Le prix de la liberté

Printemps - 1er jour de la 6e ennéade de Barkios
10e année du XIe Cycle

Ce matin là, un messager portant le tabar frappé de la salamandre rouge et or de Missède se présenta à la porte de la commanderie. Sa sacoche garnie de près de dix lettres identiques, il insista pour les remettre en main propre aux deux principaux destinataires avant de laisser les huit autres pour qu'elles puissent être brandies et criées dans tout le pays.

Tout d'abord, ce fut le Commandeur. Puis la Haute-Prêtresse en personne.

La présente écrite sous dictée de sa Grandeur Cécilie de Missède, Comtesse de Missède, Dame de Beaurivages et Dame d'Isgaard en l'an 10 du XIe Cycle de notre ère, 6e ennéade, Kyrianos;

Par la présente, Missède considère que l'ordonnancement d'Edelys est aujourd'hui suffisamment stable pour Missède puisse se retirer sans risque. Missède renonce donc au droit de mobilisation d'Edelys. La Commanderie est mise toute entière au service du Culte de Néera en les personnes de la Haute-Prêtresse et du Haut-Prêtre. A partir de ce jour, le Culte devra supporter en intégralité des charges et jouira en intégralité des rentes dues à l'administration des terres du Grand-Prieuré d'Edelys.

L'armée Edelysienne organisée par les efforts du Missèdois est dès à présent confiée entièrement au Culte et ses officiers rattachés à la Commanderie. La Comtesse Cécilie de Missède enjoint les chevaliers et seigneurs à  à réitérer sur leur Souffle Immortel les serments de protections qu'ils doivent au Culte et à tous ceux qui ont acquis le droit d'asile.

Par accord verbal avec le Sénéchal Aymeric de Brochant, les forces armées Missèdoises restant sur le sol Edelysien doivent une coopération absolue et entière avec les hommes d'arme de la royauté. Elles devront également regagner les frontières Missèdoises avant la fin du mois. Ainsi, l'Ost s'engage à ce qu'aucun sang ne soit versé sur les terres d'Edelys.

La Comtesse Cécilie de Missède réaffirme son attachement au Grand-Prieuré et met ses conseils ainsi que les capacités de ses terres à disposition du Grand-Prieuré. Elle espère qu'une Alliance pourra succéder au Parrainage qui a vu naître le Grand-Prieuré.

Puisse Néera nous garder de tout mal.

A la lettre destinnée à la Haute prêtresse, quelques mots avaient été ajoutés :

Ma tante,

Je ne peux que vous conseiller de bénir un ordre de chevaliers entièrement dévolus au Culte et qui ne seront atteignables par aucun serment juridique. Ainsi seulement vous serrez certaine de la sécurité des réfugiés.

J'ai évité un bain de sang en renonçant au lien de nos terres car la position d'envahisseur qu'à eu Missède à l'origine aurait put vous couter en crédibilité dans les négociations. Je pense néanmoins que l'arrangement que vous aviez avec Missède doit pouvoir être le même avec la couronne. J'ai hésité à transférer directement ma part de l'accord au Sénéchal, mais il m'a semblé que le choix final devait vous revenir, à vous et au Commandeur.

Le soutient commerciale et financier de Missède vous sera accordé tant que vous en aurez besoin.

Je vous aime tendrement et viendrait bientôt vous présenter mon fils, Maël.

Votre dévouée Cécilie