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 Un malheur n'arrive jamais seul [Solo Entité]

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Magnus de Terresang
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MessageSujet: Un malheur n'arrive jamais seul [Solo Entité]   Un malheur n'arrive jamais seul [Solo Entité] I_icon_minitimeVen 4 Jan 2019 - 23:31

3ème énnéade de Favrius de l'An 14 du XIème cycle
Comté d'Arétria - Vers les Pyks d'Ortheim - aux alentours d'un village sans nom
Sept heures et trente minutes


"Vous pensez vraiment que ces soiffards de paysans disaient la vérité, seigneur ?"
Demanda une voix grave, une voix qui n'était pas faîte pour la discrétion ... et le physique qui l'accompagnait non plus, en effet, son propriétaire était un géant sur un cheval de guerre, affublé d'une armure de plates et de son heaume entre ses rênes et sa main gauche.

Il était au côté de son seigneur, le nouveau comte Arétan, Leudaste de Sorosd dit le Jeune. Il n'aimait pas spécialement l'homme mais il respectait le seigneur ... si cela n'avait pas était le cas, il ne serait point dans cette expédition montée à la va-vite puisque le Comte avait voulu avoir au plus vite des hommes prêts à partir pour la position que des paysans leur avaient donné en disant que des peaux-vertes auraient était aperçu et Magnus, Seigneur de Terresang était à Arétria-la-Ville accompagné d'une dizaine de soldats Terresanguins après avoir accompli une mission de dératissage de bandit sur une route.

Ils étaient donc accompagné de dix piétons Terresanguins, de cinq reîtres de la Garde Comtale, et du fils du Comte d'Arétria, expédition plutôt restreinte si l'information s'avérait vraie mais qu'importe, les gobelins n'étaient pas connu pour leur courage et dix-huit soldats lourdement armés étaient bien trop imposant pour leurs petites têtes vertes.

"Si l'information s'avère vraie, eh bien ... nous n'auront pas perdu notre temps, si cela est faux ... eh bien ... tu auras le loisir de te défouler mon cher Magnus." rétorqua alors le vieux seigneur sur son propre destrier.

Magnus se mit à grogner, on le prenait pour un boucher mais il n'en était pas un. Il n'était juste qu'un seigneur qui aimait la guerre, un chevalier -certes peu honorable- qui rendait justice sans pour autant rentrer dans l'excès ... comme le viol, ça il n'aimait pas ça, il défendait ses soldats de le faire, il n'y avait rien à gagner à violer une gamine ou une jeune femme ! Mais là n'était pas la question, la petite troupe avançait lentement, d'après celui qui avait récupéré l'information, un reître du nom de Raoul-Panse-à-Bière, un cavalier qui était tout sauf un gras-du-bide vu qu'il avait une assez bonne carrure pour un soldat ... non, son surnom venait du fait qu'il arrivait à avaler sept pintes de bières sans s'écrouler ... un exploit.

Ils virent alors une fumée au loin, le fils de Leudaste pensait avoir à faire à un feu de cheminée mais que nenni ... cette fumée était bien trop noire, non cette fumée était le signe que les paysans n'avaient pas fait perdre le temps du comte et de ses hommes.

"Hm'pf, on dirait qu'ils n'avaient pas abusé de la bibine, ces deux là ... qu'est ce qu'on fait ?" Demanda t-il alors qu'il mettait son heaume sur la tête et qu'au lieu de prendre sa hallebarde en travers de sa monture, il se préparait à dégainer son épée à son flanc droit.

"Que veux-tu que l'on fasse ... on y va au triple galop et tes hommes nous rejoignent pour massacrer ce qu'il reste."

"Seigneur, ce sont des gobelins ... , si les villageois n'ont pas pu les faire fuir c'est qu"ils sont nombreux." dit alors la voix métallique du vieux seigneur de Terresang.

"C'est un petit village isolé, il n'y a pas plus de vingt personnes ... si ils se sont fait surprendre, ils n'ont pas dû faire grand chose ! Alors, ne discute pas mes ordres Magnus. Allons y !"

Il visa alors la visière de son heaume et partit au triple galop avec ses gardes et son fils pendant que Magnus resta là encore une dizaine de seconde, ne voulant pas partir dans un guet-apens mais il avait reçu des ordres et même si il ne vénérait pas Leudaste, il était son seigneur ... il se mit à soupirer, donna des ordres à ses piétons et partit lui aussi au triple galop.

