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 S'apprendre à nouveau [Louis]

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Alanya de Saint-Aimé
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MessageSujet: S'apprendre à nouveau [Louis]   S'apprendre à nouveau [Louis] I_icon_minitimeDim 24 Déc 2017 - 1:38


L’éperon rocheux formait un délicat horizon, comme une belle Dame que l’on ne pouvait prendre. Car Chrystabel était bien cela : assis à ses pieds, les gens du Nord patientait que la Jouvencelle offre le premier acte d’amour. Quelquefois, audacieux, les braves s’en allait plus au-devant – par-delà même du ruisseau qui coulait en contrebas – et rarement s’en revenait. Car elle était farouche, la Belle !  Point apte à se laisser monter par les mains calleuses de quelques grivois bonhommes, elle balayait çà et là de quelques traits les malandrins impatients. Alors, elle plaquait ses mirettes énervées sur la colline qui faisait face à l’Est, espérant ainsi décourager son assaillant ; c’était ne point connaître ces Messieurs ! Les étendards fièrement dressés, ils s’agitaient au vent qui s’engouffrait dans le cœur du Royaume. A ne point douter, qui du Corbac – maudit soit-il !- ou du Phénix serait là la dernière question qu’il se faudrait résoudre avant d’attendre la bouillonnante Diantra. Le Brochant était un homme solide et, la plupart du temps, d’une patience infinie. L’on ne pouvait guère en dire autant des Velteriens, mais bon ! Ils faisaient une bonne femme à prendre – une de plus dans cette marche vers le Sud. Au moins, portant le siège sous les murs tremblants des couards, ils seraient utiles.

Jusqu’alors ils étaient allés, de château en hameau, rapinant ce qu’ils pouvaient sur le passage. Et le bon Marquis avait levé mille homme rien que pour cela ! Ah certes, les pertes étaient peu nombreuses, à l’image surement des butins qui restaient maigre. Et frappant à droite et à gauche, Ancenis puis Hautval s’était rendue, comme l’on aurait pu s’y attendre : c’était deux terres dans tête, qui se battaient pour un fantôme ; alors quand la Blanche fût totalement démise, l’on donna les clefs aux Serramirois pour qu’ils ferment la porte derrière eux. Aussi les rangs s’étaient vus grossir de deux milles hommes supplémentaires, avec à leur tête les jeunes enfants de la Sorcière Hautvaloise. Captives inconscients, se doutaient-elles seulement des répercussions qu’allait avoir les largesses de l’ancien couple de traitres ? Bien sûr que non, elle n’entendait, à vrai dire, que peu de choses. Au moins animaient-ils les conversations des soldats, qui lentement s’était désintéressés d’Elle. De celle qu’on appelait à mi-mot : la Veuve Noire.

Et ce matin-là, Alanya se tenait dans le vent, observant sans bruit la cité qui se découpait du ciel azur. La région avait dû être fort belle – avant les guerres et les armées. Et à ne point douter, Chrystabel n’avait été conçue pour faire face à ce qui l’attendait ; car à peine avaient-ils posé le camp que des renforts s’en étaient venus de Serramire et d’Alonnan : des troupes et des têtes bien faites, qui s’étaient mis à ouvrager les machines de siège. La soldatesque s’était retrouvé en trois jours tantôt bucheronne, tantôt ouvrière mais cela importait peu. Bientôt, les lignes se renforceraient de balistes, mangonneau et autres trébuchets ! Alors les pierres perdraient de leur fierté et les lopettes sodomites qui se planquaient bien chaudement seraient à la merci de la volonté du Nord. Et enfin – oui enfin ! – la justice royale serait rendue. Non pas que l’Alonnaise était particulièrement belliqueuse, mais il lui tardait de retourner auprès des siens. Elle se rongeait les sangs ici, à regarder les jours s’éterniser et la muraille ne point tomber. Elle craignait pour sa fille, pour sa sœur, pour son frère avec qui elle partageait quelques journées mais surtout pour Lui. Bien qu’elle n’aurait pu espérer mieux, sa lettre n’avait jamais eu de réponse et aucune nouvelle ne parvenait de l’avancée Berthildoise. Elle espérait simplement ne pas avoir fait d’erreur, pas une de plus…

Et au loin, on entendit les premiers cors s’élever, haut et fort. Alors son cœur se souleva, et son regard se perdit dans la plaine sans rien n’y voir encore. Les longues minutes de silence s’estompèrent enfin quand, elle se retourna vers Odias qui s’était tenu là – dans le même mutisme. Surement songeait-il aux même choses, dans la fraîcheur matinale.  « Mon ami, faîtes savoir que nos alliés s’en viennent ! ». Et n’attendant même pas sa garde qui dû forcer le pas pour la suivre, elle se dirigea vers le campement. Le ventre noué, elle oscillait à présent entre l’excitation et la peur.


Dernière édition par Alanya de Broissieux le Jeu 4 Jan 2018 - 12:53, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: S'apprendre à nouveau [Louis]   S'apprendre à nouveau [Louis] I_icon_minitimeJeu 28 Déc 2017 - 23:43




Ah certes, tous –ou à peu près- connaissaient leurs tâches, lorsqu’il venait temps d’ériger le campement. Et pour l’occasion, les installations n’avaient rien d’un baraquement de fortune, tout au contraire : elles étaient montées pour durer. Évidemment, l’amélioration venait avec le temps, mais les fondations de leurs quartiers se devaient d’être correctement disposées. Or, la tâche n’avait rien de simple. Il fallait pouvoir circuler librement, tout en entassant la bleusaille. Il fallait corder adéquatement les abris afin de séparer les quarts de métiers, sans toutefois négliger les espaces pour les supérieurs. Protéger les réserves de victuailles, sans s’encombrer également d’iceux. Et le tout était un art bruyant, auquel se devaient de coordonner le tout, nombres de voix portantes, en pointant dans toutes directions leurs demandes avisées comme des ahuris. Et Louis, dans tout ce brouhaha, ne s’octroya aucun congé, venant lui-même mettre main à la tâche, afin d’abréger le fardeau qui pesait sur ses hommes affamés et exténués. Et si certains se seraient étonnés jadis de voir le régent s’adonner à d’aussi basses besognes, il n’en était désormais plus rien. Car voyez-vous, depuis le début de leur campagne, il avait eu le temps de se lever, le voile de méfiance et de doute qui pesait sur les agissements du cerf. Comment était-ce possible, qu’un homme de son lignage, accepte délibérément de se mêler à la roture et d’en partager leurs pensums ? Eh bien, la réponse était si simple qu’elle en venait difficile à digérer : Louis était un homme bon, bienveillant et qui avait à cœur le sort des siens. Et plutôt que de voir ses appartements dressés les premiers, il préférait savoir quelques paillasses supplémentaires prêtes à accueillir le crépion des siens, au détriment de son propre confort. Qui plus est, rien ne lui empêchait de cogiter tout en ensemençant le sol de billots et de bâtons prêt à soutenir les voilages des tentes.

Le labeur avança de bon train, mais hélas les soleils faiblissaient et avec leur inanition, emportaient avec eux la clarté nécessaire au bon déroulement de leurs travaux.


« Qu’on somme les marmitons, afin qu’ils fassent pour de bon taire les gargouillis des chambrelans! Et qu’on pète quelques tonneaux, afin de souligner le début de cette bataille, mais aussi la fin de cette guerre. Car demain je vous le dis, tous devrons se contenter du souvenir de cette boisson, car nous n’en re-goûterons pas de sitôt. » Annonça le régent aux pauvres hères qui, peut-être voilà, savoureront pour une ultime fois un peu de bonheur.

Et pour le cerf de Sainte-Berthilde, la repaisance ne lui semblait pas de si bon goût, alors qu’une pomme, bien plus savoureuse, était à portée de main. « Votre Excellence! Où allez-vous ? » Demanda Claudel, l’un des égides qui ne quittait que rarement l’ombre du cervidé.
« J’ai fait tardé ma venue au Brochant, il me faut de suite corriger le tir et au moins lui annoncer de vive voix que nous sommes fin parés pour la suite des événements. » Répondit le régent, sans être en mesure de masquer son sourire jovial.
« Vous cachez quelque chose, monseigneur. »
« Je ne mens jamais, mon ami! Mais il n’est pas impossible en effet que j’y fasse un croche au campement Alonnais. Et que je m’y perde, au passage. »
« Comme il vous plaira, votre Excellence. »
« Oh et, Claudel. Gardez-moi à becqueter, vous serez gentil. »

C’est donc ainsi, départi de son harnois d’apparat, mais toujours couvert d’une cotte de maille ainsi que d’un tabard aux caractéristiques de son armoirie familial, qu’il conquit les allées des campements en direction de la petite Alonna. Toute suite, on y voyait les changements de styles, de couleurs mais aussi du franc parlé Alonnais. À son passage, certes nombres de genses trouvèrent tout à coup le sol bien affriolant des yeux, en guise du respect qu’inspirait son rang. Pour d’autres, Louis passa incognito et même si ceux-là même ne daignèrent pas même le saluer, il n’en eut cure. Car ce dernier n’avait d’yeux que pour la plus hautes des tentes, se dressant envers et contre tous, celle qui inspirait la noblesse, celle qui sans équivoques, ne pouvait qu’obombrer l’arachnide des Trois-Murs …

Deux molosses postés devant le portail d’entrée, gardaient a priori bec et ongle le contenu de l’établissement, mariant à cet effet leurs deux hallebardes intimidantes. Et ce ne fût guère la venue de Louis, qui leur donna envie de cesser leur embrassade métallique. « Halte, qui que vous soyez. » Aboya avec sang-froid, le baveux garde du corps.

« Je vous conseille ardemment de prendre pause de votre sinécure, car il me faut séance tenante m’entretenir avec votre maîtresse. » Rétorqua Louis, se montrant magnanime pour une première et dernière fois. L’anonymat pour cette occasion, ne l’enchanta pas plus qu’il le fallait.

