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 Bal-La nuit des paradoxes [Libre]

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Hannibal Acherbas
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MessageSujet: Bal-La nuit des paradoxes [Libre]   Bal-La nuit des paradoxes [Libre] I_icon_minitimeVen 18 Aoû 2017 - 2:59

Un calme étonnant régnait dans le port de Soltariel. Le soir était tombé, amenant avec lui sa noirceur et sa fraîcheur que beaucoup de Nordiens devaient apprécier. La ville scintillait, contrastant avec le ciel sombre, tel un bocal rempli de lucioles au fin fond d'une grotte. On entendait au loin la musique du château. C'était dans cette même sérénité que Hannibal se préparait au bal dans ses quartiers de capitaine.  Son fidèle ami, Francesco, lui taillait la barbe, avec joie, excité à l'idée que son frère d'arme, son compagnon marin, ait été invité au bal de Tibéria de Soltariel. Néanmoins, il demeurait sceptique :

-Répète-mi encore oune foy Hannibal, porque as-tu été invité ?

-Je ne sais pas trop, c'est Cassio, un serviteur de la duchesse qui m'a remis l'invitation, répondit-il. J'imagine que c'est pour le service rendu ainsi que mon cadeau à la duchesse. Probablement ma "réputation" aussi...

Francesco grimaça à cette remarque, se remémorant une soirée noble où Hannibal avait été invité pour sa réputation.

-Ti te souviens dou bal de Peyredrac y a oune dizaine d'annos ? demanda-t-il.

-Evidémment que je me souviens...

Pendant que Francesco terminait de tailler sa barbe, lui, assis devant son bureau, se replongea dans ses souvenirs. Il avait 18 ans, venait de devenir le plus jeune maître d'armes du duché, voire de la Péninsule. Les Systolie, avec qui il a grandi, l'avaient invité à leur propre bal, une fête entre nobles du comté. À cette époque, on ne l'appelait pas encore le Loup Noir mais il chérissait déjà d'une sacrée réputation : celle d'un des meilleurs combattants de la Péninsule, ayant déjà fait ses preuves dans de nombreux faits d'arme et maîtrisant une "dance" Zurthane à la lance. Et ce fut pour danser seul avec sa lance, devenant ainsi une part du spectacle, et non pour danser la valse avec les nobles que Hannibal fût invité. Mais ça il ne le réalisa que le soir-même. Ainsi, il fit tournoyer sa lance Zurthane en enchaînant les acrobaties devant des riches pour la plupart bourrés qui, un coup furent ébahis, l'autre coup se moquèrent de cet art martial étranger...barbare.

-Que j'étais énergique à l'époque... marmonna-t-il, les yeux toujours perdus dans son souvenir.

-Ti as perdi bene des compétences Hannibal ! dit Francesco en ricanant.

-Au contraire, je dirais que je suis meilleur aujourd'hui, plus fort que jamais, répliqua-t-il sur un ton on ne peut plus sérieux. Avant j'avais la fougue et la jeunesse. Aujourd'hui j'ai l'expérience et le bon moment.

Le maître d'armes faisait souvent référence à ce "bon moment". Ce fût la philosophie que lui transmit son propre ancien maître d'armes, un aveugle qui comme la plupart de ses semblables développait un certain mysticisme, qui influença beaucoup jeune Hannibal lors de son entraînement. C'était que pour lui, se battre est un art et tout résidait sur le temps, la justesse du bon moment. Du haut de ses 39 ans, le Loup Noir avait encore beaucoup d'énergie pour son âge, rivalisant même avec les meilleurs chevaliers de la nouvelle génération, mais pour lui c'était bel et bien la justesse qui l'emportait.

    Quand Francesco eût terminé, Hannibal regarda dans la glace sa barbe proprement taillée tout en remerciant son ami. Même avec son âge assez avancé, le vieux Loup pouvait encore charmer quelques personnes de ses yeux sombres et trancesperçants, ses traits typiquement masculins et sa chevelure noir corbeau mi-longue qui descendait en arrière. Pour un Péninsulaire du Sud à moitié originaire de Zurthan, il ressemblait plutôt à un Nordien, aussi bien dans son physique que dans sa personnalité. Mais là n'était pas le sujet.

-Vais-je y aller habillé ainsi ? s'intterogea-t-il à voix haute.

Il était vêtu comme à son habitude de son armure légère mêlant habilement plaques et cuir ainsi que de sa cape de loup à capuche. Francesco grimaça de nouveau :

-Putana, il semblerait que ti n'as que ça... Quoique..

Il s'éloigna du bureau pour chercher une cape plus raffinée dans le coffre de Hannibal. Une fourrure noire de loup bien plus travaillée, plus précieuse dont il se revêtait uniquement lors de rares occasions, certainement pas pour voyager ou combattre. Le navigateur acquiesça et laissa son ami l'habiller. Puis il se leva, abandonnant sa paperasse de poèmes et de relevés de compte sur son bureau, mit un médaillon en or, se parfuma puis attacha sa ceinture et son cimeterre à la taille. N'était-il pas un combattant avant tout ? Pas un noble, pas un riche, enfin plus depuis longtemps,qu'y pouvait-il d'avoir aussi peu d'habits raffinés ? Selon lui, les gens du Sud jugeaient bien trop sur l'apparence. Ainsi, il sortit de ses quartiers, laissant derrière lui sa lance contre le lit. Sur le pont, il adressa un dernier mot à Francesco :

-Merci mon frère de m'avoir préparé. Je suis triste que tu ne puisses pas venir, toi et notre équipage. Veille sur eux et fais en sorte qu'ils ne fassent pas trop de grabuge en ville. La soirée ne fait que commencer.

**************************

    Le voilà faisant route vers le château au travers de la ville. Bien que calme, elle n'en demeurait pas moins active. Les petites gens aussi voudront se réchauffer à la façon des nobles en cette soirée particulière. Dans quelques heures les rues seront remplies de leur propres festivités. À vrai dire, Hannibal avait presque envie de rester avec le peuple. Mais il désirait étonnamment passer sa soirée au bal parmi la haute classe politique, sans doute pour rattraper son retard de 2 ans en la matière due à son errance pendant la même période, et peut-être aussi pour juger par lui-même la duchesse et les nobles qui avaient survécu à l'instabilité de ses dernières années.
De loin, l'ancien maître d'armes avait la dégaine d'un pirate de la Mecca, et pour cause son cimeterre acquis là-bas même et la démarche assurée de la carrure imposante dont il dispose. Les gens le fixaient avec crainte, connaissant bien les pirates et leur fréquentes attaques dans les environs de la ville. Mais quand il se rapprochait assez pour qu'ils le reconnaissent, certains tressaillaient encore plus, d'autres l'acclamaient. En effet, les opinions sur le Loup Noir étaient aussi diverses que les poissons dans l'Eris. Le Tueur de Chevaliers pour les uns, le Justicier du bas peuple pour les autres...pour dire vrai, il se trouvait être un peu les deux. Et bien plus encore. Ses surnoms variaient d'une région à l'autre, mais toutes le connaissaient sous le nom du Loup Noir.

Et c'est en ignorant tous les regards que Hannibal arriva enfin aux pieds du château de Soltariel. Quelle beauté ! Un rayon de soleil en pleine nuit, voilà les mots qui lui vinrent en tête. Cette merveille brillait tel un bout de printemps en plein hiver, rayonnant de ses couleurs chaudes propres au Sud. Bien que cette dernière était sa saison préférée, Hannibal se sentit forcé de constater que Tibéria l'avait vaillamment vaincu.
Le Loup Noir s'avança pour montrer son invitation aux gardes qui le laissèrent passer. Il continua son chemin, découvrant ainsi les invités rassemblés qui bavardaient sur fond de musique ambiante, ils semblaient installés là depuis pas mal de temps étant donné que le maître d'armes arrivait quelques heures en retard. Hannibal détourna le regard et vit la duchesse de Soltariel accueillant les invités un à un à l'entrée. Il hésita alors à se présenter, conscient que son nom ne plairait pas à énoncer, mais se laissa porter par la coutume. À sa vue, le chambellan s'étonna et dit :

-Hum.. le Loup Noi...euh Hannibal Acherbas, fils de Cassandra Merilas, maître d'armes et navigateur, votre Altesse..

Le fait que le chambellan se sentait obligé de citer son sang noble pour légitimer son invitation le fit bien rire intérieurement. Hannibal effectua un courte révérence devant Tibéria :

-Enchanté, votre Altesse. J'espère que vous apprécierez votre cadeau. J'ai en vous de grands espoirs quant à l'avenir de cette région.

Son cadeau était un tonneau de vin d'Erdhleim, l'un des meilleurs et des plus appréciés à la cour, qu'il avait acquis sur le chemin du retour depuis Serramire. Il lui avait offert gratuitement et à titre personnel plus tôt ce matin, par le biais de Cassio, en plus des armes, du vin et des crâbes-diables qu'il leur avait livrés. Il se retira humblement pour se mêler à la foule de la pièce principale. La boisson coulait à flot, et les douceurs, sucreries et apéritifs se faisaient littéralement assiéger. Hannibal ne se souvenait pas d'avoir assisté à une aussi grande soirée. Rien n'était fait à moitié. Néanmoins, ce fût autre chose qui attira son attention.

Un peu plus loin, la foule commençait à se rassembler et à acclamer quelqu'un. Le Loup ne comprit pas tout de suite ce qui se passait, la foule l'empêchait de voir. La musique s'était tue. Les gens continuaient d'encourager en de vive voix. Puis soudain tout devint muet. Et elle joua. Et il l'entendit. Il reconnut de la première note la qualité la musique. Une harpe, qui produisait un son majestueux entre les mains d'une merveilleuse artiste. Hannibal l'avait déjà entendue à Missède il y a 7 ou 8 ans..peut-être 6. Déjà entendue, mais jamais vue. Car le soir en question, un noble de Missède l'avait engagé pour le défendre d'assassins. Alors qu'il les poursuivait dans un riche manoir, il s'était arrêté net en entendant la même musique, tellement pris par la poésie et la technique qui s'en dégageait, si bien qu'il avait failli rater sa mission.
Mais c'était le passé. Aujourd'hui, Hannibal verrait enfin Cécilie de Missède. Il se fraya un passage dans la foule pour être au premier rang et savoura l'interprétation en attendant qu'elle termine pour qu'ils se rencontrent enfin.


Dernière édition par Hannibal Acherbas le Mer 1 Nov 2017 - 12:29, édité 3 fois
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Cécilie de Missède
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MessageSujet: Re: Bal-La nuit des paradoxes [Libre]   Bal-La nuit des paradoxes [Libre] I_icon_minitimeMar 22 Aoû 2017 - 2:13

<< C'est la fêteEntre un bal et une foire >>


La soirée allait bon train. L'alcool avait déjà eu raison de quelques tristes mines et Cécilie s'était retrouvée près de la scène sur laquelle jouaient les trouvères choisis avec soin par la Duchesse. Ils avaient en effet belle voix et doigts alertes bien que quelques accords peu orthodoxes viennent parfois heurter la sensibilité artistique toute missèdoise de la musicienne. Une harpe, une viole, une flute et des percutions variées donnaient un lit tout à fait harmonieux aux discussions pompeuses des nobles de l'endroit.

Habituellement, elle était de celles qui attendaient dans l'ombre et qui, mis à part quelques discussions aux atours forts galants ou forts agréables, pouvait écouter à loisir bien des chuchotements. A Missède, depuis son mariage, les choses avaient changées, la mettant sous les feux de la rampe plutôt que dans l'ombre des coulisse dans lesquelles elle avait été élevée. Ici encore, elle se trouvait entre deux mondes. Elle n'était pas d'ici et n'entrait que bien peu en ligne de mire concernant les jeux de pouvoirs de Soltariel. Mais d'un autre côté, les rumeurs concernant les affres de Missède et l’ascension d'une aveugle remariée l'avaient précédés. On susurrait parfois le surnom d’Envoûteuse sans vraiment oser le prononcer. Puis venait son passée de vagabonde dans les contrées du nord en pleine invasion drow. En un mot comme en cents, beaucoup de détails la pointaient comme une attraction tout à fait intéressante pour les nobles locaux.

Si bien bien que c'était la première fois qu'elle se retrouvait seule dans ce gigantesque bal ou les voix et les bruissements lui avaient fait perdre tout repère. Même sa 'dame de compagnie' s'était éloignée. Assez mal à l'aise, elle était donc restée auprès des musiciens, essayant d'oublier sa gêne et la cacophonie ambiante en se focalisant sur leurs mélodies, un verre de vin rouge à la main. Les résultats se faisaient encore attendre lorsqu'une connaissance – ou du moins une femme prétendant être une connaissance – posa avec délicatesse une main sur son épaule pour se rappeler à son bon souvenir.

" Dame de Laval !
- de Missède," corrigea-t-elle machinalement avec un sourire sans vouloir incommoder sa brusque visiteuse. " Depuis peu j'en conviens.
- Pardonnez moi. Je suis incorrigible. Je ne pensais pas qu'on ferait le chemin de si loin pour participer à ce bal !
- Pardonnez moi mais j'ai bien peur de ne pas reconnaître votre voix...
- Oui ! Que je suis sotte. Mélisse di Martoda. Nous nous somme rencontré il y a quatre ou peut-être cinq ans aux grandes agapes d'été pour le Nouvel-An à Missède. Je portais encore le nom des de Huissieux à l'époque. Madame de Clairmont est une bonne amie.
- Oh ! Bien sûr. Les festivités en l'honneur de la DameDieu étaient splendides cette année là."

Peu importe l'importance de cette dame, elle n'avait foutrement aucun souvenir d'un tel nom ou d'une voix semblable. Les soirées des agapes avaient vues défilés des centaines de personnes. Bourgeois, Chevaliers, marchands exilés loin de chez eux malgré l'an nouveau ou nobles locaux, tous étaient de bonne compagnie d'après l’organisatrice des salons les plus en vue de Missède. Autant essayer de se rappeler du nom d'un colporteur qui vous a arrêté une fois au marché...

Un silence menaçait de s'installer lorsque - pour le meilleur ou pour le pire - une voix supplémentaire se mis de la partie. Une voix d'homme cette fois-ci. Les oreilles de Cécilie n'auraient probablement pas supporté une voix aussi criarde que la première de toute façon...

