[Quartiers périphériques] Maintenir la paix avec les sauvages | Stiam

2 Karfias 11:XI ~ été         -      Alëandir
En sortant du QG des Aigles

Son étui d'archère dans le dos, portant une armure de plate rehaussée de tissus bleu nuit portant à la fois la feuille de Tari et le crâne couronné de houx du Repos de Tyral, Uriel marchait à grand pas vers l'enceinte de la ville. De rues en rues, sous le soleil que l'ombre des arbres ne venait que difficilement freiner, elle cherchait une adresse bien précise récupérer l'avant veille au Haut Temple de Kÿria. La seule chose qu'elle avait pu tiré des Kÿriaites d'ailleurs. Malgré le respect des clergés des deux Déesses l'un envers l'autre, il semblait que leur compréhension de l'après-vie ne leur donne pas conscience de l'urgence de la situation.

Les yeux des citadins se posaient avec surprise sur cette femme en arme dont les longs cheveux blancs n'étaient retenus que par la présence d'un masque de métal étrangement complexe qui cachait la moitié supérieure de son visage, allant jusqu'à rendre invisible ses yeux. Plus étonnant encore, les symboles portés sur l'armure étaient sans conteste affiliés à Tari dont les clercs juraient sur leur Souffle de ne jamais prendre de vie elfe et qui cachaient leurs cheveux en signe d'humilité face à la Voilée. Le maintien régalien, la tête droite et le pas décidé, Uriel ne prêtait pas la moindre attention aux murmures qui accompagnaient sa progression ni à la mine déstabilisée des deux promeneurs qu'elle arrêta pour s'assurer du chemin.

Lorsqu'elle s'arrêta enfin, elle se trouvait devant une porte tout a fait normale, dans un quartier tout a fait anodin. Et ce fut sans hésitation qu'elle frappa cinq coups sur le battant d'une demeure dont elle n'avait jamais franchi le seuil.

Ilweran couinait d’impatience, forcé de faire de revenir vers vous chaque fois qu’il avait pris trop d’avance. Yriaë t’observait d’un air dubitatif, à cause de mouvements bien plus hésitants qu’à ton habitude. Et toi tu te battais avec un corps réticent à se soumettre à ta volonté. Etais-ce depuis ton affrontement avec l’élémentaliste humain, ou depuis ta rencontre avec l’émissaire du Dhriwian’du ? Ou peut-être ne s’agissait-il là que de l’effet de l’avancée du temps. D’un temps qui commençait à se faire trop long.

Hier au soir les pétales de Curulotsë étaient tombés. Alors encore à ton corps l’armure s’était comme fanée. Son bois flétri, ses racines noircies, ses filaments émaciés et son Chant soudainement tu. Hier au soir tu avais eu peur, peur de t’être trompé, d’avoir gâché un don de la Déesse en l’exposant trop longtemps aux odes étouffés des Cités, d’avoir d’abord pensé à toi et à ta famille de sang, d’avoir été égoïste, et ainsi perverti l’objet vivant. Hier au soir les rôles étaient inversés, et c’est Yriaë qui te rappelait l’importance de la relation entre elfes, à quel point les liens du sang étaient précieux, et comme tu serais bête de croire quelques ennéades auprès des tiens, fussent-ils cachés derrière l’abomination qu’étaient les pierres à ses yeux, un outrage devant La Mère. Plus qu’à des paroles elle avait laissé libre cours à sa magie, et s’était tentée à sauvegarder l’exosquelette apparemment mourant.

Parce qu’ici apparemment est le terme le plus important.

Décorée par des atours qui auraient pu presque passer pour Citadins, Curulotsë n’était plus une armure. Et en tant que porteur de Curulotsë, tu n’étais plus un guerrier. Alors hier au soir, après ta défaite, et après que tu aies été appelé en tant que créature de force, la rose avait abandonné son calice pour rappeler ses épines et dévoré les marques de ton actuelle paisible existence.
Et depuis que la gangue végétale noircie t’enserrait le torse les bras et les jambes, que les plaques d’écorces qui y couraient s’arrangeaient en une armure véritablement intimidante, et que même ton couvre-chef s’en était trouvé victime, tes gestes avaient perdu en liberté.
Parfois la plante muette te soutenait. En d’autres occasions elle s’opposait vigoureusement. À toi maintenant de comprendre là où elle voudrait te guider.