Et au chien de consulter son ami du regard, avant de répondre.
« Qui que vous soyez, vous ne … »

« Si vous ne vous ôtez pas de cette ventre-dieu de porte, je fais la promesse devant tous que plus jamais vous n’aurez la chance de tenir quoi que ce soit entre vos dix doigts de maroufle. Je suis Louis de Saint-Aimé, Régent de Sainte-Berthilde, alors ôtez-vous une bonne fois pour toute et guerpissez hors de ce campement pour la nuitée! » S’énerva Louis, la main venant par automatisme, se jointer au pommeau de son glaive, celui-ci confortablement reposé dans son fourreau. C’est que le jeune Saint-Aimé jugea qu’il avait suffisamment patienté, entre son triste départ d’Alonna et l’escarmouche de Valdrant. Plus rien ne lui barrerait la route et il irait jusqu’au bout des choses, car désormais il était certain. Ce soir, il l’embrasserait. Or, lorsque s’écartèrent les statues immuables qui servaient de gardes, Louis chassa de la main les voiles de la porte et s’introduit dans la tente de son aimée, demandant d’un ton enthousiasmé par sa dernière montée de lait :

« Alanya mon amie? »


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MessageSujet: Re: S'apprendre à nouveau [Louis]   S'apprendre à nouveau [Louis] I_icon_minitimeLun 1 Jan 2018 - 2:55


Elle s’était réfugié sans attendre dans sa hutte où s’affairaient déjà quelques mains serviles. Nul ne sait vraiment combien de fois elle en fit le tour, ni même à quoi elle pensait alors ; elle tournait et tournait – ne prenant pas garde aux gens qui bougeaient autour d’elle, parlant sans s’écouter, ordonnant sans y avoir vraiment le cœur. La belle Alonnaise était pensive, plongée dans des chimères, l’œil vague. On lui apporta de l’eau, dans laquelle elle se débarbouilla avec ardeur pour reprendre ses esprits sans succès. Inquiet, ses laquais veillèrent sur elle jusqu’à ce qu’elle les congédie – exaspérée. Pour sûr, quelque chose ne tournait pas rond et cela ne s’arrangea point lorsqu’on annonça l’arrivée officielle de l’ost Berthildois. Bien qu’elle l’eut vu venir plus tôt, par-delà les champs à l’horizon de Christabel, cela lui coupa la chique pour de bon. Le cœur au bord des lèvres, elle n’osait même plus s’aventurer au dehors de ses appartements de fortune. Son palpitant s’emballait sans raison, et la nausée lui prenait les tripes à chaque pas : bon sang, elle ne parvenait même pas à comprendre pourquoi ! Les heures s’égrainèrent dans le même morne silence quand le grabuge au-devant d’elle l’extirpa de ses songes ; alors, la voix raisonna forte et belle, comme lorsqu’elle l’avait quitté quelques énnéades plus tôt aux marches de son castel.
L’homme pénétra à l’intérieur, sans attendre ni permission ni refus. Il s’était emparé de sa chance et, les yeux ronds comme des soucoupes elle ne bougea plus. Sa barbe avait poussé, et elle ne remarqua même pas ses vêtements crottés par les longs périples et les rudes conditions. Ses lèvres s’entrouvrirent une première fois pour mieux se refermer aussitôt, stoïque. Eut-elle vu un fantôme que son visage aurait été aussi blême qu’à cet instant. « Vous êtes vivant ». Voilà la seule vérité éclairée qu’elle trouva à lui dire. Ses doigts se serrèrent sur le tissu de ses habits pour les empêcher de trembler de trop.
« J’ai cru, à un moment, y laisse ma peau. Et je me suis souvenu de cette promesse que vous me fîtes si je prenais exil jusqu’au Royaume de Tari ».
Elle fronça les sourcils, la nausée lui avait repris. A présent, elle savait ce qui lui causait tout ce mal ; il se tenait là, bien droit et le sourire avenant. « Vous en avez mis du temps… ». Impossible dès lors de savoir de quoi elle parlait : avait-il tardé à arriver au siège, ou ici, devant elle ? Et en cet instant, elle avait perdu toute sa splendeur : soudain plus fragile – plus humaine en somme -, elle faisait pâle figure face à l’imposant gaillard.
« Si vous saviez comme il me déplut de vous savoir ici, sans être en mesure d’accélérer la cadence… ». Il osa finalement pénétrer pleinement l’endroit en s’approchant d’elle de quelques pas. Elle le suivait du regard, droite et pourtant bien moins sereine que lors de leur précédente rencontre. Il avait décidemment bien grandi durant le peu de temps où ils s’étaient séparés. Le garçon balbutiant avait laissé la place à un homme, un vrai. Et elle voyait son poult s’emballer bien contre son gré. La Baronne de Glace se fissurait peu à peu pour laisser apparaître une toute autre fleur, bien moins solide – et par beaucoup de choses plus délicate. « Je me languissais ». Il continua sa marche d’un pas limpide, il resplendissait d’assurance. Il dévorait la distance comme un ogre affamé jusqu’à parvenir à poser ses mains rudes sur ses joues dans une délicatesse qu’elle ne lui connaissait guère. « J’ai vu la mort, Alanya… Et j’étais terrorisé. Pas de prendre pour maison de royaume Eternel, non, mais de n’avoir jamais eu le courage de te convaincre ». Et à peine les mots eurent-ils franchit sa bouche que déjà cette dernière se plaquait sur la sienne sans attendre son reste, prenant comme l’envahisseur prenait son tribut. Il n’avait laissé de place au hasard, et l’étreinte n’avait plus rien d’amicale : il était transit d’un amour qu’elle ne comprenait pas – ou mal. Sa langue débattait avec la sienne dans une conversation passionnée, intense, pleine de fougue à mille lieues de l’innocence de leur rencontre.
Et alors, dans un élan de désespoir, elle se laissa sombrer. Elle épongeait encore la meurtrissure de son cœur avec la naïveté d’un premier amour et – à vrai dire – peu lui importait à cet instant. Elle répondait avec tant d’acharnement à ses caresses qu’elle se retrouva bientôt acculé par l’immense géant contre la table. Elle ne l’aimait pas, c’était chose certaine car il fallait à son cœur bien plus de temps pour cela, mais au moins l’appréciait-elle assez pour ne point le repousser davantage. Elle le trouvait d’une grande sympathie, et le temps à ses côtés n’était point désagréable alors, elle se laissa tenté. Oubliant un instant – peut-être deux – les contraintes de leur rang, elle ferma les yeux, laissant le feu s’emparer de ses tripes. Et alors qu’elle ne le regardait plus, l’image de l’Anoszia lui revint – comme une douce amertume – qu’elle dégusta avec fureur. Louis n’était plus Louis, et alors elle laissa s’échapper tout ce qu’elle savait ressentir pour un homme. Puis la silhouette Ydrilote s’effaça et le rêve laissa place à la terrible réalité. Ils s’étreignaient et pourtant il était encore bien loin de ce qu’elle put éprouver pour le suderon. Peste ! Elle voulait essayer, elle le voulait vraiment à tel point que finalement elle parviendrait à se convaincre. Ce n’est d’ailleurs pas elle qui rompit le baiser pour la première fois. Le Berthildois partit sitôt fait à l’assaut de cou. Son souffle la fit frémir, alors que ses doigts graciles se déposèrent sur sa joue où les poils avaient pris place en nombre. Elle lui trouvait un air plus viril d’ailleurs, avec la barbe. « Vous m’aviez tant manqué ».
« Vous avez changé Louis ». Cela avait été dit dans un frisson et sans médisance. Elle le trouvait différent, voilà tout. Plus adulte, plus mûr, plus audacieux.
« J’ai toujours su rester le même, Alanya… Mais la mort ici guette quiconque s’y trouve et je me refuse à elle. Pas tant que je vous aurais à mes côtés ». Et il retourna à la conquête de ses lippes, en se dressant devant elle de plus belle. Il s’affirmait et elle aimait ça. Alors, elle se laissa aller de nouveau dans ses travers, dans la luxure si facile et si légère…
Non ! Les yeux s’ouvrirent de nouveau sur le monde et elle laissa la bouche du Saint-Aimé orpheline, s’écartant un peu. La raison venait de l’emporter, mais pour combien de temps encore ? « Nous ne pouvons pas… ».
Le souffle court, ils se regardaient tous deux. Lui aussi s’était emballé par un élan d’héroïsme, perdant alors l’haleine dans une course effrénée. « Et pourquoi pas ? Est-il une règle qui vous empêcherait d’être l’hôte d’un homme, qu’il fusse soldat ou noble ? ».
« Ce n’est pas cela Louis … ». Elle soupira. Il se faisait plus crédule qu’il ne l’était déjà, et même si cela lui coutait, il restait préférable qu’ils s’en tiennent là.
Il paraissait légèrement contrarié, et se recula pour lui laissait assez d’air, les deux mains posées sur ses hanches. Il avait la mine bien plus grave qu’auparavant. Elle aussi s’était vu affublé d’une tronche bien moins joviale – peut-être même mélancolique. « Alors expliquez-moi… ».
« A quoi nous avance-t-il de faire cela ? Nous allons souffrir et pourquoi ? Pour rien ». Elle se glissa hors de l’étreinte qui fût la leur, glissant de la table désordonnée jusqu’à un pichet et des coupes posées sur un petit guéridon non loin de là. Le vin savait panser les blessures, mais celle-ci la baronne en douta un peu. On ne pouvait prétendre qu’elle n’éprouva rien pour le régent du Nord en cet instant ; alors la vérité la peinait presque tout autant que lui.
« Alors n’en faisons rien. Mais je n’en soufrerai pas moins, car je sais désormais ce qu’il m’en coûte de me tenir à distance de vous », lui avoua-t-il. Il s’approchait lentement, comme l’on approchait un animal blessé. Il ne voulait pas risquer de la voir repartir plus loin encore, alors que la belle restait partager entre l’envie de le rejoindre et celui de le repousser définitivement.
Sa main retrouva le chemin de sa joue, l’œil triste. « Je le sais ». Et de l’autre bras, elle lui tendit son calice plein. C’était le moindre dédommagement qu’elle puisse lui offrir.
« Dès que les chaînes seront passées à Christabel, je réglerai devant le Corbac *maudit soit-il* cette question. Je vous en fait la promesse, je le jure ». Et elle était bien prête à le croire tant ses prunelles brillaient de détermination. Non, c’était certain : Louis de Saint-Aimé était devenu un grand homme.
Le liquide rougeâtre coula dans sa gorge aussi âprement que la dureté de la situation. Si proche, ils devaient se tenir à présent si loin que cela en était douloureux. « Je vous fais confiance mon ami ».
Le chevalier d’appuya sur le rebord de la table, goûtant lui aussi de la liquoreuse boisson. Peut-être espérait-il que l’ivresse l’emporte sur tout autre chose ? « Parlant du Corbin… Avez-vous su vous tenir suffisamment à l’écart de la guerre, qu’elle ne vous lève d’ores et déjà le cœur ? ».
« La guerre a été plutôt calme pour nous. Quelques escarmouches mais les affrontements n'ont jamais été trop sanglant. Et vous ? ».
« Des citées se sont rendues, de gré ou de force ... Et nous voilà, devant la dernière pierre de ce félon monument ».
« Et nous voilà ». La phrase était fort bien choisie. Elle ne pouvait pas s'esquiver de son regard. La pièce paraissait bien petite à ce moment-là. Presque étouffante tant le silence comblait les vides entre eux. Elle n’avait rien trouvé de mieux, et à la fois, elle n’aurait pu trouver plus explicite : ils se tenaient tous les deux là, à se regarder sans pouvoir s’adonner à ce qu’ils avaient envie tous deux.
« Je suis entré ici en conquérant, car ici vivait le seul joyau de la péninsule que je convoitais. À nouveau on m'en interdit l'accès, mais point de le regarder, de l'admirer et de le contempler. Me voudriez-vous ailleurs qu'ici, mon amie ? ».
« Non Louis. Vous m'avez pris au dépourvu voilà tout. Mais racontez-moi ce qu'il s'est passé depuis votre lettre. Avez-vous reçu ma réponse ? ». Elle changeait de sujet aussitôt, ne voulant pas nourrir ses espoirs – ou certainement craignait-elle la vérité aussi. Il était bien plus simple d’omettre que d’avouer certaines choses : ses sentiments faisaient partie de celles-ci.
« Parlez-vous de ce mémo auquel je voue mes premières et dernières pensées quotidiennement ? Bien entendu que je l'ai reçu et pis encore, il ne quitte que rarement ma giberne ».
« Je suis heureuse qu'il vous donne la force de ne point mourir alors ». Soudainement plus taquine, elle retrouvait un peu de la contenance qu’on lui connaissait. Elle était d’ailleurs bien plus à l’aise dans ce registre.
« Je ne vous connaissais pas naïve, ma belle amie. Cette dépêche n'y est pour rien en ce qui attrait mon souhait de vivre. C'est de vous savoir capable de venir m’occire par l'au-delà si j'en venais à trépasser, qui m'inspire à la vie ».
Elle lui sourit franchement. « C'est bien, car il me déplairait de faire le voyage juste pour cela ».
« J'étais persuadé que vous seriez de retour en Alonna, après que monsieur le Marquis ait achevé la moitié de sa chevauchée ... Que vous a-t-il retenue loin de chez vous ? ».
« C'était mon intention au départ. Mais vous connaissez les choses de la guerre à présent : rien ne se passe comme prévu. Mon Sénéchal, aussi doué qu'il soit, est vieillissant et je ne pourrais imposer à Odias une si lourde tâche ».
Il termina sa coupe d’une traite, plus guilleret. Il avait cette facilité déconcertante de changer si vite d’humeur, qu’elle l’envia un peu. Si la discussion retrouvait ses airs badins, la Broissieux n’en demeurait pas moins blessée. « Vos épaules sauraient soutenir une telle charge ? ».
Piquée au vif, Alanya leva le menton, fière, arquant même un sourcil de défi. Qu’insinuait-il ? Qu’elle était une femme faible incapable de jouer son rôle à la perfection ? Le pauvre Louis apprendrait à ses dépens qu’il y avait une chose dont la baronne ne se départait jamais : sa fierté. « Ne l'ai-je pas fait depuis la campagne d'Oesgardie ? ».
« Odias n'en portait-il guère le fardeau, à l'époque ? »
« Non. En tant que vassal il a voix au conseil, mais la responsabilité m'incombe, comme elle vous incombera bientôt ». C’était une leçon qu’elle lui inculquerait bientôt ; si elle lui avait déjà dit de s’entourer d’amis fidèles, il faudrait au Cerf ne point relâcher sa garde car l’ami peut un jour devenir ennemi ; et pour cela Alanya adoptait une parade toute simple. Il fallait savoir donner un simulacre de pouvoir pour en garder l’entière maîtrise du sien.
« Au moins pourrais-je me targuer d'avoir embrassé la femme aux plus solides épaules du nord ... ».
Ses dents se dévoilèrent une nouvelle fois, les yeux malicieux. « Ne le faites point trop ou je risquerai de faire ombrage à votre force ».
« Je me raille de vous mon amie! De toute façon, qui me croirait ? Moi, embrasser l'impétueuse Baronne des Trois-Murs? Voilà qui a de quoi faire s'esclaffer la menuaille ». Et si son cœur se serra un peu, c’est qu’elle savait que beaucoup seraient prêt à entendre cela ; si sur sa terre Louis serrait bien accueillit, il n’en allait point de même partout. Alanya jouissait d’une triste réputation après tout, et si le Berthildois semblait s’en moquer, cela n’était pas le cas de tous. Ses conseillers auraient tôt fait de lui interdire ses visites s’ils apprenaient la nature de leur relation.
« Ils pourraient vous croire, mais je doute qu’ils vous prennent au sérieux si vous dîtes l’avoir fait par deux fois». Et à son tour, allant contre toute logique et morale, elle s’empara de ses lèvres de sa langue. Elle n’avait même pas réfléchie à son geste, elle l’avait fait, voilà tout.
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MessageSujet: Re: S'apprendre à nouveau [Louis]   S'apprendre à nouveau [Louis] I_icon_minitimeMer 3 Jan 2018 - 14:47




