[MdO2019][Souffle prisonnier] Rassemblement 6 - Les opportuns importuns

Rentrant à la suite de la naine, suivant gracieusement le mur vermoulu plutôt que de tâtonner sotement au milieu de tout le monde, Cécilie était encore en train de s'assurer que la caisse qu'elle venait de trouver sur son chemin était vide, inutile et supporterait son poids lorsque son oreille se dressa.

- Elle n'y voit pas grand chose, mais elle entend très bien, messire. " sourit Cécilie en forçant le ton de manière à être entendue, les deux mains sur la caisse, penchée en avant pour en tester la solidité et tâtant le bas du bout du pied. " Dites moi donc ce qu'une troupe de nordien telle que la votre fait sur les routes vaanies et nous nous ferons un plaisir de vous expliquer les raisons de notre propre voyage. "

Jugeant finalement que son trône de petit bois était assez solide, elle s'y assit prudemment, tournée vers le centre de la pièce et l'oreille braquée sur l'homme qu'elle venait d'interroger.

- Et puisque nous avons maintenant le temps pour quelques politesses, permettez moi de vous remercier. Votre intervention lors de la rixe était des plus appréciable. "

- De rien ma p'tite dame. Et si vous voulez savoir ce qu'on fiche ici, et bah faudra le demander au cap'taine des chauffeurs de pâturons, répondit Kurt. J'sais pas si vous savez, mais la guerre est finie, alors on part chercher de quoi gagner notre croûte.

Après un regard pour la noblionne, T’sisra se décida à répondre aussi justement que possible à l’interrogation du mercenaire. Bien qu’elle se doutait que ses propos puissent paraître inconcevables.

- Nous nous rendons dans les Terres Stériles, et plus précisément dans un endroit aux « Portes de la Mort », commença-t-elle en mimant les guillemets, nous espérons obtenir des réponses quant aux souffles des trépassés qui reste dans notre monde. Il est admis que d’ordinaire les souffles sont admis au Royaume de Tyra, cependant, ces derniers mois, d’étranges événements se produisent. La troupe que nous sommes est en quête d’informations. Si par miracle l’opportunité de régler ce… Problème se présente, je pense que nous en profiterons aussi.

- Et bah... Renifla Kurt. Ça m'a l'air sympa comme promenade. Et vous comptez y aller comme ça dans vos portes de la mort ?

- Je vous accorde volontiers que les choses semblent… Brouillonnes. Cependant, nous n’avons pas d’autre choix que de composer ainsi. À moins que vous ayez une meilleure idée ?

- Dans vot' état là... Ça m'semble mal barré. Par contre, qu'est ce que vous en dites si j'vous amène là-bas en vie ? Y a moyen de négocier ?

- Je ne doute pas de vos compétences. En revanche, j’en ai peu plus sur notre capacité à louer vos services. Déclara-t-elle en jetant un œil à Cécilie. Nous ne retirons aucune richesse de ce voyage, et nous ne savons pas non plus si nous parviendrons à en revenir. « Les Portes de la Mort » se situent non loin de Nisétis, vous devez connaître, au moins de réputation.

- Y a pas d'boulot simple, m'dame. C'est pour ça qu'on négocie, sourit-il. Si j'ramène la dame chez elle dans not' bon vieux Royaume après ça, y aura p'tetre moyen que la bonne nous r'mercie gracieusement nan ?

- Ces événements impactent le monde. Si vous parvenez à rentrer au pays, ce sera avec une excellente réputation. C’est, à mon avis, déjà une très bonne chose, pour le reste, à vous de voir avec elle.

La noiraude fit un pas en arrière, s’orientant vers Cécilie. Toute ouïe, elle attendait la suite avec une impatience non dissimulée.

- Je ne peux rien vous promettre, mais j'agis à la demande des clergés de Néera et de Tyra. Je suis certaine qu'un gracieux concours à notre mission vous vaudra les faveurs pécuniaires et morales des uns comme des autres, ce qui sera un gage de votre qualité dans notre Royaume. Nous savons bien que jamais la Péninsule n'a su rester en paix avec elle-même.

- Mouais l'clergé, sembla hésiter Kurt. S'toujours mieux que rien, alors si y a moyen d'coucher ça par écrit, c'est vendu pour mes gars et moi. Et on ramènera vos fesses jusqu'à bon port. Alors ?

- Puisque vous semblez vous patiner de la morale d'Estrévent, couchez ce que vous voulez par écrit et que les autres le relisent. Je n'ai qu'une parole.

-J'demenderai a l'un d'mes gars qui sait écrire, mais pour l'heure, on est maint'nant dans la même panade mes dames.

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