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Pour l’instant elle ne te guiderait pas vers les profondeurs de la forêt. Au contraire. Votre échappée avait été par moments un véritable cauchemar, mais le retour vers le Cité d’Alëandir se faisait dans une inattendue aisance. Peut-être était-il de la volonté de l’Anaëh que tu découvres enfin qui était celle que tes voisins décrivaient comme s’étant présentée à ta porte plusieurs zénith d’affilés.

Depuis combien de temps déjà patientait-elle devant ta porte lorsqu’Ilweran, en digne protecteur des lieux, vous avait devancés Yriaë et toi pour réprimander, d’une infinie variété de cris stridents, la demoiselle masquée ? Pas assez longtemps en tout cas pour que l’intervention du dragon-fae suffise à la faire fuir.

- Du calme Ilweran. Ta voix surgit dans le dos de la demoiselle La maison ne risque rien.

Tu souris, ton regard amusé dissimulé par le bord de ton chapeau, et sans que tu n’aies plus à dire le reptile vint trouver place sur ton épaule, soudainement calmé. Tu t’approchas assez pour saluer la femme en arme d’une courte révérence, chapeau tiré, mais quand ton couvre-chef se levait et que ton visage se baissait, tes pupilles à l’abri se dirigeaient discrètement vers celle que tu aimes, restée en retrait, méfiante qu’elle était envers les Taledhels.

- Suilad, heri.
salutations, mademoiselle

Lorsque ton crâne fut à nouveau couvert, tu te relevas, le port de tête aussi droit que le sien, mais la main gauche prenant la liberté de décorer ton discours.

- Je suis désolé de l’accueil d’Ilweran. Il est très protecteur de l’endroit. Surtout depuis qu’Yriaë y passe ses nuits Que puis-je pour vous aider ?

Aujourd'hui, elle n'avait pas le choix, elle devait rester devant la porte jusqu'à celui qu'on lui avait indiqué réapparaisse. Son départ étant prévu pour le lendemain, c'était la dernière chance qu'elle se laissait pour éviter quelques problèmes ultérieurs. Elle ne pouvait toujours attendre après un sauvage qui passait son temps en pleine nature un jour de plus.

Aussi s'assit-elle en tailleur près de la porte. Son armure imposante était à ce point ajustée qu'elle semblait suivre sans peine les mouvements. Plutôt que de tourner en rond en laissant croitre l'agacement, elle déposa son long étui dorsal près d'elle, posa les mains sur ses genoux et ferma les yeux derrière son masque. Sa rencontre avec Eowald et la facilité avec laquelle il avait accepté de risquer sa vie la troublait, elle avait justement du temps pour méditer à cela, remettre de l'ordre dans ses idées. Chaque perception s'accentua, chaque son, chaque odeur, jusqu'à disparaitre dans les émotions contradictoires que lui inspiraient ce départ en présence d'une personne qu'elle connaissait. Culpabilité. Soulagement. Compassion. Responsabilité. Et enfin quiétude.

Lorsque des cris d'effraies explosèrent à son oreille, elle ouvrit les yeux sans bouger un seul autre muscle. Un étrange petit dragon voletait près d'elle, l'air mécontent. Sortant doucement de sa transe, elle déplia ses jambes et se remis sur pied, ne faisant que redoubler les invectives de l'animal. Elle n'en avait jamais vu de semblable. Ce devait être un animal plus courant chez les Noss. Son maître ne devait donc plus être loin. Ignorant le petit fragon, elle inspecta les alentours, se retournant juste à temps pour voir apparaitre un étrange couple. L'homme était si massif qu'on pouvait douter de ses ascendances. La femme, farouche et suspicieuse, restait en retrait tout en lui jetant des regards peu encourageant. Pourquoi venaient-ils vivre en ville si la vie citadine leur était si insupportable qu'ils ne faisaient rien pour la communauté et préféraient passer ler journée à se promener dans les bois ? Enfin... Elle n'était pas là pour de stérils débats.

