Velkyn Xaran
Drow
Nombre de messages : 371 Âge : 35 Date d'inscription : 02/03/2016
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 678 Taille : Niveau Magique : Apprenti.
| Sujet: Pour qu'Uriz reprenne sa place Mar 14 Aoû 2018 - 20:24 | |
| 7ième jour de la 4ième ennéade du mois de Karfias de la 11ième année
Le sablier s’était écoulé nombres de fois et renversés tout autant de fois, pour que deux mois se soient écoulés depuis le trépas du Haut-Prêtre Xaran et le déclin de la suprématie du culte d’Uriz. Depuis, il ne régnait en cet endroit que suie, poussière et désolation, où arpentaient silencieusement quelques âmes perdues. Aux alentours du Temple, un macabre silence régnait en roi, faisant opposition aux cris de guerre et autres froissements métalliques dont l’endroit abritait autrefois le chant. À s’y promener, entre les poutres effondrées et les vitraux concassés, on pouvait pratiquement y ressentir l’odeur de la boucane, la chaleur de cet âtre destructeur de siècles d’histoire. Cette catastrophe, gravée à jamais dans la mémoire des fanatiques du Dieu Guerrier, aura très certainement ébranlé la foi de certain, mais enhardi le reste. Kel’Zora était l’une d’elles.
Sous le couvert de l’anonymat, s’assurant qu’à ses côtés ne se manifestent que ceux qui avaient en confiance son défunt frère aîné, se réunirent prêtres, fervents et acolytes, afin de discuter de l’avenir de leur culte. Si le secret était au rendez-vous et obligatoire, ce ne fût que pour épargner d’avantage de dommages collatéraux. C’était un fait tangible et connu de tous ; personne ne s’entendait pour désigner la prochaine tête à mettre au pouvoir. Le Haut-Prêtre, assassiné, de même que le Grand-Prêtre, laissait bien des chaises libres et trop de candidat pour qu’un seul sorte du lot de manière unanime. Alors, pendant des ennéades, à rapatrier à sa cause de nouvelles têtes, à graisser la patte à quelques éminentes familles influentes, la cadette de la famille Xaran œuvra dans l’espoir de voir son nom sortir du lot. Ses efforts payèrent, car tandis que le culte était au bord du gouffre, enclin à ce que ses membres s’entre-déchirent les belles positions, plutôt que d’envisager la restauration de sa divine grandeur, elle sut convaincre ou persuader tant d’entre eux, qu’un soir, elle vit renaître de ses cendres le Culte d’Uriz.
« Nous traversons une ère tragique, où le Culte d’Uriz s’est effondré sous la pesanteur de notre incompétence. Nous avons failli à notre devoir ; celui d’assurer sa suprématie dans l’Elda, comme au restant du monde. Nous avons essuyé l’échec de Tébirahc, de même que celui du grand-prêtre … et finalement, de Velkyn, qui a … lamentablement abandonné ses ouailles en se faisant assassiner. » Elle perdit momentanément la fougue de son harangue, comme si cet âpre souvenir la faisait toujours saigner. « Ici, notre temple s’est écroulé. Il ne reste plus que cendres et décombres, mais n’est-ce pas que ce que le Culte laisse dans son sillage, lorsqu’il se dresse devant son ennemi ? Nos ennemis communs, les voici : la faiblesse, la paresse, l’abandon et l’imperfection. Nous rebâtirons ce qui a été détruit et c’est sur de nouvelles fondations que nous nous assurerons qu’un cataclysme comme celui qui nous a frappés, ne se reproduise jamais. » Elle termina son homélie en observant l’ensemble de toute la prêtrise d’Uriz devant elle, jusqu’à ce que ne s’oppose à elle son principal concurrent, un Drow à la lignée moins pure que la sienne, mais qui cumulait à son actif fort bien plus d’expérience qu’icelle.
« Et qui nous dirigera, toi, peut-être? » Se moqua Oelithas, alors qu’il se démarqua du lot en avançant dans les décombres de quelques pas. « Comment comptes-tu faire ça, alors que tu ne cumules pas même deux siècles de vie ? Tu sortais encore de la fente de ta mère, que je rougeoyais ma lame du sang elfique. » Affirma le prêtre, se moquant ouvertement d’elle en affichant l’un de ses sourires narquois.
Mais s’attendait-il à ce qu’elle débatte de sa position ? Car elle n’en fit rien. Plutôt, comme réaction seule, elle positionna sa main sur le pommeau de sa rapière, elle qui pendait à son ceinturon, puis descendit de son piédestal pour s’approcher de lui, l’air hautain et complètement sûre d’elle. Arrive à son niveau, elle ne défaillit pas, puis lui crachat pratiquement au visage ces quelques mots à voix basse : « Je compte me faire construire un trône pour y poser mon joli cul, pour commencer. Après, ce que je ferai de toi … Je verrai. » Et à la fin de son chuchotis, à l’unisson, plus de trois quart des prêtres, disciples et acolytes dégainèrent pour mettre en joue quiconque ne l’avait pas fait.
« Jal vin'ult ulu l'obok yathrin*. » Surenchéri Kel’Zora à son concurrent, lui susurrant le tout au creux de l'oreille, puis à tous ses disciples d’hurler les mêmes paroles, comme si une nouvelle Reine venait d’être élue.
* Longue vie à la Haute-Prêtresse
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