Début Trame de l'Hydre :: Sans tête, le poulet court toujours

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Krish Al'Serat
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MessageSujet: Début Trame de l'Hydre :: Sans tête, le poulet court toujours   Début Trame de l'Hydre :: Sans tête, le poulet court toujours I_icon_minitimeMer 19 Sep 2018 - 16:48

De nombreux complots ont menés à cette situationProchain RP important : Ordalie des Flammes >>
RP suivant dans l'ordre chronologique >>

Rp se passant dans la nuit
(Valsrik/Krish) La mort à ses priorités >>
(Driz'na/Krish) Nuit et Ordalie >>
(Kahveka/Krish) Tu devras tôt payer tes dettes >>



Automne - 1er jour de la 4e ennéade de Favrius
11e année du XIe Cycle


- S'en est assez ! Ils ne font rien pour améliorer les choses ! Le Glenn est démissionnaire et même ses chiens fidèles ne peuvent plus le cacher !
- Ouais !
- Et il faut qu'ils le sachent ! Il faut leur montrer qu'ils n'ont plus le choix ! Qu'ils fassent les choix qui s'imposent ou nous les ferons à leur place !
- OUAIS !
- ALLONS-Y !!"


Aux pieds de la haute façade du bâtiment principal de l'Etude Noire, dans la cour d'honneur qui avait vue passer tant de mages d'exceptions, une masse grouillante et bruyante de mages, de soldats et de gens du commun exultaient de colère. Les gargouilles représentant des Chimères et les bas reliefs mystiques du bâtiment couvaient la révolte de leur regard de pierre.

Cette fois, les voix s'élevaient aussi fortes et clair d'un brasier. En près de trois mois d'instabilité complète sans que le clergé d'Uriz ne tienne la bride haute ou que celui de Teiweon ne régule la situation, l'anarchie avait menacé plusieurs fois de s'emparer du Puy. Les hautes sphères, trop occupées à leurs petites querelles avaient rétablit l'ordre sans trop de soucis lorsque cela s'imposait Mais pour la première fois, ce n'était pas le Labyrithe, mais les Profondeurs qui commençaient à s'agiter. Ceux qui n'avaient adhéré à aucune conspiration d'envergure avaient monté leur propre révolte. Jeunes, passionnés, emportés, éduqués, ambitieux, ils se dirigeaient en masse au cœur le plus sacré du Puy : La Chambre Magmatique.

Son entrée était marquée par deux immenses portes avant et après les larges escaliers qui y descendaient. Le passage était très lourdement gardé par une milice d'honneur choisi parmi tous les Osts et dont l'efficacité n'était plus à démontrer. Cependant, face à un nombre suffisant de mages et une foule énervé, tout cela risquait bien de dégénérer.

La foule vociférante mettrait une bonne heure à arriver à leur premier objectif en repoussant patrouille militaire sur patrouille militaire. Restait à savoir quels systèmes d'information était encore suffisamment actif pour permettre d'envoyer des renforts suffisant pour broyer ou apaiser la révolte.

Non loin de là, dans les Forge de Lave, Eshk'Oroth hurla une bordée de juron en ordonnant aux trente Repentis qu'il avait sous la mains de s'équiper pour gagner l'entrer de la Chambre Magmatique au plus vite.

- Et qu'on envoie un message à Shaar et à l'autre manchot ! "

Armure disparate correspondant à leur style de combat, capuchons sombre et masques d'argents, Shaar - aussi connue sous le nom de Krish - avait à peine eut le temps d'arriver à l'entrée du repère de l'Ordre que les guerriers en sortaient déjà. Eshk'Oroth et son ancienne patronne se serrèrent rapidement le bras en une accolade de véritables frères d'arme avant de prendre la tête du convoie.

- Ou est Gorhur ?
- Je lui ai fait envoyé un message, il s'occupera de la 2e vague. Il était à la Sanguette, il démarche des gladiateurs en ce moment.  " Il sourit devant le sourcil froncé de la forgeronne." C'est un excellent entraineur, tu serais surprise.
- Ouais c'est ça. " Elle étouffa à un éclat de rire moqueur et se tourna vers le reste de la troupe. " Les mages au centre ! Ferhya avec moi ! "

Leur seule ancienne mage du C'nros ayant officié dans le IVe se porta à la hauteur des deux leader qui ajustaient leurs masques d'argent. Les cinq autres mages vêtus de cuir et de toile se rassemblèrent au centre des fantassins. Eshk'Oroth fit un grand geste de bras pour signaler la dispersion des six archers avec tout l'aplomb du Veldruuk du IV qu'il avait été. Les experts du combat à distance progresseraient en passant par les étages intermédiaires et les toits pour les couvrir et les prévenir en cas d'obstacle. Il ne restait plus qu'à avancer vers la Chambre Magmatique.


Dernière édition par Krish Al'Serat le Sam 23 Fév 2019 - 20:14, édité 3 fois
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MessageSujet: Re: Début Trame de l'Hydre :: Sans tête, le poulet court toujours   Début Trame de l'Hydre :: Sans tête, le poulet court toujours I_icon_minitimeDim 30 Sep 2018 - 19:42


Ul'tyr tendit le bras dans un geste répété des milliers de fois. L'air devint glacial et un sourire féroce donna une intensité triomphante à son fin visage dépourvu de la moindre marque. A son côté, Jarren assura sa prise sur sa lance, prête à défendre sa sœur. En avant du convoie, les deux femmes donnaient de la voix.

- Assez des Primas incapables d'assumer leurs responsabilités !
- Baenfere incapables !
- Malag'eyl Zuhak Inutile ! Malade ! Absent !
- Hune'Baenre lâches ! Assez d’obscurantisme !
- Les clergés au service de la grandeur du Puy !
- Le pouvoir à la Raison !


Les prêtres qui s'interposaient étaient aussi violemment attaqués que les quelques soldats et habitants téméraires. Les grandes demeures alentours ne tarderaient pas à vomir des guerriers fanatiques. S'en était assez. Croire les yeux fermés et suivre des ordres inexistants avait conduit Elda à sa ruine. Maintenant le peuple devait se prendre en main sous la houlette de personnes réellement puissantes.

Les deux femmes de têtes, tout comme les mages de l'Etude qui les suivaient, faisaient un massacre. Quand viendrait le moment de trouver un successeur au sommet de leur gouvernement, elles comptaient bien prouver que leurs idées ne rendaient ni faibles, ni incapables, bien au contraire. Dans un rugissement éraillé, une fleure de glace referma ses pétales sur deux hommes portant la bure des prêtres de Meingal. ils se retrouvèrent figer côte à côte en train d'incanter. Ul'tyr explosa d'un rire victorieux.

- Plus vite ! La porte n'est plus très loin !


...


- Bon... Ils sont où ? " murmura la Maîtresses des forges à ses deux voisins.
- Tu es sûr de tes informations ?
- Oui ! Oui... enfin j'espère.

Krish soupira et Ferhya jeta un coup d’œil derrière elle. La Porte qui menait à la Chambre Magmatique avait été fermée mais les vingt-six guerriers les tenaient en joug par l'arrière. La seule chose qui leur avait éviter de déclencher directement un affrontement avec la garde était la distance qu'ils avaient maintenu tout en les prévenant de l'arrivée imminente de révoltés et le flegme tout militaire avec lequel ils se déplaçaient en ordre rangé. Personne n'avait sorti son arme sans l'ordre directe des trois piliers de tête et ils avaient pu se retourner en avant-garde, les lames des groom pointées droit dans leur dos. Ce coup-ci, ils avaient plutôt intérêt à pas être nerveux. L'ancienne C'nrosienne en avait douloureusement conscience. D'autant plus que leurs flancs étaient découverts. A peine arrivée, la moitié de leurs seize fantassins et trois de leurs cinq mages s'étaient éloignés, dissimulé pour pouvoir harceler l'ennemi tandis que les derniers servaient de cible.

Eshk'Oroth commençait à douter de tout ce qui était en train de se passer. Leur réseau n'avait pas pu se tromper à ce point tout de même... Ils étaient allés plus vite que prévu c'était tout. Les révoltés arriveraient d'ici quelques minutes. C'était juste la redoutable efficacité d'une équipe de vétérans avançant avec le soutien des Dieux qui leur avait permis d'arrivé les premiers... Il coula un regard vers son ancienne patronne et déglutit. Il se demandait encore si elle était sérieuse en parlant de ce qui lui était arrivé avec son fils. Par Uriz, lui qui était plutôt du genre opportuniste, ça commençait à lui foutre salement les miquettes. Il n'était pas totalement totalement convaincu mais elle n'était pas du genre à inventer un truc pareil... Surtout que tout collait avec ce qu'il avait sous les yeux. L'état physique de la Forgeronne, le corps de son fils et la façon dont le garçonnet s'exprimait.

Soudain, un éclat de lumière scintilla trois fois au coin d'un toit, une intersection plus loin. Des sourires se dessinèrent à l'abri des masques d'argents.

- Repentis ! " clama Krish en levant haut son bec de corbin.

Aussitôt, douze armes furent dégainées en un mouvement proche de la perfection. Les boucliers étaient ajustés. Les lames prêtes à frapper. Aucun d'eux ne frémi en sentant les armes des garde-porte les coller d'un peu plus prêt. Eshk'Oroth leva le bras à son tour pour former trois signes. Ils avancèrent d'une dizaine de mètres, à l'endroit le plus étroit de la rue sans que leur écart ne varie. Trois fois, leurs pieds battirent le sol de pierre. Trois fois, leurs poing vint frappé leur poitrine au niveau du cœur. Une rigueur martiale des plus oppressantes se dégageait de l'étrange groupe masqué malgré leur faible nombre et leurs armures dépareillées.

Après avoir détruit une bonne quantité de portes, de caisses et d'enseignes pour rétrécir plus encore la voie, ils se mirent en position, s'espaçant de façon à prendre tout le passage tout en protégeant les deux mages restants.

Au dessus de leur tête, un masque se pencha à travers une fenêtre pour gueuler :

- Trois-cents - Trois-cent-cinquante !

La main de Krish se leva pour remercier l'éclaireur qui disparu aussi sec. La rumeur des cris et des combats s'approchait à pas de géants.

- Et qu'est-ce que tu veux qu'on fasse face à un nombre pareil ?
- Ce qui était prévu.
- Heureux d'avoir travaillé pour toi.
- Heureuse de savoir que tu manies aussi bien le cynisme que l'épée, sinon je pourrais commencer à m'inquiéter.
- Je...
- Ferme-la et bat toi.

Eshk'Oroth sentit un frisson lui remonter le long du dos. Le ton de la forgeronne avait quelque chose d'extatique qu'il ne lui connaissait pas.


...


- Le pouvoir aux méritants ! Le pouvoir à la raison ! "

Jarren transperça une noble baltringue qui venait de débouler de l'entrée d'un domaine, sabre au clair. Son fils trancha nette la main d'un autre ennemis avant qu'il ne la poignarde par derrière. Le clan Zer'Kesh s'était lancé au complet dans la bataille. Le nombre écrasant de la troupe roulait sur les résistances ponctuelles.

A quelques dizaines de mètres, une douzaine d'étranges silhouette masquées apparurent en plein milieu du passage. Plutôt que de fuir ou de charger, elles restaient là. Jarren les indiqua à sa sœur qui se fit un plaisir de se mettre en position. Équilibrant son sort des deux mains, l'œil gauche d'Ul'tyr se mit à luire d'une lumière bleuté presque blanche. Elle leva le point, prête à emprisonner les Repentis dans...

... Une forme qui ne vit jamais le jour. Une bourrade la jeta à au sol et un cri de douleur lui vrilla le tympan. Elle manqua de se faire piétiner par la foule qui poussait pour avancer, tout juste tirée de là par sa sœur. A deux pas, le visage de sa fille disparue sous les pieds de ses suivants. Elle hurla mais Jarren la força à s'éloigner tandis que son fils les couvrait de son large bouclier. Plus loin, trois mages venaient de s'effondrer, touché à la tête ou au cou par des flèches dépareillées. Ul'tyr se dégagea de l'étreinte de sa sœur pour rester en avant du convoie, dague en main, plus enragée que jamais.


...


Le sourire de Krish redoubla derrière son masque. Le rythme égal de sa respiration et les pulsations lentes de son cœur lui laissaient tout le loisir d'admirer le professionnalisme des archers. A présent les mages qui s'afficheraient pour lancer un sort recevraient invariablement une flèche dans l'oreille... A moins que les tireurs ne soient surpassés ou qu'ils commencent à être protéger par des fous avec ou sans boucliers. Pour l’instant, ils ne savaient pas combien d'arcs étaient pointés sur eux, c'était bon pour la petite équipe. Maintenant, ils n'avaient plus qu'à survivre...

Les défenseurs furent heurter de plein fouet par la ligne de front. En l'espace de dix secondes, ils manquèrent de se faire éparpillés malgré leur férocité. La pression du nombre était trop importante. Ils ne parvinrent à résister que grâce aux mages qui se mirent de la partie. Puis les groupes éparpillés un peu plus tôt vinrent flanquer  la foule dans le goulot d'étranglement. Les révoltés, encore plus désorganisés qu'ils ne l'étaient à l'origine, se poussaient les uns les autres, écrasant les véritables combattants du groupe sous le poids de leur propre supériorité numérique.

Ce n'était que temporaire. Ils le savaient. Les blessures s’accumuleraient vite et à la première erreur, le fragile équilibre s'effondrerait comme un château de carte.

La grand pari pouvait être lancé : combien de minute avant de craquer ?

HRP qui sert à rien:
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MessageSujet: Re: Début Trame de l'Hydre :: Sans tête, le poulet court toujours   Début Trame de l'Hydre :: Sans tête, le poulet court toujours I_icon_minitimeMar 2 Oct 2018 - 14:56





Il se trouve que j'en ai marre... Que je n'en peut plus.

Si seulement Teiweon, la Dame aux Ombres, future détentrice de ma Flamme, actuelle maîtresse de mes actes et de mon feu même de ma fougue, si seulement Ô divine mère, un signe pouvait m'être otorgué. J'ai besoin de savoir : mais en attendant je ne me défie point, ne me défile pas. C'est pour colmater les fissures de l'ennui que je déambule dans le temple aujourd'hui et laisse errer mon pas vagabond au même rythme que mes pieuses pensées. Je me laisse emporter par saccades hors des catacombes qui sont mon refuge, antre de paix où les morts sont plus accueillants que les fous vivants – je n'aime pas grand monde et c'est dire – puis voilà qu'en me dirigeant vers l'entrée je me fais alpaguer. Non pas dans une petite partie de plaisir qui me ferait le plus grand bien –, or c'est plutôt une crise qui m'accueille au sortir de ma léthargie, dans un capharnaüm sans nom, sans queue ni tête. L'on se bouscule de trop au dehors des Temples. Et à la bousculade je préfère plutôt la culbute.

Une fois dehors, stressé par ce vacarme, engourdi par le tumulte, mes sens s'éveillent, comme si l'on m'avait drogué. Il faut dire que je ne suis pas sorti depuis quelque temps du temple, pas même pour regagner ma petite et fidèle demeure ; il faut dire que depuis une bonne trentaine de jours je me suis réfugié dans le silence car je ne supporte plus personne, plus même les enfants à qui j'enseigne parfois les fondements de notre culture. Personne n'a entendu le son de ma voix depuis que je passe mon temps dans les cryptes, choyant les morts seuls « non-êtres » que clairement je supporte. Quel est cet état qui me taraude, comme si je venais à peine de me réveiller...

Apparemment selon ce que j'apprends en avançant de plus en plus vers le lieu de l'esclandre, une altération de grande ampleur bat son plein ; un groupe considérable de manifestants s'immisce dans la Chambre Magmatique, ni plus ni moins !
Certains parmi les adeptes du Grand-Temple de Teiweon décident de protéger ce qui est sous leur responsabilité – un peu sous la mienne également –, grand nombre de glorieux défunts dans l'attente d'une ultime bataille, et autres fantastiques reliques du peuple sombre sont enfin protégées de l'ignorance après que les grandes portes soient closes en un grondement irrévocable. Mais la confusion régnante depuis plusieurs mois est parvenue à réveiller, retrouver en moi cette curiosité perdue ; je ne veux plus attendre, stagner sous l'absentéisme et le dénuement de jugeote de certains, de la plupart. Je veux être plus que ce qu'ils représentent derrière leur masque de grandeur... Je veux être comme un coup de pied dans la fourmilière et que le Père en atteste, sous le Regard de la Gardienne j'œuvre pieusement : mais je ne suis qu'une fourmi. Peut-être qu'il ne dépend que de moi... L'on ne peut pas sans doute pas attendre là calmement que les Dieux vous offrent tout sur un plateau d'argent, ce serait hélas trop facile digne des Dieux Racailles des Sous-races.