Le seigneur de Terresang n'était pas un lâche, il était même heureux de partir à la bataille qu'elle soit gagnée ou perdue d'avance mais là, cela sentait le piège à plein nez et il ne voulait pas mourir aussi bêtement qu'au bout d'une pique gobeline.

La galopée fut alors rapide, les sept cavaliers étaient arrivés avant Magnus et Leudaste semblait soucieux, il descendit de son cheval accompagné de son fils et de ses cinq gardes pour inspecter le carnage que les huit hommes avaient face à eux. Un charnier, voilà ce que Magnus voyait devant lui, une maison était en flamme et des cadavres parsemaient les "rues'' du village, dans un enclos là où il y avait eu autrefois du bétail, ce dernier était réduit à un tas de tripes à l'air voir une tête ou deux en mois, les mouches bourdonnaient autour de tout cela ... Magnus démonta et s'approcha de la troupe qui était arrêtée devant une telle vision d'horreur de la guerre qui n'en était finalement pas une

"ça était fait il y a pas longtemps, seigneur... la baraque crame encore."
"Merci, Seigneur Magnus, je ne m'en étais pas aperçu, heureusement que tu es là."

Magnus se mit à grogner et s'approcha d'un cadavre adossé au mur d'une masure, sa main droite manquait à l'appel et il avait trois larges trous  béants dans le torse, il avait semble t-il goûté à la fourche de quelqu'un. Son visage était sanguinolent et le corps était encore chaud... ils n'étaient pas passé il y a bien longtemps à supposer qu'ils étaient même encore là.

"Que fais-tu, Magnus ?"

Il ne répondit pas à son seigneur, non, il avait d'autre chose à écouter, en effet, au loin, il entendit un claquement ... un bruit de vaisselle ou autre dans une maison ... il dégaina alors son épée longue à son flanc et eut un mouvement de recul lorsqu'il aperçu une silhouette sur le toit enflammé, il semblait le fixer de ses petits yeux malicieux et il prit de l'élan pour envoyer quelque chose ... il eut juste le temps de faire un pas de côté qu'une longue pique longue de plusieurs pouces lui rasa alors l'armure pour se ficher dans le dos d'un des gardes comtaux dans un hurlement sourd.

"Merde !"

Ce fut alors le signal pour les autres individus qui devaient être embusqués ou alors entrain de piller des maisons alentours de sortir pour attaquer les nouveaux arrivants.

"Qu'avais-je dis ?!" Demanda alors le seigneur de Terresang au comte en signe de reproche.

Il vit alors un gobelin s'approchait de lui avec ... euh ... un bras humain ? D'accord. Il fit alors un pas de côté, son armure l'entravait plus qu'elle ne le protégeait mais qu'avait-il à faire d'un bras sanguinolent qui servait d'arme ? Avant que le gobelin ne peut ré-attaquer, il lui prit le crâne de sa main valide et avec rapidité, il lui envoya un coup de pied dans la face dont il pouvait aisément atteindre dû à sa taille ... la pauvre créature ne sut ce qu'elle lui arrivait, qu'elle sut le goût du fer et le fait d'avoir quelques chicots en moins... elle tomba à terre dans un spasme ridicule.

Il se retourna alors pour voir comment se passait la bataille pour ses compagnons, l'un des reîtres avait toujours sa pique dans le dos mais il semblait bien vivant vu qu'il hurlait à la mort sur le ventre pendant que Enguerrand et son père se battait dos à dos contre trois gobelins et que les quatre gardes restants se battaient autant qu'ils pouvaient face à la dizaine de gobelins qui déferlaient.

"Bordel ! D'où est-ce qu'ils viennent ?"

Il n'attendit pas de réponse, il savait parfaitement mais ils devaient à tout prix partir pour revenir avec du renfort même si une dizaine de soldats étaient en approche ... ils auraient le temps de mourir deux fois.

Il envoya son épée fendre le crâne d'un gobelin qui avait décidé de foncer vers lui en gueulant puis il reporta son regard sur le lanceur de piques sur le toit ... Magnus savait qu'il existait des peaux-vertes tenaces et malignes mais là ... ça frisait l'intelligence, la créature avait trouvé un excellent emplacement pour balancer ses projectiles de mort. Il le vit alors reprendre son élan et envoyé une autre pique non pas vers Magnus mais vers le groupe de soldats comtaux ... eh bé ... c'est qu'il savait viser en plus de ça.