Au diable leurs quinquet de pinard! Car lorsque se lança la belle, il en fit de même de son auget et le lança en toute hâte afin que de ses mains deux pattes, il puisse accueillir les hanches de sa tourmenteuse. Son tambour de chair ne s’étant pas encore remit de ses primes échanges, chercha à rompre les barreaux de la cage que forma son poitrail, tant il fut excité de la voir ainsi se déchaîner. Y comprenait-il quoi que ce soit, elle qui tantôt farda densément la tension qui flottait entre les deux nobles? Point du tout! Qu’à cela ne tienne, le cerf ardait d’une envie irrationnelle de profiter de chaque instant comme s’ils furent les derniers et, c’est ce qu’il fit.

Ses griffes se saisirent des tissus de sa robe au niveau des hanches et l’attira à lui si elle lui avait toujours appartenue. Ce fut bien là, la première fois qu’il son montra aussi dominant, alors qu’il lui intima de se tenir contre lui, les doigts tiraillant le tissus de bonne fracture de son affublement. Des lors, le baiser n’avait plus rien de romanesque et ne se prêtait plus guère aux histoires d’amour que l’on comptait aux bambins. C’était le genre d’embrassade qui plaisait aux histoires de croupe que racontaient usuellement les soudards, autour d’un feu, afin de vérifier si leur pine fonctionnait toujours après tant d’ennéades passées au front. Ainsi leurs langues se querellaient avec ardeur, tandis que se mariaient passionnément leurs lèvres. Ses paluches d’ogre la tint toujours aussi fermement, l’emportant jusqu’à un mur de toiles ou il l’accula, moulant au travers le tissus les formes de son grand dorsal mais aussi de sa croupe remuante. Au travers deux accolades, il lui mordilla la lippe pour mieux la réconforter d’un goulu baiser.

S’il crut un instant qu’il la soumit à son désir, c’est qu’il en avait oublié la nature de sa flamme. Impétueuse, imprévisible mais surtout, faite de fer, c’est de sa mitaine griffue qu’elle ancra le bout de ses ongles à sa nuque, afin que de son emprise il ne s’y dérobe. Alors soit, il pousserait son dernier respire en faisant ce qui lui sembla en sa vie de plus doux: embrasser son aimée. Hélas! Louis n’était guère de ces hommes fait de bois et, inexpérimenté de surcroît, Alanya à cette distant sut comme elle lui plut, alors qu’à son ventre toquait la recrudescence de son excitation. Osait-il aller plus loin, alors qu’à peine deux minutes plus tôt, elle le remballa en de plates excuses? Certes, il s’y entreprit, mais timidement.

Un autre l’aurait jetée sur la table pour mieux la décacheter et la déballer, mais Louis préféra prolonger ses pourparlers pour le moins éloquents. L’une de ses pattes se décrocha de sa robe pour glisser à la chute de ses reins et ainsi, la contraindre à rebrousser chemin à l’aveugle, jusqu’à ce qu’elle s’en retrouve allongée sur sa paillasse, dans une alcôve jouxtant la pièce dans laquelle ils se trouvaient tout juste. Là, il la monta en posant ses deux genoux de parts et d’autres son bassin, puis venait menotter ses deux pattes de ses dix doigts, les tenants avec fermeté au-dessus de sa tête, qu’elle puisse à cet instant seulement le fixer lui. Entre deux souffles concis, il lui souffla, un sourire taquin tenant position au coin de ses lèvres :
« Est-ce toujours non? »



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MessageSujet: Re: S'apprendre à nouveau [Louis]   S'apprendre à nouveau [Louis] I_icon_minitimeMer 3 Jan 2018 - 19:10

Tremblante, elle l’était certainement. Elle qui l’avait connu rougissant et balbutiant se retrouvait bien déstabilisée face à cet homme. A mille lieues de ce qu’elle aurait pu imaginer en le retrouvant, elle n’en n’était pas pour autant déçue. Il était véritablement vivant, et surtout, il était . En sa présence, elle se sentait bien moins seule – aussi étrange était leur relation. D’abord maîtresse et élève, ils se retrouvaient aujourd’hui comme amant, galvanisés par une guerre de plus. Etait-ce cela qui l’avait tant changé ? Car, à ne pas en douter, la tête du Faon s’était sertie de beaux bois. Et si d’aventure cela ne devait point durer, elle n’en avait cure ! Cela restait bien trop bon pour ne pas profiter présentement. Ils pourraient bien le regretter demain, mais pour l’heure, elle n’y pensait pas. D’ailleurs, elle ne pensait plus. Elle aussi, elle vivait.
Cela aurait été mensonge de croire que l’ardeur du Berthildois résidait en son seul amour ; elle savait combien les campagnes étaient éreintantes pour les hommes, et combien il leur coutait de ne plus goutait à la chaleur des femmes. Peut-être – surement – il ne s’agissait que de cela : d’un manque d’affection qu’il soignait au creux de ses lèvres. Pour autant, elle ne lui en voulait pas. Elle appréciait le moment, aussi étrange cela paraissait. Et même l’image d’Arichis s’atténua à mesure que leurs bouches se liaient et se déliaient. La baronne n’eut même pas le cœur pincé. Pour une fois depuis des mois, elle était libre. Le fardeau qu’elle traînait l’avait quitté, sans même qu’elle s’en aperçoive. Après tout, le jeune Louis n’avait rien à envier au Patriarche. Il était doux, vertueux et de bien plus belle carrure : la jeunesse l’aidait certes pour beaucoup, mais il avait une bonté d’âme qui faisait défaut au vieil Ydrilote.
Et peu à peu, comme s’il eut jeté un sort, elle s’emballa. Les barrières étaient tombées. Elle avait connu des hommes certes, et elle n’en était guère fière – mais cette fois-ci, elle le savait, cela avait quelque chose de différent. Il n’y avait rien de sale ici, et même si les corps se frôlaient, même si les doigts cherchaient les formes pernicieuses, tout demeurait beau. L’inexpérimenté, à son grand étonnement, était loin d’être mal habile ; ses caresses étaient aguicheuses, si bien qu’elle en voulait davantage. Il s’amusait d’elle, pour sûr ! Toutefois, malaisé celui qui croyait débiner la Faucheuse. Elle flattait comme il le fallait son bel étalon, mais sans point paraître de mauvais genre. Elle était à son image : faussement repentante. Par le Saint Con de Néera ! Non, jamais elle n’aurait souhaité s’excuser de se retrouver sur ce mauvais lit, si proche et pourtant si loin de lui. Elle désirait ses lèvres, son corps, sa peau et ses lèvres. Surtout, elle le désirait lui tel qu’il était.
La malice de son visage n’avait rien à voir avec le rouge qui lui était monté lors de leur première rencontre ; il était déterminé à présent, sûr de lui et de ce qu’il souhaitait. Comment – oui comment ? – aurait-elle pu refuser une si ardente passion ? Ce n’était pas de celles qui s’éteignent comme une flamme vacillante ; non celle-là était immuable et profonde, animée par l’amour seul qu’il lui portait. Elle tenta de se défaire de ses grosses paluches sans trop de conviction car elle n’aurait aimé pour rien au monde qu’il lui lâche. Et le bougre s’amusait comme un gamin à ne point lui offrir un peu plus de lui. Par mégarde – ou peut être par manque d’expérience – il se fit de nouveau happer les lèvres partageant miasmes et salive sans concession. Et c’est seulement au prix d’un effort incommensurable qu’ils se détachèrent l’un de l’autre, et qu’entre leurs lippes mêlées, elle murmura : « Vous mériteriez que je réponde non… ». C’était elle qui souriait en coin à présent.
« Ma mémoire me fait défaut, si à un moment me suis-je mal comporté ». Ses mains se raffermirent de plus belle contre les siennes, lui empêchant toute réplique alors que déjà il la faisait taire d’un baiser. Pour sûr, elle vibrait, le souffle court, sous son impressionnante carrure. Elle s’attela bientôt à lui mordiller les babines puis à glisser sa tête jusqu’à son cou.
«[color:cacf=006666] Parce que vous pensez que tout cela est approprié ? », et profitant de le prendre au dépourvu, elle plaqua son corps contre le sien. La tension dans la pièce devenait pour le moins insoutenable – même pour elle.
« Je ne saurais trop dire. Voilà un détail qu’on aura omis de me dire en classe ». Il continuait à jouer les fanfarons et pourtant, il ne se décidait pas à aller plus loin.
« Avez-vous peur d’en faire davantage, Louis ? ». Taquine, la baronne ne s’était pas fait prier pour pénétrer dans la brèche. Le cerf l’avait à sa merci, toute entière et encore il semblait aimer se faire désirer. Il l’avait empêché de bouger en la dominant du bassin aux mains. Sans répondre, il libera une de ses pauvres mains captive involontaire pour venir s’affairer à libérer sa poitrine de ses liens de tissus. Etrangement, elle frissonna. Par les Cinq, il allait la faire mourir à la faire languir ainsi ! Profitant de sa demie liberté, elle glissa ses doigts sûrs mais doux le long du tissu, lui relevant peu à peu pour laisser apparaître son torse nu. Découvrant chaque parcelle de son poitrail saillant de l’index, elle s’arrêta sur la plaie récente qu’elle n’avait pas eu le loisir d’observer lors de leur dernière rencontre en fronçant les sourcils. Il souffrait d’une vilaine ecchymose d’un bleu pâle, ainsi que d’une cicatrice sainement close. Or, il semblait n’en n’avoir cure de son regard réprobateur car il quitta céans son visage pour venir poser ses lèvres bien réchauffées contre la chaire nouvellement découverte.
Et alors que tous deux s’enlisaient un peu plus dans luxure, la tente s’ouvrit une nouvelle fois…
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Louis de Saint-Aimé
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MessageSujet: Re: S'apprendre à nouveau [Louis]   S'apprendre à nouveau [Louis] I_icon_minitimeJeu 4 Jan 2018 - 3:05