Je me fait emporter par un groupe d'adeptes de Teiweon alors que les prêtres aux plus grandes « responsabilité » se calfeutrent croyant peut-être appartenir déjà au clan des reliques. L'on invite quiconque à se joindre à la résistance, mais tout semble si confus dans la mêlée. L'on répète qu'une foule déchainée si ce n'est organisée, avance en perçant les défenses tout juste ébranlées, laissant derrière eux mort et blasphèmes. Chose, qu'à ce moment précis comme en réponse à mon état frôlant vivement la transe, je ne peux accepter.

Ainsi débute une prise de conscience. Au moment où on s'y attend le moins, elle vous encense. Et ainsi progresse mon groupe, préposé à semer la mort... Suis-je seulement le seul être, à être en pleine rupture ? Au point de non retour ? Probablement pas, vu les présentes circonstances.

A l'endroit où l'on porte les coups les plus fatals, je me suis greffé. En fait j'ai laissé mon cortège bien trop timide pour m'enfoncer seul dans la mêlée. Mais je n'ai pas d'armes et ne suis pas ce genre de thaumaturge d'action... Mon pouvoir n'est défini que par prière et la concentration. Cependant je le sens croître et croître encore alors que je m'avance aveuglément, droit vers la mort assurée, car les mains nues, et sans aucune protection.


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Velkyn Xaran
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MessageSujet: Re: Début Trame de l'Hydre :: Sans tête, le poulet court toujours   Début Trame de l'Hydre :: Sans tête, le poulet court toujours I_icon_minitimeMer 3 Oct 2018 - 17:00






Avant que ces charognards de corbeaux n’en arrivent à proximité de l’illustre maison du dieu Guerrier, un massacre tout autre avait sévit sur l’esplanade qui juxtapose l’endroit. Sur les dalles gelées et humides de marbre que composaient l’endroit, une bouillabaisse de sang tiédi et de viscères disparates ornait ce même sol au travers les quelques cadavres qui gisaient, inertes, dans leurs souillures. La boucherie, le massacre, l’hécatombe, même! Elle venait très certainement d’achever, à en voir encore cette flaque dégouliner au travers les joints de dalles de l’artère attenante à l’esplanade. Ces hommes et femmes, dont le culte leur avait privé de leur droit de vie, venaient de payer le prix de leur couardise et de leur traîtrise, de leur refus catégorique d’admettre la légitimité de leur nouvelle maîtresse. Du reste, il n’en restait que la crème, de ceux qui suivaient désormais aveuglément la toute jeune primas sanguis Xaran.

Elle reprenait d’ailleurs à peine son souffle, à moitié cambrée par-dessus une bassine d’eau fraîche, à débarbouiller son minois recouvert de sueur, de sang et d’autres dégueulasseries. Et l’extase qui l’animait, qui la faisait vibrer sous toutes ses coutures d’avoir exterminé jusqu’au tout dernier ceux et celles qui doutaient encore de sa présence au culte, fut ébranlée lorsqu’on l’interpella tout bas. Une ombre, l’un des siens, avait déposé subtilement deux doigts sur son épaule, afin de mieux capter son attention. Dans une messe basse, il lui raconta une nouvelle qui drôlement, plutôt que de l’agacer, fit redoubler le sourire de sa maîtresse. La folie, au fond de son regard rouge vif, luisait de mille feux comme elle le fit jadis dans celui de son frère aîné. Kel’Zora se retourna vers ceux et celles qui l’avaient accompagné durant le sacrifice, puis leur balança à la figure quelques directives.



« Rassemblez l’ensemble des prêtres, tous, sans exceptions. Dévalisez l’entrepôt d’armes et d’armures ; je les veux tous sur le parvis de l’église sous dizaine. Exécution! »Sa voix tonna comme si elle avait toute sa vie dirigé cette bande de fou furieux sanguinaire ; tous s’affairèrent à la tâche comme si leur vie en dépendait. Et, ce n’était pas tout à fait faux. À voir comme la prima sanguis s’était chargée de ceux qui l’indisposaient, arriver une minute en retard pouvait bien leur coûter le même sort. Quant à elle, elle arborait déjà fièrement son harnois, bien qu’il fût dès plus poisseux. Il ne lui manquait plus que son fléau ainsi que son pavois, qu’on lui apporta sans autres ambages. L’homme, d’ailleurs, qui lui apporta le tout ne manqua guère de culot pour lui demander sans fioriture quelques renseignements qui ne le concernaient que peu.


« Haute-Prêtresse, que se passe-t-il pour que nous soyons à ce point bousculés? » Kel’Zora l’observa un moment alors qu’elle noua à son avant-bras l’imposante forteresse de fer qui lui servait de bouclier, puis crachat à ses pieds un glaviot de morve. Carrément, la vue de cet initié d’Uriz lui levait le cœur et lui donnait la nausée.


« Va t’armer au lieu de te questionner. La seule chose qui te reste à savoir, c’est qu’il te reste neuf minutes avant que je ne te fasse pendre par les couilles. » Mais juste avant qu’il ne parte en conchiant pratiquement ses braies, KelZXora l’arrêta en l’interpellant.
« Tu prendras aussi une minute de tes neufs qui te restent pour me trouver Jarehz’Roh et de lui dire qu’il l’amène Évidemment, la gueule perplexe que tira l’apprentie ne fit à la Haute-Prêtresse ni chaud ni froid, mais il exécuta tout de même sur le champ. Une fois esseulée, elle se retourna vers l’horizon, alors qu’elle patientait aux devants des imposantes portes d’acier que constituait l’entrée du Temple. Elle regardait au loin, là où commençait à beugler sauvagement le fracas des épées et de ceux qui y poussaient douloureusement leur ultime souffle. Un sourire pourtant, soulevait ses traits souillés par le sang séché et la sueur, car au loin elle envisageait d’ores et déjà l’euphorie qu’elle offrirait à Zhak’Bar, lorsque son ost à elle frapperait de plein fouet la rébellion dans un cataclysme sans pareille.

Dix minutes s’écoulèrent et enfin, tous furent fin parés à souiller le sol de la chambre magmatique. Pourtant, rien. Kel’Zora ne bougea pas d’un poil, patiente et résolue. Enfin, pendant que l’excitation de ses hommes faisait vibrer l’air presque autant que les cris au loin, étouffés par les parois rocheuses, un d’entre eux osa.


« Qu’est-ce qu’on attend? » Nulle réponse ne vint de la prêtresse qui normalement, lui aurait bien privée de sa langue pour le punir de son impudence. Deux silhouettes, silencieuses comme des ombres, immergèrent du couloir principal du temple menant sur le parvis de l’église. L’une d’entre elles, encapuchonnées, ne donnait signe de sa présence que par les chuchotis qui sortaient de cette même capuche. Là où le tout devint intéressant, c’est lorsque la seconde personne s’approcha de la cent cinquantaine de prêtre présents. Son visage, dont la peau habituellement d’ébène était devenue grisonnante, presque blanchâtre, rappelait étrangement les traits … de feu leur Haut-Prêtre, Velkyn Xaran. Alors, tous eurent pratiquement la mâchoire qui leur lâcha, tandis que le guerrier déambula au même rythme que l’étrange homme qui se tenait à ses côtés. Il ne leur tint aucunes paroles, mais se plaça fièrement aux côtés de la Haute-Prêtresse, harnaché comme lorsqu’il était à Éraison. Il avait certes perdu son éloquence, mais l'aura qu'il dégageait, une aura vengeresse, ne laissait personne indifférent.


« Lâchement, on a souillé le temple d’Uriz en emportant avec lui la vie de notre Haut-Prêtre. Aujourd’hui, Uriz nous permet de faire usage de son champion qu'il a ramené de l'Elginyrr afin qu’il puisse combattre à nos côtés pour défendre notre patrie de ces âmes égarés. Cette rébellion cherche à semer la destruction et la mort dans son sillage, alors nous irons à leur rencontre et nous leur donnerons ce qu’ils sont venus chercher. Levez vos armes et TUEZ LES TOUS ! » Un hurlement sans pareille, à l’instar de ce jour malheureux où le temple d’Uriz brûla sous leur yeux, se fit entendre jusque dans les rues avoisinantes.

Ce serait le début de la fin, mais aussi, d’une nouvelle ère.


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Kahveka Ner'Val Do'Vehera
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MessageSujet: Re: Début Trame de l'Hydre :: Sans tête, le poulet court toujours   Début Trame de l'Hydre :: Sans tête, le poulet court toujours I_icon_minitimeJeu 4 Oct 2018 - 0:27




Le Vatna venait d’émettre une secousse comme jamais il ne l’avait fait depuis des lustres ; un vrombissement qui en fit pratiquement trembler ses fondations, faisant se déloger quelques cailloux par centaines de certaines alcôves resserrées. La colère de ses habitants, bouillante à outrance et encline à croître d’avantage encore, laissa comprendre qu’elle frôla son pinacle lorsque les hurlements incessants de ces âmes harassées de haine firent échos pratiquement d’un bout à l’autre des profondeurs. À l’unisson, tous et chacunes se mobilisèrent et se motivèrent à enfin passer à l’acte. Torches et armes en main, ils conclurent de frapper là où le nerf de leurs soucis résidait ; la chambre magmatique. Et cette vague, car c’est exactement ce que le mouvement provoqua, ne manqua guère d’attirer l’attention au corps armé. Ce ne fût hélas que bien trop tard, qu’ils réussirent à avertir les casernes attenantes pour en empêcher le fracas de cette vague.

Ce ne fût qu’une fois qu’elle fit ses primes ravages, qu’on la considéra plus importante qu’envisagée. La nouvelle alors, demandait l’écoute des supérieurs halachiques. C’est donc sous une panique pas croyable, cheminant en trombe jusque dans la caserne où on espérait que Malag’eyl en honorerait les lieux de sa présence, qu’on vint l’avertir. Si aux portes magmatiques sévissait la rébellion du peuple et qu’elle en faisait vibrer les lieux, le Karliik Glenn lui, explosa d’une rage si conséquente, qu’elle en fit fuir la majorité des âmes qui l’entouraient. Vociférant moult et nombres de jurons envers le coursier, c’est sur son échanson que tomba le pire de la tempète. Le jeunot fût souillé de tous les sobriquets, avant qu’il ne soit sévèrement chassé à coup de pied dans le derche pour qu’il aille quérir en toute hâte son harnois. Quant aux autres, tous décampèrent de la caserne pour se rendre au point de rendez-vous fixé en cas de crise.
Du sport, il en aurait et pour une fois, le chef des armées ne manquerait pas l’occasion de montrer à ceux qui doutaient de lui, ce dont il était capable.

Arrivé dans une alcôve lui étant réservée, Malag’eyl tomba nez à nez avec le même pauvre drow qui claquait des genoux, tant il craignait manger de nouveau une flopée de torgnoles. On entendit les cliquetis de son harnois s’entrechoquer à mesure que le jeunot enfilait les pièces à son maître, jusqu’au moment où la totalité des chandeliers et des candélabres qui tinrent la chambre loin des ténèbres ne meurent d’un souffle. Sous l’étonnement du duo, la porte ferrée claqua sourdement comme si ce même vent l’avait soumise à sa volonté. Comme s’ils furent privés de vision, la noirceure, dense et épaisse, leur firent perdre tous leurs repères. Empêtrés dans leurs armures, c’est sous un vent de panique qu’ils hurlèrent à s’en faire péter les cordes vocales : « Garde, garde! ». Pourtant, nulles âmes ne vinrent, car tous furent expédiés par le maître des lieux, le Garliik Glenn.

Soudain, plus rien autre qu’un hoquet de surprise venu du jeune drow, dont les mains furent réchauffées de liquide. Effrayé, il fit un bond vers l’arrière et accrocha la table qui le séparait tantôt de son compatriote. Alors, l’entrechoquement plus sourd encore, que lorsqu’il lui avait enfilé cette damnée protection de fer, tonna contre le sol humide. Cette fois, ce ne fût guère seulement ses mains qui s’en retrouvaient réchauffées, mais son caleçon, après s’être pissé dessus d’horreur.



« Ce n’est pas de ta faute, mon jeune ami. Tu n’as pas mérité ce sort, mais rassures-toi, tu seras très certainement mieux traité dans l'Elginyr que tu ne le seras jamais ici. » Lui souffla-t-on à l’oreille, avant que son aorte elle aussi, se mette à pisser à profusion après le passage sec d’un poignard.

La porte s’entrouvrit derechef, laissant la lumière jaillir de sorte à mettre en valeur le massacre. Comme tableau, un pauvre ère privé de vie, avachi contre le mur, la tête pendouillant sur le travers et la gorge coupée si profondément, qu'on pourrait penser voir le restant se déchirer sous l'heure. Tout près de lui cette fois, Malag'Eyl était laissé pour mort, lui, un couteau planté bien profondément dans la gorge, la lame lui perforant la chaire jusqu'à en traverser la nuque. Le meurtre fût bref, mais aussi violent que l'avait espérer le maître des ombres.

Ce jourd'hui, Kahveka mena son contrat à terme, mais c’est le peuple qui retira cette épine, qui depuis trop longtemps était logée dans le pied de l'Elda.



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Valsrik'Hrae Zezxyra
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MessageSujet: Re: Début Trame de l'Hydre :: Sans tête, le poulet court toujours   Début Trame de l'Hydre :: Sans tête, le poulet court toujours I_icon_minitimeSam 6 Oct 2018 - 13:06



Le chaos absolu. Il n’y avait pas le moindre autre mot pour désigner cette mascarade. Des personnes que tu pensais être dotées d’au moins quelque sursaut d’intelligence se lançaient dans de futiles quêtes sans réel objectif, et le plus effrayant était qu’elles ne s’y lançaient pas seules. Le vide avait fini par avoir raison de leur raison. Il y avait en ces temps maudits trop de pouvoir à convoiter au Puy, trop de places pour pas assez de séants, et paradoxalement, trop de convoitise pour pas assez de places.
Le chaos absolu. Parce que le pouvoir actuel n’en est pas un. Vos seigneurs se terrent dans le silence, vos Haut-Prêtres meurent pour et se font remplacer à l’urgence par des faussaires, vos chefs de guerre pleurent la stupidité qui a mené à de trop nombreuses défaites depuis maintenant trop longtemps. Mais pour l’instant, aucun ne semble réellement prêt. Aucun ne semble savoir exactement comment rendre à l’Elda sa digne férocité. Aucun ne semble savoir exactement comment faire honneur au Père des Batailles. Aucun ou presque. Mais contrairement à la majorité, ceux qui en ont ne serait-ce qu’une idée, ils savent prendre leur mal en patience.

Tu es de ceux-là.

Tu es de ceux qui dissimulés derrière leurs établis, continuent malgré le chaos de travailler à l’œuvre pour lequel ils sont doués. Tu es de ceux qui savent que le Père des Batailles a besoin de leurs talents. Tu n'es pas de ceux qui aspirés par le vide, se sont mis à hurler vers lui. Tu n’es pas de ceux qui aspirent au changement pour le changement. Et c’est pour cette raison que tu n’es pas parti avec eux. Masse grouillante de moutons de Panurge déchaînés. Ils finiraient vite par trouver une falaise du haut de laquelle se jeter… et tu te ferais un plaisir de la creuser.

Des lèvres charnues se referment sur les tiennes, des doigts forts comme les serres de griffons te maintiennent la mâchoire. Tu déglutis, ne rends le baiser qu’à moitié, les paupières serrées dans l’expression de celui qui lutte contre le plaisir. Et puis Ran’Lyn te délivre. Les yeux de l’immense Eldéen jouent à scruter les réponses de ton visage, désireux qu’il est de savoir s’il a assez de pouvoir sur toi pour te tirer de ce qui était ta réflexion première.

Oui, il en a assez, mais tu te feras toujours un point d’honneur à lui faire croire le contraire.

Tes yeux se rouvrent vers son rictus, et tu le dévisages longuement, l’agacement dégoulinant de tes pupilles mortes. Son regard à lui déjà se porte sur les derniers rebelles quittant les murs de l’Etude Noire. Potentiellement de la compétition en moins pour l’accès aux pouvoirs de Prime Sorcier. Voilà qui aurait pu te ravir, mais ton bourreau te savait chez toi la déception plus prenante que l’opportunisme.

- Ne devrais-tu pas aller sauver l’honneur de l’Etude Noire ?

- J’ai encore le temps.  

Se déplacer seul est bien plus rapide qu’en tant que masse informe de Puysards désorganisés.



