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 Quel dommage d'abimer si joli minois

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Aymeric de Brochant
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Aymeric de Brochant


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MessageSujet: Quel dommage d'abimer si joli minois   Quel dommage d'abimer si joli minois I_icon_minitimeDim 19 Nov 2017 - 22:17


6ème jour de la 5ème énéade de Favrius, 10ème année du 11ème cycle.

Alors qu'à l'autre extrémité de l'Avosne, dans les contreforts de Velteroc, le conflit avait mené à la mobilisation d'ostes colossales, la campagne menée par Aymeric dans l'Ancenois revêtait tout les aspects de la petite guerre. Cela faisait deux énéades que la troupe menée par le Sénéchal avait défilé devant les murs de Néris au grand complet. C'était du reste, le seul moment où on avait pu la voir ainsi. Quittant la bourgade, l'ost s'était en effet scindé en de multiples contingents, à destination du moindre recoins de l'Ancenois.

Le pays des oliviers avait ainsi assisté impuissant au déversement ininterrompu de hordes montées, employées diligemment à piller ses fermes et à saigner sa populace. Chaque jour, les escadrons serramirois, ainsi que leurs alliés, semaient le dégât à travers le pays, se gardant bien de livrer bataille quand la noblesse locale décidait de bouter la nuisance hors du pays. C'était là un essaim de criquets que les tressautements des victimes ne parvenait à chasser pour de bon, et qui chaque jour un peu plus prélevait son du dans l'Ancenois.

La réponse, naturellement, n'avait pas tardé à venir. Après quelques sorties infructueuses contre cet ennemi insaisissable, prompt à tendre des embuscades et au nombre toujours variant, les seigneurs du cru s'étaient employés à se claquemurer du mieux derrière leurs murs. On s'y pressait en masse : marchands, gueusaille, bétail. Seuls les hauts remparts semblaient apporter de répit aux petites gens. C'était pourtant là une protection payée au prix fort : pendant que l'on se terrait derrière les murailles, la campagne demeurait livrée à elle-même. Au moment où le printemps exigerait que l'on réensemence les champs, la main d’œuvre, apeurée, venait à manquer, les malheureux n'ayant pu trouver refuge dans quelque château préférant la sureté des bois et des collines. Dans les forteresses, on commençait à regarder les réserves, déjà bien amoindries par un hiver rigoureux, consommées par ceux qui aurait du les reconstituer.

Pouvoir se débarrasser de cet envahisseur en une seule bataille eut été une bénédiction pour les seigneurs de l'Ancenois ; Aymeric, cependant, s'était résolu de leur dénier cette opportunité. Ainsi, quand chacun se renferma derrière ses hourds, il récusa l'idée d'un siège, qui aurait fixé ses troupes et exposé ses arrières. Cependant, l'homme était conscient qu'il ne gagnerait la guerre au moyen de simples rapines. Si celles-ci lui offrait de petites victoires faciles, maintenait le moral haut et renflouait au passage ses caisses, elles ne lui ouvriraient certainement pas les portes d'Ancenis.

Ainsi, au milieu du mois de Favrius, le marquis envoya au Nord l'ordre de rassembler le reste de l'Ost, dans le but de porter le coup fatal aux ancenois. C'était cependant que n'arrive toutefois une missive en provenant de Hautval. On apprit ainsi la disparition de Blanche d'Ancenis et la reddition de ses terres à sa Majesté le Roy, représenté par rien d'autre qu'Aymeric lui-même, son Sénéchal. Au même moment, c'était les nouvelles de Velteroc que l'on apprenait : la prise de Beltrod et l'entrée en force de Louis dans le comté. Ce que le marquis avait appris, les hommes de l'ancenois le sauraient eux aussi. L'occasion était trop belle : avant même que les troupes n'aient pu commencer à se rassembler à Serramire, on envoya des missives aux grandes huiles du cru, leur formulant les conditions de la cessation des hostilités.


Aux seigneurs de l'Ancenois,

Au 6ème jour de la 5ème énéade de Favrius, à la 10ème année de notre cycle,

Bons seigneurs, voila plusieurs énéades que je suis rentré en armes sur vos terres, sans que quiconque n'ait pu m'en chasser. Chaque jour qui passe me voit saigner un peu plus vos fiefs et renforcer mes armées. Oncques mais! Je ne suis point venu dans l'Ancenois pour y saccager ses fermes, mais pour y restaurer l'autorité du Roy. Adonc, je vous enjoint à rendre céans les armes et à ouvrir vos portes aux armées de sa Majesté Bohémond Ier.

À ceux qui se soumettront, nul dommage ne sera fait. Il ne sera exigé à quiconque de renier ses serments, ni d'abandonner ses fiefs. Vos hommes seront libres de toute rançon, conserveront leurs armes, et seul cinq otages seront pris en gage de votre bonne foi jusqu'à ce que la guerre prenne fin.

