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 De passage chez les elfes... Où l'on s'introduit en pleine tempête.

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Drystan
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MessageSujet: De passage chez les elfes... Où l'on s'introduit en pleine tempête.   De passage chez les elfes... Où l'on s'introduit en pleine tempête. I_icon_minitimeJeu 8 Fév 2018 - 22:35

Au 5ème jour de la sixième ennéade de Barkios, An 10


L'Aduram est une couveuse de légendes et monstruosités en tout genre qui l'habitent en se nourrissant des hommes qui y pénètrent, et qui parfois s'égarent hors de ces bois, effrayant et dévorant les habitants des villages voisins, particulièrement les enfants agités et désobéissant. Ça ou bien le lieu de résidence d'une très importante population de bandits et de criminels qui auraient préférés s'établir sur des routes peu empruntées pour faire leurs petites affaires, se jetant sur le moindre convoi, la moindre troupe ayant un peu trop sous-estimé le danger qui y rôde. Toutefois, une vision plus juste se trouve probablement à mi-chemin, tout en faisant un très large détour en cours de route.
C'est en substance ce que je déduisais des mots échangés avec mon compagnon au sang-mêlé, Eärnil, qui avait plus d'une fois eu l'occasion de la traverser, tout en ayant accès à d'autres perceptions que celle dont se contentent les humains, mais également des histoires et des avertissements du guide que nous avions engagé à Naelis peu avant notre départ.

« Il y a quelque chose de malsain là-bas, un danger insidieux qui ronge l'esprit et l'âme de ceux qui y demeurent trop longtemps... Et ce qui affecte les hommes touchent aussi les créatures qui y vivent, c'est de là que proviennent la plupart des monstres. »

Ça n'était pas très clair mais je sentais toutefois qu'il n'y avait pas, dans ces mots d'influence de la superstition, et quand je voulus creuser, Eärnil balaya cette suggestion en assurant qu'il n'en savait pas davantage, que ce qu'il y avait au-delà appartenait à d'authentiques elfes dotés d'une certaine sensibilité. Toutefois, l'enseignement pratique à tirer de ces histoires, c'est qu'Aduram était dangereuse, à cause des humains et des créatures qui la peuplaient, évidemment, mais davantage encore du fait des bois eux-mêmes... Et notre guide connaissait les sentiers les plus sûrs et les plus fiables, les chemins les plus courts pour ne pas s'y éterniser, ce qui n'était pas pour me déplaire même si cette sécurité relative avait un prix, il me tardait de découvrir l'Anaëh.

Et c'est ce que nous fîmes, assistés par un Monarth dont je percevais l'inconfort, mais le plus curieux était son incapacité à partager ce qui le dérangeait, comme une menace à l’affût, à la limite d'un angle mort, guettant et suivant, mettant ses sens et son instinct en alerte sans que son esprit ne puisse saisir la nature de cette dernière.
Loin de là, Itarillë guidait Zéphyr, sur les recommandations d'Eärnil qui avait émis et insisté pour que le dragon se tienne à l'écart, pour ne pas distraire le guide d'une part, et pour ne pas risquer les effets que le phénomène local pouvait engendrer sur un esprit encore assez jeune. Il devait donc contourner les bois, par l'est, puis remonter jusqu'à trouver le fleuve et le suivre vers l'ouest, en préférant un survol et d'éventuels arrêts sur la rive nord, jusqu'à ce qui serait un lieu de retrouvailles choisi par les deux compères, que lui indiquerait la petite bleue. Nul doute que sur sa route, il fut parfois aperçut, mais je n'en eus aucun écho.


Au cours de la première nuit, nous étions tous trois autour d’un feu, à discuter, Monarth se reposant, recroquevillé et couvert d’une de ses ailes. Cet environnement semblait rude, même pour lui qui avait bravé les effets du phénomène qui se produisit lors du Voile, quoique je ne m’étais jusqu’à lors jamais demandé si lui-même était affecté ou si il s’était contenté de m’en préserver, ce qui demeurait un exploit. Mais la raison en était peut-être de la nature et de la manière dont se manifestait la menace.
Il me sembla alors percevoir quelque chose, une forme sans contour, se situant tout juste au-delà du cercle de lumière que produisait notre feu. Je la fixais, tentant de discerner plus de détails sans y parvenir, et alors que je m’apprêtais à me lever, Eärnil me retint par le bras après avoir jeté un œil dans la même direction.

« Tu as vu quelque chose n’est-ce pas ? »

« Il me semble, oui. » Lui répondis-je, confus par le calme qu’il semblait conserver.

« Inutile de t’en inquiéter, ça vient de lui. » Se contenta-t-il de dire, en désignant Monarth. Et il poursuivit après avoir observé ma surprise. « Il est plus conscient que nous de ce qui émane de ces bois, et il t’en fait profiter dans son sommeil. » Il parlait en connaissance de cause, il avait déjà dû vivre la chose lors d’une de ses traversées avec Itarillë. « Mais ne t’en fait pas, nous ne resterons pas assez longtemps pour que ça devienne un problème, ni pour lui, ni pour nous, et l’Anaëh lui fera le plus grand bien. »

Je jetais alors un œil au reptile dont je me saisis délicatement pour le prendre contre moi, diffusant à travers notre lien des idées rassurantes en réponse à ces cauchemars. Cette première journée apporta finalement son lot de découverte sur mon petit compagnon… J’ignorais toujours son âge, mais il se désintéressait tant de la chose qu’il serait impossible de le savoir mais je découvrais qu’il ne s’était jamais aventuré en Aduram, peut-être en était-il de même pour l’Anaëh, qu’il venait donc certainement de Péninsule ou d’Estrévent.

Notre cheminement à travers les bois n'avait rien de régulier, suivant parfois des sentiers avant de s'en détourner en fonction des observations de notre guide qui guettait tant les signes d'une présence animale qu'humaine dont il valait mieux s'épargner la rencontre, mais nous progressions assurément. Après quelques longs jours et nuits écourtées par les songes angoissés du dräke ou par des cris et hurlements qui perçaient à travers l'obscurité pour nous maintenir en éveil, nous fûmes bien heureux de retrouver l'Olya après l'avoir quitté, plusieurs ennéades plus tôt, en Ithri'Vaan, toutefois, fallait-il encore le traverser et il n'existait pas un pont durable à emprunter, et pour cela, il fallu continuer de longer plus ou moins le fleuve jusqu'à une cache où se trouvait une petite embarcation avec laquelle il fallut faire deux aller-retours pour transporter les deux hommes et leurs montures.

