher d'autres voies en parallèle pour atteindre son objectif.

De mauvaise grâce, Annibas se dirigea alors vers une pièce aménagée en salle d'armes pour ses entraînements. Il n'aimait pas cet endroit et son maître d'armes l’inquiétait toujours. Non pas que celui-ci soit cruel ou outrancièrement violent, mais ses brumes étaient les plus effrayantes que l'enfant n'ai jamais vu. Les brumes, c'était ainsi qu'Annibas appelait les espèces de nuage qu'il voyait partout autour de lui. Ce qu'il voyait était difficile à décrire, comme si des millions de minuscules gouttelettes colorées voletaient partout autour de lui, si petite et si nombreuse qu’elles donnaient l’impression d'un nuage, ou plutôt d'une brume traversant le monde. Cet étrange élément pouvait, parfois, être complètement absent, d'autres fois, il coulait langoureusement dans une direction précise, prenant des couleurs chaudes et apaisantes et d'autres encore, c'était une tempête de couleurs vives qui, pourtant, se déplaçait sans le moindre vent. Souvent, les couleurs changeaient lorsque la brume arrivait au contact des personnes. Son père, par exemple, teintait la brume d'or chatoyant et sa mère, d'un bleu profond. Son maître d'armes, lui, était différent car lorsque la brume volait contre lui, elle prenait une teinte noire que seule de minces filets rouge sang venaient colorer. Les jours où la brume était une tempête, le sang coulait à flots et Annibas devait mettre toute son énergie à se concentrer pour tenir un médiocre entraînement, provoquant la colère de son père. Néanmoins, le jeune bourgeois s'abstenait de parler de cette brume, n'obtenant, lorsqu'il le faisait, que des brimades violentes contre son imagination trop fertile. Heureusement, cette journée était calme et seuls quelques vagues paresseuses de brumes se dirigeaient vers l'océan.

La journée se déroula en enchaînant l’entraînement avec de l’équation, tout aussi éreintante que d'habitude. Pourtant, en traversant un corridor, des éclats de voix vinrent briser exaspérante routine de l'adolescent. Un homme d'une bonne trentaine d'années se disputait avec son père au sujet d'un manuscrit particulièrement difficile à se procurer. Apparemment, le prix ne convenait plus car sa recherche s'était avérée plus difficile que prévu et imposait un contretemps de plusieurs semaines. Ce genre de chose n'était pas quelque chose de particulièrement rare dans le domaine du géniteur Melpomène mais la conversation dévia sur le sujet du livre puis sur une certaine « brume » dont l'homme avait lu la description dans le manoir, ne provoquant qu'un silence glacial de son interlocuteur. Un frisson parcourut l'échine d'Annibas alors qu'il comprenait que l'invité avait déniché, il ne savait comment, l'un de ses écrits de lorsqu'il était plus jeune.

Depuis qu'il avait appris à écrire, le jeune Melpomène éprouvait une sensation de bienfait exquis à coucher sur papier ses pensés et ses observations. Malheureusement, les domestiques semblaient garder un œil sur ce qu'il faisait et apportait souvent ce qu'il écrivait à son père qui voulait éviter de perdre le contrôle de la situation et qui cherchait toujours à s'assurer que rien ne pourrait lui enlever son fils. Ainsi, Annibas avait fini par s'imaginer un langage à lui, que seul lui pourrait comprendre. Au début, il ne faisait que créer des mots sans le moindre sens, puis, il se mit à transformer les mots en autre chose. L'enfant s'était créé une espèce de langage écrit runique qui suivait ses propres règles. Ce langage était composé de rune longue et dont les traits étaient adoucis par de nombreuses rondeurs. Chacune possédait au moins trois significations, deux concepts souvent opposés et une chose plus matérielle. Une phrase dessinée par ces runes prenait alors tout son sens uniquement lorsque l'on regardait son ensemble et non en les prenant une par une, car une rune prenait tout son sens par celle qui l'entouraient. La rune centrale était la rune principale, celle qui comportait tout le sens de la phrase, les autres étaient placées autour afin de faire comprendre le sens de la rune. Parfois, une phrase complexe pouvait avoir plusieurs runes principales placées en cercles elle-même entourées de plusieurs autres runes qui formaient un contexte pour donner leur sens.

Annibas ne s'attarda pas dans le corridor, préférant éviter d'être dans le coin lorsque son père s’énerverait si l'homme persistait dans cette voie. Aussi l'adolescent prit la direction de la chambre qu'occupait sa mère. Elle avait toujours été d’une grande douceur avec lui, protégeant et aimant son enfant plus que tout. C’était à elle qu’Annibas avait parlé pour la première fois des brumes qu’il voyait et sa mère l’écoutait en souriant mettant ces visions sur le compte de l’imagination débordante de son fils. C’était Maria qui lui avait appris à lire et à écrire, c’était elle allait consoler son enfant lorsque les punitions de son père étaient trop sévères. Annibas était profondément attaché à sa mère qui avait été le rayon de soleil de son enfance. Mais cette douce femme n'était plus que l'ombre d'elle-même depuis quelques semaines. La maladie rongeait son corps et c'était tout juste si elle avait les forces de manger. Annibas entra dans la pièce plongée dans la pénombre et se dirigea vers une table où une soupe avait été déposée par un domestique. Le jeune homme tenait à donner lui-même à manger à cette pauvre femme qui avait toujours été d'une grande douceur pour son enfant qui exaspérait son père. Pourtant, voir ce spectacle lui fendait le cœur. Maria avait perdu ses couleurs et paraissait d'une pâleur extrême, ses cheveux avaient tourné au blanc et étaient devenus cassants, d'immenses cernes béaient sous ses yeux et son corps était si maigre que l'on avait peur de le briser en le serrant trop fort. On avait peine à croire que cette femme était d'une beauté resplendissante autrefois, avec de grands yeux d'un bleu intense, un corps svelte aux formes douces, un visage triangulaire illuminé par un sourire joyeux aux dents blanches impeccables et de longs cheveux noirs s'accordant parfaitement avec son teint hâlé dû à ses origines du sud de la Péninsule.