Que la DameDieu vous garde et vous insuffle le juste choix,

Aymeric de Brochant, marquis de Serramire


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Sangarah d'Orneyad
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MessageSujet: Re: Quel dommage d'abimer si joli minois   Quel dommage d'abimer si joli minois I_icon_minitimeJeu 23 Nov 2017 - 13:16

Une centaine d'hommes avait suivi Sangarah au coté du Marquis de Serramire. Ils avaient chevauché partout où la troupe nordienne avait choisi de se rendre à travers l'ancenois, pendant que les autres nordiens s'étaient scindés pour mieux se répartir. Le triste spectacle du saccage du pays laissait les chevaliers de Néris impuissants. A chaque ferme brûlée, à chaque village pillé, Sangarah regardait de loin en réprimant son dégoût et sa colère. Il savait, biensure que toute guerre traînait son lot de victimes innocentes. Il connaissait les pillages, et il comprenait l'objectif de ce genre d'exaction. Pourtant, il croyait fermement que Raymond pouvait être défait sans tout cela. Un lourd sentiment de culpabilité l'étreignait de surcroît, tant il avait espéré pouvoir éviter ce fléau. Mais les manœuvres de son père avaient au contraire semblé précipiter la Baronnie dans le mur.
Alors il s'était contenté de tenir les reines, à la tête de ses hommes, aussi discret et distant que possible de chaque bâtisse ciblée. Sangarah espérait à chaque fois furieusement que les familles attaquées puissent fuir à temps et se cacher. Les soirs, le contingent ne se mélangeait pas, campant en périphérie du gros des troupes. Ils ne demandaient rien et prenait leur mal en patience.
Nul fanion de Néris ne flottait parmi eux, refusant qu'on les associe à ces massacres. Ils soutenaient le renversement de Raymond d'Ancenis et le rétablissement de la Baronnie sous l'égide d'Erac. Mais ils rejetaient ces morts trop faciles.

Puis vinrent les nouvelles de Hautval, qui présageaient peut-être une issue plus rapide. Sangarah espérait alors que les Seigneurs de l'ancenois ne persisteraient pas dans une voie déjà condamnée.
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Aymeric de Brochant
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MessageSujet: Re: Quel dommage d'abimer si joli minois   Quel dommage d'abimer si joli minois I_icon_minitimeMar 12 Déc 2017 - 14:07


« Ancenis, je gage, a toujours été la fille un peu rebelle d'Erac. Leur similarité en trahit la filiation ; peut-être est elle aussi la raison pour laquelle les seigneurs de l'eraçon rechignèrent à punir leur vassale à la mesure de ses forfaits. Car ils sont nombreux, Evrard! Telle une fille rebelle, Ancenis eut tôt fait de se lasser de la cour paternelle ; bien vite elle fraya avec les mauvais sire olysséens. De cet acoquinement procéda la querelle de Hautval. Sa nature mauvaise et vicieuse, enhardie par le méfait, entreprit dès lors de le reproduire : ce fut la révolte des barons. Pourtant, vois comment l'on rechigna à chasser ces vilaines chouettes du pays! Le Borgne mort épandit une progéniture nombreuse et un cousinage vaste, si bien qu'aujourd'hui le sang ancenois se retrouve dans les veines même du Roy. Adonc, Ancenis, cette vilaine fille, ne retint là encore sa leçon : ou plutôt si! Elle ne l'apprit que trop bien, puisqu'elle se rebella à nouveau, cette fois-ci grâce au patronage de Velteroc. » Evrard haussa les épaules.

« Tu connais la confiance que j'ai en toi ; eh! vois tu, s'il venait à ce que mes propres filles fissent de moi une farce, qu'elles me tournent en ridicule en faisant montre d'une nature volage et bête, et que je me refuse, par piété filiale, à leur admonester une juste correction, il t'incomberait naturellement de m'aider en le faisant à ma place! Eh bien, ce que nous faisons là, je gage, est semblable. Puisque les ducs d'Erac se sont refusés à rosser leur si mauvaise fille, la tâche nous revient. La noblesse n'est-elle pas une grande famille, après tout ? » L'analogie avait perdu le cadet des Brochants, qui ne retint uniquement que le moment voulu, il devrait tarter ses nièces, fussent-elles devenues un peu trop pute sur les bords. « Et donc quoi ? Nous allons estourbir les ancenois, maintenant qu'ils se rendent ?
- Peste non, ce serait du gâchis. L'on peut souffleter sa fille pécheresse, mais l'enlaidir par là même relèverait du crime! Et puis, veut-on la voire fuguer à nouveau ? Que nenni! Regarde donc cette danselette! » Il désigna devant lui l'assemblée de chevaliers, réunis dans la plaine. « Nos justes et saines calottes lui ont porté les larmes aux yeux ; pardonnons lui, tapotons lui la tête et elle nous jurera respect éternel. C'est un mensonge, bien sûr, mais corrige là de nouveau, et par les Cinq, plus rien ne l'empêchera de te haïr et de salir ton nom en tout occasion. »