~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~



Le sang d’Elda coulait déjà aux mains d’Elda. L’odeur du fer rouillé imbibait déjà des pointes de flèches pourtant en parfait état. La rébellion avait sonné l’assaut, mais maintenant que son premier adversaire se levait, elle subissait contre-attaque avant même d’avoir lancé son offensive. Trois-cent cinquante. Le nombre était largement en leur faveur. Et pourtant l’issue de l’affrontement ne faisait pour toi aucun doute. Quand viendrait le temps de plonger au cœur des combats, les Repentis en dicteraient le rythme sans même s’en apercevoir. Parce que trois-cent cinquante armes vivantes sans personne pour les manier sont autant de fourmis sans reine.

Et peut-être tout le mépris que tu éprouves à son égard aura touché Ul’tyr malgré son ignorance de ta présence, parce que son visage déjà tordu par la colère se sera contorsionné en une expression de rage pure. Ses mains suivirent dans la plus preste des arabesques, sa dague fit une acrobatie entre ses doigts, et parce qu’il n’était plus maintenant temps d’incanter sortilège d’une inutile complexité, elle s’était résolue à attaquer de front.
Les crocs de givre fusant vers les repentis te rappelèrent bien rapidement qu’imbécile ou pas, hérétique ou pas, Ul’tyr était à l’Etude Noire une élémentaliste digne de son rang.
La poudreuse qu’il en resta à mi-parcours te rappela aussi bien rapidement que plus qu’imbécile ou hérétique, elle était aussi et surtout la preuve de la médiocrité de l’Etude Noire.





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Flottant quelques dizaines de centimètres au-dessus du toit d’une bâtisse légèrement en retrait des positions des repentis, une nouvelle figure masquée tendait la main vers le champ de bataille.

Il n’y avait plus qu’à espérer que tu n’aies pas à avoir recours à ta baguette.

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MessageSujet: Re: Début Trame de l'Hydre :: Sans tête, le poulet court toujours   Début Trame de l'Hydre :: Sans tête, le poulet court toujours I_icon_minitimeSam 6 Oct 2018 - 19:52


Un de plus, un de moins, qui saurait le dire ?
Tous sauf lui probablement, tous sauf le pauvre ère victime de sa propre mission.
Un de plus, un de moins, les deux en même temps
Car les véritables meurtres ne sont perpétrés que quand déjà flotte l’odeur du sang.

Ombre mortelle, trop rassurée par son art
Sorcellerie jouvencelle, incantée au poignard.
Si l’œil ne voit que ce qui luit, ce qui s’éteint se dévoile à l’esprit.
Inconscient est le mage ayant confiance en sa vue quand son art le dissimule aux yeux.
Inconscient est l’assassin concentré sur son but sans savoir pourquoi ont échoué ses aïeux.
Mais il est si doux le goût du vide, si intense le goût du pouvoir
Que l’affamé a vite fait de sa gloire un devoir.

Et devant rien il ne reculera
Et face à tout il avancera
Quoi qu’il puisse croiser dans son monde il est roi.
Et son monde parfait, il ne le quittera jamais
Il vaut mieux la mort que la défaite, et la candeur que la honte.
Il vaut mieux fausse fierté que réelle remise en question.
Car sur la seconde, seul le temps donne prétention.

Et il n’ira pas loin celui qui ne voit pas.
Il n’ira pas loin, le prédateur fait proie.

Un de plus, à tenter.
Un de moins, à y réchapper.



@Kahveka:

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MessageSujet: Re: Début Trame de l'Hydre :: Sans tête, le poulet court toujours   Début Trame de l'Hydre :: Sans tête, le poulet court toujours I_icon_minitimeDim 7 Oct 2018 - 19:55


Oeil pour oeil. Dent pour dent.
Payée doit être la dette de sang.

Ul'tyr s'était ruée sur ses opposants avec la rage d'une lionne protégeant ses petits. Sa fille venait de disparaitre sous les pieds des rebelles qu'elle avait elle-même rassemblés. A défaut de concentration, elle avait la rage de son côté. D'un simple mouvement de bras, son œil luisant d'un halo glacial, elle lança ses javelots de glace. Une fois. Deux fois. Trois fois. Et à chaque fois, le sort lui échappait à mi-distance pour tomber en une fine gerbe de neige, redoublant sa colère et sa frustration.

Un morceau de bois passa devant elle et Elle se retrouva coller contre une armure d'écaille, entravée par le bâton.

- Calme toi!" rugit une voix familière à son oreille.
- Laisse moi, Jarren ! Lai... " On lui coupa la souffle d'un coup dans les côtes avant de la projeter sur le coté de la foule qui tentait toujours de s'écouler le long de la rue, dans une ruelle entre deux hautes façades. Le visage long et les paupières tombantes de la guerrière dardèrent ses yeux orangés sur la mage qui peinait à reprendre son souffle.
- Je t'ai dit de te calmer !
- Écarte-toi !
- Tu n'arrives même plus à lancer correctement.

- C'est pas moi ! " Un froncement de sourcil inquiet. Derrière les clameurs de colère et les bruits du combat se poursuivaient. Les paroles qu'elle venait de prononcer semblèrent faire brusquement revenir l'élémentaliste à la réalité. Elle releva vivement la tête pour affronter le regard de sa sœur. " Ils ont un mysticiste. Peut-être plusieurs. " Une autre faction de l'Etude noire leur bloquait le passage, cela ne pouvait être que ça.

Jarren attrapa le bras de sa sœur pour la remettre debout.

- Je vais récupérer la queue de cohorte. On va s'occuper des planqués qui nous canarde d'en haut. Je t'interdit de mourir bêtement. "

Après une brève accolade, Jarren s'enfonça en courant dans les rues parallèles pour remonter le peloton en sens inverse. Avec une trentaine de gars de chaque côté de la rue, ils pourraient tuer tous ceux qui s'opposeraient à leur avancés depuis les toits, les terrasses et les points hauts. Il fallait qu'elle y arrive a temps !

De son côté, Ul'tyr parcourait la foule des yeux jusqu'à distinguer celui qu'elle cherchait. Usant de la voix sonore dont elle usait pour faire cours aux apprentis de l’Étude Noire, elle héla son neveu. Il n'était pas le guerrier le plus aguerrit des environs mais en l’occurrence, il était celui avec le plus grand pavois. Maintenant qu'elle avait conscience de la présence d'un mysticiste, elle comptait bien utiliser toute son expérience et sa ruse pour passer sa garde et toucher au but, que ce soit les bourrins de devant, les gardes de la porte ou les archers qui pointeraient le bout de leur nez pour tirer !

Elle lançait à peine ce nouveau jeu du chat et de la souris... Quand ses yeux s'arrondirent face au spectacle qui s'offrait à elle.

Dans le goulot d'étranglement originellement fait de caisses et d'éclats de meubles non identifiés, les étranges mercenaires n'avaient toujours pas bougés. Les membres dégoulinant de sang et les corps, agonisants ou non, s'étaient amoncelés. Sur les côtés, ils renforçaient les protections improvisées. Au milieu, ils commençaient à former un enchevêtrement digne du barricade. Ceux qui s'étaient précipités au contact des masque d'argent s'étaient gênés les uns les autres. S'ils n'avaient pas été cueillit par les trois soldats de la première ligne, deux ce la deuxième s'en étaient chargés. Sans voir leur visage, impossible de savoir facilement à quel point ils étaient fatigués et leurs tenues sombres cachaient les plaies qui les marbraient peut-être déjà.

- Contournez-les !! " hurla la mage en faisant de grands gestes à leur horde désordonnée.

Quelques yeux se posèrent sur elle. Quelques direction changèrent pour cheminer vers la plus proche intersection. Une flèche se ficha dans le bras d'Ul'tyr. Elle la tira sans un grognement de douleur tandis qu'une autre claquait contre le bouclier de son efficace protecteur. Peu à peu, près de deux-cent Flammes trouvèrent des chemins détournés plutôt que de s'obstiner à foncer vers l'avant.

Derrière les mercenaires et les gardes de la porte, une clameur meurtrière s'éleva depuis les profondeurs de la Chambre Magmatique. Le rugissement fit vibrer la roche aussi sûrement que la fureur du Vatna.


...


Elle balançait son corbin, encore et encore. Une nuit de travail dans son atelier ne lui aurait pas laisser le bras en plus piteux état. Son épaule brulait. Mais elle rendait coup sur coup, sans reculer d'un pas. Plusieurs fois elle avait sentit le tranchant d'une lame se frayer un chemin sous les mailles et le cuir. Le masque qu'elle portait donnait l'impression d'une chaleur étouffante. L'espace restreint et la nécessité de tenir une position ne lui laissait pas la liberté de mouvement qu'elle aurait souhaité. Elle prenait plus de coup que ses deux voisins. Pourtant elle n'avait pas le moindre doute. Le Kyorl Unssa coulait toujours des fentes de son apparat d'argent. S'ils avaient pu le voir, ses ennemis auraient sans doute frémis en voyant le sourire qui étirait ses lèvres. Un sourire que même les drows pouvaient trouver dérangeant.

Soudain Ferhya disparut. Une épée glissa dans l'air à l'endroit ou sa tempe se tenait une seconde plus tôt. L'ennemis fit trois pas, emporté par son élan. Une brèche ! Deux autres rebelles se précipitèrent à sa suite. Ferhya réaparut un pas en avant de sa position, plantant son arme dans les côtes d'un des téméraires. La manœuvre de la C'nrosienne n'avait duré qu'un instant mais c'était suffisant. Un autre ennemis passa leur garde. La pression n'était pas tenable.

Krish leva le bras pour ordonner la dispersion. Elle n'arriva pas au bout de son geste qu'un cri de guerre retenti depuis la Chambre Magmatique. Leur concentration vola en éclat un bref instant, brisant définitivement leur formation. Plaqués des deux côtés de la rue, les Repentis lutaient désormais pour leurs vie, mais ils n'étaient plus obligés de tenir leurs positions. Tandis que quatre bonnes âmes protégeaient les deux  mages, les autres purent de nouveau bouger. Les corps entassés rendait le débit d'avancée des Rebelle beaucoup plus lent... Mais ils commencèrent aussi à se relever, marionnettes de chair œuvrant sous les doigts experts des deux mages repentis qui avaient accompagnés leurs camarades au sol.

Une cavalcade de pas si lourds qu'ils ne pouvaient qu'être plombés par des armures massives remontait le long des escaliers. La pierre vibrait au rythme de leur charge. Leurs voix stridentes n'étaient que cris de fanatiques invectivant les dieux et les ancêtres.

De son côté, Krish ne voyait qu'Eshk'Oroth et une autre silhouette au visage d'argent à sa gauche, un empilement de caisses et de corps à sa droite et la devanture d'une boutique d'idoles sacrées dans son dos. Ferhya avait été envoyée de l'autre côté de la rue. Les non-morts se mêlaient aux rebelles. Un glaive ripa sur sa  genouillère et s'enfonça dans son mollet. Elle repoussa son assaillant d'un coup de pied. Du coin de l’œil, elle saisit quelques symboles gravés sur les armures des nouveaux venus. Des Prêtres.

La masse des serviteurs d'Uriz balaya les premiers mètres du combat sans faire de distinction. Eshk'Oroth se retrouva aux prises avec une femme au visage couturé, portant les couleurs de leur dieu à tous.

- Ils contournent ! " brailla soudain un éclaireur quelque par au-dessus de la tête de la forgeronne.

Quelques secondes de plus et les Rebelles débouleraient directement au niveau de la porte par les deux rues perpendiculaires qui suivaient la bulle de pierre dans laquelle les Profondeurs étaient logées. La violence de l'impacte de la nouvelle force armée fut telle qu'ils dépassèrent de plusieurs mètres le goulot créé par les Repentis avant même de pouvoir réagir, balayant les rebelles et les non-morts d'un même élan.

Le corbin de Krish s'abattit sur l'épaule du plu proche rebelle qui s'effondra sur le coup. Un pas et elle abattait la masse de toutes ses forces sur le crâne du malheureux avant de relever l'arme aussi vivement que possible, préparant déjà le prochain coup. Un trait sanglant aspergea le masque d'argent. quelques gouttes glissant même à l'intérieur.

Puis le temps se figea.

Non.

Elle devait avoir rêvé.

Sa tête se tourna rapidement pour suivre la charge d'une silhouette qui venait de passer à moins d'un mètre d'elle. Grand, même selon les critères de leur race. Robuste. Harnaché dans une armure qu'elle connaissait sur le bout des doigts. Sa main griffue cliqueta sur le manche de son arme. Son cœur hésitait entre bondir et s'arrêter immédiatement. Il n'y avait pas d'erreur possible.

Velkyn.

Ils avaient trouvé la dépouille de Velkyn et ils l'utilisaient dans leurs jeux de pouvoir. Les mots d'Hayath prenaient sens. Évidement, la sœur avait put compter sur l'aura du frère. La maline petite garce. Sous le masque, un rictus prit la place de son sourire extatique.

- Eshk'! " L'homme fut à son côté en un instant, repoussant la prêtresse suffisamment loin pour qu'elle se retrouve aux prises avec une poignée d'hérétiques. " Avec moi. Évite de tuer les prêtres. " Esquivant les prêtres au maximum, elle commença a se frayer un chemin parmi les combattant. Elle ne voulait pas perdre la trace des deux Haut-Prêtres qui venaient d'apparaitre, même si elle savait qu'il leur faudrait en finir avec les rebelles avant  toute chose.

Déjà, dans l'avenue principale, quelques uns commençaient à faire ce que jamais un drow aspirant à l'après-vie n'aurait oser commettre : ils jetaient les armes en demandant pitié. Ces hérétiques n'avaient décidément aucun honneur !
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Valsrik'Hrae Zezxyra
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MessageSujet: Re: Début Trame de l'Hydre :: Sans tête, le poulet court toujours   Début Trame de l'Hydre :: Sans tête, le poulet court toujours I_icon_minitimeDim 7 Oct 2018 - 21:56


Un travail à la précision chirurgicale, certainement plus difficile que tout ce que tu as pu entreprendre jusque-là. Tu n’étais pas un mage de guerre, et si la vie au Puy d’Elda t’a souvent forcé à transformer ton Art en une Arme, tu es loin d’être aussi proficient dans cette pratique que les grands talents du C’nros. Mais ce n’est finalement que question d’en prendre le pli, et lorsqu’il s’agit de magie, tu as toujours vite su adapter tes sortilèges.
Un travail à la précision chirurgicale, certainement plus difficile que tout ce que tu as pu entreprendre jusque-là, et il faut que tu le réalises vite. À la même vitesse que les coups de l’infanterie, à la même vitesse que les flèches des archers, et à la même vitesse que les mouvements des renforts. Et tu as de la chance, parce que contrairement à eux, tu es encore en sécurité, perché sur les toits, et couvert par les tireurs. Tu n’as pas encore à te soucier du stress de la mêlée, alors ton travail de sape, tu peux t’y consacrer pleinement. Prendre des habitudes, aller chaque fois un peu plus vite, faire chaque fois plus efficace, trouver les meilleures stratégies… c’est que la magie martiale avait ses côtés amusants.

Une épée soudainement devenue bien plus lourde que de raison, une poignée de flèches perdant soudainement tout leur élan, un mastodonte intrigué par ses pas étrangement légers, et des alliés profitant de sursauts de vitesse dont ils ne se savaient pas capables. De petites manipulations. Toujours de petites manipulations. De petites manipulations orchestrées de main de maître pour semer le plus de trouble possible. C’est ainsi que tu faisais ton combat. Marionnettiste agissant depuis les ombres, tu faisais attention à ta discrétion. Parce que si l’un des rebelles découvrait la magie à l’œuvre, alors il aurait tôt fait de deviner le mage à l’œuvre. Rares sont les mages s’étant tournés vers les sybillines arcanes que sont celles des forces régissant l’espace. Plus rares encore sont ceux arrivés à ton niveau de maîtrise. Alors si tu te dévoiles, ce ne sera qu’avec la certitude d’une victoire proche.

À moins que la proche victoire ne soit conditionnée par ta révélation.

Et cette victoire reposait sur les épaules d’une folle.
Ecraser la rébellion ne t’apporterait rien si la figure de proue des Repentis y perdait la vie.
Et avec les cendres du feu Haut-Prêtre pour l’attiser, la flamme de Shaar risquait bien de la consumer.

Les Prêtres d’Uriz s’étaient lancé dans un carnage sans nom. Les plus faibles des rebelles pleuraient déjà leur funeste destin, tandis que les plus forts redoublaient d’ardeur. L’assaut changeait de direction. Le goulot d’étranglement se retrouverait vite contourné, et tes alliés vite à la merci du nombre de leurs adversaires directs, et de l’indifférence des serviteurs du Père des Batailles.
Dans le chaos ambiant, ton esprit se trouve forcé de restreindre ses vagabondages pour se fixer, au moins partiellement, à proximité de Shaar. Fer, Carbone, bois. La masse passe plus près d’elle que le confort ne devrait l’autoriser, et malgré tout, elle continue de presser le pas. Elle le suit. Et elle le suivra au péril de sa vie. Si seulement elle savait la chance qu’elle avait d’être une pièce importante du puzzle qui devait te mener au savoir…

Tu prends une grande respiration, tu t’élèves quelques dizaines de centimètres, vite devenu trois bon mètres, au-dessus de ta plateforme. Ton grimoire flotte à ta gauche. Ta main droite serre le dragon à en blanchir – comme si tu pouvais plus blanchir – et tu diriges. De la queue du serpent tu traces des glyphes qui ne font de sens que pour toi, aussi vite que tu le peux, avec toute la véhémence de celui dont la vie en dépend. Du bout du serpent d’os, tu plies l’espace, et tu en réécris les lois.