Des coups de tambours -ceux de leur cœurs-, leurs souffles haletants et cette vibration qui planait entre leurs regards, voilà les sons auxquels ils s’étaient habitués depuis le début de cette valse lascive. Alors que vinrent apporter à leurs messes basses ces cliquetis métalliques ? En charognard, Louis était penché sur sa proie à explorer de ses lèvres la vallée libérée, depuis le retrait de ses chaînes de lin. Or, bien qu’il n’ait cure de son regard à la renverse, réprobateur, aguicheur ou joueur, il la sentit se raidir comme une barre de fer, complétement tétanisée. Quelque chose clochait, car lorsqu’il redressa le nez, il vit gribouillé sur le faciès de sa belle araignée, un air décontenancé. Du tac au tac, Louis fit volteface afin de s’apercevoir qu’au pan de la porte, se tenait hagard, la vigie qui tantôt guettait les devants du gourbi.

D’un reflex on-ne-peut plus précipité, il tendit la main et attrapât le premier objet se trouvant sur la table de chevet jouxtant leur couche. D’un lancer qui manqua de près sa cible, l’encrier éclata sous l’impact et laissa sur les voilages de l’entrée, une multitude de shrapnel ténébreux. Une toile abstraite imbiba à jamais les tissus, aspergeant au passage, les bottes et les guêtres métallique du gus.
« Tudieux! Tirez-vous avant qu’il m’en vienne l’idée de vous occire céans! » Louis jura et il valait mieux s'en souvenir, car elles se comptaient sur les doigts, les occasions qui méritaient un tel langage.


Aussi prestement que Louis vociféra envers le raseur, Alanya se redressa pleinement, les sourcils froncés en posant une main délicate mais ferme sur le bras du Régent pour lui intimer la paix. « Qui a-t-il qui mérite d'entrer ici sans même se faire annoncer ? Croyez bien que si votre raison ne me sied guère, c'est avec vos tripes qu'il vous étranglera. » Son ton était glacial et sans détour : la menace était on ne peut plus sérieuse.

Sans doute baignant en ses urines, le misérable s'en alla aussi rapidement qu'il était venu. Les deux animaux s’étaient-ils si bruyamment entretenus que cela n’en justifie la présence armée de sa garde rapprochée ? Les menaces, à défaut de l'encrier, avaient trouver leur cible et l'avait bellement intimidé. De nouveau seuls, Louis trouva les mires de sa proie, se questionnant momentanément sur leur imminent futur. Devait-il reprendre ce qu'il avait si gauchement laissé ? Le temps ne s’y portait peut-être plus … Et les femmes, aussi changeantes puissent-elles être, étaient sujette aux surprises.

Elle l’épiât en silence, esquissant un faible sourire. Sa main se posa sur sa joue pour le rassurer.
« Cela ne vous a point trop troublé? » En guise de réponse, un silence de mort. Louis la fixa et en oublia sitôt fait l'incontournable visite du guet. Après quelques instants à l'admirer, lui sourire et la détailler, il colla derechef ses deux lèvres contre les siennes, en une accolade bien plus amoureuse que les précédentes. Cette visite, si elle en était une, lui confirma bel et bien qu'il l'aimait, et de tout son cœur. Qu’il était prêt à se battre bec et ongles pour la ramener à Sainte-Bethilde et la couvrir du patronyme de Saint-Aimé. Surprise du ton qu’il employa en ses douceurs, elle écarquilla les yeux avant de lui rendre son baiser, bien plus langoureux que les précédents. Et ô comme il aurait été moment opportun pour lui faire montre de la certitude de ses sentiments, mais plutôt qu'en mots, il lui montrerait. Il quitta sa bouche pour s'approcher de cette vallée qu'il quitta tantôt et ainsi, à l'aide de sa main, dévoiler le chemin jusqu'au sommet d'une des montagnes jumelles. C'est tout là-haut qu'il prit son repas, se délectant à pleines léchées de ce met offert sur un plateau d'argent.

Il avait si longuement imaginé cet instant. À chaque nuitée à l’heure du couché, en fait … Chaque fois était identique, il s’imaginât réitérer ses cours avec la puterelle Alonnaise, mais plutôt que d’y voir la rouquine, la Baronne lui enseignât l’art du découchage. Et c’est d’une minutie sans pareille qu’il s’était remémorer chaque phrase lancée par la belle aux cheveux de feu, de sorte à pouvoir satisfaire l’arachnide, au moment opportun … Et il s’avérât que le moment était enfin arrivé.

Ses doigts téméraires fouillèrent sa ceinture de sorte à en faire sauter les attaches, puis retroussa des genoux jusqu’aux hanches l’échafaudage de tissus que formait sa robe. Ainsi elle se retrouva non seulement dominée par le cerf, mais ceinturée aussi niveau du bassin de par ses propres affublements. Jamais le cervidé ne s’était montré aussi multitâche ; c’est-à-dire que ses mains s’affairaient à plaire là où ses lèvres ne pouvaient encore s’aventurer. Et le malin, prit son temps comme jamais ; se satisfaisant de la voir se cambrer ou d’arc-bouter les reins au rythme de ses attentions. Il la sentit pourtant impatiente, ne pouvant plus se languir d’avantage qu’en cet instant. En gage de son impatience, elle lui scarifia le dos d’un passage grinçant, celui de ses ongles fermement appuyés. Son faciès se tordit de douleur et cessa sitôt ses embrassades avec son corsage, pressant plutôt le pas en venant la soulever sans joliesse pour la positionner sur l’encadrement de sa paillasse. Là! Il était temps de lui montrer l’homme qu’il était devenu et qu’elle constate comme son bois avait poussé depuis …

Debout sur ses petons, il lui souleva les jambes et les perchas au sommet de ses épaules carrées. Ses yeux trouvèrent les siens de bien plus haut, tandis qu’il conquit de son bélier la porte de son fort, dont les gonds d’ailleurs, étaient fort bien huilés! S’il fallait comparer avec la sulfureuse coureuse de remparts, la Broissieux n’avait pour sa part, rien en commun avec icelle niveau étroitesse! À la juste mesure de tous ses prodromes passionnés, ses coups de reins se montrèrent patient et mesurés à la fois. Sa jouissance à lui, se trouvait dans l’âtre des mires de sa belle, qui pour la première fois se faisait franchement dominer par le Saint-Aimé. Coquin, sa pine prenait la porte et revenait tout aussi langoureusement, ondulant ses allées et venues. Et ses mains, elles, soulevèrent ses gambettes aux cieux, puis les écartaient, longeant par moment ses chairs jusqu’à ses jarrets et même, à proximité de son con.

Et même le plus résolu des hommes ne pouvait garder un rythme si sage, que nenni! Les caresses cessèrent, mais ses pattes ne quittèrent pas pour autant les jambonneaux, s’y cramponnant de sorte à aider sa conquête. Plus férocement, il lui creusa les entrailles de son braquemart et par preuve, il en faisait même trembler les monts jumeaux à chaque secousse! S’il eut désiré grogner ou gronder, il n’en fit rien, car c’était pour le moins, le pire des moments pour être cible d’une seconde visite inopinée. Des couinements de sa dame, par contre, il ne sut rien y faire, jusqu’au moment où il se cambra vers l’avant pour venir poser la paume de sa main contre sa bouche, qu’il interdit d’émettre le moindre son. Alors, non seulement ne pouvait-elle plus pousser le moindre son, mais s’en retrouva surmontée de plus belle!