En effet, la pique décapita littéralement l'un des gardes tellement que la force de jet était puissante, ouais nan ... là, c'était plus un gobelin, c'était autre chose. Une gerbe de sang effleura le visage d'un de ses compagnons avant que la tête ne roule et que le corps ne tombe mollement avec une pique dans ce qui restait du gosier.

Il entendit l'un des reîtres gueulait ... bordel, à quoi ils servaient ? Le pauvre gars s'était prit trois gobelins dans la face, déstabilisé par la mort de son camarade, ils n'avaient pas vu la fourche lui pénétrer la jambe gauche pendant que deux coutelas lui farfouillaient les entrailles... ils n'étaient plus que quatre et les soldats Terresanguins devaient arriver d'une mine à l'autre.

Il attrapa alors un gobelin par la gorge alors qu'il s'approchait pour envoyer un gnon à Magnus et prit son élan pour envoyer la bestiole verte grognant tout son saoul vers le lanceur de javelot ... le coup atteignit son but. Peut être trop surpris par la manoeuvre, le gobelin n'avait pas daigné se reculer ou se mettre de côté pour éviter son camarade ... il reçut alors un de ses congénères en pleine face et tomba tête la première en contrebas mais Magnus ne fit pas attention derrière au Gobelin qui était armé d'un petit marteau de ... apprenti forgeron ? Oui, peut être.

Il reçut alors un coup sur son heaume, ce dernier encaissa le coup mais cela résonnait dans sa tête, il reçut alors un autre coup derrière sa protection ... bon sang ... il envoya alors un coup de poing derrière lui qui fit mouche et enleva la caisse de résonance ... ce qui était peut être une grave idée, car un gobelin lui fonça dessus avec une fourchette et planta cette dernière dans la joue du seigneur, il grogna alors de toute ses forces, envoya le gobelin sur le sol d'un mouvement de la tête et le piétina sa tête de monstre vert avec sa grève en fer.

"Bordel !" Dit-il en subissant la douleur dû au coup de fourchette qu'il venait de prendre et dont la blessure commençait à saigner.

Il se retourna alors en entendant un hurlement, Enguerrand était penché sur le corps du vieux Leudaste, une lance dans l'abdomen et son propriétaire décapité à côté, bordel de chiottes ! Il envoya valdinguer heaume en arrière qui fit mouche en envoyant un Nez-Crochu au sol et s'approcha rapidement du comte agonisant en tranchant dans le vif les gobelins qui s'approchaient.

"Bon sang ! Hubert, couvrez nous ! Il faut sortir le comte d'ici. Jon, suivez nous." Dit alors le Seigneur Magnus qui semblait avoir retrouvé une certaine humanité, on ne reconnaissait même pas le vieux Terresang sanguinaire qui aimait tant voir du sang ... il faut dire qu'avec l'âge, il semblait s'assagir.

"Père ..."
"Fils ..."

"Stoooop, Enguerrand ... votre cheval, dépêchez vous !" Dit-il alors en voyant le reître à la hache d'arme trancher dans tout ce qui bougeait pendant qu'ils entendaient des pas près d'eux ... enfin ! Les archers arrivaient et les gobelins semblaient avoir duré une éternité alors que seulement cinq minutes s'étaient écoulées.
"Archers, feu, bon sang !" Dit-il alors au cinq archers qui bandaient déjà leurs arcs défendu par sept épéistes.

Les projectiles de mort firent leur office, en effet, alors que Magnus portait le vieux Leudaste qui semblait sur le point de mourir avec une lance dans le bas-ventre et qu'Hubert tuaient ses derniers monstres, personnes ne virent les trois gobelins derrière une maison qui profitaient de la retraite forcée des piétons Terresanguins et du reste de la garde rapprochée du comte pour attraper les jambes du jeune Enguerrand qui tomba sous la panique.

"Par les Cinq !"
"Je m'en occupe !" Annonça alors le cavalier qui voulait jouer au héros avant de s'apercevoir qu'il avait une fourche plantée dans la jambe et de tomber à terre.