Dans l’allée principale, Shaar et Eshk’Oroth deviennent le centre de leurs univers respectifs.
Là où se rejoignaient les perpendiculaires, tu comptais sur Ferhya.

Chacun seuls points de gravité réelle d’une sphère s’étalant de quelques mètres de rayon autour d’eux. Et quant au reste de la sphère… poids et vélocité n’y existaient plus.
Combien de temps pourrais-tu soutenir le sortilège ? Assez longtemps pour qu’ils en fassent bon usage. Tu l’espères.
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Velkyn Xaran
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MessageSujet: Re: Début Trame de l'Hydre :: Sans tête, le poulet court toujours   Début Trame de l'Hydre :: Sans tête, le poulet court toujours I_icon_minitimeMer 10 Oct 2018 - 0:25





Si les repentis s’étaient débrouillés pour faire montre d’une certaine stratégie, voir même d’une expertise hors du commun quant à tenir tête à un groupe plus nombreux, leurs manœuvres seraient bien assez tôt soumises à quelques difficultés. L’hécatombe! Pure et nette. Les prêtres s’élancèrent corps et âme dans le goulot d’étranglement sans même se soucier d’une quelconque formation, fonçant tête première comme les plus féroces des bestiaux. Était-ce seule cette image inspirante, qui se mouvait et combattait grâce aux pouvoirs de l’habile marionnettiste ? Non, depuis nombres d’ennéade le Culte d’Uriz n’était soumis qu’aux désastres de ce funeste soir où ils perdirent leur sainte maison. Émeutes, vols, déserteurs, voilà les ennemis de ceux qui résistèrent à cette rude preuve. Or, ces bêtes sanguinaires qui n’avaient de profession que de semer la mort au passage de leurs glaives, s’attaquèrent aux rebelles comme si eut été leur dernier combat. Ils se battirent comme des fous furieux, tous autant qu’ils furent, ne cherchant qu’à confirmer à leur Dieu qu’encore sur terre, il existait des adeptes à même de satisfaire son appétit vengeresse.

Les ordres, si certains en lancèrent, n’étaient désormais plus que des chuchotis parmi les hurlements de la foule et le tintamarre des armures et de l’acier. Or, la masse de rebelle qui se fit percuter de plein fouet sût encaisser le coup –bien que non sans mal- et trouva résilience nécessaire pour reprendre les rangs. Sur la ligne de front, alors que les forcenés d’Uriz jouait du bouclier contre les rebelles, des flammèches commençaient à pleuvoir près d’eux, incendiant sur certain le peu de peau qui était à découvert. Des magiciens élémentaires, à coup sûr, cherchait à créer l’illusion que le Vatna était réellement réveillé.

Pour ceux qui avaient bonne fortune à épier le combat d’un brin plus loin, il y avait dans ce chaos quelque chose de … beau. Le sang, la chair tranchée, la sueur, les hurlements, le feu et la glace … En quelque part, parmi ce chambardement musclé, on y retrouvait quelques passages des contes racontant la création des dieux. Ce cataclysme, qui en deviendrait vraiment un si la situation venait à s’envenimer d’avantage encore, pouvait s’avérer fatal pour les derniers prêtres d’Uriz.

Malgré la présence du Haut-Prêtre réanimé, malgré la fougue et la férocité de ses ouailles, la ligne d’étranglement persistait. Il fallait absolument réagir, faire quelque chose, ou bien c’est de fatigue que tous allaient y passer. Ainsi, Kel’Zora fit le retrait de sa lame d’un poitrail d’où elle s’était profondément fichée, l’essuya contre sa cuisse puis observa le foutoir sans même se soucier des repentis. Qui ils étaient, d’où ils venaient et à quoi servaient-ils, ça, elle s’en aurait bien battu les couilles si elle en avait. Plutôt, elle agrippa le d’un de ses protecteurs et lui hurla à la tête ces quelques paroles :


« POUSSEZ BANDE D’ABRUTIS! POUSSEZ OU MOURREZ! » Décidément, ou bien la jeune Xaran faisait preuve d’une folie plus grande encore que celle de son aîné, où bien tout comme lui, la guerre, la vue du sang, lui faisait perdre toute sa tête. Une berserker comme on les connaissait. Elle s’approcha donc de la ligne, éleva sa lame et hurla une dernière fois :

« POU-SSEZ!! » Et elle planta le fil de sa lame directement dans la clavicule de l’un des siens, visant entre les deux plaques de son gorgerin fin de l’occire sur le champ. La victime, bien à la vue de tous, s’écroula comme une crêpe sur un des rebelles qui le repoussa d’un mouvement tout aussi vif. Sa lucidité l’avait quitté, pensa certain, alors qu’ils donnaient déjà le meilleur d’eux-mêmes. Comment pouvait-elle alors espérer qu’ils se défendent d’avantage?

Était-ce logique ? Non. Était-ce efficace ?  C’est ce que nous allons voir.

Compte tenu que la mort cognait à la porte devant eux et qu’elle s’approchait d’eux également par l’arrière, certains prêtres tentèrent des coups plus ambitieux. Certains tentèrent de lâcher leur arme afin d’agripper à deux mains les boucliers rebelles. D’autres cherchèrent à atteindre leurs jambes plutôt que leurs bustes et d’autres, carrément, tentèrent la percée nette et franche entre deux hommes, quitte à écoper de quelques lacérations au passage. Dans tous les cas, la ligne bougeait désormais d’avantage, quoi qu’encore trop lentement pour la Primas qui continua ses fratricides.

Plus le temps passait et plus elle devenait instable, l’écume lui montant tranquillement aux lèvres, tant elle se laissa absorber par la colère, la haine et la rage d’Uriz.

À ses côtés, d’ailleurs, d’autres semblables à elle semblaient souffrir de cette malédiction qu’était l’aveugle rage. À chasser les opposants qui arrivaient de parts et d’autres, les sbires protecteur de la Haute-Prêtresse, au compte de trois, quittèrent leur poste pour s’attaquer aux masqués. Un se fit estropier directement l’un de ses pieds avant de chuter sur son dos dans une atroce douleur et de voir son calvaire achevé d’un coup de lame à la gorge. Les trois bestiaux se retournèrent de la ligne et plutôt, mirèrent vers Shaar. Alors, leurs hurlements à l’unisson se démarquèrent de la foule, avertissant aussitôt la principale visée. Ils s’élancèrent, élevèrent leurs armes hautes dans les airs et … s’immobilisèrent à quelques pouces de la Reine des repentis. Leurs mouvements s’en virent si ralentis, qu’on pouvait croire l’immobilisme total de leur charpente. Mais pas que! Non seulement les trois drôles s’étaient immobilisés, mais leurs cris étaient étouffés comme si l’air ne se déplaçait plus qu’à une fraction de sa vitesse. Et même, leurs pieds quittèrent le sol en toute lenteur, comme si ceux-ci n’avaient plus même contrôle sur leur gravité.

Là, plus de doute, Shaar était bellement surveillée par les siens.



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Krish Al'Serat
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Krish Al'Serat


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MessageSujet: Re: Début Trame de l'Hydre :: Sans tête, le poulet court toujours   Début Trame de l'Hydre :: Sans tête, le poulet court toujours I_icon_minitimeMer 10 Oct 2018 - 22:44


Les grands mouvements du corbin de la femme masquée avaient visiblement attirer l'attention. A moins que ce ne soit la façon dont les ennemis semblaient soudain incapables de se battre correctement à son contact qui n'en fasse le centre de l'attention ? Peu importait en réalité, Krish ne se servait de cette chose massive et lourde que pour la forme. Ne pouvant pas bouger à son aise et tenir une position défensive en même temps, il était préférable d'avoir un minimum d'allonge et un manche pour parer les coups qu'elle ne pouvait esquiver. Là était la seule utilité de son arme. Ça et le fait qu'elle s'en serve comme signe distinctif depuis la bataille d'Esion au côté du C'nros et du IIIe Ost. Jusque là, il avait été suffisant pour lui frayer un passage vers Velkyn et Kel'Zora. Elle ne lui en demandait pas plus.

Car oui, elle ne s'était pas trompé, c'était bien Velkyn qui se tenait là, armuré de pied en cape. Elle s'attendait à beaucoup de choses mais pas à le revoir guerroyer. Surtout pas ici, au côté de minables qui avaient acceptés de suivre une gamine de trois siècles, au lieu de lui faire fermer son claque-merde d'une mandale bien sentie. La dite gamine commençait même à jouer de la lame dans son propre camp, le visage déformé par la rage et personne n'y trouvait rien à redire. Les veines battaient la mesures sur ses tempes et son cou. Sa lame surinait tout poitrail à porté, sans distinction. A croire que cette fille transformait des loups en mouton bardés de métal.

Prise dans le combat, Krish n'arrivait pas à savoir quoi en penser, mais elle observait les faits et gestes de la jeune femme. Tout en répondant coup sur coup, elle était dans cet étrange état d'excitation extrême et de plénitude totale qui ne se trouvait qu'au plus fort des combats. La douleur, le sang, les cris faisaient rage, pourtant, elle voyait distinctement chaque mouvement. Il n'y avait plus de passer ou d'avenir. C'était mourir ou continuer le combat. Une perfection simple dont l'éphémère beauté rendait au monde ses couleurs les plus vives.

Son sang bouillait d'excitation tandis que son esprit profitait d'une sérénité lui permettant d'apprécier jusqu'au moindre détail. La lumière se reflétant sur les armures. La texture des quelques goûtes de sang sur sa paupière. Le clair-obscure des éclairages de rues... Et la colère qu'elle sentait monter d'un cran à chaque fois qu'un eldéen rendait sa Flamme sur la pierre chauffée par les entrailles du Vatna. Une colère qui lui montait des tripes à la tête et plantait ses crocs dans sa gorge. Sous son armure de cuir et de maille, elle sentait ses veines lui brûler. Quelque chose lui perfusait de la lave dans le sang à chaque battement de cœur. A l'extérieur, les hérétiques proliféraient. Les Guerres se taisaient les unes après les autres et la médiocrité se répandait comme un feu de forêt jusque dans les entrailles d'Elda. Les enfants d'Uriz se perdaient encore dans le noir, les un contre les autres.

Avant ce soir, elle avait dans l'idée d'épargner les derniers des Uriziens, et de laisser leur chef auto-proclamée en place. Elle pouvait visiblement avoir des idées intéressantes puisqu'elle avait réussit à retrouver la dépouille de son frère pour gagner en prestige. Au moins, Velkyn était honoré une fois encore par le combat, malgré le manque de prestige du camp dans lequel on l'avait relevé. Mais la voir ainsi... plus meurtrière, plus violente et plus emportée encore que son frère... Elle userait leurs forces de l'intérieur. Les enfants d'Elda devaient revenir au prestige de leurs origines - vengeurs, indomptables et résilients - non à cette parodie de chef de guerre qui ne savait motivé ses troupes qu'en les passant par le fil de l'épée. Peut-être l'heure de la purge qu'elle projetait depuis longtemps était-elle venue ?

Un rire familier résonna dans son cœur, faisant vibrer tout son être de la joie féroce d'une prochaine renaissance. Un coup de masse envoya un citoyen dépourvu d'arme roulé deux mètre plus loin dans les pieds d'un mage. Ce dernier fit lui même un curieux vol plané, comme s'il ne pesait pas plus qu'un vélin.

- Krish ! " La voix d'Eshk'Oroth passa difficilement les rugissements des prêtres. Elle fit volte face pour le voir une lame sur la gorge, aux prises avec un rebelle particulièrement revêche. Il ne pouvait plus avancé, trop loin pour couvrir les arrière de son ancienne patronne. Elle fit un pas dans sa direction, passa sous un sabre qui ne lui était pas destiné et projeta de toutes ses forces sa masse en direction de l'assaillant qui se plia en deux, la hanche percutée de plein fouet.

Alors que l'arme quittait les doigts de la Forgelâme, trois hurlement de rage surgirent dans son dos. Elle n'eut que le temps de tourner la tête lorsque... Ils s'immobilisèrent à quelques centimètres d'elle. Un éclat de rire sauvage lui échappa tandis qu'elle profitait du mouvement qu'elle amorçait pour balancer un coup de pied dans la mâchoire du premier. Il se mis à dériver lentement vers son collègue de droite. Elle passa sans problème derrière eux. Deux secondes et leurs mouvements semblaient déjà imperceptiblement plus rapides. Elle attrapa le poignet de l'un, le coude de l'autre et en l'espace de deux battement de cils, leurs armes étaient à des hauteurs assez précises pour qu'ils s'empalent, s’assomment et s’enchevêtrent les uns sur les autres lorsque le sort les libèrerait. Peu de chance qu'ils meurent sur le coup... Quoi que. Elle n'allait pas s'arrêter pour le demander. Ils n'auraient qu'à se chercher des noises entre eux.

Elle esquiva plutôt un coup de massue qui venait de la droite. Brisant la garde du téméraire, elle se redressa si proche de lui qu'il put regarder son dernier souffle lui échapper dans le reflet que lui offrait le masque de l'eldéenne.

- Kyorl uns'aa 'zil ussta 'liests harl'il'cik wun alust d'ussta buki killian ::
Regarde moi, tandis que mes ennemis s'agenouillent devant ma lame rougie de sang.

murmura-t-elle en le laissant glisser au sol. Sa main gauche serrait un fine dague déjà poisseuse, la droite se déploya, révélant aux plus attentifs les griffes de métal qui la garnissaient. Autour, le combat continuait de plus belle. Elle attaquait et se défendait seule dans la mêlée. Le feu tombait du ciel, encerclait les prêtres comme une preuve de la bénédiction qui les suivait sans qu'elle n'en fasse le moindre cas. Elle entendit vaguement Eshk'Oroth hurler quelque chose. Une mise en garde semblait-il. Elle n'y prêta pas l'oreille, sa longue dague s'abattant dans la carotide d'un jeune homme effrayé, à genoux et les mains en l'air, demandant grâce.

- Que ces lâches soient frappés d'anathème. "
Une voix grave et sonore s'éleva. Elle vibra dans l'air, surpassant de loin la fureur des combat. Tous, purent l'entendre jusque dans les rues parallèles dans lesquelles la bataille s'était propagée. Était-ce même un son ou une évidence ressentit dans le cœur des fidèles ?  " Les hérétiques mourrons ! "

Au loin, du bout de l'avenue par laquelle les Rebelles étaient passés pour arriver là, un nouveau cri de guerre retentit. En quelques seconde, une masse indistincte menée par cinq grand hommes masqués d'argent fracassa la formation des rebelles par l'arrière, rejoignant les prêtres les plus avancés. Parmi les nouveaux venus, un drow haut comme une montagne dont la main droite serrées sur une arme massive ne comptait que trois doigts. A sa suite, des hommes et des femmes, masqués ou non. Certains étaient bardés de fer, d'autres n'avaient que des armes improvisées. Ceux qui n'avaient pas de masque portaient des marques d'esclaves ou de gladiateur.

Ils chargeaient, aussi implacables que des félins à pointes, mais avant qu'ils ne rejoignent leurs camarades, une explosion suivit d'un brouillard dense couvrit l'ensemble de la zone. En plein milieu de l'avenue, un mur de glace d'un bon mètre d'épaisseur venait de séparer les deux masses de combattants, empêchant les nouveau venus de se joindre au plus chaotique des combats et les envoyant ratissés les rebelles qui s'étaient dispersés dans les rues adjacentes. La brume enveloppaient tout de sa présence mystique. Les bruits semblaient être brusquement étouffés. On ne voyait pas à plus d'un mètre. Des lames, des coups, des adversaires se dessinaient et s'évanouissaient aussi vite.

- MORT AUX DÉVOTS ET AUX DÉFENSEURS DES FAIBLES ! "
hurla Ul'tyr quelque part dans le camouflage massif qu'elle venait de créer.
- LE POUVOIR A LA RAISON ! " renchérit la voix de Jarren perdue sur les toits eux aussi plongés dans le brouillard... dangereusement proche de la position de Valsrik.