" Mélisse. Vous vouliez que je vous présente... " Il sembla s'appercevoir que la dame qu'il invectivait n'était pas seule et se fit soudain plus cordial " Oh pardonnez moi.
- Il n'y a pas de mal.
- Mon mari. Luciano di Martoda. Mon cher, je vous présente sa Grandeur Cécilie de L... Missède.
- Votre Grandeur ! Je ne savais pas que vous connaissiez ma femme... "
- Nous fréquentions les même cercles d'artiste.
- Oh! Splendide. " Un petit raclement de gorge se rappela à leur présence. Une troisième voix... Mais combien étaient-ils ?! " Oui! Laissez moi vous présenter Giovani di Calaberto. Je n'ai aucun ami plus dur en affaire.
- Je suis collectionneur d’œuvre d'art devant la DameDieu, j'en ai peur." rit le troisième larron " Enchanté de faire votre connaissance, Dame de Missède.
- Moi de même.
- Votre ex-mari et vous avez été bien inspiré de sauvegarder les trésor de Diantra face aux pilleurs. J'espère que vous me permettrez de vous rendre visite à l'occasion pour avoir la chance de les admirer de mes propres yeux.
- Vous êtes bien cavalier Monsieur, mais ce serais un plaisir que de parler de ces œuvres antiques avec quelqu'un d'aussi savant. " esquiva-t-elle alors que son bras se faisait soudainement happé par l'enthousiasme dame passablement éméchée.
" Vous savez, Giovani, la Comtesse est elle-même une artiste renommée ! Nous échangions quelques souvenirs de nos salons de musique. Je ne pensais pas avoir l'occasion de rencontrer de nouveau la Mériale elle-même !
- La Mériale ?
- La Mériale de Beaurivages. C'est le nom que lui ont donné ses auditeurs à Missède. Elle pouvait envoûté un auditoire en quelques instants. Un vrai chant de mériale. "

Et comme si la dite Mériale n'était pas là, elle serrait de plus en plus fort son bras et s’esclaffait avec emphase. Son mari du finir par remarqué les tentatives discrètes de Cécilie pour se remettre sur pied et s'écarter un peu car il réussi à décrocher la dame de sa peluche du moment et ajouta à voix basse.

" Pardonnez l’expansion de ma femme, Comtesse, je crois qu'elle a un peu abusé des délices de ce soir.
- Oh, vous pouvez parlez mon cher. Rien ne changera le fait que c'était elle qui jouait le soir ou vous avez fait votre demande. Il y a de quoi être expansive tout de même !
- Est-ce possible ? " railla la voix du dernier. " La fameuse harpiste dont tu nous rebat les oreilles depuis cinq ans... "

En l'espace de quelques instants, sans qu'elle n'ait pu trouver le moyen de calmer les choses sans risquer de déclencher une esclandre, plusieurs personnes s'étaient jointe à l'ennuyeux trio. Il ne fallut pas longtemps pour que la voix de Luciano fasse taire le groupe de musicien à quelques pas de là avec une force enthousiaste et amusée. La Comtesse se trouva donc en un rien de temps juchée sur l'estrade, la main posée sur une harpe inconnue... Alors ça... Si on lui avait dit qu'elle se retrouverait à jouer ici... cela faisait des ennéades qu'elle n'avait plus touché à sa harpe... Un mois ? Ou peut-être même plus. Elle jouait toujours de la lyre et gardait son agilité par bien des exercice, même ses entrainements magiques reprenaient les gestes qu'elle connaissait tant. Elle avait joué quelques mélodies dans le vide mais rien de réel... Rien depuis la rupture de son premier mariage.

Hélas, si cela avait du suffire aux invités pour l'épargner cela aurait déjà été le cas. Alors quoi? Refuser, tout simplement ? Maintenant qu'elle en était là, mieux valait ne pas perdre la face. Elle respira à fond, ferma les yeux qui ne lui servaient qu'à parer son visage de joyaux bleus et se plongea dans les méandres de sa mémoire tout en laissant son corps procédé à quelques vérifications habituelles.

Elle passa ses longs doigts aux bouts calleux sur le cadrant pour déterminer les proportions de l'instrument avant de se rasseoir et de retirer les bagues qu'elle portait aux doigts y compris sa chevalière. Quelques notes. Le réglage précis de deux clef très légèrement faussées. Et à ce son si familier, bien qu'un peu plus rêche que celui que produisait la harpe que sa famille avait faite faire à sa main, elle ne put qu'esquisser un mince sourire appréciateur et nostalgique. Elle aimait toujours autant ce son. Alors qu'elle s'attendait à devoir batailler ferme pour poser les premiers accords, la mélodie s'extirpa d'elle même des réglages qu'elle venait d'effectuer. Tierces et croches s'enchainèrent un moment avant qu'elle n'y ajoute sa voix. Une version inconnue par la mélodie et  la manière de conter de la geste elle bien connue de Sire Casavir. Elle ne l'avait chanté plusieurs fois dans le nord... Mais il ne lui semblait qu'alors elle ne la comprenait pas si bien qu'aujourd'hui.

Suivant ses mouvements, l'instrument appuyé contre l'épaule de la jeune femme oscillait doucement. Pas une seule fois les manches de la comtesse, aussi amples soient-elles, n'étouffèrent le son des cordes. Le bord d'une chaussure de cuir noir apparaissait subrepticement lorsqu'elle changeait d'appuis avec aisance pour étendre son bras jusqu'aux cordes les plus graves. Emportée par la musique, elle complexifiait les accords à l'envie et furetait également au sein de celle que produisaient les Arcanes. Elle seule pouvait entendre les changements qu'y produisaient ses auditeurs, comme un contrepoint à ce qu'elle jouait sur les cordes tangibles. Elle n'avait pas besoin de tisser un sort, écouter lui suffisait.

Puis sa complainte arriva à son terme et le silence se fit, si ce n'était dans la salle bondée, du moins dans la bulle qui l'entourait lorsqu'elle jouait. Elle laissa la harpe se reposer sur son socle et tâtonna à la recherche de sa chevalière et de la bague de sa grand mère, tentant de réguler son souffle et de mesurer le sourire immense qui lui fendait le visage.

HRP:


Dernière édition par Cécilie de Missède le Dim 24 Sep 2017 - 1:33, édité 1 fois
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Hannibal Acherbas
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MessageSujet: Re: Bal-La nuit des paradoxes [Libre]   Bal-La nuit des paradoxes [Libre] I_icon_minitimeMer 23 Aoû 2017 - 15:03

La prestation lui parut interminable. Et le Loup Noir aurait souhaité qu'il en soit ainsi. Il n'y avait que la musique pour transporter autant ses émotions...alors entre les mains d'une artiste accomplie, que dire, une maîtresse de la mélodie, des accords et des notes, dont elle ne ratait aucune d'entre elles, lui faisait quitter son corps, tirant son âme plus haut comme si elle dansait au dessus de la foule. Mais toute bonne chose avait une fin. Le silence regagna la salle, baillonant tout le monde par les seuls moyens du respect et de l'émerveillement. On aurait pu déceler une petite larme sur son visage, qu'il s'emprassa de cacher. Certes il n'avait pas autant de fierté qu'un noble, mais le Loup Noir pleurer devant tout le monde..
Puis une personne brisa ce silence presque sacré, applaudissant seul la dame de Missède, l'Envoûteuse comme certains l'appelaient, parfois à juste titre puisqu'elle avait jeté un sort semblable à un charme à la salle. Bientôt, le maître d'armes rejoignit l'ovation de l'homme solitaire puis tout le monde fit de même. Un tonnerrre d'applaudissements foudroya la salle, grondant bruyamment dans les arcades. Ce fut interminable.

   C'était aussi le moment opportun. Hannibal s'avança vers Cécilie pour enfin lui adresser la parole alors qu'elle avait déjà remis la main sur ses bagues. Passionément, il observa ses yeux bleus clairs que pour la première fois il voyait. Mais elle, elle ne pouvait les voir. Heureusement d'ailleurs ou elle aurait pu aussi voir la façon de Hannibal de la fixer et se méprandre sur ses intentions. Il eût un pincement et une certaine tristesse envahit son âme car, paradoxalement, elle avait probablement les plus beaux yeux qu'il eût donné de voir.

Alors il ouvrit la bouche pour la féliciter, sauf qu'une main tapota son épaule avant qu'un mot ne sortit.

-Loup Noir...

Il se retourna brusquemmment et découvrit un jeune homme aux yeux verts aux cheveux longs et blonds mesurant une petite taille. Enfin, il fallait dire que Hannibal trouvait nombre de gens petits du haut de son mètre quatre vingt douze, mais l'homme ne devait pas excéder un mètre soixante-dix. Ses habits typiquement nordiques se composaient d'une belle armure d'ornement recouvert d'un riche manteau de fourrure d'ours.  Le Loup Noir plissa les yeux en l'observant.

-Vous ne me reconaissez pas.. Mais moi je vous ai reconnu tout de suite Messire.

-Je ne suis pas chevalier..

-Non mais vous en avez tués. Je suis sire Croesan Laviard.

Croeasan..Il avait déjà entendu ce nom quelque part. Sa mémoire tentait de forcer la barrière qui protégeait ce souvenir. En vain. Tout était trop flou, il ne se souvenait pas d'un chevalier de tel nom. Pourtant il sentait que tout cela avait un rapport direct avec la chevalerie.

-Vous avez tué mon chevalier... dit Croesan en éspérant lui raviver la mémoire.

Croesan...Chevalier...Ecuyer. Tout redevint clair. Tout lui revint. Des bribes, des flashs des massacres, des villages décimés, de l'odeur des champs brûlés, de la traque et de ses combats...
Les Chevaliers du Landnörten, ainsi on appela les sept chevaliers rénégats de Serramire qui, avec leur hommes de mains et leur écuyers, semèrent la terreur dans le nord en décimant les villages agriculteurs du haut de leur chevaux, violant les filles des campagnes et décapitant les garçons des fermes.C'était en l'an 1, au mois d'hiver de Verimios, il fut engagé pour mettre fin à leurs folies.Les rénégats s'étaient réfugiés dans le sud des Wandres, ce qui leur donna le surnom de cette région : le Landnörten. Résolus à ne pas y pénétrer -et très fortement de ne pas se salir les mains avec du sang noble-, les troupes de Serramire laissèrent tomber plutôt que d'affronter des combattants d'élite dont la réputation n'était plus à faire dans une forêt enneigée et peuplée de barbares. Voilà pourquoi les nobles s'en remirent au jeune Hannibal, qui commençait à être connu pour ses compétences dans le coin et qui représentait au pire qu'un demi barbare mort en cas d'échec. Toujours est-il que le Loup y avait gagné le surnom de Tueur de Chevaliers. Il en avait battu quatre en même temps, tué deux autres par la ruse et le dernier, William de Orisan, il le vainquit en combat singulier. Quant aux écuyers, ils moururent soit en le combattants, soit  tués par le froid ou les Wandrais. Tous, sauf un. Croesan ayant jeté son épée au sol devant le cadavre de son chevalier, s'agenouillait en attendant que le Loup Noir l'exécute pour ses crimes.

-Je voulais vous remercier de ne pas m'avoir décapité ce jour-là, dit Croesan en interrompant ses ses souvenirs.

C'était la phrase la plus étrange qu'on lui ait dite depuis un bout de temps. Hannibal ne répondit pas. En vérité il était en train d'évaluer ce qu'était devenue la personne en face de lui, pensant au départ qu'elle se trouvait là au nom d'une soi-disante revanche. Puis il demanda :

-J'imagine que tu as été gracié ?

-Tout à fait. Ils ont compris que je n'étais qu'un simple adolescent imbécile suivant bêtement son maître chevalier. Depuis, j'en suis un moi-même, déclara-t-il fièrement.

-Je vois... et es-tu devenu une fine lame aussi bonne que William ?

-Pour sûr que non ! Vous même avez eu du mal à le vaincre !

-Ton ancien maître est le meilleure lame que j'ai jamais rencontré. Sa technique, sa tenue et son imprévisibilité... Hannibal se revoyait le combattre à mesure qu'il en parlait. -Mais il demeurait un homme du mal. Le pire de tous les Landnörten.

-J'avais peur de lui à l'époque..il..

-Cela ne t'obligeait pas à le suivre, coupa sèchement le Loup. Tu aurais dû t'enfuir, et même si cela était impossible, il vaut mieux mourir soi-même que de tuer la justice.

Croesan baissa la tête sous le poids de la culpabilité qu'il garderait à vie. Pris de compassion, Hannibal posa la main sur son épaule et lui dit :

-Ce qui compte c'est ce que tu es aujourd'hui. C'est pour cela que je t'ai laissé vivre Croesan. Afin que tu te rachètes, afin que tu comprennes, afin que tu fasses le bien en y mettant tout ton coeur. Est-ce ce que tu fais ?

L'ancien écuyer acquiesça, le regard toujours baissé par la honte qui le hantait. Cette scène semblait un peu particulière à un bal. Au milieu des conversations politiques, quelques hommes et femmes avaient plus d'une fois jeté un coup d'œil à cette étrange rencontre, intrigués par la conversation entre une chevalier et un tueur de chevaliers. Néera avait un humour compliqué selon Hannibal, car elle jouait des choses opposées pour construire l'histoire des Hommes. Le vieux Loup profita de cet instant pour donner une dernière leçon au jeune homme, cette fois-ci à mi-voix pour que personne n'entende :

-Il y aura toujours un bon seigneur à qui offrir ses services. Et si tu ne trouves pas, alors ne les offre pas. C'est d'abord les habitants de Miradelphia que tu dois aider, en tant qu'homme et que chevalier. C'est pourquoi il te faut trouver un suzerain qui en fait de même. Ne suis pas bêtement les ordres. Ne suis pas bêtement les hommes. Ne suis pas bêtement les William de Orisan, de peur de te faire entraîné dans le mal et l'immoralité. Ne suis que la justice et la bonté, pas les codes et les ordres. Sinon, nos chemins se recroiseront une dernière fois, chevalier.

Cette dernière phrase plus que sérieuse fit tressaillir Croesan, puisqu'il avait déjà vu le Loup Noir à l'oeuvre. Il regarda enfin Hannibal dans les yeux.

-Je ne ferai pas la même erreur, déclara-t-il d'un ton très solennel.

Hannibal sourit et se dit qu'il était temps de laisser le jeune homme et les fantômes de son passé. Cette rencontre l'avait pris au dépourvu. Désormais il souhaitait se retirer et profiter de la soirée.