« Soyez prudent, paraît que les elfes sont un peu à cran dans le coin ces derniers temps, s'pourrait bien qu'ils voient d'un très mauvais œil la présence d'un humain, quelque soit ses intentions. »

Après l'avoir remercié et souhaité un bon retour dans des terres plus hospitalières, après qu'il ait bien entamé sa nouvelle traversée, je pris soudainement conscience d'où je me trouvais. Ça n'était certes encore que la lisière, mais je me trouvais désormais dans ce que même les cartographes humains s'accordent à considérer comme l'Anaëh, le domaine des elfes. J'en étais tout à la fois soulagé mais également tendu, et comme en écho à mes pensées, s'apprêtant à se remettre en route sans attendre, Eärnil m'avertit d'une évidence. « Bon, jusqu'ici, c'était la partie facile, c'est maintenant que ça se corse. Il nous reste un peu de chemin, moins d'une demi-journée, je pense, avant d'atteindre la région dont parle la lettre... D'ici là, nous aurons certainement été aperçu, et tu devras te souvenir de toutes nos leçons. » J'écoutais, toutefois, mon attention était tiraillée, d'une part, Monarth semblait s'être sortie de la torpeur dans laquelle il s'était plongé au cours de nos errements, comme pour se préserver des forces invisibles qui hantaient les bois que nous venions de quitter, et son attention semblait happer par ceux que nous longions à présent.

Tu reprends déjà des couleurs, ça me rassure. Ça n'était pas qu'une image, l'éclat or et bronze de ses écailles avait terni en même temps qu'il était devenu silencieux et se renfermait.

Ces bois... C'est étrange...

Menaçant ?

Non...

En cet instant, Monarth percevait pour la première fois ce dont j'appris le nom plus tard, même si ce « Chant » était alors comparable à la musique d'un barde entendu à travers la porte d'une taverne devant laquelle on passerait et vers laquelle on tend l'oreille avant de se laisser tenter et de la franchir. Mais ça n'était pas d'entendre qui était étrange pour lui, mais ce qu'il entendait. Pour donner une image aussi juste mais humaine que possible, il faut imaginer les arbres comme autant d'artistes communiquant en chantant dans une langue parfaitement étrangère, sans se soucier des passants, quand Monarth ne savait que chuchoter à l'oreille. Il n'aurait pas su dire ce qu'ils racontaient mais il reconnaissait certaines intonations desquels il pouvait déduire l'inclination de la conversation chantée.

Il y avait donc d'une part cette nouvelle découverte – et la joie de retrouver mon compagnon après quelques jours de silence – et à la limite de mes perceptions, se rapprochant, mon âme sœur, dont je percevais encore lointain l'écho de la joie qu'il éprouvait à me savoir à proximité. L'un comme l'autre étions parvenu au bout de cette nouvelle étape. Il se rapprochait à grande vitesse, mais je devais encore un peu refréner ses ardeurs.

Pas encore, reste à proximité, mais allons-y en douceur avec ces elfes, une petite surprise à la fois.

D'accord... Mais je ne m'éloigne pas.


Il était contrarié, je m'étais engagé auprès de lui à me montrer à l'avenir moins craintif, davantage fier de ce que j'étais à présent et une nouvelle fois, je semblais faire preuve d'une prudence qu'il jugeait bien souvent excessive.

Ne t'en fais pas, tu es l'objet de ma venue, je n'ai pas l'intention de te cacher, mais laisse moi t'introduire auprès d'eux comme il convient.

Cela sembla le calmer, mais il approchait toujours, jusqu'à nous apparaître, nous survolant tout d'abord avant de se maintenir au-dessus de nous, ouvrant totalement une de ses pattes antérieures qu'il gardait partiellement fermée et de laquelle surgit Itarillë, piquant sans hésitation vers son compagnon tandis que le dragon reprenait de l'altitude, non sans nous offrir quelques indications sur les environs et la présence de signe d'activité à proximité.
Nous décidâmes alors de pénétrer dans les bois eux-même, considérant ne pas pouvoir nous approcher davantage en longeant simplement le fleuve. Évidemment, il ne fallut guère de temps avant d'être stoppé par des sentinelles, et tout en sortant prudemment le dernier courrier reçu, Eärnil s'adressa à eux.

« Nous venons sur invitation de la Maîtresse Cyarniën Valiendal. Je suis Eärnil, représentant de Milynéa Lythandas, Princesse Marchande et Dame Blanche de Thaar. Je crois savoir que notre présence tombe mal, mais pouvez-vous tout de même l'avertir, elle-même ou la Maîtresse Enoriel Valiendal , de notre présence ? »

Mon premier contact avec d'authentiques elfes sur leur territoire avait des airs familiers, la même suspicion et hostilité perceptible qu'on pouvait trouver chez des gardes tenant les portes d'une ville en crise... Tout ce qui semblait ou sonnait étranger pouvant être ou devenir source de quelques troubles dont on se passerait bien volontiers... Mais m'étais-je seulement attendu à autre chose ?


Dernière édition par Arthur le Sam 17 Fév 2018 - 21:07, édité 1 fois
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Enoriel
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MessageSujet: Re: De passage chez les elfes... Où l'on s'introduit en pleine tempête.   De passage chez les elfes... Où l'on s'introduit en pleine tempête. I_icon_minitimeMar 13 Fév 2018 - 21:33

Dans le camp, loin des broutilles militaires et va-et-viens en tous sens, se tenait tranquillement une femme à la longue chevelure blonde et aux yeux bleus. Le dos droit sur sa chaise, les jambes croisées et ses fines mains accomplissant régulièrement de simples gestes d'une grande grâce, l'elfe lisait. Quoi ? Un manuscrit dont elle seule devait connaître la valeur, peut-être. Parce qu'elle n'en disait rien. Si cette femme à la longue robe blanche et rouge s'occupait volontiers de ses frères de sang, elle gardait pour autant une certaine distance avec eux, se réfugiant certainement dans des études ou recherches magiques. Peu de militaires la connaissaient, certains avaient pu entendre parler d'elle. Pour ceux-ci, il ne leur était pas très surprenant que la maître Cyarniën Valiendal souhaite rester dans son domaine de prédilection : la magie.