Un marteau de guerre s'abattit à un souffle de l'épaule de Krish. Elle ne l'évita qu'en roulant sur le côté. Puis elle sauta pour se rapprocher de nouveau de son assaillant, passer entre ses jambes pour glisser dans son dos. Saisir son bras. Sa dague s'enfonça dans la gorge du guerrier jusqu'à la garde, transperçant carotide, trachée, œsophage, raclant contre la mâchoire, et...

L'homme tourna légèrement la tête, s'empalant plus encore sur la lame aiguisée de son assaillante sans lâcher le moindre gémissement. La tête au niveau de l'épaule de la créature elle voyait ce profile buriné qu'elle n'avait que trop souvent contemplé. Ses yeux étaient aussi troubles que le brouillard ambiant. Sa peau était glaciale, grisonnante et légèrement distendue. Ses cheveux blancs flattaient la joue de sa veuve. Un seul souffle vint aux lèvre de la noire elfe.

- Velkyn...

Sa surprise n'avait durée qu'une demie seconde. C'était amplement suffisant. Le bras libre du mastodonte avait attrapé la nuque de la femme qui bloquait sa main d'arme et la projeta en avant. Durant un bref instant, il n'y eut plus de haut ni de bas. La brume englobait tout. Vrillant comme un chat, elle tenta de se réceptionner, s'attendant à rencontrer un autre combattant à tout instant... Mais elle ne rencontra qu'un mur. La douleur explosa dans son dos tandis qu'elle retombait au sol en toussant, au pied de la façade d'un hôtel particulier. Un gout de sang lui remonta dans la bouche.

Elle n'aurait su dire comment elle avait réussit à se remettre à genoux, à demie sonnée, mais elle levait à peine les yeux lorsque l'énorme tête d'un marteau d'acier apparut de nouveau. Elle s'avachit sur le côté, l'évitant de justesse. Quelques gravats lui tombèrent dessus alors qu'elle rampait sur le côté. Un second coup. Puis un troisième. Il semblait s'acharner contre le mur sans voir que sa cible était en dessous de sa zone d'attaque.

Oui ! C'était un pantin de chair ! Son marionnettiste ne devait pas être loin ! Suffisamment proche pour voir son œuvre et avoir la direction générale des combats malgré la purée de poids. Suffisamment loin pour ne pas l'avoir vue tomber au sol avant de prendre le coup de marteau de l'ancien Haut-Prêtre.

Elle leva les yeux mais la poussière se mêlait désormais à la brume. La stature imposante du pantin pouvait aussi limiter la visibilité. Il n'y avait qu'un endroit ou elle était certaine de voir et d'être vue par le nécromant... Avec un rugissement, elle se releva, fonça droit sur Velkyn, passa sous l'ample coup de son marteau, et lui sauta littéralement au cou. Dépassant le sommet de son crâne d'une courte distance, elle scruta les alentours. Là ! A peine plus d'une longueur de bras ! Elle pris une impulsion pour glisser par dessus l'épaule de Velkyn. Au dernier moment une main se referma sur sa jambe, la jetant au sol tête la première. Un coup de pied la cueillit dans les côtes. Elle cracha un filet de sang et se releva.

Une fois de plus.
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Kahveka Ner'Val Do'Vehera
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MessageSujet: Re: Début Trame de l'Hydre :: Sans tête, le poulet court toujours   Début Trame de l'Hydre :: Sans tête, le poulet court toujours I_icon_minitimeJeu 11 Oct 2018 - 0:56




Dans l’obscurité la plus totale, il mit sa patte contre la poignée de la porte afin de se libérer des ténèbres qu’il avait lui-même instauré. En mettant pied au dehors, Kah sentit en un laps de temps fort concis que son derme se réchauffa, comme si ce dernier était malmené par l’impitoyable soleil Zurthan. Ce soleil, s’il n’était qu’une lubie de son imagination, lui sembla plus réel que jamais lorsqu’il dut automatiquement fermer les paupières pour se protéger d’une lumière si aveuglante, qu’il crut risquer la cécité.

Son cœur s’affola et il sût que c’était bien le cas lorsqu’il ressentit les battements de ce dernier résonner jusqu’à ses tempes. Il souleva sa main tremblante, sa vue se montrant aussi trouble que s’il immergeât de l’eau, et jusqu’au bout de ses doigts, il en voyait le sang pompé par son vital tambour. Cet état de vulnérabilité profonde dans lequel il s’était lui-même empêtré les petons n’était pas pour lui chose nouvelle ; il lui arrivait de temps à autres de subir ce genre de contrecoup, comme le retour d’un balancier après l’avoir fait tanguer avec trop d’amplitude. Ce qui l’agaça, ce qui piqua sa fierté, c’était que ce tour de passe-passe, dont il fit usage pour mettre en déroute ses deux cibles, ne fût guère l’un de ses plus habiles. D’un souffle, il avait soufflé les ombres à en faire souffrir les bougies pour qu’elles meurent au profit des ténèbres. Pourtant le voilà qui était immobilisé par son impuissance, paralysé par son incompétence à soutenir quelques flux magiques … Sa main fragilisée par l’énervement se referma sur elle-même, laissant croître silencieusement une colère latente.

Et c’eut été bien plus simple de s’haïr silencieusement, s’il ne s’était guère rendu compte qu’il était revenu à l’exact endroit où il commit son crime. Alors là, c’était le délire. Il papillonna des cils afin de retrouver une vue plus acceptable et tenta d’observer l’endroit comme s’il y pietà pour la toute première fois. Tout semblait y être : les cinq chandelles éteintes, les deux candélabres dans le même état, la table trônait au milieu et les deux corps encore tiède qui se noyaient dans leur sang n’avaient pas bougés. Le compte état bon. Quoi que … Kah fronça de ses mires vermeilles vers l’interstice sous la porte. La faible lumière qui chatoyait l’endroit où il était cloîtré projetait un habile jeu d’ombre qui attira son attention. Pour l’homme qui avait des années durant observé ces jeux d’ombres, quelque chose à son œil semblait clocher. C’était à son sens, la seule et unique chose qui avait bougé d’ici. Après avoir vécu cet étrange phénomène, il douta bien qu’il n’était pas au bout de ses peines, mais s’approcha tout de même du portail de fer séparant cette cage de l’extérieur, puis se saisit de la poignée pour ouvrir prudemment celle-ci et de jeter un coup d’œil dehors. Ce qu’il y vit y était d’autant plus étrange lorsqu’il y aperçut l’exacte même salle que dans laquelle il était.

Il était prisonnier de cette salle et n’avait, pour l’instant, aucune fichue idée de pourquoi il s’y était retrouvé. Il referma la porte si sèchement que le claquement résonna et en fit trembler les murs, tant la colère avait inspiré son mouvement. Il s’y adossa, ferma les yeux et inspira profondément pour reprendre contrôle de ses émotions. Son cœur battait toujours la chamade, mais tranquillement, retrouvait un tempo plus doux, faisant s’essouffler la pression qui tenaillait ses veines.

Son calme retrouvé, il rouvrit les yeux pour prendre le taureau par les cornes et de se sortir de ce pétrin au plus preste. Il inspira à pleins poumons, passa son pouce contre sa chevalière et tenta comme il le fit plus tôt, à tordre ce jeu d’ombre, à le soumettre à sa volonté de sorte à dévoiler si quelque chose lui était caché. Quelle comédie, tout de même! Là, il se trouva bien en difficulté de voir les ombres aussi revêches, se comportant de la manière la plus étrange, réagissant gauchement à ses manipulations … À ce point, il ne se souvint plus même de l’âge qu’il avait au jour où il s’était montré aussi maladroit qu’à ce moment. Pis encore, ses palpitations reprirent de plus belle et ce fût à nouveau la panique. Des sueurs tenaillaient son front, ses mains étaient moites et il commençait à y faire franchement très soif. Non, même là, il peinait à se remémorer du jour où il avait été aussi en difficulté.

Il prit nombre de minutes pour se poser et réfléchir, posant son séant sur l’une des chaises qui juxtaposait l’un des macchabés qui se refroidissait à vue d’œil. Son regard vagabonda et s’arrêta sur ce même et éternel jeu d’ombre, qui était projeté par la clarté de sous la porte. Son décalage, très minime, mais pourtant dérangeant, l’agaçait franchement. Alors, sans se forcer cette fois, sans y mettre le bel effort, il tenta simplement de les faire se décaler, de leur redonner leur apparence d’antan. Même résultat, un résultat bien décevant. Il se redressa donc d’un bond, inspirant derechef à plein poumons, mais cette fois d’une colère sur le point d’exploser. Il était bien trop vieux pour faire montre de faiblesse. Ses mains se saisirent de son crâne qu’il compressa des doigts, tant il se montra harassé par l’agacement. Tout ce qu’il tenta était décidemment voué à l’échec.

Cet endroit l’empêchait toute tentative de manipulation des ombres alors … Alors, il fallait utiliser celles qui n’habitaient pas cette même salle. Kah se retourna vers les lattes de fer, ferma les paupières et tenta de s’imaginer les ombres que projetaient les chandeliers qu’il vit précédant son entrée. Son cœur s’affola à nouveau, une chaleur suffocante lui incendiait la peau, puis il se sentit mouvoir. Là, très certainement, aucune lumière, ni lueur, ne transperçait l’épais manteau de noirceur dans lequel il s’était vautré. La cadence de son cœur s’accélérait de plus belle, voir à s’en perforer le poitrail, jusqu’à en devenir insupportable. Il sentit un vertige l’assaillir, lui faire perdre l’équilibre pour l’obliger à faire rencontrer ses genoux contre le sol. Puis, tout cesse. La noirceur s’évapore dans un nuage brumeux, esseulant l’assassin dans un couloir quelconque du palais.

Les pesants pas d’une marche soutenue s’approchaient de lui. Pour toucher la prime de son contrat il fallait évidemment tuer ses cibles, mais encore fallait-il survivre pour en apercevoir le moindre centime.


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Valsrik'Hrae Zezxyra
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MessageSujet: Re: Début Trame de l'Hydre :: Sans tête, le poulet court toujours   Début Trame de l'Hydre :: Sans tête, le poulet court toujours I_icon_minitimeVen 12 Oct 2018 - 21:36


Si seulement tu n’étais pas si concentré à empêcher la mort d’une folle-furieuse, tu te serais allègrement laissé aller à rire au nez d’Ul’tyr. Morts aux dévots et aux défenseurs des faibles. C’était là son souhait. Se rendait-elle seulement compte que les faibles étaient dans son camp ? Bien sûr qu’elle s’en rendait compte. Elle ne serait pas autant sur la défensive dans le cas contraire, mais elle ne l’avouerait jamais aux pions qu’elle a mené avec elle. La lâche. Lâche et irresponsable. Si elle pensait s’en sortir si facilement...
Peut-être la grande majorité de tes comparses se retrouveraient-ils perdus ainsi privés de la vue. En attendant, ce ne serait pas ton cas. Quand dans ta jeunesse ils se sont moqués de l’imperfection de tes yeux violacés, tu t’es toujours tu, parce qu’ils avaient raison. Ta vue n’a jamais été aussi perçante que la leur. Tu n’as jamais trouvé ton chemin dans l’obscurité, et avec le temps, à tes yeux même la lumière devient lentement ombre. Tu distingues encore les mouvements, tu distingues encore les couleurs, mais les contours déjà depuis près d’un siècle ne te sont que d’opaques gribouillages. Mais que l’on ne plaigne pas ton inaptitude à distinguer les traits des choses qui t’entourent, parce que la magie t’a offert bien mieux que des yeux.

Tu commandes aux forces régissant l’espace. Tu es de ceux qui jouent avec le tissu même de l’univers. Quoi de plus naturel alors que d’être intimement conscient de l’univers que tu manipules ? Même sous la brume, tu vois tout. Tu ressens chaque vibration, tu vois l’énergie déployée dans chaque mouvement, tu perçois les réactions du monde à la moindre action de ceux qui s’y déplacent. Tu vis dans un monde de milliers, de millions, de milliards de vecteurs, et tu connais chacun sur le bout des griffes.

- Ennemi à l’Ouest !

Malheureusement pour toi, il t’est impossible de partager ce que perçoit ton esprit à celui de tes protecteurs.

- Tirez bon sang !

Tirer oui, mais où ? On ne peut pas dire que les archers soient habitués à décocher leurs flèches à l’aveugle.

- Tirez !

Glissant au-dessus du vide comme un spectre dans la brume, tu les abandonnas sans plus attendre. Un seul daigna bander son arc, mais s’il comptait viser avant de décocher, il étant déjà trop tard. À l’instant où le brouillard terminait de t’engloutir, Jarren en jaillissait la rage aux babines. Lance en avant, dans un mouvement d’une excellence martiale comme l’on en croisait que rarement. Une onde de choc traversa le toit de la bâtisse alors qu’elle y prenait son dernier appui, le vent hurla alors qu’elle fusait à travers les airs, l’écho d’un souffle coupé retentit chez les archers, et les doigts de celui dont l’arc était bandé libérèrent son trait, décidé qu’il était à accepter la mort, pour peu qu’elle tombe avec lui.

La flèche siffla à travers le vide. Jarren était tombée d’une autre manière.

- Tirez ! Non pas sur elle imbéciles !

Les hurlements de la lancière se transformèrent en gémissements, puis regagnèrent en véhémence avant de devenir un silence de mort. Se débattre était inutile. Il n’y avait pas de victoire pour elle contre la gravité. Pour elle. Un autre s’arracha à la purée de pois, un autre fut victime de ta magie, rendu plus lourd que sa stature ne pouvait porter, mais un autre, un seul autre, c’est tout ce que tu pus faire en si peu de temps.

- Ouest !

Ouest, c’est la direction dans laquelle tu leur demandais de tirer il y a quelques instants, seulement maintenant n’était plus simplement temps de faire feu. Maintenant il fallait fuir, et parce que les rebelles n’étaient pas non plus totalement dénués d’intelligence, ils avaient fait de leur point d’arrivée votre seule échappatoire. Pauvres de tes alliés, privés de l’un de leur plus importants sens, ils avaient été incapables de s’en rendre compte. Les archers les plus à l’Est s’étaient cru les plus en sécurité, et décochant leurs traits vers là d’où était censé venir la menace, ils continuaient de presser le pas vers l’Orient.

- OUEST !

Le son de l’intrusion du métal dans la chair. Un cri de douleur. Le bruit d’os brisés. Cueilli par les gens de Jarren, un archer venait de trouver la mort quelques mètres plus bas, la carcasse à jamais déformée par l’impact de la chute. La confiance des autres te fut d’autant plus facilement gagnée.
Ton cœur sauta un battement quand un carreau fila juste devant ton visage. Tes pieds pendant une fraction de seconde perdirent le soutien du vide qui les portait, et cela suffit à Jarren et à son compère pour se relever plus acharnés que jamais. Tu le leur accorderais cette fois, le nombre serait à leur avantage. Vous ne pouviez décemment pas remporter ce duel, pas sans que tu ne sois assez en sûreté pour incanter de sortilège assez puissant pour. Il fallait fuir maintenant.

- Sautez !

Deux seulement s’exécutèrent, et ainsi deux seulement trouvèrent leur salut.
À ta suite se dessinait l’image rocambolesque de deux archers sprintant dans le vide, arrosant leur ancien abri du contenu de leur carquois en alors qu’ils faisaient leur chemin vers une bâtisse plus sûre. Toi par contre, tu ne les suivrais pas cette fois. Tu avais une dégénérée amoureuse à sauver d’elle-même.

Ta cape claque au-dessus de la mêlée, les pages de ton grimoire frémissent d’excitation, ta baguette ne fait qu’un tour. Les chairs déjà mortes sont tellement fragiles…
Le mastodonte commença à s’étioler, lambeau de peau après lambeau de peau, et pour chaque lambeau le suivant venait plus vite. Poussière. Comme il se le devait des morts. Le gigantesque cadavre fut fait poussière. Et ainsi sa victime se trouvait libre de se laisser aller à ses pulsions vengeresses.

- Je n’ai jamais aimé ton mari.

Derrière ton masque un sourire narquois se dessine alors que tu disparais à la recherche d’un nouvel abri dans ce chaos d’où tu pourrais tranquillement veiller sur ta protégée.
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Velkyn Xaran
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MessageSujet: Re: Début Trame de l'Hydre :: Sans tête, le poulet court toujours   Début Trame de l'Hydre :: Sans tête, le poulet court toujours I_icon_minitimeMer 17 Oct 2018 - 0:03






Il n’était en Elda de dévot capable de définir si oui ou merde cet affrontement plaisait à leurs Dieux. D’une part, le maître de la Guerre autant que la Voilée, avaient de quoi se complaire de toute cette barbarie. À la fin, une profusion de gerbes sanguines, d’hurlements douloureux et autant de concises que de langoureuses agonies, voilà de quoi constituait aujourd’hui la pitance de leurs déités maîtres. Mais ce plat autant abondant qu’appétissant, ne pouvait laisser en bouche autrement qu’un âpre arrière-goût. C’était de leurs ouailles dont il s’agissait, après tout. C’était leurs fidèles, qui bâtirent l’Elda en incrustant dans ses plus creuses fondations les préceptes de leurs Dieux, leur vouant du coup vie et mort. Alors, de les voir s’entre-déchirer entre eux formait nécessairement une dichotomie à laquelle chacun des combattants nourrissait le concept.