Pour sûr, cette soirée ferait couler de l’encre pour des ennéades à venir …



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MessageSujet: Re: S'apprendre à nouveau [Louis]   S'apprendre à nouveau [Louis] I_icon_minitimeJeu 4 Jan 2018 - 20:45


Passé la surprise, l’envie avait fait son retour, plus puissante et forte qu’auparavant ; mais il n’y avait là rien de ce qu’elle avait pu connaître jusqu’alors ; loin du tumulte de sa relation avec Duncan, loin de son désamour avec Desmond, loin de l’ennui de sa perdition avec un sombre inconnu, loin aussi de l’étrange sentiment d’Arichis. Louis lui offrait une nouvelle chose qu’elle n’avait jamais imaginé encore jusqu’à maintenant : la sérénité. L’attention que le Berthildois lui portait n’était pas pour lui déplaire. Elle savait intimement que peu importait la suite, même si elle venait à le repousser cent fois, il prendrait soin d’elle. Pour la première fois de sa vie, quelqu’un se préoccupait de ce qu’elle pouvait ressentir. S’étouffant dans la chaleur de sa main, elle gardait ses prunelles bien fixes. Elle détaillait chacun de ses muscles tendus, chacun des traits de son visage comme si elle le voyait pour la première fois. C’était cela, en quelque sorte. Elle n’avait jamais prêté attention à ce corps, même s’il eut été nu devant elle. Et à tout dire, c’était un bel homme : elle l’appréciait réellement à présent. Ses menottes à elle chafouinaient de son dos à son torse, caressant et effleurant parfois son minois. Et elle succombait un peu plus à chacun de ses coups de butoir.

Non, le Faon n’avait plus rien de la créature fragile. Il était sûr, dominant et fier. S’il n’était pas encore passé maître dans la pratique, le bougre se défendait on-ne-peut-mieux. La jeune rousse avait fort bien fait son œuvre, car jamais il n’hésita. Jamais sa tente n’avait encore été aussi chaude que cette soirée-là, et si la première irruption ne les avait pas découragés, elle demeurait vigilante. Et puis même ! Elle se fichait pas mal de la performance, pour peu que le plaisir demeurait intact. Alors, elle ondulait ses hanches contre les siennes et ils s’enfonçaient un peu plus dans le stupre. La baronne ne savait trop combien de temps ils avaient devant eux : était-il venu la conquérir ou s’était-il simplement arrêté en chemin ? De peur de le voir partir au plus tôt, ses gambettes quittèrent leur domicile alors qu’elle se redressait avant de saisir les lèvres de son ami. Le souffle court, leurs langues se mêlèrent une fois encore alors qu’insidieusement, elle changea les rôles.

La bonne cavalière plaquait d’une main ferme son étalon contre la paillasse alors que lentement, elle s’empalait. Jamais on ne trouva meilleur supplice que celui-là, et s’ils devaient tous les deux tomber à la guerre, ce serait sur le champs d’honneur. Son bassin glissait langoureusement et ses mirettes le défiaient : son silence était sans équivoque. Ce n’était point une surprise à en croire le sourire satisfait qu’il accrochait à ses babines. Elle s’attela alors en des mouvements plus amples et rapides, s’amusant à le frustrer ça et là. Le Régent ne s’en sortirait pas aussi bien, et s’il croyait pouvoir attiser la flamme Alonnaise, il se trompait lourdement. Elle brûlait et incendiait leur deux corps emmêlés, guidée par le plaisir.
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MessageSujet: Re: S'apprendre à nouveau [Louis]   S'apprendre à nouveau [Louis] I_icon_minitimeSam 6 Jan 2018 - 21:59




À tous les coups, Il ne s'attendit guère à moins d'elle. Même, depuis un moment déjà il s’était languit de la voir se rebeller. Il la connaissait bien revêche et à la chose, il sut qu'il ne s'en tirerait pas à si bon compte. Au moins ne chercha-t-elle point à lui rendre la pareille en bâillonnant ses gestes de ses griffes scabreuses. Ses battoirs se posèrent d’abord à ses gigots dansants, puis louvoyaient à son dos pour débouler jusqu’à la chute de ses reins, où il n’hésita guère à en palper le galbe de sa croupe bondissante. À cette danse lascive et on-ne-peut plus explicite, nulles barrières ne méritaient de tenir et la gêne, quant à elle, avait pris le large depuis leur prime étreinte. La voir ainsi se déhancher sur lui, sans pudeur aucune, à le défier de ses yeux félins et par toujours aussi brillants de malice, commença à lui faire perdre de sa sérénité. Par tans, lui-même chercha à lui imposer son rythme, ou mieux, s’additionner à ses coups de reins, tant son cœur commença à s’emballer. Et bien que la scénette défila à vive allure, son regard ne manqua rien des mimiques auxquelles son amante sembla soumise. Ses canines mordirent en quelques occasions sa lippe afin d’étouffer certains de ses feulements, maints frissons firent recroqueviller ses frêles et ô combien délicates épaules féminines, tandis que ses lourdes paupières souventefois se virent contraintes à la fermeture, tant la fièvre de leur ébat l’affecta. Chaloupant des hanches comme si elle naviguait sur une tumultueuse marée, elle s’affairait à guider ses mouvements cadencés avec toute la connaissance dont elle sut faire preuve. D’un souffle, les yeux mi-clos, elle lui livra en messe basse ces quelques mots effacés sous l’effort : « Restez… »

En bon garçon, c’est ce qu’il fit, lui prouvant d’emblée qu’il n’avait en tête l’idée saugrenue de filer sitôt la besogne mise à terme. Un bras rogue et empreint de spontanéité se glissa à l’arrière de ses épaules dénudées, la faisant s’arc-bouter contre son poitrail frais de moiteur afin de venir à ses lèvres, sceller sa promesse muette. À lui ainsi de poursuivre la danse en des coups de bassin enclins à plus d’amplitude, vu la position à laquelle il lui avait fortement suggérer d’emprunter. De parts et d’autres de son visage il lui tint les joues de ses pouces, s’assurant qu’aucuns cheveux venu de sa tignasse d’ébène en vienne altérer leurs regards fusionnels.

Bientôt, son phrasé commença à perdre de son rythme cadencé, annonciateur d’une montée de plaisir imminente. Dans le meilleur des mondes, sa cavalière sembla atteindre le paroxysme de leur jeu amoureux au même instant, cherchant à se contenir en nichant le bout de son nez au creux de son cou. Le passage de sa langue curieuse ficha à cet endroit sa marque en un baisé des plus affolés, finissant par y mordiller cette signature de luxure pour étrangler ses jérémiades de plus en plus audibles … Enfin, Louis parvint au bout de ses forces, où il lui donna le coup de grâce –ou se donna- en de déchaînés coup de drayoir pour venir, suite à une myriade de spasmes incontrôlés, se déverser en elle.

And that kids, is how I met your mother.



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MessageSujet: Re: S'apprendre à nouveau [Louis]   S'apprendre à nouveau [Louis] I_icon_minitimeDim 7 Jan 2018 - 2:16


Si les mouvements erratiques se poursuivirent quelques instants, bientôt tout s’immobilisa dans un ensemble de respiration haletante. Elle n’avait même pas pris la peine de se pousser sur le côté, reprenant ses esprits et un peu plus de sa contenance. Ils restèrent ainsi très peu de temps, mais cela parut une éternité. Le temps était suspendu et le silence régnait à nouveau après le chaos ; tout semblait calme et paisible. C’était un peu comme après ces grandes batailles ; le tumulte et les coups laissaient peu à peu place au silence et même l’herbe si durement labourée avait retrouvé sa danse subtile au gré des vents. Ils en étaient là, à s’observer comme deux jeunes gens qui venaient de se rencontrer pour la première fois. Le corps moite, les mains encore brûlantes, ils ne savaient trop ce qu’ils pouvaient ou non se permettre. Même elle semblait bien peu sereine car son cœur se serrait devant la peur de mal faire. Elle ne voulait ni le brusquer, ni se tromper. Le chevalier avait une image si resplendissante d’elle qu’elle n’aurait eu cœur à lui briser ses rêveries. Le temps de la découvrir réellement viendrait bien assez tôt – et elle savait que ce faisant, il se détournerait d’elle à jamais.

Alors elle profitait de la chaleur de ses bras avant de s’extirper sur sa dextre. Elle avait vécu plus de dix ans sans connaître le plaisir de l’amour, alors maintenant elle en abusait peut-être un peu. Mais qu’importait ! On ne lui referait ni sa vertu ni son honneur ; il était d’ailleurs encore étonnant que des hommes la convoite, et si elle n’en montra rien, elle était reconnaissante. Reconnaissante de ne jamais avoir vu luire dans les yeux du Berthildois le moindre jugement. Lui qui savait tant de choses ne lui avait même jamais jeté la pierre quand d’autres l’aurait déjà mise au bûcher. Alors, dans la paix de la tente et dans la chaleur des braises de leur étreinte, elle le remercia intimement. Peut-être – sûrement d’ailleurs – n’aurait-elle la force de lui avouer. Elle était pour cela bien trop fière. De son index, elle traça le contour de sa mâchoire, effleura sa gorge et caressa les muscles de son torse et de son ventre ; jusqu’à ce qu’il rencontre la belle estafilade.