-La vie n'est qu'un cycle. Choisis le bon, dit-il avant de tourner les talons.

-Cest drôle... répondit Croesan tandis que Hannibal partait.

Ce dernier s'arrêta sans faire volte-face et attendit que le chevalier termine.

-C'est exactement la même chose que vous m'aviez dite ce jour-là, dit-il en souriant.

Peut-être. Sûrement. Il ne s'en rappelait pas. Derrière ses allures presque prophétiques et sa philosophie du cycle se cachait un homme : l'Aveugle de Peyredrac, son dernier maître d'armes. En fin de compte, il lui avait tout appris ou presque : la justesse, la justice, l'honneur, la maîtrise des armes et une forte spiritualité basé sur Néera et le cycle. La vie n'est qu'un cycle, voilà une phrase que le Loup répétait souvent car elle faisait écho en lui. La paix. La guerre. La vie. La mort. Le commencement. La fin. Les rois changent, les générations s'enchaînent, mais tout restait dans le même ordre. Tout tournait en rond grâce à l'équilibre, et ceux qui tentaient de le briser se retrouvaient écrasés par cette roue. Écrasés, puis emportés. Et comme tout carrosse a besoin de gardes, la roue aussi se devait d'avoir des gardiens. Hannibal aspirait chaque jour à être l'un d'eux. Peut-être avait été-t-il conçu pour cela ? Les Systolies avaient voulu en faire une machine de guerre en lui payant cinq heures d'entraînement par jour auprès d'un maître d'armes spécial qui n'enseignait qu'à lui. Finalement, ce maître en fit une toute autre personne. Hannibal se rappela la difficulté de ses entraînements, ses heures passées les yeux bandés quelques fois à essayer d'atteindre le maître, le nombre de fois où il avait été mis au sol par lui. Un aveugle. Un aveugle !

Et en parlant d'aveugle, il se rappela ce qu'il devait faire avant son interruption. Doucement, il se faufila dans la foule pour parvenir jusqu'à la dame de Missède. Il observa une nouvelle fois le bleu de ses yeux. Plus de doutes désormais, ils étaient biens les plus beaux à sa connaissance. Si bien, que des mots honnêtes sortirent d'eux-mêmes de sa bouche à la destination de Cécilie :

-Qu'il est ironique que les yeux les plus beaux de Miradelphia ne puissent se contempler... dit-il sur un ton sincère.

Il effectua une courte révérence, conscient qu'elle ne la verrait pas mais espérant qu'elle
l'entende ou le devine.

-Vous avez un don, Cécilie de Missède.

Il ne parlait pas de son talent pour la musique.

-Votre Grandeur, pardonnez-moi, je suis Hannibal Acherbas, maître d'armes. Mais vous pouvez m'appelez Hannibal.

Il regrettait presque de s'être présenté, sachant bien que tout le monde à la cour connaissait sa réputation. Hannibal Acherbas, le Loup Noir, le Tueur de Chevaliers, le Tueur d'Enfants. Tant de surnoms qui indiquaient ce pourquoi les nobles ne le fréquentaient pas, en dehors de ses services du moins. Puis il se dit qu'elle n'était probablement pas comme les autres de la cour.


Dernière édition par Hannibal Acherbas le Mer 1 Nov 2017 - 12:40, édité 3 fois
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MessageSujet: Re: Bal-La nuit des paradoxes [Libre]   Bal-La nuit des paradoxes [Libre] I_icon_minitimeLun 28 Aoû 2017 - 2:16

Reprenant contact avec la réalité, elle eu l'occasion de sentir les émotions qui agitaient son auditoire. C'était la première fois qu'elle les sentaient frémir avec cette intensité à travers Trame des mélodies enchevêtrées. Quelques personnes semblaient obliquer dans sa direction, s'approchant avec toujours la même intensité de cœur là ou les autres laissaient s’effilocher les dernières notes en conversant avec leurs plus proches voisins. C'était si particulier... Si entêtant... Si nouveau. Elle avait du mal à en garder les pieds sur terre. Pourtant il le fallait bien.

" Puis-je quérir l'aide d'un galant homme pour m'aider à descendre ? " sourit-elle en se tournant vers l'assistance, ne pouvant se lever sans risquer de tomber de l'estrade. L'un des plus proche ne se fit pas prié, glissant son bras sous la main de l'aveugle et l'avertissant pour lui permettre de retrouver le sol du bal, tout sourire. Dieux qu'elle aurait aimé joué un peu plus !

Des félicitations démarrèrent une discussion qu'elle se savait ne pas pouvoir refuser. Les yeux fixés sur l'horizon et soulignés par le bleu des pierres qui ornaient son front, elle se laissa donc allé à ces mondanités qui ressemblaient tant à celles de son passé... Si ce n'était l'envergure des questions. Et son mariage. Et l'étrange position de Missède et du Langehack. Et le Grand Prieuré. Et Diantra. Et la DameDieu dont elle ne pouvait être que la plus fervente des fidèles étant donné son ascendance. Descendante d'une sainte, famille connue pour être dévote, liens de sang avec la Haute-Prêtresse en personne et en partie moteur de la création du Grand-Prieuré, la moitié de ceux qui connaissaient son nom la prenait pour une sainte elle-même, tandis que l'autre moitié la voyaient comme la plus fervente des Arcamites de Péninsule avec sa harpe, ses charmes et ses yeux symbole du mal dont l'avait frappée la Déesse. Elle en avait pris son parti, ni l'un ni l'autre n'étant vrai.

Elle filait entre les mailles comme un poisson agile dans une eau calme, s'amusant des piques qui essayaient de l'égratigner et des pièges qu'on essayait de lui tendre avec l'esprit alerte et le sourire au lèvre. De vieilles habitudes se retrouvaient bien vites... Jusqu'à ce leur petit cercle de politiques pseudo-mélomanes ne soit interrompu par une réflexion qui avait l'audace de son côté. Plusieurs respirations se coupèrent à l'instant même ou la voix mûre de l'inconnu s'éleva. Certains autres souffles, courroucés, intéressés ou méprisants, gonflèrent un coup pour marquer leur dramatique mouvement d'humeur. Qui était cet homme en armure de cuir et peau de bête qui osait interpeler ainsi une comtesse... Qui plus est pour lui rappeler son ignominie !? La belle allait-elle pleurer ? se fâcher ? Se draper dans sa dignité ? Quel ragot croustillant cela allait faire ! Vite ! Le pop-corn !

" Même ceux qui le peuvent préfèrent souvent les railler que les regarder. Le fait même que vous vous y soyez abaissé est un compliment dont je vous remercie, Sire. "

Déception. Étonnement. Appréciation. Le sourire sincère de Cécilie et la simplicité avec laquelle elle avait accueilli l'interruption en déroutèrent certains. Que l'inconnu soit sincère ou non, la réponse de la Comtesse faisait mouche. C'était là un exercice de langage auquel plusieurs années de grenouillage morbide dans le salons des puissants vous formaient autant que possible. Pourtant, Cécilie n'avait pas douté de la sincérité de la voix qui avait sonnée à son oreille. Le craquement d'une armure de cuir alluma une étincelle de curiosité dans l'esprit de la musicienne lorsque l'inconnu effectua ce qu'elle supposa être une révérence ou du moins un salut. Rien ne vint cependant troubler le masque serein au sourire mesuré qu'était le sien.

" Puis-je savoir a qui ai-je l'honneur ? "
demanda-t-elle d'une voix douce. Elle était légèrement de profil par rapport à son interlocuteur, pointant l'oreille plutôt que l’œil sur sa silhouette massive. La flammèche d'une curiosité éteinte depuis plusieurs mois peinait à se rallumer aussi vivement qu'autre fois, mais elle devait bien avoué que l'idée d'un homme en vêtement d'homme des bois en plein bal lui paraissait assez saute et grenue pour titiller ses vieux défauts.

La réponse ne lui donna pas les informations escomptées... " Enchantée de faire votre connaissance, Maître Hannibal. Je suppose que vous travaillez ici-même ? " répondit-elle avec toute la bienséance de son rang, avançant très légèrement la main pour l'autoriser à y poser un baiser. Un simple maître d'arme ? Non. Ce nom avait provoqué trop d'agitation autour d'elle pour qu'il ne soit qu'un simple erre parmi tant d'autres.

Quelqu'un tourna brusquement les talons. Une femme se rapprocha d'elle immédiatement, parlant d'une voix doucereuse cassée d'une insupportable tension.

" Non pas ma chère ! Sire Acherbas nous fait l'honneur de sa présence ce soir mais il n'est point d'ici. Il est à moitié ydrilote mais un tel homme se trouve bien souvent sur les chemins. "
Il y avait dans cette prise de parole aussi impromptue qu'enjoleuse un rejet si fort de cet Hannibal dont elle n'avait entendu pour l'instant que pure sincérité... Cécilie en fut presque choquée. Cela ne l'étonnait pas outre mesure et la dame avait fait preuve d'une politesse en apparence parfaite car il fallait bien avoir les oreilles d'une aveugle habitué à déceler le mensonge pour s'enquérir de celui-ci, mais Cécilie se trouvait soudain de l'autre côté d'une barrière qu'elle n'avait jamais franchie auparavant.

Dans le temps, c'était elle que ce genre de politesses doucereuses éconduisaient avec grâce et sympathie. Ce temps béni ou elle n'était qu'une ombre et des oreilles entre de puissantes mains. Ici, si loin de la bourgade de sa famille, nul ne devait être au courant, mais presque déshérité par son père, publiquement délaissée par sa famille et moquée pour ses yeux, les railleries avaient commencées bien avant les rumeurs salaces qui elles devaient être bien plus connues. Elle et l'ancien comte de Missède, Théobald de la Courcelle, de trois ans son cadet. Elle et le Baron d'Etherna, Jérôme de Clarisac. Et tant d'autres dont elle ne connaissait qu'à peine le nom...

" Alors je suis heureuse que ses pas l'ai mené ici ce soir. " répliqua-t-elle à la dame à sa gauche avant de reporter son attention sur l'homme en question, tendant ostensiblement le bras, espérant qu'il ne la laisserait pas ainsi, qu'il s'en saisirait et qu'ils pourraient faire quelques pas sans qu'elle ne perde la face. " Je suis ravie que vous ayez goûté ma chanson, messire. Vous devez être fort connu pour que la rumeur vous rattrape si loin de chez vous. J'espère que la vérité qui se cache derrière ne démérite point. "

Son geste ne resterait pas sans conséquence. Elle qui avait déjà une réputation d'originale en tant qu'aveugle musicienne arrivant avec une dame de parage d'Ithri'Vaan venait sans doute de définir sa réputation de femme d'esprit autant que de forte tête ne faisant pas grand cas des rumeurs. Cela pouvait être un mal comme un bien, mais si elle devait être honnête envers elle-même, elle serait tout à fait ravie de supporter ce genre de réputation.
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MessageSujet: Re: Bal-La nuit des paradoxes [Libre]   Bal-La nuit des paradoxes [Libre] I_icon_minitimeLun 28 Aoû 2017 - 5:48

L'attention ! Il avait attiré l'attention ! Celle de la foule qui s'apprêtait déjà à bondir sur lui. Ainsi que celle de la comtesse à en juger sa réaction. En effet la dame de Missède répondait audacieusement à une remarque audacieuse, ce qui donna aussitôt le sourire à Hannibal derrière sa barbe. Néanmoins, il se sentait observé par une foule de nobles qui se demandaient ce que faisait un homme qui n'était pas du même rang au bal de Soltariel en tant qu'invité. Être un maître d'armes ne suffisait pas, ni être à moitié noble. Il n'y avait pas de demi-noble : on l'était ou on ne l'était pas. La classe supérieure ne voyait que le verre à moitié vide. Et c'est quand Cécilie de Missède lui demanda si il travaillait ici-même qu'une dame s'empressa de le devancer pour rappeler une énième fois d'où il venait. Il y avait du progrès, elle ne mentionnait pas ses origines Zurthanes.. Le Loup Noir profita de son petit discours pour se baisser vers Cécilie afin de lui déposer un baiser sur cette main qu'elle lui avait si gentiment tendue. A la taille de la ceinture, le maître d'armes remarqua qu'il était l'un des rares hommes à être venus avec une épée. Quels inconscients ! Et si le bal était attaqué ? Et si les choses tournaient mal ? Peut-être que le Loup Noir restait trop prudent, voire paranoïaque...Mais l'expérience lui avait appris que tout pouvait arriver.

L'homme releva le regard vers la comtesse puis se remit debout, faisant virevolter sa cape de loup et craquer de nouveau son armure de cuir et de plates. Ça, pour sûr qu'il fut le seul à en porter ! Non seulement ce type de protection n'avait pas sa place à un bal, mais la plupart des chevaliers préféraient de loin leur armure d'ornement, bien plus chère évidemment.

Lorsque la dame eût terminé de parler des origines et des occupations de Hannibal, ce dernier lui jeta un regard totalement désintéressé, habitué à ce genre de réflexions depuis ses 13 ans. Date à laquelle il perdit sa mère, et avec elle sa noblesse. Au tout début ça avait été diffcile, mais sa capacité d'adaptation lui fit user bien rapidement de ses nouvelles prédispositions et y trouva bien des avantages. Le premier étant la sincérité. C'est en perdant sa noblesse qu'il gagna le droit d'être honnête et qu'il découvrit ce qui se cachait derrière les masques des nobles qu'il avait longtemps côtoyés durant son enfance. Ce n'était peut-être pas indiqué sur l'invitation, mais Hannibal se trouvait à un bal masqué, où tous jouaient leur rôle dans une géante pièce de théâtre et rivaliser pour connaître qui se rendait meilleur acteur. Et les spectateurs qu'étaient le bas peuple, ils ne pouvaient qu'observer en silence ou interférer le spectacle en parlant. Typiquement ce que venait de faire le Loup Noir en plein milieu de la grande salle : il avait ouvert sa grande gueule, et habituellement elle se refermait en morsure. Mais ça  n'était pas le moment pour ça.