Au travers la mêlée générale, une bourrasque éphémère chassa la brume et avec elle, les restant du Haut-Prêtre d’Uriz. Cette fois c’était bien définitif, il était retourné poussière et ne saurait plus vivre qu’à travers les souvenirs de ceux qu’il avait marqués. Bellement occupée à enhardir ses troupes à grand coup d’acier, Kel’Zora avait à faire. Entre la muraille glacée qui venait de poindre comme une mauvaise surprise et son frère qui semblait être parti pour la gloire, à tout dévaster sur son passage, la cadette Primas dût avouer qu’elle avait misère à donner de la tête à tout à la fois. Pourtant, elle dut faire un choix : celui de faire confiance à ses hommes, qu’elle délaissa au profit du foutoir qu’avait provoqué son frère –ou plutôt, le nécromant-. Elle n’eut à se retourner qu’à peine pour qu’elle en voit disparaître les cendres de son aîné. Elle sentit de ses entrailles monter un incendie. Ses poings se refermèrent si tant fermement qu’elle put en graver de ses ongles le manche de son épée. Elle hurla, fort, d’une voix plus portante encore que la plus horrible des bêtes sauvages. Elle entreprit alors une course vers la repentie qui s’était écrasée au sol, mais ce n’était pas elle qui nourrissait tout le mal qui rongeait la Haute-Prêtresse. En chemin, afin de gagner en vitesse, elle délaissa son pavois et n’en garda que son épée courte qu’elle empoigna à l’envers, afin que la lame pointe au sol. Elle dévia légèrement de sa trajectoire, enjamba trois caisses et bondit comme la lionne qu’elle était devenue, le corps tendu comme la corde d’un arc, prête à rembourser la dette de son frère. C’est que le mage lui sembla bougrement doué pour l’art dont il fit son métier! À l’instar d’un spectre, il échappa derechef aux règles fondamentales de ce monde, s’esquivant de la gravité pour léviter et s’esquiver de ce foutoir qu’était devenu les portes magmatiques. Et le sorcier s’en serait très certainement sorti saint et sauf, si un homme ne l’avait pas copié, à couver de sa protection la femme de sa convoitise. Le nécromant, qui perdit son pantin de chair en putréfaction, choisit le premier cadavre qui lui passa sous le nez, lui offrant après une concise invocation un second souffle. C’est à la cheville de Valsrik que la main du macchabée se referma pour ne plus jamais l’ouvrir. Du moins, tant qu’on lui ordonna …

Ailleurs, la situation s’envenimait carrément pour les prêtres. Tôt, ils comprirent que leur fougue seule ne pourrait vaincre archers et magiciens, que leur colère n’avait de portée que la longueur de leur épée. Pourtant, personne ne rebroussa chemin ni ne déserta. C’était vaincre ou mourir, tout simplement. Et avec ce mur de glace pour les séparer d’un quelconque renfort, la chose n’allait très certainement pas s’améliorer de sitôt. Une dizaine de bons guerriers, dont l’absence de pavois suggérait qu’ils ne tiennent la ligne de front, s’éloignèrent pour tenter de contourner. Grimper jusque sur les toits des maisons, défoncer les portes de quelques dignes établissements, tous les moyens leurs semblèrent bon pour localiser une voie d’accès. Le brouillard, aussi, il ne fallait pas l’oublier. Car devant chaque soldat, une vue rétrécie devint leur plus gros handicap. Pauvres d’eux, terrés sous leurs heaumes dont la visière leur donnait déjà moult difficultés!

Pourtant, un guerrier dont la stature ne lui assurait en rien un avenir reluisant, vit au travers les carreaux d’une maison qu’il avait infiltrée, une drow qui s’affairait à un cantique dont elle seule en comprenait le sens. Il s’approcha, aussi subtilement que la situation et son armement le permettait, et y vit que la femme en question était entourée de trois gorilles bien en muscles. C’était elle, qui maintenait le brouillard en place, il en était certain. Il patienta sur place pendant une bonne minute, du moins, jusqu’à ce qu’il croise du regard l’un de ses partenaires qui avait contourné via un commerce voisin. D’un air entendu et d’un regard commun, ils s’élancèrent en décalé, l’un en premier, puis l’autre. Trois épées furent dégainées et pointées vers le Drow qui fit son apparition du commerce, tandis que le freluquet avait champ libre pour atteindre Ul’Tyr. Il fallait qu’il atteigne sa cible.

Il le fallait.



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Vlos'Veldruk Do'Ilisharr
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MessageSujet: Re: Début Trame de l'Hydre :: Sans tête, le poulet court toujours   Début Trame de l'Hydre :: Sans tête, le poulet court toujours I_icon_minitimeVen 19 Oct 2018 - 14:33





Je me laisse donc emporter par la virulence de ma nouvelle condition teintée d'un anticonformisme jusque-là enfoui mais qui me taraude depuis peu. Je me suis tapis dans l'ombre du groupe masqué et commence à incanter avec force volonté. Partout autour de moi j'entends ahaner la piétaille, marmonner le mystique et me rend compte que toute cette agitation m'encense autant voire plus qu'une très longue partie de jambe en l'air ou qu'une dissection humaine des plus gore.

Mais qui sont ces putains de rebelles, qui tentent de profaner la quiétude de notre majestueuse, sacrée Chambre Magmatique ? N'ai-je point d'autres chats à fouetter d'ailleurs que de mater une rébellion, moi qui ne suis pas plus mage de guerre que chaste enfant de chœur ? Et qui sont ces terribles défenseurs masqués derrière lesquels je me terre ? J'aurais plus tard la même réaction devant les prêtres du Père qui par leur rage lui font honneur mais par leur manque de discernement font preuve d'une idiotie indigne de nôtre race : quelle bande d'enculés n'empêche, j'en viens aujourd'hui à haïr ce système gangrené, où l'on est incapables de faire la part des choses et de voir plus loin que son bout de nez !?

En multipliant un des composés du sang – vous diriez ailleurs qu'ici en un autre temps « globules rouges » –, je rend celui-ci plus épais et volumineux dans le corps ennemi ; le fluide circule alors moins facilement dans les petits vaisseaux sanguins, cela provoque chez mes cibles une certaine fatigue voire quelques essoufflements et vertiges. Je suis ironiquement affecté par ces mêmes symptômes car je tente d'englober une grande partie des adversaires que nous combattons – du moins une bonne trentaine –, alors qu'habituellement je n'exerce mon pouvoir que sur un ou deux individus à la fois. Mon pouvoir est bien évidemment à la hauteur de cette tâche car une fois que mes incantations cessent je retrouve aussitôt une stabilité conséquente. Il me manque cependant un entraînement certain et pour cause je ressens une fatigue croissante envahir plus que mon corps mon cerveau comme après une journée entière de complexes rituels. Suis-je complètement fou de me vider ainsi de ma force pour une tâche dont il n'y aura nulle reconnaissance, voire même subir le risque d'une mort imminente ?

Je continue cependant grisé par la nouveauté de la chose, peu soucieux de mon état de fatigue : je n'ai pas ressenti autant de frissons depuis des lustres, il serait décevant d'arrêter là telle partie de plaisir et pour si peu, car je connais mon corps et ses limites.

Pourtant, alors que je commence à peine à m'amuser voilà qu'une vague armée balaie sur son passage tout ce qui bouge, l'on ne fait pas plus attention à moi qu'à une vieille caisse que l'on envoie s'écraser contre la devanture d'une boutique d'idoles sacrées, ce qui bien évidemment me fait perdre connaissance quelques instants, et je me mêle aux corps difformes et aux bouts de caisses disloquées. Laissé sans doute pour mort par tous ces imbéciles – rebelles ou non – qui s'éloignent en même temps que l'agitée algarade, mon corps se fait malencontreusement piétiner plusieurs fois, mais j'ai les os durs et la peau épaisse ; ce n'est pas faute d'avoir travaillé dessus depuis que j'incante parfois en ma faveur, recherchant l'éclat de jouvence sur mon corps vieillissant. Je suis toutefois d'une consistance des plus robustes de par ma petite taille et le coup de pouce magique que j'inflige quotidiennement en exercices magiques et physiques : je retrouve enfin mes esprits et quelque peu sonné je me lève alors que la bataille fait rage un peu plus loin. Les prêtres d'Uriz ont rejoint le combat dont j'ai loupé une grande partie, à moi de rattraper ce terrible retard.

Le vêtement froissé que je porte l'est tout autant que la mine que j'affiche et font de moi une silhouette peut-être plus menaçante qu'au préalable ; saisissant néanmoins une épée courte sur un triste cadavre je me lance dans les ruelles à la recherche de baston, saigner comme des cochons ceux qui se mettront en travers de ma route. Pourtant ma volonté première étant de protéger la porte plutôt que de foncer tête baissée dans le tas, je reviens en arrière zigzaguant à travers la brume et les combats les plus effrénés. Croisant parfois quelque âme esseulée j'en profite pour me faire la main et l'achever – grâce à mon habilité à localiser dans le flou régnant leur chaude caboche – d'un coup de lame aveugle mais pourtant si précis, décapitant aisément ces misérables dissidents, je débouche enfin sur l'avenue principale et croise à hauteur de mon visage un pied qui s'élève dans les airs. Le pied appartient à un corps qui lui-même s'accroche à un deuxième pied d'un corps en lévitation. Pesant le pour et le contre en une fraction de seconde afin de distinguer à quel camp appartiennent ces petits oiseaux de malheur, je tranche les jambes du non-mort avant d'obliger à ses phalanges de lâcher prise. Mais il m'est impossible d'y parvenir alors que plus légers les corps s'élèvent d'avantage.

Derrière moi un nécromant sourit à pleine dent. Il m'apparaît détestable, il fait partie de ceux que je désire abattre plus que tout : la gangrène de notre société. Je fonce sur lui très peu gracile car telle arme n'est point la mienne, cependant plus fatidique ou prompte que mon Art, elle se fiche dans son abdomen ; mon poids et ma vitesse aidant l'on s'effondre derechef. Au sol je me concentre sur l'hémorragie afin d'achever ma victime. Elle exhale un dernier souffle, et cela m'inspire. Ce n'est finalement pas si difficile d'ocir un nécromant, et voilà ce que ça coûte de ne point respecter les morts.


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Krish Al'Serat
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MessageSujet: Re: Début Trame de l'Hydre :: Sans tête, le poulet court toujours   Début Trame de l'Hydre :: Sans tête, le poulet court toujours I_icon_minitimeDim 21 Oct 2018 - 14:22


A croire que l'hésitation et les combats difficiles retiraient toute chance de vaincre son adversaire glorieusement avant qu'un autre ne se charge de leur ôter la vie à votre place. Campée sur ses deux pieds, les muscles et l'esprit chauffés par ses dernières tentatives, Krish s'apprêtait à passer la garde de son défunt mari pour rompre le cou du marionnettiste. Elle sentait déjà son sang peindre de nouvelles arabesques sur son masque. Avec un sourire féroce elle s'élança et... S'arrêta en voyant Velkyn partir en un tas de chaire morte jusqu'au point de rupture où le nécromant ne pu plus le tenir en un seul morceau.

Tandis qu'elle cherchait qui était l'abruti qui l'avait empêcher d'honorer une bonne fois pour toute la dépouille de ce grand dadet, une moue de frustration parvint à concurrencer sa respiration haletante. Depuis des millénaires, les drows relevaient leurs cadavres pour les honorer dans un ultime acte de dévotion par delà la mort. La guerre en était le plus vibrant éloge. Et elle n'avait même pas pu faire manger ses molaires à Velkyn.

- Je n’ai jamais aimé ton mari.

Elle frémis. A quelques pas au-dessus d'elle, une voix grave venait de vibrer. Une voix atypique qui lui disait vaguement quelque chose. Elle se baissa pour éviter l'épée d'un rebelle, lui envoya un coup de coude dans les côtes pour le plier en deux et ne prit même pas la peine de l'achever après l'avoir laisser tomber au sol, violemment assommé.

- Pendant la majeure partie de notre mariage, moi non plus. " grogna-t-elle en se relevant.

Bon. Le type volant avait un masque, c'était donc pour le moins un Repenti... Le type volant. Mais oui ! Elle n’eut pas le temps d'ajouter un mot qu'un cadavre saisissait la cheville de Valsrik, l'empêchant de partir se mettre à l'abri... et derrière la masse dégringolante de son frère, Kel'Zora sautait déjà pour atteindre le mage.

Krish roula en avant, dérapant à moitié sur un éclat d'os ou peut-être un morceau d'armure. Sa main se referma sur l'énorme marteau de guerre de Velkyn. Elle se redressa, tournant pour prendre de l'élan. Tout se passa comme au ralenti. Le pantin qui tenait Val's fut tranché en deux tandis que la prêtresse s'élevait au-dessus du tas de caisse qui lui avait déjà permis de prendre de la hauteur. le changement de leste permit au mage d'avancer brusquement de quelques centimètres. L'Arme de Kel'Zora, alignée droit sur le crâne du blafard jusque là se retrouva juste au niveau de son épaule. Krish lâcha le marteau, le propulsant de toute ses forces sur les cotes de cette belle sœur qu'elle savait ne pas pouvoir atteindre à temps autrement. L'épée courte de la prêtresse s'enfonça dans l'articulation de Valsrik avec un bruit sinistre, la lame rougie brisant et poussant os et chairs pour ressortir entre deux côtes un peu en-dessous de l'omoplate de sa victime.

Dans un coup de gong métallique à peine perceptible au milieu des bruits de combats, le marteau de Velkyn heurta le flanc de Kel'Zora au niveau de la jointure de sa cuirasse. Les doigts de la jeune femme glissèrent sur le manche de son épée, la laissant fichée dans le corps du mage tandis qu'elle était projetée à terre plusieurs mètres plus loin. Elle n'était pas morte, mais son plastron était profondément déformé et il lui faudrait prendre le temps de l'enlever pour pouvoir respirer convenablement.

Krish avait hésité à sauter dans sa direction pour l'achevée, mais cela n'avait duré qu'un instant. Elle avait potentiellement un allié qui allait tombé de plusieurs mètres de hauts. Elle se précipita donc vers Valsrik pour amortir sa chute, déblayant le chemin par la force. Elle remarqua du coin de l’œil l'homme qui venait de tuer le marionnettiste qu'elle visait à l'origine. Si elle ne voyait pas exactement ce qu'il était à cause du brouillard, il n'était ni prêtre d'Uriz, ni rebelle, ni Repenti. Hmm... Un autre camps s'était-il discrètement joint au combat.

- Uriz est fier de toi ! " Lui lança-t-elle en passant, plus magnanime qu'elle s'en serait cru capable. C'était tout de même ses adversaire que tous ces gens étaient venus dégommer sans lui en laisser une miette !
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MessageSujet: Re: Début Trame de l'Hydre :: Sans tête, le poulet court toujours   Début Trame de l'Hydre :: Sans tête, le poulet court toujours I_icon_minitimeDim 21 Oct 2018 - 21:58


Ainsi est la loi de la guerre. Laisse-toi aller une seule seconde et la mort qui te guette trouvera ton chemin. Ainsi est la loi de la guerre. N’a le droit de sourire que celui qui est arrivé au bout de la bataille. Profiter des petites victoires est un plaisir défendu, et c’est à tes dépens que tu l’apprendras. Dans la plus terrible, et la plus familière des douleurs. Au départ, ce n’était que le temps qui t’avait fait défaut. Au départ ce n’était qu’un ralentissement, un insignifiant obstacle sur ta route, et puis les choses s’étaient vite envenimées.

Avant que tu n’aies pu te défaire toi-même de la poigne du macchabé, la prêtresse sa maîtresse t’avait sauté à la gorge. Avant que tu n’aies pu te défaire toi-même d’elle, ton agresseur approchait sa lame de ton crâne. C’est celle que tu avais sauvé qui te rendrait la pareille. Tu ne dois la vie qu’à la réponse de Krish, plus vive que la tienne. Ta vie oui, mais à quel prix ? Et en étais-tu même sûr ? Pas vraiment. Tout ce dont tu es certain pour l’instant, c’est de tomber. Tout ce que tu peux faire pour l’instant, c’est tenter de te sauver de la gravité, et espérer qu’aucun rebelle n’ait la présence d’esprit de te cueillir en fin de chute.

