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 Tantôt, nous fêterons.

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Louis de Saint-Aimé
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Louis de Saint-Aimé


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MessageSujet: Tantôt, nous fêterons.    Tantôt, nous fêterons.  I_icon_minitimeVen 1 Déc 2017 - 22:19




1er jour de la 4ème ennéade de Favrius. An X du XIe cycle



De cette grinçante mélopée guerrière, il ne restait désormais plus que les douloureuses jérémiades des gens meurtris, contus et futurs macchabés. Les cris de guerre n’avaient plus raisons d’être : le fourbe envahisseur était défait, laissant derrière lui quelques miettes de ses effectifs, déguerpissant la queue entre les jambes, alors qu’ils devinrent à leur tour la proie. La victoire du Duché de Sainte-Berthilde ainsi que d’Érac leur coûtèrent certes quelques plumes, mais rien qui n’ébranla totalement leur puissance de frappe. Tandis que les prêtres s’affairaient corps et âme à offrir les premiers soins aux mutilés, Louis quant à lui, cherchait monture sur laquelle se hisser, afin de taire les doutes sur son intégrité physique. Son visage éteint peint de son propre sang, il arborait également nombres de coupures faites par les jointures de son agresseur, sa tignasse était poisseuse –et de boue, de sang et de sueur-, mais il pouvait toujours monter. Les mouvements de son harnois cabossé lui arrachèrent toutefois moult grimaces toutes aussi horribles que sa tête, allant même jusqu’à lui couper le souffle par souventefois.

« Monseigneur! L’envahisseur est défait! »

« J’y vois clair malgré tout, fichtre! Je le vois bien et, plutôt que de festoyer comme un cornichon gâteux, talonnez donc votre canasson et faites mander tous les chefs de guerre afin d’ouvrir un conseil extraordinaire. Nous prendrons l’une des masures comme point d’attache. Faites-vite, soyez preste et surtout, dépêchez-vous, par la DameDieu! » Louis cracha à la fin de ses sommations une morvine épaisse et sanguinolente aux pieds de son cheval, lui ordonnant de trotter jusqu’à l’endroit tout désigné.

Juxtaposant une taverne désertique, la maison choisie était vaste et imposante, laissant planer le doute qu’elle appartenait au propriétaire dudit commerce. Sauvagement et sans ménagement aucun, la porte se fit malmenée par deux lourds cavaliers aux poings de fer. « Ouvrez ou périssez! » Menaça l’un des deux lourdauds, une main s’en allant lécher le pommeau de son acier encore chaud de l’attaque de tantôt. Le temps qu’on ouvre et qu’on y fasse déguerpir les réfugiés, Louis eut le temps de pénétrer dans l’abri de fortune afin qu’on lui ôte son harnois. Le poids de ce dernier lui était désormais insupportable, tant son corps fut mis à l’épreuve lors des dernières rixes. Non content d’avoir pourfendu à lui seul quelques misérables âmes perdues, il se devait désormais de supporter le poids de ses péchés en omettant d’en faire la démonstration à ses homologues. Sa fierté l’emporterait sur sa douleur –il l’espérait- et patienterait le temps qu’on se présente à lui au plus preste.

Leur plan n’était pas à l’eau, mais l’ordre des choses fût évidemment perturbé. Ils se devaient tous de corriger cette mauvaise tangente, avant que ne s’échappe à eux quelques occasions de mener à terme leur sainte entreprise en de plus courts délais.


Spoiler:
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Thibaud de Kelbourg
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MessageSujet: Re: Tantôt, nous fêterons.    Tantôt, nous fêterons.  I_icon_minitimeSam 2 Déc 2017 - 18:20



Un clampin, l'air ahuri, était venu le quérir pour un conseil extraordinaire. A peine avait-il eu le temps de retrouver ses fils et sa monture qu'il s'en était allé en direction du village autrefois somnolant, désormais affolé. C'est que certains hommes avaient eu la corrélation facile entre les hommes du manchot et les traîtres qui avaient eu le malheur de vivre tout près d'un pont. Qu'à cela ne tienne, l'humeur n'en serait que meilleure à la tombée de la nuit. Dès lors que l'on en aurait terminé avec les morts en sursis, viendrait le temps des réjouissances. Car tous ici étaient désormais liés sans le savoir, amis comme ennemis. Par un lien imperceptible, la bataille de Valdrant resterait gravée dans leurs mémoires à tout jamais de manière indélébile.

