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 Homme qu'à moitié

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Hendrick
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MessageSujet: Homme qu'à moitié   Homme qu'à moitié I_icon_minitimeMer 28 Fév 2018 - 9:23

Il faisait agréablement chaud dans cette pièce. Le brasier s’épanouissant dans l’âtre renvoyait sa douce lumière orangée sur les murs de pierre de la chambrée, petite mais confortable, dans laquelle les convalescents d’un grade plus importants étaient stationnés. Les nuits étaient froides en Soltariel ces jours-ci. Pourtant, l’hôte de la chambre crevait de chaud devant ce feu insupportable qui claquait de sa langue devant lui.

Hendrick était saoul. Non pas que ce soit une surprise dans son cas, mais avec le temps, il avait appris à faire des efforts. Efforts réduits à néant en l’espace de trois secondes. Un… deux… crac. Il frissonna rien qu’en y repensant. Les poils de ses bras se hérissèrent, et il posa son regard embrumé par l’éther sur le feu vivace devant lui. Son poing droit tenait faiblement l’outre de laquelle il s’était abruti de vin, et dans un geste pathétique, voulut la lancer dans le feu. Le récipient en peau de chèvre vola en direction de l’enfer, avant de se cogner contre le linteau de sa porte et de s’arrêter à son seuil. Là, devant la bouche d’Othar le Flamboyant, elle se tenait immobile et intacte. Lui, dans son siège de bois rehaussé de coussins en lin, n’était plus aussi intacte que cette outre. Il ne l’était plus qu’à moitié.

« Une moitié d’homme... »

Il avait marmonné ces paroles dans sa barbe, le regard vitreux toujours posé sur les langues de feu, qui semblaient se moquer de lui. Il n’arrivait pas à y jeter quelque chose, comment aurait-il pu alors s’y jeter à son tour ? Mettre fin à tout ça, d’un seul bond puissant ! Mais il savait qu’il tomberait juste devant, comme cette outre de malheur. Et il ne se sentait pas capable de ramper dans la fournaise. Qui ramperait vers un feu de cheminée ?

A la place, il se remémorait la façon dont son aîné, Matthias, avait mis fin à sa vie. Le grand gaillard avait tout de même mis des années à se faire ronger par le mal qui l’habitait depuis son accident. Puis, avec l’aide d’un ami qu’il avait convaincu après une nuit d’ivresse, il s’était pendu dans la même grange qui l’avait vu tomber et se briser le dos. Hendrick en déduisit donc… qu’il avait besoin d’aide. Besoin d’aide pour vivre, ou besoin d’aide pour mourir.

Ces questions existentielles faisaient remarquer au paralysé qu’il n’avait pas bu assez de vin, et qu’un flacon l’attendait bien sagement sur la table, trop éloigné pour qu’il l’atteigne de son bras. Il tenta tout de même de l’attraper, s’étirant au maximum, faisant attention à ce que la chaise déjà branlante ne bascule pas sur le côté. Il serrait les dents en regardant son objectif avec une détermination étonnante, pour un saoulard. Et d’aucuns diraient que maintenant, il avait une autre bonne raison de chercher le refuge de l’alcool. Mais, voyant qu’il n’arrivait à rien, il siffla entre ses dents, et se rassit, frappant du poing sur son accoudoir. La Dame avait été si généreuse avec lui par moment… pourquoi était-elle aussi cruelle en retour de ses bénédictions ? Il aurait voulu vivre comme tous les hommes, une vie tranquille dans un village perdu. Garder sa femme, élever son enfant. Aujourd’hui, même le moindre souvenir d’Oësgard était douloureux, et chaque pensée de ses courses à travers la Péninsule et l’Ithri’Vaan le mettait en rogne, car dans ses jambes ne fourmillait plus la moindre sensation, la moindre caresse… Le désespoir s’empara soudain de lui, comme l’étreinte glacée de la mort serrant son cou. Un vent froid sembla déborder dans la pièce, sans que le feu n’y puisse rien. Dans un long râle d’agonie, Hendrick frappa sa tête contre le dossier de la chaise haute, des larmes coulant de ses yeux. Il le fit plusieurs fois, lâchant des grognements étouffés par ses dents serrées. Il savait qu’il allait devenir fou s’il restait ainsi, enchaîné à un corps dont il ne voyait plus l’utilité. Il ne survivait que par la volonté des autres, mais pourquoi devait-il survivre alors qu’il ne servait plus à rien ? Là, à l’instant même, il voulut mourir. Mais ça non plus, il ne pouvait en décider.

Le Choix des Hommes l’avait peut-être abandonné.
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