Tu tousses une gerbe de sang alors que ton poids, aussi allégé que tu aies pu le faire, s’écrase dans les bras de Krish. Tu déglutis douloureusement, ta cage thoracique se serrant à chacune de tes infructueuses respirations. Tes pieds vont timidement chercher le sol, résolu que tu es à te contenter de marcher, mais cette fois, cette fois c’est bien pire que la précédente. Il semblerait décidément que la reconstruction du Puy doive te passer en travers des poumons.

- Mais j’aimerais autant qu’il ne clame pas ma flamme tout de suite.

Tu interviens d’une voix faiblarde, alors que ta camarade interpelle celui qui sans le savoir, aura participé à ton salut. Ton cœur bat vite, pompe avec une force telle qu’à travers les épais tissus de ton manteau, et même peut-être à travers son armure, Krish en ressentirait le rythme irrégulier. À défaut, il y aurait l’odeur, l’odeur métallique du sang qui rendait déjà pâteuse ta salive.

- J’arriverai pas au bout seul.

Tes doigts se crampent plus qu’ils ne l’étaient déjà sur ton grimoire pour la gauche, et sur ta baguette pour la droite. Ton esprit vrille à l’intérieur de ton propre crâne comme l’œil de Valas au sein de la chambre magmatique. Ton esprit s’accroche à la trame, s’accroche à l’espace, cherche les agresseurs, les imagine déjà disloqués, réduits aux mêmes poussières que les restes de Velkyn. Tu succombes à une rage silencieuse, à une colère maîtrisée, à l’excitation dont tu as besoin pour que la douleur ne termine pas de t’emporter.

- Je peux t’ouvrir le chemin, mais me laisse pas crever ici.

Les dents serrées, et avec plus de colère que de détresse, n’en restait pas moins que c’était là la première fois que tu t’abaissais à implorer qui que ce soit.
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Krish Al'Serat
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MessageSujet: Re: Début Trame de l'Hydre :: Sans tête, le poulet court toujours   Début Trame de l'Hydre :: Sans tête, le poulet court toujours I_icon_minitimeLun 22 Oct 2018 - 0:22


La chute fut bien moins rude que ce que la chef des repentis escomptait. Au moins, le brouillard le dissimulait assez pour qu'aucune flèche ne vienne le cueillir.

- Eshk' ! " gueula-t-elle par dessus son épaule " Ou est Rid'ik ?
- 2e flancs ! " lui répondit-on d'un peu plus loin dans la brume, avant qu'un corps vaguement armuré ne s'écrase à un mètre de là en hurlant sa douleur, la jambe tordu dans une position étrange.
- Merde. "

Et Vals fut avachit sur elle. Elle passa rapidement le bras valide du par dessus ses propres épaules et lança un regard à Kel'Zora. Il faudrait qu'elle revienne pour elle. C'était une certitude. Il lui sembla croiser son regard malgré la brume, mais elle se tourna plutôt pour trainer son sympathique poids mort à l'abri.

- Pas de risque. Tu es trop incroyablement important pour qu'on te laisse là. "
ricana-t-elle. " Serre les dents, on va traverser. "

Tandis que les lâches et les courageux-mais-pas-téméraires du côté des rebelles profitaient du brouillard pour sauver leur vie sans essuyer de déshonneur, elle en profita pour tirer Vals hors de vue. Si Rid'ik, le mage de vie le plus efficace de leur joyeuse bande, était avec le 2e groupe chargé de flanquer l'ennemi, il était sur le côté droit de l'avenue de ce côté de feu le goulot d'étranglement. Il ne devait pas être loin, mais ça risquait d'être compliquer de le trouver tout en s'assurant que l'autre mage ne se vide pas de son sang.

Son but était de traverser l'avenue et de planquer le mage dans la boutique d'en face le temps de trouver c'te saleté de soigneur. Elle n'en aurait que pour une poignée de secondes... Si tout se passait bien.

De leur côté du mur de glace, les renforts taillaient dans le vif, progressant le long des avenues aussi vite que les rebelles bougeaient, que ce soit pour s'éparpiller ou pousser leurs dernières forces contre les défenseurs.
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Velkyn Xaran
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MessageSujet: Re: Début Trame de l'Hydre :: Sans tête, le poulet court toujours   Début Trame de l'Hydre :: Sans tête, le poulet court toujours I_icon_minitimeMer 24 Oct 2018 - 15:42






Durant la durée de son vol plané elle pressentit le temps s’altérer et s’étioler, comme si atteindre sa cible fût d’une atroce et sempiternel langueur. Sa vision fût cloîtrée dans un étroit couloir où elle en oubliât tous les détails du champ de bataille. Ils n’étaient désormais plus que trois : lui, elle et sa lame prête à se sertir bien profondément dans l’œil du sorcier. Par un mauvais jeu d’infortune, Valsrik s’éleva d’à peine quelques centimètres, s’échappant in extremis de cette mort certaine que Kel’Zora lui avait promis. Cette esquive toutefois ne fût guère gratuité, car la Haute-Prêtresse toucha sa cible au niveau de l’épaule, transperçant dans son élan l’épaule du sombrelfe tout en trouvant chemin au travers les articulations, les os et la chair pour achever sa course entre un duo de côtes. Elle crut elle-même léviter quelques instants, une fois qu’elle avait noyé sa lame de son sang et qu’elle s’était maintenue fermement au pommeau d’icelle. Elle jubila. Aussi intensément que fut sa hargne en son encontre, elle s’extasia de l’agonie qu’elle venait de lui offrir : lente et excessivement affligeante. Et l’émotion qui la fit vibrer, elle ressentit le besoin de la partager en hurlant de toutes ses forces, à crier si tant fortement qu’elle s’en faucherait les cordes vocales. Mais tout ceci n’était que du rêve car en réalité, le tout s’était déroulé en l’espace d’une fraction de seconde, le temps d’un battement de cil, à peine. Elle n’eut pas même le temps d’admirer sa victime souffrir, ni même de se suspendre après la garde fichée dans le corps de Valsrik, non. Un opaque voile ténébreux couvrit son regard hargneux, la privant sans autres sommations de tous ses sens. Percutée en plein vol par l’auguste marteau de Velkyn, le corps de Kel’Zora fût balayé d’une honnête distance avant de rouler au sol comme une catin sans vie qu’on aurait balancé au bout de nos bras.

La voilà qui était dans un sacré pétrin. Le plastron de son harnois possédait désormais comme relief l’inquisiteur passage du marteau de son frère, qui comprima tellement son corps, qu’elle en était à peine capable de respirer. Chaques laborieuses inspirations lui apparaissaient aussi douloureuses que l’attaque qu’elle offrit à l’arcaniste. Mais si seulement ce n’était que ça : seuls quelques cordons la tenaient à l’écart du confort que lui procurerait une bonne bouffée d’air. Mais là, c’était bien pire : elle se noyait. Littéralement. Lorsqu’elle fût happée par le projectile, elle se mordit la langue suffisamment profondément qu’elle s’en était pratiquement arraché un morceau. Depuis, le sang pissait à flot dans la prison de ses dents et la douleur de sa chute qui la paralysa, l’empêchait de se mouvoir librement. Elle toussait des quintes des gerbes sanguines à en salir le sol autant que si on l’avait saignée comme une truie. Étourdie, étendue et laissée pour morte dans une flaque encore tiède de son propre sang, son regard embrumé, voir même paniqué par la mort qui cognait à sa porte, épia la repentie qui s’était portée au secours de Valsrik. Elle la haïssait, de tout son corps, de toute son âme et se fit la promesse de vivre suffisamment longtemps pour la voir crever, elle et tous ses sbires masqués. Quoi qui lui en coûtera, elle la tuera et ira elle-même s’il le faut, porter son âme dans les P'leik


Plus loin sur le champ de bataille, deux dévots d’Uriz s’imaginèrent capable de couper la tête d’un des serpents rebelles : à savoir Ul’Tyr, l’une des mages qui psalmodiait à tords et à travers afin de couvrir les champs pourpres d’un opaque brouillard et de sa muraille de glace. Des deux, l’un était fièrement armé d’une grand’lame, tandis que l’autre n’avait en main qu’une épée courte à peine plus longue qu’un coutelas. Ils foncèrent à l’unisson, bien que l’attention ne fût réservée qu’au plus baraqué des deux. L’accueil qu’il reçut fut digne des plus sanglants affrontements. Pas de chance pour le fol sombrelfe qui fonça tête première : il para les premiers coups d’acier qui tentèrent de l’atteindre, mais fut occis céans d’un coup franc à l’intestin, dont la lame s’était fichée à moitié dans son corps, tant l’élan fût sauvage. Et si nos trois fiers à bras s’esclaffèrent de son décès,  ils festoyèrent un peu tôt, car dans leur dos avait sévit l’assassin en ôtant la vie de la sorcière d’un passage vif à sa gorge. Elle ne soufra guère, mais lui, lorsqu’il fut pris aux mains des trois bourreaux, ce ne fût pas le même tarif. De concert, le trio d’épée s’abattit sur lui et l’occis sur le champ.

Le fracassement d’une centaine de miroirs n’aurait pas été plus éloquent que la déflagration causée par la chute de la glaciale muraille. En mille millions d’infimes particules brillantes, le mur de glace vola en éclat en allant tapisser le sol de ses poussières gelées. Le frimas en quantité, bien que plaisant à l’œil, n’allait en rien aider la bleusaille à se mouvoir. Mais qu’était-ce qu’une mobilité dérangée, lorsque tous les rangs-forts pouvaient désormais atteindre le nerf de la rixe?



Quant au brouillard, il persista. Il était fermement maintenu en suspension et cela, même si sa créatrice baignait dans son propre sang. Alors, pourquoi ? Devant la bâtisse où Krish s’était terré avec son « protecteur », un homme encapuchonné s’approcha du conflit d’un pas lent et cadencé. Ses pattes étaient élevées vers l’horizon, tandis que ses doigts crispés laissaient croire qu’ils manipulaient quelque chose de translucide, qui n’apparaissait pas à l’œil. Cet homme était celui qui maniait cette brume, ce nuage opaque qui commençait drôlement à se rafraîchir. Une brise glaciale prenait d’assaut ceux qui foulèrent le champ de bataille, comme si momentanément Teiweon elle-même laissa filer d’entre ses lèvres un vent de mort. Très tôt, le brouillard commença à se concentrer, à se masser en un nuage plus tangible, laissant désormais clairement comprendre que c’était l’œuvre d’un maître des éléments. Le mage, qui n’était autre que le frère aîné de Kel’Zora, Vazdran Xaran le Faern d’Hosse du C’nros, s’était mis en tête de se mêler à son tour. Devant les yeux de Krish, l’actuel aîné de la famille Xaran concentra l’air de ce nuage et toute la fraîcheur qu’icelui avait engendré sur le terrain. Le brouillard n’était plus, mais de ce nuage jaillit des pieux glacés, cherchant à aller perforer cette masse de chair qu’était le camp rebelle. Déferlant comme une drache passagère, les lances givrées cherchèrent à tuer. Efficace contre certains malchanceux, moins contre ceux qui ne reçurent que les plus menus glaçons, Vazdran exerçait le sortilège d’une main maîtresse et chercha à faire tourner la vapeur de ce conflit. Les rebelles ne pouvaient plus guère prendre d’avantage, car autant les repentis que les dévots d’Uriz, tous commençaient à ressentir l’éreintement de ce musclé affrontement.


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Valsrik'Hrae Zezxyra
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MessageSujet: Re: Début Trame de l'Hydre :: Sans tête, le poulet court toujours   Début Trame de l'Hydre :: Sans tête, le poulet court toujours I_icon_minitimeVen 26 Oct 2018 - 17:00


Des mouvements de bras las marquent votre marche à travers les brumes du champ de bataille. La moitié sont des commandes de chien d’aveugle, là pour guider celle qui te soutient à travers la voie la plus clairsemée. L’autre moitié sont des aboiements de chien de garde, luttant pour la protection de son maître avec toutes les forces qui lui reste. Tu es blessé, certes, mais tu n’es pas mort. Tant que tu n’es pas mort, tu te dois, en l’honneur du Père des Batailles, de serrer la mâchoire et de te battre pour la gloire de ta race… et contre l’infamie qui la gangrène.

Les faibles sans réelles convictions, c’est à ces déchets-là que tu t’attaquais. Ceux dont les jambes n’étaient pas assez ancrées dans leur foi pour te résister. Tu aurais eu quatre siècles pour le constater, l’observer et le vérifier : il y a plus de lien qu’on ne veuille le penser entre la force de la flamme d’un Drow et l’équilibre de son corps. Que dire alors de ce que tu auras fait valser d’un tournemain pour dégager le passage ?

- Maintenant que je suis hors-jeu… fais au moins l’effort d’essayer de ne pas mourir.

Tu confies à Shaar avec peine entre deux toux sanglantes, avant de lourdement te laisser tomber assis sur le premier siège de fortune à portée. Après tout… à présent, que serais-tu sans elle ? Elle est celle avec une cause juste dont tu t’es fait le Protecteur. Elle est la porteuse de la torche destinée à allumer l’incendie sur lequel tu souffleras. Elle est la rage alliée à ta maîtrise. La guerrière et le mage, l’attaquante et le Gardien, Uriz et Valas…

Et à peine s’en est-elle retourné que ton visage perd tout le masque de confiance que tu t’étais imposé pour se tordre d’une rageuse frustration. Tu t’étais fait avoir. Tu avais failli. Tu avais failli et qui t’avait pris ? Une prêtresse folle, incapable de discerner son attrait maladif pour le sang de la véritable ferveur. Une prêtresse folle, exemple parfait de l’une des maladies qui corrompaient le Vatna.
Comment votre peuple pourrait-il prétendre prendre sa digne place au sommet de ce monde s’il était son propre obstacle ? Comment ? La question te retentissait dans le crâne à t’en faire vriller les tympans, ou alors étais-cent plutôt les cris de damnés dont le cœur de pierre avait été percé par la glace ?
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Krish Al'Serat
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MessageSujet: Re: Début Trame de l'Hydre :: Sans tête, le poulet court toujours   Début Trame de l'Hydre :: Sans tête, le poulet court toujours I_icon_minitimeDim 28 Oct 2018 - 14:50


A l'intérieur de la boutique, un nuage de poussière rendait l'air lourd. Krish installa son fardeau sur une grosse caisse qu'elle venait de dégager de derrière le comptoir d'un coup de pied. Sans ménagement, elle le força a s'appuyer contre le mur de façon à ne pas faire bouger la lame encore dans sa chair s'il perdait connaissance.

- Tu arrives à respirer ou j'enlève ton masque ? " demanda-t-elle en faisant deux pas pour attraper une armoire couverte de bibelots et la tirée de façon à ce que la position de Valsrik ne soit plus visible de la porte ou de la vitrine. Une fois le mage à peu près en sureté, elle s’apprêta à quitter les lieux, adressant un ultime ricanement aux encouragements tout eldéens du blafard. " Je te retourne le compliment. "

Devant la boutique, un élémentaliste dépourvu de signe distinctif s'amusait à envoyer des pics de glace en toute directions. Elle attendit que la première vague soit passé pour s'enfoncer de nouveau dans la mêlée, brisant des nuques et des rotules pour se frayer un chemin rapide vers l'endroit où était sensé se trouver le guérisseur des Repentis... Lorsqu'un reflux de la bataille centralisa les combats les plus féroce pile dans la zone ou elle se trouait. Les renforts des Repentis, les rebelles désespérés et les prêtres avaient été ragaillardis par la dissipation du brouillard et se tapaient dessus de plus belle.

Krish roula sur le côté pour éviter un coup de pavois... Et se retrouva nez à nez avec l'homme qui avait évité à Vals de finir avec une épée dans l'oeil. Mais une seconde. Il n'avait pas utilisé la magie, lui d'ailleurs ? L'arrivée d'une pointe de flèche coupa le léger flottement qui s'était installé entre elle et son vis à vis. Elle le poussa durement au sol pour lui éviter un coup de lance. Percuta le menton du rebelle avec son marteau, puis releva l'étranger en lui agrippant le bras. Sa tenue lui disait vaguement quelque chose mais tâché, poussiéreuse et dans le feu de l'action, elle avait autre chose à faire qu'une étude de mode. Il avait attaqué un mage qui s'attaquait à Valsrik, c'était suffisant pour le moment.