   La réponse de la Comtesse à la dame à sa gauche lui fit chaud au coeur. Décidément, il ne s'était pas trompé, Cécilie de Missède état bel et bien différente; comme la majorité des aveugles qu'il connut, elle semblait ne juger que sur le coeur. Le geste qui s'en suivit le choqua presque autant qu'il l'honora. La dame de Missède venait de tendre son bras à lui, le Loup Noir. Il ne se souvenait pas d'un tel geste à son intention venant d'une noble comme elle depuis...eh bien il ne s'en souvenait pas justement. Savait-elle qui il se trouvait être ? Elle n'en avait pas l'air, sinon elle aurait su qu'une telle action aurait des conséquences sur sa réputation. Les gens chuchotaient derrière, et Hannibal les entendait déjà, les ragots.. Étonnant qu'elle ne sache pas qui il était, lui qui possédait une sacrée réputation de Missède à Beaurivages, le premier pour ses "services", le deuxième pour ses voyages fréquents au bord de la Louve d'Ydril et accompagné de son équipage. À moins que...à moins que, à l'image de beaucoup de personnes de la cour, elle ne connaissait que le pseudonyme que tous utilisaient : le Loup Noir. Qu'y pouvait-il ? Il avait devancé son propre nom.  Et cela l'arrangeait un peu dans ce cas-là.

 Malgré sa volonté de ne pas nuire à la réputation de Tibéria de Soltariel et de Cécilie, il saisit le bras de la gente dame et la guida jusqu'à l'extérieur de la grande salle, dehors, devant le hall du château, là où l'air frais recouvrait leur peau et la chaleur des feux caressait leur visages, là où le calme permettait des conversations plus personnelles et où la foule ne s'aventurait pas.
Hannibal regarda Cécilie d'un œil bienveillant et remarqua la présence d'autres couples plus loin qui s'égayaient sous le ciel étoilé, profitant du silence de la cour. Il n'avait pas froid, avec son armure et sa fourrure. A vrai dire il plaignait Cécilie qui elle revêtait une robe. Ils étaient en face du port et de l'Eris. Plus loin, il pouvait voir son bateau, la Louve d'Ydril, et la fête qui commençait dans la basse-ville. Il eût une petite pensée pour Francesco et son équipage. À défaut de voir, Hannibal s'était dit qu'il serait plus agréable à la Comtesse d'entendre le bruit des vagues et de profiter de l'air marin qui allait jusqu'à cette partie du château plutôt que d'être confinée à l'intérieur entre les convives et leur discussions bruyantes et passionnées. Ainsi il pût répondre plus tranquillement à la Comtesse :

-Ce qui fait ma réputation, votre Grandeur...Disons que je me salis les mains avec du sang dont les nobles ne veulent se salir, mais sachant qu'il est nécessaire à leur survie : voilà pourquoi ils me haïssent. Parce que j'applique la justice à leur place lorsqu'ils ne veulent en être entachés, car j'ai plus de droits que vous en fin de compte.

  Il regarda le sol. Quelle jolie présentation Hannibal ! Celle d'un homme qui fait couler le sang ! Quoi de mieux pour parler aux femmes... Enfin bref, il se reprit en main et leva son regard vers elle, contemplant une fois de plus ses beaux yeux. Il s'appuya contre un muret de marbre et continua :

- À vrai dire, je souhaitais vous rencontrer depuis longtemps votre Grandeur, je vous avais déjà entendue jouer une fois à Missède, il y a à peu près six ans si mes souvenirs sont bons, mais jamais je n'ai pu vous voir en personne. Vous êtes une personne extraordinaire, dans le bon sens du terme je pense et j'espère. On dit que les de Laval avaient été maudits, eux qui autrefois étaient bénis de DameDieu. Mais personnellement, j'ai toujours considéré cela comme une bénédiction et je ne rêvais que de voir cette femme hors du commun.

Il se tut, laissant le souffle de Tyra venant de l'Eris combler le léger silence qu'il installa. Avait-il bien fait d'appeler ceci bénédiction devant une fille qui en avait souffert toute sa vie ? Comprendrait-elle où il voulait en venir ?

-Ce que je veux dire, c'est que vous avez perdu la vue pour y gagner la vision. Tel est l'échange que vous a donné Néera. Vous pouvez lire dans les cœurs, vous savez à qui vous avez réellement affaire, qu'importe son jeu d'acteur ou ses habits. Vous êtes celle qui défait tout le bal, car le jeu des apparences n'a aucune efficacité sur vous. Votre cécité a dû forger votre caractère ! Vous pouvez déceler le vrai du faux, le mensonge de la vérité, le bon du mauvais..puisque comme la justice vous êtes aveugle ! Voici le don dont je voulais parlais tout à l'heure.

Il s'était emporté, sur un ton enjoué, témoignant d'une rélle passion. Il parlait trop, il ne la connaissait pas encore...et pourtant il en avait l'impression. La scène avec la noble lui avait prouvé que Cécilie faisait bien parties de ceux qui jugent le coeur. Tout ça le prit d'une profonde nostalgie : tout ça, ce fut l'Aveugle de Peyredrac qui lui avait appris.

-Pardonnez-moi, je parle trop. À vous maintenant. Excusez mon manque de connaissances en politique, mais comment une de Laval est-elle devenue une de Missède ?

Et par "manque de connaissances", il sous-entendait une errance de deux longues années.


Dernière édition par Hannibal Acherbas le Ven 8 Sep 2017 - 16:50, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Bal-La nuit des paradoxes [Libre]   Bal-La nuit des paradoxes [Libre] I_icon_minitimeSam 2 Sep 2017 - 0:04


L'air doux caressa le visage de Cécilie, lui arrachant un souffle d'appréciation. Par rapport aux hivers nordiens, le froid extraordinaire que vivait Soltariel était semblable à bien des souvenirs printanier. Les plumes d'un bleu profond qui parachevaient sa tenue frémissaient dans l'air du soir. Elle profitait  de ce changement d'atmosphère alors que son compagnon parlait.

Il parlait beaucoup d'ailleurs, mettant les pieds dans le plat et donnant son avis sur des sujets peu commode alors qu'ils se croisaient pour la première fois. Il n'y en avait que peu qui osait lui rappeler haut et fort les rumeurs de malédictions qui avaient pesées sur sa tête tout au long de sa vie. Encore moins nombreux ceux qui avaient eu des envolées si sincères et enflammé sur le bien fondé d'une tare dont il n'avait aucune expérience lui-même. Il faisait visiblement parti de cette très faible frange de la population qui donnaient à sa cécité une connotation mystique positive au lieu d'y voir un châtiment divin.

Elle aurait bien eu quelques petites choses à dire mais elle le laissa déblatérer jusqu'à ce qu'il ai fini de s'épancher.

" En verve, curieux et mal informé. Prenez-garde, c'est une alliance dangereuse dans un bal comme celui-ci. "
sourit-elle lorsqu'il lui donna la parole, embrayant à l'occasion sur un troisième sujet comme si exposer sa pensé était plus importante que la partager. " Marchons, peut-être qu'en vous essoufflant un peu j'aurai l'occasion de placer quelques mots. "

Cette foi-ci, elle était réelle amusée, son sourire remontant en coin et son expression retenant une taquinerie enfantine. Quel curieux personnage elle avait trouvé là. Bien que sa franchise soit curieuse elle l'appréciait au plus haut point et les compliments qu'il lui servait n'avaient rien non plus pour lui déplaire. " Je ne pensais pas qu'un maître d'arme Ydrilote serait déjà allé jusqu'en Missède, encore moins qu'il soit philosophe ou qu'il justifie des actes sanglants par la nécessité de certains avec une telle sincérité. Vous êtes une énigme pour moi, vous savez ? " Si le nom du Loup noir ne lui était pas inconnu, celui qu'il lui avait donné plus tôt en revanche, n'éveillait aucun souvenir. Quelques mois plus tôt, elle aurait sans doute fait confiance à cette sincérité qu'elle sentait chez lui, mais depuis Berthold, cela lui était bien plus difficile. Aveugle ou non, la trahison et la duperie existaient toujours.

Mais l'heure n'était pas aux souvenirs maussades ! " Mais pour répondre à votre question : mon mari et moi avons laissé derrière nous le noms de nos lignées pour stabiliser le Comté. Sans cela, l'une aurait du prendre le pas sur l'autre et cela se serait fait dans les larmes et le sang. "
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MessageSujet: Re: Bal-La nuit des paradoxes [Libre]   Bal-La nuit des paradoxes [Libre] I_icon_minitimeSam 2 Sep 2017 - 1:11

Tandis que la comtesse de Missède lui emboîta le pas pour répondre à la longue tirade de Hannibal, celui-ci la suivit en l'écoutant d'une oreille active. Ils marchaient là, à côté de la fête, des boissons et de la musique qui depuis l'intérieur, produisaient un mélange de bruit sourd qui contrastait avec le calme de la cour. Si le maître d'armes ne répondit pas à la taquinerie de Cécilie, elle le fit néanmoins bien rire. Il se trouvait aux côtés d'une femme qui avait du répondant, il n'en demandait pas mieux.

C'est alors qu'elle pointa les aspects curieux d'un combattant du sud. Et ce fut sans demi-mesure qu'il répondit avec un fond d'humour :

-Je ne pensais pas qu'une de Laval deviendrait comtesse de Missède et pourtant.. Néera a de quoi surprendre.

Mais cela ne répondait en rien aux interrogations de la dame originaire de Beaurivages. Il hésita puis déclara :

-Missède est l'une des plus belles villes que j'ai visitées, ainsi que Chiard, quant à Beaurivages, je trouve cette ville fort sympathique. J'ai parcouru Miradelphia du Septentrion à Thaar à vrai dire, votre grandeur. Ydril n'est que ma ville natale, même si j'y attache un sentiment...particulier. Y êtes-vous déjà allée ?

Il marqua une légère pause, laissant à son légendaire débit de parole un court repos. On disait que ceux qui parlaient le plus en faisaient le moins, mais Hannibal parlait beaucoup et agissait d'autant plus. Et ce fut comme une confession qu'il annonça :

-Pour ce qui est du philosophe, un combattant ne peut-il philosopher ? Je suis le Loup Noir, votre Grandeur. Sans la philosophie, je ne serais rien.

Et c'est alors que la dame de Missède lui expliqua comment elle avait acquis ce nom. Hannibal acquiesça, trouvant que la comtesse était une femme sage.

-Voilà une jeune femme avisée, vous avez fait passer le devoir avant l'amour au nom de la paix. Un choix honorable, d'autant plus venant de l'héritière d'une famille qui a longtemps été accablée par Missède si j'ai bien suivi mes cours d'histoire.

Mais toujours dans la réflexion et dans la remise en question, le philosophe-maître d'armes lui demanda en baissant d'un ton :

-Cependant, l'amour n'est-elle pas justement l'essence de la paix ?
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MessageSujet: Re: Bal-La nuit des paradoxes [Libre]   Bal-La nuit des paradoxes [Libre] I_icon_minitimeJeu 7 Sep 2017 - 0:26


Loup Noir... Elle avait bien entendu ce nom une fois ou deux déjà. Mais en l'occurrence, elle ne put réprimer un éclat de rire en entendant ce sobriquet. Elle s'excusa de suite et lui expliqua comment elle avait changé de nom... Pourtant, malgré les compliments, la suite fut pire.

L'amour, la base de la paix ?!

« 'Amour' est un mot trop souvent galvaudé. » murmura-t-elle du tac au tac, un voile inopportun dans la voix. Elle eu toutes les peines du monde à ne pas perdre son sourire. Sa main libre glissa sur sa tempe et continua sur ses boucles soigneusement étudiées. La pulpe de ses doigts heurtèrent les fleurs d'or, de cuivre et de vermeil qui ornaient sa crinière et tranchaient dans sa tenue bleue et argent avant de retomber le long de son flanc, venant ceindre son ventre comme si le froid la rattrapait quelque peu.

La plupart des hommes n'avaient aucune idée de ce que ce simple mot renfermait comme diversité. La majorité d'entre eux l'utilisait pour tromper, y voyant la faiblesse de ceux qui l'éprouvaient et le croyait honnête. Les autres ne l'utilisaient indifféremment pour leur patrie, leur bétail, leurs enfants et leur femme. Quant à ceux qui ne savaient que trop ce que l'amour pouvait être, ils savaient qu'il n'entraînait en rien la paix.

Jamais.

Elle serra le point, gardant sur ses phalanges le découpage des pétales de son bijou alors qu'un rire forcé glissait hors de sa gorge. Et comme elle avait usé de la question du vieil homme pour passer sur son hilarité, elle revint à son hilarité pour passer sur sa question, le visage brusquement plus vivant et léger.

« Je ne voulais pas vous manquer de respect tout à l'heure. Je ne connais que rumeurs associées a votre surnom et je ne m'y fie pas... Bien que la façon d'où vous parlez de vos offices m'oblige à les désapprouver. Cependant je n'ai pu m'empêcher de penser que nos contemporains manquent cruellement d'inspiration. » Avec un rire cristallin, elle compta sur ses doigts, pinçant le bout d'un ongle à chaque énumération. « Je connais un Loup Blond de Missède. Une Louve Noire d'Outremont. Un Vieux Loup d'Oësgard. Et maintenant je rencontre le Loup Noir de d'Ydril. Ces mal-bestes dévoreuses de bétail fascinent-elles tant que cela pour que le moindre comportement atypique leur soit attribué ? »
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MessageSujet: Re: Bal-La nuit des paradoxes [Libre]   Bal-La nuit des paradoxes [Libre] I_icon_minitimeJeu 7 Sep 2017 - 1:48

Galvaudé ? Ce n'était certainement pas le terme qu'aurait utilisé le demi Zurthan, bien qu'il comprenait totalement ce que voulait dire la Comtesse. Il ne put s'empêcher de la regarder avec désarroi, comprenant qu'elle avait eu l'expérience de l'amour, et que manifestement, cela s'était mal terminé... Un point commun qu'elle devait partager avec le Loup Noir de ce fait. Et la nervosité que Cécilie fit passer dans ses mains n'échappa pas à son regard. D'une manière, Hannibal la comprenait, mais en silence, car il ne voulait pas s'aventurer sur les peines de coeur d'une personne à peine rencontrée, d'autant plus une comtesse. Surtout une comtesse..

-Je dirais plutôt trop interprété. L'amour diffère selon les personnes, certains aiment les biens, d'autres les corps. Moi je ne connais que celui qui vient de Néera, celui des âmes. se corrigea-t-il.

