-50%
Le deal à ne pas rater :
-50% sur les sacs à dos pour ordinateur portable Urban Factory ...
19.99 € 39.99 €
Voir le deal

 

 Où le Blanc reçoit la Dorée [Johann]

Aller en bas 
2 participants
AuteurMessage
Drystan
Ancien
Ancien
Drystan


Nombre de messages : 1737
Âge : 34
Date d'inscription : 30/05/2009

Personnage
:.: MANUSCRIT :.:
Âge : 49 ans (42ème Jour de Barkios, An 967:X)
Taille
: 1,88m
Niveau Magique : Apprenti.
Où le Blanc reçoit la Dorée [Johann] Empty
MessageSujet: Où le Blanc reçoit la Dorée [Johann]   Où le Blanc reçoit la Dorée [Johann] I_icon_minitimeVen 25 Aoû 2017 - 7:25

Pour celui qui n'avait jusqu'à lors partager ce ciel qu'avec des oiseaux incapable de prétendre rivaliser avec lui, ce jour de chasse fut l'occasion d'une surprise et d'une découverte. Il survolait les terres, suivant le Ner pour tenter de saisir une proie venu s'abreuver, quand un éclat doré lui parvint dans le ciel d'hiver, attirant son attention et sa curiosité... Quand il lui fut clair que l'origine du phénomène poursuivait une trajectoire qui croiserait la sienne, sauf à changer de cap, il resta sur la sienne, ne faisait guère plus attention au fleuve et à la terre.
Ce qui finit par se dessiner à son regard suscita deux réactions, l'une consciente, l'autre instinctive. C'était un autre dragon, une dragonne en l’occurrence, même si il ignorait encore ce détail, le premier « congénère » qu'il croisait, bien qu'elle était une dorée, ce qui le réjouit, même si il savait ne pas être le seul dragon vivant, c'était la première fois qu'il en croisait un.
Mais ce qui domina était ce que son instinct lui criait... La prudence. C'était un possible rival... Ou du moins, pouvait-il, lui, être considéré comme intrus sur le territoire de chasse de cette géante dorée qui, bien plus massive que lui – elle était tout de même cinq fois plus grande que lui -, pouvait le mettre en pièce si il n'était pas prudent.

Il modifia suffisamment son cap pour se maintenir à distance raisonnable de la dragonne après avoir pousser un cri qui pouvait être considéré comme un « salut » de la part du jeune dragon qui ajusta encore sa propre trajectoire pour faire demi-tour et maintenir le contact avec la dorée tout en gardant ses distances.
Il y avait une dorée dans la mémoire d'Arthur... Une dragonne que l'humain avait découvert petite, par l'intermédiaire de Monarth, bien des années plus tôt, et pour ce qu'il en savait, la dragonnière était toujours en vie et traînait dans la région, quelques mois plus tôt... Etait-il possible que ce soit là le même dragon ? Dans le doute, il osa un contact léger, ne laissant que l'idée d'un endroit, un peu plus loin, proche du Ner mais légèrement à l'abri des regards, dans un bois, où ils avaient monté un camp provisoire, comme une invitation avant de décrocher et s'éloigner.

Il devait retourner auprès de l'humain et l'avertir... Les bois devraient offrir une protection suffisante pour réagir si cette dragonne s'avérait agressive, en définitive, mais si il ne se trompait pas, cela pourrait conduire à une rencontre des plus enrichissantes pour eux.


* * *


Le moment où il quitterait la Péninsule approchait... Il n'y avait plus rien qui le retenait, sinon les détails concernant le voyage qui devait le conduire de l'autre côté de l'Olienne, ce qui n'était pas forcément le plus facile à résoudre lorsqu'on avait avec soi un dragon qui ne pouvait décemment plus être caché.

Quand ce dernier revint, ce que le lien fit parvenir à Arthur l'étonna. Non content de ne pas avoir satisfait sa faim, il apporta avec lui l'excitation d'une rencontre qui se propagea bien vite, et dont il ne sut pas trop quoi penser. La présence d'une dorée dans la région était effectivement probablement dû à celle de Johann, croisé plus au nord, en Etherna environ deux mois plus tôt.
Cela lui fit prendre conscience de la manière dont le dragon avait évolué entre temps... Ayant réussi à voler depuis cette dernière rencontre, il n'avait plus rien d'un dragonnet, que ce soit dans son attitude, ses capacités ou le lien qu'ils partageaient.

« C'est toi qui les reçoit, Zéphyr. »

Baptisé ainsi quelques temps plus tôt, l'humain dit cela en pensant avec amusement au dragon comme hôte de la rencontre à venir. La relation qu'il entretenait avec la dragonnière de la dorée était délicate. Sa propre expérience du monde lui avait fait développé une hostilité et une méfiance accrue de la noblesse, par principe, et lui en ayant été, quand bien même il avait prit ses distances, reniant son nom autant que s'en éloignant dans les idées et les manières paraissait encore en être, malgré cela. Ce qui avait toujours suscité une égale prudence vis à vis de la jeune femme qui aurait pu, à l'époque, considéré comme un devoir d'empêcher un « noble » de se lier à un dragon... Du moins le pensait-il ainsi, et dans le doute, s'était tenu aussi éloigné d'elle que possible.
Aujourd'hui néanmoins, la relation qu'il entretenait, et le développement d'un des rares représentants de l'espèce, lui faisait considérer ce risque comme négligeable. Qu'elle apprécie ou non, elle devrait se faire à l'idée.

Tandis que le dragon s'allongeait, les trois compagnons se mirent donc en tête d'attendre auprès du feu la visite initiée par le dragon.
Revenir en haut Aller en bas
Johann
Ancien
Ancien
Johann


Nombre de messages : 2094
Âge : 38
Date d'inscription : 11/08/2008

Personnage
:.: MANUSCRIT :.:
Âge : 27 (Favrius 979, 10ième cycle)
Taille
:
Niveau Magique : Non-Initié.
Où le Blanc reçoit la Dorée [Johann] Empty
MessageSujet: Re: Où le Blanc reçoit la Dorée [Johann]   Où le Blanc reçoit la Dorée [Johann] I_icon_minitimeVen 25 Aoû 2017 - 17:56


L'hiver n'était pas la saison la plus propice pour le voyageur, et encore moins pour celui qui favorisait les airs pour se déplacer d'une grande région à une autre. Les températures négatives, le vent, et parfois même la neige rendaient les déplacements impossibles sur certaines routes que ce soit à cheval ou en charrette de part la neige ou encore la glace, risquant de déstabiliser la monture et d'emmener à l'irréparable.
Mais là, n'était pas vraiment le sujet, il y avait toujours des convois qui s'organisaient, parce que malgré tout la vie devait suivre son cours. Les caravanes marchandes qui joignaient les différentes villes mettaient certes plus de temps mais arrivaient à bon port pour des prix qui étaient cependant beaucoup plus élevés de par la difficulté de transport de marchandises et de personnes. Mais ça également ce n'était pas vraiment le problème de certaines personnes dont les finances étaient suffisantes pour affréter ou se joindre à ce genre de transport.