Ce jour-là, Cyarniën se réfugiait d'autant plus dans son livre qu'elle ressassait constamment ses pensées. Elle devait une dette à sa cousine et s'était retrouvée à devoir accueillir un humain en Anaëh... Un humain particulier, certes, mais un humain tout de même. Quelle drôle d'idée ! Quelle mouche avait bien pu piquer Enoriel ? Bon... maintenant qu'elle y était... si l'humain devait venir, ce serait au plus tard le lendemain. Elle espérait juste qu'il ne tarde pas trop, elle avait envie de rentrer chez elle en Alëandir. Elle avait passé ces dernières ennéades en Ardamir et le besoin de rentrer dans son foyer confortable se faisait de plus en plus ressentir. De toute façon, elle n'avait plus qu'à attendre qu'un garde vienne lui annoncer qu'un éphémère avait été retrouvé à la lisière de la forêt pour venir s'en occuper elle-même. Faudrait-il déjà que celui-ci ait pensé à affirmer qu'il venait sur l'invitation de Cyarniën...

"Heri Cyarniën ?
La femme leva un regard bienveillant sur l'elfe qui était venu la voir.
- Un dénommé Eärnil, accompagné d'un humain et d'un dräke, prétend que leur groupe vient sur votre invitation.
- Merci."


La mage une main tout en prenant son bâton de l'autre et fit apparaître un losange entièrement fait de lumière. Le contour était épais et d'un jaune sombre alors que l'intérieur semblait plus opaque et clair. Quelques images défilèrent dans cette zone jusqu'à s'arrêter sur la patrouille de garde attendant avec un... semi-elfe ? et un humain. De sa main libre l'elfe fit quelques gestes, ce qui fit bouger les images. Elle finit par apercevoir l'animal se tenant relativement loin puis revint sur l'étrange duo.

"Sont-ce eux ?
- Ce sont eux.
- L'éphémère s'est-il présenté ?
- Non. Je me demande seulement s'il comprend notre langue...
- Cela m'étonnerait. Je vous suis. S'ils mentent, ils auront directement affaire à moi."


Avec grâce Cyarniën se leva, mit fin à son sort, referma précautionneusement son livre, le rangea dans son sac puis partit avec ses affaires sur elle. Ils ne mirent que quelques minutes avant de se retrouver au même endroit que les autres. Dame au fort tempéramment, le premier aperçut que les deux étrangers eurent de Cyarniën fut une elfe assurée et fière, détaillant de haut ceux qui disaient venir de sa part, et d'une beauté naturelle éclatante. Ce fut tout naturellement qu'elle parla dans sa langue natale, faisant complètement fi du fait que le dénommé Arthur ne comprendrait certainement rien à ce qu'elle dirait. Il avait un traducteur auprès de lui ? Très bien, qu'il fasse avec ! Cela lui permettrait de pouvoir parler cette magnifique langue que les Eälas avaient appris à son peuple.

"Vous avez demandé Cyarniën Valiendal ; me voici. A qui ai-je l'honneur ?"
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Drystan
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MessageSujet: Re: De passage chez les elfes... Où l'on s'introduit en pleine tempête.   De passage chez les elfes... Où l'on s'introduit en pleine tempête. I_icon_minitimeMer 14 Fév 2018 - 7:14

« Bon, ils ne nous ont pas refoulés et ne t'ont pas transformé en hérisson... C'est déjà une réussite en soit. » Mon compagnon m'avait parlé dans l'une des langues marines d'Ithri'Vaan, jouant avec un accent marqué, certainement avec dans l'idée que les sentinelles qui nous avaient attrapés n'étaient pas coutumières de cette dernière et qu'il y avait là un moyen de créer une certaine intimité. Pour ma part, je demeurais tirailler entre l'agitation que je percevais à travers mes liens, que suscitait les bois environnants sur mes deux compagnons, autant que par la mienne de finalement rencontrer, chez eux, car alors même que je demeurais d'une certaine manière encore sur le palier, je pressentais à travers toutes les perceptions disponibles que je me trouvais aux portes d'un monde totalement étranger à tout ce que j'ai pu arpenter au cours de ces décennies, car il n'y aurait plus un seul humain, plus aucune trace d'un quelconque reliquat d'influence péninsulaire comme en Ithri'Vaan pour me paraître familier.
Toutes les préparations, les leçons reçues ne peuvent véritablement préparer à un tel dépaysement.

Il ne fallut que quelques minutes pour qu'apparaisse notre hôte, ce qui, après les ennéades de silence me parut comme un soulagement. Pour le reste, prétendre que la beauté d'une authentique elfe put me laisser indifférent serait un grossier mensonge, mais pour autant, affirmer qu'elle faisait de l'ombre aux humaines en était également un. Sans s'étendre sur le sujet, l'elfe avait un certain attrait, indépendamment de la fascination qu'exerçait sur moi la situation, le lieu et le moment, c'était certain, et le Temps ne pourrait s'appliquer à la dégrader comme il sait si bien le faire sur les autres, mais c'était une considération sans importante tant notre rencontre, pour l'un et l'autre, aurait un caractère particulièrement bref et il me semblait qu'elle manquait d'un charme humain que mon regard était habitué à rechercher et apprécier.

L'elfe, qui se présenta comme Cyarniën Valiendal, l'auteure du dernier courrier et de l'invitation, ne s'embarrassait même pas de savoir si j'étais en mesure de la comprendre. Je ne m'en formalisais pas vraiment, car après tout, je doute qu'un elfe en Péninsule soit accueillit dans sa langue natale, mais j'espérais toutefois avoir plus tard l'occasion de discuter sans être contraint de requérir l'assistance de Eärnil... Dans quelques décennies peut-être, si je décidais de me consacrer pleinement à l'apprentissage de la langue, mais pour cette première visite, je m'étais résolu à être dépendant de mon compagnon. Toutefois, il m'avait enseigné quelques rudiments, « pour ne pas paraître comme un complet sauvage » selon ses mots, et je me pliais à la manière et aux gestes des elfes, tels que me les avaient apprit Eärnil, qui s'y soumettait également. Ce dernier ne fut pas celui qui me présenta d'ailleurs, je parlais peu et comprenait autant, mais j'avais insisté pour être en mesure d'être tout au moins capable de me présenter par moi-même dans sa langue.