Ainsi, lorsqu'il trouva la taverne où s'en était aller le Saint-Aimé, Thibaud se fit grande joie de croiser les regards des berthildois. Exténués qu'ils étaient, mais aussi heureux de vivre. Il n'y avait point de meilleur sentiment. La survie après une bataille vous requinquez encore mieux qu'une nuit de réjouissance passée avec toutes les putains du royaume. Les portes faillirent se fracasser lorsqu'il entra. Il découvrit le régent assis tout près d'une table, le visage tuméfié et sanguinolent. D'après ce qu'il avait apprit, Louis et ses égides avaient payé un lourd tribut lors de cette bataille. Obligés de rebrousser chemin pour repasser par le pont, cela avait été en formation désunie que les velteriens les avaient chargé. Qu'à cela ne tienne aussi, Louis s'était fait la bite.

-Vous avez une sale gueule !

Son sourire affiché largement excusa facilement la familiarité qu'il avait eu. Car dès lors que Louis avait tué son premier homme sur un champ de bataille, son respect venait de naître.  Ce n'est alors qu'en se rapprochant du régent qu'il vit l'étendu des dégâts. Plusieurs balafres en de quelques endroits, l'armure bien accablée. Point de doute, le faon avait combattu durement.

-N'ayez crainte, vous survivrez.

De son côté, son visage et son armure était recouverte de boue et de sang. Impossible à dire si ce sang était le sien ou celui d'un autre à tel point sa peau était aspergée. L'odeur alors, parlons-en , était atroce pour qui avait un nez encore capable de sentir. Le boucher empestait la mort.

-Le manchot vient de jouer son atout, Louis. Car ce n'est pas de la vulgaire piétaille qu'il nous a envoyé, mais l'élite de son armée, ajouta-t-il. Si des loups-blancs sont venus en si grand nombre se battre, c'est que ses forces sont épuisées et qu'il ne nous reste plus qu'à lui porter le coup de grâce.

Bien qu'il parlait à chaud, la logique s'était imposée d'elle même dès lors que les velteriens s'en étaient prit à eux via une embuscade savamment menée.

-Je vous conseille d'envoyer un contingent réclamer la reddition de Parmepeyre. Dès lors qu'ils apprendront pour la défaite des leurs, ils abandonneront leur seigneur. Alors nous pourrons mener l'ultime assaut sous les remparts de Rochenoire.  
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Renaud d'Erac
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MessageSujet: Re: Tantôt, nous fêterons.    Tantôt, nous fêterons.  I_icon_minitimeMer 6 Déc 2017 - 16:00

Aliénor et Renaud étaient cote à cote, donnant des ordres à qui voulait les entendre. La damoiselle en remontrait à certain seigneur dans sa facilité à débiter ses consignes. Le Duc l'avait écouté et il avait joint un groupe de cavaliers légers eracien à celui d'Aretria afin de poursuivre l'ennemi. Il espérait qu'il n'y aurait pas d'autre piège, mais cela lui permettait de faire deux choses. La première était de ne pas s'aliéner la régente alors que la veille, ils discutaient pour lier leurs deux pays, désireux qu'elle ne mette pas un terme à ce rapprochement parce qu'elle avait été froissée. La seconde, c'était qu'il avait aimé la tête de ses chevaliers devant une femme qui commande, et que juste pour la remercier de ce moment, il avait décidé de l'aider à s'imposer devant les troupes aretanes.