- J'ai encore besoin d'un coup de main. " brailla-t-elle dans le cas métallique en le tirant vigoureusement à sa suite. Essuyant quelques coups en traitre pour épargner l'homme qu'elle escortait, elle parvint néanmoins à le ramené à la boutique. Bonus non négligeable, l'entreprise avait été bien moins longue que si elle avait du chercher Rid'ik. Elle le poussa à l'intérieur, et lâcha pour la première fois son bras histoire de l'envoyer dans le fond au près de Valsrik. Essoufflée, sa capuche laissant apparaitre quelques cheveux blancs par dessus son masque d'argent tâché de sang, elle grogna " Tu lui a sauvé la vie tout à l'heure. Fini ce que tu as commencé. "

Tout en parlant, elle tira d'un coup sec le poignard qui s'était logé dan les interstices de son armure pour venir se planter non loin de son foie. Pour l'instant, avec l'adrénaline et le métal qui comprimait son corps, elle tenait encore bon. La rencontre avec la force brute de ce qu'il restait de Velkyn avait laissé des traces, tout comme les armes des rebelles, la folie des prêtres, la colère envers ces vermines qui détruisaient leur propre grandeur ainsi que la fatigue.  

- Moi, il faut que je retrouve Kel'Zora, Gorhur et qu'on en finisse avec cette mascarade. "
ajouta-t-elle d'un voix qui en disait long sur ce qui allait se passer.

Ce qu'elle ne savait pas en revanche, c'était qu'elle était suffisamment proche de la devanture à présent pour que les oreilles du second Xaran l'entendent sans mal.
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Vlos'Veldruk Do'Ilisharr
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MessageSujet: Re: Début Trame de l'Hydre :: Sans tête, le poulet court toujours   Début Trame de l'Hydre :: Sans tête, le poulet court toujours I_icon_minitimeLun 29 Oct 2018 - 12:17




J'ignorais et j'ignore tout de l'action et des réactions en chaîne qu'un seul de mes agissements pouvait provoquer. Qu'à cela ne tienne, sentir le vital fluide de ma victime couler le long de mes doigts me fait l'effet d'une cascade chutant sur mon cuir chevelu de frissons animés. Couché sur le corps du vil nécromant que les spasmes ont enfin quittés, je me lève doucement ignorant la bataille qui autour de moi poursuit son cours, que j'ai succintement modifié. Si le bruit et l'agitation régnante sont pour moi source de déconcentration, je me sens néanmoins proche d'une réalité qui ne peut être que mienne : la vie, la mort, le sang et ses revers.


« Uriz est fier de toi ! », qu'on me lance à tout va. À cette déclaration je me retourne et aperçois alors disparaître dans le brouillard celui que je viens quelques secondes auparavant de délester d'un poids de trop, possiblement fatal. Aidé le mage par une divine masquée créature, ils s'éloignent et disparaissent dans la grisaille après quelques mots que je n'ai point cherché à saisir.

Le temps s'écoule lentement. Très lentement... Personne ne s'intéresse à moi, trop occupés qu'ils sont à fuir ou à se lancer en dépit de tout dans la triste mêlée qui, sans les sombres flottantes particules d'eau, arrivent nouvellement à se rentrer violemment dans le lard sans trop de difficultés ou avec plus ou moins de précision. Je me retrouve nez à nez avec la fameuse guerrière sur qui, je l'ignore encore, repose l'issue du combat. Le temps que je réagisse vraiment car je suis très certainement entré dans une sorte de transe que le choc ou l'excitation ont attisé, une lance manque de si peu ma jugulaire battante que je reviens très vite à moi. Ça m'aurait calmé tiens... À terre, mais aussitôt relevé par une poigne digne de ma protectrice que j'ai déjà vu en action, je me laisse entraîner à sa suite car selon elle je serais encore utile pour un coup de main... Sans réfléchir plus que cela car l'extérieur me trouble autant que le capharnaüm maître des lieux, je me laisse emporter, protégé par la furie de cette hargne de désormais renouvelée.

Une fois à l'intérieur d'une boutique, balancé sans me débattre à travers une pièce décapée, au pied d'une armoire mal placée – c'est que je suis un fanatique du rangement et de la symétrie – je met un moment avant d'apercevoir le mage auparavant masqué, qui malencontreusement traversé par le fer d'une lame, hélas ne flotte plus dans les airs, mais plutôt entre la vie et la mort...


« Tu lui a sauvé la vie tout à l'heure. Fini ce que tu as commencé. »

Bien, très bien... Un ordre... Et vu que je ne suis pas en état de réfléchir clairement, j'accepte mollement – peut-être n'ai-je pas le choix. Une idée me vient cependant à l'esprit avant que la silhouette féminine ne s'éloigne vers la sortie, si bien que je m'écrie :

« Attendez ! »

Je me lève vers la noirelfe que mon bon sens m'oblige à remercier et plaque une main sur son armure glacée, aussi froide que le sang est chaud. La guérison n'est pas mon point fort, car à la rénovation des os des chairs et des tissus je suis plus aguerri à l'entretien des corps... Je sais préserver ceux-là, or non pas forcément bien les guérir... Je tente une incantation coagluante sur une plaie dont le sang s'écoule de plus en plus rapidement, après que l'intéressée en ai retiré une lame mal fichée.

Voilà...


« Puisse Uriz continuer à travers vous son entreprise... »

Pourquoi ces mots ?

Je me détourne de la femme masquée, m'accroupis vers le blessé – le blafard, ne l'ai-je d'ailleurs point déjà rencontré celui-là, maintenant que son masque repose à nos côtés et plus sur son visage déformé par la douleur...


« À nous, chouchou, à nous... », dis-je comme si je parlais à un de mes macchabées...

D'ailleurs ce n'est pas une approche mal placée, je le connais, je l'ai reconnu, mais le temps n'est pas aux retrouvailles amoureuses, ni au cuir ni au latex d'hévéa...

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Valsrik'Hrae Zezxyra
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MessageSujet: Re: Début Trame de l'Hydre :: Sans tête, le poulet court toujours   Début Trame de l'Hydre :: Sans tête, le poulet court toujours I_icon_minitimeLun 29 Oct 2018 - 15:05


De l’aide, tu en avais besoin, et tu étais prêt à en accepter. De qui viendrait l’aide, tu t’en méfiais cependant comme la peste. À Krish, et par extension aux repentis à sa suite, tu leur faisais confiance. Ceux dont le visage ne te rappelait que vaguement l’expression morbide des guérisseurs de cadavres, tu préférerais ne pas dépendre d’eux. Mais en l’occurrence, que pouvais-tu réellement faire d’autre ? Laisser le temps à tes chairs de se reconstituer autour d’une lame ? Te condamner aux éternelles souffrances que seraient des blessures qui se rouvrent au moindre mouvement ? Tenter d’arracher sans l’assistance de personnes plus qualifiées l’arme plantée dans ton poitrail, et risquer la mort dès lors que ta magie ne saurait plus retenir le sang et la bile en ton sein ? Aucune solution n’était bonne, et le temps courait, le temps courait. Alors que pourrais-tu faire d’autre qu’accueillir ceux en qui celle à qui tu as placé ta confiance a mis la sienne.

Tu es trop important pour mourir. Elle ne te laisserait terminer ta vie ni ici ni ainsi. Le Nahali pouvait.. non… devrait t’attendre encore un peu.

Les yeux fermés, tu apprécies un avant-goût des plaisirs de l’après-vie. Ton cœur se laisse aller à une mesurée lenteur, soucieux qu’il est de ne pas laisser la faste de l’autre monde le conduire à l’explosion. La chaleur des flammes te berce, l’odeur des bains soufrés t’appelle, mais le sang, le sang emplit toujours ton nez. Le sang qu’il te faut continuer de verser avant de prendre la récompense qui te revient déjà t’accroche au monde de chair. Et tes griffes se plantent sur ton assise, et tes dents se serrent comme celle d’un amoureux luttant contre les plaisirs, et tu râles dans une lutte contre une mort trop douce.
Trop douce… trop douce… comment la mort pourrait-elle ne pas paraître douce quand la vie est si dure ? Tu sursautes, tes yeux d’un maladif violet plus embrumés qu’à leur habitude, quand la vie te charge de te rappeler pourquoi la mort t’est si douce. Pourquoi t’a-t-il poursuivi jusqu’ici ? Pourquoi lui fallait-il te retirer ce que tu mérites. Pourquoi fallait-il qu’il t’en sépare maintenant ?
Pour mieux t’y arracher. Pour mieux profiter de ton actuelle faiblesse pour effacer ton mérite devant Uriz et Teiweion. Mais est-ce seulement de la lâcheté que de craindre une douleur sans récompense ?

Le visage de Ran’Lyn s’approche du tien, ses mains se retrouvent vite trop près de ta peau, et tu n’es pas en position de lutter. Tu n’es pas en position de lui arracher le peu que tu es habituellement capable de lui prendre. Ton sang, tu perds le contrôle sur ton propre sang. Ton corps, tu perds le contrôle sur ton propre corps. Il recommence. Il fait de toi sa chose.
Tes yeux se ferment, tes dents se serrent, ton monde s’écrase sur lui-même. L’atmosphère devient lourde, le pas des Sombrelfes proches devient lourd. La gravité s’abat comme une suffocante maîtresse sur assaillant et spectateurs. Avancer devient difficile. Soulever son propre corps devient difficile. Et tu espères qu’il s’épuise avant toi.

- Tu n’as pas le droit Ran’Lyn. Tu n’as pas le droit de me toucher quand j’ai mal. ta respiration s’accélère et s’écourte, marquant la fin de tes forces Je… pas… besoin… d’un lâche de plus… autour… moi…

Mais étais-ce seulement de la lâcheté, que de se saisir ainsi de sa proie après avoir si longtemps attendu une faiblesse.

- Je… pas… chouchou…

Ta magie tient bon… ou du moins tu aimerais le croire, car il n’y a que l’intensité de ton effort qui persiste. Ton sortilège lui, il s’étiole, et bientôt, tu seras le seul ici à ne plus être capable de bouger.
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MessageSujet: Re: Début Trame de l'Hydre :: Sans tête, le poulet court toujours   Début Trame de l'Hydre :: Sans tête, le poulet court toujours I_icon_minitimeLun 5 Nov 2018 - 16:18





À force de cautionner cette giboulée de pieux givrés, l’effort soutenu du mage de bataille causa enfin son contrecoup. Filant hors du conduit de son esgourde dextre, un filet sanguin s’écoula le long de son lobe d’oreille pour terminer contre sa joue et son épaule. Des sueurs perlèrent à son front et le bout de ses doigts commençaient à calquer la froideur de son sortilège, empruntant des teintes si pâlottes qu’on aurait cru qu’ils étaient congelés. Était-ce le fruit de l’élément qu’il tâchait de contrôler d’une main de maître, ou simplement à cause des mimiques crispées qu’il exécuta pour arriver à ses fins ? Au final, cela n’avait que peu d’importance, car sa concentration qui s’était montrée jusqu’à présent faite de fer, s’en vit bellement ébranlée lorsqu’il entendit le nom de sa sœur. Il détourna son attention vers la devanture de la piaule postée à sa senestre, croisant dare-dare les intenses billes qui scintillèrent au milieu du masque de repentis que Krish revêtait. Essoufflés, les nuages habitant le champ de bataille offrirent une période d’accalmie aux pauvres âmes qui se trouvèrent sous leur joug. Et, malgré que l’épique affrontement aux portes magmatiques suggéra l’énervement et l’affolement, que l’évocation du nom de sa jeune sœur suffirait à encourager les excès de virilité, Vazdran affronta Krish d’un calme absolu. Il se retourna vers elle, délaissant complétement le champ de bataille et se tint en obstacle immuable aux devants de la noirelfe. Sa patte se redressa et cibla de sa paume la nouvelle venue. Collées contre le derme de sa paume, une centaine d’épines acérées et longues de plusieurs centimètres menaçaient celle qui crut, bien à tort, que le moment était opportun pour se faire la malle de son cagibi.

« Plus un geste, ou je te troue le corps. Ou est Kel’Zora et que lui veux-tu ? » Son calme absolu rendait sa menace d’autant plus sérieuse. Et ni le temps ni l’occasion l’inspirait à plaisanter. À vouloir connaître si intensément le sort que réservait l’énigmatique Shaar à sa sœur, il trahissait aussitôt sa relation avec elle. Amant ou lié par le sang, l’homme qui menaçait la chef des repentis semblait prêt à tout pour s’assurer du bien être de sa cadette de berserker.

« Laisse-moi passer, mon frère. Et baisse les mains avant de te blesser. Tu n'auras jamais le temps d'incanter, alors soit je te brise les jambes, soit mes archers te percent de part en part. » Sa manœuvre assurée par sa main d’ores et déjà prise d’affection pour le pommeau de son arme, Vazdran hésita. Quelques secondes lui aurait suffi à l’occire céans, mais ces secondes pourraient lui être tout aussi fatale ; ses menaces ne s’étaient guère butées contre une moindre femme, mais l’une des plus dangereuses de l’Elda. Puis ses menaces, il les prit au sérieux, mais accrocha tout de même à un détail ; elle l’avait appelé frère … Force était d’admettre qu’au travers la véhémence dont elle lui fit part, elle le considéra comme l’un de ses égaux, qu’ils partageaient sans doutances la même envie de faire bouffer par les racines ces rebelles qui souillaient les profondeurs du Vatna de leur présence. Or, Vazdran fit son choix : les cure-dents glacés qui ornaient sa paume volèrent en éclat dans une pluie de petits cristaux et, plutôt que de l’attaquer, il se déplaça d’un pas de travers pour lui laisser champ libre. Mais avant qu’elle ne quitte, il réitéra sa demande :

« Dis-moi seulement où elle est. »

« Suis-moi, c’est ce qu’on va essayer de savoir. » Dit-elle sans plus attendre, tout en gagnant la présence de Vazdran, qui emboîta le pas à sa suite. Ils allaient tous deux tenter de retrouver la folle furieuse qui lui servait de sœur, mais à savoir ce qu’ils en feraient une fois arrivés devant, ça, seuls les Dieux le savaient.


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MessageSujet: Re: Début Trame de l'Hydre :: Sans tête, le poulet court toujours   Début Trame de l'Hydre :: Sans tête, le poulet court toujours I_icon_minitimeMar 6 Nov 2018 - 3:27


D'un pas assuré, elle passa devant le mage qui l'avait menacé une seconde plus tôt, lui prêtant le dos sans la moindre hésitation. Son corbin dans la main gauche, un gantelet de métal griffu recouvrant entièrement la dextre jusqu'au coude, elle cracha un glaviot de sang rougeâtre, reste de la bénédiction du mage de la vie qui lui avait cautérisé le boyau en vitesse.

Elle ne se soucia pas plus de vérifier s'il la suivait effectivement ou s'il retournait à ses affaires. Il était temps d'en finir et chaque seconde de plus de ce gâchis lui courrait sur les nerfs. Elle venait d'entrer avec une facilité déconcertante dans le rythme des combats qui se poursuivaient, malgré le rude coup qu'avait porté le nuage de gel. La mêlée était moins dense, les coups moins éclatants. Mais les rebelles restant avait au moins l'honneur de ne pas s’avouer vaincu.

De l'autre côté de la rue, à quelques dizaines de mètres vers la Porte, elle venait d’apercevoir un amoncellement de caisses encore suffisamment intactes pour servir de point haut. Passant sous les gardes, esquivant les attaques plutôt que les parant, la forgeronne se fraya un chemin. Elle défendait sans trop de véhémence l'homme qui avait finalement choisi de l'escorter sans ralentir son allure.

La poussière avait remplacée le brouillard au ras du sol, cachant l'état des corps et du sol. Quelques coups furent échanger sans autre dommages que la douleurs de ses muscles. Elle passait tout juste un adolescent rebelle qui vagissait comme un nouveau né lorsqu'un coup d'épée longue tomba droit sur la pliure de son coude, touchant l'endroit exacte de la faiblesse articulaire de son armure. Crispant les mâchoire, elle avait amorcé un coup de marteau tout en se préparant à la douleur... Et n'avait finalement entendu que le son douloureux de la tête de son marteau frappant son adversaire à la mâchoire. En baissant les yeux, elle s'aperçut qu'une couche de gel brute et solide comme du roc avait recouvert le bras de son armure, protégeant ses chairs du coup qui aurait du les entailler plus que profondément. Elle bougea le coude et envoya un sourire au frère de Velkyn, avant de se souvenir qu'il ne pouvait pas voir son air de connivence.

- Bien joué. "

Avec un nouvel allié pour protéger ses arrières, elle redoubla de vitesse... et d'attention envers le dit-mage qui n'eut plus tant à s'en faire pour sa protection. Une fois sur le tas de caisse, il ne lui fallut pas cinq secondes pour repérer Kel'Zora et reprendre une avancé rapide vers sa position.

Lorsqu'ils arrivèrent près de la prêtresse, Krish rengaina ostensiblement son arme, tout de même prête à réagir à une attaque frontale de la berserker. S'il le fallait, elle était prête à la libérer elle-même de son plastron déformé, mais il était hors de question que cette femme meurt avant qu'elle n'ai régler un détail primordial.
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