« Je suis Arthur de Melasinir, Chevalier-Dragon du Blanc Zéphyr et Compagnon du Dräke Monarth. » Ces mots - dans lesquels on percevait mon accent aux influences diverses -, je les avais médité encore plus longtemps que je ne les avais répété avec Eärnil, retenus par crainte dans les régions humaines. Face à cette elfe qui devait me permettre de puiser dans la sagesse des siens pour y trouver quelques brides de ce qui s'était perdus avec les dragonniers nisétiens, je ne cachais pas mon jeu, je ne ménageais aucun suspense tout en accordant, comme dans ma lettre, un statut égal sinon supérieur à mes liens qu'à tous titres qu'auraient pu s'accorder un puissant.
C'était elle qui avait la main, mais je scrutais ses réactions, me demandant si même une érudite comme elle devait l'être, ayant certainement plusieurs siècles d'existence, pouvait montrer face à ce genre de déclaration.
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MessageSujet: Re: De passage chez les elfes... Où l'on s'introduit en pleine tempête.   De passage chez les elfes... Où l'on s'introduit en pleine tempête. I_icon_minitimeMer 28 Mar 2018 - 13:24


Sans même esquisser un sourire, Cyarniën accueillit les présentations de l’autoproclamé Chevalier-Dragon. Probablement se serait-elle plus aisément laissé amadouer s’il n’y avait pas eu ce présomptueux titre d’ailleurs. Que l’homme se soit présenté à elle dans leur langage plutôt que de recourir à son traducteur fut à ses yeux une appréciable marque de respect, tant envers elle qu’envers le reste de son peuple. C’est donc qu’il avait au moins pris le temps de méditer ce voyage avant de se jeter sur le papier et les lettres.

- Enchantée, Arthur de Melasnir, et qui est votre ami ?

Et si elle n’était en réalité pas particulièrement enchantée, l’humain avait d’elle au moins mérité cette politesse. Elle attendit sans afficher de particulier intérêt que le second et traducteur du premier invité se présente avant de signer de la tête en avoir bien pris connaissance. Après quoi, avec une légèreté digne des plus hauts rangs, elle tourna les talons, appelant implicitement les deux étrangers à la suivre vers le campement. Aucune présentation formelle ne fut faite ce jour-là, les yeux intrigués des militaires se contentant de longuement s’arrêter sur ce, ou ceux du moins, qu’ils devinèrent être leur convoi des prochains jours.

Ce fut un immense soulagement pour Cyarniën lorsque fut enfin prise la direction de sa Cité natale et de résidence. Alëandir lui manquait décidément plus qu’elle n’osait se l’avouer. Elle n’était pour autant paradoxalement pas pressée de voir le voyage se terminer. Tant que les deux étrangers étaient proches et forcés de garder sa compagnie, elle aurait l’occasion de les étudier, d’essayer de discerner ce qu’elle pouvait de leurs échanges, de poser des questions même, si la curiosité lui en disait, et peut-être à cette occasion comprendrait-elle mieux ce que sa cousine avait bien pu leur trouver d’assez fascinant pour leur ouvrir les portes de l’Œuvre.

D’abord la lettre, puis ses présentations en tant que Chevalier-Dragon… désagréablement présomptueux, mais un mystère méritant d’être élucidé.
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MessageSujet: Re: De passage chez les elfes... Où l'on s'introduit en pleine tempête.   De passage chez les elfes... Où l'on s'introduit en pleine tempête. I_icon_minitimeMer 28 Mar 2018 - 20:55

Le plaisir de surprendre une elfe si certaine de sa supériorité devrait attendre, et c'est une relative indifférence tout juste nuancée par un brin de politesse qui accueillit ma présentation. Je n'y prêtais pas d'attention et ne souffrais que de la déception de ne pas avoir suscité plus de réaction...

« Je suis Eärnil, représentant de la Princesse Marchande et Dame Blanche de Thaar, Milynéa Lythandas. »

Mon compagnon n'avait pas perdu de temps et avait évidemment répondu à la question, rejouant son rôle d’interprète. Il y avait ajouté son titre pour la forme mais doutait que l'érudite y témoigne le moindre intérêt, ce que confirma son attitude et l'empressement avec lequel elle tourna les talons et nous mena plus en avant dans le camp, sans se soucier de nous introduire auprès des siens et de ceux qui devait par la suite constituer le convoi s'en retournant à Alëandir.
Je ne devais pas discuter ce comportement, une partie de mon esprit s'égarant avec celui de Monarth dans cette curieuse nouveauté émanant des arbres et dépourvue de cette menace qui flottait dans les bois d'Aduram que nous avions quitté un peu plus tôt, bien que nous soyons tout à fait incapable, l'un et l'autre, à cet instant, de déduire quoique ce soit de ce qui flottait dans l'air.
Indifférente aux efforts que nous aurions pu consentir plus tôt pour parvenir jusque là, nous ne devions pas nous attarder plus longtemps dans le camp pour prendre la route, ce qui n'était alors pas un problème mais pouvait le devenir selon l'allure que déciderait de prendre nos hôtes.

Plusieurs heures s'écoulèrent, durant lesquelles je ne devais pas échanger beaucoup de mots, me perdant dans la contemplation et l'émerveillement, le mien autant que celui de mes deux compagnons dont les sens percevaient tant qu'il m'était donné d'apprécier ces bois avec plus de justesse qu'aucun homme puisque tout autre serait sourd aux chants qui y s'épanouissaient constamment.
Je demeurais néanmoins suffisamment moi-même pour ne pas perdre de vue l'un des aspects essentiels de cette visite, et l'engagement que j'avais prit plus tôt. Une pensée s'égara plus loin avant qu'un écho approbateur ne me parvienne accompagné du mouvement qui devait le ramener vers moi.

Il ne fallut que quelques minutes pour que retentisse le claironnement suivi du passage au dessus du convoi avant de virer et de disparaître, suscitant une variété comparable de réaction chez ces elfes que chez les hommes, de la surprise, de l'incompréhension et les gestes mécaniques que ces dernières entraînaient chez des individus formés aux armes qui s'apprêtaient à se défendre de ce qu'ils étaient formés à considérer d'abord comme une menace.

Doucement le retour.