Les airs restaient donc aux mains de créatures qui ne craignaient pas tant que ça le froid, ou qui n'avaient d'autres choix que de l'affronter tels les oiseaux ou autres créatures que l'univers pouvait recéler. Et en parlant de créature, la couverture nuageuse permettait justement de camoufler les plus imposantes et les moins discrètes d'entre elles, et en parlant de moins discrètes...

Il était encore jeune à en juger par sa taille et à sa manière de voler épuisant d'avantage ses forces que l'aurait fait un adulte, ou un autre jeune sous la tutelle du dit adulte. Et certainement en recherche d'une proie aux vues de la manière dont il semblait scruter le sol, une créature de cette taille en pleine croissance avait besoin de se nourir en grande quantité, pillant souvent les réserves animales sauvages d'une région avant de passer à une autre, heureusement que certaines créatures du monde animal avaient des tailles assez importantes pour nourrir un tel appétit ! Mais là encore, ce n'était pas le sujet.

Elle gardait ses distances, pour observer l'individu et ses réactions, planant à une altitude plus haute que ce dernier, profitant des vents d'altitudes pour se maintenir avec le moins d'efforts possibles pour éviter que le puissant battement d'ailes ne se fasse remarquer. Ce qui au final ne dura pas bien longtemps et à en voir l'attitude du petit blanc, ce dernier était encore plus méfiant que la dorée adulte, car après tout la différence de taille pouvait certainement en effrayer plus d'un. Certainement méfiant et distant, peut-être que la curiosité ou simplement l'excitation de croiser un congénère était passé au dessus de la frayeur, il sembla guider la dorée en direction d'un petit bois, assez touffu pour gêner la pose d'une telle créature sans abattre un arbre ou deux et qui réduirait certainement ses possibilités de mouvements. C'était malin, très malin si l'on oubliait le souffle de la créature. Elle effectua plusieurs cercles autour de la clairière, cherchant pendant une paire d'heures des signes de vie en grand nombre pouvant se révéler hostile présents ou en approche avant d’entamer une approche.

La place pour se poser restait particulièrement courte, et il en allait de même pour repartir, mais il n'y avait pas vraiment grand chose d'impossible pour une créature de cette taille pour laquelle les arbres n'étaient que des arbustes pour les humains. Heureusement pour elle, cette dernière avait pris l'habitude des zones boisées avec la vie en autarcie qui avait été celle de sa moitié ces dernières années. Le seul gros problème était le manque avéré de discrétion d'une créature de cette taille qui se pose emportant avec elle la cime de plusieurs arbres, repliant ses ailes avant l'impact au sol qui laissa quatre marques profondes dans dans ce dernier pourtant gelé. Le dit impact ne manqua d'ailleurs pas de le faire trembler le sol, faisant tomber la neige qui s'était accumulée sur les branchages, effrayant le couple de lapin qui copulait à quelques pas de là, ainsi que les oiseaux qui ne se firent pas prier pour déguerpir à grand renfort de piaillement pour exprimer leur mécontentement.

Tout en observant ses "hôtes", qui avaient certainement pris une douche à la neige, la créature termina de replier ses ailes, finissant d'abimer légèrement les arbres qui bordaient la clairière, mais rendant certainement le re-décollage beaucoup plus pratique. Elle posa son regard sur les quatre créatures en face d'elle, le dragon blanc qui l'avait guidée jusqu'ici et qui s'était allongé auprès de son lié, un cheval et ce qui semblait être un drake. Sans plus de cérémonie elle revint porter son attention sur son congénère, l'invitant à s'approcher par des mouvements simples et ce qui semblait être une forme de communication qui se voulait douce. Après tout, il était celui qui aurait le moins de mal à se déplacer dans cet endroit exigus !
Revenir en haut Aller en bas
Drystan
Ancien
Ancien
Drystan


Nombre de messages : 1737
Âge : 34
Date d'inscription : 30/05/2009

Personnage
:.: MANUSCRIT :.:
Âge : 49 ans (42ème Jour de Barkios, An 967:X)
Taille
: 1,88m
Niveau Magique : Apprenti.
Où le Blanc reçoit la Dorée [Johann] Empty
MessageSujet: Re: Où le Blanc reçoit la Dorée [Johann]   Où le Blanc reçoit la Dorée [Johann] I_icon_minitimeSam 26 Aoû 2017 - 18:17

Moins d'une décennie avait fait de la petite créature de son souvenir du mariage d'Astéride une dragonne dont il avait peine à croire qu'elle n'ait pas été l'objet de la moindre rumeur, tant elle était grande et ne pouvait décemment pas être d'une discrétion absolue, et pourtant...
Aussi fou que cela put paraître, la dragonne avait décidé de se poser dans cette clairière, provoquant chaos et désordre dans une manœuvre pourtant maîtrisée, ou qui paraissait l'être. Les deux lézards réagirent, Zéphyr faisait preuve de solidarité envers un Monarth totalement dépassé par l'ampleur des remous et des éjections de neiges que provoqueraient la dragonne, se levant légèrement pour accueillir son petit compagnon entre ses pattes, déployant en partie l'une de ses ailes pour servir d'écran à la neige qui vint en trombe, s'abattant sur un Arthur qui, ayant rapidement couvert ses notes usa de la fourrure qu'il portait pour se protéger.

Les choses calmées et l'immense dragonne posée, Zéphyr replia son aile, laissant un Monarth pour une fois peu enclin à faire le fier – alors même qu'il avait, dans le temps, défié mentalement deux dragonnets turbulents – et s'abstenant de la moindre remarque, même en constatant un comportement à priori calme et une attitude se voulant rassurante. C'était une première, mais Arthur n'en fit rien, il pouvait comprendre qu'on était là dans une situation qui dépassait totalement un dräke, aussi âgé, malin et doué soit-il.

Il constata rapidement l'absence de Johann, mais ne fit et ne dit rien, n'esquissant pas même un geste pour le moment, ne posant qu'un regard sur un Zéphyr qui finissait de se relever complètement, se présentant face à la dragonne un soupçon méfiant, c'était un sentiment qui ne le quitterait probablement pas, il naissait d'une réaction naturellement instinctive, mais surtout curieux. Il ne bougea pas pour laisser le dragon gérer seul la situation, c'était lui qui recevait, comme il l'avait dit, et c'était visiblement vers lui que se portait surtout l'attention de la dragonne.