Ce fut un véritable carnage, Magnus vit alors Enguerrand se faire emporté plus derrière les maisons en hurlant tout son saoul , il voulait partir mais il n'allait pas laisser le gamin se faire massacrer. Il ordonna alors la charge sur les gobelins restants et ce fut la débandade.

Les gobelins restants (cinq au bas mot) déguerpirent quand ils virent les humains revenir au pas de course et Magnus pouvait voir un véritable massacre ... les reîtres de la garde comtale avaient était massacré, Hubert était quant à lui à terre entrain de pisser le sang mais sa vie n'était pas en jeu, les trois autres étaient morts sur le coup et Jon s'en assurait au cas où.

Magnus avait mis le comte qui était sur le point de mourir à terre loin des flammes et des corps pour aller voir si il pouvait trouver Enguerrand derrière les maisons et il le trouva effectivement... couvert de griffures en tout genre et d'une plaie béante à la gorge, ces sauvages l'avait tué. Apparemment, le comte n'a plus de descendant et ce gamin n'en avait plus, cela allait être le bordel pour le trône mais Magnus voyait là une occasion pour enfin monter sur le trône comtal.

Il fit brûler les corps des Reîtres et demanda aux autres de construire des civières de fortune pour amener les corps du seigneur comtal et de son descendant. C'est alors dans une certaine émotion mélangée de tristesse, de joie et d'appréhension qu'ils retournèrent à Arétria-la-Ville.

Arétria-la-Ville
Neuf heures et quarante cinq minutes.

La chevauchée fut longue, Magnus arriva alors devant la capitale du comté ... comment allait-il annoncer cela ... il ne le savait pas mais il trouvera bien. Il arriva alors devant les portes de la citadelle et annonça.

"Je suis Magnus, Seigneur de Terresang et j'amène une bien triste nouvelle ... le comte est mort..."

Il se fit alors ouvrir les portes de la cité sous le regard méfiant des gardes qui pensait à une plaisanterie mais quand ils virent les corps, sous l'ordre de Magnus ils accompagnèrent le seigneur et les gardes comtaux restant jusqu'au château où les corps allaient être prit en charge.

Il entra alors dans la grande salle en compagnie des deux gardes ainsi que trois de ses propres hommes et annonça à l'intendant.

"Informez les seigneurs Arétans que l'heure est grave, sa Grandeur Leudaste, Seigneur de Sorosd et Comte de Arétria a était tué ce matin à sept heure et quelques minutes face aux gobelins qui avaient investi un village. Il nous faut prévoir l'avenir du comté, que les seigneurs se réunissent sans tarder, envoyez également une missive au Marquis Louis de Saint-Aimé pour l'informer de la mort de son futur gendre, lui aussi tombé au combat ..."
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MessageSujet: Re: Un malheur n'arrive jamais seul [Solo Entité]   Un malheur n'arrive jamais seul [Solo Entité] I_icon_minitimeMar 8 Jan 2019 - 18:14

La bouillie qu’on servit ce jour-là était bien trop chaude. Grommelant face à son bol même pas rond, le bourgeois gentilhomme Mond-Berthe Cauchie était d’humeur passable. L’avocat de la cour Arétane avait depuis longtemps accepté le sort que déjà ses chers parents lui avaient réservé ; car voilà que non content de mettre au monde un troisième larron – agrandissant cette famille embourgeoisée par l’exploitation minière -, ces derniers l’avaient affublé d’un prénom somme toute immonde. Edmond Cauchie et son épouse Gilberthe n’avait guère pour eux l’imagination, si bien que le pauvre enfant après Ruffard et Chabio ses aînés, fût baptisé en l’honneur de ses géniteurs. D’ailleurs sa vie aurait pu être moins clémente si Chabio n’avait choisi de prendre à sa place la bure. Voilà que, orphelin d’un fils, les Cauchie avait veillé par la suite à l’instruction de leur dernier jusqu’à l’obtention – des années de cela – le titre d’avocat royal.