Le dragon blanc obtempéra tandis que je me frayais un chemin jusqu'à l'avant du convoi, nullement affecté par l'apparition soudaine, et je marchais déjà en tête lorsqu'il réapparut, arrivant de face, planant sans effort jusqu'à replier les ailes et se frayer un chemin à travers les cimes pour se poser en douceur à quelques dizaines de mètres devant le convoi. Je pressais légèrement le pas pour le rejoindre, le gratifiant d'un geste affectueux avant de me retourner pour apprécier d'un regard les expressions des elfes qui suivaient face à cette découverte.
Je sus plus tard qu'à cet instant, Eärnil avait offert à l'érudite la confirmation de ce qu'elle avait certainement commencé à déduire.

« Voici Zéphyr, le Dragon Blanc dont Arthur est le dragonnier. Dites aux autres de ne pas attaquer, il n'est pas dangereux du moment qu'on ne le menace pas. »

Quant à Monarth, Zéphyr et moi-même, qui devions alors représenter un improbable tableau pour nos hôtes, nous scrutions les réactions, à l'affût tout de même d'une réponse hostile à cette découverte. Ça n'était certainement pas la manière dont j'avais imaginé la révélation, mais ça n'était après tout qu'une répétition auprès du peuple que je soupçonnais, malgré mes origines, être le plus à même d'accepter cette dernière.

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MessageSujet: Re: De passage chez les elfes... Où l'on s'introduit en pleine tempête.   De passage chez les elfes... Où l'on s'introduit en pleine tempête. I_icon_minitimeMer 28 Mar 2018 - 22:36


Le convoi faisait lentement mais sûrement sa route vers la capitale depuis de longues heures déjà. Bientôt le soleil déjà bas ne percerait plus à travers la canopée, et alors il faudrait établir camp pour la nuit. Tandis que les militaires redoublaient de prudence, Cyarniën n’était pas le moins du monde troublée par la baisse de la luminosité. En selle sur l’un des quelques meharas de la troupe, faisant pleine confiance en l’animal et en ses confrères pour la guider, son attention se portait sur tout sauf sur son environnement. Une source de lumière, née de sa propre magie lui serait largement suffisante pour continuer ses lectures jusqu’au plus profond de la nuit ; et à défaut d’écrits de naturalistes, c’est à travers les écrits d’histoire de sa propre cousine qu’elle chercherait des indices.

Mais elle n’aurait pas à chercher bien longtemps.

Le convoi s’immobilisa. Les militaires crampés à leurs armes observaient une large silhouette jouant entre les arbres.

- Medrinil ! Wyvern ! Attendez qu’il s’écarte avant de reprendre la marche.
- Qu’est-ce qu’il fait aussi loin des montagnes ? On est pas à Mera ici !
- Shhht l’un des archers les coupa, premier à observer la bête dans ses déplacement avec assez de précision pour y voir le souci Ce n’est pas un Wyvern.
- Delth. Dragon, un second archer ajouta Foen Delth.
- Comment peux-tu en être aussi sûr ?
- Parce que c’est un Dragon et qu’il est blanc peut-être !

Cyarniën, elle, observa la scène avec beaucoup moins d’anxiété, et bien plus de fascination. Son cœur manqua un battement lorsque la route de la créature se confirma prendre leur direction. Elle retint son souffle en voyant l’humain se hâter au-devant du convoi, et finalement, toutes ses questions trouvèrent leurs réponses lorsqu’éclata le mystère des lettres. Elle ne prit même pas la peine de s’offusquer de ce que le second du Dragonnier prenne le temps de lui expliquer ce qu’elle savait déjà, et entreprit plutôt de l’inviter à remplir son rôle de traducteur auprès du de Melasnir.

- Ne voyez-vous pas que les arcs sont déjà baissés ? Il n’est dans l’intérêt d’aucun d’entre nous de s’en prendre à une créature n’adoptant pas un comportement agressif.

Toujours incrédule, Cyarniën prit longuement le temps de scruter le reptile dans ses moindres détails, tout comme le faisaient tous ceux à portée de vue, tandis qu’une pensée commune leur faisait lever les sourcils. Alors les Dragons avaient continué de choisir des partenaires après Nisétis ? Ce n’était donc pas le sang d’elfe qui autorisait cette symbiose aux Dracennes ? Le lien était-il donc d’une toute autre nature que celui qu’ont les elfes avec l’Œuvre.

- Alors si je comprends bien, c’est pour en apprendre plus sur lui que vous avez franchi la frontière, Arthur de Melasnir ?


Dernière édition par Estiam Faerin le Ven 30 Mar 2018 - 0:24, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: De passage chez les elfes... Où l'on s'introduit en pleine tempête.   De passage chez les elfes... Où l'on s'introduit en pleine tempête. I_icon_minitimeJeu 29 Mar 2018 - 17:03

La chose étant un point particulièrement superflue de l'histoire, je ne me suis jamais demandé lequel avait été excessif dans ses manières... Eärnil, peut-être depuis trop longtemps à Thaar, au service d'une éminente personnalité depuis sa dernière visite au pays, pour qui la prudence, même excessive, n'était jamais plus coûteuse que son opposée ou cette érudite, son air hautain, peut-être contrariée qu'un jeune sang-mêlé ait pu estimé qu'il lui fallait s'assurer qu'elle et les siens aient prit la pleine mesure de ce qu'il y avait sous leurs yeux ?
Mais c'était un détail sans importance, Eärnil ayant depuis fort longtemps l'habitude de la piètre considération qu'un elfe, de surcroît hautain, pouvait avoir à son égard aussi se contenta-t-il de tenir son rôle et lui emboîta le pas quand elle s'avança à ma rencontre.

Je sentais Zéphyr sur ses gardes, considérait la troupe avec curiosité autant qu'avec une méfiance qu'il accordait à toutes les créatures terrestres, et plus encore à celles qui se tenaient sur leurs deux pattes arrières, sans se soucier encore qu'elles aient des oreilles longues ou non, la peau claire ou sombre, une petite taille et une épaisse fourrure ou un peu de tout cela à la fois, il n'en avait pas connu suffisamment de chaque spécimen pour se faire une idée plus précise de chacune. D'une certaine manière, de part et d'autre, un même sentiment devait être à l’œuvre, et il était bien heureux qu'il soit bon.

« Vous pouvez m'appeler Arthur. » J'ignorais alors si les elfes allaient adhérer à une relative familiarité avec un étranger, mais je l'espérait assurément. « Pour vous répondre, je viens en apprendre plus sur lui, particulièrement les soins et les risques qu'il me faut connaître, évidemment, mais également sur moi et ce qu'il adviendra à l'avenir. » J'avais fait le choix d'être parfaitement honnête, même si je n'avais pas pour autant l'intention de découvrir l'intégralité de mon jeu trop précipitamment. Il était probable qu'on m'interroge et cherche à acquérir de moi des connaissances pratiques de première main, que je possédais partiellement dans les carnets codés autant que dans le crâne, mais il fallait tout d'abord que je m'assure que ces discussions prennent le chemin d'un échange. « Nous venons de Thaar, où j'ai passé de longs moments à chercher autant de ce savoir que possible, mais je crains que la science de ceux qui ont jadis emprunté le même chemin n'ait pas survécu à la Chute de Nisétis, aussi ai-je décider de me tourner vers les elfes pour combler autant que possible mes lacunes. »

Bon, il y avait assurément des raisons plus personnelles, de l'intérêt et de la curiosité qu'il pouvait y avoir d'en apprendre et de découvrir davantage sur l’intrigante Forêt d'Anaëh et de son peuple éternel autant que le vœu d'établir autant que possible une relation cordiale entre nous et les elfes afin d'envisager plus simplement d'autres visites et séjours dans un avenir plus ou moins lointain... Mais il était inutile ou trop tôt encore pour aborder ces sujets.
Évidemment, et par souci de simplicité, chacun de mes mots, à présent, était en réalité prononcé par un Eärnil qui s'en tenait à son rôle d’interprète, mais je vous épargnerais les répétitions et ferait de ses mots les miens.
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MessageSujet: Re: De passage chez les elfes... Où l'on s'introduit en pleine tempête.   De passage chez les elfes... Où l'on s'introduit en pleine tempête. I_icon_minitimeVen 30 Mar 2018 - 1:08


Quand la discussion prit entre l’érudite, le chevalier et l’interprète, le convoi en parallèle reprit sa procession. Plus lentement qu’au départ cependant, incertain de la manière dont le reptile réagirait à leurs mouvements. Pour beaucoup à la vue de la créature la motivation à rallier la Capitale se fit plus grande que de raison. Accompagner l’étrange trio jusqu’à la Cité Royale, le livrer au plus vite aux spécialistes, aux historiens, aux mages et aux scientifiques, c’était s’assurer plus de temps pour engranger de nouveaux savoirs, recouper les anciens avec ses expériences afin de les mettre à jour, et ainsi en ressortir grandis en tant que peuple. Cet empressement, Cyarniën le partageait, seulement elle s’octroierait la possibilité de directement questionner l’intéressé. Nombreuses furent les oreilles qui se levèrent vers eux plutôt que d’épier les grondements des sous-bois, mais après tout, que risquaient-ils non seulement sur une des routes les plus pratiquées de l’Anaëh, mais en plus avec un dragon parmi eux ?

- Les connaissances amassées par notre peuples au fil des Cycles sont impressionnantes, cela va sans dire, et je suis certaine que vous saurez y trouver des informations précieuses, mais et la thaumaturge était bien en peine de devoir l’avouer nous aurons certainement au moins autant à apprendre de vous que vous n’en aurez à apprendre de nous. Aux peuples d’Anaëh comme au reste du monde les Dragons restent des créatures bien mystérieuses.

À son attitude l’on pouvait comprendre qu’il ne s’agissait pas d’aveux faciles à formuler, et à son regard l’on voyait qu’il en viendrait certainement d’autres, plus terribles encore. Mais il s’agissait de rassembler des savoirs, et rassembler des savoirs était la mission des érudits, alors l’orgueil de la magicienne ne souffrirait pas de se faire violence.

- Peut-être serait-il aussi bon pour vous, une fois nos archives dûment analysées bien sûr, de penser à vous tourner vers les Noss. Éventuellement y aura-t-il quelques données à extraire de leurs contes.

Et quoiqu’elle n’arrive toujours pas à se faire à l’idée que ces sauvages puissent posséder des savoirs et des savoirs faire qu’elle ne puisse pas appeler archaïque la révulse, elle se retrouvait dans l’une de ces situations, celles où il est regrettable d’écarter la moindre piste. Restait à espérer maintenant que ces barbares des forêts soient assez respectueux de la créature pour se montrer d’une quelconque aide. Pour peu qu’elle se soit fourvoyée en assumant de leur rapport à cette vie en particulier, peut-être celle d’Arthur se verrait-elle écourtée avant l’heure… et toute possibilité d’observer au temps présent l’évolution du lien entre un Dragon et son partenaire envolée. Peut-être vaudrait-il mieux continuer de l’escorter à ce moment-là, ou au moins le mettre en garde. Qu’à cela ne tienne, il serait toujours temps d’en discuter lorsque viendrait le moment. Pour l’instant la priorité était à d’autres questions.

- Dites-moi Arthur, celle-ci viendrait complètement conditionner la manière dont elle s’adresserait à l’éphémère avez-vous reçu le moindre enseignement quant aux nobles arts que sont les pratiques des arcanes ?
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MessageSujet: Re: De passage chez les elfes... Où l'on s'introduit en pleine tempête.   De passage chez les elfes... Où l'on s'introduit en pleine tempête. I_icon_minitimeVen 6 Avr 2018 - 5:57

La réaction de Zéphyr à la remise en route lente de la petite troupe, comme suspendue à son comportement, ne tarda pas, et, se dressant sur ses puissantes pattes arrières, il s'arracha au sol avec une aisance et une facilité qui aurait pu donner peine à croire que moins d'un an plus tôt, la frustration l'agitait tandis que les étendues célestes lui demeuraient interdites quand tout son être y aspirait. Quelques battements d'ailes précis, soulevant un nuage de poussières et il disparut comme il était apparut.
Je le savais, le sentais observer les alentours, et nul doute qu'il rendit visite, conscient ou non, à quelques uns des esprits dont les elfes disaient qu'ils habitaient ces bois, guidé par l'intérêt d'un élément se détachant des vastes étendues verdoyantes, ou se reposant sur quelques perceptions d'un autre genre...