Il s'avança donc, restant tout de même à une distance aussi raisonnable que le permettait la configuration des lieux, et, comme il le fit plus tôt, s'inspirant de ce qu'il avait perçu de la manière qu'avait Monarth de communiquer sans avoir à établir un véritable lien – il estimait qu'un dragon pouvait gérer sans peine un excès d'intensité maladroit dans la manœuvre -  pour transmettre sa joie de finalement rencontre un semblable. Dès lors, il voulut élucider une question, et, lui faisant passer les impressions et souvenirs d'il y a près d'une décennie de Monarth sur la dorée turbulente d'alors et de sa liée, il accompagna la chose d'une interrogation. Il voulait savoir si elle était bien cette dragonne, liée à une autre humaine, une réponse négative serait surprenante mais lourde de sens.

Arthur regardait autour de lui, guettant une éventuelle arrivée surprise de la dragonnière sans qui, de toute manière, il doutait pouvoir de lui-même communiquer dans une telle situation, et à vrai dire, ne considérait pas avoir et être en droit de le faire.
Revenir en haut Aller en bas
Johann
Ancien
Ancien
Johann


Nombre de messages : 2094
Âge : 38
Date d'inscription : 11/08/2008

Personnage
:.: MANUSCRIT :.:
Âge : 27 (Favrius 979, 10ième cycle)
Taille
:
Niveau Magique : Non-Initié.
Où le Blanc reçoit la Dorée [Johann] Empty
MessageSujet: Re: Où le Blanc reçoit la Dorée [Johann]   Où le Blanc reçoit la Dorée [Johann] I_icon_minitimeLun 28 Aoû 2017 - 23:16


Les "hôtes" avaient été certainement assez secoués par les évènements, en même temps il était difficile de faire plus délicat que cette entrée digne de celle d'un éléphant dans un magasin de porcelaine, si tenté qu'ils sachent ce qu'étaient un éléphant... C'était quoi un éléphant d'ailleurs ? Le dräke ne sembla pas manifester une quelconque envie de venir lui jouer de mauvais tours, ce qui était d'ailleurs bénéfique pour ce dernier s'il tentait de l'agresser d'un quelconque moyen qui s'était déjà produit des années auparavant. L'or n'était peut-être pas rancunière, mais sa moitié l'était et certainement pas qu'un peu.

De toute manière ne fallait-il pas s'attendre à ce genre de choses ? Un jeune dragon guidé par une créature comme ce dräke ? Si ses souvenirs en gardait une mauvaise impression, il n'était pas vraiment nécessaire de le lui rappeler. Car même si ces derniers étaient tout de même assez flous sur cette période, les plus marquants restaient assez vifs et lui mettre sous les "yeux" dans une tentative de communication ? Oui, mais avec certainement des "faits" qui ne semblaient pas vraiment plaire à leur invitée, qui répondit quasiment à l'identique - confirmant donc l'interrogation - mais vu de l'autre sens, montrant le bronze comme le turbulent en question et le dräke comme venant jeter de l'huile sur le feu ce qui avait entrainé la punition, sans distinction, des deux dragonnets. Et c'était peut-être la première leçon qu'elle le lui transmettait qui était de ne pas croire tout ce que l'on pouvait lui enseigner et qui était typique chez beaucoup d'êtres humanoides "Les elfes ne mangent que de la salade, les elfes sombres sont des créatures brutales et sanguinaires qui mangent des yeux d'enfants au petit déjeuner" ainsi que d'autres images toutes aussi ridicules les unes que les autres MAIS qui trouvaient toujours leur public. Il en était de même sur les idées reçues qui étaient véhiculées sur les dragons, qu'ils n'étaient pas tous des créatures sanguinaires dévastant tout sur leur passage juste pour leur bon plaisir et ayant l'image d'un dragon crachant des flammes à faire fondre le métal.

Si elle n'accordait pas tant d'importance que ça à ses autres hôtes, elles les gardait néanmoins dans son champs de vision, en particulier le Dräke. Elle préférait cependant l'attarder plus sur ce jeune dragon blanc. Son apparence était peut-être fragile, mais sa spécialité était bien différente de celle du doré et de sa carapace d'écaille. Il était certes plus petit mais également plus agile, et s'il ne l'avait pas déjà compris, il le ferait bien assez tôt car une grande taille n'est pas forcément le plus beau des avantages mais un inconvénient. Il y avait bien d'autres différences entre les deux créatures, des différences qu'il comprendrait bien vite un peu comme si l'on comparait deux créatures cousines mais de la même espèce tels que le buffle et le taureau.

Il y avait beaucoup de choses qu'elle pouvait lui transmettre, sur lesquelles elle pouvait ou alors voulait l'influencer. Mais était-ce réellement son rôle ? Ne se devait-il pas d'apprendre par lui même ? Après tout, il était difficile de se placer dans un tel rôle et au final de directement contredire l'une des premières choses qu'elle avait bien pu lui envoyer comme message, car après tout, chaque créature pensante à son propre point de vue. Ou alors pouvait-elle simplement lui montrer sa manière de voir le monde et les choses pour ensuite le laisser avoir sa propre idée ?

--------------------

Non loin de là, les choses étaient beaucoup moins cérébrales, ou soumises au questionnement. Qui aurait cru qu'une telle créature passerai inaperçue, même dans une zone très peu peuplée et au beau milieu de la nuit ? Il y avait toujours ce que l'on pouvait considérer comme des "couches tards" chez les hommes. En particulier ceux qui font des choses qu'ils ne sont pas censés faire. Et en ces saisons froides, alors que la chasse est largement limitée, il y a toujours une paire de braconniers amateurs, pour s'attaquer à des petites proies - tel que le couple de lapins qui copulait tranquillement quelques instants plus tôt - à l'aide de pièges qu'ils relevaient pendant la nuit. Ces derniers, même s'ils n'avaient pas été les témoins direct de l'atterrissage l'avaient été des conséquences. Mais rien n'aurait pu préparer les deux braconniers amateurs, autant dire les pécores du coin qui agrémentant à l'occasion leurs repas hivernaux, à ce qu'ils auraient pu rencontrer dans ce petit bois. Et simplement une sorte de cri de douleur bref parvint aux oreilles des présents dans la petite clairière. Il ne provenait pas de bien loin, même si le bois et la neige avait étouffé ce dernier, on pouvait estimer qu'ils n'étaient qu'à quelques minutes, tout au plus.

C'est d'ailleurs ces quelques minutes plus tard que finit par apparaitre un nouveau larron, recouvert de la tête au pied par un épais manteau de fourrure comprenant une capuche la recouvrant ainsi de la tête au pied, le tout complété par une sorte d'écharpe lui cachant le visage ne laissant quasiment pas apparaitre un centimètre carré de peau qui pourrait se retrouver exposé au froid ambiant. Ce dernier transportait un sac sur son dos, qui devait contenir le stricte nécessaire du voyageur et l'on pouvait clairement deviner une épée à sa ceinture. Le matériel semblait par contre de bonne qualité, contrairement à ce que l'on pouvait penser trouver dans les mains du premier vagabond venu.