Les lèvres encore pataudes du gaillard rencontrèrent dans une moue dépréciative la mélasse encore bouillante. Même s’il était habitué à ces déjeuners sans goût – pour lui qui avait connu la cuisine Diantraise -, ils lui faisaient toujours autant mal au cœur. Car la bouillie d’orge n’était guère un met des plus délicat mais toutefois apprécié de la maison comtale. Alors, religieusement, chaque jour apportait son lot de baquets insipides au grand dam du gentilhomme. Quel ne fût pas son bonheur quand, fracassant la porte de son coquet bureau, sa cuillère tomba dans le bol. Relevant ses mirettes lassées, il fronça presque aussitôt les sourcils. Le jeunot qui se tenait dans l’embrasure peinait à reprendre son souffle, les joues rougit par l’exercice.

« Allons donc ! Ne t’as donc pas appris à toquer Chien ? »
« Maî… Maître Cauchie, le.. ». De là où il était, le bourgeois pouvait presque entendre le bruit froissé des poumons du garçonnet. Voilà qui n’était guère de bon augure. « Le comte… Mort… ».
Se levant d’un bon, le loyaliste contourna son secrétaire, les yeux écarquillés. « Que dis-tu ? »
« Le comte est mort… Le… seigneur Terresang… ».
« Par le Saint Con de Néera ! Ne reste pas là ! Hâte-toi de prévenir les autres, andouille ! ».

Le corps fébrile aux grandes jambes pas plus épaisses que des bras repartit dare-dare dans le couloir, laissant siffler sa respiration rauque. Le petit aurait tôt fait de canner à cette allure, mais cela importait peu. Si ce qu’il disait était vrai, alors c’était bien là le cadet des soucis de l’avocat. Partant lui aussi à la hâte, il se saisit de quelques rouleaux indispensables et ne pris même pas la peine de faire débarrasser sa pitance. Lorsqu’il reviendrait cette foutue mélasse serait bien assez froide pour lui ravir le gosier. Mond-Berthe marcha à grande vitesse dans le dédalle de couloir. Il traversa même la cour sans prêter attention à la belle Mathilde, qu’il courtisait depuis quelques énnéades déjà. La minaude, vexée, s’en était même réfugiée dans les cuisines, la mine boudeuse. Il n’avait point le temps de satisfaire ses humeurs de pucelle ! Lorsqu’il pénétra dans la grande pièce du conseil, les grandes gens se tenaient, l’air abruti, autour de la table. L’on avait fermé les portes aux doléances, et un étrange calme régna alors que battait les talonnettes de l’avocat.

« Le corps ! Où est le corps ?! ».

A courir ainsi, il en venait à avoir mal aux gambettes, tant et si bien qu’il dégueula ses papiers sur la table, s’y rattrapant l’air de rien. Ici, tout le monde le connaissait : c’était un homme juste, qui accompagnait souvent le seigneur de ses avis éclairés et qui se portait voix des accusés dans les procès les plus équitables. En outre, il avait à charge de veiller au bon respect des lois de Sa Majesté, et aux intérêts de son suzerain. Tout près de lui se tenait cinq hommes, de l’intendance au clergé, et tous tournèrent un visage interrogateur vers le seigneur de Terresang. Mond-Berthe l’avait peut-être croisé une fois ou deux, et il était étonnant de le trouver ici alors qu’on ne pouvait se permettre les digressions. Il fallait préparer la suite, et faire sonner les cloches.

« Enguerrand, où est donc Enguerrand ?! Qu’on aille le réveiller fissa ! ».

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MessageSujet: Re: Un malheur n'arrive jamais seul [Solo Entité]   Un malheur n'arrive jamais seul [Solo Entité] I_icon_minitimeMer 9 Jan 2019 - 14:55

Magnus avait prévenu le conseil de la mort du comte, ils avaient accouru puis fait fermé les portes de la salle, il était l'heure des doléances à cette heure mais qu'importe ! L'heure était plus grave qu'une simple histoire de lavandières qui se chamaillaient un coin d'eau pour laver leur linge. L'heure était à l'avenir du comté de Arétria.

Bizarrement, Magnus se retrouvait couvert de regard suspicieux ... peut être était-ce à cause de sa mine défroquée, sa blessure avait cessée de saigner mais il avait une fine pellicule d'hémoglobine séchée sur sa joue. Son heaume qu'il avait récupéré sur le champ de bataille était sous son aisselle gauche, il était assez cabossé et il ne cachait plus les cheveux autrefois blancs du Seigneur ... qui était maintenant noirs de crasse.