Elle appuya non pas sur la plaie pour ne pas risquer de la rouvrir mais sur l’hématome qui trônait à ses côtés. Les sourcils froncés, elle n’en avait pas dit son dernier mot, et si le Marquis souhaitait s’en sortir à si bon compte, c’était bien mal la connaître. Si son visage fût doux et son regard amoureux jusqu’alors, il se tordit sous une grimace douloureuse en un instant. A l’en voir serrer si fort les dents, il n’avait sans doute aucun mordu sa langue pour le point s’exclamer. « Qu… Que faites-vous ? ».
« J’espère que cela vous fait assez mal pour vous rappeler de ne plus jouer les héros Louis », elle se redressa un peu en soupirant : « Dîtes-vous simplement que ce mal là, lorsque vous le recevez, vous me l’infligez au centuple ». Elle s’arrêta pour apprécier son corps étendu, sans la moindre pudeur et esquissant un sourire torve. « Et puis je vous préfère sans vilaine cicatrice ».
Et sitôt dit, il se mura dans le mutisme de sa honte, foncièrement gêné par ses allégations. Il ne lui restait plus qu’à s’expliquer à présent, il le savait. « Vous êtes très certainement en ce monde la dernière personne que j’aimerai voir souffrir. Mais seulement, pour quel dirigeant passerais-je si je me masquais derrière mes murs de pavois ? Comme le faon et non comme le cerf. Je n’aspire pas à être perçu comme un héros, simplement comme leur marquis ». Il se tut quelques secondes. « Mais si c’est ainsi que vous me préférez je veux bien pour la cause tenter de redoubler d’efforts ».
Elle sourit à la révélation. Il était encore frêle, et s’il avait été bien préparé à son rôle, il demeurait un monde lorsque venait le temps de mettre à exécution toutes les classes enseignées. Même elle avait bien du mal à le faire ! « Je ne vous dis pas de renoncer à la bataille ; pourquoi serais-je ici sinon ? ». Elle était plus bienveillante, son visage avait retrouvé de sa douceur. « Mais je vous ai vu vous battre. Vous êtes fort, bien plus que n’importe quel soldat au dehors. Je ne suis point maître d’armes mais je sais reconnaître la sureté d’une lame. Celui qui vous a fait ça, vous a certainement pris de court ». Son doigt quitta l’épaule pour effleurer de son bout ses lèvres muettes. « Ce qui veut dire que vous vous êtes laissé surprendre. Si vous voulez être leur marquis, alors ne laissez jamais quelqu’un vous surprendre ». Et en un instant, elle se saisit de sa tignasse, lui roulant dessus en un même mouvement fluide, le visage si proche du sien que leur respiration se mêlait alors. « Jamais ».
Ses traits se tirèrent sous ses doigts impérieux, mais ses yeux tenaient bons et regardaient fixement sa tortionnaire. Il s’était laissé aller de trop, laissant le champ libre pour un retour triomphant d’Alanya sur les terres qu’elle avait déjà conquis quelques minutes avant. Il semblait perdu, interrogé sur ses intentions. Et si elle ne faiblissait, elle ne bougea plus jusqu’à de ses lèvres s’échappe la maigre réponse qui lui assurait que son conseil n’était pas tombé dans l’oubli. « Compris ».
Alors seulement elle l’embrassa avec passion, avant de lui attraper la lèvre sans ménagement. Elle l’avait prévenu : elle irait le chercher jusqu’au Royaume de Tyra s’il le fallait. Ses bras l’enlacèrent comme s’il n’avait que faire de ses remontrances. Il la pressait contre lui avec douceur et peu à peu, elle lâcha sa pauvre prise en souriant. « Êtes-vous attendu ? ».
« Point que je sache… Enfin, on s’attend bien à ce que je rentre au courant de la nuitée, oui… »
Elle effleurait sa bouche de la sienne, succombant quelque fois à un court baiser. « Et qu’allez-vous dire en rentrant d’ici ? La nouvelle risque de se répandre malgré nous ». La baronne semblait bien étrangement calme face à la situation.
Il était peu recommandé tant pour lui qu’elle-même que la chose s’évente, et même s’il n’était point adepte de la duperie, il devrait se faire violence jusqu’à la fin de la guerre tout du moins. Et la chose la plus importante qu’il leur fallait faire à présent, c’était de se coordonner au mieux pour faire front. « Pour l’instant, je n’aurai eu avec vous que de turbulentes conversation… Enfin… ». Il semblait un poil déchiré par ce qu’il devait faire, et ça ne l’étonna pas moins. Il l’aurait volontiers crié au monde entier, si le monde entier n’était pas aussi vil.
Elle éclata d’un petit rire clair et franc. « Turbulentes conversations, c’est le moins que l’on puisse en dire ! ». Alanya se redressa tout à fait, s’asseyant sur lui. « Louis, vous êtes un piètre menteur, sachez-le ».
« Ahhhh, vous ne m’apprenez rien ! Car non seulement n’ai-je jamais été pratiquant, mais également il m’a toujours été moins forcé de dire la vérité telle qu’elle est. Dès lors, seriez-vous encline à me donner une seconde classe, cette fois-ci basée sur quelque chose de plus théorique et moins… pratique ? ». La grande main du Berthildois commença quelques allées et venues sur sa cuisse dénudée, presque machinalement.
« D’abord, avec quelle émotion vous sentez-vous le plus à l’aise ? Il serait bien inutile pour quelqu’un qui ne sait se fâcher de mimer une colère. ».
« Insinueriez-vous que cette émotion m’est inconnue ? ».
Elle leva les yeux au ciel en lui donnant une petite tape sur le front, comme l’on réprimanderait un enfant. « C’était un exemple Louis. Je pense être bien placée pour savoir que vous n’en n’êtes pas dénué, rien qu’à voir comment vous avez aboyé sur mon laquais tout à l’heure ». Elle ricana en repensant à la vivacité dont avait fait preuve le gaillard. Jamais elle n’avait vu un homme se retourner si vite. « Mais tenez ! Je suis bien plus à l’aise dans le mépris que dans l’expression de l’amitié. Il m’est donc plus facile de simuler un air dédaigneux qu’un amour ! ».
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Louis de Saint-Aimé
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MessageSujet: Re: S'apprendre à nouveau [Louis]   S'apprendre à nouveau [Louis] I_icon_minitimeLun 8 Jan 2018 - 1:58




Sa dextre main effleurait du bout des doigts le derme de son cuissot dévoilé, sachant faire montre de délicatesse même si d’apparence, on l’aurait jugée incapable. Le mouvement continua, longuement et machinalement, sans jamais trouver force de s’arrêter. C’est qu’il pourrait, à la limite, parcourir de ses dix doigts ce vaste étendu de nudité pour le couvrir de caresses et ce, toute la nuit durant. Hélas, il n’eut guère temps de prolonger son geste, car la voilà qui battit des ailes pour s’envoler vers la tablée où ils avaient esseulé le cruchon de picrate, profitant au passage à onduler du bassin pour faire chuter de ses reins cette masse de vêtement dérangeant.

« Quelle émotion … Eh bien, je ne sais trop. En toutes fois j’ai tenté de me montrer cordial et respectueux, fidèle à moi-même. Or, à quelle émotion me faut-il rattacher ces habitudes ? »  
« Ce ne sont pas des émotions mon ami. Le respect s’apprend, mais pas la haine, l’amour ou la joie : c’est ce que vous ressentez. » Répondit-elle, armée de deux godets encore prospère de cet âtre liquide, l’un d’eux tendu vers son élève.
« Auriez-vous la mauvaise intention d'arborer le couvre-chef de psychologue ? Car il me semble, que cette classe ne s'approche que de peu à celle à laquelle je me suis inscrit. » Insinua-t-il, non sans un sourire guilleret. La voyant faire, il se redressa à son tour mais préféra préserver sa position sur sa couche, se servant de la tête de lit comme d'un appui pour son râble.
« Et vous, vous êtes un élève dissipé. Il faut savoir ce qu'il vous sera facile de mimer, aussi bien pour vous protéger de la rumeur que lorsque nous serons amenés à nous recroiser dans des temps plus formels »  
« Et plutôt que d'alimenter le mensonge, ne serait-il point plus simple d'étouffer la rumeur à la source, avant qu'elle ne se propage comme une mauvaise peste ? » Mauvais élève, certes, il l’était, car une fois encore il chercha à éviter l’enseignement en cherchant contournement. La vérité pourtant, la vraie, c’est qu’il n’y échapperait pas. Tôt ou tard, il se devra de confronter ces situations, d’une manière ou d’une autre et, il valait mieux pour lui d’y être préparer, car ceux qui oseront défier le cerf de Sainte-Berthilde à l’aide de cette coupante rumeur, s’exposaient à de lourdes conséquences. Cette proposition d’ailleurs, ne laissa que peu indifférente son éloquente enseignante.
« Ainsi donc vous projetteriez d’occire mes gardes ainsi que mon laquais, tout en espérant qu’il n’ait raconté à quiconque ce qu’il a vu, alors qu’icelui court partout depuis une et que nous ne sommes pas même certains de lui mettre la main dessus avant le lendemain ? » Dit de la sorte, certes, cela laissait maints facteurs hasardeux … Sitôt dit, elle se fraya une place contre lui. « Non Louis, vous n’êtes pas de ces gens-là. » Et c’est d’ailleurs peut-être pour cette raison, qu’elle l’estimait autant. Ils étaient bien trop peu à être aussi pur que le jeune cerf.
« Fichtre non! Bien sûr que non, onques je n’irais entreprendre un tel délit! Mais cet homme vous sert, point seulement car vous engraissez sa besace, mais aussi car vous êtes sa Baronne. J’eus cru qu’il aurait été possible de lui faire entendre raison, lui faire un nœud à la langue, qu’en sais-je. » Louis soupira un bref instant, venant malaxer son visage au niveau des yeux à l’aide de son pouce et index. C’est qu’en rien le cerf se languissait d’avoir à confronter ce gens de malaisantes situations. Pis encore, feinter l’indifférence avec celle qui faisait si ardemment palpiter son cœur. « Nous n’y échapperons guère, aussi bien pratiquer. »
« Je m'occuperai du jeune curieux, même si votre visage tout tordu de haine va le hanter pour le reste de ses jours » Elle le taquina, tout en se permettant une gorgée généreuse de vin de table.
«  Si je dois être totalement franc, j'ai peur de ce qu'il adviendra lorsqu'il me faudra faire le théâtre en publique. Je ne sais si je saurai arborer convenablement un masque d'indifférence lorsque nous nous croiserons... Vous plus que quiconque me savez piètre comédien. » Lui aussi alors, emboîta le geste en une rasade creuse, le sport l’ayant désaltérer en tous points. Elle laissa le silence s'installer quelques secondes avant de répondre.

« Eh bien ne mentez pas. Nous sommes amis avant tout n'est-ce pas ? Vous n'aurez pas à faire semblant pour cela, et en ce qui concerne nos tumultueuses conversations... Eh bien, ce sera un désaccord politique. Vous n'aurez qu'à dire que j'avais proposé la main de mon frère pour votre sœur, et que vous avez décliné. » Tant pis pour ce que l'on penserait d'elle, elle tenait à le protéger.
« Tout vous semble toujours si aisé. J’imagine mal vous voir tenaillée d’un réel souci qui saurait vous causer tourment. » Il dût patienter pour obtenir réponse à sa réplique, car elle s’approcha de lui pour poser sa coupe au pied de la paillasse, puis de déposer sa main délicate sur sa joue touffue et ainsi, de lui tourner le chef. De la sorte, nul autre option que se croiser le fer, leurs regards se mariant à nouveau.
« Cela me tourmente autant que vous, simplement … » Elle s’arrêta, un brin gênée. Le régent l’incita à répondre d’un léger froncement de sourcil, ne partageant visiblement guère les mêmes talents qu’elle en matière de clairvoyance. Une précision était de mise. « Simplement, nous n’avons pas appris à faire face de la même façon. » Elle s'était toujours battue pour avoir ce qu'elle avait. Son titre, ses terres, jusqu'à son indépendance, tout cela, elle l'avait choisi et avait fait montre d'une détermination sans faille. Ce n'était pas encore là qu'elle flancherait. Plutôt que de se voir offusqué de cette remarque adroitement mâchée, il la rassura d’un sourire compatissant.
« Il est vrai qu’au moment où je fis mes premiers pas en politique, vous vous y étiez trempée depuis fort longtemps. » Les lèvres de la Baronne s’approchèrent des siennes, sans toutefois y toucher, bien qu’elles les frôlèrent en les menaçant de s’y frotter.  
« Il n’y a point que cela où vous vous trouviez novice et pas moi, pourtant, regardez-vous aujourd’hui. » Et le régent mordit à l’hameçon, l’appât se montrant pour l’occasion fort bien trop appétissant. Ses lèvres s’emparèrent des siennes et dans un baiser des plus torrides. Le jeunot faisait preuve de vigueur et, il se sentit des ailes pousser chaque occasions que l’arachide vint l’agacer.
« Vous m’inspirez, voilà tout. » Trouvât-il simplement à rajouter, se surprenant au travers ce fiévreux baisé, avoir laissé libre arbitre à sa main qui s’était entretemps, approchée de ce cul de sac, à la croisée de ses deux cuisses. Pour la cause, elle ne répondit guère, se tenant tapis dans le silence, préférant par cent fois poursuivre la fougueuse embrassade.