Lentement, Annibas approcha la cuillère du visage décharné de sa mère qui ne pouvait même plus parler et celle-ci bu difficilement son contenu. Elle se battait encore avec le peu de force qui lui restait, mais les médecins étaient catégoriques, elle ne survivrait guère longtemps. Peut-être était-ce aussi là une raison qui expliquait que son père soit particulièrement nerveux en ce moment... L'adolescent fit terminer sa soupe à sa mère puis, après l'avoir embrassée sur le front, prit la direction de sa chambre. Une nouvelle surprise attendait le jeune homme car une note l'attendait. C'était une écriture qu'il ne connaissait pas et le message qu'il contenait était des plus intriguants. « Un domestique m'a parlé de toi et tes histoires m’intéressent vraiment. J'aimerais en savoir plus si tu le veux bien, ton histoire et ta perception des choses m'intriguent. Si tu acceptes, laisse une réponse au même endroit demain. »

Annibas hésita un instant puis, n'imaginant pas une personne de son entourage essayer de le piéger de la sorte, il sortit une plume et de l'encre et écrit sa vision de la brume, heureux de pouvoir enfin la partager. Une correspondance quotidienne se mit alors en place pendant un peu plus d'une semaine entre cet inconnu et le jeune homme. Les premières questions étaient sur sa vision du monde, puis elles dérivèrent peu à peu sur le sujet de la magie. L'homme disait connaître cet art et voyait en Annibas de fabuleuses capacités en lui expliquant que la brume qu'il décrivait n'était pas une création de son invention, ni un simple détail de la vie dont personne ne fait attention, mais bien les courants de la magie que le jeune homme était capable de voir. Les messages qu'il recevait ranimaient la joie dans son être mais une telle situation ne pouvait guère durer. Au bout de deux semaines et demie, un dernier message expliquât que l'homme devait partir d'ici la fin de la semaine et enjoignait l'adolescent à le suivre en lui laissant une adresse où le rejoindre. Jamais il n'avait songé possible de faire autre chose que ce que son père avait prévue pour lui et un nouvel avenir s'ouvrait alors devant lui. Cependant, il ne pouvait se résigner à quitter sa famille ainsi. Sa mère avait toujours besoin de lui et trop d’espoir reposaient sur ses épaules pour ainsi tout laisser tomber. Annibas se sentit incapable de répondre et ce fut la première journée où la correspondance n'eut pas de réponse.
 
Deux jours passèrent de cette manière, le jeune Melpomène ayant perdu toute joie de vivre et enchaînant les remontrances de son père pour son manque d'implication dans son entraînement. Mais le soir du deuxième jour, les choses changèrent dans le cœur du jeune homme. Comme à son habitude, celui-ci était allé nourrir sa mère, mais cette soirée s’avéra bien différente. La faible lueur de vie qui habitait normalement son regard s’éteignait et son corps devenait aussi froid que la pierre. Annibas ne savait pas comment réagir, il était incapable de faire quoi que ce soit et regardait simplement sa mère avec la douleur d'un être qui allait perdre une personne qui avait été fondamentale dans sa vie. Lentement, sa mère expirait devant lui sans qu'il ne puisse réagir. Mais le regard de cette femme s'assombrissait sans peur et sans colère, ce n'était que de l’apaisement que l'on y voyait. Sa bouche se déforma en un petit sourire avant de lâcher son dernier souffle. Alors, sa main s'ouvrit sur une bague d'argent sertie d'un saphir étoilé. Annibas embrassa la main de la défunte, les larmes aux yeux, et s'empara du bijou avant de s'en aller en prenant la direction de sa chambre. Son choix était fait, plus rien ne le retenait. Ainsi, l'adolescent ne prit que le temps d'attraper un manuscrit où il avait créé ses runes avant de s’enfuir de la sécurité de sa demeure pour suivre la décision de son cœur.

Sans grande surprise, le correspondant d'Annibas était l'homme qu'il avait vu discuter avec son père. Celui-ci attendait l'arrivée de son manuscrit avant de repartir et avait perdu espoirs en l'arrivée du jeune homme mais l’accueilli tout de même avec joie. Hélios Séphon était un être qui avait passé sa vie à apprendre la magie dans le centre de la Péninsule et se sentait prêt à partager son savoir, d'autant plus avec un enfant en qui il voyait un bon potentiel. Ce mage était cependant de nature solitaire et avait passé sa vie dans une maison isolée à deux heures de marche de la première bourgade qui, elle-même, n'était qu'un hameau d'une quinzaine d'habitants. Cette vie à l'écart lui avait tout de même permis de garder un certain anonymat et lui avait permis de garder une excellente forme physique, chose indispensable à son art. Annibas voyait la brume se changer en turquoise apaisant en son contact, ce qui renforçait l'impression de bienveillance qu'il avait du personnage. Hélios était un homme plutôt grand aux cheveux brun et fin, son visage était banal mais les expressions qu'il prenait le rendait unique car elles étaient capables de transmettre à autrui les sentiments du personnage avec un naturel et une facilité étonnante. Ses muscles n'étaient pas imposants mais tout de même solides et quelques rides apparaissaient au coin de sa bouche et de ses yeux. Il avait une peau légèrement plus pâle que les gens du sud et une manière de parler plus douce. Étonnement, Annibas se sentait plus proche de lui que de son père bien qu'il ne le connaisse qu'à peine.

Mais ce sentiment d'avoir fait le bon choix qui prenait lentement place dans le cœur du jeune Malpomène ne pouvait occulter le terrible vide laissé par la perte de sa mère et il passa tout le voyage qui l’emmenait dans la direction du nord avec un air maussade, le regard dans le vide en ne mangeant qu'à peine et en ne répondant que par quelques mots secs. Hélios montra une empathie appréciable en laissant son jeune apprenti faire son deuil pendant les longs jours de voyage jusqu'à sa demeure qui était d'une taille tout à fait respectable pour une habitation aussi isolée. Elle était bâtie dans une clairière enfoncée de plus de quarante minutes de marche dans une forêt des Terres Royales, proche de la frontière avec le duché d'Erac, entre Diantra et Rochenoire. Un ruisseau coulait à une trentaine de minutes à pied et obligeait des allers-retours quotidiens pour disposer de réserves et un poulailler ainsi qu'un petit potager servaient à nourrir le mage. Cependant, ce que contenait l'habitat était bien plus précieux que le bâtiment en lui-même car un nombre incroyable de manuscrit, d'encre et de papier de qualité étaient stockés ici. Hélios était avant tout un érudit qui avait une insatiable soif de savoir et qui pratiquait la magie de la lumière avec une passion puissante.

Hélios commença par donner des tâches physiques à son nouvel apprenti qui reprenait peu à peu goût à la vie. S'occuper de la demeure était une tache fatigante mais c'était toujours un réel plaisir de pouvoir se poser face à un bon feu de cheminer avec l'un des nombreux manuscrits traitant d'un sujet ou d'un autre que possédait l'arcaniste. Ce fut au terme de la première semaine que commencèrent les premiers exercices destinés à préparer Annibas à manipuler les dangereuses énergies magiques. Son maître lui avait expliqué les dangers que cet art impliquait mais le cœur de l'adolescent était attiré par la source de ce qu'il appelait la brume et qui le fascinait depuis toujours. Cependant, ses premiers exercices étaient bien loin de ce qu'avait imaginé Annibas. Hélios sorti un vieux paquet de cartes et les posa à même le sol, face visible. Le paquet avait ceci de spécial qu'il était composé de trente paires de symbole différent. Hélios mélangea les cartes et s'adressa au jeune homme.

-Je te laisse trente secondes, observe bien et retiens bien. Je retournerais ensuite les cartes et tu devras les retourner de manière à reconstituer les paires. À la première erreur, je mélange de nouveau et on recommence.

Annibas regarda son maître d'un air interloqué mais se prêta au jeu sans rechigner. Comme il fallait s'y attendre, son premier essai ne fut guère concluant. Il trouva une première paire puis hésita avant de se tromper lamentablement. Alors, Hélios ramassa les cartes et recommença. Ainsi, le jeu dura pendant une heure avant qu'Annibas ne se décide à s'insurger alors que son maître préparait de nouveau les cartes.