On entendit alors des bruits de pas, une cavalcade dans les couloirs qui menaient jusque dans la salle du conseil où l'objet de la sinistre nouvelle se trouvait. Les conseillers persistèrent leur regard interrogateur sur le Seigneur de Terresang, bon sang, allaient-ils arrêter de le regarder comme ça ou Magnus sentait qu'il allait faire un massacre à la hallebarde et le comte ne sera pas le seul à être mort.

"Mort, maître."

Dit-il sans une once d'émotion... Quoi ? La bataille avait était rude et l'adrénaline était retombée. Son sentiment d'impuissance était mort comme Leudaste et Enguerrand, d'ailleurs.

"Il a malheureusement subit le même sort que son paternel ... et il est ici."

Dit-il alors en montrant le cadavre du jeune Enguerrand qui était allongé un peu plus loin, la gorge tranchée, son sang qui avait giclé sur le bas de son visage et coulé jusqu'à sa tunique."Nous avons subit une attaque gobeline."
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MessageSujet: Re: Un malheur n'arrive jamais seul [Solo Entité]   Un malheur n'arrive jamais seul [Solo Entité] I_icon_minitimeDim 13 Jan 2019 - 23:48


Maître Cauchie avait tant pressé le pas qu’il n’avait pas même remarqué, dans un coin plus lointain, les deux linceuls sales et tâchés. Portant ses yeux de chouette sur la masse évoquée, ses entrailles se soulevèrent et lui remontèrent jusqu’aux lèvres. Si la bouillie n’avait été guère délicieuse, elle le fût encore moins en franchissant la prison de son gosier. Car voilà qu’il répugnait à ces choses-là : on ne faisait point avocat pour analyser des dépouilles dès le réveil ! Alors, un peu plus blafard, il détourna le regard dans un soupir exagéré. Il était bien las tout à coup ; la disparition du père et du fils allait lui donner bien du souci. La succession avait déjà eu bien du mal à se mettre en place, les lignées grattées jusqu’à faire ressortir de lointain cousinage. A présent, la perte du jeunot laissait grande ouverte la porte aux ambitieux et autres flagorneurs. Le conseil veillerait à ce que le loyaliste réponde de ses obligations et adjuge des prétentions légales de chacun.

Un petit sourire pincé naquit au coin de ses lèvres sèches. Comme si Grands Dieux quelqu’un aurait bien quelque chose à foutre de ce que dirait le pauvre Mond-Berthe. Chacun irait de son complot d’ailleurs pour justifier son rôle et cela l’agaçait déjà. S’il n’avait été aussi plein de convictions, peut-être aurait-il été plus enclin à se remplir les poches avec quelques magouilles bien ourdies… La faiblesse de cet homme, toutefois, l’empêcha de trop y penser. Tirant quelques rouleaux précieux à lui, il laissa s’installer le silence en parcourant les lignes manuscrites. Tantôt fronçant les sourcils, tantôt hochant du chef, il laissa toute l’assemblée – quoique restreinte aux seuls indispensables – dans l’attente. Il tapota d’un doigt impérieux quelques fois la grande table vide avant d’enfin relever son nez de fouine. Il était fort peu convenable de se taire plus longtemps.

« Messires, avez-vous identifier pleinement les corps ? »

« Certes oui ». La voix chevrotante du surintendant comtal perça l’air difficilement. Il fallait avouer que l’homme avait vu bien des gens passer sur ce trône, et peut-être était-il plus vieux encore que le castel lui-même. Assuré par proche de foi, l’avocat repris :

« Bien, bien. Vous pouvez aller faire sonner les cloches et appeler les prêtres et thanatopracteurs. Mais là ! Ils ont péri comment vous avez dit ? Ah oui, des gobelins ! ». Il fit une pause en reportant sa pleine attention sur le seigneur Terresang qui se tenait non loin de là. « Y’a-t-il des témoins dans la salle qui pourrait attester de votre histoire ? ».

« Abracadabrantesque ! Voilà ce que l’histoire de ce malvenu raconte ! Billevesées ! Calomnies ! Comme si le purin de son trou lui sortait de la bouche ! ». Le capitaine Rimbert demeurait depuis trois ans déjà au château et suppléé le comte dans quelques tâches d’ordonnance. Il faisait partie de ses conseillers les plus proches et les plus fidèles, de ceux que la loyauté faisait perdre la tête.