Une fois tout cela terminé, Renaud regarda le champ de bataille. Des hommes et des chevaux blessés ou morts gisaient ici et la, le sol était maculé de sang, et l'odeur de ceux qui s'étaient vidés le prenait au nez. Les cris d'appel à l'aide ou d'agonie étaient insupportables à ses oreilles. Il devait déployer toute la maitrise qu'on lui avait enseigné depuis son plus jeune âge pour conserver le masque qu'il s'était confectionné, et éviter de vomir tripes et boyaux sur le sol. Il avait retiré son casque pour mieux respirer, s'astreignant à un rythme régulier, mais il se demandait si c'était sa meilleure option vu l'odeur pestilente qui régnait

Un émissaire berthildois vint les informer que le Régent de Sainte-Berthilde les mandait dans une maison qui se trouvait accolée à la taverne du bourg. Aliénor et Renaud se mirent en chemin immédiatement après avoir trouvé leur conseiller. C'était Robert d'Orfe qui s'était joint au Duc pour la réunion improvisée qui allait voir le jour. Ils trouvèrent rapidement le lieu, une bonne garde se tenant à l'entrée. Quand ils franchirent le seuil, Renaud avisa Louis, et il s'approcha avant de lâcher, ne pouvant se retenir

"Par Néera, vous vous sentez bien, votre excellence ?"

Thibaud était aux côtés du Régent, et tout comme Renaud, il était recouvert de sang poisseux et de boue. Le Duc n'avait pas du tout apprécié la bataille, mais malgré les doutes qui l'avaient assaillit, il n'avait pu se tenir à l'écart, ni se dérober, alors qu'il avait été chargé par l'ennemi. Et même s'il était resté en retrait autant que c'était possible, il avait été obligé de faire sa part, et personne n'avait vu les doutes qui l'avaient assaillit, ni la peur qui s'était immiscée en lui. Les apparences étaient ce qui comptait le plus, et plus votre titre était grand, plus vous deviez en remontrer aux autres. Renaud s'était donc composé ce masque de la noblesse qu'on lui avait enseigné, et il faisait bonne figure parmi ce groupe.
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Aliénor de Wenden
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MessageSujet: Re: Tantôt, nous fêterons.    Tantôt, nous fêterons.  I_icon_minitimeVen 8 Déc 2017 - 19:30


Enfin la bataille de Valdrant prenait fin. Aliénor laissa la cavalerie légère arétane et d'Erac chasser le reste des veltériens qui se réfugiaient dans les bois tandis qu'elle avait commencé à organiser son ost pour la prise en charge des morts et des blessés, donnant des ordres et coordonnant ses vassaux. Les soldats prêtes de l'ordre du Calice qui avaient voulu les accompagner se chargeaient de dire les prières d'usage afin que la Damedieu accueille les mourants ainsi que ceux qui étaient tombés au combats. Ils organisaient également les zones de soin en triant entre les blessés légers et les blessés graves qu'il fallait accompagner vers la mort. Leur expérience des guerres étaient un atout majeur au sein de leur ost.

Aliénor était entrain d'écouter les recommandations de ses conseillers et vassaux sur la gestion de l'après bataille lorsqu'un messager arborant le blason de Sainte Berthilde vint à sa rencontre après avoir été chercher le duc d'Erac qui se trouvait non loin d'eux. Le Régent les mandait auprès de lui pour une réunion extraordinaire du Conseil. La jeune femme qui entre temps avait laissé sa monture se reposer un peu, remonta alors en scelle. Elle demanda à Arnaud de Stern de l'accompagner en tant que son sénéchal. Elle pensait ainsi pouvoir calmer par cette présence masculine, les réfractaires à sa présence en montrant que son fiancé l'aidait à mener ses troupes. Il était à noter qu'elle avait été satisfaite de constater que non seulement les vassaux d'Erac furent assez étonnés par ses capacités de direction à l'occasion de la bataille mais surtout du soutien du duc d'Erac dans la démarche de la régente d'asseoir son autorité et avant tout, de se faire respecter par ses pairs.