-Assez ! C'est impossible de ne pas se tromper au moins une fois ! Vous m'aviez dit que l'on allait commencer des exercices et non pas jouer à des jeux stupides et infaisables !
-Avant d'espérer toucher à la magie, il faut être capable d'une concentration à toute épreuve, jeune homme
répondit le maître avec un sourire aux lèvres.
Sur ces mots, le mage mélangea les cartes et les déposa face visible devant lui pendant quinze seconde avant de demander à son élève de les retourner. Alors, il retourna les paires une à une dévoilant toutes les cartes sans erreur.
- Si tu avais été au moins un peu concentré, tu aurais déjà repéré que chaque paire à une particularité sur sa face cachée qui permet de l'identifier. Tu dois être capable de te concentrer sur ta tâche d'une manière telle que plus rien n’existe autour de toi, sans quoi, même si tu as la volonté de contrôler les énergies magiques, jamais tu ne pourrais donner forme à ton sort.

Annibas retourna de nouveau les cartes et s’aperçut alors de ce que lui disait son mentor. Telle paire avait un bord corné, telle autre avait un léger point de couleur sur un coin etc. Hélios jeta une bûche dans le feu, sortant Annibas de ses pensées.

-Range les cartes et vas te coucher, une longue journée t'attend demain.

Ainsi les journées s'écoulèrent. Annibas endurcissait son corps en travaillant à l'entretien de la demeure et son professeur s'échinait à endurcir son esprit. Il s'était vite avéré que, bien que l'adolescent ait une grande sensibilité à la magie et une grande volonté, il avait tendance à perdre rapidement sa concentration, rendant illusoire toute utilisation de la magie pendant au moins une année entière. Les exercices consistaient souvent en des sortes de jeu similaire au premier qu'il eut fait, mais pouvaient parfois prendre la forme d'épreuve pendant lesquelles il devait rester immobile pendant des heures en diverses circonstances. Même s'il ne réussissait pas toujours à ses tâches, Annibas n'abandonnait jamais et se recommençait à chaque échec jusqu'à épuisement s'il le fallait, avec toute la fougue de sa jeunesse.

Peu après sa quatorzième année, Annibas fut jugé prêt à s’exercer réellement à la magie. Hélios était un homme prudent et avait toujours refusé qu'il ne le fasse avant d'être sûr d'avoir les capacités de concentration nécessaires à cet art. Les mois écoulés avaient tout de même laissé du temps au jeune Melpomène pour apprendre quelques théories sur la magie, et notamment sur les focaliseurs, les rituels et les énergies magiques mais la connaissance des phénomènes ne donnaient pas l’expérience pratique et, bien qu'il sût comment s'y prendre, ses premiers essaies ne furent qu'échec. Le jeune homme s’était lancé dans la tâche avec ardeur mais avait bien vite déchanté. Pendant des heures, il essaya de ressentir la force que lui décrivait son professeur le traverser et de l’enchainer dans ce qui lui était cher afin de lui donner la forme qu’il désirait, mais c’était peine perdu. Après des heures d’efforts, Hélios lui enjoignit d’arrêter et Annibas relâcha sa concentration. Étonnement, il se sentait particulièrement épuisé, comme s’il avait passé une journée entière à démêler un problème insoluble. Ses yeux le brulaient, une migraine tambourinait dans son crâne et ses muscles étaient sans énergie. La tâche était beaucoup plus éreintante que tout ce qu’il avait connu auparavant et sa pratique, beaucoup plus frustrante, comme chercher une aiguille dans une botte de foin.

Mais le jeune Melpomène n’était pas du genre à s’appesantir sur cet échec, et le lendemain, sous l’œil expert de son mentor, il réessaya. Sans plus de succès. Hélios lui expliquait qu’il devait ouvrir tous ses sens à ces énergies qu’il voyait comme une brume, et prudemment la rassembler pour mettre en forme ce que son esprit voyait. Il devait entrer dans un état de concentration exceptionnel pour pouvoir donner une forme à cette énergie brute sans se faire dévorer par celle-ci, et donc trouver sa manière d’atteindre une telle concentration. Lorsque l’arcaniste faisait une démonstration, Annibas le voyait enfiler un gant de soie blanc qu’il utilisait comme focalisateur et entrer dans un état second, un état dans lequel rien ne semblait pouvoir le déranger, comme si plus rien n’existait autour de lui. Alors, le maitre mouvait sa main gantée dans l’air comme s’il peignait avec ses doigts et, de son tableau imaginaire, la brume se changeait, elle se densifiait et changeait de couleur, devenait plus vive et le sort finissait par prendre une réalité physique tantôt sous la forme d’un magnifique arc-en-ciel tantôt comme une image de lumière qui parcourait la pièce.

Pendant de longues semaines, Annibas s’entraina et apprit peu à peu à s’ouvrir à sa brume, la laissant couler sur son corps pour s’amasser dans la bague sertie d’un saphir étoilé qu’il avait pris sur le corps mort de sa mère, dernier souvenir de la femme qui s’était occupée de lui toute son enfance. Plus difficile était la tache de donner forme à cette énergie et, bien souvent, ses exercices s’arrêtaient au moment où la magie s’échappait de son contrôle, lui laissant comme seul souvenir une migraine battant ses tempes. Mais le travail donna ses fruits lorsque enfin, alors qu’il essayait de se concentrer sur l’image à dessiner de la même manière que le faisait son tuteur. Annibas se sentait incapable de se faire des images mentales aussi précises que ce qu’on lui expliquait, ainsi changea-t-il de méthode. Il dessina, avec sa paume ouverte et ses doigts tendus, les formes des runes qu’il s’était imaginé en décrivant l’effet qu’il désirait. Ainsi seulement, Annibas réussit à se plonger dans l’état de concentration extrême que lui décrivait Hélios. C'était en cherchant à décrire ce qu'il voulait avec le complexe langage qu'il s'était inventé que le jeune homme trouva le rituel qu'il lui fallût pour travailler les énergies qu'il avait stockées et depuis ce premier jour où il parvint à faire apparaître une petite boule lumineuse flottante devant lui pendant quelques secondes, jamais il ne s'arrêta de compléter son langage secret avec de nouvelles runes.

Pendant de longues années, l'apprentissage du néophyte continua. La magie lui était décrite comme un véritable art qui, pour révéler tout son potentiel, devait se pratiquer avec une concentration sans failles et donc, se couper de ce qu'il se passait autour de soi et qui devait se diriger avec précision et précaution. Les meilleurs résultats, les plus plaisants, les plus intéressants s'obtenaient après un long temps d’incantation. Sans cela, la magie s'avérait plus dangereuse et épuisante et les résultats étaient invariablement imparfaits, incomplets et frustrants. Cependant, Hélios savait que le monde dans lequel il vivait n'était pas sans danger et il avait tenu à ce que son élève soit capable de lancer une poignée de sort rapidement et en état de stress. La vie d’ermite qu'il vivait lui permettait d'étudier son art en toute tranquillité, sans avoir à l'adapter aux demandes d'un commendataire ou d'un groupe d'individus mais il impliquait les dangers de la vie isolée, que ce soit par les bêtes ou les hommes. Ce n'était pas ce qu'il préférait, loin de là, mais il voyait cela comme un mal nécessaire.