« La Voilée vous garde Messire, mais n’accusez point sans preuve ! N’avons-nous pas la journée pour nous assurer de la bonne foi du seigneur Magnus sans en venir à d’horrible conclusion à brûle-pourpoint. Tâchons d’être factuels et éclairés, et si vous n’y parvenez pas, nous nous entretiendrons à huis-clos en présence d’un gageur ! ». Le Cauchie adressa un pauvre sourire au chevalier et l’invita à s’asseoir. Le reste de la journée promettait d’être longue.

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MessageSujet: Re: Un malheur n'arrive jamais seul [Solo Entité]   Un malheur n'arrive jamais seul [Solo Entité] I_icon_minitimeJeu 17 Jan 2019 - 22:58

"Vous m'insultez de menteur, capitaine Rimbert ? Si vous aviez était là lorsque feu le Comte avait besoin de vous pour cette opération de reconnaissance, il serait peut être encore en vie ou alors il serait mort et vous l'auriez vu de vos yeux.
Cette blessure je ne l'ai pas eu par une vulgaire bagarre de taverne ! Nous avons perdu cinq hommes en comptant le comte et son fils ... Me croyez vous capable de mettre à mal cinq hommes en combat singulier ? Je ne suis pas Othar en personne, sachez le mais demandez donc aux survivants ce qui s'est passé !"


Il avait dit cela sans vraiment s'énerver, il n'avait pas besoin de se défendre à bras hurlants, il savait qu'il n'avait rien fait de mal mis à part laisser le seigneur d'Arétria se faire tuer mais avant de le sauver, il fallait bien se sauver soi même et il n'allait pas mourir pour cela, il se tourna vers l'avocat.

"Je suis prêt à répondre à vos questions, maître mais ne laissez pas cet impudent oser mettre ma parole en doute ou nous devrons régler cela par l'épée."
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MessageSujet: Re: Un malheur n'arrive jamais seul [Solo Entité]   Un malheur n'arrive jamais seul [Solo Entité] I_icon_minitimeLun 28 Jan 2019 - 16:03

Maître Cauchie se râcla la gorge en faisant signe à l’attroupement de prendre place. Les choses allaient prendre un temps certain, et il s’il n’avait guère envie de les faire perdurer, cela méritait bien un siège. L’homme de loi farfouilla dans sa paperasse, lisant de biais quelques lignes çà et là, hochant parfois la tête, d’autres fois repoussant le vélin sans ménagement. Il s’assurait par ailleurs de la bonne tenue de l’entrevue, afin que d’aventure aucun homme ne puisse médire sur la tenue du réquisitoire. Ce n’est que lorsque tous furent attablés que la petite fouine leva ses mirettes, plantant un regard clairvoyant sur la frimousse de l’accusé qui se tenait à sa droite. Il était de l’ordre normal des choses que d’offrir à un pair un jugement équitable, d’autant que rien ici ne présageait qu’il mentit – sinon l’absence de témoins en lieu et place.

« Bien, bien. Nous pouvons commencer si vous le voulez bien ». Il se racla la gorge, en trempant sa plume dans le petit pot d’encre qu’il avait pris soin d’emporter dans le fatras d’affaires. C’était là son métier après tout. « Messire Rimbert gardera son calme, je puis vous l’assurer. Et le reste de ces messieurs seront les gageurs de notre entrevue. Cela vous sied-t-il ? ».

Le petit homme ne laissa guère le temps de répondre ; il s’agissait ici de la plus polie des rhétoriques car si le Terresang ne se soumettait pas de bonne grâce à la questure, cela prouverait son implication dans la triste mort de la lignée comtale. Alors, se redressant un peu sur sa cathèdre, il poursuivit :

« Messire Magnus, pouvez-vous nous relater les faits de ce jour, sans omettre le moindre détail ? Si fait, nous pourrons peut-être mieux comprendre la situation. Car Messire, nous ne vous avons que vu revenir les bras chargés de deux cadavres. La Voilée nous garde ! J’aime à croire que l’histoire en est que plus complexe ».

On entendit par derrière les murmures étouffés du grommelant Capitaine Rimbert qui, ne démordant pas, zyeutait farouchement le venu de la Malelande. S’il avait pu, pour sûr le gaillard l’aurait étripé.