La jeune femme ne se leurrait pas vraiment sur la tenue de ce Conseil. Il s'agirait sans aucun doute d'établir la suite à donner à la bataille qui venait de s'achever, tant que les forces velteriennes étaient affaiblies, mais également de la suite à donner à la campagne, de la prochaine étape sur leur route. Peut être même changerait-on l'ordre de marche des troupes afin que ce ne soit pas toujours le même ost qui soit à la fin ? Si gérer l'arrière-garde en soit, n'était pas une preuve de confiance, elle espérait que l'on mette plus en valeur ses troupes. La position étant peu confortable du fait des possibilités d'avoir à gérer des embuscades comme cela a faillit été le cas avec la bataille de Valdrant. C'est surtout et avant tout, aux yeux d'Aliénor, de ne pas donner à ses hommes le sentiment qu'ils étaient pénalisés d'être menés par une femme, même si tous le pensaient dans son dos. Elle ne voulait pas se sentir exclue à cause de son sexe. Ainsi, elle s'était promise à elle-même que si elle en avait la possibilité, elle ferait connaître ses préoccupations à ce sujet en temps voulu à qui de droit.

Ils chevauchèrent alors tous les cinq (le duc d'Erac avait tenu à être accompagné de l'un de ses vassaux), jusqu'au village où l'essentiel des troupes s'étaient établies après la bataille, avant de recevoir l'ordre de reprendre leur route. Sur leur chemin, force était de constater que le même paysage de désolation s'offrait à eux. Les hommes pleins de boue, de sueur et de sang qui, malgré la fatigue due à l'effort physique mais aussi au stress de mourir qui retombait, s'entraidaient pour s'occuper des blessés et enterrer les morts. Aucun n'ost n'avait alors été épargné. Ils en prenaient alors tous pleinement conscience. Chacun avait mérité le respect pour avoir participé à cet effort commun. Aliénor confia alors tout bas à l'intention d'Arnaud, qu'ils serait peut être bénéfique pour tous que l'ost se réunisse à la tombée de la nuit pour prier ensemble pour leurs morts et de demander la protection de la Damedieu pour ceux qui continuent la route de la campagne. En réponse, son fiancé hocha sobrement la tête avec un sérieux qu'elle lui avait rarement connu jusqu'à maintenant. Elle espérait en soit, qu'il n'avait pas perdu un ami cher à ses yeux aujourd'hui et cette pensée l'étonna. Au fond, plus elle vivait cette campagne avec lui, plus elle apprenait à l'apprécier. C'était plutôt encourageant.

Plus ils se rapprochaient du village et plus elle sentait le stress monter. Son coeur battait à tout rompre et des sueurs froides coulaient le long de son dos. C'était là sa première réunion avec les autres seigneurs qui avaient envoyé leur ost à la guerre. Elle serait sans doute d'ailleurs la seule femme présente. Aucun faux pas ne lui serait alors permis et elle se devra de faire bonne impression, d'autant plus que cette image qu'elle allait donner serait la plus importante puisqu'elle lui collerait à la peaux pour de bon (durant tout le reste de la campagne et même après pour les meilleures mémoires), sauf fait d'arme exemplaire qui jouerait forcément en sa faveur. Arnaud sembla remarquer la concentration de la jeune femme qui tentait de se rassurer intérieurement. Elle serrait d'ailleurs la mâchoire dans ces moments là qui étaient donc relativement aisés à repérer. Il lui souffla alors que tout se passerait bien, qu'il était auprès d'elle et que quoi qu'il arrivait, il sa soutiendrait, que ce ne serait pas la fin du monde. Il l'incitait ainsi, plus ou moins maladroitement d'ailleurs, à se détendre. Elle lui répondit gentiment d'un petit sourire amical mais qui restait quand même contrit. Elle sentait bien de toute façon que l'un comme l'autre étaient tendus et ce, malgré le fait qu'Arnaud, en guerrier arétan qui se respecte, était rompu à l'exercice et connaîtrait donc sans aucun doute la plupart des seigneurs présents avec qui il avait déjà guerroyé plus d'une fois.