"Non, je ne les ai pas tué si c'est ce qui t'inquiète. Je leur ai simplement administré un somnifère à l'ancienne et les ai attaché. On a encore un peu de temps avant qu'ils ne réussissent à retourner au village." répondit-elle - parce que oui la voix était clairement féminine malgré le fait qu'elle semblait comme abimée - au regard de la dragonne qui se tournait vers elle.

Elle ne fit pas vraiment de commentaire sur le nouvel "ami" que la dragonne venait de se faire et à cause duquel elle avait du abandonné le convoi marchand pour lequel elle avait payé le prix fort à la première occasion plausible venue pour finir le chemin jusqu'à cet endroit reculé à pied, ce qui avait pris la fameuse paire d'heure depuis le premier hameau d'ou venaient certainement ses deux derniers "patients".
Elle avisa ensuite ce qui semblait être le reste d'un feu de camps, s'approchant doucement de ce dernier en silence, avec leur hôte humain à proximité de ce dernier. Les faibles flammes restantes après les chutes de neiges visiblement liées à l’atterrissage luttant tant bien que mal contre le froid et l'humidité à l'image des hommes en cette saison.
Une fois à distance raisonnable, elle finit par retirer son écharpe qui dissimulait son visage avant de s'arrêter en face du noble humain, ou plutôt de ce qu'il en restait à voir ses maigres possessions et l'état de ces dernières. Elle était celle qui avait déchu en premier, mais au final elle avait eut plus de temps pour rebondir, ou plutôt un avantage non négligeable sur ce dernier.

Elle resta immobile en face de son interlocuteur, attendant que ce dernier prenne la parole ou à minima réalise un geste pour l'inviter à s'assoir. Elle n'ouvrirait pas les hostilités en première si c'était ce que ce dernier pouvait penser et il devait avoir assez de questions à lui poser pour l'occuper toute la nuit.

hrp : j'espère te laisser assez d'ouvertures :/
Revenir en haut Aller en bas
Drystan
Ancien
Ancien
Drystan


Nombre de messages : 1737
Âge : 34
Date d'inscription : 30/05/2009

Personnage
:.: MANUSCRIT :.:
Âge : 49 ans (42ème Jour de Barkios, An 967:X)
Taille
: 1,88m
Niveau Magique : Apprenti.
Où le Blanc reçoit la Dorée [Johann] Empty
MessageSujet: Re: Où le Blanc reçoit la Dorée [Johann]   Où le Blanc reçoit la Dorée [Johann] I_icon_minitimeMer 6 Sep 2017 - 9:59

Surprise et incompréhension. Si on pouvait définir en deux mots ce que suscita la réponse de la dragonne, c'était probablement ces deux-là, et la maladresse du jeune dragon dans un exercice auquel il s'essayait tout juste n'était pas entièrement responsable, même si elle avait sa part. C'était après tout comme si il avait présenté sous son nez un tableau d'elle, d'un moment peu flatteur croqué par un artiste pour lequel elle ne témoignait pas beaucoup d'estime en lui demandant si c'était bien elle. C'était brut, dénué de la susceptibilité de l'artiste en question, donc que cela suscite une réaction inattendue était évident.
Mais ce n'est pas tant la réaction que sa teneur qui le frappa d'incompréhension, et, percevant ce qu'il pouvait, le chevalier dû s'employer pour tenter d'expliquer ce qu'il perçu comme de la rancune autant que de la fierté, elle souhaitait rétablir « sa » vérité, où le bronze et le dräke sont seuls responsables et elle « innocente », alors même que le jeune dragon n'avait émit aucun jugement, il avait simplement pioché le dernier souvenir d'une dorée dans la mémoire de ses deux comparses.

Et si ça n'est pas ce qu'il lui transmit, du moins intégralement, pour qu'il se fasse à terme sa propre idée de la dragonne, il se contenta de mettre en avant qu'elle ne devait pas être habituée à ce genre de contact, autrement qu'à travers le lien qu'elle possédait avec l'humaine, qu'il avait probablement été maladroit et ne devait pas s'en inquiéter.
Et si il n'ajouta rien de précis quant à la recommandation à se méfier des humanoïdes, incluant son propre dragonnier, celui y apporta un petit bémol... Qu'il ait, au moment de décider de tenir ou non compte de ce que cette dragonne pouvait lui enseigner, qu'elle n'était pas un puits de sagesse, qu'elle n'avait qu'une dizaine d'années, malgré sa taille, et que comme lui-même était forcément influencé par son lien avec le chevalier ou le dräke, elle l'était elle-même par celui qu'elle partageait avec une humaine.
Très honnêtement, de son côté, il ne sut pas comment accueillir cette tentative volontaire ou non d'insinuer le doute entre lui et le dragon et préféra mettre cela sous le coup d'une manœuvre involontaire, inconsciemment dicté par les influences de Johann, justement. Mais au-delà... Il ne fut pas gêné, si il avait connaissance de ces préjugés, il avait déjà suffisamment voyagé et avait toujours préféré se fier à son propre jugement, malgré l’appréhension qu'ils laissaient, et c'est cela qu'il cherchait à transmettre au dragon. Il devait être prudent, pour sa propre sécurité, ce que son instinct semblait lui dicter de toute manière, mais il se façonnerait par lui-même son regard sur le monde, qui serait forcément différent, de celui que lui posait, de celui que Monarth posait.
En cet instant, les deux lézards avaient une même dragonne sous les yeux, et pourtant, le souvenir et l'impression qui se dessinait étaient très différents.

Ce que je retiens surtout, c'est que tu t'es fait une copine.

Fut la pensée qu'il transmit à un Monarth qui ne savait pas vraiment comment réagir et se placer. Il avait fait le malin autrefois, face à des dragonnets incapable de le menacer, quelque soit le terrain... Ici, c'était tout autre chose, même si elle ne représentait pas réellement une menace... Elle était trop imposante, trop lourde et massive pour l'inquiéter réellement, mais son instinct, qui n'avait eu l'occasion de tester la compagnie d'un dragon adulte aussi grand que de rares occasions auprès du clan d'Arnhild et du Bronze devait encore faire la mise au point... Comme toutes les autres créatures, il devait réapprendre à partager son monde avec de tels monstres physiques.

Enfin, si d'abord, l'incompréhension se manifesta dans l'attitude d'un jeune dragon hésitant, passant son regard de l'humain à la dragonne, les pensées autant que tout ce qu'il y avait de rassurant transmit par ses deux comparses lui firent retrouver son assurance et sa joie de cette rencontre.