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Magnus de Terresang
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MessageSujet: Re: Un malheur n'arrive jamais seul [Solo Entité]   Un malheur n'arrive jamais seul [Solo Entité] I_icon_minitimeSam 9 Fév 2019 - 16:31

Magnus se racla alors la gorge pour signifier son acquiescement et mit ses mains derrière le dos, posant alors par la suite son heaume sur une surface derrière lui. Il pouvait bien sûr répondre à cet interrogatoire dissimulé en simple témoignage, il n'avait rien a cacher et surtout pas au Rimbert qui lui n'avait qu'une envie c'était de lui trancher la tête et c'était réciproque.

"En ce jour à une heure plutôt matinale vers six heures du matin alors que je venais au Arétria pour une entrevue avec sa Grandeur le Comte Leudaste, nous avons était interrompu avec deux paysans qui sont venus nous informer que leur village avait était attaquée par une troupe gobeline venu des Pyks d'Ortheim."

Magnus était peut être un vieillard aux yeux de tous mais pour un guerrier il était plutôt en bonne forme et surtout il avait une excellente ouï ce qui le fit entendre des murmures de la part de l'assistance mais il n'en prit compte, il savait qu'il disait la vérité et ce n'était pas un ramassis de couards et de grattes papiers qui allaient le tromper dans son récit.

"Le Comte Leudaste a donc fait quérir son fils ainsi qu'une demi-douzaine de reîtres de sa garde personnelle s'alliant avec mes propres hommes et moi même nous sommes donc partie pour voir de nos propres yeux si la chose était vraie et ainsi essayer de glaner quelques informations quant au possible retour des Gobelins."

Il regarda alors l'assemblée et l'homme en charge de ce pseudo-procès dont l'unique témoin mais aussi le présumé coupable était Magnus.

"Lorsque nous sommes arrivés à proximité du lieu dit nous avons aperçu une fumée émanant des maisons ... nous avons ainsi laisser nos piétons nous rejoindre alors que nous nous lancions dans la gueule du loup ou plutôt des gobelins."

Il attendit encore quelques instants pour reprit son monologue.

"L'attaque était passée depuis longtemps lorsque nous sommes arrivés et les corps jonçaient le village, les bêtes avaient était éventrées et décapités et les villageois avaient eu le même malheurs ...on aurait dit que les Wandrais étaient revenus mais c'était bien les peaux-vertes car lorsque je me mis à examiner le village avec mes compagnons, je remarqua un guetteur sur une des toitures qui nous lança une lance qui pourfendit le premier garde dans le dos ... et ce fut alors le chaos."

Il reprit alors son souffle et il aurait pu demander une coupe de vin mais cela voudrait dire que la culpabilité rongeait Magnus et qu'il avait besoin de se désaltérer le temps de trouver un nouveau mensonge.

"la lance fut le signal et les peaux-vertes sortirent des maisons ou de sous les coups pour nous attaquer, alors que je tournais le dos au Comte, à son fils et aux autres gardes pour survivre, j'entendis ces derniers tombaient un à un et là ... je vis le Seigneur de Sorosd, une lance dans l'abdomen ... vous pouvez observer sur son noble corps que je ne mens pas, messire."

Il souffla une seconde fois.

"Je fis alors le nécessaire pour l'extraction du comte mourrant, mes hommes venaient d'arriver et ils exécutèrent un feu nourri pour nous aider à sortir de là, les gardes blessés nous aidèrent également ! Ils doivent être dans la Cité, dans la Citadelle ! Allez les faire quérir, ils vous diront la même chose ! Lorsque nous avons cru que les peaux-vertes faisaient retraite, Messire Enguerrand est tombé... il fut accroché par une peau-verte et ils l'amenèrent derrière une maison alors que nous soutenions le comte."

Il regarda alors les conseillers de  feu le comte, Magnus se disait que jamais ils n'auraient à vivre pareille expérience étant caché dans l'enceinte d'une citadelle.

"Lorsque le reste des gobelins a fui nous avons retrouvé messire Enguerrand la gorge tranchée ... et vous connaissez la suite. La suite est que je me fais insulter de Magnicide alors que je n'ai fais que vouloir le protéger de cette horde ... suis-je un criminel pour avoir tenté cela ?"
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