Le messager berthildois les mena alors devant une vaste demeure qui jouxtait une taverne. Ils y laissèrent leurs montures qui furent prises en charge par des hommes du Régent qui les emmena immédiatement se repaitre et boire. Les pauvres bêtes, on leur en avait beaucoup demandé aujourd'hui. Aliénor et Arnaud entrèrent alors à la suite du duc d'Erac et de son compagnon de campagne. Ils y retrouvirent alors Louis de Saint-Aimé ainsi qu'un homme qu'elle se doutait être le seigneur de Kelbourg. Un guerrier dans toute sa splendeur qui ne voit en une femme qu'une paire de nichons et une pondeuse d'héritiers. Triste ! Tous deux avaient mauvaise mine et étaient aussi encrassés qu'eux. A la seule exception prêt que Louis semblait quant à lui, particulièrement mal en point. Elle allait s'enquérir de l'état du Régent lorsque la voix du duc d'Erac raisonna dans la pièce, faisant part de la même inquiétude. Aliénor se ravisa alors et resta silencieuse, attendant la réponse de ce dernier ou qu'on la salue. Louis paraissait à bout de forces mais il était toujours vaillant et animé d'une hargne qu'elle n'avait pas encore eu l'occasion de lui connaître. Il fallait dire qu'elle le connaissait bien mal étant donné qu'ils n'avaient pas eu beaucoup l'occasion de se rencontrer auparavant excepté un court séjour où il l'avait invitée après l'annonce de la mort de son frère pour s'enquérir de savoir si Arétria serait du ban ou non et à l'occasion de la levée de ce dernier. Rien de bien fou quoi.

Comme les autres seigneurs, Aliénor avait une mine plutôt piteuse. Son armure était littéralement recouverte de boue mais laissait encore voir les armureries du Compté dont désormais elle se parait maintenant qu'elle devait parler et agir au nom de son neveu, sans quoi on pourrait la confondre avec un ennemi dans un malentendu. Ses cheveux ainsi que son visage hâlé étaient poisseux également, mêlant la boue à la sueur et au sang de ses ennemis. Excepté ses mains qui avaient subi quelques coupes légère et des égratignures, elle n'avait pas à déplorer de blessure qui entraverait le reste de sa participation à la campagne ou mettrait à mal sa régence. Toutefois, comme tous, elle se sentait pour le moins fatiguée et attendait avec une impatience silencieuse que sonne l'heure du repos avant de reprendre la route. Néanmoins, ses devoirs de seigneur passaient en premier et elle ne coupait pas à la règle. Arnaud restait à ses côtés, silencieux, même s'il ne devait avoir qu'une envie, saluer ses compagnons de guerre avec qui il avait vécu de grandes aventures passées. Aliénor le sentait toutefois aussi inquiêt qu'elle de voir le Régent si mal en point, lui qui avait eu l'occasion de le voir en action lorsqu'il guerroyait sous la bannière arétane, menée par Roderik. Les choses avaient eu beau changer depuis, elle ne s'offusquait nullement de le voir continuer à porter le blason des Stern qu'il représentait toujours, son grand-père n'étant pas de la partie vu son grand âge. Plus tard dans la soirée, ils profiteraient sans doute d'une pause pour faire envoyer de leurs nouvelles à Arétria mais l'heure était pour le moment à la stratégie militaire.
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Louis de Saint-Aimé
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MessageSujet: Re: Tantôt, nous fêterons.    Tantôt, nous fêterons.  I_icon_minitimeMar 12 Déc 2017 - 19:30




Le plus preste, le premier à pénétrer l’habitation de sa sale trogne fût le Seigneur de Kelbourg. Ah, comme il lui aurait été doux qu’au moment des échauffourées, un coup gauchement porté lui aille péter les chicots, qu’enfin sa présence ne soit de pair aux désobligeants commentaires! Enfin, il était vivant et cela lui était rassurant. Depuis, Thibaud avait parcouru du chemin, d’ennemi à précieux allié, il ne savait si ce jourd’hui il se serait permit de se passer de ses services. Si le sombre bonhomme n’entretenait point moult ambitions, Louis veillerait tout de même à ce que ses prouesses soient récompensées à la juste valeur de ses exploits.