La route reprit, mon esprit observant les alentours, faisant écho à un Monarth depuis un moment silencieux mais dont j'observais la concentration, perché sur mon épaule. Il semblait se focaliser sur le chant des arbres, la surprise ayant cédé la place à une curiosité qu'il témoignait à cet environnement qui semblait communiquer constamment et dont il était convaincu de parvenir à le comprendre. Je ne le dérangeais pas dans son exploration de ce que les elfes appelaient la Symphonie, et discutais avec Eärnil dont l'un des bras accueillait une Itarillë endormie. De nouveau en route, donc, la nature des uns et des autres, autant que les motifs d’une telle initiative clairement établi dans l’esprit de l’érudite qui nous permettait de cheminer vers le cœur de l’Anaëh, les bases étaient donc posées pour la suite des événements dont je prenais encore davantage conscience de la lourdeur pour mon compagnon… Il ne s’agissait après tout pas d’être simplement interprète dans une conversation, mais dans toutes les interactions à venir, mais aussi et surtout dans la lecture et la compréhension des textes. Quoiqu’il advienne, il était devenu clair dans mon esprit que l’avenir exigerait que je poursuive l’apprentissage de la langue et de l’écrit… Il y avait même là-dedans quelques possibilités d’un avenir encore flou.

La discussion s’engagea, et il fut curieux de constater ce qui semblait un aveu difficile à admettre, et je me demandais un instant ce qui restait le plus en travers de la gorge de l'érudite : le fait que les connaissances elfiques ne soient pas parfaites ou qu'un simple mortel soit probablement en mesure de combler de nombreuses lacunes. Mais je n'avais pas l'intention d'appuyé sur la plaie d'autant que je n'étais guère surprit, la plus importante source de connaissance sur le sujet avait disparu avec Nisétis. Et puis, à bien y réfléchir, cela me procurait une monnaie d'échange dans un monde bâti autour du troc...
Elle évoqua ensuite les noss, ces tribus résidant et vivant selon d'anciennes voies, remontant aux premiers cycles, vénérant quelques esprits des bois. C'était succinct, mais Eärnil ne s'était pas égaré à tenter de m’imprégner de croyances elfiques qui lui étaient également en partie étrangère... Pour ce que j'en comprenais alors, j'avais eu tôt fait de rapprocher ce qu'il m'avait dit de la situation en Ithri'Vaan, entre la Principauté de Thaar et sa constellation de cités et les tribus zurthanes dont certaines vivaient encore comme si l'Empire Nisétien ne les avait jamais rassemblés et préservaient d'antiques croyances.
Il était trop tôt pour l'envisager, d'autant qu'on parlait de populations d'elfes hostile aux étrangers et plus protectionniste que les cités qui n'auraient peut-être pas autant de satisfaction à voir le retour d'un dragon, si ce dernier s'était attaché à un humain. Ma recherche de connaissance ne devait pas prendre le pas sur ma propre survie.

Puis vint finalement une question que je jugeais d'un intérêt plus personnel de la part de l'érudite, là où elle semblait plus détaché auparavant, mais je sentais le sujet important pour la suite. Il était évident que je perdrais une partie des points que j'avais marqué plus tôt, car je n'étais ni mage, ni sage, sans être totalement dépourvu de connaissance. Mais ce que j'avais pu en apprendre était dérisoire et ma compréhension encore limitée et partielle, mon instruction interrompue brutalement pour ne plus se poursuivre dans les années qui suivirent. Sur ce sujet encore plus que sur d'autres, l'honnêteté restait de mise, d'autant que l'illusion ne ferait pas long feu.

« J'y ai été introduit il y a quelques années de cela, lorsque j'avais encore les moyens et l'opportunité, tout au moins sur les principes élémentaires et théoriques... Mon instruction ne m'a pas permit d'en développer un sens pratique. » J'avais cherché à intégrer une telle corde à mon arc dans ces années où je gouvernais l'Ancenois, conscient et considérant l'intérêt que pouvait avoir la Magie plutôt que d'avoir le scepticisme et la méfiance de mes pairs, et profitait de l'école d'aéromancie qu'encadrait Primepreste, dispensant un enseignement respectueux des préceptes de la Déesse sans se confiner à une approche religieuse qu'on dispensait aux apprenti-prêtres. Mais mon exil y avait mit un terme brutalement, et mes voyages et errances, l'instabilité de ma situation ne permit plus de reprendre sous quelques formes sûres l'enseignement et l'expérimentation.

Cela fait, je revenais aux connaissances évoqués précédemment.

« Je vous aiderais autant qu'il m'est possible à parfaire vos connaissances à leurs sujets, à une condition néanmoins, » Je présumais alors que la chose serait une évidence, mais c'était un sujet qui me semblait essentiel pour poser les bases de ma coopération. « si je devais n'être qu'un précurseur, qu'il devait, à l'avenir, apparaître d'autres dragons, d'autres dragonniers... Ce savoir devra leur être disponible si ils devaient se présenter spontanément, car ces connaissances seront les leurs avant d'être celles des elfes... Cela vous convient-il ? »
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MessageSujet: Re: De passage chez les elfes... Où l'on s'introduit en pleine tempête.   De passage chez les elfes... Où l'on s'introduit en pleine tempête. I_icon_minitimeDim 15 Avr 2018 - 13:10


Une moue satisfaite vint illuminer le visage de l’érudite. C’est qu’il restait tout de même encore quelque chose à sauver chez certains mortels ! Louée soit la Mère, ce cher Arthur non content d’être volontaire, serait peut-être réellement capable de définir en des termes exploitables les implications actuelles de son statut de dragonnier.

- Cela va sans dire ! Il serait bien égoïste de notre part de retenir des informations utiles à quelqu’un dont elle pourrait profondément changer la vie ! les sourcils de la Dame se levèrent Quoi que veulent bien en dire les rumeurs échangées entre mortels, nous sommes loin de nous complaire dans le secret et l’indifférence. Ses yeux oscillent entre les soldats et là où pourrait être le dragon Le passé nous a appris à nous montrer méfiants, voilà tout.

Méfiants, oui. À juste titre. Il avait été extrêmement rare après tout au cours de l’histoire, que la présence des autres races sur vos terres n’ait apporté quoi que ce soit de positif. Peut-être les nains avaient-ils été le plus proche de ce que les Anedhels pourraient appeler un partenariat fonctionnel, et pourtant même avec eux, des dissensions se sont créées. Et personne ni chez les sylvains, ni chez le petit peuple pour mettre le doigt sur leur origine. Malgré tout, l’espérance silencieuse que se rétablissent des liens avec l’extérieur restait. Après tout, n’y avait-il pas en Alëandir de bâtiments spécifiquement désignés pour l’accueil des étrangers à l’Anaëh ?