- Bonjour, Heru. " salua-t-elle respectueusement à son tour, s'inclunant en posant le poing sur son coeur, à la citadine " On m'a dit que je pourrai trouver ici Heru Estiam, ambassadeur des Noss du sud. " expliqua-t-elle sommairement avant que l'homme ne lui cconfirme son identité. " Je me nomme Uriel Isiltari, Prêtresse de la Voilée en mission pour le Pergaën. Puis-je vous demander quelques minutes de votre temps ? Je prévois de traverser l'Annon et les frères Kÿriants m'ont indiqué que vous pourriez sans doute éviter que les votres ne se montrent hostiles. "

- Lœthwil.

Tu te permets de la couper lorsqu’elle mentionne ton nom d’avant ta renaissance, pour mieux la laisser ensuite continuer sa présentation. Une prêtresse de Tari en armes, et ne portant de semblable au Voile qu’un masque dissimulant à peine ses traits. On n’en parlait jamais que trop peu, en Anaëh, des chasse-mort, et on les croisait moins souvent encore. Uriel malgré tout, si tu devais laisser voguer ton imagination, en serait certainement la parfaite image.

- Bien sûr, ne vous gênez pas.

De larges et lents mouvements du bras droit, tu ouvrais la porte de ta demeure, et l’invitais à y pénétrer. Ilweran puisque sa protection n’était pas requise se permit une échappée à tire d’ailes vers l’intérieur de la Cité, probablement soit à la recherche de quelconques nouvelles curiosités, soit d’un marchand de denrées alimentaires à houspiller. L’attitude d’Yriaë au contraire, si elle se fit tout de même un peu plus aisée, resta un brin froide. La druidesse vous avait rejoint sur le pas de la porte, t’avait pris la main, et dans un murmure avait salué la prêtresse, sans plus s’appesantir en paroles. Le langage du corps, en grande partie invisible à un élémentaliste come tu l’es, est une lettre ouverte à une mage de vie de l’acabit de celle que tu aimes. Certainement votre invitée ne serait-elle d’aucun danger, mais à n’en point douter ne présentait-elle à votre égard aucune sympathie.

La silencieuse condescendance des Citadins envers le sang Noss était une attitude à laquelle tu t’étais depuis longtemps fait, et l’aurais-tu décelée chez Uriel que tu ne l’aurais pas moins aimablement guidée à travers le dédale de bibliothèques improvisées et de manuscrits en vrac qu’était ton intérieur jusqu’à son siège dans la pièce de vie. Avec la salle d’eau seul endroit relativement épargné par ton fouillis, ton salon, l’atmosphère bercée par le soleil brillant à travers les immenses fenêtres qui en perçaient les murs, semblait un véritable oasis de paix au milieu du chaos. L’endroit parfait pour une courte discussion.
C’est dans un fauteuil lui faisant face, et accueillant Yriaë à tes côtés que tu offris enfin à la prêtresse de vous introduire.

- Désolé de ne me présenter que maintenant. Lœthwil tu te désignes d’une main sur le torse champion et porte-parole du Saïr’Ilu. Et voici Yriaë… et c’est de justesse que tu t’étais retenu de la désigner comme ton épouse

- Gardienne élue de La Mère. Enfin son expression se fit plus douce, et les coins de sa bouche se soulevèrent quelque peu Echantée, Fille.


Tu échangeas un regard complice avec celle que tu aimes, avant d’à nouveau poser les yeux sur votre invitée, te remémorant les raisons de sa venue en même temps que ton expression se faisait plus solennelle.