« J’y ai échappé de peu. Deux ou trois politesses de plus et je m’en venais plus laid que vous l’êtes, Thibaud. » Souriant à son tour, du moins, semblait-il, avant de grimacer silencieusement mais douloureusement. Les supplices que subirent son visage avaient lacéré son œil droit, de même que ses deux lèvres, laissant au passage des jointures ennemies un maquillage rougeâtre qui tôt, bleuiraient sans nulles doutances. Ses épaules roulèrent souvent, comme si le simple poids de sa cotte de maille l’indisposait. À dire vrai, il aurait préféré être cul nu qu’embrevé à sa protection de fer. Enfin, qu’était ces menus soucis, face à la gravité des événements à laquelle ses forces armées étaient soumises?

À peine venait-il de se manifester, que son Connétable lui prodigua quelques conseils avisés sur les prochains déplacements de troupes. Si tôt dit, Louis désira commenter, mais se fit interrompre par la venue d’autres désirables invités. À son image, tous avaient mauvaises mines ; du moins, personne ne semblait d’humeur guillerette. Si les cieux s’étaient abattus sur les Égides Berthildois, il put voir aux faciès de ses vassaux comme la tempête fût rude. À la fin, il était heureux de tous les voir, là, debout, respirant le même air que lui et non à manger les pissenlits par la racine … La sollicitude de Renaud le toucha, enfin, un peu, visiblement point suffisamment pour qu’il daigne le rassurer sur son état. S’il était debout, les deux mains ancrées sur une large table où régnait en maître une carte régionale, c’est qu’il allait bien.

« J’aimerais pouvoir vous témoigner l’étendue de ma joie, de vous voir ici présent, plutôt qu’en chemin jusqu’au Royaume de Tyra, mais le temps hélas nous manque horriblement. Nous venons d’essuyer une rude épreuve et bien que nous en sortons victorieux, il n’est point permit que nous freinions notre lancée. S’ils cherchèrent à exterminer la menace, non seulement leur tentative se sera montrée vaine, mais de surcroît, elle ne nous aura pas même ralentie. » Louis prit un moment pour se redresser, lentement, de sorte à ne pas réitéré sa grimace de tantôt, face à son Connétable. « Je ne tiens pas même à patienter le décompte de nos pertes, ni même à laisser le temps à quiconque de récupérer : j’ordonne la mobilisation des troupes vers Rochenoire. Là-bas, le temps que naissent nos machines de guerre, nous aurons tout le loisir de reprendre nos forces et feront à la fois pression aux genses de cette damnée citée. Quant aux malheureux qui se firent occire tout juste sous les assauts des vagues velteriennes, nous laisserons à l’arrière un contingent de bleusailles chargés aux besognes liées à la perte de nos hommes et aux souffrants. Même sous la presse et la hâte, c’est notre devoir d’offrir un départ digne à ceux qui poussèrent leur dernier souffle à la gloire de leur Roy. Nous prendrons quelques masures de Valdrant et les occuperons afin d’offrir un toit aux plus meurtris.»

Louis sonda le regard de ses vassaux, puis termina sur ces quelques mots, avant qu’il leur laisse le droit de parole. « Renaud, je vous conseille ardemment de vous diriger vers Parmepeyre, afin d’entamer les négoces de leur reddition. Cet ultime assaut des loups blancs était le dernier souffle de ces parjures, défait de leur bras armé ils n’hésiteront pas à rendre les armes et ployer le genou à leur Suzerain légitime. En ce qui nous concerne, nous vous attendrons à Rochenoire, à nous préparer pour le long siège, si la Damedieu le veut. »

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Renaud d'Erac
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MessageSujet: Re: Tantôt, nous fêterons.    Tantôt, nous fêterons.  I_icon_minitimeJeu 14 Déc 2017 - 16:52