Mais la géopolitique du Royaume elfique n’étant pas la tasse de thé de Cyarniën, il serait bien naïf de penser pouvoir lancer un tel débat avec elle, même après que la pensée lui ait traversé l’esprit. En l’état actuel des choses, elle avait bien d’autres choses à penser, et bien d’autres hypothèses sur lesquelles se pencher.

- Et puisque le domaine de la magie de vous est pas inconnu, permettez-moi de tout de suite poser la grande question. Les yeux de la mage pétillaient de curiosité Diriez-vous du lien qui vous unit au dragon blanc qu’il possède une signature arcanique, à la manière de celui qui vous lie au Dräke, ou qu’il s’agisse d’un phénomène purement physiologique ?

Etais-ce la résultante d’un puissant enchantement, une simple réponse à des phénomènes physiques, ou plutôt, une magie plus nébuleuse… comme l’était la Symphonie des Arbres ?
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MessageSujet: Re: De passage chez les elfes... Où l'on s'introduit en pleine tempête.   De passage chez les elfes... Où l'on s'introduit en pleine tempête. I_icon_minitimeDim 15 Avr 2018 - 14:19

Et la réponse qu'elle offrit à ma condition me contenta, même si elle se méprenait naturellement sur l'origine de mon raisonnement. J'avais bien évidemment entendu ce genre de rumeurs, mais c'était moins ces dernières que le raisonnement d'un humain ayant vécu dans un monde où tout semblait se monnayer ou s'utiliser, les informations autant que les ressources. Je les voulais libre d'accès tout en étant à l'abri... Pour ce que j'en savais, les elfes semblaient être le peuple le plus fiable pour préserver un savoir des ravages du temps ou de la guerre et ne pas le transformer en arme contre les dragons et leurs compagnons.

Je la remerciais moi-même après qu'Eärnil ait achevé de traduire, ces formules faisant parti des quelques connaissances que j'avais assimilé jusqu'à présent avant qu'elle ne semble vouloir attaquer bille en tête, et je devais échanger avec mon compagnon un regard qui en disait long sur les difficultés à venir, même si il avait l'avantage de partager lui-même un lien avec Itarillë et pourrait se figurer mes explications, les transmettre sans être maladroit serait délicat. Je prenais un temps pour réfléchir à la réponse à formuler, et je me lançais.

« Depuis le premier jour, il m'est apparut de même nature que le lien que je partage avec Monarth, mais d'une intensité et d'une profondeur incomparable. » Je cherchais mes mots, et osais une illustration qui lui parlerait peut-être. « Un peu comme les racines d'un peuplier et d'un chêne, l'un se développant en surface tandis que l'autre s'ancre solidement en profondeur pour s'étendre et se renforcer par la suite. » Eärnil n'avait pas nécessairement employé ces deux exemples, mais il usa de deux spécimen indigènes qui en partageaient les caractéristiques. Mais il prit la décision d'en rajouter, bien qu'à cet instant, le phénomène n'était pas encore aussi perceptible, mais le deviendrait. « Mais le dragon ne semble pas se contenter d'un lien télépathique... Je l'ai suffisamment observé pour constater des changements physiques importants, des traits qui s'affinent, un corps qui s’amaigrit et s'affûte, comme pour s'aligner sur celui du dragon. » Les véritables signes ne seraient pas encore accessible à des elfes pouvant considérer qu'il n'y avait là que le résultat d'un style de vie, mais ils ne tarderaient plus à apparaître de manière évidente, inconscient alors des effets et des moyens que cette forêt possédait.

Je ne pouvais bien sûr rien affirmer, je n'en avais pas le savoir, ni n'avait véritablement cherché à comprendre le phénomène d'un point de vue aussi détaché que celui d'une érudite observant ces derniers. Il lui appartiendrait de déduire son possible de ces observations de premières mains sans en attendre une explication éclairée de ma part, tout en profitant de l'opportunité que représentait un dragonnier disposant d'une base de comparaison plus accessible qu'était le dräke.
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MessageSujet: Re: De passage chez les elfes... Où l'on s'introduit en pleine tempête.   De passage chez les elfes... Où l'on s'introduit en pleine tempête. I_icon_minitimeDim 15 Avr 2018 - 15:17


S’il fallait que Cyarniën s’oblige l’effort d’interprétation d’un langage bien trop profane pour parler de choses aussi complexes, les informations que venaient de lui apporter Arthur et Eärnil étaient bien plus précieuses qu’eux même ne l’imaginaient. Si le lien entre dragons et dracennes était d’origine arcanique, alors son étude par les mages et naturalistes de l’Académie d’Alëandir serait d’autant plus aisée. Les processus de communication des Dräke étant loin d’être un mystère, pouvoir se baser sur ces études représentait déjà un pas de géant dans la compréhension du mode de Vie des anciens Gardiens de Kÿria.

- Je vois… voilà qui est un bon début… un excellent début même.

La mage de lumière pris quelques pas de recul, plongée dans ses pensées, réfléchissant aux manuscrits qu’elle avait en son actuelle possession qui relateraient potentiellement de phénomènes similaires. Et elle en avait peu. Décidément, c’est qu’en choisissant de faire son étude à travers l’histoire, sa cousine la privait maintenant d’informations précieuses ! Cyarniën elle non plus n’avait jamais été particulièrement porté sur le fonctionnement des mondes animaux et végétaux, préférant une approche plus théorique de la magie, une approche faite par apposition de lois régissant des phénomènes purement éthériques.

Mais elle savait exactement vers qui s’adresser.

- Une fois convenablement installé à Alëandir, vous devriez vous tourner vers le Doyen du Chapitre Blanc, notre Académie de magie. Son fils est un naturaliste s’étant beaucoup penché sur la place occupée par la magie dans les écosystèmes Miradelphiens, et quant au Doyen lui-même, il a récemment travaillé sur le fonctionnement des connexions mentales durables.

Bien agacée de ne pas être capable de se présenter comme possédant science infuse, la magicienne se garda bien de le montrer. Savoir qui est tout aussi honorable que savoir quoi. Du moins pour cette fois au moins ce serait le cas.
Un peu plus d’écart creusé entre elle et les étrangers, un geste discret signifiant la closure de cette particulière discussion, et prenant soin de ne détourner le regard qu’après avoir excusé son départ, l’érudite retournerait à sa place dans la caravane, et au sein de ses études.

- Je me tiens à votre disposition si vous avez la moindre autre question.
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