Finalement, et au terme d'une série de bruits que perçurent plus ou moins directement l'ensemble des protagonistes, vint le dernier invité à cette petite sauterie improvisée. Une arrivée qui ne fut une véritable surprise pour personne. Ce que releva Arthur était ce qu'elle adressa à voix haute à sa dragonne, et ce qu'il en déduisit. Des chasseurs traînant dans le mauvais bois au mauvais moment, chasseurs qu'elle avait neutralisé.
Il y avait finalement des choses plus froides que l'Hiver qu'ils venaient de traverser. Qu'avait-elle donc traversé pour se parer d'une telle indifférence générale ? Il ne chercha pas plus loin et sur l'instant, répondit à sa manière d'être à l'identique... Il lui adressa un même regard et s'en détourna finalement pour aller vers sa monture, laissant échapper un léger soupire.
Là, il récupéra deux grandes fourrures – des chevreuils – qu'il n'avait pas encore eu l'occasion de vendre ou de troquer, ainsi qu'une corde, et se dirigea vers les bois, d'où venait Johann, et, en repassant à son niveau, se permit d'abord un « Tu permets. » sans toutefois attendre de réponse, avant de jeter, d'un peu plus loin un « Oh, avant que j'oublie, bonsoir Johann, un plaisir de te revoir saine et sauve. » légèrement décalé, un brin moqueur. Il n'allait pas faire des courbettes devant elle, et si il fallait l'ignorer toute la soirée parce qu'elle se frapperait de son masque d'indifférence, soit, tout ceci n'était le fait que des dragons, après tout.

Dans les bois, il alla retrouver les deux hommes inconscient et ligotés à un arbre qu'il couvrit d'une fourrure chacun après avoir jeté plus loin les éventuels lames et couteaux de chasses qu'ils avaient sur eux.
Quand il revint, finalement, alléger, il s'adressa directement à la dragonne « Je les libérerais demain, quand Zéphyr et toi serez assez loin d'ici. » C'était plus prudent, pour les garder en vie en pleine nuit et incapable d'éventuellement rameuter plus de monde.
Quant à Johann... Il ne savait pas trop ce qu'il devait en faire, enfin, surtout la manière, au vue de l'attitude qu'elle dégageait, au delà du fait qu'elle semblait attendre quelque chose.

« Tu peux t'asseoir hein... Inutile de faire des manières, Zéphyr n'y attache aucune importance et moi non plus. » C'était lui l'hôte, toujours, mais il décida d'ajouter, avec un brin d'humour. « A moins que tu n'aies besoin d'une invitation en bonne et due forme... » Suggestion rhétorique puisqu'il embraya en changeant de ton. «  Permettez moi, Madame, de vous inviter à prendre un siège et me pardonner la piètre qualité de cet accueil, j'ai eu peu de temps et peu de moyen pour préparer un banquet à la hauteur de votre personne. » Il y avait de la formule autant que de moquerie. « Mieux ? »

Il se doutait que ça ne susciterait pas d'amélioration dans leur rapport, mais comme à chacune de leur rencontre, il n'avait aucune intention de lui lécher les bottes pour gagner son appréciation. Il n'était pas hostile envers elle, mais ne courberait pas l'échine pour qu'elle témoigne à son égard un minimum de sympathie, avec le préjugé qu'il était noble ou le fut à l'origine.
Revenir en haut Aller en bas
Johann
Ancien
Ancien
Johann


Nombre de messages : 2094
Âge : 38
Date d'inscription : 11/08/2008

Personnage
:.: MANUSCRIT :.:
Âge : 27 (Favrius 979, 10ième cycle)
Taille
:
Niveau Magique : Non-Initié.
Où le Blanc reçoit la Dorée [Johann] Empty
MessageSujet: Re: Où le Blanc reçoit la Dorée [Johann]   Où le Blanc reçoit la Dorée [Johann] I_icon_minitimeMer 1 Nov 2017 - 22:46


Il était difficile de décider que faire. Aurait-elle eut sa propre progéniture que les décisions auraient été beaucoup plus simples, chaque dragon avait ses propres instincts, ses propres pouvoirs. Les métalliques et les élémentaires étaient très différents les uns des autres. L'Or pouvait apprendre à sa progéniture comment protéger la "vie", sans pour autant en prendre. L'air était plus le maitre des cieux, il restait un prédateur, plus destructeur que réparateur - le tout étant une question de point de vue - et au final il serait certainement difficile de se comprendre.
La solution de facilité était de le laisser venir à elle, il l'avait invité, elle avait répondu. Maintenant il restait à savoir ce qu'il espérait réellement d'elle. Peut-être qu'il ne savait pas réellement et avait-il agit sur un coup de tête ? Alors pouvait-il se considérer comme chanceux de ne pas être tombé sur un dragon plus territorial ou simplement plus agressif, car certaines légendes n'étaient certainement pas infondées, comme pouvait le retracer certaines fresques du passé. Mais les raconter n'était pas son rôle, et certainement pas sa spécialité.

--------------------

En parlant de spécialité, la diplomatie n'était toujours pas celle de "l'humaine", qui avait préféré jouer la carte du silence pour voir ou est-ce qu'elle pouvait bien mettre les pieds. La réponse fut évidemment celle à laquelle elle pouvait bien s'attendre : un marécage d'hostilité. On pouvait dire que les choses commençaient bien, car faire baisser la pression n'était pas vraiment son cheval de bataille. Quoique, parfois le silence y aidait non ? Peut-être plus que de répondre de manière encore plus cinglante que son interlocuteur, même si le terme "adversaire" était encore le plus approprié.
Son "adversaire" avait d'ailleurs une capacité que l'on pouvait nommer "tapage sur le système", qui portait effectivement bien son nom par son don de lui taper sur le système dès les premiers mots rien que par le ton qu'il pouvait employer, retirant ainsi tout le "bon" sens que pouvaient ainsi posséder les mots prononcés. Mais peut-être l’interprétait-elle mal ? Si ça lui faisait du bien...

En tout cas, elle ne se gêna pas vraiment pour entretenir le feu de camps, le temps de l'absence de son hôte "désagréable", ce dernier n'ayant que peu apprécié le traitement enneigé ne demandant qu'un peu de soin pour reprendre un peu de vigueur avant d'attendre de nouveau son adversaire comme si de rien n'était. Après tout, s'il désirait s'occuper des deux humains, c'était bien son choix, même si d'après elle, ils ne risquaient pas grand chose à ce moment là.

Faire tout ce qui était en son pouvoir pour ne pas le contredire, ou tout du moins pas immédiatement afin de désamorcer le conflit. Mais visiblement son adversaire ne semblait pas vraiment de la même opinion, ou peut-être interprétait-il son silence d'une autre manière ? Si bien qu'il vint surenchérir par un enchainement de "moqueries" gratuites... Elles furent accueillies par une sorte de grognement accompagné d'un soupir qui venait directement du fond du cœur de la dragonnière.