Et pour se rattraper et développer ce qu'il avait dit précedemment, il ajouta :

-Mais certes, comme l'Amour engendre la paix, il peut aussi engendrer guerre et violence. Surtout quand il est confondu avec la passion...Ou qu'on ne le laisse vivre en paix.

Cette dernière phrase était une référence aux mariages arrangés massivement pratiqués par la noblesse, que Hannibal haissait au plus haut point. Comment être fidèle à une personne que l'on avait pas eu le choix d'épouser ?
D'un ton plus bas, il chuchota à Cécilie comme une confession :

-Ma mère fut poignardée, décapitée et brûlée pour son amour, votre Grandeur. Il faut croire que l'amour entre les nobles et ceux qui ne le sont pas n'aboutit qu'à l'horreur..

Cette remarque fut autant adressée à lui qu'à la dame de Missède. Le maître d'armes avait aimé une femme, noble et mariée, bien qu'il avait veillé sur elle durant un long moment, elle fut la raison qui poussa le Loup Noir à quitter presque définitivement Ydril il y avait une dizaine d'années, ne souhaitant pas reproduire ce qui était arrivé aux Merilas et à son père. Au grand malheur de Hannibal, il apprit durant le Voile la mort de celle-ci lors de son accouchement. Depuis, il s'était juré de ne jamais plus tomber amoureux d'une noble.

Jamais.

En fait il n'y pourrait rien si cela arrivait. En revanche, il pourrait toujours refuser de tenter quelque chose. Mais non, jamais.
La Comtesse présenta ses excuses pour avoir rigolé à l'ouïe de son surnom, ce qu'il n'avait à peine remarqué, et en passant, se fichait royalement. Néanmoins, la suite l'intéressa bien plus. L'humour raffiné et taquin de Cécilie faisait beaucoup rire Hannibal. Il voyait en cela une preuve d'intelligence ainsi qu'une humanité peu commune dans son milieu. Non pas qu'il était inhumain non plus..

-Eh bien, il ne manque qu'un cinquième pour que vous puissiez déplier totalement votre main répondit-il en riant un peu trop bruyamment. -N'avez-vous jamais entendu parler d'une certaine louve en Anaëh ? Elle pourrait être notre cinquième.
Son visage devint plus dur, et il reprit plus sérieusement la conversation tandis qu'il examinait le bijou qu'elle tenait entre ses doigts.

-Je ne connais pas le Loup Blond de Missède. Néanmoins j'ai entendu parler de cette Louve Noire, il me tarde de la rencontrer. Il faut bien que la jeunesse prenne ma relève après tout. Quant à nos surnoms de Loup, disons que le mien me plait bien, dans la mesure qu'il me correspond, peut-être correspondait à une époque. À ma connaissance, certains vous appellent l'Envoûteuse, un surnom que vous n'avez pas volé suite à ce que j'ai entendu ce soir...

Il se rappela la mélodie qu'avait joué Cécilie plus tôt dans la soirée et n'eut qu'un désir : la réécouter.
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MessageSujet: Re: Bal-La nuit des paradoxes [Libre]   Bal-La nuit des paradoxes [Libre] I_icon_minitimeVen 8 Sep 2017 - 5:18


Qu'est-ce que... Que voulait cet homme... Pourquoi lui parler d'amours qui ne pouvaient être entre non noble et noble sang ? Le cœur de la comtesse se serra si douloureusement qu'elle faillit en perdre la face. Poignardée. Décapitée. Brûlée. Elle déglutit lentement en repensant à la façon dont il s'était présenter... Un homme qui exécutait les basses œuvres que les nobles jugeaient nécessaires pour le bien commun... Et il était venu à Missède bien des fois... Peut-être connaissait-il son père pour quelques affaires et dans ce cas... Non. Comment Arnaut aurait-il put apprendre pour elle et Jindanor ? Gaël... C'était impossible. Il ne pouvait l'avoir trahie ! Et même si c'était le cas, Arnaut n'aurait pas pu avoir suffisamment d'argent pour payer un tel homme... A moins d'avoir contacter ce juge de Chiard qui en voulait tant à la Comtesse...

Dieux...

Elle était perdue...

Elle faisait son possible pour ne pas laisser son souffle s'affoler alors que son cœur commençait à battre des records de vitesse. Respirant profondément pour garder l'esprit lucide malgré la nausée qui montait et les tremblement que ses doigts croisés ne parviendraient pas à contenir longtemps. Elle détourna la conversation, espérant elle ne savait trop quoi et écoutant la réponse du loup en luttant contre les pensées éparses qui menaçaient son calme. " En réalité vous avez croisé le Loup Blond ce soir même. Mon oncle, Renard d'Orman, était surnommé ainsi par ses concurrents lorsqu'il était capitaine. Une sombre histoire de beuverie qui lui a valu le sobriquet de Houblon. Le blond de ses cheveux étant relativement peu courant en Missède, l'incompréhension de certains a créé le jeu de mot. " expliqua-t-elle avec légèreté. Sa voix pâlissait pourtant de plus en plus. Elle déglutit. Ses mains disparurent l'une contre l'autre sous les manches interminable de sa robe à la missèdoise. " j'aurai plaisir à vous faire rencontrer Lyarra. C'est une bonne amie et elle est en ce moment même à Missède. " Sa gorge était sèche. " Elle apprécie autant que vous son surnom d'ailleurs. Vous semblez vous y faire bien mieux que moi. L'Envoûteuse, l'Enchanteresse, La Sorcière... Vous vous doutez bien que ce ne sont pas des éloges pour ma musique, bien que je sois ravie que vous le preniez de la sorte. " Ce qu'elle aurait aimé pouvoir tirer son bras de celui de son guide. A chaque mouvement de sa part, elle frissonnait, à fleur de peau. Il fallait vraiment qu'elle se calme... Mais s'il en voulait à sa vie que pourrait-elle faire ? Et si ce n'était qu'un avertissement... Pourquoi ?

Toute à ses questions, elle pris pas garde et son pied heurta un pavé démis, la déséquilibrant en avant. La gravité faisant son office, le cris de surprise de la comtesse resta bloqué dans sa gorge. Elle serra les dents dans l'attente de l'impact.
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Franco di Celini
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MessageSujet: Re: Bal-La nuit des paradoxes [Libre]   Bal-La nuit des paradoxes [Libre] I_icon_minitimeVen 8 Sep 2017 - 12:05



~ Que les citoyens donnent plus volontiers leur vie que leur argent, voilà un paradoxe assez fort ~


La musique, voilà une chose qui enchantait le duc. S’il n’aimait pas la foule et les grandes assemblées, Franco savait apprécier lorsque quelques notes de musique venaient le tirer loin de la réalité et de ce qu’il était en train de vivre. Force était de constater que Tibéria n’avait pas lésiné sur la présence de nombreux musiciens pour le bal. Ne prêtant que peu d’attention aux personnes qui s’étaient retrouvées sur scène, le duc avait cru apercevoir, l’espace d’un instant, la remarquable comtesse de Missède faire glisser ses doigts harmonieux sur une harpe. Mais rien n’était moins sûr, Franco avait rencontré nombre de notables en cette soirée et il n’était plus sur d’arriver à replacer tous les noms sur tous les visages.

La soirée, même si elle n’était pas forcément très avancée, avait déjà réussi à bien remplir le cerveau du duc. Tant d’informations, tant de noms, tant de visages … Certains avaient retenu son attention plus que d’autres mais les présentations étaient tellement succinctes et suivies les unes des autres qu’il avait parfois du mal à se remémorer les mots prononcés par tous ses invités. Aussi, il avait besoin de s’aérer l’esprit. Il s’était donc éloigné de la fête afin de pouvoir poser ses idées et se recentrer sur lui-même. Franco avait l’habitude de trouver à chaque moment de sa vie une utilité. Il était temps pour lui de trouver quelle serait l’utilité qu’il trouverait à ce « bal du printemps ». Vu le nombre de personnes dites importantes dans les alentours, c’était l’occasion ou jamais.

Alors qu’il s’éloignait de la salle du bal, Franco fut surpris par une scène légèrement imprévue. Il vit au loin la femme qu’il avait cru être la comtesse de Missède un peu plus tôt dans la soirée, lorsqu’elle était sur scène pour jouer de la harpe. Elle était au bras d’un homme, un homme inconnu. Franco se souvenait désormais. Sa grandeur de Missède s’était excusée pour l’absence de son époux. Son époux, Ernest, celui-là même que Franco avait « rencontré » lors de son voyage impromptu à Diantra. Et qu’il aurait bien aimé revoir en cette soirée mondaine …

Le duc s’approcha du duo formé par l’inconnu et la rouquine. D’un pas franc et rapide, comme entraîné par sa curiosité. Ça serait peut-être l’occasion de discuter avec quelqu’un d’intéressant … Lorsque soudain, la comtesse buta contre une pierre irrégulière qui dépassait du sol. Franco se précipita sans réfléchir en sa direction et se jeta de manière un peu brutale pour éviter que la jeune femme n’ait à heurter le sol. Peu importe s’il salissait son costume, il ne pouvait laisser une dame de son importance se blesser entre les murs du palais de Soltariel, surtout si la scène se déroulait sous ses yeux.

Alors qu’il était légèrement étourdi par la soudaineté de son réflexe, le duc fut heureux de constater qu’il avait réussi à épargner de justesse une chute qui aurait été bien douloureuse pour la jeune femme. Ayant totalement ignoré l’homme accompagnant la jeune femme, Franco qui s’était retrouvé accroupi pour accueillir le corps de la comtesse entre ses bras entrepris de s’excuser, d’abord auprès d’elle, par politesse.

- Votre grandeur, je vous ai vu chuter et je n’ai pu faire autrement que d’essayer de vous rattraper. Est-ce que vous vous sentez bien ?

Franco ne s’était même pas présenté, mais avait-il réellement besoin de le faire ? Il avait parfois tendance à oublier que, désormais, il n’était plus le petit nobliau soltari du coin. Il continua en redressant la tête et en regardant l’homme qui accompagnait la jeune femme, il s’agissait d’un homme bien plus mur qu’elle et qui semblait ne pas faire partie de la haute noblesse.

- Messire, désolé de vous interrompre ainsi, je vous rends votre charmante compagnie.

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Hannibal Acherbas
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MessageSujet: Re: Bal-La nuit des paradoxes [Libre]   Bal-La nuit des paradoxes [Libre] I_icon_minitimeVen 8 Sep 2017 - 13:53

Qu'avait fait Hannibal pour autant inquiéter la Comtesse ? Oui, il la sentait bien s'énerver, s'agiter et perdre son contrôle malgré ses efforts désespérés pour les contenir. Peut-être était-ce ses paroles à propos de l'amour ? Ou la condition peu avantageuse de sa mère à la fin de sa vie que Hannibal avait décrit dans la plus grande froideur ? Cela n'était pas de sa faute. Il avait aimé sa mère plus que tout, mais elle n'était plus là, depuis longtemps, et même si le Loup Noir eut été une homme empli d'amour la plupart de sa vie, il paraissait froid et violent lorsqu'il parlait de devoir, de mort et de combat.

Il sentait la respiration de Cécilie s'accélérer, elle tremblait. Cela devenait même insupportable pour le maître d'armes, qui ne souhaitait absolument pas dégouter la Comtesse. Tandis qu'elle détournait la conversation en parlant des pseudonymes canins, elle  se contrôlait de moins en moins. Pour remédier à cela, Hannibal tenta l'humour :

-Je ne savais pas que les renards grandissaient en loups..

Tentative échouée. Lui-même ne se trouvait pas drôle. Mais la Comtesse continua en parlant de ses propres surnoms . L'Envoûteuse, l'Enchanteresse, la Sorcière..elle rivalisait bien avec le Loup Noir.

-Bien entendu, je sais bien que ce ne sont que des surnoms pour vous discréditer, à vous et moi de les changer en éloges par la suite. Je ne me fie pas aux rumeurs, votre Grandeur.

Elle continuait de s'agiter, à trembler tel un suderon dans les montagnes du Septentrion. Ça en était trop pour Hannibal, qui préféra détourner le regard en lui lâchant le bras afin de la libérer, et constata dans un murmure tout bas :

-Vous avez peur de moi..J'en suis navré...

Le regard porté vers la mer, l'homme se perdit dans ses pensées. S'en voulant à lui-même pour effrayer chaque noble qu'il rencontrait. En fait, personne ne le comprenait, la plupart des gens le voyaient comme un mercenaire d'élite, un homme qui prenait goût à la violence. Il n'en était rien : le Loup Noir faisait la justice, n'aspirait qu'à protéger les Miradelphiens, n'acceptant pas les contrats pour la somme mais pour leur légitimité. Il commençait sacrément à se dire qu'il n'aurait pas dû revenir dans le sud, encore moins en Péninsule, cette terre maudite qui ne cherchait que la guerre et l'incompréhension. Il voulait partir loin, dans le désert, là où il n'était jamais allé et pourtant d'où il venait. Ici, tout le monde le haïssait pour des rumeurs. Et finalement, la Comtesse ne semblait pas y échapper, la Comtesse qui...qui tombait !!

Le maître d'armes fit volte-face, tenta d'agripper le bras de Cécilie mais n'eut que ses doigts qui s'empressèrent de glisser entre les siens...Trop tard...
Fort heureusement un homme rattrapa la faute du Loup, ainsi que la Comtesse. Joli réflexe, mais Hannibal se dit bien que l'homme devait les observer depuis un moment pour avoir réussi cette prouesse. Néanmoins le noble avait sauvé la dame de Missède d'une chute potentiellement mortelle...Et Hannibal d'un nouveau surnom tel que "Tueur de Comtesse", bien qu'il se fichait de sa réputation mais s'en serait voulu de ne pas avoir rattrapé Cécilie.

-Merci Messire, vous venez de sauver la vie à la Comtesse de Missède.

Le noble redressa la tête pour s'excuser auprès de Hannibal cette fois, et celui-ci reconnut aussitôt le duc, il connaissait son visage pour l'avoir déjà apperçu en ville avant que Franco ne gagne son titre. Et ses habits ne trahissait pas sa personne.

-Je ne suis pas Sire, votre Altesse..

Il aida les deux jeunes nobles à se relever, privilégiant légèrement Cécilie qui devait sûrement être un peu choquée.

-Votre Grandeur, je vous présente son Altesse, le duc de Soltariel, Franco di Celini.