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Dernière édition par Annibas Melpomène le Mar 8 Aoû 2017 - 18:20, édité 6 fois
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MessageSujet: Re: Annibas Melpomène   Annibas Melpomène I_icon_minitimeMar 1 Aoû 2017 - 22:35

Suite de l'histoire

Ainsi s'écoula la vie d'Annibas Melpomène, partageant ses journées entre quelques taches d’entretien de la demeure afin de s'entretenir physiquement et entre des apprentissages et des entraînements à la magie sous l’œil vigilant de son maître. Au bout de quelques années, ce dernier jugea son élève assez expérimenté pour l'accompagner dans les voyages qu'il faisait dans les villes et les châteaux des environs. Ce n'était pas parce qu'il vivait en solitaire que l'argent n'avait aucune utilité, surtout lorsque l'on cherche des connaissances et des informations au sujet de la magie et Hélios avait coutume de faire régulièrement des voyages de plusieurs semaines afin de faire quelques travaux discrets pour de riches commanditaires. Pour certains seigneurs, il était pratique de l’appeler pour ne pas impliquer dans telle ou telle histoire politique des mages connus comme étant au service desdits seigneurs et pour d’autres congrégations de mage, c’était un moyen de ne pas impliquer son nom dans une affaire risquée. Parfois, les déplacements du maitre mage n’avaient, pour seul but, que de retrouver d’autres mages isolés pour partager leur savoir et leur recherche.
Un peu après ses vingt ans, Annibas accompagna son mentor pour la première fois et aiguisa son art pour aider le vieil homme à sa tâche. Mais il fallut attendre la vingt-troisième année du Melpomène pour que sa vie ne prenne un nouveau tournant.

L’automne avait commencé depuis une trentaine de jour, c’était le moment parfait pour faire un voyage de plusieurs semaines avant la venue de l’hiver afin de faire quelques réserves pécuniaires. Le mage et son apprenti avaient marché jusqu’à un petit village attenant à une tour fortifiée, logement d’un chevalier qui, outre un bon combattant, s’était révélé être un bon gestionnaire des affaires de ses terres. Cet homme recherchait une personne spéciale discrète pour faire un travail particulier et avait obtenu le nom d’Hélios. Ce dernier était donc venu et avait accepté la tâche sans en parler à son apprenti, ce qui était déjà, en soi une chose exceptionnelle. Mais le jeune adulte n’en prit pas ombrage et accepta de bon cœur les secrets du sorcier vieillissant. Celui-ci avait plutôt décidé d’utiliser son élève pour chercher quelques manuscrits dans les villes proches ou pour quelques travaux mineurs sans grande importance. Cependant, de telles tâches mirent Annibas en contact avec la population de la région et son cœur de jeune homme n’attendait que de battre pour quelqu’un. C’était durant un après-midi venteux que ses pas le menèrent vers un monastère dans lequel quelques épais volumes étaient stockés pour les consulter et en prendre quelques notes. On permit au jeune érudit d’entrer et de consulter les volumes sans poser trop de problèmes, mais ses yeux ne put que s’arrêter sur la femme qui était déjà présente dans la petite salle avec quelques bureaux dédiée à la consultation des livres.

C’était une jeune femme d’un mètre cinquante-cinq qui n’avait toujours pas vingt ans. À son contact, la brume semblait prendre des couleurs de rouge et de doré semblable à celle des feuilles tombantes des arbres en automne. Elle avait une taille fine et des formes harmonieuses et ses mouvements graciles donnaient l’impression d’une agilité toute féline. Ses cheveux châtains impeccablement coiffés en une longue tresse lui tombaient jusqu’au bas des omoplates et encadraient un visage triangulaire à l’expression joviale d’une douceur qu’Annibas n’aurait jamais cru possible. La jeune femme avait une bouche plutôt fine surmontée d’un nez qui semblait de la taille parfaitement adaptée à son visage, mais, par-dessus tout, ce qui marqua l’apprenti, c’était les yeux du même bleu que la pierre de sa bague qui illuminaient le visage de cette femme.

-Puis-je vous aider ? Déclara la mystérieuse femme d’une voix douce et mélodieuse.
Annibas se rendit compte qu’il était resté immobile à contempler cette superbe créature pendant quelques secondes. Le rouge lui monta aux joues mais il prit son courage à deux mains pour répondre d’une voix mal assurée.
-Oui… Excusez-moi… Je cherchais un herbier sur les plantes de la région…
-Ne cherchez plus alors, il est ici même
, repris la jeune femme en montrant le livre devant lequel elle se trouvait. Prenez donc une chaise et installez-vous, peut-être pourrais-je vous aider dans ce que vous devez chercher.
S’efforçant de cacher le rouge qui lui montait encore plus aux joues, Annibas prit place à côté de l’avenante femme.
-Quelles plantes cherchiez-vous ?
-Euh… Des plantes particulièrement colorées, de quoi faire quelques encres de couleur.
-Hum… Regardez celle-ci alors
, continua la jeune femme en tournant les pages jusqu’au croquis d’une plante bleu. L’ancolie, une fois broyée, cette plante peut donner une jolie couleur verte et il en pousse en bonne quantité dans la région.

Pendant plusieurs dizaines de minutes, elle décrivit plusieurs autres plantes en tournant les pages du livre qu’elle semblait connaitre par cœur. Puis, avec un grand sourire garni de belles dents blanches, elle se tourna vers le descendant Melpomène.

-Et si je vous montrais plutôt lesdites plantes ?!

Annibas n’eut qu’à peine le temps d’accepter, complètement sous le charme, avant que la jeune femme ne se lève en fermant le lourd volume qu’elle lisait et parte rapidement vers la porte. L’apprenti suivit son interlocutrice qui s’éloignait rapidement d’un pas agile. Il ne sut combien de temps dura cette escapade qui mena les deux jeunes adultes à travers des plaines venteuses et des petits bosquets tranquilles. Les sujets de discussion s’éloignèrent des plantes et se tournèrent vers divers choses de la vie, la jeune femme, nommée Lysandre, avait un don pour toujours relancer le dialogue sans jamais qu’un silence gêné n’apparaisse. Lorsque le soleil descendit dans le ciel, l’heure arriva de s’en retourner en ville. Jamais Annibas n’avait connu tant de joie et de bonheur et ce fut avec un sentiment de plénitude qu’il rejoignit son maitre.

Pendant le mois entier que dura la mission d’Hélios, Annibas connut ses jours les plus heureux en rejoignant régulièrement cette douce Lysandre. Bientôt, ces escapades devinrent quotidiennes. Annibas avait vite révélé qu’il étudiait la magie, ce qui n’avait provoqué aucune autre réaction que de l’intéressement vis-à-vis de ce qu’il était capable de faire. Mais ces douces journées d’automne touchèrent à leur fin lorsqu’Hélios lui annonça qu’ils devraient partir d’ici la fin de la semaine. Ce fut le cœur lourd qu’Annibas rejoignit Lysandre cet après-midi-là, mais il n’eut pas le courage de lui annoncer avant qu’ils ne partent vadrouiller dans la plaine.

-Tu as l’air préoccupé depuis tout à l’heure… Lança alors Lysandre.
-Lysandre… Je suis désolé, mais je vais devoir partir…

La jeune femme arrêta Annibas e lui posant un doigt sur la bouche, puis approcha son visage du mage débutant. Alors, les bouches des deux amants s’entremêlèrent en un long baiser. Lentement, les mains de Lysandre descendirent vers la ceinture d’Annibas tandis que les siennes glissaient sur le dos de Lysandre et leurs deux corps s’unirent.

Les deux amants étaient allongés nus côte à côte et regardaient en silence les nuages passer lorsque Lysandre se tourna vers Annibas.
-Emmène-moi avec toi.
-J’aimerais vraiment pouvoir le faire…
- Alors fais-le. Si tu m’aimes, fais-le, je t’en prie. Ici, je serais condamnée à vivre seule, dans ce fichu temple ! Après ce que nous avons vécu, je ne peux plus me résigner à ça. S’il te plaît, promets-moi de m’amener avec toi…
-Je te le promets.

Lysandre était la troisième fille du chevalier vivant dans la région et elle avait été promise au temple, n’offrant aucun parti intéressant au mariage. S’enfuir avec elle était une chose pour le moins inconsciente, d’autant plus pour une personne d’un naturel prudent comme Annibas, mais l’amour débordant de son cœur parlait plus fort que sa raison. Aussi, lorsque le soleil déclina et que les jeunes gens durent se séparer, l’étudiant en magie alla rejoindre son maitre avec une déclaration à faire. Hélios avait l’air maussade et épuisé, cela faisait plusieurs jours qu’il était dans cet état et rien ne semblait lui ramener sa bonne humeur. Quoiqu'il fut, le travail qu’il eut à effectuer ici n’avait certainement rien eut de plaisant. Mais Annibas ne perdit pas son courage et s’adressa à lui avec une voix ferme et une détermination qu’il n’avait pas soupçonnée.

-Je veux prendre mon indépendance.
Hélios poussa un grand soupir et se tourna vers son élève avec un regard triste.
-Je savais que ce moment arriverait un jour. Si c’est là ton désir, alors soit. Je connais une assez grande maison à trois heures de marche de là où j’habite, tu pourrais t’y installer. Les murs sont solides mais il te faudra l’aménager. Je ne te demanderais qu’une chose cotre cette fleur, que tu reviennes trois jours par semaine pour continuer ton enseignement.

Annibas fut très étonné de cette réaction inattendue mais n’en chercha pas les raisons, trop heureux qu’il était que les choses prennent une tournure si bonne pour lui. Il accepta sans rechigner et discuta des modalités de son aménagement avec le mage dépassant la quarantaine de plusieurs années pendant le reste de la soirée. Hélios lui laissa un petit pécule à utiliser pour se fournir en matériel et il fut décidé qu’Annibas partirait une semaine après son mentor qui remettrait en état ce qui le devait dans cet habitat tandis que l’élève se procurerait ce dont il allait avoir besoin dans la région.

C’était l’occasion parfaite pour se faire une nouvelle vie, une vie qu’Annibas pourrait partager avec Lysandre. Le lendemain, il annonça la nouvelle à celle qui partagerait sa vie et commença dès lors ses préparatifs. Il se procura des vivres, des outils et des graines afin de créer un potager et marchanda deux chevaux qu’il alla attacher à l’écart du village lorsqu’arriva le jour du départ. Alors, les deux amants profitèrent de la noirceur de la nuit pour s’enfuir vers leur nouvelle vie.

La maison dont lui avait parlé Hélios se trouvait à environ une vingtaine de kilomètres au sud-est de la forêt où il habitait. Elle était de bonne taille et quelques étagères ainsi que le squelette d’un grand lit décoraient encore l’endroit. C’était bien loin du confort qu’avaient connu les deux jeunes adultes, mais c’était chez eux, un endroit où ils pourraient vivre l’un avec l’autre sans que rien ne puisse briser leur amour. À deux heures de marche d’ici se trouvait une bourgade d’une vingtaine d’habitants dans laquelle Annibas put emprunter ou acheter ce qui lui manquait pour aménager correctement l’endroit et, au fil des semaines, la maison reprit vie. Lysandre avait recouvert une bonne parcelle de terrain de fleurs colorées et odorantes, elle qui était passionnée d’herboristerie savait parfaitement s’occuper de la plus fragile des plantes. Pendant ce temps, Hélios s’était procuré de quoi meubler sa nouvelle demeure, que ce soit en achetant des fournitures, en prenant quelques objets chez son ancien maitre chez qui il se rendait trois jours par semaine ou en fabriquant lui-même, avec l’aide de sa concubine, ce dont il avait besoin. Bientôt, la maison abandonnée devint un nid douillet contenant tout ce qu’il fallait pour contenter des êtres simples. Il y avait même une petite bibliothèque qui, lentement, se remplissait des herbiers et des manuscrits de l’un ou l’autre des habitants.

Alors que se terminaient les travaux d’aménagement, les deux tourtereaux trouvèrent un temple et se marièrent en toute discrétion, la rapide cérémonie n’était, pour eux, qu’une simple formalité destinée à sceller devant les dieux leur amour déjà bien ancré. Ils échangèrent deux joncs en or et devinrent alors mari et femme. Lentement, le couple se fondit une vie à eux où l’un et l’autre touchaient du doigt le bonheur qu’ils ne pensaient plus atteignable. Leur vit devint vite confortable, un petit potager les fournissait en légume, des poules leur donnaient de la viande et des œufs et un puit leur permettait de récupérer aisément de l’eau fraiche. Lysandre travaillait souvent à ses fleurs, créant, par diverses techniques qu’Annibas ne connaissait pas, des mélanges de fleurs d’une exquise couleur. Elle demandait souvent des manuscrits traitant des plantes de la région et d’autres sur des plantes lointaine poussant dans les mystiques royaumes des elfes ou des nains à son mari lorsque celui-ci devait rejoindre son maitre. Lorsqu’Annibas s’entrainait à manipuler les énergies magiques, elle aimait à le regarder langoureusement, juste pour contempler avec tout son amour celui qui avait fait chavirer son cœur, laissant un silence dans la pièce qui lui était peu coutumier. En voyant son amour travailler à ses runes et écrire ses recherches, elle s’était aussi mis en tête d’essayer de créer de nouvelles encres aux couleurs chatoyantes pour lui et bientôt, les écrits de l’arcaniste prirent un éclat magnifique.

Alors qu’Annibas allait sur ses vingt-quatre ans, son union avec Lysandre conçut un bébé. La nouvelle provoqua une joie immense dans le cœur des deux amants et Annibas ne tarda pas à couver sa femme. Ce fut à cette époque qu’il recommença à suivre son ancien mentor dans ses expéditions dans le but de se faire un peu d’argent, bien qu’il restât au chevet de Lysandre pendant tout le dernier mois de grossesse de celle-ci. Puis, au milieu du printemps, l’accouchement arriva et une petite fille aux yeux turquoise naquit. Sélène fut le nom donné à cet enfant né au milieu de la nuit et tout fut fait pour son bonheur. Les années s’écoulèrent alors empreintes de douceur, même si, comme dans tous couples, quelques périodes plus compliquées pouvaient arriver, bien souvent au sujet des absences répétées d’Annibas qui tenait toujours ses engagements avec Hélios. Mais comment prendre ombrage de quelques accros comme ceux-ci lorsque, par exemple, Lysandre accrochait des fleurs séchées dans un herbier devant les yeux ébahit d’une petite fille découvrant le monde tandis qu’Annibas invoquait quelques images lumineuses de ces plantes autour de l’enfant qui essayait de les attraper de ses petites mains ? Les sept années qui s’écoulèrent après la naissance de Sélène furent sans conteste les plus belles et les plus douces de la vie d’Annibas.

Puis vint le Voile. Annibas avait trente et un ans, sa femme, vingt-six et leur enfant atteignait ses sept ans. Sélène était une jolie enfant qui avait hérité des cheveux de sa mère et du regard pensif de son père et la brume se teintait d’argent autour d’elle. Comme lui, elle paraissait souvent dans la lune et rien ne semblait lui faire plus plaisir que les conte que l’on pouvait lui raconter. Rapidement, Annibas s’était aperçu que sa fille disposait d’une bonne sensibilité à la magie, même si elle la voyait différemment. Ou plutôt entendait. Elle décrivait comme une sorte de lointaine mélodie qui, parfois, devenait plus forte ou s’arrêtait. Lorsqu’elle se rapprochait des gens, la mélodie prenait un ton différent et lorsque son père essayait d’invoquer les énergies magiques, il lui arrivait d’entre un léger changement dans les notes environnantes. Mais son père la jugeait trop jeune pour qu’elle apprenne la magie et lui-même ne se sentait pas prêt à l’apprendre à autrui, aussi convint-il avec sa femme d’attendre les douze ans de l’enfant avant de juger de ce qu’il faudrait faire.

Mais le Voile troubla tous ces projets. Alors que celui-ci durait depuis déjà de trop nombreuses semaines, Annibas dû partir avec son maitre pour rejoindre un groupe de mage cherchant s’il était possible de gérer ce problème. Malheureusement, le congrès n’aboutit sur rien et les deux hommes durent rentrer sans la moindre réponse. Ce fut au moment de se séparer de son maitre, sous un soleil déclinant, qu’Annibas aperçut la fumée, au loin, dans la direction de sa maison, qui volait haut dans le ciel. La peur envahit son cœur et il se jeta dans une course effrénée pour rejoindre l’endroit où il avait laissé sa femme et sa fille. Son cœur se serrait de plus en plus alors que le vent lui apportait l’odeur du bois calciné et, bien trop vite, un terrible spectacle s’offrit à lui. Il ne restait plus que des poutres brulées et des cendres de ce qui fut sa demeure. Poussé par la peur, le mage se jeta dans les morceaux de bois encore chauds pour trouver un signe de sa famille, se brulant la peau et la chair s’il le fallait, mais la douleur le fit bien vite abandonner. Il n’avait trouvé signe ni de sa fille ni de sa femme. Annibas hurla leur nom sans qu’aucune réponse ne vienne, puis, il aperçut le morceau de bois sur lequel étaient peints quelques mots qui était accroché au puit. « En ce lieu maudit, le feu purifia le mage et sa clique qui avait maudit le soleil. Puissent leurs âmes apaiser les dieux. » Alors, Annibas hurla son désespoir et s’effondra en sanglots sur le sol. Des heures passèrent alors que l’homme se recroquevillait sur lui-même, détruit par cette vision, sanglotant et priant pour que ce ne fût là qu’un cauchemar. Puis, le hasard fit que le soleil se dévoila à nouveau, mettant fin à cet épisode effroyable qu’avait été le Voile. Des mains solides ramassèrent le pauvre homme qui gisait à même le sol et plus rien ne subsista dans la mémoire de celui-ci avant son réveil.

Il était de retour dans le manoir de son ancien professeur, Hélios. Celui-ci était venu le rechercher, inquiet par son absence et par la fumé qu’il avait lui aussi vu. Un repas attendait sur un bureau de la petite chambre où Annibas s’était réveillé. Mais il n’avait pas faim et regarder cette nourriture lui donnait la nausée. Des heures s’écoulèrent tandis que le mage ne fit que s’assoir devant une petite fenêtre, à regarder au loin. Rien ne pouvait le tirer de la léthargie dans laquelle il était plongé, pas même les lointaines paroles de son maitre inquiet qui faisait tout pour le faire revivre. Une semaine passa sans qu’Annibas ne fasse la moindre chose. Il ne mangeait presque rien et c’était à peine s’il buvait ce qu’il lui était nécessaire. Mais le monde continuait et le temps s’écoulait, lentement, le mage recommença à faire quelques tâches simples qui épuisaient son corps en manque d’énergie. Un mois entier s’écoula avant qu’il n’eut le courage de retourner à sa maison brulée. Les vents froids de l’hiver s’étaient levés mais Annibas était bien déterminé à enterrer comme il se devait celles qu’il avait perdues. Une fois arrivé devant les ruines calcinées de sa vie, il fouilla sans relâche les décombres pendant des heures sans ne rien trouver d’autre que les cadavres de quelques poulets. Pourtant, le morceau de bois parlait bel et bien de mort, mais il n’y avait aucune trace de corps.

Le soir arrivait lorsqu’il prit la direction de la bourgade qui avait détruit sa vie, de la haine plein le cœur. Des festivités avaient lieu dans une salle commune, protégées du froid qui grandissait. Alors, l’idée de la vengeance germa dans l’esprit du mage désespéré. Debout, légèrement en hauteur par rapport à la salle commune, Annibas commença à stocker la magie à travers son corps et sa bague. De ses mains, il traçât les runes qu’il s’était inventées, agençant les plus terribles qu’il n’eut jamais dessiné les unes avec les autres. L’invocation fut longue, mais le temps paraissait bien peu de chose dans un esprit aussi torturé que celui d’Annibas et rien ne le découragea dans sa soif de vengeance. Et, alors qu’il traçait sa dernière rune, le sort pris forme.