« Ainsi vous sauriez garder votre sang froid qu'importe la situation... » Sa main, tant qu'à s'être égarée en cet endroit perdu, tâcha d'y en explorer les quelques détours. Quelques chatouillis d'abord, question de se faire savoir, puis le passage arrogant mais non moins délicat et attentionné, de son index à une ouverture reluisante. Elle frissonna, allant embrasser le cou de son amant. Jamais elle n'aurait cru que d'aussi grande mains pouvaient se trouver si fortes agréables, adonc elle se laissa faire sagement.
« Est-ce une mise à l'épreuve ? » Sa voix était bien plus doucereuse que tout à l'heure, et s'il ne voyait pas ses mires bien occupée à scruter le coin de sa mâchoire forte, elles avaient pourtant tout autant changé de discours.
« Peut-être. Je saurais si vous l'aurez pris de la sorte après m'avoir démontré de votre savoir-faire. » Son index, après s'être mouillé, se trouva explorateur, s'immisçant en ces contrées sauvages et inconnues. « Quoi? Bien sûr! Vous et le cerf! Nous vous avons entendu beugler toute la nuit. » Imita le Marquis, de suite avant de se dégager de ses mamours au cou, pour venir cambrer le dos et s'emparer de l'un de ses seins entre ses deux lèvres gourmandes. La Baronne accepta les conditions, se joignant à la partie sans se faire prier. Ses doigts glissèrent le long de son torse et s'en allèrent effleurer son aine et s'approcher dangereusement de son jouet. Telle une enfant, elle aurait bien préférée se saisir de tout et tout de suite, mais là le jeu aurait perdu de sa valeur.  
« Son Excellence est venu s'entretenir oui, mais je crains que nos conversations n'aient été aussi chaleureuses que vous l'imaginez. Mais là ! Savez-vous ce qu'il en coute à ceux qui portent de si vilaines accusations sur leur suzeraine ? » Elle le fixait avec envie, prédatrice. Oui, comme il s'y attendait, elle se sortait de l'embarras à tous coups. C'était à lui de corser les embûches, ou du moins d'essayer. Il était le maître d'un jeu auquel les règles lui étaient inconnues. Son index fut tôt rejoint du majeur, complice duquel il ne se séparait que trop rarement. Là, ils se mirent à l'unisson pour pleinement explorer cette contrée soumise à de récentes pluies diluviennes. Qu'à cela ne tienne, ils étaient vaillants et trouvaient toujours ce qu'ils désiraient. Un point à l'entrée, c'est à cet endroit qu'ils se posèrent à chaque allées et venues pour y exercer une luxueuse pression. Et guère paresseux au point de s’octroyer congé, son pouce quant à lui, roula contre cette couronne moite qui trônait seule à ce cul de sac. Et elle aimait l'attention, cette reine, tous le savaient.

« Et vous, étiez-vous pleinement consciente de ce qu'il vous en coûterait si l'on apprenait votre relation avec ce dernier? » Elle se cambra légèrement sous la douce pression, se mordillant la lèvre. Tout apprenti qu'il était, le cerf n'était point dénué d'un talent certain, de ceux qui ne s'apprennent pas avec le temps. Son ventre palpitait et sa respiration devenait un peu plus courte sous l'envie mais rien ne l'empêcha plus de se saisir de son chibre avec fermeté, le gâtant de quelques flatteries qu'elle savait agréable pour ces messieurs.
« La seule relation que j'entretiens avec Messire de Saint-Aimé, ce sont nos pourparlers politiques. Mais puisque vous semblez mieux vous y entendre que moi, seriez-vous prêt à risquer titres et terres - et même la vie - pour un faon ? » Elle avait habilement appuyé le dernier mot, un air de défi sur le minois. Ah, l'expérience s'exprimait de plus belle, car le voilà d'ores et déjà en difficulté en ses manigances. Bien que l'attention à son propos le flattait -en tous les sens du terme- il dut y mettre un frein, venant de sa senestre lui menotter le poignet de ses cinq soldats. Son regard ne quitta jamais le sien, comme s'il allait de pair avec ses doigts fouineurs, cherchant à la faire se soumettre à son petit jeu.
« Certains disent pour que un faon, il y démontre bien de la vigueur. Et même, qu'il serait bien déplacé de le nommer ainsi, tant il a grandi. » Si elle chercha à se libérer de son emprise, c'était peine perdue. Le gaillard avait plus de force qu'elle n'en aurait jamais, alors elle abdiqua, lui cédant ce terrain-là pour mieux gagner par la suite ; il était bon soldat, il se devait de savoir que toute bataille n'était pas bonne à gagner, et que seule comptait la guerre.
« Oh ! Vous me semblez bien au fait des histoires de queue du Marquis. Ces choses-là ne me sont point encore revenues aux oreilles, se pourrait-il que vous y trouviez votre propre satisfaction à les connaître ? » Et là, s'en était fait. Ses lippes dévoilèrent ses dents tant elles s'étirèrent. Vaincu, il ne trouva rien d'autre à ajouter si ce n'est que le retrait de ses deux aventuriers au profit de sa virilité toute prête à prendre la relève. Aussi, il se positionna au-dessus d'elle, afin que nez vers le ciel, elle ne puisse se dérober à son regard. Un coup de bassin plus tard, il se retrouvait de nouveau pleinement en terrain conquis.
« Je vous savais encline à la répartie. Mais à ce point …» Enchaîna-t-il d'un coup de rein des plus amples.
« A votre tour. »


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Alanya de Saint-Aimé
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MessageSujet: Re: S'apprendre à nouveau [Louis]   S'apprendre à nouveau [Louis] I_icon_minitimeJeu 25 Jan 2018 - 23:53

Le jeu. Voilà bien une chose dans laquelle elle excellait, et qu’elle appréciait par-dessus tout. Toutefois, à bien la connaitre, d’aucun n’aurait pu nier qu’elle était bien mauvaise perdante. Et en tout point, elle s’évertuait à remporter chaque coupe, abusant parfois de stratagème un peu douteux. Mais cette fois-ci, elle s’amusait sans artifice. Telle qu’elle pouvait l’être, elle se prélassait avec délectation sous ses attentions charmantes. Il était un bon amant – pour sûr – et il avait de la jeunesse fougueuse encore toute la vigueur. S’il voulait toujours la marier, elle riait déjà en s’imaginant fatiguée par le bel homme, usée et rompue à la tâche comme aurait pu l’être un paysan. Elle suivait les mouvements imposés du mieux qu'elle le pouvait, ses mains s'en allant à la conquête de ses épaules et de son dos, passant parfois dans ses cheveux pour se perdre sur sa joue. Elle était joueuse à présent, il ne pourrait trop rien dire pour se dépêtrer de ce qu'il avait commencé. « On dit qu'on vous aurait surpris, vous et la Veuve Noire, dans une fâcheuse posture ! ».
« Il est vrai, vous connaissez mon talent bien gauche envers la gente féminine, n'est-ce pas? Si bien même qu'elle m'a lancé par la tête son encrier, tout ça car je lui ai maladroitement signifier quelque avait de beaux yeux ». Il avait dicté sa réponse dans la ferveur de leur étreinte, le souffle un peu court peut-être, lui qui demeurait accoudé pour s’adonner à une danse si soutenue qu’elle se demanda sans un mot combien de temps il pourrait tenir une telle cadence.
Et s’il ne savait point mentir, il ne se défendait pas trop mal pour l’heure à ce petit jeu. « Vous avez perdu de votre maladresse avec une belle rousse, et maintenant vous vous faîtes plaisir avec la baronne ; inutile de le nier, vous avez bramé ». Les phrases se faisaient plus longues, le souffle manquant à peine quelques mots sorti. L’étrange bien-être s’emparait d’elle. C’était folie tout cela. Il était si jeune et si démuni face à ses serres aiguisées et puis, qu’attendait-elle réellement ? Il n’avait jamais aimé une autre, et se retrouvait bien malgré lui entichée d’une veuve terrible. Avec le temps, elle finirait surement par l’aimer, il était difficile qu’il en aille autrement. Mais il manquait encore à Alanya la maturité et l’ambition, le feu ardent dont avait fait preuve le Lys et l’Anoszia.
« On a abusé de ma naïveté, ça, je veux bien l'avouer. Faites attention cependant, car en aucun moments n'ai-je profiter d'elle ni même, me suis-je montré maltôtier. Si mes bois ont poussé, c'est qu'en sa présence j'ai mûri et j'ai sût pleinement m'épanouir ». Leur jeu semblait pour le moins perdre de son sérieux et de son importance, car à peine termina-t-il qu'il vint fouiner le creux du cou de la Baronne de ses lèvres de sorte à le lui couvrir de bécots salaces et humides.
Elle ricana un peu en penchant la tête en arrière pour lui laisser sa gorge nue et entière. Finalement, le naturel revenait au galop, si bien que sa réplique ne la convint pour rien au monde. Il lui fallait encore apprendre mais elle n’avait plus le cœur à ça maintenant, préférant la débauche de leur relation. Avait-elle le cœur à le faire plus tard aussi ? « Vous n’avez jamais profité de moi, vraiment ? ». Et encore ses paluches taillaient son corps athlétique sans s’en lasser, taquinant ça et là ses muscles tendus. Son rythme cadencé ralentit, de sorte cette fois à lui faire profiter pleinement de ce qui faisait de lui un homme. Ses allées et venues, posées et mesurées, cherchaient à lui faire ressentir chaque pouce de son braquemart de chair. Et ses yeux, toujours plongés dans les siens, brillaient de mille feux, tant l'excitation et la passion les inspiraient. Lorsqu’elle le voyait ainsi – si séduisant lui paraissait-il, elle ne pouvait s’empêcher d’y voir également le puceau convertit qu’il était. Pas sûr qu’il sache réellement quoi de l’acte ou de la fille il préférait réellement. Cela avait une chose attendrissante, et tant il brulait d’envie, cela l’embrasait à son tour.
« À un moment me suis-je trouvé profiteur de votre généreuse hospitalité, mais jamais n'ai-je abusé de vous, ni même ais-je tenté. Et à y penser, j'ai toujours cru que c'était plutôt vous, qui profitiez ».
C’était délectable, cette sensation. Et sitôt avait-il commencé à se faire languir, qu’elle en redemandait. Les suppliques de son bassin n’y changèrent rien, il ne céda pas à son caprice. Profitant du répit, elle mordillait le lobe de son oreille, sulfureuse et pourtant à sa merci. Eut-il décidé de tout arrêté qu’elle aurait été bien incapable de l’empêcher. La seule chose qu’elle pouvait faire, c’était de tenir bon. Le garçon se lasserait forcément de lui tenir tête. « Suis-je la seule à profiter ici ? ». Un murmure, au mieux un souffle alors qu’elle malmenait sa pauvre oreille.
« Jamais je n'ai goûté un fruit si goûteux. Plus jamais je ne pourrai m'en passer non ». Et ce repos fut tout à fait assez court pour satisfaire son égo viril, car peu après il se mit de nouveau à butiner avec fougue, le Régent imposant sa mélodie sans plus d’embarras. Et le jeu leur semblait bien loin à présent, ses élans montraient de l'entrain, bien plus qu'au départ. Il voulait la voir se tordre de plaisir, la sentir se cambrer contre lui, se crisper et l'entendre feuler…Cependant, comme pour le piquer au fer rouge, elle se retint aussi bien qu’elle le pût, lui lançant son meilleur air de défi. « Il faut dire que la comparaison vous est vite faite ». Sa respiration était bien plus haletante, certes, mais au moins ne gémissait-elle point encore de trop pour ne plus pouvoir suivre une conversation intelligible.
Araignée lui était fort seyant comme sobriquet, car la Baronne avait cette aisance naturelle de torturer ses victimes, de s'amuser avec avant de mordre dedans à pleine bouche. Il tordit son rachis de sorte à se mettre d'équilibre sur un seul de ses coudes et que de sa main libérée, ses doigts vinrent agacer le gonflement a la cime d'un de ses seins. « Alors oui, je profite! Et si les dieux le veulent, je le ferais pour le restant des mes jours ».
Si la dernière phrase lui gonfla l’estime, la Veuve Noire resta troublée un instant. Elle ne savait que faire de ce jeune chevalier, à peine fait homme ! Il était tout ce qu’une feme – une épouse et une mère – aurait pu souhaiter : il avait pour lui la loyauté, la droiture et la gentillesse. Pourtant jamais elle n’avait intéressé par ces modèles vertueux, de peur surement de ne point en être digne. La vertu l’avait quitté il y avait bien des années et pervertir une pauvre âme la blessait. Alors oui, elle le désirait, ici et maintenant comme toute ces choses qu’elle aimait posséder ! Mais le remord l’empêchait d’y planter ses griffes : ils étaient si différents… Le cœur battant, elle reléguait ses tortures intestines à plus tard.
Il n’y avait jamais eu qu’eux, et il n’existait que ce moment précis.
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MessageSujet: Re: S'apprendre à nouveau [Louis]   S'apprendre à nouveau [Louis] I_icon_minitimeVen 26 Jan 2018 - 20:01