- Si cela peut vous rassurer, les inquiétudes des frères Kÿriants n’ont pas lieu d’être. Ce sont mes frères du Saïr’Ilu qui veillent en ce moment sur l’Annon, et ils n’ont aucune raison de se montrer hostiles envers d’autres elfes. Au contraire, ils n’attendent que de voir le peuple sylvain se réapproprier cette part de la forêt. Tu baisses les yeux, te débarrasses de ton couvre-chef et soupires Et puis, l’assaut de Yutar est encore tout récent. À l’heure qu’il est ils ne sont pas nombreux les elfes en Annon à avoir goût à l’affrontement.

C’est à la prêtresse que tu parles, mais en réalité, d’entre les deux ce devait être la druidesse qui buvait le plus tes paroles. Pour tout ce que tu avais déjà pu lui décrire de ce qui avait été entamé au Sud, et pour tout ce qu’elle avait pu en voir durant le ralliement, chaque mention de l’Annon ou du tout jeune clan qui y était né enflammait sa curiosité. Quelle force avait retrouvé la forêt après quelques ennéades ? Comment avaient évolué les Chants depuis que les pierres de Yutar et la présence Sombre n’y faisaient plus obstacle ? Qui étaient les piliers de ton jeune clan d’adoption, et de quelles anciennes hordes venaient-ils ? Gardaient-ils une quelconque richesse, pour qu’une dévouée de la Dame-Ecume soit attirée auprès d’eux ?

- Mais Fille, la druidesse prend le relai, mine interloquée je n’ai pas de mal à comprendre ce qui pourrait te pousser à te rendre en Annon… mais si le choix des mots n’est pas anodin, je serais curieuse de savoir quelle raison te pousse à la traverser et à aller au-delà.

Sur un nouveau salut, Uriel suivit les deux étrangers à l'intérieur de leur demeure, essayant de ne rien heurter au passage. Poser son long étui fut une nouvelle mission périlleuse mais elle finit par s'en acquitter et put s'asseoir dans le fauteuil qu'on lui proposait, toujours aussi rigide... Cela faisait bien des années qu'elle n'avait pas été appelée fille par qui que ce soit. Les prêtres des différents cultes s'appelaient souvent frères et sœurs pour marquer leur proximité et leur respect mais fille... Cela devait dater de son noviciat, lorsque les prêtres de Kÿria et de Tari s'entretenaient à propos d'un cas problématique et qu'elle guidait les uns vers la salle de réunion des autres. Au moins, cela prouvait que cette femme ne la dénigrait pas totalement. Une druidesse... Elle ne savait pas trop quoi en penser mais ne pas savoir ne la troublait pas vraiment.

- Je l'ai dit, il me semble. Je suis en mission par la volonté du Saint Semi-Mort. " répéta-t-elle simplement sans la moindre touche d'agacement. " Mais êtes vous sûr que des citadins armés pourrons passer dans un sens et dans l'autre sans rencontrer aucune résistance ? Il est important que nous puissions voyager rapidement et nous ne savons pas quand nous reviendrons. Serait-il envisageable que la situation de l'Annon évolue dans les mois à venir ? "

Yriaë ne s’était pas trompé, mais Uriel était secrète. Plus secrète que de raison aux yeux de celle qui était depuis près d’un Cycle la confidente de l’Anaëh. Au jeu de ses sourcils, tu pouvais dire que la druidesse n’appréciait pas d’être tenue éloignée de la vérité. Après tout, à tout secret risque associé. On ne prend pas la peine de cacher ce qui ne représente aucun danger.
Une de tes mains vint chercher celle de ton aimée, l’autre alla cueillir sa hanche, et tu la rapprochas de toi, pour calmer son agacement naissant. C’est ainsi qu’étaient les druides quand les enfants de l’Œuvre laissaient entendre vouloir la quitter. Franchir les frondaisons de l’Anaëh était une hérésie que seule pouvait justifier une d’extrêmement Hauts Appels.

Si Yriaë acceptait que tu sois un jour amené à poser le pied à Naëlis, en Oësgard ou au Zagazorn, c’est parce qu’elle te savait désireux de construire un monde où les racines de l’Estel pourraient grandir en toute quiétude. Mais comment faire de même pour Uriel sans savoir quelle fut la requête du Pergaën ?