Dans la salle commune, la lumière s’intensifia de plus en plus rapidement. Puis, elle prit une intensité telle que celle du soleil en une seconde sans faiblir à aucun moment, emplissant la salle dans laquelle les hommes et les femmes de la bourgade festoyaient, brûlant leurs yeux et les faisant hurler de douleur. Poussé par sa haine et sa colère, Annibas se dirigea alors vers le bâtiment d'où les paysans se tordaient encore de douleur, attrapa les torches qui éclairaient l’extérieur du bâtiment puis les jeta à travers les fenêtres, en direction des barriques d'alcool, et sur le toit du bâtiment, usant de ses dernières forces pour infliger, à ces paysans cruels le même sort qu'ils ne l'avaient fait avec ceux qui lui étaient le plus cher. Le bâtiment, dont l'atmosphère intérieure était saturée de vapeur d'alcool, s'enflamma rapidement et Annibas prit du recul pour observer son œuvre. Ainsi, Annibas contempla le feu ravager le bâtiment de chaux et de bois tandis que des suppliques s’élevaient des êtres aveugles et pliés de douleur qui étaient bloqués dans le bâtiment. Mais le mage sentit vite la fatigue de son invocation envahir son être et il s’écroula au sol, à peine capable de se forcer à respirer encore.

Une nouvelle fois, les yeux d’Annibas s’ouvrirent sur la demeure de son professeur. De nouveau, il l’avait sauvé et soigné. Le regard d’Hélios montrait qu’il savait pertinemment ce qu’avait fait son élève, mais il était clair qu’il voulait laisser ça derrière lui car l’inquiétude pour l’âme perdue de celui qu’il avait presque élevé était bien plus présente dans son esprit qu’autre chose. Le temps s’écoula et les deux hommes restèrent ensemble. Annibas mis plus d’une année entière à sortir de son état maussade perpétuel, mais même alors, les choses de la vie avaient un goût de cendre et de seule la tristesse perçait la pierre de son cœur. Pourtant, Hélios n’abandonna pas, cherchant à retrouver celui qu’il avait élevé en lui faisant redécouvrir ce qu’il avait aimé, en le plongeant dans l’étude de la magie qui l’avait passionné. Dix années s’écoulèrent durant lesquelles la vie reprit son droit. Annibas finit par se plonger dans ses anciennes passions pour oublier sa douleur mais nombreuse étaient les soirs où sa mélancolie l’envahissait de nouveau et jamais la tristesse ne quittait réellement le cœur du pauvre homme.

Au début de la dixième année de solitude qu’il passa, la maladie s’installa dans le corps usé du vieux maitre d’Annibas. Comme il l’avait fait pour sa mère, celui-ci s’occupa d’Hélios avec grand soin mais le pauvre homme n’avait plus la force de se battre. Alors que, comme tous les soirs, l’ancien apprenti nourrissait son maitre, celui-ci attrapa son poignet.

-Annibas… Je ne peux me résoudre à m’éteindre avec ce secret… Ta fille n’est pas morte. J’ai fait des recherches il y a bien longtemps et j’ai appris qu’un prêtre avait entré l’idée de ta culpabilité dans la tête des habitants du bourg et j’ai aussi appris qu’il était parti dans le sud de la Péninsule. Je ne sais pas ce qu’il est advenu de ta femme, mais ta fille est en vie…

Pendant une seconde, le cœur d’Annibas cessa de battre. Il regarda avec des yeux écarquillés le vieil homme mourant qui lui avait révélé ce qu’il aurait voulu savoir dix ans plus tôt.

-Pardonne-moi, Annibas… Mais je ne pouvais pas te le dire. Tu avais déjà failli te tuer… Et ta colère te faisait perdre la raison… Si je t’en avais parlé, tu te serais jeté dans la mort. Je ne pouvais pas… Je ne pouvais pas t’envoyer à la mort…

La colère laissa place à la compréhension dans l’esprit d’Annibas. Il avait eu tout le temps de regretter son geste irréfléchi qui avait couté la vie de bien trop d’hommes et de femme. Seules quelques vagues images brumeuses lui restaient de ce jour maudit où la haine l’avait changé et il ne pouvait affirmer qu’Hélios avait tort dans ce qu’il venait de dire. Comme seule réponse, Annibas serra celui qui fut comme son père contre lui avant de reprendre sa tâche de le nourrir. Ce soir-là, il resta avec le vieil homme malade et, comme bien longtemps auparavant, vu une personne qui lui était chère pousser son dernier soupir.

Alors, après avoir enterré le corps d’Hélios dans les bois, Annibas prit une épée qu’utilisait son maitre lors de ses voyages, arguant que l’on réfléchissait plus à attaquer quelqu’un d’armé plutôt qu’un pèlerin sans défense, surtout si l’on ne savait pas qu’il ne savait pas utiliser son arme, une longue cape à capuchon qui pourrait le protéger de la pluie et du vent et quelques affaires personnelles. De son pouce droit, il caressa l’alliance en or de son annulaire droit en repensant avec espoir à ses amours perdus puis sorti une dernière fois de l’habitat où il avait tout appris. Pour la première fois depuis près de trente années, ses pas le conduiraient vers son sud natal.


Dernière édition par Annibas Melpomène le Mar 8 Aoû 2017 - 18:26, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Annibas Melpomène   Annibas Melpomène I_icon_minitimeMar 8 Aoû 2017 - 8:54



Hello Annibas,

Comme déjà discuté avec toi, je m'excuse encore pour le temps de réponse mais ta fiche étant conséquente j'ai préféré prendre le temps de faire les choses correctement Wink
J'ai donc fini ma lecture et après analyse, tu n'auras pas grand chose à corriger, si ce n'est quelques petits points de détails.

Avant toute chose, sache que j'ai trouvé la lecture de ta fiche très intéressante. On se plonge réellement dans l'histoire d'Annibas et tu arrives bien à faire ressentir au lecteur tout ce qui à amené Annibas a une pareille situation (rancœur, haine, expérience) aujourd'hui. C'est cool  Annibas Melpomène 629873  

Pour les points de correction que je vais te demander :

  • Plusieurs points sur la géographie, commençons par le lieu de naissance d'Annibas.
    Tu dis Annibas ainsi que sa famille originaire de Sybrondil.
    Pas de problème pour ça, peux-tu simplement préciser s'ils sont originaire de la ville de Sybrondil même ou d'un autre lieu dans le comté ?
    Pour t'aider, tu peux regarder cette carte.

  • Venons en ensuite au lieu de résidence de son maître ainsi que du village où Annibas s'établit avec la famille qu'il fonde.
    Tu présentes Hélios comme étant originaire du centre de la Péninsule. Je comprends par ici le Médian ou les environs de Diantra (la capitale). J'aurais aimé que tu puisses nous préciser au moins la région dans laquelle il possède son manoir (Terres royales ? Baronnie d'Ancenis, de Hautval, comté de Velteroc ? Duché d'Erac ?)
    Même chose pour la maison ainsi que la bourgade vers laquelle vit Annibas quand il est avec Lysandre.
    Pour t'aider, je t'invite à regarder la carte globale et/ou cette carte de la Péninsule.

  • Petit point sur le système de noblesse et de chevalerie (point de détail)
    Tu dis à un moment dans ta fiche que le fait de devenir chevalier est l'un des moyens de rentrer dans la noblesse.
    Ce n'est pas le cas. Le sang noble est héréditaire et peut s'obtenir par la naissance ou à la limite par le mariage (bien que dans la grande majorité des mariages, les nobles se marient entre eux).
    En Péninsule, les anoblissement par ordre royal sont très rares.
    Un chevalier prête serment d'allégeance à un noble mais cela ne fait pas de lui un noble pour autant.
    Si tu souhaites plus d'informations à ce sujet, tu peux lire le BG sur le système féodal ainsi que celui de la chevalerie.