"Je ne suis pas ici pour chercher le conflit." finit-elle par répondre lentement. Elle avait accompagné la parole par les gestes, en prenant place sur ce qui servait de siège improvisé afin d'éviter de se retrouver avec les fesses dans la neige. "A moins qu'une langue acérée ne soit qu'un moyen supplémentaire de vous réchauffer ?"

Ce n'était pas vraiment une question, ou plutôt elle n'y attendait pas vraiment de réponses. C'était peut-être simplement une sorte de message subliminal pas vraiment simple à comprendre qu'elle essayait de lui faire parvenir : elle n'était pas là en ennemie, non, si elle était venue à ce moment là c'était pour comprendre le pourquoi du comment, et surtout d’où sortait ce dragonnet. Etait-il une conséquence du voile qui s'était abbatu sur le monde il y a une dizaine d'année ? Ou alors était-ce encore autre chose ? La seconde option était au final celle qu'elle espérait le plus, devoir vivre en pariât n'avait rien de simple pour tout le monde. (Bon, pour elle, le dragon n'était au final qu'une excuse secondaire absolument pas valable quand on avait vu sa tête mise à prix pour régicide pendant plusieurs années).

"Ca fait combien de temps que vous l'avez trouvé ?" ou l'inverse, mais là n'était pas la chose à vraiment noter. Par contre, une oreille attentive, ou plutôt a qui ca pouvait importer pourrait remarquer que le "vous" avait été légèrement mis en avant dans la manière de le prononcer. Après tout, depuis quand ils se tutoyaient ? Ils n'avaient jamais élevé les cochons ensemble, et encore moins croisé le fer contre un ennemi commun. "Et surtout, comment ?"

Elle savait qu'il avait pourchassé la "légende" pendant des années, et qu'elle avait même essayé de l'en dissuader. Et ce n'était d'ailleurs pas là le fond de la question, non le fond était vraiment pour savoir s'il y aurait une résurgence des dragons comme dans ce passé lointain, lors de l'age d'or nisétien. Puis, une fois ce mystère éclaircit, voir ce qu'elle pouvait faire par la suite de ce "cas" qu'elle venait de découvrir.
Revenir en haut Aller en bas
Drystan
Ancien
Ancien
Drystan


Nombre de messages : 1737
Âge : 34
Date d'inscription : 30/05/2009

Personnage
:.: MANUSCRIT :.:
Âge : 49 ans (42ème Jour de Barkios, An 967:X)
Taille
: 1,88m
Niveau Magique : Apprenti.
Où le Blanc reçoit la Dorée [Johann] Empty
MessageSujet: Re: Où le Blanc reçoit la Dorée [Johann]   Où le Blanc reçoit la Dorée [Johann] I_icon_minitimeVen 3 Nov 2017 - 15:34

« Si je ne crains pas la Dorée, à ton sujet, le doute reste la meilleure attitude à avoir… »

Il gardait en mémoire leur dernière véritable rencontre, avant qu’il ne mette la main sur l’œuf… « Si tu deviens une menace, je ferais le nécessaire », c’était la dernière pensée, l’avertissement qu’il s’était gravé concernant cette dragonnière qu’il considérait, de fait, comme une menace. C’était la raison de son refus, finalement, d’avoir son assistance dans sa quête de l’œuf du Blanc, ça et sa méfiance et son hostilité profonde envers « les nobles » de naissance, sans considération pour les actes… Il avait considéré à l’époque qu’aux yeux de Johann, un « noble » avec un dragon constituerait une menace suffisante pour s’arroger le droit de décider du devenir de l’œuf.
C’est cette pensée qui le motiva à exclure la dragonnière de cette quête au même titre que les éventuels autres chevaliers quand il trouva la Gardienne.

Il s’installa à son tour, un regard vers son dragon, semblant trop concentrer à examiner la grande dragonne pour faire attention à ses pensées.
J’y fais attention, mais c’est sans importance. Nous sommes ensemble, j’en suis heureux, toi aussi, elle ne peut plus rien nous faire. La Dorée ne permettrait pas qu’il soit fait du mal, et moi non plus !
Cela chassa les pensées précédentes et fit sourire le chevalier, qui s’effaça sans toutefois disparaître quand il envisagea sa réponse. Il n’avait plus besoin de se cacher, effectivement, il était trop tard pour intervenir, et si ce qu’il avait parfois pu lire sur les légendes liées aux Dorés, on leur attribuait les soins et les guérisons prétendument miraculeuse… Ça n’était pas une créature encline à la violence.

« Pour te répondre, » Oui, il restait sur le tutoiement, si elle comptait s’en offenser, libre à elle de le faire dans le vide, son ton était plus calme et serein qu’il ne devait l’avoir été, même la dernière fois qu’ils s’étaient vus. « bientôt deux ans, probablement… Peu de temps après notre dernière rencontre. » Mais s’en souvenait-elle seulement ? « Après que tu m’aie ouvertement menacé, j’ai poursuivi le Blanc, croisée une Gardienne qui semblait avoir eu un contact avec lui, et qu’il semblait guider. Il nous a mené, non sans peine et douleur, » il repensa à ce garde du corps loyal et sa chute si proche du but… Un jour, au même titre que l’endroit où il avait trouvé l’œuf, il retournerait sur la sépulture improvisée qui lui avait été faite « jusqu’à l’endroit où il avait caché un œuf, qu’il a confié à la Gardienne avant qu’elle ne me le remette pour que j’en prenne soin. »
C’était là toute l’histoire, qu’il conclut comme une évidence.
« Quelques temps plus tard, Zéphyr est sorti de l’œuf. »

Pendant ce temps, Zéphyr examinait effectivement la grande dragonne, et pour répondre à ses interrogations, son attitude trahissait une curiosité non préméditée. Il savait, par Arthur et Monarth, que d’autres dragons avaient arpenté la terre et le ciel en ces temps, bien après leur déclin qui entraîna avec lui la chute d’un empire – quoique cela ait peu de sens pour lui – il y a très longtemps.
A ce sujet, et avec l’accord d’un dragonnier qui considérait que cette information la concernait tout autant que lui, il lui transmit ce qui était une vision dégradée mais qui gardait un certain sens… Ce que des Wyverns avaient transmis à Monarth… L’évocation de dragon, loin au nord, dans les montagnes autant que sous les eaux d’Olienne. A cela s'ajoutait, la rumeur de dragons à l’Est, qui n’avaient pas de lien avec le Bronze vivant encore plus loin, et pour finir, le Blanc qui avait conduit à son œuf.
Il l’avait croisé, et cela avait suscité chez lui l’envie de s’y intéresser, prudemment. Puisqu’elle n’avait pas montré de signe d’hostilité, il l’avait invité.