Il vérifia que la Comtesse n'était pas blessée. Aux premiers abords, non. Puis il s'éloigna un peu des deux seigneurs afin de les laisser discuter, et en profita pour aller prendre de quoi déssecher la gorge de Cécilie de Missède.

-Je vais vous chercher de l'eau, votre Grandeur. Ma présence vous importune et vous avez probablement beaucoup de choses à vous dire tous deux.

Avant de quitter le couple à la quête d'un verre d'eau, il se rapprocha du duc de Soltariel.

-Votre Altesse, c'est un honneur de rencontrer l'homme qui a sauvé cette région. Si cela ne vous gêne pas, j'aimerais vous demander quelque chose plus tard.

Ainsi, il quitta la cour, sans se présenter au nouveau venu, pour se dépêcher dans la grande salle, laissant Cécilie et son héros seuls.


Dernière édition par Hannibal Acherbas le Ven 8 Sep 2017 - 23:27, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: Bal-La nuit des paradoxes [Libre]   Bal-La nuit des paradoxes [Libre] I_icon_minitimeVen 8 Sep 2017 - 16:58


Elle aurait aimé dire qu'elle n'était pas effrayé tant elle sentait de regret dans la voix de son compagnon d'un soir. Cette conversation. Ses souvenirs... Elle ne savait plus bien... Aussi s'était elle tourné pour ne pas le laisser partir ainsi, croyant que son éloignement état bien plus prononcé qu'il ne l'était réellement. Ainsi la chute avait été scellée.

Cependant, au lieu du sol froid et dur, elle se retrouva... Dans une étreinte. Certes, aussi rude qu'inapproprié étant donné les conditions, mais bien moins que ne l'aurait été les pierres glaciales du chemin. Une bouffée de parfum lui ampli le nez, couvrant l'odeur d'une peau mâle dans ce simulacre d'intimité soudaine. Hannibal ? Non. Il n'était pas parfumé et la paluche qu'elle sentait sur sa hanche n'était absolument pas celle d'un maître d'arme. La voix du Loup Noir lui parvint d'ailleurs de bien plus loin lorsqu'il s'extasia de voir que quelqu'un avait secouru la comtesse à sa place. Et contre l'oreille de la jeune femme, le timbre de l'inconnu lui titillait la mémoire sans parvenir à en extirper un véritable nom.

" Votre grandeur, je vous ai vu chuter et je n’ai pu faire autrement que d’essayer de vous rattraper. Est-ce que vous vous sentez bien ?
- Je crois... Je... Oui... grâce à vous. " sa phrase fut ponctuée d'un rire nerveux tandis que l'inconnu l'aidait à se remettre debout, ses jambes tremblant autant que ses mains à présent, si bien qu'il lui fallait rester appuyé sur l'épaule de l'un ou de l'autre le temps que son corps se calme. Hannibal la détrompa rapidement sur l'identité de son sauveur : le Duc?! " Je vous remercie, Votre Altesse. " ajouta-t-elle en essayant de se montrer un peu plus cordiale malgré le temps qu'il lui fallait pour se remettre.

Puis tout s'enchaina de nouveau. Hannibal s'excusa rapidement, prétextant d'aller lui chercher un verre, et la douleur contenue derrière l'écran distant de sa voix était tellement perceptible aux oreilles de la jeune femme qu'elle en avait littéralement mal au cœur. " Hannibal, attendez ! " tenta-t-elle de le retenir un instant avant que ses pas soient trop loin. Elle ne pouvait que compter sur sa voix pour lui gagner quelques instants d'écoute, ne pouvant le rattraper physiquement. " Vous... ! " commença-t-elle avec un éclat dans la voix avant de reprendre la contenance qui allaient à son rang. "... ne m'importunez pas. Veuillez excuser ce faux-pas, j'ai été rattrapée par de vieux souvenirs. Votre compagnie est réellement agréable et j'ai grand plaisir à converser avec vous. J'apprécierais un peu d'eau, mais ne vous sentez pas congédié pour autant, je vous en prie. " un sourire hésitant mais un peu plus franc que précédemment trouva son chemin sur le visage blafard qui reprenait quelques couleurs. Puis, lorsque le maître d'arme se fut éloigné, ses jambes ayant retrouvé suffisamment de leur solidité pour la porter à peu près, elle retira précautionneusement sa main de l'épaule du suderon.

" Je suis navrée que vous ayez du assister à cela, Votre Altesse. " Son épanchement de compliment ou sa chute ? Les deux en vérité. Étrangement, prise dans le choc de sa chute et l'apparition d'un grand nom, ses yeux avaient retrouvés la position humblement baissée qui était la leur avant Enrico. " Ne vous sentez pas obligé de rester avec moi, vous aviez sans doute d'autres idées que de me secourir en venant par ici. Votre intervention est déjà un honneur. " Serrant les bras autour d'elle pour chasser les bribes de froid et de peur elle souriait doucement, de nouveau calme si ce n'était les derniers sursauts de ses épaules. Ses émotions avaient été vives et elle peinait encore à démêler l’enchevêtrement des dernières minutes. Mais lorsque le rythme de la respiration de son interlocuteur lui parvint, elle ne put s'empêcher de demander, légèrement inquiète " Vous ne vous êtes pas blessé au moins ? "
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Hannibal Acherbas
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MessageSujet: Re: Bal-La nuit des paradoxes [Libre]   Bal-La nuit des paradoxes [Libre] I_icon_minitimeSam 9 Sep 2017 - 0:45

Des mots bien plaisants atterrirent dans les oreilles de Hannibal. Et bien qu'il ne fuyait pas, mais cherchait réellement un verre d'eau par bienveillance, ces mots qu'avait prononcées la Comtesse lui allèrent droit au coeur. Ils lui semblaient même un peu osés venant d'une femme d'un haut-rang tel que le sien. D'autant plus plaisant de ce fait. Hannibal ne répondit rien pourtant, même si il aurait aimé dire merci. Non, il valait mieux laisser la Comtesse reprendre ses esprits suite à leur conversation pour le moins..intense. Et puis il y avait le duc, avec qui elle aurait sûrement une conversation sérieuse à propos des récents événements telle que la prise de Diantra au nom du roi, organisée avec le jeune Ernest de Missède. Bref, que du bonheur en perspective.

Tandis que le Tueur de Chevaliers se faufilait dans la foule, esquivant un à un les groupes de nobliaux discutant de sujets aussi futiles les uns que les autres, ils écoutaient les conversations.  Demeures, possessions, richesses, exploits, ragots.. Ces nobles, ne savaient parler que de ça ? Vraiment ? Lesquels s'intéressaient réellement à la Péninsule ? Au peuple qu'ils gouvernaient ? Aucun en toute apparence.. Néanmoins il savait qu'il y en avait. Il en avait servi. En fin de compte, voilà ce que voulait le Loup Noir voulait : trouver une personne au grand coeur et pouvant changer les choses, et la protéger, la servir, jusqu'à la mort. Peut-être que Cécilie de Missède, Franco di Celini étaient ce genre de personne...Après tout, la première fut rejettée par les gens de son rang pendant des années et dont la cécité lui a obligé à juger sans les apparences. Le deuxième, était autrefois un homme de l'ombre issu d'une famille prestigieuse et qui s'avérait finalement le principal adversaire, et vainqueur de Arichis d'Anozsia, le mal de la région. Peut-être qu'ils étaient tous deux de bonnes personnes, mais seuls le temps, les conversations et les actes pourraient convaincre Hannibal.

Continuant de slalomer entre les riches ivres de bons vins achetés spécialement pour l'événement, le maître d'armes repensa aux derniers mots de la Comtesse "j'ai été rattrapée par de vieux souvenirs..". Il ne s'était guère trompé. La Comtesse avait été amoureuse et cela s'était très mal terminé, au regard de sa réaction. De plus, son angoisse avait augmenté drastiquement lors qu'il fit l'allusion à un amour entre un non noble et noble de sang. Se pourrait-il..En fait cela n'avait rien d'étonnant. Combien de nobles et de non nobles étaient tombés amoureux ? Combien ne purent jamais s'unir ? Sa mère était une exception qui confirmait la règle : on l'eût assassinée elle et toute sa famille et son mari pour son union avec un riche Zurthan, mais qui ne portait la même noblesse de son sang que les Merilas. Au final, Hannibal n'était que le fruit de ce genre de relation : un parasite coincé entre deux mondes, qu'on souhaitait à la fois utiliser et supprimer, qu'on voyait comme un danger pour la noblesse de sang qui se plaisait bien dans ses alliances à elle-même, comme un nouveau seigneur issu de la bourgeoisie. Et pourtant, il ne pouvait rien revendiquer. On lui vola tout et de par son nom étranger il ne pouvait rien quémander. Mais ses pensées se recentrèrent sur Cécilie. Elle aurait aimé un non-noble ? Voilà ce qui éveiller la curiosité de Hannibal, même si la plupart du temps il respectait la vie privée des autres. Encore un amour tué dans l'oeuf. De quoi haïr d'autant plus le jeu des alliances de la noblesse.

Il continua son chemin et atteignit finalement un buffet, cherchant désespérément l'eau parmi tous les pichets de vins. Il apperçut Croesan Laviard, le chevalier nordien de tout à l'heure, posé contre les murs du palais, en train de converser avec d'autres chevaliers. Lorsqu'il vit de nouveau le Loup Noir, il s'excita et s'écria :

-Messires, laissez moi vous présenter Hannibal Acherbas ! L'homme qui m'a sauvé la vie !

Le maître d'armes soupira, chopant un verre d'eau au passage et s'avança vers le groupe.

-Quelle soirée..se dit-il à lui-même.

Spoiler:
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MessageSujet: Re: Bal-La nuit des paradoxes [Libre]   Bal-La nuit des paradoxes [Libre] I_icon_minitimeJeu 14 Sep 2017 - 12:29


Cécilie de Missède était une femme mystérieuse. Non pas qu’elle soit pareille à une de ces diseuses de bonne aventure que l’on peut trouver dans toutes les foires locales, mais elle avait un grain de secret en elle. Quelque chose qui faisait que le duc de Soltariel avait forcément envie d’en savoir plus. Comment une jeune femme comme elle, issue de la petite noblesse langecine, affublée d’une tare de naissance et autrefois promise à un extravagant baron exotique, avait-elle pu se retrouver mariée avec l’homme montant de l’oligarchie langecine ? Si la chose paraissait incongrue, l’ascension dudit Ernest né d’Ethin l’était tout autant. Si les hommes avaient tendance à trouver les histoires soltaries et ydrilotes alambiquées, ils n’avaient qu’à bien se tenir lorsqu’ils écouteraient l’histoire récente du langecin.

Mais peu importe, voilà que sa grandeur de Missède se retrouvait dans les bras du duc de Soltariel et qu’elle était visiblement gênée. Franco tenait à ce que son invitée se sente à son aise. Il n’osait imaginer quel devait être le choc pour une personne frappée de cécité de manquer de peu de tomber face la première contre terre. Au mieux, elle s’en serait sorti avec une fracture du nez. Au pire, elle aurait été défigurée. Quelle sombre histoire pour une jeune femme charmante comme elle.

- Vous pouvez m’appeler Franco. Nous sommes ici pour profiter de cette soirée alors ne vous embarrassez guère des protocoles, du moins avec moi.

Si beaucoup de gens avaient tendance à craindre Franco car sa réputation d’homme autoritaire le précédait, lui n’oubliait jamais d’où il venait. Si Cécilie pouvait sembler de basse extraction pour une noble de son rang, Franco était encore de bien plus sombre provenance. Alors, le duc savait tourner cette situation à son avantage en rappelant à ses interlocuteurs qu’il n’était qu’un homme comme un autre. Cette vision des choses avait parfois tendance à délier les langues et à rendre les dialogues beaucoup plus constructifs. Voyant dans les mots de la comtesse qu’elle était toujours légèrement sonnée et inquiète pour lui, il tint à la rassurer.

- Je vais bien et je tiens à vous rassurer, je n’avais rien d’autre en tête. Je crois que, tout comme vous, j’avais simplement pris un instant loin de la foule pour m’aérer les idées.

Tout en sachant qu’elle ne le verrait pas, Franco sourit. Il savait que même si la jeune femme était aveugle, elle pourrait entendre dans sa voix les émotions du duc. Aussi, il se rapprocha d’elle pour lui prendre le bras afin de l’inviter à marcher.

- Vous voulez bien reprendre votre marche pour quelques instants en ma compagnie ? Je ne sais guère qui était l’homme qui vous accompagnait. Il m’a semblé … A votre image, mystérieux et intéressant.

Si Franco était un homme pragmatique, il aimait que les choses aient une once de mystère en elles. Na sachant guère quels sujets il allait aborder avec la jeune femme, il commença par faire simple. Il ne souhaitait point l’importuner en lui parlant de sujets sérieux tels que la guerre, son mariage récent ou encore la politique. Il se contenta donc de quérir des informations bien plus simples.

- Appréciez-vous cette soirée, Cécilie ? Je vous ai vu tout à l’heure sur scène. Vous êtes une artiste remarquable. J’ose espérer que Soltariel sied à vos goûts en matière de festivités.

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MessageSujet: Re: Bal-La nuit des paradoxes [Libre]   Bal-La nuit des paradoxes [Libre] I_icon_minitimeLun 18 Sep 2017 - 14:57


Elle n'avait jamais eu l'occasion de parler de Franco avec Ernest. Toutes leurs affaires s'étaient enchaînées si vite qu'elle se demandait encore si elle n'allait pas se trouver veuve en rentrant... Au pire ce ne serait qu'un nom à ajouter à la liste qu'on murmurait déjà juste entre Enrico di Montecale et Théobald de la Courcelle, un peu après Jérôme de Clairssac qui sans être mort avait déchu de la plus belle manière et sans doute d'autres personne qu'elle n'avait même pas connue. Pour un homme, la fréquenter était assez fatal visiblement. Alors en attendant de devoir retrouver tout cela, ce bal était une bouffée d'air pur dont elle profitait allègrement malgré les tracas mineurs auxquels elle était confrontée.

- Je suppose que les bals de cette ampleur donne toujours autant de maux de tête que de raisons de se réjouir lorsqu'on en est l'organisateur. acquiesça-t-elle lorsqu'il lui assura n'être sorti que pour respirer quelques instants. Elle n'avait pas, elle même organiser de telles festivités, mais voir l'état de Madame de Clairmont à chaque salon suffisait à comprendre à quel point ceux qui mettaient leur cœur dans ce genre d'évènement pouvaient également en tirer bien du soucis.