Des mots découlèrent les actes. Après deux énéades supplémentaires de maraude, les premiers seigneurs de l'ancenois avaient renoncé à la lutte. C'était Hélène d'Aspremont la première à avoir répondu positivement au marquis, opérant par là même un curieux mouvement de ralliement. L'abandon tient les hommes en horreurs ; on taxe le premier à rompre le rang de lâche. Pourtant, personne ne désire être le dernier : celui là serait un sot.

Adonc, après la reddition d'Aspremont, nombre d'hommes s’étaient relayés pour remettre symboliquement les armes (et moins symboliquement, leurs otages) au sénéchal de sa Majesté le Roy. De maraudeur, Aymeric s'était ainsi fait nourrice : il ne s'en allait plus de par la lande pour y pressurer la gueusaille, mais bien pour en enlever les fils et filles des puissants, gage d'une trêve solide jusqu'à la fin de la guerre.

Car celle-ci, en dépit des redditions, demeurait. D'Ancenis ne parvinrent nulle nouvelle : peut-être le vieux Raymond se figurait là une ruse destinée à le faire quitter ses pénates. Il s'était ainsi refusé à croire la nouvelle de l'abandon de sa fille Blanche, et les portes de Castel-Vielmot étaient demeurées closes. Cependant, le mois avançait, et Aymeric avait achevé d'obtenir la reddition du pays tout entier. Mons, Forges, Fonrac, tous emboitèrent le pas à leur voisine. On s'était emparé du Château des oliviers ; au moyen d'une ruse, Rivedroite tomba également. Les bourgeois de Berdes, avec ce pragmatisme caractéristique des roturiers, avaient changé de camp quand la majorité du pays s'était rallié au sénéchal, et Ancenis, finalement, s'était retrouvée isolée.

Aymeric s'était amusé à dépeindre les relations entre suzerain et vassaux comme celles entre un père et sa fille rebelle, or, c'était un véritable drame familial qui s'était proprement déroulé derrière les murs d'Ancenis. Le marquis avait fatalement mené ses ostes au devant de ceux-ci, et, renforcé par les troupes de vassaux soumis, avait encerclé la ville. Face à cela, la tourmente s'était emparée du château Vielmot, quand Raymond, coupant l'herbe sous le pied à toute sédition, avait fait embastiller le grand-prêtre de Nééra, Orderic de Fonrac, qu'il soupçonnait de passer à l'ennemi.

Les ambassades du marquis étaient restées lettre morte, et le marquis, en position de force, comptait désormais les jours qui le séparaient de l'arrivée des renforts qu'il avait commandé. Au lieu de cela, ce fut une bien sombre nouvelle qu'il reçut de Serramire : rien de moins que la mort de son épouse. Mahaut avait trouvé le trépas en couche, donnant naissance à des jumeaux, et son ainé pressait Aymeric de regagner le pays pour les funérailles.

Face à un pareil dilemme, le marquis s'était enfermé dans le mutisme. L'instant d'un quart d'heure, ce qui était beaucoup. Du camp, l'enseigne était repartie pour Serramire avec l'ordre expresse que l'on envoie les renforts demandés ; quant aux funérailles, elles se feraient sans Aymeric. Son deuil, il le vivrait autrement : envoyant ses émissaires à Ancenis, il fit crier publiquement devant les murs de la cité ses conditions, et l’imminence d'un assaut sanglant, s'il advenait qu'elles soient refusées.

L'affaire fit grand bruit : peut-être, rétrospectivement, Raymond avait caché aux siens l'offre de son adversaire. Celle-ci n'échappa du reste à une autre paire d'oreilles, opportunément présentes. Raymond d'Ancenis s'était obstiné dans une résistance vouée à l'échec pour sa fille ; ce fut l'intervention d'une autre qui mit fin au siège. Madeleyne, qui avait accouché il y a peu de temps dans la ville de sa famille, sut ainsi faire entendre raison à son père. Alors que le mois de Favrius touchait à sa fin, Ancenis s'était intégralement rendue, et sa cité confiée aux bons soins de sa fille la moins rebelle.

La surprise de la nouvelle fut telle, dit-on, qu'elle coupa le sifflet au marquis, qui ne formula depuis plus de métaphore capillotractée sur les relations père-fille.

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