Arthur misait sur une propagation vers l’esprit de la dragonnière… La communication des dräkes et dragons étaient, pour ces choses-là, plus adaptée que les mots. Peut-être qu’avec cela, elle prendrait conscience qu’il n’était pas une menace, et renoncerait pour de bon à la seule idée d’intervenir, en ce qui le concernait.
Il la laissa tirer ses conclusions et aborda un autre sujet préalable à tout ce qui pouvait suivre.

« Bon, parlons franchement Johann, qu’on sache à quoi s’en tenir, l’un l’autre. » Il ne voulait, ni ne pouvait envisager l’avenir lointain en conflit avec l’une des rares dragonnières actuels. « Je n’ai rien contre toi, même si tes menaces et tes considérations pour quiconque est né noble ne peuvent que susciter la plus grande méfiance. » Au moins, c’était déjà ça de dit.  « Qu’importe la manière dont tu considères les nobles de naissance, n’oublies pas que toi et moi avons vu nos vies respectives bouleversées au même moment, nous nous sommes tous deux exilés en même temps, toi pour fuir les accusations, moi pour éviter une guerre perdue d’avance. Tu vis sur les routes depuis des années, j’ai parcouru depuis la moitié du continent, rarement plus d’une ennéade dans la même région. » Il voulait lui faire comprendre combien futile pouvait-être  le fait de limiter à la seule naissance au vue de leur parcours comparable, ces dernières années. Il évita toutefois de comparer davantage… Si elle voulait s’amuser à estimer ses pertes plus grandes que les siennes, il n’aurait pas l’intention de la contredire.

« Je n’ai pas l’intention de m’attacher à nouveau à la moindre terre et au bout de papiers qui y accordent quelques prétentions, ni même à quelques biens qui me retiendraient alors que le Ciel s’offre à moi, que j’ai vu combien le monde est vaste… Pour avoir possédé l’un et l’autre, rien n’égale le plaisir que j’ai à être libre depuis ces dernières années, le désir de vouloir le demeurer et l’être davantage… Et le secret de ma liberté est de ne posséder que le strict nécessaire, de n’avoir aucune entrave. » Et cela reçu le roucoulement approbateur du dragon blanc.

« Alors rassure-toi, je ne ferais pas de Zéphyr l’instrument d’une quelconque conquête… Mon lien avec lui et avec Monarth, ont plus de valeur que tout ce qui se trouve sous le Ciel. »

Si le Doré était le Protecteur de la Vie, le Bronze le Gardien de la Mémoire, l’Argenté le Juge, le Rouge le Combattant, le Noir le Joueur, le Bleu le Marin, le Vert le Terrestre, qu’il plaignait plus que les autres, incapable qu’il était de se défaire de l’attraction du sol, il était, lui, l’Esprit Libre.

Ou du moins… était-ce ainsi qu’il se voyait…
Revenir en haut Aller en bas
Johann
Ancien
Ancien
Johann


Nombre de messages : 2094
Âge : 38
Date d'inscription : 11/08/2008

Personnage
:.: MANUSCRIT :.:
Âge : 27 (Favrius 979, 10ième cycle)
Taille
:
Niveau Magique : Non-Initié.
Où le Blanc reçoit la Dorée [Johann] Empty
MessageSujet: Re: Où le Blanc reçoit la Dorée [Johann]   Où le Blanc reçoit la Dorée [Johann] I_icon_minitimeJeu 14 Déc 2017 - 22:48


Elle continuait à "touiller" les braises et le bois à moitié carbonisé, offrant aux maigres flammes des meilleurs morceaux de bois à lécher pour grandir un peu plus sans pour autant prendre de trop grosses proportions. Le secret d'un bon feu était de le maintenir sous contrôle pour qu'il apporte assez de chaleur, sans pour autant être trop repérable et surtout pour avoir la meilleure durabilité avec le moins de combustible possible. Mais ils n'étaient certainement pas là pour discuter de la recette du feu de camps parfait n'est-ce pas ? Pourtant il lui occupait bien l'esprit et les mains ! Car comme les parents pouvaient dire aux jeunes enfants : jeux de mains, jeux de vilains ! Et elle avait une grosse envie d'être très vilaine avec Arthur ! Mais cela nuirait certainement aux relations avec le dragon blanc, qui de par sa jeunesse réagirait certainement très mal à cette agression... Un peu comme l'avait fait un jour la dorée avec un vieux magicien complètement fou qui avait juste faillit finir en casse croute pour dragonne de mauvais poil.

"Deux ans déjà ? Il me semble qu'une éternité est passée depuis tous ces évènements." Elle englobait à peu près tous les évènements qui avaient pu se produire ces dix dernières années. Elle avait bien changé depuis ce temps là, bien que ses avertissements avaient certainement toujours des allures de menaces, à la différence qu'une menace n'est que très rarement exécutée. "Et je suis ravie de voir que vous ne vous soyez pas retrouvés pris au piège d'un de ces énièmes conflits dans lesquels la péninsule s'est enlisée à cause de la quête de pouvoir de certains hommes. C'est encore à s'étonner comme le sol peut ne pas être gorgé de sang avec tout ce qui a déjà été versé pour ça."


'Or se permit de transmettre quant à elle ce qu'elle avait pu apprendre plus à l'Est - auprès du Bronze qui était la mémoire et qui lui avait fait revivre les souvenirs du passé des lieux qu'ils avaient visité - et du peuple d'Arnhild, de l'histoire des dragons liés à la cité de Nisetis, et du sort funeste que leur avait réservé la guerre contre les elfes sombres, du culte qui leur était voué, ou plutôt qui lui a été voué, à cette époque et de ce qu'il en restait dans cette tribu isolée du reste du monde.
Il est bien de connaitre son passé afin de ne pas refaire les mêmes erreurs, mais était-ce vraiment des erreurs ? Ou alors y avait-il vraiment de bons choix à faire dans ce genre de situation ? Elle n'avait pas de réponse à apporter si telle serait la question du jeune blanc. C'était juste des "souvenirs" de la mémoire d'un temps révolu.

De son côté, elle ne préférait pas se "mêler" de ce que les deux dragons pouvaient bien tenter de se raconter. Elle n'était pas la diplomate des deux, et emmener les choses à sa manière n'irait certainement pas permettre aux choses d'évoluer dans le bon sens. Elle serait juste le témoin de ce qui allait se produire, pas parti pris. Ce n'était pas son rôle d'interférer sur ce que la dorée pouvait lui transmettre. Mais au moins, une chose était pour le moins rassurante pour les deux : ils n'étaient certainement plus les seuls, et la dorée n'était plus l'une des dernières de son espèce. D'autres étaient vivants et, se cachaient aux frontières du monde connu, comme pour échapper à la folie des êtres qui peuplaient ces terres, hommes, nains et elfes confondus, ce qui aux yeux de la dragonnière n'était pas le plus mauvais choix.