A peine tout le beau monde de réunit que Louis enchaina, sans même répondre à Renaud. Voila qui agaça singulièrement le Duc, qui avait l'impression qu'on le traitait comme un vassal, ou quelqu'un qui n'avait pas d'importance. Peut être même que c'était ainsi que le voyait le Régent de Sainte-Berthilde. Il fallait dire que le pauvre Duc était tributaire de son confrère nordique, lui qui n'avait tout simplement pas la puissance pour se faire respecter. Vérité ou simple orgueil mal placé de la part de Renaud, toujours est il que ce dernier n'apprécia pas. Il rongea toutefois son frein, sachant que les moyens de ses ambitions se trouvaient entre les mains de ses "sauveurs". Dissimulé sous un masque de noblesse, Renaud se promit qu'il retrouverait le respect qui était dû à son rang. Il pesta intérieurement contre le médian et ses dissidents, et il fit serment de leur faire payer les affronts qu'il subissait de leur faute. Il n'avait pourtant guère à se plaindre, Sainte-Berthilde n'oubliant jamais que Velteroc était une terre vassale d'Erac, et mettant en avant cette suzeraineté à chaque cité ou village prit. Renaud se flagella donc intérieurement,  ne laissant rien paraitre, et il s'avança, se penchant sur la carte qui était déployée.

Ce qu'il fallait relever du monologue de Louis, c'est qu'il voulait en terminer, et rapidement. En avait il marre de cette guerre ? ou pensait il aux champs de son marquisat qui attendait la semence ? Renaud n'en savait rien, mais il serait lui aussi heureux que cela prenne fin dans les plus brefs délais. Il était d'ailleurs en train de lutter contre son estomac qui se retournait encore et encore, et qui menaçait de se vider sur la table. Il ne manqua toutefois pas un mot de ce que Louis disait. Il n'était pas en accord avec tout d'ailleurs, et il ne manqua pas de le dire une fois qu'on le laissa parler, bien qu'il le fit avec les formes pour ménager son allié

"Je vous rejoins dans ce que vous venez d'énoncer Louis, le clou est planté, il nous faut maintenant l'enfoncer. De plus, la reddition de Rochenoire ne manquera de marquer la fin du Comté de Velteroc, ce qui portera un sacré coup aux félons. Alors plus vite nous y parviendrons, mieux cela sera"

Aller dans le sens de Louis, surtout que ce qu'il avait dit était juste, permettait de se mettre dans de bonnes conditions pour la suite. C'est que Renaud voulait montrer qu'il était la, et qu'il avait son mot à dire, et qu'on ne pouvait le commander impunément

"Je diviserais ma troupe en deux, une grande partie allant à Parmepeyre chercher la reddition de la cité, et affirmer qu'il est vain de lutter contre notre avancée. Toutefois, je resterais personnellement à vos côtés pour la chute de Nimmio, maudit soit son nom. Je ne voudrais manquer pour rien au monde sa déchéance."

Renaud vouait une haine sans limite à celui qui était surnommé l'ogre du médian. Ce qu'il avait fait à son duché, et encore pire, à son père, avait mené la rage à titre personnel. Le Duc souhaitait être présent lorsqu'il tomberait, et s'il pouvait lui enfoncer lui même un couteau dans le cœur en regardant sa vie fuir de son corps à travers ses yeux, ça serait un pur bonheur.


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Louis de Saint-Aimé
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MessageSujet: Re: Tantôt, nous fêterons.    Tantôt, nous fêterons.  I_icon_minitimeSam 16 Déc 2017 - 20:00




Fallait-il seulement ne pas le connaître du tout, pour croire Louis capable de suffisance et d’arrogance? Il est vrai qu’elle colle usuellement aux élus de ces titres pompeux, l’image de ceux qui doivent se prouver, en rabaissant autrui en l’espoir de s’élever avec plus d’aisance. Pourtant, il n’en était rien pour l’héritier de la famille des Saint-Aimé. Sans feintes ni détours, il s’était jusqu’à présent affiché tel qu’il était et s’était fait point d’honneur à ne point revêtir les affublements d’une personne qu’il n’était pas. En soit, il tâchait de rester intègre et fidèle à lui-même, se montrant bon comme il l’était vraiment. À la fin, si d’autres lui vouaient certaines méfiances voir même quelques réticences quant au bien-fondé de ses actions, peu lui importait. À ce compte, il semblait que même ses plus imminents alliés n’étaient pas à l’abri de cette maladie corruptrice ; c’est-à-dire lorsqu’elle vous convainc même que celui qui vous tendit la main pour vous empêcher de sombrer dans un précipice, ne vous tenait les doigts que pour mieux vous y lancer dedans.

Lorsque ce fût au tour de Renaud de reprendre le flambeau, le faon tâcha de profiter de l’instant pour s’abreuver d’une grande lampée de flotte, après s’être saisit d’une gourde posée là sur la tablée. Le Duc semblait avoir à redire sur ses conseils ; alors grand bien lui fasse s’il croyait n’avoir besoin que d’une poignée d’homme pour faire tomber Parmepeyre.

« Monsieur le Duc, qui suis-je pour vous priver d’un tel réconfort, qu’enfin voir succomber de ses blessures l’homme qui vous tourmenta toutes ces années ? Si vous m’assurez prendre la bonne décision en scindant votre ost, alors soit! Peu me chaut de la manière dont vous vous y prenez. Velteroc crispera franc la mâchoire en nous voyant, aussi bien avoir plus d’hommes à lui mettre sous le nez, lorsque viendra le siège. Toutefois, prenez garde ; quelques hommes seulement pourraient ne pas suffire à convaincre Parmepeyre de rendre les armes séance tenante, sans une once de résistance. En leurs murs gît maroufles et truandailles, vilains et scélérats et, même acculés contre le mur, ils n’en restent pas moins dangereux. En bref, vous êtes maître de vos actions, mais si je puis vous conseiller, je vous recommande tout de même la prudence, quand bien même icelle ne vous fasse défaut, monsieur le Duc. »

Une autre gorgée, plus lourde et pesante que les autres. À le voir tenter d’étancher sa soif, on en venait presque à se questionner derechef sur sa santé. Enfin! Les ordres étaient lancés et ils se devaient désormais d’agir au plus preste, avant que les astres diurnes ne soient tentés d’aborder leur inexorable descente. « Autres choses? » Cette fois vers Aliénor, puis Thibaud, ainsi que Renaud et tous les autres imminents personnages qui l’entouraient.



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Renaud d'Erac
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MessageSujet: Re: Tantôt, nous fêterons.    Tantôt, nous fêterons.  I_icon_minitimeMer 20 Déc 2017 - 11:59

Louis y alla de son conseil, certes avisé, mais c'était sans compter sur le Duc qui ne démordrait pas tant qu'il ne verrait pas l'infâme traitre pendre au bout d'une corde. Renaud était un brin paranoïaque, et surtout très suspicieux, et pourtant, il devait bien avouer que, pour l'instant, Sainte-Berthilde, son régent, et ses hommes, avaient tout fait pour marquer la légitimité d'Erac sur les terres de Velteroc au fur et à mesure de l'avancée. Renaud espérait sincèrement que ses inquiétudes soient factices, car Louis était bien jeune, tout comme lui. Et fort était de constater que si le Régent l'appuyait comme l'allié qu'il semblait être, le Duc ferait tout pour lui rendrait la pareille afin qu'il endosse le titre qu'il désirait tant. De la, si cette alliance s'avérait forte, alors leur jeunesse pourrait s'avérer être un bienfait pour le futur de leurs terres réciproques, unies et puissantes ensemble. Renaud se détendit, son estomac ne l'aidant pas, et il y alla de sa réponse

"Je ne sous-estime point Parmepeyre, et je comprends votre questionnement, Louis. N'ayez crainte, comme je l'ai dis, mon ost sera scindé en deux, mais les parts ne seront pas égales. Le contingent que je garderais sera surtout symbolique, et pour répondre à mon caprice d'être présent à la chute de l'homme qui reçoit toute ma haine."

Bon, Renaud détestait aussi la dame du Val, encore plus depuis que celle-ci n'avait même pas prit la peine de lui répondre, alors qu'il lui avait tendu une main amicale, malgré tous les griefs qu'il avait à son encontre. Sa dernière fourberie, lorsque le couronne avait recueillit son serment en direct sans passer par Erac lui restait en travers de la gorge, d'autant qu'elle avait toujours son paternel en captivité. Renaud garderait suffisamment d'hommes pour tenir la cité une fois que celle-ci serait tombée, pas plus. Il ne voulait pas que Sainte-Berthilde soit dans l'obligation de laisser des troupes, affaiblissant le formidable ost que Louis avait levé.
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