« Laissez-donc les Dieux en dehors de ça, ils ne nous seront d’aucun secours pour la présente affaire. » Elle sourit avant de plonger ses lèvres presque aussitôt sur les siennes. Alanya parvenait souvent à oublier combien il était pieux ; plus encore. Elle s’imaginait ce que pourrait être sa vie à ses côtés. Il lui donnerait de beaux enfants, qui grandiraient aimés. Il serait toujours un homme honnête et juste, usant de sa grosse voix pour les gronder, mais patient et doux lorsqu’il faudrait les rassurer. Louis serait aussi certainement un très bon époux qui jamais ne se détournera d’elle. Il y aurait peut-être quelques disputes, des silences mais au fond – et elle en était sûre ! – il la regarderait toujours avec la même passion. Il donnerait de son temps pour le siens, pour ses gens, jusqu’à s’oublier. Elle le voyait fort bien vivre vieux, peut-être atteindre le siècle pour finalement s’éteindre apaisé et entouré par les gens qu’il aime. Et elle, dans tout cela, se trouvait spectatrice muette mais bien heureuse.



« Retenez-moi à jamais contre vous, mon amie ... » Trouva-t-il la force de souffler, au travers leur fiévreuse union. Ses efforts semblèrent l'éprouver, car de nouvelles sueurs perlèrent à son front de même qu'à son poitrail saillant et, quand bien même, le vaillant ne chercha ni à se dérober ni à abréger. Ses coups de reins étaient soutenus et son souffle aussi brûlant que l'astre diurne. À ce point, il l'aurait besognée toute la nuitée si on lui avait permis, car en aucune occasion il ne s'était retrouvé aussi inspiré d'envie et de désir. Elle l'avait envoûté, c'était maintenant indéniable. Et elle n'y tint plus, se laissant aller sous ses coups de reins, feulant lorsque le plaisir surpassât l'envie profonde qu'elle ressentit. Bien sûr qu'elle n'allait point le laisser partir. Il lui avait laissé entrevoir un plus doux avenir qu'elle n'aurait jamais imaginé alors, à présent, il n'en irait pas autrement. Ses ongles se plantèrent bien malgré elle dans la chair tendre de son dos et elle mordait ce qu'elle pouvait de ses lèvres orphelines. De toute les tortures, celle-ci était sans doute aucun la plus douce. Et dire qu'à la fin, à l'apothéose du plaisir masculin, Louis trouva tout de même moyen au détriment de son propre plaisir, moyen de tirer toute sa satisfaction en la voyant heureuse et épanouie. Il soutint son rythme jusqu'à ce qu'elle en ait terminé et à lui, de finir sa besogne en d'ultimes déhanchements fougueux. Elle resta immobile quelques secondes, les yeux clos et l'esprit enfin libre de tout tracas. Elle était juste bien à ce moment-là.



« Si la raison ne me disait point le contraire, je vous supplierai de rester ici cette nuit... »

« Nous aurons notre chance, tôt ou tard, je vous le promet. » En messe basse, après qu'il se soit effondré à ses côtés, comme s'il avait fait endurer à son corps une rixe des plus mouvementée. Il la pressa contre lui, la couvait de ses bras musculeux et renflés. Quant à elle, elle se blottit contre lui, épuisée mais conquise.

« Ce n'est pas prudent ce que nous avons fait ici. » Elle souriait tendrement en jouant de ses doigts sur sa poitrine nue, le souffle encore un peu saccadé.

« Et je ne suis pas reconnu pour mon imprudence... Pourtant ce soir, tout cela me semble si peu important. Je ne regrette rien et même, je souhaiterai que cela se reproduise. » Il baisa son front d'un baiser doux et tendre, le visage serein et calme. Elle soupira, faussement résignée.

« Rien de ce que je pourrais vous dire vous empêchera de revenir, n'est-ce pas ? » Elle ne leva même pas les yeux vers lui. La tête sur son épaule, elle ne bougeait plus.

« Rien, excepté un vœu sincère de me voir à jamais loin de vous. » Ses doigts se figèrent un instant. En était-elle seulement capable ? Lui qui était si attentionné ne méritait pas cela, et plus encore, il lui faisait tant de bien que par égoïsme, elle n'aurait pu s'y résoudre.

« Alors soyez prudent. Si vous deviez revenir ici, grimmez-vous afin que personne ne puisse vous reconnaître... »

« Serait-il plus prudent à vous, de venir me rendre visite la prochaine fois? Jusqu'à maintenant, je me suis toujours fait invité et jamais hôte. »

« Serait-ce une invitation, votre Excellence ? » Elle leva son nez pour essayer de distinguer ses prunelles azurées.



Inexorablement, ses yeux avait patienté les siens, toujours portés en sa direction. Il la trouvait belle, c'était aussi simple de que ça. Et l'admirer le rendait serein.


« Non seulement ça, mais trouvez-vous aussi excuse pour découcher. Vos talents dans le mensonge vous serviront pour cette fois. » Il lui sourit, malin et l'œil brillant. Ses quenottes se dévoilèrent presque aussitôt.

« Allons ! Je ne vous pensais pas aussi frileux Louis. Vous pourriez simplement faire demander des couvertures. » [i] C’était audacieux de la part du Berthildois de lui demander de rester dormir auprès de lui, et pour autant, elle lui trouvait un certain charme lorsqu'il s'employait à briser les règles.


« Pour ce que l'on peut en constater, les nuits sont encore fraîches et à la guerre, qui sait si le ciel ne nous tombera pas sur la tête. Venez, venez mon amie, vous ne serez pas déçue. »

« Ah oui ? Et que me préparez-vous que je ne pourrais manquer ? » Lorsqu'on fanfaronne, il faut être prêt à répondre, voir même, à répliquer.

« Cette nuitée n'était qu'un avant-goût. Il me plairait de vous faire connaître la suite. »

« Une suite ? Ah oui ? » Elle était soudain très attentive, prête à connaître ce qu'il lui réservait. Elle avait toujours été d'une nature curieuse, le pauvre aurait bien du mal à s'en dépêtrer. Fichtre, elle viendra à bout de lui avant même que ne commence leur relation!



[color=#ccffcc] « Nous avons été pressé dans le temps et interrompu de surcroît... Il me hâte de poursuivre ce que j'ai laissé. »
Elle déposa un tendre baiser sur sa joue où la barbe avait pris une belle place à présent.

« Malgré tout cela, il se pourrait que vous ne vous soyez point trop mal défendu mon ami. »

« Il me plaît à l'entendre, mais le principal maintenant, c'est que vous savez toute l'affection que je vous porte. Et peu me chaut si vous êtes toujours accablée de votre ancienne flamme et que vous ne pouvez pas me témoigner la pareille. Je quitterai cette tente le cœur léger. » Son front se plissa légèrement. L'espace d'un instant, elle n'y avait plus pensé et voilà qu'il remuait lui-même le couteau dans la plaie. Pour autant, elle ne lui en voulu pas.

« Je le savais déjà depuis votre séjour en Alonnan, rappelez-vous. Si c'était votre seul désir en venant ici, alors vous vous êtes donné bien de la peine pour peu de chose... »



« Et vous vous êtes dites à mon départ : le temps fera son travail, cet éphémère sentiment s'en ira comme un vilain rhume. Et je me devais de vous montrer le contraire, de vous faire comprendre que jamais mon cœur n'a battu aussi intensément pour une femme qu'il le fit envers vous. Je n'ai cessé de penser à vous, Alanya. J'ai voulu rebrousser chemin après mon départ. J'ai voulu vous envoyer une lettre dès mon premier arrêt en camp de fortune. J'ai même voulu écourter la vie d'un homme qui souleva envers vous quelques paroles déplacées. » Elle mesurait enfin pleinement la profondeur des sentiments qui l'animait et si elle ne pouvait encore les partager entièrement, elle les respectait. De toute façon, aurait-elle remué ciel et terre que cette tête de mule n'aurait jamais changé d'avis. Elle glissa ses doigts sur ses grosses pattes viriles avec douceur.

« Et je dois bien avouer que vous avez laissé un vide, à Alonna... » Pour la première fois, elle ne le repoussait pas. C'était maigre, mais déjà mieux que rien. Son bras s'immisça à sa nuque, duquel elle put reposer sa tête dans le creux de son coude. Sa main, elle, baladeuse mais docile, parcourait le long de ses hanches jusqu'à la naissance de son séant.



« Et ce soir, j'en ferai un nouveau en quittant votre maison. Voilà pourquoi vous acquiescerez à ma requête et vous vous rendrez au Berthildois. »

« Ou alors, je pourrais vous enfermer ici, avec moi et personne n'en saurait rien. »

« Et où me cacheriez-vous? Pis encore, comment me retiendrez-vous? »

« Je vous rendrais on-ne-peut plus consentant, et comme ça l'envie de filer vous passera » Et il l'a savait bien capable. Juste à repenser à cet instant où elle s'était emparée de son hochet, saurait justement faire pencher la balance en sa faveur.

« Si j'avais le choix, plus jamais je ne quitterais ces toiles, je vous le dit. »



« Voyez, mon plan commence à fonctionner.» Il fut pour la énième fois victime d’un baiser à ses lèvres.

« Vous avez faim ? » Ses serres se raffermirent contre le galbe de sa croupe, au même moment qu'il répondit affirmativement.

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