  • Concernant la magie que la perception qu'en a Annibas lorsqu'il est enfant.
    Comme expliqué dans le BG, la magie n'est pas innée.
    Pas de problème sur ce point, simplement juste pour ton information, il est impossible que ton personnage ait fait le lien entre les "brumes" qu'il voyait était enfant et une quelconque opération magique.
    Si tu préfères, c'est un peu comme quelqu'un qui serait Daltonien et qui ne pourrait s'en rendre compte tant que les autres personnes autour de lui ne lui ont pas dit que la manière dont il voyait les choses au quotidien était différente du commun des mortels.
    Je ne te demande pas forcément de correction sur ce point, c'est simplement un point de précision que je souhaitais t'apporter Wink

  • Concernant les capacités magiques d'Annibas.
    Pas de problème pour l'école de magie immatérielle.
    Pas de problème non plus pour le fait de manipuler la lumière tel que tu le décris enseigné par Hélios.
    Cependant, la magie de l'immatériel vise principalement à tromper la perception que peut avoir l'entourage du mage sur les choses qu'ils voient ou perçoivent via leurs cinq sens.
    C'est à dire que, lors de l'intervention d'Annibas afin de se venger des personnes qui auraient tué sa famille, il est impossible qu'Annibas puisse tuer une foule de personne rien qu'avec sa lumière. Même un archimage de l'immatériel ne saurait faire enflammer une salle entière avec ses pouvoirs magiques associés à la lumière. Au mieux, ce genre de fantasies seraot réservées à un maître élémentaliste de l'école du feu.
    Je te propose donc d'adapter la scène. Annibas pourrait, après une longue incantation, aveugler de manière subite tous les participants à la fête.
    Il pourrait profiter de cet aveuglement pour mettre le feu à la salle de manière conventionnelle (avec une torche et un tonneau de combustibles, si tu préfères Razz)
    Si tu souhaites nous proposer une scène alternative, nous sommes bien évidemment ouvert à toute proposition.




Voilà pour les corrections,
Normalement, je t'ai fourni pas mal d'informations, les choses devraient aller assez rapidement Fête

Si tu as la moindre question, n'hésite pas à nous contacter, moi ou un autre membre du staff, afin d'obtenir des réponses.
A très bientôt pour ton entrée en jeu ! Cheerleader


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MessageSujet: Re: Annibas Melpomène   Annibas Melpomène I_icon_minitimeMar 8 Aoû 2017 - 18:47

Merci pour ces critiques et corrections !

J'ai édité quelques passages pour préciser ce que tu me demandais, je te les mets ici (avec leurs positions) pour plus de simplicité !

  • Lieu de naissance d'Annibas :


Citation :
"Le soleil de Sybrondil venait d'atteindre son zénith et la chaleur était insoutenable." (2ème paragraphe)

Tu l'auras deviné, il est bien né dans la ville Wink

  • Lieu de résidence de son maître ainsi que du village où Annibas s'établit avec la famille qu'il fonde :


Citation :
"Elle était bâtie dans une clairière enfoncée de plus de quarante minutes de marche dans une forêt des terres royales, proche de la frontière avec le duché d'Erac, entre Diantra et Rochenoire." (2 paragraphes au dessus des premiers mots en orange)
"La maison dont lui avait parlé Hélios se trouvait à environ une vingtaine de kilomètres au sud-est de la forêt où il habitait. Elle était de bonne taille et quelques étagères ainsi que le squelette d’un grand lit décoraient encore l’endroit." (pour la maison d'Annibas et Lysandre, 2eme post, 3ème paragraphe après l'écriture orange)


Cette indication est-elle assez précise ? J'ai vu que, dans la grande carte, il n'y avait pas de grande forêt ici mais j'ai supposé qu'on peut tout de même y trouver un bois ! Si ce n'est pas le cas, je peux changer, pas de soucis !

  • Petit point sur le système de noblesse et de chevalerie :


Citation :
"Pourtant, il ne pouvait pas éviter d'y passer, car l'une des peu nombreuses possibilités pour entrer dans la noblesse, selon son père, était de devenir chevalier afin de facilité un mariage avec une personnalité de la petite noblesse -car un riche chevalier attirerait plus les regards qu'un simple marchand, pensait l’ambitieux bourgeois- et Phébus avait donc prévu des enseignements particulièrement rigoureux pour son fils." (5ème paragraphe)

Je me suis dit que la chevalerie, bien que n'étant pas la noblesse, était tout de même un premier pas intéressant vers celle-ci car elle pouvait permettre de beaucoup se rapprocher d'une famille noble !

  • Concernant la magie que la perception qu'en a Annibas lorsqu'il est enfant :


Citation :
"L'homme disait connaître cet art et voyait en Annibas de fabuleuses capacités en lui expliquant que la brume qu'il décrivait n'était pas une création de son invention, ni un simple détail de la vie dont personne ne fait attention, mais bien les courants de la magie que le jeune homme était capable de voir." (11eme paragraphe)

J'ai rajouté ça pour bien montrer qu'Annibas n'avait pas conscience que c'était lié à la magie, il ne s'était même jamais vraiment intéressé  ça et n'en connaissait absolument rien.  

  • Concernant les capacités magiques d'Annibas :


Citation :
"Poussé par sa haine et sa colère, Annibas se dirigea alors vers le bâtiment d'où les paysans se tordaient encore de douleur, attrapa les torches qui éclairaient l’extérieur du bâtiment puis les jeta à travers les fenêtres, en direction des barriques d'alcool, et sur le toit du bâtiment, usant de ses dernières forces pour infliger, à ces paysans cruels le même sort qu'ils ne l'avaient fait avec ceux qui lui étaient le plus cher. Le bâtiment, dont l'atmosphère intérieure était saturée de vapeur d'alcool, s'enflamma rapidement et Annibas prit du recul pour observer son œuvre." (2eme paragraphe en partant de la fin du 2eme post)

Au début, j'avais pensé que l'échauffement dû aux rayons de lumière aurait été suffisant pour enflammer les vapeurs d'alcool (le feu serait donc arrivé comme conséquence du sort et non pas provoqué par le sort lui-même), mais finalement, la solution de mettre le feu conventionnellement est meilleure car elle fait écho à ce qu'a vécu Annibas peu de temps avant !

Voilà, je pense avoir tout dit ! N'hésite pas si tu veux des indications supplémentaires Annibas Melpomène 1728150167
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MessageSujet: Re: Annibas Melpomène   Annibas Melpomène I_icon_minitimeMar 8 Aoû 2017 - 19:45



Les corrections apportées sont im-pecc-ables ! Razz

Au vu de la formation d'Annibas, je lui donne le niveau magique Arcaniste.
Annibas est même un Arcaniste avancé, a voir les futur RPs que tu feras mais une évolution au rang de Maître est probable  Annibas Melpomène 629873

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[Classe d'arme] : Magie de l'immatériel (lumière)

[Alignement] : Chaotique Neutre


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