Bien que lente, faisant passer doucement la tension de sas jambes raidies par l'appréhension, la marche repris dans l'air frais de la fin d'hiver. Se retrouvant au bras de Franco pour quelques pas après avoir été à celui d'Hannibal, elle se fit d'ailleurs dire que ce genre d'intimité cordiale était ce qui avait le plus changé dans son quotidien depuis son premier mariage. A présent, elle pouvait parler en toute discrétion avec qui elle voulait, femme ou homme, sans qu'un chaperon n'en vienne à la tirer de ce pas de mauvaise vertu. Peut-être alors aurait-elle eu droit à un visage bien différent du Duc, car l'homme qui l'accompagnait ici n'avait rien en commun avec l'image de sombre autorité qu'on dépeignait de lui le long des couloirs... Comme c'était souvent le cas avec les rumeurs.

Avenant et léger, il raccrocha bien vite un sourire au visage de la jeune dame quelque peu surprise par ce qui s'apparentait étrangement à un compliment. Un compliment d'un style qu'elle n'entendait que peu souvent cependant et une certaine surprise passa sur ses traits. Mais au lieu de le laisser planer comme pour obliger son interlocutrice à y répondre, il enchaîna sur du badinage de circonstance.

- Je vous remercie. C'est toujours un honneur de plaire à des oreilles attentives. " sourit-elle sincèrement. Même après des années, il était presque naïf d'être toujours aussi touchée par les compliments concernant sa musique. " Cette soirée est superbe. Ne me demandez pas de juger de la patience que vous avez du fournir pour la décoration mais les musiciens ont incontestablement été choisis par un connaisseur et la compagnie est plus qu'agréable. " Elle respira profondément, chassant les dernières bribes de ses émotions, de nouveau solide sur ses appuis tandis que sa main libre inspectait discrètement ses boucles auburns. La broche de vermeil n'avait pas bougée. " J'avais besoin d'un intermède de la sorte pour me rappeler ce qu'il peut y avoir hors des compromis politiques et des actes guerriers... Grâce aux convive, j'ai pu retrouver la joie des tentatives d'accords commerciaux à bâton rompu. " conclut-elle avec un sourire passablement amusé. " Mais et vous ? Vos admirateurs vous laissent-ils quelques instants de répit pour pouvoir profiter de votre propre fête ? "
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MessageSujet: Re: Bal-La nuit des paradoxes [Libre]   Bal-La nuit des paradoxes [Libre] I_icon_minitimeJeu 28 Sep 2017 - 15:01


S’il y avait des instants que Franco appréciait tout particulièrement dans les soirées mondaines, c’était bien ceux-ci. Les instants calmes mais authentiques. Car toutes ces conversations à plusieurs avaient peut-être le bénéfice de permettre de rencontrer bien des gens et de paraître bien en société, mais elles étaient souvent tellement vides de sens. Vides de contenu et donc dénuées d’un quelconque intérêt. Il n’était pas rare que Franco cherche à s’éloigner de ces nobliaux qui ne cherchent qu’à « paraître ». Et étrangement, bien qu’elle se fut donnée en spectacle pour des centaines de convives, Cécilie ne semblait pas être une femme qui se soucie trop de ce qu’elle « paraît » être.

La jeune comtesse était polie et courtoise avec le duc. Franco se dit qu’il ne devait pas être facile pour quelqu’un né avec un handicap d’avoir de l’assurance lors de situations inattendues. Il continua donc dans la voie qu’il avait commencé à emprunter pour ne pas déstabiliser la jeune femme.

- Vous savez, je ne suis à l’origine que de bien peu de choses concernant l’organisation de ce bal. Ma femme, Tibéria, s’est investie corps et âme pour que cette soirée soit à la hauteur de ses espoirs les plus fous. Et Arcam seul sait à quel point ses espoirs peuvent être fous, parfois …

Franco laissa sa phrase en suspens. Il n’avait pas trop bu depuis le début de la soirée mais se sentait pourtant enclin à parler. Surtout maintenant, son instinct le poussait à s’ouvrir à cette jeune inconnue venue d’un lointain pays langecin. Il vit qu’elle avait apprécié le compliment sur ses talents de musicienne. Il n’était pas dans ses habitudes d’en faire trop, il n’avait donc pas cherché à en ajouter davantage. Il se contenta d’écouter ce qu’avait à dire Cécilie. Et quelle fut sa surprise lorsqu’elle parla de lui comme un homme indisponible et peu accessible. Le duc détestait renvoyer cette image.

- Je crains que, malheureusement, je ne sois pas à la hauteur du portrait que les rumeurs aimeraient établir de moi. Vous savez, Cécilie, je suis un homme. Un homme simple, comme n’importe quel autre homme. S’il se murmure que je suis une célébrité à Soltariel, c’est très certainement pour endormir mes alliés et donner une plus grande marge de manœuvre à mes ennemis.

Franco ne souhaitait pas amener la conversation sur le thème de la politique. En effet, c’était une thématique qui avait particulièrement tendance à l’ennuyer par les temps qui courent. Aussi, il préféra ramener les échanges sur des sujets plus personnels.

- Je ne suis pas un aficionado de ce genre d’évènements, pour tout vous avouer. Je me sentirai bien plus à l’aise en compagnie restreinte. Avec simplement quelques amis, des gens que j’apprécie, en soi … Mais je suis certain que vous comprenez le fond de mes paroles Cécilie.

Le visage d’Ernest apparu dans l’esprit de Franco. Certains auraient pu croire que le duc de Soltariel était charmant avec la comtesse car il s’agissait d’une belle jeune femme. Mais s’il existait des gens qui connaissait réellement Franco, ils pourraient aisément dire que les choses étaient bien plus complexes dans son esprit.

- J’imagine que vous n’êtes pas sans savoir que j’ai rencontré votre mari à Diantra. C’est un homme charmant, je pense que vous avez fait une affaire en l’épousant.

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Hannibal Acherbas
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MessageSujet: Re: Bal-La nuit des paradoxes [Libre]   Bal-La nuit des paradoxes [Libre] I_icon_minitimeVen 29 Sep 2017 - 22:10

Le chevalier l'accueillit au sein du groupe. Cette fois-ci, Hannibal se fit petit, entouré de chevaliers qui ne savaient si il fallait sourire ou prendre peur face à un tel homme dont le surnom lui-même rappelait qu'il avait tué tant de leur semblables. Croesan prit la parole pour casser le malaise qui s'instaurait petit à petit entre lui et les nobles combattants.

-Ne croyez pas les rumeurs mes chers frères d'armes, nous qui venons de Serramire savons bien quel genre d'homme est Hannibal Acherbas : il est certes un tueur de chevaliers en effet, mais en vérité il n'a tué que de mauvais chevaliers durant toute sa vie : ceux du Landnörten que j'ai suivi durant mon honteuse enfance, des rebelles en tout genre en Ydril, ces félons de chevaliers qui servirent contre le Roy à Diantra et tant d'autres qu'il a rencontré sur son chemin, abusant de leur pouvoir et de leur équipement. Non mes amis, cet homme ne fait que se jeter la tête la première face aux plus puissants ennemis avec une lance et une armure légère afin d'éviter que d'autres ne les affrontent.

Hannibal ne savait pas trop ce que voulait faire Croesan avec ce discours, ni même comment il en savait tant sur lui. Et il était plutôt exagéré, parfois Hannibal avait simplement tué ceux qui compter lui faire la peau sur le champ de bataille. Jusqu'à lors, il ne pensait pas qu'une personne extérieure au siège de Diantra en 998-999 pouvait savoir qu'il y était aux côtés des loyalistes. Le regard fixe, la bouche fermée, le Loup Noir ne répondit rien et analysa la situation. Nul doute, Croesan s'était renseigné sur lui. Était-ce depuis ce moment où il lui laissa la vie sauve ? Était-ce pour le retrouver que le chevalier venait si bas dans le Sud ?
Hannibal observa de nouveau et quelques détails qui lui avaient échappé jaillirent à sa vue. L'alcool avait légèrement monté à la tête de Croesan, il parlait sans réfléchir. Peut-être était-ce une forme de remerciement que de faire cet éloge ? Ou une forme d'excuse ?
En tout cas, il avait réussi à faire changer d'avis ses compagnons chevaliers qui désormais regardaient Hannibal avec respect et étonnement.

-En bref, je dois ma vie au Loup Noir... continua-t-il avec une pointe de tristesse dans la voix. Sans lui, je serai mort ou pire, je serai un bandit qui vagabonderait avec des hommes très peu recommandables.

Le maître d'armes jeta un profond regard au jeune homme puis se rappela qu'il devait apporter un verre d'eau à Cécilie de Missède. Il salua humblement les autres avant de les quitter et reprendre son chemin. Avant qu'il ne sorte du hall pour rejoindre le duc et la comtesse avec son verre, Croesan le rattrapa.

-Messire Acherbas ! Attendez !

Ce dernier se retourna une nouvelle fois, légèrement agacé et commençant à perdre patience. Il attendit la suite avant de parler.

-J'aimerais vous demander quelque chose..

L'homme commençait à grandement s'impatienter.

-Viens en au fait, Croesan de Laviard.

Le chevalier, pour une fois, ne fit pas dans la dentelle et s'exprima avec assurance.

-Tout à l'heure vous avez dit que je devrais servir quelqu'un de juste et de bon : je n'ai trouvé aucune autre personne que vous. Vous êtes l'homme à qui je dois réellement allégeance.

Allégeance ? Mais que racontait ce chevalier en herbe ? Hannibal n'avait aucun titre, aucune réelle possession, aucune noblesse. Il ne pouvait être suzerain d'un chevalier bien plus riche que lui.
Il aurait voulu réagir, le sermonner, lui dire qu'il y avait d'autres hommes justes bien plus valeureux que lui, mais il n'en fit rien.
Il ne répondit rien, à part un -Suis-moi

Croesan ne se fit pas attendre et emboîta le pas. Hannibal l'emmenait directement dans la cour d'entrée, auprès de la comtesse et du duc, lesquels il présenta aussitôt.

-Votre Altesse, votre Grandeur, sire Croesan de Laviard, venant de Serramire. Inutile de te présenter ces nobles-gens, tu as sans doute reconnu le duc Franco di Celini ainsi que la comtesse Cécilie de Miss..ède.

Très honoré de leur rencontre, le chevalier s'éternisa en éloge et enchantement devant cette élite de la société, ce qui amusait secrètement Hannibal.
Ce dernier se glissa à côté de Cécilie et lui dit à l'oreille :

-Votre verre d'eau votre Grandeur, j'espère ne pas avoir été trop long.. murmura-t-il en tâtonnant le verre pour lui indiquer où il se trouvait.
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MessageSujet: Re: Bal-La nuit des paradoxes [Libre]   Bal-La nuit des paradoxes [Libre] I_icon_minitimeMar 31 Oct 2017 - 18:44


Franco:

Le temps s'égrainait avec rapidité au bras du duc de Soltariel. En plus d'être bien moins austère que ce que prétendaient les rumeurs, il parvenait même a être de bonne compagnie. Cécilie se trouva même contrainte ne s'accrocher au code de conduite auquel elle s’astreignait depuis es débuts pour ne pas se laisser aller à dégoiser sur les derniers déboires qu'elle avait connu avec Ernest ou ses tristes expériences nordiennes. Marchant à pas lents dans le froid de la soirée, les deux nobles en avaient presque oublié le retour prochain du maître d'arme. Aussi furent-ils tout deux étonnés lorsque la voix d'Hannibal interrompit leurs messes basses.

Le bras de Cécilie glissa sous celui de Franco pour lui donner assez de marge pour tourner l'oreille vers les deux arrivants. Un air un peu nostalgique tempérait le léger rire que l'arrivée impromptue avait interrompue. Donnant sa main au nouveau sire, pour qu'il l'embrasse, elle le salua avec la même déférence simple qu'elle avait eu pour Hannibal. Les éloges qu'il faisait, par contre, étaient bien loin de celles du vieux guerrier. En comprenant qu'il était chevalier, les sourcils de la missèdoise se froncèrent un instant.

" Un chevalier Serramirois. Je n'ai pas souvenance d'avoir entendu votre nom au tournois de l'an passé. " Pour toute, réponse, elle obtint un bruit de bouche qu'on ouvre et de gorge qui se tend. Un blanc. Le malaise du jeune homme n'était pas exactement ce qu'elle recherchait... " Faire passer vos véritables devoirs avant l'honneur de la joute est louable pour une jeune chevalier. Le nord doit vous sembler bien loi vu d'ici. Je suis curieuse de savoir ce qui vous amène si loin de chez vous... Et ce qui vous a mené à connaître un tel compère. " ajouta-t-elle avec un sourire en désignant le côté sur lequel se tenait Hannibal d'un mouvement de menton.

Le jeune chevalier repris sa logorrhée respectueuse sous l'écoute bienveillante de la comtesse... à défaut de son regard. Il avait quelque chose de frais. Une odeur de cuir neuf. Seul le temps pourrait révéler de quoi était fait cette jeune pousse. Mentalement, Cécilie fut rattrapé par la situation. Elle, une jeune femme aveugle de vingt-deux ans qui n'avait jamais mis les pieds sur un champ de bataille portait un tel jugement. Conneries. Elle détestait les réactions désabusées qu'elle finissait par développer. Si elle n'avait pas eu ce si serein masque de cour à maintenir, elle en aurait soupiré.

Une grande main caleuse et usée frôla son poignet. La sursauta, sortant instantanément de ses pensées. Son cœur rata un battement. Qu'est-ce que...

La main revint à la charge. Ce n'était pas une illusion. C'était déjà ça. Cette fois on la guida jusqu'à une surface lisse et froide. Un verre plein. Elle finit enfin par prendre conscience de la proximité de la personne près d'elle, lorsque celle-ci du se courber pour descendre des cieux dans lesquels culminaient son chef pour glisser deux mots à l'oreille de la petite femme qu'elle était. Hannibal, évidement. Qu'avait-elle pu imaginé encore, imbécile qu'elle était ?!