"Il devient dur de s'attacher à une terre quand on ne reçoit que de l'hostilité et des jets de pierres en échange de services que l'on rend." Pendant qu'elle parlait, elle avait retiré sa capuche, libérant ainsi sa tignasse des contraintes de cette dernière avant de tenter de s'en occuper. Il était plus facile de s'occuper les mains avec cette dernière que du feu, qui a force de trop d'attention finirait par en avoir marre et lui brulerait les doigts - comme si le feu avait une conscience, mais en fait ça restait encore à prouver - la démêler avait toujours été une occupation... Occupante ! Depuis qu'elle l'avait laissée pousser plus que de raison : Elle était loin l'époque des cheveux courts - avait-elle changé à ce point ? - Mais celà avait révélé autre chose, son visage, dégagé son regard et ses oreilles. "Il faudra te faire à l'idée de ne plus être vu comme un humain." elle fit une courte pause. "Si tenté que nous le soyons encore, ce dont je doute."

Mais l'on pouvait ressentir autre chose dans ses propos. Le rejet n'en était pas une, même si elle était passée par cette étape et qu'elle avait été très dure à avaler, cette dernière avait laissé place à autre chose. Peut-être qu'elle n'était plus seule, plus jamais depuis qu'elle partageait sa conscience, son esprit, son ame, ou peu importe le terme avec une créature mythique. Peut-être que le terme solitude aurait du devenir inconnu pour elle. Mais au final, tout être vivant revient forcément à un moment ou un autre vers ses congénères, ou plutôt vers ceux d'une espèce proche. Arthur n'était peut-être pas encore à ce stade, il avait fallut du temps à Joh pour y arriver. Et puis à quoi bon ce savoir, ces dons, sans pouvoir les utiliser pour les autres ? Tout être vivant a besoin d'un sens à sa vie. "Vivre / Survivre" n'est jamais vraiment suffisant.
Revenir en haut Aller en bas
Drystan
Ancien
Ancien
Drystan


Nombre de messages : 1737
Âge : 34
Date d'inscription : 30/05/2009

Personnage
:.: MANUSCRIT :.:
Âge : 49 ans (42ème Jour de Barkios, An 967:X)
Taille
: 1,88m
Niveau Magique : Apprenti.
Où le Blanc reçoit la Dorée [Johann] Empty
MessageSujet: Re: Où le Blanc reçoit la Dorée [Johann]   Où le Blanc reçoit la Dorée [Johann] I_icon_minitimeMar 30 Jan 2018 - 14:11

« Il n’est pas difficile d’éviter les conflits quand on ne les recherche pas et que rien ne nous retient sur une terre particulière. »

Se tenir loin des grands axes, voir même des voies secondaires pour s’épargner des bandes profitant d’un manque de vigilance pour s’attaquer aux quelques convois et groupes qui les empruntent, se contenter finalement des petits sentiers tout juste tracés par les allées et venues de quelques locaux et réduire au minimum les zones habitées… Par-dessus tout, il s’était concentré sur des régions que les guerres épargnaient et au sein de ces territoires, vagabondait sans cesse.
Dans ces conditions, et sans être contraint dans ses mouvements par la moindre obligation, il n’avait pas été dur de s’épargner ces soucis.

« Pas d’obligation vis-à-vis d’une terre ou d’un seigneur, pas de propriété ou de famille à défendre… S’esquiver devient alors facile tant qu’on reste assez prudent. »

Il n’y avait que peu de regrets à l’énonciation de ce qui fondait l’existence de la plupart des hommes et dont il était privé, par nécessité ou par choix. La famille était peut-être ce qui manquait le plus à sa vie, et les années passées avaient semé, à défaut de nouvelles vies à chérir et protéger, le doute dans la possibilité d’en voir venir… Le souci venait-il de lui ? De Roxane ? Des modifications qu’avaient pu opérer Leirn et que provoquerait Zéphyr ?
Il avait promis à Nakor de le contraindre à jouer un jour les vieillards possédant tout un répertoire d’histoires, mais comme l’idée lui venait, il se demanda si il serait un jour en mesure d’honorer cette promesse faite sous le signe de la plaisanterie. Il balaya ces soucis lointains pour revenir à la remarque d’une Johann qui semblait oublier avec qui il avait vécu.

« Crois-tu que j’ignore ce qui m’attend, Johann ? J’ai vécu pendant près de sept ans avec Roxane, à constater les changements qui s’opéraient doucement chez elle… J’ignore ce qu’il adviendra de nous, mais je doute effectivement que nous restions tout à fait humain, et si ça n’est pas nous-même, ça sera à travers le regard des autres… »

Mais il doutait de préserver totalement son regard humain… Monarth, dès lors qu’il avait été ouvert, avait déjà opéré une certaine transformation de la manière dont il voyait le monde qui l’entourait. Le lien, plus profond et plus fort qu’il partageait avec Zéphyr suivrait certainement la même voie… La véritable question était dès lors de savoir ce qu’il voulait et pourrait sauver.

« Qu’as-tu l’intention de faire, Johann ? Tu vas continuer de suivre les caravanes et les convois les uns après les autres, ou as-tu d’autres idées en tête ? »

Il n’avait pas une très longue vue sur son propre avenir… Se rendre à Berdes, repartir vers l’Est, et tenter de trouver des réponses sur ce que le dragon provoquera, et de là... L’avenir le lui dira en temps voulu. Mais elle qui avait davantage vécu cet état, avait-elle vraiment su tourner la page de son exil forcé et envisager quelque chose pour la suite ? Et si elle n’y était pas parvenue, le pourrait-il ?


Spoiler:
Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé





Où le Blanc reçoit la Dorée [Johann] Empty
MessageSujet: Re: Où le Blanc reçoit la Dorée [Johann]   Où le Blanc reçoit la Dorée [Johann] I_icon_minitime

Revenir en haut Aller en bas
 
Où le Blanc reçoit la Dorée [Johann]
Revenir en haut 
Page 1 sur 1
 Sujets similaires
-
» [Isten] Où l'on reçoit
» Où l'on reçoit des nouvelles de sa cousine. [Anseric de Rochepont]
» Où la Dame Blanche reçoit le Soleil Blanc [PV Margot]
» [Beltrod]Quand la Gardienne reçoit la visite d'un Comte[Nimmio]
» L'aube dorée - Wakadimandagu

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Miradelphia :: PÉNINSULE :: Marquisat de Sainte Berthilde :: Baronnie d'Olyssea-
Sauter vers: