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 [Libre][Cri des Premiers ralliements | Berges de l'Uraal ] Les plus vieux Clans

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Lœthwil
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MessageSujet: [Libre][Cri des Premiers ralliements | Berges de l'Uraal ] Les plus vieux Clans   [Libre][Cri des Premiers ralliements | Berges de l'Uraal ] Les plus vieux Clans I_icon_minitimeSam 16 Déc 2017 - 0:02




Kÿrianos de la 1ère ennéade de Bàrkios
Dixième année du Onzième Cycle


Tes yeux ne peuvent clairement se poser que sur dix d’entre eux, et pourtant ils sont une multitude. Une multitude ici, une légion ailleurs. Si les représentants des clans d’Alëandir n’avaient pas fait le chemin seuls, et en conséquence gonflaient en cette heure les peuplades des berges d’Uraal, c’est au nom de plus de souffles encore qu’ils prononceront leurs prochaines paroles.
La veille au soir, les présentations avaient été sommairement faites, et c’est donc devant une assemblée représentant plus que de simples drapeaux aux couleurs de chaque clan que tu te dressais. Pourquoi n’étiez-vous pas à la table ronde habituelle de la Peth’Idren ? Pourquoi avais-tu insisté pour que la rencontre ait lieu ici ? Pourquoi briser les traditions et ainsi en tirer certains plus loin de leurs territoires que de raison ? Et bien c’était simple pourtant. C’est ici que commencerait votre quête. C’est ici qu’il y a un peu plus de trois siècles les Drows commencèrent en panache leur campagne. C’est non loin d’ici qu’éclatèrent les premiers heurts de la tristement célèbre bataille d’Uraal.


C’est devant ta face, I Emël, que nous parlons
À ton jugement, I Mîngely, nous nous soumettrons
Vers le calme comme vers la tempête nous suivrons le vent
Que rien ne soit ici fait qui aille à l’encontre de tes Voies
Qu’avec fermeté et bienveillance chacun brandisse sa foi

Debout au centre du large cercle tracé par tes frères assis en tailleur à même le sol, c’est à toi qu’incomba l’honneur de conduire la cérémonie, et de faire prêter serment. Chacun de tes vers ils te rendirent dans un écho diffus, chacune des promesses auxquelles tu te soumettais, en se les réappropriant ils te signifiaient qu’elles étaient bonnes, et ainsi lorsque vint le temps du silence d’introduction tous, toi y compris, prirent le temps de peser votre cœur devant La Mère.

La Parole de la Peth’Idren se leva. La Rêveuse de la Peth’Idren se leva. Les deux elfes hochèrent de la tête de concert en ta direction. Ainsi à nouveau la parole te fut donnée.

- Frères, si je vous ai réunis aujourd’hui, ce n’est malheureusement pas pour faire notre éloge, mais pour vous conter nos failles, et à ces mots certains visages, bien que peu surpris, se raidirent ou du moins notre faille, car c’est de celle-ci que découlent nombre de nos tares. Trop nombreux sont ceux d’entre nous ayant abandonné leur fierté, négligé leur audace et choisi d’amoindrir leur valeur. les murmures commencèrent à courir, pour certains profondément outrés, pour d’autres considérant la remarque avec une humilité toute mesurée Trop nombreux sont ceux d’entre nous qui force de chercher à décrypter le travail de La Mère ont laissé pour compte leur propre besogne. Trop nombreux sont ceux d’entre nous qui dans la confusion attendent que l’Anaëh leur ouvre la voie, alors qu’au même titre que les Premiers, nous sommes nés en tant que ses Gardiens.

Tes doigts jouent délicatement de courbes graciles, tandis que tes coudes s’arquent en de solides angles. L’éther court à travers ton corps et sa mélodie résonne à ton oreille. Elle résonne comme la Symphonie, à laquelle elle se mêle dans une fascinante ritournelle. Des formes d’une effrayante précision se tissent entre tes mains, imageant tes dires, et soudain les regards semblent oublier la dureté de ton discours pour imiter celui d’Ilweran, comme toujours subjugué par la magie élémentaire qui lentement mais sûrement deviendrait sienne.

- Pensez-vous sincèrement le désir de croître de l’Anaëh ne dater que du Dixième Voile ? L’affrontement contre Calimenthar, les anciennes guerres face à ses enfants, puis celles nous ayant opposé à la progéniture d’Elenwë… pensez-vous véritablement qu’après que tous aient rongé nos frontières, les racines de la forêt n’aient jamais tenté de reconquérir les terres perdues ? Voilà des millénaires maintenant que nos frères de la Sylve font leur inexorable course vers l’extérieur, avec la lenteur que leur impose leur existence végétale, attendant péniblement que nous le leur autorisions… mais nous n’avons jamais fait que fuir cette responsabilité et à la place cherché le couvert de leurs feuillages pour nous protéger. les doigts tambourinent parfois sur le sol, les esprits travaillent et les patiences flanchent, mais pourtant tous restent respectueux de ton discours, car ils en ont fait serment Et c’est une existence confortable, je vous en conviens, car l’Anaëh sait se défendre seule, mais ne nous voilons pas la face, et voyons les choses pour ce qu’elles sont : lorsque l’Anaëh se défend seule, alors nous devons disparaître d’une équation dont nous sommes censés contribuer à l’équilibre. Pour se défendre seule, une part de l’Anaëh est devenue Aduram, la forêt que tant d’entre vous appelez injustement forêt maudite. Certains d’entre vous me diront que l’Aduram n’est pas née de notre paresse ; qu’elle est née de notre sang, abondamment versé ; qu’elle est née des pleurs arrachés par un carnage dont nous ne pensions pas les hommes capables… mais quelle négligence fut la nôtre lorsque plutôt que de lentement avancer avec la forêt, nous avons laissé les fils d’Elenwë y mettre le pied ? Colère, culpabilité, outrage, curiosité et défiance se côtoyaient dans les esprits alors que des lames factices, certaines de givres, certaines de pierre, entaillaient devant elles des silhouettes aqueuses, dont le sang transparent donnait naissance à des troncs aux nœuds plus tortueux que la magie d’Ellyrion Aduram est une leçon. L’apparition des Drows en est une autre, et les événements du Voile devraient être la dernière dont on aie besoin.

Et à cet instant les lames courbes transpercèrent de concert les silhouettes Eldéennes et leurs porteurs redoublèrent de férocité, semant sur leur chemin les graines d’une forêt plus majestueuse que de raison.

- Nous sommes le plus vieux peuple de ce monde. Aucun autre ne possède nos savoirs, aucun autre ne possède notre sagesse, aucun autre ne possède notre science, et seuls l’artisanat du petit peuple rivalise avec le nôtre… alors pourquoi ? Pourquoi avons-nous peur d’avancer juste sous les barrières de notre foyer ? Pourquoi avons-nous peur d’imposer le respect de l’œuvre à des peuples purement destructeurs courant vers leur propre anéantissement ? Pourquoi nous méfions-nous de la puissance des hommes quand elle n’est qu’une pâle copie de la nôtre, et de celle des Drows alors qu’elle est la nôtre ? Tant que la forêt avance nous nous devons d’avancer, et là où ses plaies la démangent, nous nous devons de les nettoyer. Faire honneur à nos premiers devoirs, voilà à quoi je vous appelle. Enseignons lorsque nous le pouvons, instruisons lorsque nous le devons, mais n'hésitons pas à marcher en avant et à détruire lorsqu'il le faut.


Dernière édition par Estiam Faerin le Sam 20 Jan 2018 - 3:29, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: [Libre][Cri des Premiers ralliements | Berges de l'Uraal ] Les plus vieux Clans   [Libre][Cri des Premiers ralliements | Berges de l'Uraal ] Les plus vieux Clans I_icon_minitimeJeu 21 Déc 2017 - 3:11

Quelques pas en arrière, jusqu’à la place creusée pour toi dans le cercle. Retour à l’ombre pour le premier orateur. Les regards se jaugent au sein du conseil, les convictions s’effleurent sans paroles, l’un observant les rides taillées sur le front de l’autre, tandis que l’autre décrypte le plissement des paupières de l’un. Le silence tombe sur les berges de l’Uraal, tandis que les pensées se forment à travers l’assistance, jusqu’à ce que le premier jugement ne tombe enfin.

- ( Gaëlin ) : J’entends ton raisonnement mon frère, et j’en comprends la logique, mais n’est-ce pas présomptueux que d’assumer de l’investissement de chacun dans la défense de notre foyer ? Je pense parler au nom de presque tous quand je dis que nous donnerions sans hésiter nos vies pour…

- (Oiotar ) : Et donner nos vies dans quel but ? En combattant une menace qui n’aurait jamais dû être ? Je n’irais pas dans le sens de Ruthwentë lorsqu’il parle de paresse, mais qu’il s’agisse de clémence, de crainte, de vains espoir ou simplement d’une forme d’ignorance, nous avons laissé se creuser des brèches à travers nos frontières, et le plus tôt elles seront colmatées, le mieux se portera l’Anaëh.

- ( Melima ) : S’il est le moindre instant durant lequel colmater des brèches a été suffisant, alors il est passé depuis longtemps. Ouvrez-donc un peu les yeux ! Il ne s’agit pas que de l’Aduram ! Jetez l’œil au moindre animal s’approchant des frontières, et vous verrez que quelles qu’elles soient, la faune elle-même devient plus agressive à l’orée des bois. Les Ëalas eux-mêmes sont sur leurs gardes au moindre contact avec les autres peuples, alors il serait temps que nous prenions nos responsabilités et fassions de même ! Aucun d’entre vous ne désire voir l’Anaëh retrouver un peu de sa gloire passée, alors soit, purgeons-là au moins de la peste en son sein.

Sans surprise, Oiotar, guerrier des Walda’ilë, connus pour leur tempérament tempétueux, et Melima, enfant des Cal’ëar, particulièrement touchés par l’empoisonnement de l’Uraal choisirent de s’allier à ta cause. Le premier dans une haine profonde de l’immobilisme dont est capable leur race, et le second car il trouvait en ta personne soutien aux accusations que les siens portèrent autrefois, lorsque les Sombres arrivèrent jusqu’à l’Uraal, en plus d’un meneur décidé à prendre une direction qui permettrait à son clan d’assouvir une vendetta personnelle.

- ( Iolrath ) : Et que faisons-nous ensuite des larmes et du sang versés ? Doit-on attendre qu’ils soient bu par la terre et que pousse une seconde Aduram sur l’Annon ? À moins que ce ne soit depuis le début l’espoir de notre cher Ruthwentë ?

Un hoquet de stupeur transperce l’assistance. Tes yeux se plissent, l’or de tes iris brillant dans l’ombre portée par ton front. Si seulement ils savaient. Si seulement ils étaient capables de comprendre ce qu’est l’Aduram, de comprendre le merveilleux paradoxe qu’étaient sa souffrance et la promesse de vie qui l’accompagnait. S’ils avaient la moindre compassion et la moindre foi, alors jamais ils n’auraient eu à le demander. Un second Aduram ne t’effraierait pas il est vrai, mais vous n’en auriez aucune utilité, ni vous, ni la Mère. Toute la colère des elfes gronde déjà dans l’ancien Linoïn, alors à quoi bon la hurler à qui ne veut pas l’entendre ?

- (Huondil) : Il en faudrait bien plus pour un second Aduram. Reprendre l’Annon comporte des risques, mais ce n’en est pas l’un d’eux. Je ne partage pas l’avis de notre frère quant à notre place devant les initiatives de La Mère, mais je sais étant de ceux ayant toujours vécu près du front, les Sombres être en ce moment au plus bas, et je suis d’avis qu’il serait effectivement une bonne chose de profiter pour leur prendre la dernière place stratégique qu’ils possèdent dans nos terres.

- (Dìllothel) : Vous parlez de la menace Sombre comme s’il était sujet à réflexion de savoir s’il est une bonne chose de l’éradiquer. Que les Noirelfes approchent de la forêt et nous nous devons de les détruire, ne serait-ce que pour ce qu’ils représentent. Une perversion de la force de la Dame Sauvage, voilà ce qu’ils sont. Notre rage de vie, notre ardeur, notre désir de vaincre, mais sans le moindre but, sans le moindre autre objectif que de plaire aux divinités impies qu’ils se sont trouvés forcer d’inventer pour justifier leurs croisades insensées. Prenons exemple sur eux et partons en croisade contre eux, portés par notre véritable Mère. Peut-être qu’enfin alors est-ce que le souvenir de la férocité de Kÿria guérira quelques-uns de leurs Souffles gangrenés.

Tu souris, constatant à cet instant que même si généralement les lèvres le taisent, tu n’es pas le seul à ainsi considérer les Noirelfes comme une part nécessaire de votre être, rendue difforme par l’espace et le temps.

- (Agareth) : Les Drows sont une maladie à guérir, et en cela, personne ne reviendra sur ton jugement Ruthwentë…. Mais n’est-ce pas dans cette optique que tu as construit ton discours ? Il ne me semble pas que tu nous laisses un choix quant à leur devenir… c’est bien la question du reste de l’Anaëh qui t’importe le plus, n’est-ce pas ?

Et à cet instant, l’énigmatique vieille elfe porteuse de fiole venait de soulever simultanément le véritable enjeu de cet entrevue et les sourcils d’une dizaine de ses congénaires.
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MessageSujet: Re: [Libre][Cri des Premiers ralliements | Berges de l'Uraal ] Les plus vieux Clans   [Libre][Cri des Premiers ralliements | Berges de l'Uraal ] Les plus vieux Clans I_icon_minitimeVen 22 Déc 2017 - 13:43

Ton visage se soulève vers les mines inquisitrices de tes frères, émergeant des ombres dans lesquelles il se terrait alors que c’étaient tes oreilles qui cherchaient la lumière. Tu souris, d’un sourire sévère. Loin de la joie béate, mais sans non plus la perversité des esprits machiavéliques, les coins de tes lèvres retranscrivent l’assurance que tu as dans tes ambitions, rien de plus, rien de moins. Ilweran, lui, ne partage pas encore cette aisance sous les regards pesants, et rapidement le dragon-fae aura gagné l’ombre portée par ton dos, tentant vainement de fondre ses écailles de neige dans les dégradés de bruns, de jaunes, de verts et de rouges de ta cape. Machinalement, l’une de tes mains vient lui cueillir le cou et lui flatter la nuque pour le calmer, tandis que le reste de ton corps restait immuable, ce jusqu’à ton expression, marquant comme une déconnexion de ton être avec ce geste de compassion.

- C’est vrai tes deux mains se rejoignent et tes doigts s’entrecroisent les Drows et l’Annon sont loin d’être la seule de mes préoccupations. Tu marques une pause Naëlis. Etherna. Les Wandres. Oësgard. Le Lörn. Les racines de l’Estel s’y immiscent lentement. La Symphonie y chante gorge serrée, mais bientôt il lui faudra s’y déployer, et quand ce jour arrivera, il faudra que les terres soient prêtes à l’accueillir. Bien sûr nous ne sommes pas les Drows, détruire et conquérir n’est pas dans notre nature, et c’est pourquoi j’en appelle à la sagesse des clans pour accepter d’enseigner aux mortels le respect de la forêt qui se présente à leur porte… mais j’en appelle aussi à votre intransigeance pour que tombent les sanctions lorsque l’enseignement faillit.

Un lourd silence, plus fort de signification que ne l’auraient étés n’importe quels cris d’intransigeance, bien que ceux-ci ne tardèrent pas à s’élever.

- ( Iolrath ) Enseigner ? Aux peuples mortels ? Une nichée de ponges t’a rongé une moitié de crâne dis-moi ? Si le temps nous a bien appris une chose, c’est qu’il ne faut pas compter sur les peuples mortels, et en particulier les humains, pour respecter notre forêt. Des alliances les Taledhels ont tenté d’en créer, et rien n’a jamais fonctionné. C’est bien parce que l’Oliya est large qu’ils n’osent pas nous refaire une seconde campagne de déforestation.

Tu te lèves d’un bond, inspirant un vigoureux sursaut à Ilweran, qui à tire d’ailes se sera réfugié sur un gros rocher pour observer la scène de plus haut.

- Alors autant ne jamais rien essayer de nouveau, et leur laisser la jeune forêt en pâture jusqu’à ce que notre foyer s’épuise à tenter de s’asseoir et commence lentement à dépérir. J’accusais la perte de notre fierté, et l’abandon de notre audace, et bien en voilà un bel exemple.

Tu plies les genoux, pousse un coup sec, et d’un agile salto, tu prends quelques deux mètres de hauteur, aux côtés du dragon-fae, et de là tu reprends la parole, ton clair ténor résonant dans l’espace comme s’il fut plus lourde que la plus profonde des basses.

- À quels hommes avons-nous eu affaire jusqu’à ce jour ? Tes doigts se meuvent dans l’espace en des successions de courbes tranchantes, invoquant la glace sur leur passage Des pions. Des pions dirigés par leurs rois et leurs reines. Rois et Reines avec qui les Taledhels ont eu parfois l’occasion d’échanger et d’essayer de nouer alliance. Seulement, les rois des hommes sont vaniteux. Les rois des hommes parce que leurs pions sentent sur eux peser le poids d’un pouvoir inexistant se pensent réellement puissants. Tu baisses le ton, alors que des figures humanoïdes se courent les unes autour des autres dans un conglomérat dominé par l’une d’entre elles, plus grande que les autres Et oui, tant que la soumission des leurs leur offre ce pouvoir ils sont puissant… mais je connais les hommes, et je peux vous affirmer que tous voudraient être aussi puissants, et à défaut de s’élever, s’ils s’en sentent le pouvoir, ils renverseront celui qui est au-dessus d’eux.

Les mouvements des plus petites des statues de glace s’arrêtent, elles s’écartent de leur régente, se regroupent en de petits cercles, et à ce moment l’immense statue centrale fond lentement, jusqu’à d’abord se faire plus petite qu’eux… puis finalement disparaître, refusée par chacun des plus petits cercles.

- Ce ne sont pas les rois, mais les pions qui habitent à nos bordures. Apprenons aux pions à vivre comme nous. Apprenons aux pions l’importance de l’individu comme nous le concevons nous. Montrons-leur la valeur d’une vie. La valeur de leur vie, si courte soit-elle. Éloignons-les de leurs maîtres et bourreau pour nous faire leurs bienfaiteurs. Donnons à des hommes le pouvoir sur leurs propres vies et ils y deviendront accroc, et avec ce pouvoir, mais sans roi pour les unir contre la nature qui avance, ils se verront forcés de s’y soumettre et de vivre selon ses règles jusqu’au jour où en réalisant la liberté gagnée ils comprendront que l’existence est meilleure ainsi. Un coup sec de tes index et majeur, et une partie des figurines volait en éclats Mais s’ils veulent lutter contre la nature, alors luttons. Luttons sans décimer, et leur propre égoïsme se chargera de leur inculquer la leçon.

- ( Gaëlin ) Comment espérer des hommes le moindre respect pour notre nature quand nos cousins des Cités eux-mêmes tendent à l’oublier ? Le peu que les Citadins perçoivent de la Symphonie suffit à peine à les maintenir dans les Voies… alors des mortels, complètement sourds, enfantés par Elenwë, comment espérer une seule seconde qu’ils refusent de se relancer dans un nouveau cycle de destruction après que l’attrait momentané d’une liberté nouvelle soit passé?


- ( Agareth ) Notre sagesse, notre clairvoyance frère. Nos savoirs et notre lien avec cette nature sont la clef. Notre compréhension de cet univers est une chose que jamais les peuplades mortelles ne pourront empoigner… et pour cette raison si elle est proche elle leur est désirable. Jamais nous ne pourrons empêcher les hommes de désirer l’exploitation de leur monde, mais si nous arrivons à créer chez eux le désir de le comprendre, alors au moins obtiendrons-nous d’eux que par l’exploitation qu’ils en font ils ne le détruisent pas.

- ( Calithilon ) Ou alors nous pourrions avouer qu’il n’en résultera qu’une simple campagne par la terreur, qui ne verra de fin que lorsque soit les esprits des hommes aient cédé, soit notre patience ait été épuisée, soit que trop de sang ait été versé.

- Mais l’Anaëh ne vaut-elle pas le coup de prendre un risque ?
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MessageSujet: Re: [Libre][Cri des Premiers ralliements | Berges de l'Uraal ] Les plus vieux Clans   [Libre][Cri des Premiers ralliements | Berges de l'Uraal ] Les plus vieux Clans I_icon_minitimeLun 25 Déc 2017 - 17:28

Un nouveau silence, rythmé par les cœurs gros, battant la chamade, de tes comparses, s’abat sur le Cercle. Aucun n’est réellement sûr de la véracité de ce que tu avances. Aucun n’a entière confiance ni en toi, ni en tes desseins, mais certains plus que d’autres s’y sont laissés happer. Qu’il s’agisse d’assouvir à un désir sanglant de vengeance, de rêver à une Anaëh marchant à nouveau vers ses glorieuses, ou d’une justification à un certain complexe de supériorité, ils sont très peu ceux qui ne se retrouvent dans tes croisades… seulement, ils sont encore moins nombreux ceux à assumer s’y retrouver. Ce que tu chatouilles chez eux en ce moment est quelque chose de primal, le même quelque chose que la Dissonance a su dévoiler chez toi, le même quelque chose que tu auras habilement caché pendant presque un Cycle de vie, malgré les contraintes auxquelles tu te seras exposés. Et leur volonté n’a pas été fragilisée, leurs instincts n’ont jamais été mis à nus comme l’ont été les tiens. De peur de se retrouver en position de puissance si la mort ne venait pas les cueillir, et de s’apprécier en conquérants. De peur de ressembler aux Peaux-de-Suie qu’ils haïssent tant, ils résisteront.

Des murmures s’échangent, des râles de désaccord et des soupirs d’entendement se suivent de manière désordonnée. Un brouhaha généralisé prend possession du Cercle tandis que tu observes depuis la hauteur de ton perchoir, tendant goulûment l’oreille à plusieurs conversations à la fois. Le plus difficile est fait. Le conflit cognitif est installé, et même pour les plus réfractaires maintenant, ce n’est plus qu’une question de temps avant qu’ils ne choisissent de se mettre en marche avec toi. Le peu qui te suivront suffiront à ce que ta démarche connaisse un impact premier, et après que les Chants auront emporté vers l’intérieur de l’Anaëh vos premières victoires, nul ne se retrouvera en position de te contredire ; mais pour l’instant les regards se tournèrent vers La Parole, qui prit place au centre du Cercle.

- ( Ma'hëlnoss ) Tu auras au moins obtenu victoire en ce que tu as su échauffer les cœurs Ruthwentë. Il est cependant maintenant temps de rendre verdict. Que les clans dont les valeurs résonnent avec celles de cet homme se fassent connaître, et que se dévoilent ceux prêts à lui accorder la promesse de leur soutien.

La main de la représentante des Cal’ëar est la première à se lever, suivie rapidement de celle du guerrier Talma’enwa. Plus timidement, une à une les autres se soulèvent, jusqu’à ce que Iolrath, celui des Min’Nolwë, ne referme la marche. Tous. Tous avouent partager ton sentiment. Tous avouent partager tes desseins, et désirer revoir leur forêt dans sa gloire passée. Mais tous ne te suivront pas pour faire de ce rêve une réalité.

- ( Iolrath ) Tes ambitions sont folles, mais elles sont louables, et aucun d’entre nous ici ne ferait la folie de déclarer ne pas vouloir voir grandir et prospérer l’Oeuvre. Seulement tous ici ne sommes pas assez fous pour nous jeter en pâture à des lieux où la Symphonie est faible et les mortels nombreux. Nous Min’Nolwë, protecteurs de la Tuïle, avons conscience que les arbres de l’Annon n’attendent que de pouvoir chanter à nouveau, et pour cela, nous sommes prêts, comme tous ceux ici dont les chasseurs et les guerriers sont aptes à se battre, à chasser les Sombres de nos terres. Seulement il nous en faudra plus pour…

- ( Melima ) Les Cal’ëar sont prêts à le faire. Tes yeux se portent sur l’élancée demoiselle À une condition.

- Je suis tout ouïe.

- ( Melima ) Si tu es bien Ruthwentë, héraut de l’ Ëala de la guérison… alors prouve-le. Prouve que tu es bien celui qui accompagnes la Renaissance.


Tu descends de ton perchoir d’un bond, pour te présenter face à la sceptique. Tu te penches vers elle, lui prends la main, et l’invite à se lever. Et avec toute la confiance du monde, les yeux baissés vers elle et le regard rivé dans le sien, tu prononces les mots fatidiques.

- Nous ne sommes pas bien loin de votre Sanctuaire. Appelles Tochi.

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MessageSujet: Re: [Libre][Cri des Premiers ralliements | Berges de l'Uraal ] Les plus vieux Clans   [Libre][Cri des Premiers ralliements | Berges de l'Uraal ] Les plus vieux Clans I_icon_minitimeMar 26 Déc 2017 - 4:03

Les sourcils de Melima se froncèrent, traduisant d’un sentiment mêlant à la fois l’incompréhension, l’admiration, et un certain sentiment d’humiliation. Eux, les gardiens de Tochi, et jusqu’à la dernière décennie les bénéficiaires de sa bénédiction, ils n’avaient rien pu faire. Les guérisseurs de L’Indilòtëa eux-mêmes s’étaient retrouvés impuissants devant les troubles de la créature empoisonnée par les liqueurs Noirelfiques, et c’est un elfe solitaire qui promettait de l’apaiser ? La représentante des Cal’ëar ne pouvait que se forcer à vouloir y croire, et mettre son orgueil de côté, en espérant que tu puisses remplir ta promesse… ou du moins la promesse qu’elle t’imaginait avoir insinuée.

- ( Huondil ) Vous êtes certains de vouloir prendre ce risque ? Aucun de nos remèdes n’est venu à bout du mal du Tréant d’Uraal. Il ne fait plus que détruire depuis sa corruption, l’attirer ici pourrait signer notre arrêt de mort !

- Ne vous inquiétez pas, il ne vous arrivera rien. Tu siffles, et Ilweran volette jusqu’à toi, te suivant de près vers les bords du lac Il serait bien odieux le chef de guerre incapable de protéger ceux qu’il veut appeler ses compagnons d’arme.

Ainsi l’élancée demoiselle s’agenouilla sur la rive, les doigts se laissant timidement lécher par les maigres vaguelettes s’échouant à cet endroit. Ses yeux se fermèrent, et lorsque ses paupières se crispèrent, à ses pieds la trame se déchira. Modelées par une longue la longue litanie de l’elfe, éther et Symphonie vibrent de concert, traversant la flore tapie dans les profondeurs du lac à la recherche de leur destinataire. Au second mois de Printemps, le temps était doux, et l’épaisse ripisylve Lëandrine cassait la majeure partie des courants d’air, et pourtant, l’on aurait pu jurer qu’un vent froid s’était levé sur votre assemblée. Les yeux s’écarquillaient, les uns se demandant quel fou pouvait oser défier un des Esprits de la Nature, tandis que les autres accusaient l’imbécile qui lui faisait assez confiance pour risquer leurs vies à tous… et pourtant, qu’il s’agisse d’une forme de confiance ou d’une totale inconscience, personne ne fuit, et tout le monde attendit, l’oreille tendue aux Chants, des heures durant, sans penser à se sauver une seule seconde. Quand Melima s’effondra, épuisée, tous regardèrent au loin, glisser vers eux les branches du Tréant, maître de la flore d’Uraal.




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Tòchi , Tréant d'Uraal





Tes yeux se fermèrent un instant, et tu te saisis de ta cape pour l’enlever d’un trait, soupirant bruyamment alors qu’elle touchait le sol. La mélodie perpétuelle dans laquelle tu vis redoubla d’intensité alors que s’illuminait le pendant de saphir à ton oreille, et que d’une large rotation des bras et du torse, tu t’élançais à la surface du lac, suivi de près par un dragon-fae bien au fait de la dangerosité de l’entreprise. Ce que le reptile redoute des races pensantes, il l’a bien vite oublié devant un adversaire qui au même titre que lui est une des créatures de la forêt.

Glissant à la surface, porté par l’eau elle-même, tu répètes une série de trois gestes devenu un réflexe aussi vieux que ta maîtrise de l’élément de fournaise. Les trois fées te cortègent, et ainsi commence l’affrontement. Le titan que tu affrontes, le corps moitié au-dessus moitié sous l’eau n’est pas la plus faste des créatures, ralenti en plus par le poids de l’onde, mais là où tu n’es qu’un fragile insecte devant lui, sa peau est faite d’entremêlas d’écorces parmi les plus résistantes dans cette forêt. Le jeu du chat et de la souris est bien vain, lorsqu’en tant que souris on se sait bien plus prompt à l’épuisement que le prédateur. Mais là n’est pas la question pour l’instant. Hors de portée des griffes du monstre végétal, tu le harcèles de trios de traits élémentaires. Tu fouettes l’air de ta main et les sphères jumelles flamboyantes de Ruivërcania s’élancent vers le mur d’écorce ; ton poignet décrit un soigneux demi-cercle et c’est un trait d’eau glacée soufflé par Luimërcania qui s’abat juste là où étaient allumées les braises ; ton poing martèle le vide et des ailes de Kemërcania jaillissent des lames minérales qui sifflent dans l’air jusqu’à aller trancher les tissus fragilisés.

- ( Gaëlin ) Mais qu’est-ce qu’il fait ! Il faut l’arrêter !

- ( Huondil ) Attends ! le guérisseur attrape son confrère par la main, l’empêchant de s’élancer en direction de la scène de bataille et certainement vers sa mort Il y a plus d’une manière d’obtenir guérison.

- ( Gaëlin ) Il est en train de s’en prendre à un des Gardiens de l’Anaëh, et vous essayez de le défendre !

- ( Huondil ) Notre façon a échoué, nous n’avons plus aucune raison de faire entrave à la sienne. Il ne tient qu’aux Cal’ëar d’y faire objection.

- ( Gaëlin ) La seule représentante des Cal’ëar ici n’est pas en état de faire objection. Dire que j’ai pensé vous faire confiance pendant le moindre instant, vous n’êtes qu’une bande de… uff

Le souffle coupé, le chasseur retombe sur son postérieur, constatant avec colère l’attitude du dragon-fae dont le crâne vient de violemment lui percuter la poitrine, et avec méprise celle du camarade guérisseur ayant profité de l’instant pour se saisir de lui et l’immobiliser. Soi-disant pour son bien.

Les minuscules brèches creusées dans le ventre du Tréant aquatiques sont à peine visibles, et pour cause, pour peu qu’elles ne soient pas constamment creusées, elles sont promptes à se refermer. Courroux ou respect, ce que nourrit la créature envers son minuscule adversaire est suffisant à la pousser à faire appel à plus de pouvoir que de simples et inefficaces frappes contondantes. S’il était réputé apporter aux Cal’ëar fortune et fertilité, c’est que Tochi est douée d’une puissante magie de vie, qui il y a peu de temps encore magnifiait la flore des abords de son domaine.
Sous la surface, les racines courant jusque sous l’Uraal et les tiges des herbes aquatiques frémissent, faisant légèrement ondoyer la pellicule d’eau. La battue de ta mesure s’accélère, et sur ce temps fort ton prélude prend fin. Il se hâte le tempo sur les premiers accords de la Courante. L’amas de matière végétale perce l’épiderme aqueux à ta recherche, comme un millier de serpents ne faisant qu’un, prêt à te dévorer entier. Tu te cabres à l’approche de la chose, et d’un moulinet de poignet, à la faveur de la fée des eaux, tu fais un extraordinaire premier bond en arrière. Tu te réceptionnes ensuite à la surface de l’eau comme s’il s’agissait d’un matelas de plumes, enchaînant les acrobaties pour éviter les limbes vengeurs et les branches mortelles. Tes familiers suivent ton rythme, nourris à chaque seconde d’un peu plus de ta magie, et bientôt Luimërcania n’est plus. C’est un millier de courants comme des serpents de cristal qui te portent et te permettent de pleinement exploiter l’agilité qui t’autorise l’utilisation d’une telle magie, mais combattre la flore n’est pas chose aisée. Dans un instant désespéré, tu t’accroches à l’une des griffes gigantesques de ton adversaire, entreprends de l’utiliser comme tremplin, mais l’écorce dont il est fait tente de te garder auprès d’elle. Ce sont les ardentes flammes bleues de l’oiseau qu’est devenu Ruivërcania qui te libèrent de ce piège, tandis qu’alors que ton poing se referme, les mâchoires d’un grand poisson de pierre arrachent deux doigts à la main qui tente de se refermer sur toi, te renvoyant à ton jeu d’évitement.

- ( Melima ) Il… la jeune shaman se réveille péniblement Il est toujours vivant ?

- ( Oiotar ) Il tient bon, pour l’instant.

- ( Melima ) Je…

- ( Gaëlin ) C’est son combat. Epargne-toi les remords.

Les plumes de l’oiseau comme une myriade d’épées tranchent dans les chairs subérifiées du titan, lui forçant un mouvement de recul, qui ne sera pas suffisant pour l’empêcher d’écraser sa paume contre la figure de bouclier qu’est le coléoptère adamantin s’étant dressé entre lui et toi. Tu n’es pas directement touché, mais la violence de l’impact te propulse malgré tout vers le haut, t’écartant de ton armée élémentaire. Pour le mieux. Tu lèves le poing vers le ciel, appelant à toi tes soldats de terre, et tu te laisses tomber, face en avant. Les racines déjà dansent juste sous la surface, prêtes à t’accueillir, mais jamais tu n’arriveras jusqu’à elles. Ton poing s’écrase dans une exuvie pisciforme qui éclate tout bonnement sous l’impact, et ce sont tes serpents qui te jettent ensuite loin des ronces de ton adversaire. Tu glisses, confiant, t’éloignant de la zone de danger direct alors que les éclats cristallins se rassemblent autour d’un cœur de feu. Lorsque tu hurles ton retour en direction de la bête, ton cri est doublé des flammes que souffle le dragon pyroclastique.

Un râle de douleur déforme encore un peu plus le Chant déjà Dissonant de Tòchi, alors qu’il verse sa rage dans un assaut de plus. Des gerbes d’eau comme des montagnes se soulèvent, poussées vers le ciel par ce qui semble être la flore entière du fond du lac. C’est la fin. Avant que la pellicule d’eau ne soit crevée tu l’emporte plus haut, tu l’emportes vers le ciel en des dizaines de bras cherchant à cueillir les nuages, des bras qui te portent vers le haut. Et puis les lianes brisent ta création, et à nouveau, sans soutien tu tombes. Tu ouvres les bras, les envoies vigoureusement vers l’extérieur, et tu vrilles, en chute libre. Tu hurles, fermes les poings un instant, appelle au souffle de feu pour te libérer le passage, et là où flottent dans l’air les restes calcinés de l’arme adverse, tu termines ta chute, pieds envoyés avant, mais paumes vers l’extérieur, et tu crèves la surface de l’eau.

Un instant de flottement, tes confrères se demandant si tu avais finalement décidé d’accepter la mort, ceux initiés par la magie cependant sachant très bien que si tu n’es pas encore mort, tu es même toujours bel et bien en pleine possession de tes moyens. Le reptile de pierre et de feu vole toujours, décrit toujours des cercles autour de Tòchi, attendant tes prochaines commandes.

Et tout le reste alla très vite.

Le souffle de feu.

Le lac qui te recrache.

Les cendres recouvrant le Tréant, soumises à ta géomancie, le recouvrant d’une gangue cristalline.

L’ascension du dragon de glace.

Celui de glace ouvrit les ailes de toute leur envergure, et un froid inimaginable prit possession de son immédiate proximité. L’eau récupérée du lac, l’eau récupérée de l’air, le tout se condensa en une lance de glace pure, que bien peu de flammes auraient su faire fondre.

- Leryätye !

Le dard gelé s’écrasa en plein milieu de la poitrine du Tréant d’Uraal, fracassant toute la structure cristalline ayant fragilisé son corps, et détruisant par la même occasion l’entièreté de sa part émergée. Le géant était vaincu. Ta besogne était cependant loin d’être terminée.
Là où se trouvait à l’origine le buste de Tòchi, à l’intérieur de la cage thoracique de bois partagé entre calcination et engelures, se trouvait un fruit. Gigantesque. Rouge comme le sang. Le cœur de la créature. La source de son pouvoir. Avant de terminer ton œuvre, avant d’accomplir ce que tu as promis, tu savourerais ta victoire. Quel gâchis aurait-ce été que de ne pas s’approprier au moins un peu de la force d’un tel opposant.

- Hantalë, frère.

Cérémonieusement, tu dévoras du cœur du grand Ebène jusqu’à en être repus. Maintenant venait le temps de la fin. Tu inspiras longuement, fit de même en expirant, et de tes mains, puis de tes bras entiers tu entrepris de décrire de complexes arabesques, aux formes immortalisées par les gouttelettes laissées en suspension dans le sillage de tes dix doigts. Bientôt la carcasse de la créature dont les Cal’ëar sont les gardiens devint le théâtre d’un étrange ballet. La lenteur avec laquelle se contracte puis se tend chaque fibre de ta musculature dans l’ésotérique chorégraphie est particulièrement saisissante, car elle permet finalement de réaliser la légèreté et l’habileté qui sont les tiennes dans ta pratique de l’Art.

Tu danses, et d’abord, les remous qui agitaient la surface disparaissent brutalement, faisant de tout un pan du lac une surface aussi lisse que le verre. Tu danses, et ensuite, le verre se met à pulser, d’un battement régulier. Tu danses et la pulsation se creuse, ses vallées se font plus profondes et ses crêtes plus hautes. Tu danses, et les abysses sont comme prises d’une profonde mélancolie. Ces pas, ce rituel, il est bien plus ancien que toi. Ce rituel, c’est une prière, une prière pour les blessés, une prière pour la renaissance.
De l’eau jaillit l’eau, quatre gueules béantes s’allongeant sur des mètres et des mètres de corps serpentiforme. Les vieux serpents, les pères de la Folle, l’une de ses nombreuses apparences. Tu danses et ils tournent autour de vous comme des prédateurs, mais ils ne se rapprochent pas. Ils se contentent de faire leur révolution, de plus en plus vite, de plus en plus énergiquement. L’atmosphère s’alourdit dangereusement alors que leur course s’oriente vers le haut, que leur parcours ne décrit plus un disque mais une sphère, qu’ils t’enferment avec le cœur de l’Ebène géant, et qu’ils ne plongent droit sur vous, tous crocs en avant. Ce n’est que de l’eau, diraient certains. Ce n’est que de l’eau, mais tu sais à la brûlure qui te lacère les jambes, marquant la fin de ton rituel, que l’Inconstante vient d’un peu plus te marquer.

Le Cœur a été dévoré, et seule en reste la graine, brillante d’une lumière éblouissante. Sous la bénédiction de l’Ëala des eaux les premiers cotylédons du cœur de Tòchi voient la lumière du jour. Par la grâce de Mëlien, la créature naquit à nouveau, libérée de la Corruption. Car ce que la Folle crée, elle est loin de toujours le tordre.

Tu regagnes la rive d’où tu viens à la nage, épuisé, peinant à traîner tes membres douloureux, pour retrouver un Conseil sans voix, et une Shaman des Cal’ëar en pleurs, incapables de te remercier autrement.

Tu n’es ni un menteur, ni un imposteur. Tu es Ruthwentë, celui qui apporte le changement.

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