- J’en suis presque entièrement sûr, mais si vous en doutez, je suis prêt à vous accompagner pour au moins garantir un bon accueil. Une fois vos visages reconnus, le reste ne sera qu’une formalité. Tes yeux cherchent l’approbation… non, forcent l’approbation à ceux d’Yriaë À moins que l’Elda ne décide une offensive massive, la sûreté de l’Annon ne devrait que s’accroître au fur et à mesure que la nature y reprend ses droits.

La tempe de la druidesse accepta ton épaule pour un temps, mais ses inquiétudes ne s’éteignirent pas pour autant. Soit, puisque tu venais de promettre, elle ne pouvait pas s’opposer, mais la Taledhelle se devait de savoir…

- Pénétrer l’Annon est une chose. Et c’est avec autant de gravité que de délicatesse qu’elle prononçait ces derniers mots Se servir de la face partagée de la forêt avec les Terres Stériles comme point de passage en est une autre. D’autres pourraient trouver plus difficile que moi de t’ouvrir le passage sans savoir exactement quelle volonté du Saint Semi-Mort vaut qu’une de leurs sœurs quitte les domaines de La Mère.

Ton regard se pose sur la druidesse, et tes sourcils se lèvent. Tu soupires.

- Je crains effectivement qu’Yriaë ne marque un point. Les piliers du Saïr’Ilu sont des elfes curieux. Je sais pour en avoir porté le poids que certains secrets méritent d’être tus, mais obtenir d’eux qu’ils vous offrent le passage risque de vous coûter la vérité. Je ne garantis pas que ce soit le cas, mais c’est un risque à courir. Tes pupilles accrochent le masque dans une vaine tentative de trouver celles de la prêtresse Pensez-vous que cela vaille la peine d'essayer ?

On disait qu'avec l'âge venait la sagesse. Dans leur cas, si elle avait bien compris les sous-entendu des prêtres de Kÿria sur l'âge et l'identité réel de cet homme dont ils ne connaissaient même pas le véritable nom, venait surtout la curiosité. Même si dans leur société, se mêler des affairies des autres était un manque flagrand de savoir vivre et un manque de confiance envers leurs frères, la curiosité était naturelle et dans ce genre de cas, bien d'autres en auraient fait autant. L'accoutrement de la prêtresse lui-même intrigait par sa seule présence alors, comme pour beaucoup d'autres aspects de son sacerdoce, elle avait appris à ne pas se formaliser.

Ajustant de nouveau un poing sur son coeur, elle s'inclina avec déférence, ses longs cheveux blancs repoussés de son visage par les attaches latérales de son masque.

- Je vous remercie de votre générosité, Heru. Si vous pensez que votre présence sera le meilleur gage de notre passage, je l'accepte avec gratitude. Nous partirons de l'Esplanade du Trône Blanc demain matin au levé du jour. Si vous n'avez pas de monture, le temple pourra vous en fournir une. " Ses mains revinrent se poser sur ses genoux, parlant autant pour l'un que pour l'autre. " Votre sollicitude me touche mais cette équipée ne peut être différée. Il me semble cependant que si vous dites vrai, nous aurons tout le temps de parlementer avec ceux qui nous bloqueront la route. Inutile donc de spéculer sans fin sur un problème hypothétique alors que votre concours nous en évitera déjà une partie bien réelle. "

Elle préférait ne pas mentir lorsque ce n'était pas absolument nécessaire, mais si quelques mots de dupe pouvaient sauver des vies en plus de sa mission, elle le ferait sans hésiter. Au sud , depuis la reprise d'Eraison et le recul des drows, des postes frontaliers faisaient de nombreuses rondes entre Ellyrion et Yutar. Les Noss ne pouvaient point être toujours partout en même temps. De plus, Naélis n'était pas si loin et sous la garde d'une elfe. Ce serait sans mentir leur première étape. Etait-il besoin d'en dire plus ?

Uriel se leva donc, récupérant son bardas.

- Si nous sommes d'accord, je vais me retirer. "