" Non pas. Je vous remercie. " lui répondit-elle à voix basse. Elle ne l'enjoignit même pas à s'éloigner. Certitude qu'il le ferait de lui-même ? C'était sûrement ça. Chassant l'ombre de son trouble passager, elle glissa au duc à voix basse " Si vous voulez rejoindre la fête vous n'avez plus à craindre que je sois livrée à moi même. " Elle aurait pris plaisir à lui parler encore, mais il venait de lui avouer dans leur courte conversation qu'il n'appréciait pas particulièrement les nordiens. Les histoires qui allaient suivre ne l'intéresseraient pas nécessairement beaucoup et elle ne voulait pas qu'il se fasse coincé par un jeune homme en quête de contactes si c'était ce que se révélait être ce jeune serramirois.

Une gorgée d'eau ponctua sa phrase.
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MessageSujet: Re: Bal-La nuit des paradoxes [Libre]   Bal-La nuit des paradoxes [Libre] I_icon_minitimeMer 1 Nov 2017 - 13:55

Le malaise de Croesan provoqué par la comtesse fit presque pouffer de rire Hannibal, qui, si il ne s'était pas retenu, s'esclafferait en plein dans sa face. Le chevalier de Serramire l'avait mérité, il en faisait toujours de trop. Mais ce que Hannibal ne savait pas encore, c'est que Croesan de Laviard avait de quoi surprendre lorsqu'il s'agissait de prendre les armes. Les chevalier n'était plus le petit écuyer apeuré d'antan, il était devenu un robuste guerrier à la fine lame. Si Cécilie de Missède n'avait point entendu son nom lors du tournoi de Serramire, ce fut bien parce que le Sire avait pour ainsi dire bien mieux à faire que de rivaliser d'honneur et de gloire dans des combats aussi futiles qu'emplis d'orgueil.

-Le fait est que je n'étais pas en Serramire votre Grandeur. J'ai cependant entendu que votre frère y avait remporté des victoires !

Lorsque le comtesse de Missède lui demanda ce qu'il pouvait bien faire ici, le Serramirois répondit simplement que ça allait être une trop longue histoire à raconter. Calmé par la manière dont elle l'avait précédemment remballé, il arrêta de se faire remarquer par des éloges et des paroles forcées digne d'un noble suderon. Hannibal profita de cet instant pour se glisser auprès de Cécilie et lui indiquait avec sa main le verre d'eau qu'il avait pris pour elle. A son contact, elle sursauta. Décidément, la petite comtesse était encore sur les nerfs. Le maître d'armes ne put s'empêcher de penser qu'elle craignait autre chose que lui-même.

Elle ne l'enjoignit pas à s'éloigner, ce qu'il ne fit donc pas. Après tout, comment gêner l'espace vital d'une aveugle ? Cette remarque fut fort déplacée, et Hannibal se força à reculer légèrement d'un pas pour laisser respirer Cécilie. Elle délecta Franco de ses "responsabilités" auprès d'elle et ce dernier s'en alla rejoindre la fête. Alors qu'eux se trouvaient toujours dans le froid du soir, réchauffés par les quelques brasiers de la cour. La précédente chute de la dame de Beaurivages découragea le demi Zurthan à prendre le bras de la comtesse désormais libre. Il s'en voulait encore de ne pas l'avoir rattrapée lui-même. Jetant son regard au loin, il vit la fête dans toute la ville de Soltariel. Le peuple s'éveillait lui aussi, et dansait, riait, fêtait sa propre version de la fin de l'hiver. Pensant à son équipage qui devait être parmi toute cette pagaille, le maître d'armes demanda à la jeune femme à ses côtés :

-Avez-vous déjà navigué votre Grandeur ? J'imagine qu'à Chiard oui, surtout aux côtés de votre..Loup Blond. C'est une sacrée ville soit dit en passant, j'y ai de bons nobles amis. Connaissez-vous les de Rendrie ? Ils sont même présents à Beaurivages d'après ce que j'en sais.

Gauthier de Rendrie. A tout jamais Hannibal se souviendrait de ce nom, de cet homme. Il voyait en lui ce que devait être un chevalier. Ce fut le meilleur de son père Mokaw, et ce fut aussi celui qui se sacrifia pour sauver Hannibal lors du massacre de sa famille. Aujourd'hui, ce sont ses trois enfants qui formaient sa branche des Rendrie : Charles, qui habitait à Beaurivages, Mathilde et Nicolaï, qui se trouvaient quant à eux à Chiard.
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MessageSujet: Re: Bal-La nuit des paradoxes [Libre]   Bal-La nuit des paradoxes [Libre] I_icon_minitimeMer 1 Nov 2017 - 23:40


" Mon frère serait enchanté de savoir qu'il est connu si loin de chez nous. " sourit-elle " Quel que soit cette trop longue histoire, j'espère que vous trouverez ce que vous êtes venu chercher. " Malgré la tentative de Cécilie pour alléger sa prime question, il semblait que le nordien l'ait suffisamment mal pris pour refuser de parler plus avant de lui. C'était bien dommage et elle ne comprenait pas bien pourquoi Hannibal l'avait présenté ainsi, mais cela ne l'empêcherait pas de dormir non plus.

" Si vous le voulez bien, nous pourrions retourner à l'intérieur. Mon oncle ne me le pardonnera pas si je finis fiévreuse à cause du froid. " demanda-t-elle plutôt. " Et oui, j'ai déjà navigué quelques fois mais jamais avec mon oncle. " Elle en gardait de merveilleux souvenirs. Douloureux, mais merveilleux " La mer a quelque chose de mystérieux et de mystique qui me plait. J'ai parfois l'impression que Tari comprend bien mieux le cœur des hommes que la DameDieu en personne, puisse-t-elle me pardonner. "

Le roulis perpétuel. Ce bruit de fond, si caractéristique qui lui avait tant manqué pendant ses années au Nord. Le Beau Rivage et son acoustique si particulière. L'odeur de l'iode, du sel et de l’atmosphère gorgée d'eau. L'air qui collait au visage et donnait à tout ce qu'elle touchait une texture plus rugueuse que d'ordinaire. Autant de petits détails qu'elle appréciait comme de réconfortantes mélodies.

" Mais vous me demandiez si je connaissais la famille de Rendie... Ce nom me dit quelque chose en effet. Je me trompe peut-être mais l'un d'eux fait parti du Concile des Artilleurs, non ? Je suis sûre que mon père était en affaire avec eux lorsque je suis partie au Nord, il y a trois ans. Vous leur rendez souvent visite ? "
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MessageSujet: Re: Bal-La nuit des paradoxes [Libre]   Bal-La nuit des paradoxes [Libre] I_icon_minitimeJeu 2 Nov 2017 - 0:49

Oh mais il avait trouvé ce qu'il cherchait ! Cette nuit, ce bal, cette fête, pour beaucoup il ne s'agissait que d'un parloir politique, mais pour les gens moins importants, cela pouvait changer une vie. Une rencontre, une seconde suffisait parfois à opérer de grands changements. Pas dès l'instant présent, mais par la suite, tout s'acheminait. Tant de chemins qui s'entrecroisaient, qui pouvaient se faire dévier entre eux, et qui pourtant continuaient seuls jusqu'au point d'arrivée. Pour redémarrer ensuite.

-Tant de cycles.. pensa trop fort Hannibal.

Le jeune chevalier tourna la tête vers son pseudo-mentor avec désarroi. Le vieil homme, s'il on pouvait l'appeler ainsi, ne lui adressa qu'un simple sourire. La Comtesse quant à elle, souhaitait rentrer s'abriter du léger froid hivernal du Sud.

-Pour sûr votre Grandeur. Rentrons, un peu de musique nous fera du bien. Mieux vaut un bon air Soltaar qu'une mauvaise fièvre, honteusement attrapée au Sud déclara-t-il dans un petit rire moqueur.

Pour un homme qui avait vécu plusieurs années dans le Nord et un hiver à traquer des renégats au Landnostre, le froid de Soltariel n'était, pour peu dire, qu'un simple souffle d'enfant. Soit, il portait la fourrure, la dame non. Le débat s'arrêtait là. Cette fois-ci, il tendit son bras sans hésitation vers Cécilie pour la guider jusque dans le hall. Tandis qu'il l'accompagnait, il prêtait une oreille attentive à son expérience personnelle de la mer. Ce qu'elle déclara à propos de Tyra et de Néera le surprit légèrement mais il ne laissa rien paraître.

-La mer emporte les âmes. Peut-être est-ce leur son que l'on entend au loin lorsque nos voguons sur les flots, et qui la rend si mystique. Pour l'avoir parcourue durant de nombreuses années, elle me surprend encore. Et pourtant, je la connais presque par coeur en surface, mais ses profondeurs, voilà une chose qui restera à tout jamais mystérieux pour moi. Et il ne put se retenir de revenir sur la remarque religieuse de la Comtesse. Les Dieux ont chacun leur rôle, celui de la DameDieu est de nous guider, pas forcément de nous comprendre. Ce qu'Elle  veut,
c'est nous mener à ce qu'il y a de mieux pour nous, et bien souvent nous croyons le savoir, mais Elle sait mieux.


Cette remarque, il se la faisait aussi à lui-même. Pendant un bon moment, il avait perdu fois en Néera, et en toute la philosophie de son ancien maître. Mais il reprenait fois depuis ces derniers temps, et cette piqûre de rappel semblait parfois nécessaire. Croire sans jamais douter était impossible. Et le doute sans la croyance n'avait aucun sens. Le doute révélait souvent à quel point la foi était forte, lorsque l'on revient brutalement à elle.

Ils arrivèrent dans le hall et il continua de marcher avec la Comtesse à son bras. Croesan s'éloigna rapidement pour chercher un verre de vin. C'était le moment de répondre à la question de la jeune dame.

-En effet, Nicolaï, le benjamin, fait bien partie de ce Concile des Artilleurs. Il y a aussi l'aîné, Charles, qui habite à Beaurivages. C'est un preux chevalier vivant dans les pas de son père. Un air nostalgique avait pris la voix du Loup Noir à cette dernière parole. -Non, peu souvent j'en ai peur. Mais dès que j'en ai l'occasion. Je pense d'ailleurs prochainement y passer. C'était plus simple à l'époque où ma famille y avait un hôtel particulier.
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MessageSujet: Re: Bal-La nuit des paradoxes [Libre]   Bal-La nuit des paradoxes [Libre] I_icon_minitimeJeu 2 Nov 2017 - 22:11


Concentrée sur sa marche pour ne pas commettre le même genre d'impair qu'un peu plus tôt, Cécilie retourna donc vers l'intérieur du palais. Les considérations métaphysiques de son cavalier la firent sourire. Des mots pleins d'un orgueil naïf qu'elle entendait si souvent aux lèvres de personnes de bonne fois qu'elle en venait à se demander pourquoi cela l'étonnait de les entendre également à celles de l'étrange personnage qui l'accompagnait ce soir là.

Il semblait qu'Hannibal avait pris ses tournures poétiques pour de véritables considérations religieuses sur la place de leurs chères divinités. Elle ne saisit pas la perche, la laissant partir au gré des courants qu'ils venaient d'évoquer avec une pensée attendrit pour le rêve criant de vie qu'elle avait fait déjà plusieurs mois en arrière. Les profondeurs de l'Océan lui paraissaient bien moins étrangères que la surface des flots à elle.

Mais déjà la conversation dérivait.

" Votre famille y avait un manoir ? " répéta-t-elle, étonnée.
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MessageSujet: Re: Bal-La nuit des paradoxes [Libre]   Bal-La nuit des paradoxes [Libre] I_icon_minitimeVen 3 Nov 2017 - 3:33

Cette interrogation aussi soudaine qu'incontrolée forma un léger sourire sur les lèvres de Hannibal. Tandis qu'il continuait leur marche dans un hall haut en couleurs et en nuisances sonores, il confirma ses précédents dires.

-Oui votre Grandeur, avait. Mes parents l'ont acheté dans le but même de rendre visite aux Rendrie. Je me rappelle y être allé durant mon enfance.
Mon père quant à lui, y voyageait souvent.


Lorsque que Croesan revint à la charge, il proposa une coupe au maître d'armes qu'il refusa d'une main. Il la tendit donc à Cécilie. Peu habitué aux aveugles, le chevalier remarqua vite sa bourse et annonça :

-Une coupe de vin votre Grandeur ?

Décidément, quelle soirée. Une aveugle, un rustre, et un chevalier maladroit. Quoi de mieux pour discutailler pensa Hannibal. Il continua sur le sujet du moment.

-Aujourd'hui il est abandonné. À la mort de ma famille, personne ne l'a repris. J'imagine que c'est un refuge à voleurs ou vagabonds. Au moins servait-il à quelque chose, se dit-il.
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MessageSujet: Re: Bal-La nuit des paradoxes [Libre]   Bal-La nuit des paradoxes [Libre] I_icon_minitimeVen 3 Nov 2017 - 15:55


" Sans doute, oui. " Une pensée sérieuse jeta un nuage sur le visage de la Comtesse et disparu tout aussi vite. Sans le vouloir, ce Loup noir venait peut-être de lui donné un élément important pour les problèmes qui l'occupaient du côté de Chiard. Depuis qu'il ne faisait plus parlé de lui, le Juge d'Aral inquiétait davantage Cécilie. Mais ni ses propres amis, ni ceux de Renard n'avait réussi à trouver que que ce soit. Elle avait eu l'idée d'envoyer des gens roder dans les endroits les plus insalubres mais n'avait jamais pensé qu'il pouvait tenir conseil dans la Haute Ville sans que personne n'en soit inquiété.

Notant soigneusement l'idée dans un coin de ses pensées, elle ouvrit la main pour recevoir la coupe que le jeune chevalier lui proposait, le remercia avec un sourire... et attendit quelques instants qu'il l'y dépose. Il n'avait certes pas la sensibilité de la plupart des gens de cour.

" Vous devriez venir vous enquérir de la situation à l'occasion. Peut-être la garde ne s'en est-elle point encore emparée. Renard le saura certainement si cela vous intéresse. Il a une mémoire qui surpasse de beaucoup la mienne lorsqu'il est question de noms. "

Faisant rouler le pied du verre entre ses doigts, elle n'y trempa pas une fois ses lèvres mais ses dernières retrouvèrent un sourire empreint des légèretés de la soirée.

" Mais dites-moi. Tout a l'heure vous avez parlé d'une louve de Grand-Bois. serait-il possible que vos voyages vous aient permis d'entrer en Anaëh ? "
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MessageSujet: Re: Bal-La nuit des paradoxes [Libre]   Bal-La nuit des paradoxes [Libre] I_icon_minitime

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